Précédemment, dans Thésée Waters :

-Owen et Thésée sont maintenant en route pour l'Italie, après avoir décidé d'un commun accord qu'ils profiteraient de cette quête pour trouver des réponses à leur situation.
.
.

Pourquoi elle ne répond pas ?
Thésée se tenait devant une fontaine et tentait désespérément de créer un Message-Iris avec l'eau qui y coulait.

Le garçon poussa un énième soupir avant de sortir une énième drachme d'or de sa sacoche, et de la lancer à travers l'eau qui formait un arc-en-ciel, en prononçant, pour la énième fois :
"Ô Iris, déesse de l'arc-en-ciel, accepte mon offrande. Montre-moi Piper McLean au Camp Jupiter."
Hélas, pas de réponses. La fontaine ne voulait rien lui montrer, si ce n'est une image floue et peu déchiffrable, comme si la déesse voulait lui rire au nez. Les quelques touristes qui s'affairaient autour de l'édifice ne prêtaient pas attention à lui, sans doute avaient-ils l'habitude des personnes étranges.

Derrière lui, Owen observait les alentours avec son air niais et absent, comme si le paysage environnant avait quelque chose d'extraordinaire. Vous me direz, pour un américain qui mettait les pieds pour la première fois en Italie, le choc culturel devait frapper.
On ne peut pas dire que Rome était une ville très banale, conformément aux cités modernes. A peine avaient-ils atteint l'entrée de la ville qu'une émanation d'ancienneté les avait envahis, comme si une sphère temporelle englobait l'endroit tout entier : il n'y avait pas d'immeubles, pas de buildings, mais seulement des bâtiments d'époques, parfois rénovés, parfois abandonnés. Les rues pavées faisaient tressaillir les voitures, les allées étroites et bondées laissaient peu de place à la circulation, les véhicules roulaient où bon leur semblait comprenant voitures, scooters, bus, vélos. On entendait des exclamations de voix, des klaxons, des rires fuser de partout, animant la ville d'une atmosphère ensorcelante et enchantée : on se croirait plongé dans l'Antiquité rien qu'en se baladant dans les ruelles. Quiconque n'y a jamais mis les pieds ne peut pas connaître la singularité de cette ville.

Nos deux voyageurs n'avaient pas vu grand chose de la cité de Rome, ils avaient fait escale sur une place d'une fontaine à l'apparence banale, au milieu des touristes et des arnaqueurs en tout genre.
Mais ils n'avaient pas choisi cet endroit par hasard. En fait, il s'agissait de la Fontaine des Naïades, des célèbres nymphes aquatique. Aux yeux des mortels, ce n'était que quatre belles statues, mais Thésée et Owen voyaient à travers la Brume quatre nymphes bien réelles, s'amusant et jouissant dans l'eau. Depuis qu'ils se trouvaient sur la place, les nymphes n'hésitaient pas à leur lancer des œillades langoureux pour attirer leur attention, tout en restant distantes.
Mais Thésée n'avait pas le cœur à flirter. Il ne pensait qu'à Piper. Il avait envie de la voir. Après toutes les émotions par lesquelles il était passé ces derniers jours, il avait envie de voir un visage familier et réconfortant. Il avait espéré que les naïades l'aident à contacter son amie, mais apparemment elles préféraient prendre un malin plaisir à le regarder échouer toutes ses tentatives.

Exaspéré par la fontaine et les rires piquants des nymphes, le garçon leva la tête vers le soleil, et mis une main devant ses yeux pour ne pas s'aveugler. Il faisait chaud, la chaleur étouffante contrastait violemment avec le froid de la Norvège et de Jötunheim, ce qui était peu supportable. Une chose est sûre, le demi-dieu n'était pas le fils du dieu Soleil...
Thésée aurait du se douter que les communications magiques allaient être obstruées pendant son voyage, manifestement les dieux (et les créatures) savent bien s'y prendre pour exaspérer les mortels.
Peut-être qu'il pourrait essayer de la contacter en rêve, si les dieux le voulaient. Mais le garçon n'abandonna pas pour autant et sortit un papier à lettres et un stylo de sa sacoche, puis s'agenouilla près de la fontaine pour écrire. Une naïade s'approcha de lui pour lui faire des avances mais il l'ignora royalement. En écrivant, il n'avait pas envie de s'attarder sur un long monologue qui raconterait ses mésaventures, alors il alla à l'essentiel. Piper comprendrait le reste par elle-même.

