Aussitôt, je reportai mon regard sur Mr. Frodon, qui semblait tout aussi assez surpris, mais il s'agissait plus d'inquiétude, ou d'appréhension, qui voilait son visage. 

Je me tournai pour questionner Gandalf, mais il avait disparu, lui aussi. Mr. Bilbon et lui étaient tout deux introuvables désormais.

-Que faisons nous ? Demandai-je à mes deux amis.

-Dans l'optique où Gandalf n'est plus ici, nous pouvons cesser de nettoyer, me répondit aussitôt Merry.

J'acquiesçai d'un marmonnement, regardant autour de moi les Hobbits en train de s'affoler, certains commençant à chercher Mr. Bilbon. Après avoir poser mon torchon sur le comptoir, je me dirigeai alors vers le jeune Sacquet. Inspirant un grand coup, je me décidai alors à aller adresser la parole à Mr. Frodon.

-Que s'est-il passé ?

De ses yeux bleus brillants, il me détailla du visage.

-Je-je ne sais pas Maddy, me répondit-il en hésitant, dépité.

•

Fier, Mr. Bilbon avait observé l'assemblée pendant un vingtaine de secondes. Cela l'avait bien fait rire.

Il rentrait maintenant à Cul-de-Sac, montant une à une les marches en pierre. Quiconque serait passé par là à ce moment se serait cru fou en voyant le portillon et la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer tout seuls.

Lorsqu'il fut à l'intérieur, à l'abris des regards, il ôta l'anneau de son doigt. Car oui, bien entendu, c'était en enfilant l'anneau qu'il avait disparu, il était devenu invisible aux yeux de tous.

Il observait son anneau, le tournant et le retournant dans le creux de sa main, avant de le lancer en l'air et d'ensuite le fourrer dans sa poche, toujours aussi joyeux. Il chantonnait des paroles incompréhensible, et était dans une euphorie totale. Bilbon prit le bâton de marche qui se trouvait à côté et se dirigea dans ce qui semblait être son bureau.

-Je suppose que vous vous trouvez particulièrement malin, fit une voix derrière lui.

Il tourna sur lui même et, soupirant, découvrit Gandalf à côté de la cheminé.

-Allons Gandalf. Vous avez vu leurs têtes ! Gloussa-t-il alors qu'il prenait avec lui des rouleaux de parchemins.

-Il y a plusieurs Anneaux magiques en ce monde, Bilbon Sacquet. Et aucun ne doit être utilisé à la légère! Déclara Gandalf sévèrement.

Bilbon leva les mains face contre ciel, et voulut se défendre.

-C'était pour rire un peu! Vous avez sûrement raison, comme d'habitude. Bilbon alla devant la cheminé pour y prendre sa pipe, puis pointa Gandalf du doigt, et lui demanda calmement. Vous garderez un œil sur Frodon, n'est-ce pas ? 

-Les deux. Aussi souvent que faire se peut ! Assura Gandalf.

Pendant que Bilbon ramassait ses affaires, livres, carnets et autres objets importants, la conversation entre les deux amis se faisait doucement.

-Je lui lègue tout ce que je possède.

-Qu'en est-il de votre Anneau? Vous le lui laissez aussi ? 

-Oui, oui. Il y a une enveloppe là haut sur le rebord de la cheminée, lui dit-il en la désignant du doigt.

Gandalf s'approcha de l'endroit indiqué, voulant voir cette fameuse enveloppe, mais Bilbon l'interpella.

-Non, attendez... Il est dans ma poche.

Le Hobbit prit lentement l'anneau dans sa poche, Gandalf l'observant derrière.

-N'est-ce pas curieux ? Oui après tout. Pourquoi pas ? Pourquoi ne le garderais-je pas ? Murmurait Bilbon, qui avait sourit à la dernière phrase.

Il avait dit cela en manipulant son anneau entre ses doigt ce qui inquiétait le magicien gris.

-Vous devriez laisser cet Anneau ici, je pense Bilbon. Est-ce si difficile ?

Mr. Sacquet se retourna vivement vers son ami, une lueur d'accusation dans les yeux.

-Mais non! Oh si. Maintenant quand on y est. Je n'ai pas envie de m'en séparer. Il est à moi! Je l'ai trouvé! Il est venu à moi ! Avait-il crier.

-Ne vous mettez pas en colère !

-Si je me mets en colère, c'est votre faute! Il est à moi. A moi seul. Mon précieux, murmurait-t-il, caressant son anneau.

