LE PASSÉ ( A lire pour comprendre)
COUCOU !
Je suis tellement contente de mettre lancé pour enfin mettre des mots sur mon imagination !
Cette histoire a trotté dans ma tête depuis plus de 7 ans, voir quand j'étais au collège, maintenant je suis en étude supérieure.
On aime l'originalité alors ne vous fiez pas au premier chapitre s'il vous plaît et, vous n'allez pas être déçu 🫶🏽
BONNE LECTURE ❤️
———————————————
T H E R A S Y A
PENNSYLVANIE – Philadelphia
MANOIR OLSEN
À MES 6 ANS
– Encore une histoire ! M'exclamais-je à ma mère.
– Une dernière alors, il faut que tu te couches tôt, Tara.
Son regard passait de moi à ma table de chevet où mes comprimés y étaient déposés.
Je savais ce que cela signifiait. Ma mère voulait s'assurer que je prenais mes médicaments, ceux qui, selon elle, me maintenaient stable. Pourtant, ce n'était pas juste des pilules pour moi. C'était un rappel constant de ma lutte intérieure, une bataille silencieuse contre une maladie qui refusait de me laisser en paix.
La schizophrénie.
– Tu as pris tes médicaments ? Je ne veux pas que tu refasses une crise.
J'acquiesçais de la tête. J'étais profondément installé dans mon grand lit, bien douillet, au chaud, en attendant que maman me raconte une autre histoire en prenant mon ours en peluche.
– Je veux que tu me racontes l'histoire que tu me racontes toutes les nuits !
Elle rigolait :
– Encore ? Mais je te l'ai déjà raconté hier et avant-hier, ma puce. Depuis que tu es née, je te la raconte ! Tu ne veux pas changer ?
Je faisais "non" de la tête. Hors de question. Entendre sa voix douce la raconter me propulsait dans cet univers qui me faisait oublier mes problèmes.
Je n'avais que 6 ans et j'étais déjà confrontée à des réalités que la plupart des enfants ne connaissaient même pas. Les voix dans ma tête, les ombres dans les coins sombres de ma chambre, les peurs irrationnelles qui me paralysaient, les difficultés à m'exprimer : tout cela était une partie de mon quotidien.
Des fois, il était tellement difficile de cacher ma paranoïa que je subissais des moqueries continuelles de mes camarades de classe. Inutile de dire que je n'étais pas très entouré à l'école.
Pourtant, ma mère était là. Sa présence douce et réconfortante était comme une bouée de sauvetage dans l'océan tumultueux de ma confusion intérieure. Elle était ma protectrice, ma confidente, celle qui m'aidait à naviguer à travers les eaux agitées de ma maladie.
Elle passait sa main dans mes doux cheveux pour les placer derrière l'oreille.
– Une toute dernière fois, insistais-je en faisant la moue.
– Très bien.
Elle s'asseyait sur le bord de mon lit, en ajustant ma couverture pour que tous mes membres soient le mieux couverts possible.
– C'est l'histoire d'une petite fille dotée de pouvoirs extraordinaires, commençait-elle d'une voix douce et captivante qui attirait immédiatement mon attention. Elle vivait dans un immense palais avec son frère, sa sœur et ses parents. Son âme était liée à une fleur, une fleur qui avait miraculeusement sauvé sa mère lors de son accouchement.
- Comment elle s'appelle cette fleur maman ? J'ai oublié son prénom.
- La Therasya.
THERASYA....THERASYA...THERASYA...
Ces voix...Ces chuchotements...
A chaque fois que j'entendais ce prénom. Mais pourquoi ?
- Comme Raiponce, murmurai-je. Elle est belle cette fleur ? Elle existe pour de vrai ?!
Ma mère étirait un sourire.
– Si tu le crois fort dans ton petit cœur, alors oui, elle existe. Elle est aussi belle et mystérieuse que cette enfant. Je n'arriverai jamais à t'expliquer la beauté de cette fleur et de cette petite fille.
– J'aime beaucoup cette histoire, maman.
Elle passait sa main sur mon visage en me souriant.
– Moi aussi, je l'aime beaucoup.
– Est-ce que Therasya sait à quel point elle est chanceuse ? Demandai-je en serrant son poignet avec tristesse.
– Pourquoi ça ?
– Elle a une grande famille, elle ne doit pas s'ennuyer. Et elle n'a pas ses voix dans la tête...
Moi aussi, je voulais avoir la chance de pouvoir avoir une grande famille plus tard.
Elle se taisait, je pouvais apercevoir ses yeux verts s'embuer à ma phrase.
– Oui... oui, très chanceuse d'avoir une famille qui l'aime profondément, murmurait-elle en me serrant fort la main.