- Que fais-tu ? Dit Owen penché sur lui.

- Rien, dit-il. Attends deux minutes.

Le garçon prit soin de plier la lettre avant de se relever, puis lança un regard accusateur vers les naïades. Il scruta le ciel en plissant des yeux pour se concentrer et, quelques secondes plus tard, un souffle de vent vint soulever les feuilles sur le sol. Elles tourbillonnèrent autour de Thésée, et là, une silhouette prit forme, une aura, une belle nymphe des vents. Owen lâcha un soupir d'émerveillement en voyant cette apparition, qui était si éphémère qu'on ne pouvait distinguer que son sourire charmeur. Les naïades, elles, poussèrent un cri d'indignation en disparaissant sous l'eau.
Thésée s'approcha de la nymphe, lui rendit son sourire avant de lui demander de porter cette lettre pour lui.

- Piper McLean, où qu'elle puisse être.

- Je ferai mon possible, susurra la nymphe en prenant la lettre d'une grande délicatesse.

Puis elle repartit comme elle était arrivée. Seuls les cheveux de Thésée se rappelèrent de son passage, tout ébouriffés qu'ils furent.
Owen regarda Thésée avec insistance, un sourire en coin. Il avait l'air clairement d'avoir envie de lui poser une question mais le garçon lui jeta un regard si noir qui l'en dissuada.

- Viens, on bouge, dit-il sans attendre. (Il lança un regard mauvais aux naïades.) Il semblerait que certaines créatures ici présentes ne souhaitent pas nous aider, mais il me faut une carte de toute la ville pour pouvoir nous repérer.

Le visage d'Owen s'illumina alors.

-C'est dommage que tu ne m'aies pas prévenu plus tôt, j'en ai tout un stock chez moi !

-Ah, je savais pas que tu étais déjà venu des dizaines de fois à Rome, ironisa Thésée. Tu dois être un expert, alors !

-Tu te trompes, c'est seulement dû à mon travail. Et aussi peut-être...

Thésée n'écouta pas la suite, il avait déjà rassemblé ses affaires pour s'en aller. Il avait vraiment du mal à s'accommoder au caractère de cet homme, lequel ne lui rendait pas la tâche facile non plus.
Ce n'était pas difficile de trouver une carte de la ville, on trouvait des boutiques de souvenirs à chaque coin de rue. Le plus dur, c'était le monde, et les monstres aussi. On était en juin, ce qui veut dire que la ville de Rome était assaillie de milliers de touristes venus des quatre coins du monde et qui donnaient un aspect de fourmilière géante à la cité, sans parler des créatures surnaturelles qui se fondaient parmi la masse et la Brume.

Une fois une carte bilingue en poche, Thésée se demanda s'il était bien judicieux de traverser le centre historique, sans doute envahi de monstres et d'esprits en tout genre qui risquaient d'être encore moins aimables que les naïades.
Par les dieux. Le nombre incalculable de lieux à visiter dans cette ville ! Jardins, ruines, musées, églises, places... le dépliant n'en finissait plus, tout y figurait et rien ne se ressemblait. Bon, il fallait mieux éviter le quartier de la Basilique Saint Pierre et autres endroits de la religion catholique. Déjà que Thésée devait gérer un ensemble de dieux mythologiques, il n'allait pas non plus déranger le "grand créateur universel".

-Alors, par quoi veux-tu commencer, mon garçon ? intervint Owen en se penchant par dessus son épaule. Vers où, vers quoi penses-tu trouver des réponses à nos questions ?

Thésée sourit et lança un coup d'œil à Owen.

-Ce n'est pas vers quoi ni où, mais vers qui, dit-il d'un air mystérieux. Tu ne te rappelles pas de la légende qui entoure mon nom ? Ni un endroit dans cette ville qui pourrait m'y relier ?

Owen cligna plusieurs fois des yeux le temps de réfléchir. Puis un éclair de génie parcourra son esprit et il sourit exactement comme Thésée.

-T'es un petit malin, dit-il tout fier.

-Je sais. Allez, mettons-nous en route.

