Chapitre 7 : Fantôme
J'ai pas pu poster hier i'm really sorry
Bonne lecture !
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𝑳𝒆𝒆 𝑴𝒊𝒏𝒉𝒐 -
S'il y a une chose que Minho n'aime pas, c'est se disputer avec Chan. Evidemment, il n'aime se disputer avec personne, mais avec Chan c'est encore pire, Parce que Chan c'est celui qui aime le moins les conflits. Lui qui fait toujours de son mieux pour aider tout le monde qui se plie en quatre pour les autres, ne supporte pas d'être en conflit avec quelqu'un. Minho sait qu'il ne va pas dormir de la nuit, alors qu'il ne dort déjà pas beaucoup, et ça le rend malade. Chan ne mérite pas ça.
Minho et Chan se sont engueulé devant tout le monde ce matin, pour une raison débile qui ne devrait pas avoir lieu d'être en plus, et Minho s'en veut. Énormément.
Un long soupire s'échappe de ses lèvres. Allongé sur son lit, un bras sur les yeux et l'esprit en pagaille, des bribes de la dispute tournent en boucle dans sa tête.
Ce matin, un prénom qui n'avait pas été prononcé depuis très longtemps est revenu sur la table. Il avait claqué dans l'air comme un coup de fouet. Changbin et Hyunjin s'étaient figé. Les yeux de Changbin avaient fusé vers ceux de Chan qui avait semblé regretter ses paroles au moment même où il les avait prononcés. Hyunjin avait fait un pas vers Minho, hésitant, avant de s'arrêter lorsqu'il avait vu quelque chose qu'il n'avait pas vu depuis presque deux ans. Une larme unique avait coulé le long de la joue de Minho pour venir s'écraser par terre dans un silence assourdissant.
Chan avait murmuré son prénom d'une voix tremblante. Si ses yeux étaient humides, aucune larme n'avait échappée à sa surveillance.
Ils s'étaient fixés pendant ce qui leur avait semblé des heures, avant qu'une voix ne s'élève, rompant le silence comme on trouble la surface lisse d'un lac en lançant une pierre dedans.
« Viens, hyung, » avait murmuré Jisung à la surprise générale en attrapant doucement le bras de Minho.
Il avait lancé un regard à Changbin qui avait sursauté, comme piqué par un insecte, et qui avait attrapé la main de Chan pour l'entraîner autre part, sous l'œil morne et encore un peu mouillé de Minho.
Il s'était laissé entraîner par son cadet aux cheveux bleu et lui avait donné son adresse à mi-voix. Il n'a pas ouvert la bouche depuis ; il y a trop de bruit dans sa tête pour qu'il en rajoute avec sa voix.
Le problème de Minho c'est que parfois il pense trop, et surtout il ne se concentre pas sur ce qui mériterait qu'il se concentre.
Il ignore les conséquences que pourrait avoir sa fâcheuse habitude de danser jusqu'à minuit mais retourne dans sa tête vingt mille fois des événements désormais oubliés de tous. Il dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas sans s'en faire mais ne parle jamais de ce qu'il ressent. Il n'imagine pas que certaines vérités qui lui paraissent basiques puisse blesser quelqu'un une fois dites à haute voix mais repenses pendant des heures à des discussions pourtant lambda pour la majorité. Et là, les mots de Chan ne quittent plus son esprit. Une seule phrase a suffi à la plonger dans un état semi-végétatif qu'il ne semble pas vouloir quitter.
« Hyung ? »
Il relève la tête, presque surpris d'entendre autre chose que le bruit des voitures passant en contre-bas.
Jisung n'a pas quitté son appartement après l'avoir accompagné. Il s'est mis dans un coin, son casque sur la tête et son ordinateur sur les genoux. Il n'a rien dit, rien fait, il est juste resté là.
Jusqu'à maintenant.
Il se tient à côté du lit, les bras croisés et appuyé contre le mur. Minho ne peut pas voir ses yeux dans la pénombre qui les entoure. Ils n'ont pas échangé un mot depuis plusieurs heures. Il ne sait pas ce qu'il pense de tout ça. Alors le roux se mord la lèvre pour sortir de ses pensées et se redresse sur son lit, ses pieds par terre mais sa tête encore un peu coincée dans les nuages.
« J'ai oublié mon chargeur, commence Jisung une fois qu'il a capté son attention. Tu peux me prêter le tiens ou je retourne à la fac ? »
Traduction : je pars ou tu ne veux pas que je m'en aille ?
« T'étais pas obligé de rester, » répond Minho en se levant doucement.