Elle s'efforçait de retenir ses larmes.
– Le poison peut se retrouver dans les plus belles choses. Tara, n'oublie jamais ça. Tu le retrouveras dans ton cœur, mais tu es maitre de ta guérison.
J'hochais la tête en essayant de comprendre là où elle voulait en venir.
Mais j'étais loin de me douter que l'histoire qu'elle me racontait chaque soir n'était autre que ma vie à laquelle j'ai été arraché.
Pour moi, ma mère, Angelina, était mon exemple.
Dans tout ce qu'elle entreprenait, elle le faisait avec une détermination et une grâce qui m'inspiraient chaque jour.
Elle avait l'air d'une créature irréelle, d'une beauté éblouissante avec sa grande taille, ses longs cheveux noirs, ses yeux verts et sa peau claire. Toujours vêtue de robes chics qui mettaient en valeur sa silhouette, elle dégageait une assurance telle que chacun de ses pas semblait tracer la confiance sur le sol.
Elle était mon inspiration.
Et ce soir-là, comme chaque soir avant de m'endormir, elle fredonnait une chanson issue de mon Disney préféré : « La Belle au bois dormant ».
C'était l'histoire d'une enfant qui avait grandi loin de sa famille à cause d'une fée maléfique en quête de vengeance contre son père.
« Once Upon A Dream », cette chanson était comme une berceuse. J'aimais l'écouter, fermer les yeux et me laisser emporter par ses douces mélodies. Chaque note semblait raconter une histoire, une aventure où tout était possible.
Elle déposait un doux baiser sur mon front avant de me chuchoter quelque chose qui m'avait marqué :
– Un jour, tu comprendras, chuchotait-elle, en me regardant dormir.
Mais j'étais loin de m'imaginer que ce jour-là marquerait le début d'une période sombre et déchirante.
FLASH INFO
Le manoir Olsen a pris feu ce soir vers 22 heures dans la chambre du couple. Angelina Olsen est morte, brûlée vif, son corps a été retrouvé carbonisé.
Maman...
Le seul cadeau qui me restait d'elle, c'était le collier qu'elle m'avait mis lorsqu'elle avait fini mon histoire... Un collier avec une sorte de pierre de couleur émeraude.
Ma vie avait été bouleversée à tout jamais.
L'appétit m'était perdu. Je ne mangeais plus à ma fin, et mes crises s'accentuaient chaque jours.
À MES 8 ANS
J'étais tranquillement en train de dessiner sur mon cahier de coloriage quand soudain quelqu'un toquait à la porte de ma chambre. Dans l'encadrement de la porte, un grand homme s'y trouvait en me fixant.
– Ma princesse ? J'aimerai te présenter quelqu'un.
– J'arrive, papa.
Je descendais les longs escaliers du manoir avec mon père, William. Lorsque j'arrivai en bas, je tombai nez à nez devant une femme blonde au regard hautain. Elle m'adressait un sourire auquel je le soupçonnais d'être faux.
– Tara, j'aimerais te présenter Ana Evans. Ana, je te présente mon univers, ma raison de vivre.
Je serrais timidement sa main, je n'aimais pas le contact avec les inconnues. Et encore moins avec quelqu'un que je ne sentais pas.
– Nous allons nous marier, lâchait William.
Et cette nouvelle me frappait comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. Mon cœur faisait un bond dans ma poitrine alors que je fixais mon père, incrédule.
Nous avions toujours été William et moi, seuls contre le monde, depuis que ma mère était partie. Maintenant, cette femme, Ana, allait devenir ma belle-mère. Je me sentais soudainement trahie, comme si notre lien était sur le point de se briser. Mais je m'efforçais de sourire poliment, essayant de cacher mes émotions derrière une façade impassible.
Avait-il comme plan de remplacer ma mère par Ana ?
Il me disait tous les jours qu'elle ne remplacerait jamais Maman.
William était un archéologue très connu. Ses missions dans le monde entier faisaient qu'il n'était presque pas à la maison. Une des raisons pourquoi Angelina et William se disputaient à chaque fois. Même si entre eux, je n'avais jamais cerné une pointe d'amour. On aurait dit deux colocataires.
Le regard d'Ana, autrefois bienveillant en présence de mon père, se transformait en une expression glaciale dès qu'il tournait le dos. Elle critiquait mes vêtements, mes notes à l'école, et trouvait toujours une manière subtile de remettre en question ma santé mentale. Ses remarques étaient souvent empreintes d'un sarcasme cinglant, laissant entendre que ma perception du monde était déformée, que mes réactions étaient exagérées.