Les deux compagnons s'enfoncèrent alors dans la cité de Rome, le soleil dorant les parois des vieux bâtiments, l'odeur de l'air lourd guidant leurs pas. Au fur et à mesure qu'ils arpentaient les rues, la ville leur semblait toujours plus vivante, avec le mouvement de la foule qui mélangeait touristes et habitants, dans un brouhaha que seules les oreilles plus affutées pouvaient comprendre. On passait à peine devant un restaurant que des odeurs surgissaient dans les narines, bien souvent une senteur de bolognaise ou de pizza fait maison, et avec elle un serveur qui bondissait presque pour inviter à rentrer et goûter leur spécialité. Des créatures surgissaient de temps en temps parmi la foule, parfois des lares qui se promenaient ou... tiens ! Des carachoi, mais tout à fait inoffensifs, personne n'y prêtait attention. C'était monnaie courante ici, dans les terres anciennes.

Thésée ralentit un peu sa marche, perdu dans ses pensées. Dans un autre contexte, il aurait profité de cette ambiance joviale et particulière de vacances. Dans un autre contexte, il aurait invité Piper dans un de ces restaurants, pour passer un moment intime et agréable.
Dans un autre contexte, il aurait été comme n'importe qui d'autre.
Mais il flottait dans l'air une certaine électricité obscure, comme des particules de magie qui heurtaient sa peau et lui donnaient des sueurs froides, invisibles à l'œil nu et qui le ramenaient à la réalité.

Inconsciemment, Thésée pressa le pas vers le lieu désiré, soudain parcouru de frissons. Il regrettait amèrement sa casquette, alors il en piqua une sur un portant d'une boutique et l'enfonça sur sa tête, sous les yeux d'Owen qui n'eut pas le temps de protester. La casquette comportait les écritures Product of ROME en blanc sur un fond vert éclatant.

- Très jolie, cette casquette, plaisanta Owen. Ça fait ressortir tes yeux.

Thésée lui lança un regard en biais sans s'arrêter de marcher.

Ils arrivèrent enfin. Au milieu d'un bois sur l'extérieur de la ville, une grande bâtisse dont le mur en pierre n'avait ni fenêtre ni ouverture leur faisait face. Pas une créature dans les parages. Pour trouver un moyen de surpasser le mur, Thésée réfléchit en fermant les yeux, mais fut interrompu par Owen qui posa une main sur son épaule. Ce dernier lui tendit une gourde en feintant un sourire.

-Tiens, bois un peu.

Le garçon n'aimait pas ce genre d'attention généralement, mais il prit la bouteille et but une gorgée. Pendant qu'Owen buvait à son tour, Thésée avait fini d'élaborer un plan. Il n'avait pas voulu utiliser ses pouvoirs, il craignait que cela n'attire l'attention des monstres dans les parages et c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait à ce moment-là.

-On va monter sur le mur. J'ai bien regardé et la toiture de ce bâtiment est probablement plate, ce qui nous permettra d'entrer sans se faire repérer.

-Tu ne veux pas plutôt entrer par la porte principale ? Je suis sûr que les propriétaires seront compréhensifs.

Thésée prit un air blasé.

-Je te rappelle qu'on est devant la Villa Medici, l'ancienne demeure de la famille des Medicis et qui est aujourd'hui très visitée et utilisée. Il y a probablement des monstres qui gardent l'entrée, pour empêcher certaines personnes d'y faire un tour, si tu vois ce que je veux dire, dit-il se pointant du doigt avec Owen.

L'homme fit la moue, pas très convaincu mais ne dit rien. Thésée soupira.

-Tu as une autre solution, sinon ? Je ne sais pas, peut-être un autre endroit dans cette ville où on pourrait la trouver, elle ?

Owen réfléchit deux minutes dans le vide avant de secouer la tête.

-Pas vraiment, non. Enfin, pas d'aussi exposée qu'ici. Mais il y a les temples, il y en a tellement ici qu'on peut en prendre un au hasard en espérant qu'elle viendra ?

Thésée fit la moue à son tour, réticent à l'idée d'aller demander de l'aide à un dieu. Même si celle qu'il cherchait était une déesse, elle n'avait pas de temple à proprement parler. Et elle n'était sûrement pas l'autrice des tourments dont Thésée faisait l'objet en ce moment.

- Je refuse de m'abaisser à ça, dit-il. S'ils souhaitent venir me chercher, qu'ils le fassent eux-mêmes. Non, je ferai à ma manière. Tu vas me faire la courte échelle, je te ferai monter par la suite.

Alors Owen se mit alors en position. Thésée s'apprêta à monter sur ses mains quand Owen l'interrompit.