Sa voix est rauque d'être restée silencieuse.
« Que je travaille ici ou autre part ne change rien. »
Il hausse les épaules.
« Je ne voulais pas te laisser seul.
- Pourquoi ? »
C'est vrai ça... Pourquoi ne voulait-il pas le laisser seul ? Pourquoi l'avait-il raccompagné jusqu'à chez lui ? Pourquoi c'était lui qui avait pris les choses en main et l'avait entraîné loin de Chan ?
« Parce que j'aurai aimé qu'on fasse la même chose pour moi. »
Nouvel haussement d'épaules. Comme si c'était normal. Comme si faire ce qu'on aimerait qu'on fasse pour nous était un réflexe naturel pour tout le monde.
« La planète se porterait mieux si tout le monde était comme toi, souffle Minho.
- Je vais être obligé de te contredire, » rigole Jisung.
Mais son rire meurt rapidement au fond de sa gorge lorsque Minho s'avance pour s'arrêter juste devant lui.
« Tu veux un câlin ? » lui demande-t-il gentiment en ouvrant ses bras.
Minho plisse ses yeux. Il n'est pas très tactile habituellement. Il n'accepte que rarement les démonstrations d'affection de ses amis. D'ailleurs le dernier câlin qu'il a fait à quelqu'un c'était à Jisung, le lendemain de sa crise d'angoisse à l'exposition.
Minho secoue la tête. Non, il ne veut pas de câlin. Une étreinte ça ne résout rien. Sauf que Jisung ne semble pas vouloir en prendre compte et passe ses bras dans son dos pour l'attirer vers lui.
Le roux se fige, sa respiration se bloque, il ne sait que dire, que faire, que penser ; alors il ne bouge pas. Il laisse Jisung lui transmettre un peu de sa chaleur.
Ce dernier ne semble pas se formaliser du manque de réaction de son vis-à-vis. Il rigole doucement dans son cou.
« Détends-toi, hyung. Je vais pas te bouffer. »
Minho sent ses lèvres se tordre en un léger sourire. C'est ce qu'il lui a dit avant qu'il ne fasse part au groupe de son envie qu'ils fassent de la musique tous ensemble. Il a eu raison, tout le monde a trouvé l'idée génial, personne n'a bouffer personne. Alors il souffle un peu pour la forme et entoure le corps de Jisung de ses bras.
Ils ne restent pas très longtemps comme ça. Jisung le lâche une poignée de secondes après que Minho ait abdiqué et l'ai enlacé à son tour.
« Tu dois avoir des questions, dit-il dans un souffle en passant une main dans ses cheveux.
- Et tu n'es pas obligé d'y répondre, lui glisse Jisung d'une voix plus douce que jamais.
- J'ai pas envie que tu te fasses de fausses idées, souffle Minho en se décalant pour pouvoir s'appuyer contre le mur
- C'est toi qui vois, hyung. »
Un temps.
« C'est toi qui vois si tu veux me parler de Minyuk. »
Minyuk.
Minho ferme les yeux un instant. Écran noir sur ses sentiments qui ne fait que resurgir les mots de Chan en grosses lettres blanches dans son esprit.
"Arrête de croire qu'on a oublié Minyuk, Minho."
S'il ne s'était pas tenu au mur, Minho serait peut-être tombé par terre.
« Hyung ? Tu m'écoutes ? »
Non, de toute évidence.
« Minho ! »
Il redresse la tête et Jisung laisse échapper un petit rire.
« T'es pire que moi
- Hein ?
- T'as phasé sévère là. »
Minho lève les yeux au ciel et cogne l'épaule de Jisung avec son poing, provoquant des jérémiades bien exagérées par rapport à la situation.
« Tes vraiment violent, pleurniche Jisung. Tu profites de notre écart d'âge pour me violenter. »
C'est vrai que Minho a tendance à oublier qu'ils ont trois ans d'écart.
« Victime, lâche-t-il d'une voix morne.
- Bourreau, » répond Jisung du tac-au-tac.
Un léger sourire apparaît sur les lèvres du tortionnaire.
« Plus sérieusement hyung. Parler ça fait du bien parfois.
- Et je devrais te parler à toi ?
- Tu devrais parler à Chan. »
Minho baisse la tête. Il n'en a pas vraiment envie. Pas encore.
« Mais en attendant que tu trouves la force nécessaire pour le faire je peux t'aider à y voir plus clair. »
Jisung lui sourit et Minho réfléchit.
« D'accord, souffle-t-il finalement. Mais pas ici. J'en ai marre d'être dedans.
- Ça tombe bien j'ai la dalle. »
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