Alors je trouvais du réconfort en passant du temps avec un corbeau qui régulièrement se posait sur le rebord de ma fenêtre. Je ne sais pas ce qui l'attirait là, mais sa présence régulière devenait pour moi une source de tranquillité.
Pour couronner le tout, j'entendais sans cesse ces voix chuchoter le nom de la fleur Therasya. Je pensais que c'était mon esprit qui continuait à me jouer des tours, alors, avec mon innocence, j'ai choisi d'appeler mon nouvel ami le corbeau, Therasya.
Je partageais avec lui mes pensées les plus secrètes, comme si ses yeux sombres pouvaient voir à travers les ombres de ma confusion.
À MES 11 ANS
J'adorais les explorations imaginaires dans le jardin du manoir lorsque l'idée m'a prise de jouer les espionnes. Ana était parti faire du shopping, mon père au téléphone.
Au quatrième étage se trouvait un musée. Je voulais l'atteindre pour mon objectif. Bien que j'étais habituellement timide avec les étrangers, cela ne m'empêchait pas de créer mes propres aventures en inventant des dialogues.
Et puis... Si cela libérait mon mental.
En montant vers le Musée, un bruit de coup de feu retentissait à travers tout le manoir. En me dirigeant vers ce bruit, je découvrais William, baignant dans son sang, la tête sur son bureau...
FLASH INFO
Le corps de l'archéologue William Olsen a été retrouvé mort cette après-midi sur son bureau. La personne ayant découvert son corps n'est qu'autre que sa fille, âgée seulement de 11 ans. Un évènement tragique.
D'après les preuves des enquêteurs, l'empreinte de Tara Olsen, se trouverait sur l'arme du crime. Le témoignage d'Ana Evans accentue l'accusation de la petite.
Tout laisse à croire que c'est bien elle la criminelle.
Après un procès rapide et controversé, Tara Olsen a été jugée coupable de l'assassinat de son père. À seulement 11 ans, elle a été envoyée à l'hôpital psychiatrique Grove Center pour une évaluation et un traitement approprié.
Mais je n'avais rien fait.
J'avais été piégée, c'était évident. Ana cherchait à se débarrasser de moi pour s'approprier l'argent de mon père, j'en étais sûr. Les traitements à l'asile étaient horribles ; j'étais attachée comme un rat de laboratoire et ils me faisaient recevoir des liquides suspects dans le sang.
J'avais la phobie des aiguilles.
Chaque jour à Grove Center était un cauchemar. Les infirmiers me traitaient avec froideur, me forçant à prendre des médicaments qui m'engourdissaient et me donnaient des vertiges. Ils prétendaient que cela m'aiderait à « me sentir mieux », mais je savais que c'était simplement pour me contrôler, pour me briser.
GROVE CENTER
– Une famille veut adopter la petite, monsieur.
– Qui voudrait d'une attardée comme fille ?
– Cela, je l'ignore, mais c'est absolument elle qui leur faut, apparemment. Ils m'ont donné 150,000 dollars et seraient prêts à vous verser le double à vous.
– D'où vient cette famille ?
– De Russie, monsieur. Vous comptez faire d'autres tests sur elle ?
– J'ai tout ce qu'il me faut, elle a mal agi avec plusieurs médicaments du laboratoire.
– Bien, monsieur. Je vais leur demander de préparer l'avion. Il faut qu'elle prépare ses affaires.
– Non ! Pas l'avion. Prévenez le port, elle ira en bateau.
– Mais monsieur...
– Ana m'a informé que la jeune Olsen serait victime de la thalassophobie.
– Et donc ? Vous voulez la tuer ? Pourquoi l'envoyer en Russie si vous pouvez le faire ici ?
– Je veux faire une expérience. Est-ce que la peur peut vraiment nous tuer ?
– Vous êtes complètement fou, il faut...
– Prévenez-les de son arrivée en bateau. C'est tout ce que tu as à faire.
C'était comme ça que j'avais quitté la Pennsylvanie.
Les jours passaient lentement à bord du navire en direction de la Russie. J'étais maintenue dans une chambre sombre et froide, mes pensées tourmentées par les voix et par la peur grandissante de ce qui allait se passer.
Chaque vague qui frappait la coque du navire résonnait comme un sombre présage dans mon esprit déjà troublé. Je pouvais sortir rarement de cette chambre, mais quand j'y sortais. Je regardais tranquillement le paysage en essayant de contenir ma peur de l'océan. C'était si profond.
Mais je n'étais pas seul. Je constatais un corbeau noir posé sur la rambarde. Il me fixait, alors je faisais de même.
Therasya m'avait retrouvé ?