- Tu es bien sûr qu'elle acceptera de t'aider, au moins ? Après ce qui s'est passé dans la légende...

Thésée s'arrêta et se tourna vers l'homme. Il afficha un sourire assuré, voire espiègle, à l'idée même de ce qu'il était sur le point de faire.

- On parle d'Ariane, je te rappelle. Même si elle avait gardé rancune pour ce que l'autre Thésée lui avait fait, elle m'offrira son aide, j'en suis certain.

Et il monta sur le mur avec l'aide d'Owen. La vue qui s'offrit alors à lui lui donna un frisson de mélancolie, et de douceur. Il profita de la brise chaude un instant, qui venait caresser sa peau et ses cheveux. Comme si le temps s'était suspendu.

Il poussa un profond soupir avant de plonger sa main dans sa sacoche. Bizarre... il n'arrivait pas à trouver la corde qu'il avait mise de côté. Il se pencha sur sa sacoche pour mieux se concentrer, quand une voix l'interrompit soudain.

-Je ne ferais pas ça si j'étais toi.

Thésée tressaillit, mais pour une raison inconnue il demeura figé dans son geste. Une force inconnue l'empêchait de réagir et de voir qui lui parlait près de son oreille.

-Tu as vraiment envie de le laisser monter ? souffla la voix dans son oreille, le faisant frissonner.

En bas, Owen pouvait seulement voir Thésée penché sur sa sacoche, sans savoir qu'il ne bougeait plus. Son cerveau essayait de comprendre à qui il avait faire, sans succès.

-Comment ça ? dit Thésée hésitant.

-S'il t'accompagne, il ne fera que te gêner dans tes plans. De plus, celle que tu vas voir n'attend pas d'autre présence que toi... Elle ne se manifestera que si tu y vas seul.

Thésée prit un temps pour réfléchir à ces propos. Il se doutait évidemment que l'être qui se trouvait derrière cette voix pouvait être malveillante et vouloir le tromper, mais l'idée de rencontrer Ariane seuls à seuls lui plaisait bien. Mais bon, Owen avait été d'une grande aide pour Thésée. Etait-ce cependant vraiment nécessaire de le faire prendre part à tous les évènements ? Après tout, si ça se trouve, Ariane pourrait lui révéler qui est réellement son père, et s'il s'avérait que ce n'était pas Owen, il ne faudrait pas le bouleverser.
Thésée ne savait pas s'il avait réellement entendu cette voix ou si c'était seulement dans sa tête, mais ça ne changeait rien au problème.

Sa conscience lui souffla que ce n'était pas correct de laisser Owen de côté. Son orgueil, en revanche, en avait très envie et chassa cette idée d'un revers de la main.

-Bah alors ? Tu la trouves ta corde ?

Thésée se pencha au-dessus du mur et lança un regard embarrassé à l'homme.

-Désolé, Owen, mais je pense que finalement il serait mieux que j'y aille seul. Je te retrouve juste après, promis !

-Quoi ? dit-il dans l'incompréhension. Thésée, attends !

Le garçon avait déjà sauté de l'autre côté du mur sans jeter un regard derrière lui, ignorant les appels d'Owen. A peine arrivé en bas, Thésée s'accroupit immédiatement pour ne pas se faire repérer par des mortels qui venaient de sortir de la bâtisse. Le jardin était si grand, aménagé parfaitement en symétrie. Les arbustes, les fontaines, les statues et les arbres composaient le lieu parfait pour jour à cache-cache.
Thésée n'eut pas de mal à trouver l'endroit qu'il cherchait. Il lui suffisait de faire confiance en son instinct et éviter le peu de visiteurs ou de personnels qui se baladaient dans le jardin.

Elle se trouvait là, comme il s'y attendait. Resplendissante sous le soleil décadant, au milieu du bosquet, protégée par le pavillon en pierre construit spécialement pour elle. Même le tableau de Velasquez ne réussissait pas à dépeindre la beauté du lieu et de la dame. La statue d'Ariane dégageait un air tendre et bienveillant, tout ce dont Thésée avait besoin.

Le garçon vérifia qu'il ne serait pas dérangé pendant qu'il l'invoquerait. Il prit un temps pour admirer la statue, puis ferma les yeux. Il pensa aux paroles qui l'inviteraient à se montrer à lui quand...

-Tu as envie de t'étouffer avec des grappes de raisins, toi.

