Chapitre 6 : La lumière du soleil
TW : crise d'angoisse
𝑯𝒂𝒏 𝑱𝒊𝒖𝒏𝒈 -
Avant Jisung aimait bien passer du temps avec ses amis. Ils allaient au parc, jouaient au ballon, riaient beaucoup en embêtant tout le monde. Il était heureux Jisung à cette époque. Et puis lorsqu'il a eu neuf ou dix ans, tout a changé.
A-t-il changé parce qu'il a rencontré Alix, ou est-ce parce qu'il a rencontré Alix qu'il a changé ? La limite est floue, incertaine. Ce qui est sûr c'est que depuis maintenant presque dix ans, Jisung a arrêté de vouloir passer du temps avec ses amis. D'ailleurs ils sont tous partit, et Jisung s'est retrouvé seul. Ou presque puisque Alix ne l'a jamais quitté, elle.
Il entre dans sa chambre comme un automate et se laisse tomber sur son lit. Son cerveau est brumeux. Il n'entend pas Alix, il ne la voit pas non plus. Il sait qu'elle est là, il sent sa main froide dans son cou, mais pourtant c'est comme si elle est absente. Ou plutôt c'est comme si lui est absent.
Il revoit la scène de l'après-midi dans sa tête par fragment : le bruit de l'exposition autour de lui, Felix qui lui dit qu'il revient, il est seul, un homme s'excuse, le soleil se reflète sur un miroir.
Ses mains tremblent.
Ses émotions ont prit le dessus, il les ressent de nouveau, comme si elles avaient toujours attendu dans l'ombre le moment où il les laisserait le submerger de nouveau.
Sa main se referme sur son tee-shirt, à l'emplacement de son cœur qui s'emballe. Sa respiration se fait sifflante alors qu'il se redresse sur son lit.
Est-ce qu'il va mourir ? Comme ça, avec Alix comme seule compagnie ? Il sait que c'est faux : il n'est pas mort quelques heures plus tôt, il ne mourra pas maintenant. Mais c'est parce que Minho l'a trouvé. Minho est partit maintenant. C'est lui qui lui a dit de partir. C'est lui qui l'a chassé, comme il le fait toujours avec ceux qui l'approchent.
Il a mal maintenant. Ses muscles le tirent, ses cheveux l'embêtent, ses yeux le piquent, sa gorge est sèche.
C'est simplement une crise, au fond de lui il le sait, mais son esprit n'arrive pas à l'intégrer. La panique est partout en lui, elle court dans ses veines et noie ses neurones de fausses informations. Elle l'aveugle, pose un voile noir devant ses yeux. C'est une vieille amie, il l'a connaît bien, il a l'habitude. Mais pourtant c'est toujours aussi douloureux.
Ding.
Il relève sa tête. Ses yeux mouillés scannent la pièce avant de se poser sur son téléphone qui gît par terre. Il l'attrape dans un état second .
Minho
Est-ce que tu peux me confirmer que ça va ?
20:10
Jisung cligne des yeux. Son téléphone vibre de nouveau.
Minho
Pas que ça va bien, mais assez pour pouvoir passer la nuit.
20:10
Il renifle. Le tremblement de ses mains est moins violent lorsqu'il déverrouille son téléphone pour répondre.
Moi
Pas vraiment mieux, mais ça va aller.
À demain Minho.
20:11
Il observe le petit "vu" qui apparaît immédiatement après qu'il ait pressé la touche "envoyer". Alors il ajoute :
Moi
Merci pour ton message.
Et merci pour tout à l'heure.
20:11
Minho
C'est normal Jisung. C'est à ça que serve les amis.
20:12
Jisung met son casque sur les oreilles. Le sommeil a toujours été son ennemi, mais ce soir dormir n'est plus un besoin, c'est une nécessité. Alors même s'il n'aime pas ça il prend un somnifère, et il dort. Il dort d'un sommeil lourd, aussi lourd que son cœur. Il dort d'un sommeil sans rêve, un peu comme celui qu'il aimerait être. Les rêves ne sont bon qu'à le pousser vers la déception puisqu'ils ne se réalisent jamais.
Quand il se réveille le lendemain il garde son casque sur les oreille, comme ça il n'entend pas Alix. Il la voit du coin de l'œil s'agiter pour attirer son attention, mais il est concentrée sur la musique. Il n'entend que ça, il ne veut entendre que ça. Il n'entend que les basses dans ses oreilles et les mélodies au piano.
À dix heures il claque la porte derrière lui. Elle va le suivre, il le sait. Mais s'il l'ignore peut-être qu'elle se lassera.
Lorsqu'il sort la lumière du soleil l'aveugle. Ses yeux sont encore rouge d'avoir tant pleuré et le médicament qu'il a prit en se levant pour faire passer sa migraine n'a pas encore fait effet.
Devant lui, prêt d'un buisson, un homme lui tourne le dos. Sa chemise bleu marine vole au vent et ses cheveux bruns sont cachés sous une casquette. Il semblerait que Minho porte toujours des casquettes, qu'il pleuve ou qu'il vente.
Le brun se retourne alors en entendant la porte claquer en se refermant et ouvre ses bras quand il le voit. Jisung hésite.
« Je mord pas Jisung.
- Toi peut-être. »
Mais pourtant il vient se coller à lui. C'est agréable comme contact. Ça n'a rien à voir avec les câlins de Félix qui le sert toujours très fort mais pendant une miliseconde avant de le lâcher. Minho, lui, ne le lâche pas, et il ne le serre pas très fort. Il le garde juste contre lui, comme on le fait avec un bébé animal, comme on le fait quand on veut protéger quelque chose.
Jisung renifle et s'accroche au vêtement de Minho, le froissant entre ses poings.
« Je ne voulais pas que vous l'appreniez ainsi... »
Minho ne répond pas, il se sépare simplement de lui en gardant ses mains sur ses épaules. Ses yeux noirs le scrutent, cherchant probablement la trace d'une mauvaise nuit ou d'un reste de panique.
« Tu voulais aller où ? demande Jisung en s'extirpant du regard du brun.
- Au seul endroit où je me sens vraiment bien, lui répond-t-il avec un sourire un peu triste. Et j'espère que tu t'y sentiras bien aussi. »
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