Chapitre 14 : Alix
Dernier chapitre !
Je post l'épilogue juste après, on se retrouve pour les remerciements ensuite !
P.S : lisez bien les remerciements parce qu'il y a des p'tites informations qui pourraient vous intéresser !
𝑯𝒂𝒏 𝑱𝒊s𝒖𝒏𝒈 -
C'est avec la main de Minho dans une des siennes et la clé USB dans l'autre que Jisung retourne s'asseoir dans le petit salon extérieur avec les autres. Les battements de son cœur n'ont pas l'air de vouloir se calmer, même lorsque la main de Minho lâche la sienne pour venir se poser dans le bas de son dos.
« Vous en avez mis du temps pour la trouver cette clé, rigole Chan.
- Elle s'était cachée, » répond Jisung avec un clin d'œil.
C'est si simple d'agir comme si de rien n'était, comme s'il ne venait pas de raconter son secret le plus lourd et honteux à Minho. Il a tellement pris l'habitude de mentir à tout bout de champ que c'est devenu un automatisme.
"Tu as mentis à tout le monde pendant tout ce temps ?"
Jisung ferme les yeux et se laisse faire quand la main de Minho glisse contre sa hanche pour l'attirer plus près de lui. Dans un soupire il pose sa tête sur son épaule et des bribes de leur conversation lui reviennent.
▪︎ ▪︎ ▪︎
Assis sur le lit, Jisung fait tourner la petite clé entre ses doigts, cherchant les mots adéquats pour expliquer la situation à Minho.
« Tu ne veux pas t'asseoir ? » lui demande-t-il d'une petite voix.
Mais Minho secoue la tête. C'est lui qui s'est extrait de leur étreinte et qui a forcé Jisung à s'asseoir sur le lit, face à lui. Depuis, il attend, les bras croisés et le regard pas vraiment doux mais pas vraiment dur non plus.
Un long soupir s'échappe des lèvres de Jisung et il passe une main sur son visage pour reprendre contenance.
« Alix, commence-t-il avant de s'arrêter pour chercher les bons mots. Alix... Alix n'existe pas. »
Il relève la tête timidement et peut voir les yeux de Minho s'ouvrirent un peu plus.
« C'est un peu comme... comme une amie imaginaire. Enfin, "amie" n'est pas vraiment le bon mot. »
Il grimace et ses doigts se resserrent autour de la clé.
« Elle est née quand je suis entré au collège et que mes parents se sont séparés. J'ai dû déménager, j'ai perdu mes amis et... je ne sais pas. Elle est juste apparue parce que j'avais besoin d'elle. »
Ses mains tremblent alors il les coince sous ses cuisses.
« J'avais personne, dit-il dans un souffle. Ma mère était retournée chez ses parents à l'autre bout du pays, moi j'ai suivi mon père à Seoul. On n'avait jamais été très proche mais avec ma mère c'était pire, alors ça s'est fait comme ça. Mon père ne me parlait presque pas, je n'avais pas de nouvelles de ma mère, au collège je ne parlais à personne parce que j'avais peur qu'on se moque de mon accent, de mes joues, de mes notes ou de je ne sais quelle raisons les collégiens trouvent pour se moquer des autres. Alors j'ai créé Alix. »
C'est dur de se replonger dans les souvenirs de cette époque. Il était tellement triste et seul durant ces moments.
« C'était ma meilleure amie, la seule qui m'aimait pour qui j'étais et qui me comprenait. Évidemment je savais au fond de moi qu'elle n'existait pas mais... »
Sa voix tremble et il étouffe un sanglot. Toujours la tête baissée vers ses genoux, il sursaute lorsqu'il sent le doigt de Minho venir glisser le long de sa joue pour chasser une larme traîtresse qui lui a échappé. Il relève les yeux mais ne peut soutenir le regard brillant de Minho alors il préfère fixer leurs mains désormais entrelacées et le laisser s'asseoir à côté de lui et passer une main autour de ses épaules.
« En réalité, reprend-t-il, Alix m'était aussi bénéfique que néfaste. L'anxiété à l'origine ce n'est pas fondamentalement négatif. Elle m'aidait à savoir quand les autres se foutaient de moi ou alors elle me motivait à travailler. Mais bon, tu te doutes bien qu'elle m'empêchait aussi de me rapprocher des autres, et inversement, elle bouffait toute ma confiance en moi, elle me cantonnait dans les cases que je m'étais approprié. Avec le recul je pense qu'on peut dire que ma relation avec Alix-
Un petit rire nerveux lui échappe et il répète le mot "relation" en soupirant. La main de Minho lui serre doucement l'épaule alors il continue.
« Ma relation avec Alix, ou avec mon anxiété comme tu préfères, s'apparentait beaucoup à une relation amoureuse extrêmement toxique. Une sorte de perverse narcissique.
- D'où les paroles que j'ai trouvées, murmure Minho et c'est la première fois qu'il prend la parole depuis que Jisung a commencé à parler.
- Oui, souffle ce dernier. J'ai compris tout ça que récemment et j'ai eu besoin de figer ce que je ressentais dans des paroles, de transformer Alix en quelque chose de tangible. Tu vois ?
- Je crois.
- En quelque sorte c'est comme si j'avais transformé ma douleur en art. »
Un ange passe.
« Jisung ?
- Hum ?
- Je suis désolé. »
Jisung se mord l'intérieur des joues et redresse timidement la tête vers Minho. Ils sont tellement proche qu'il peut sentir son souffle sur sa peau.
« Tu- Tu pleures ? balbutie-t-il à la vu des yeux brillants de son aîné.
- Je suis tellement désolé, Jisung, » répète simplement Minho.
Sans qu'il ait le temps de dire quoi que ce soir il se sent attiré dans ses bras et presque immédiatement il sent un poids énorme s'enlever de ses épaules.
« Je suis tellement fier de toi, murmure Minho dans son oreille.
- Fier, répète Jisung sans comprendre.
- Oui, fier. Tu n'as jamais abandonné, tu nous as laissé entrer dans ta vie alors que tu repoussais tout le monde. Tu nous as laissé une chance.
- Minho, je... »
Mais Minho se recule et vient déposer ses mains sur ses joues en plongeant son regard dans le sien.
« Je suis fier de l'homme que tu es en train de devenir, Jisung, articule-t-il. Alix ou pas Alix, je t'aime comme tu es. »
Et ces quelques mots lui font l'effet d'un tsunami sur sa déprime, d'un baume sur son cœur abîmé alors qu'il ferme les yeux et que les lèvres de Minho viennent se déposer sur son front délicatement.
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