Gandalf s'inquiétait alors beaucoup pour le vieil Hobbit, il voyait à présent l'emprise qu'avait l'anneau sur son ami.  

-Précieux ? Il a déjà été appelé de cette façon mais pas par vous ! 

Bilbon se retourna entièrement, face au magicien.

-Ce ne sont pas vos affaires ce que je fais des miennes, Gandalf ! S'indignait-il.

-Vous avez eu cet Anneau bien assez longtemps, annonça Gandalf, le dévisageant alors qu'il le contournait.

-Vous le voulez pour vous tout seul ! S'emporta le Hobbit.

Soudain, une ombre passa sur Gandalf, qui surplombait alors Bilbon de toute sa hauteur.

-Bilbon Sacquet! Surtout ne me prenez pas pour un magicien de pacotille ! Je n'essaie pas de vous voler, dit-il d'une grosse voix, avant de soupirer devant la frayeur qu'il avait procuré à son ami, qui avait reculé et était désormais plaqué contre le mur derrière lui. Gandalf reprit sa voix normale. J'essaie de vous aider. 

Craintif, le Hobbit enlaça le magicien, ayant besoin de réconfort. Gandalf s'agenouilla ensuite face à Bilbon, et le prit par les épaules.

-Depuis toutes ces années, nous sommes amis. Encore une fois faites-moi confiance. Laissez-le, lui confia-t-il.

Mr. Sacquet Réfléchit un court instant et soupira.

-Vous avez raison Gandalf, l'Anneau doit aller à Frodon. Il se détacha de lui et alla prendre son sac de voyage et son bâton. Il est tard, la route est longue. Oui l'heure est venue. 

Bilbon ouvrit la porte d'entrée circulaire, et passa le seuil.

-Bilbon, l'interpella Gandalf, ce qui arrêta le Hobbit dans son élan. L'Anneau est encore dans votre poche.

Le vieil Hobbit se retourna vers son ami, prit l'anneau dans sa poche et fit un sourire, qui s'effaça aussitôt. Il tenait l'anneau dans le creux de sa main, et semblait tergiverser.

Gandalf lui, observait et analysait attentivement la scène, scrutant les gestes de son ami. Petit à petit, Bilbon penchait sa main, jusqu'à finalement laisser lourdement tomber l'anneau au sol, au grand soulagement du magicien.

Bilbon passa le pas de la porte de Cul-de-Sac, là où il avait toujours vécu, pendant cent-onze années, pour la dernière fois. Il inspira l'air frais nocturne de la Comté, vite rejoint par son vieil ami.

-J'ai trouvé une bonne fin pour mon livre ! Déclara-t-il, après s'être retourné vers Gandalf. « Et il vécut heureux encore, encore et encore jusqu'à la fin de ses jours. »

Gandalf s'approcha du Hobbit et se baissa pour être à sa hauteur.

-Et c'est ce qui va se passer, mon cher ami, lui promit le magicien.

Il se regardèrent dans les yeux quelques instants.

-Au revoir, Gandalf, lui-dit Bilbon, une once de tristesse dans la voix.

Tout deux se serrèrent fermement la main, et Gandalf posa son autre main par dessus, continuant de se détailler, comme pour marquer son visage dans son esprit.

-Au revoir cher Bilbon, lui fit Gandalf en lui adressant un clin d'œil.  

Souriant, Bilbon s'en retourna et passa gaiement le portillon de sa demeure avant d'emprunter le sentier qui longeait son jardin.

-Jusqu'à notre prochaine rencontre, assura Gandalf.  

Et c'est ainsi que, chantonnant, équipé de son bâton et son sac à dos, le Hobbit Bilbon Sacquet âgé de cent-onze années faisait ses adieux à la Comté.

Sous le regard songeur de son vieil ami Gandalf le Gris.

•

Bonsouèr ici.

Oui, je sais, je poste ce chapitre avec un peu (beaucoup) de retard.

Même si je n'ai pas vraiment de date fixe à laquelle je poste, c'est environ tout les 6 jours.
Et là en plus, j'avais prévu d'en poster deux cette semaine, donc attendez vous à un prochain chapitre dans le courant de la semaine, peut-être mercredi ou jeudi...

Bref, tout ça pour dire que je le poste avec du retard. 🙄

J'espère évidemment que ça vous aura plu (même si à vrai dire, ce chapitre n'est pas vraiment à louer, vu que je ne l'ai pas inventé, et ça risque d'être la même chose pour les 2/3 chapitres suivants) x).

Bonne soirée 💙