Thésée tressaillit. Aucun de ses sens ne l'avait prévenu de cette arrivée soudaine. Cette fois, quelqu'un se trouvait bien derrière lui, qui le foudroyait du regard et l'écrasait de sa puissante présence. Il se retourna, main sur son glaive, pour face à... un dieu. Il n'en faisait aucun doute. Et pas n'importe quel dieu : Dionysos, Bacchus, dans toute sa splendeur.

Il ne ressemblait en rien à ce qu'on lui avait raconté à la Colonie. Percy avait parlé de lui de façon si dédaigneuse que Thésée n'avait pas eu de mal à se l'imaginer.
Sauf que là... Bacchus n'avait rien à envier aux autres. De longs cheveux bouclés mauves tournant au pourpre, un teint foncé et des yeux sombres éclairés d'une lueur qui se rapprochait de la folie, et vêtu d'une tunique révélant sa taille élancé à la manière d'un athlète. A ses pieds poussaient des petites plantes de vigne qui parfumaient l'air de cassis.

Thésée ne savait pas vraiment quoi penser de l'apparence du dieu. Ce dernier le toisait comme s'il était la dernière mauvaise herbe du monde qu'il s'apprêtait à arracher. Le garçon choisit la prudence sans pour autant se laisser intimider.

-Moi qui croyais que je n'attirerais jamais l'attention d'un puissant immortel, je me suis trompé.

-Cesse de faire le présomptueux, répliqua le dieu en le toisant. Le monde ne tourne pas qu'autour de toi. Et rien ici ne te sera utile, alors je te conseille de dégager d'ici vite fait.

Thésée soutint le regard du dieu. Il avait l'impression que son cerveau finirait par disjoncter s'il continuait, mais la tentation de le provoquer était trop forte. Il se dressa de tout son long et adopta la même attitude que le dieu.

-Si je puis me permettre, je ne crois pas que vous faites partie des dieux impliqués dans cette quête, alors je ne vois pas en quoi je vous écouterais.

Thésée voulut reculer, mais quelque chose l'en empêcha. Des plantes avaient poussé à ses pieds et s'étaient enroulées autour de ses chevilles, le laissant complètement à la merci du dieu.

-Fais attention, petit. Je ne suis pas d'humeur à faire mu-muse avec des mortels inutiles.

Oula. Si Thésée adoptait la manière forte, l'issue lui serait probablement défavorable. Les vignes longeaient maintenant le long de ses mollets. La situation allait bientôt devenir critique. Ce qui semblait paradoxal, c'est que Thésée ne paniqua pas. Il contrôla parfaitement ses réactions. Il prit une grande inspiration et une voix posée et ferme.

-Avec tout le respect que je vous dois, seigneur, j'essaye juste de trouver des réponses à mes questions. Depuis que je suis là, personne ne m'aide à accomplir ma mission, alors je suis désolé si...

-Tu n'avais qu'à tendre l'oreille pour cela !

Thésée resta bouche bée. Comment ça, tendre l'oreille ? N'était-ce pas ce qu'il avait fait depuis le début du voyage ? Les dieux se payaient vraiment sa tête, c'est certain ! Avant qu'il ne prenne le temps de réagir, Bacchus poussa un long soupir d'agacement. Il arracha un raisin de sa chevelure et l'enfourna dans sa bouche. Puis le dieu s'approcha dangereusement de Thésée, qui cherchait à toute vitesse comment s'échapper. Mais il s'approcha jusqu'à ce que sa face frôle celle de Thésée, si bien qu'il pouvait sentir son souffle sur lui.

-Puisque les autres refusent encore de t'aiguiller, moi je vais le faire. Ton échec et ta chute sera plus rapide de cette façon.

Thésée fronça les sourcils. Il n'aimait pas la façon dont il le méprisait. Mais il ne dévia pas son regard de celui du dieu. Ce dernier murmura ses prochaines paroles, presque en un souffle.

-Pour accomplir ta quête, il faut que tu empêches la prochaine d'arriver...

Là dessus, le sol trembla, et de la fumée enveloppa Thésée et tout aux alentours.

.

A suivre...

Je suis vraiment navrée pour ce délai vraiment très long, je fais de mon mieux, mais j'espère en tout cas que ce chapitre vous aura plus !

Qu'est ce que le dieu réserve à Thésée ? que va-t-il lui arriver, va-t-il réussir sa quête ? dites-moi ce que vous en pensez !

Merci de toujours lire cette histoire malgré le temps d'attente ^^