Des jeux de regards avec un corbeau...
Il fallait croire que le seul réconfort, on le trouvait dans les animaux plutôt que dans les êtres humains. Il restait avec moi...
Puis, un jour, le destin avait frappé. Le bateau heurtait quelque chose sous l'eau, et une brèche énorme s'ouvrait dans la coque. Tout l'équipage paniquait et courait vers les canots de sauvetage. Personne ne m'attendait. Je restais seule à bord, et le navire commençait à couler.
L'eau froide envahissait la pièce, mes cris se perdaient dans le bruit du vent et des vagues. Therasya était toujours là, assise sur le rebord de la fenêtre. Ses yeux semblaient me regarder avec une sorte de compassion étrange. À ce moment-là, sa présence devenait ma seule bouée de secours.
Stupide.
Inutile aux yeux de tous.
Préférant me laisser noyer dans cet océan profond.
ÎLE YAMATAÏ
Lorsque je reprenais connaissance. J'étais étendue sur une plage de sable blanc, avec les vagues douces qui caressaient mes pieds nus. Autour de moi, il y avait une jungle dense et sombre s'étendant jusqu'à l'horizon, remplie des chants étranges des oiseaux et du bourdonnement des insectes. Des épaves de bateaux abandonnés jonchaient le rivage, et des nuages gris couvraient le ciel au-dessus de l'île.
Sur une colline se dressait une maison japonaise typique, avec ses toits en pente et ses murs de bois vieilli.
Deux voix d'hommes venaient à moi.
- Dareka o mitsukemashita (J'ai trouvé quelqu'un)
- Ā, damatte, Akira ga kimi no me o hikisaku yo (Ahhh ! Silence ! Akira va t'arracher les yeux.)
Du japonais... Je reconnaitrais cette langue entre mille, je l'avais étudiée avec papa.
Les deux hommes collés en train de me fixer se détachaient, laissant place à un homme chauve portant une capuche et un vieux gilet. Il se distinguait des autres avec un long bouc blanc pendait sous son menton Une canne l'aidait à marcher et portait de nombreux tatouages sur ces bras, ces jambes et sur son coup... Il ressemblait à un vieux sage a vrai dire.
- Que fais-tu là, mon enfant ? Demandait l'homme.
Je me relevais du sable, époussetant mes habilles abîmées.
- Je ne sais pas monsieur...mon bateau à couler et je...je...j'ai peur...
- N'ait pas peur, me rassurait-il en s'agenouillant pour être à la même taille.
Il regardait mon collier avec insistance.
- Il est plutôt beau ton collier, comment t'appelles-tu ?
- Je m'appelle Tara... Tara Olsen.
- Bienvenue chez toi. Maintenant, tu es sous ma protection. Tu n'as plus rien à craindre.
J'avais remercié Ciel et Terre d'avoir trouvé un toit sur ma tête. Mais c'était avant de me rendre compte de ce qu'attendait Akira de moi et de toutes les personnes de sa secte.
Du cannibalisme...
La secte d'Akira découpait des gens et la plupart en mangeaient. Les mots ne pouvaient exprimer la répulsion et la terreur qui m'envahissaient.
Pourtant, au moins, j'avais trouvé une forme de famille.
– Oublie ton nom, tu es maintenant Enami, ma fierté sur cette île, m'avait-il dit.
Enami.
C'était le nom que j'avais porté durant toutes mes années sur l'île. Un nom qui inspirait l'effroi chez les victimes, qui me fuyaient et dont je n'avais aucune conscience de mes actes.
– La sensibilité est une faiblesse, ma petite. Tu devais apprendre à rester forte en tout temps, m'enseignait Akira avant de me remettre un katana. Shiwoosoreruna, kimi ga shida Enami. (Ne crains pas la mort, tu es la mort Enami)
Akira me transformait en une machine de guerre dès mon plus jeune âge. Enfant, je regardais ses combats avec une attention qui me marquait profondément. Très vite, je développais des réflexes impressionnants. Je maîtrisais les arts martiaux, le tir à l'arc, et le lancer de dagues. Akira semblait fier de moi, mais sa tribu, elle, me craignait. J'étais plus forte qu'eux tous. Je devenais une chasseuse implacable.
De mes 11 ans à mes 15 ans, ma vie se résumait à chasser pour nourrir ma famille et tuer sans remords. Je ne comprenais pas que c'était mal. Pour moi, il n'y avait aucun retour en arrière.
Avec une lame et un feu, Akira gravait « serpent de vie » en japonais derrière mon oreille, pour me rappeler que sans lui, je serais morte. Mais la vérité, c'était qu'après la mort de William, une partie de moi disparaissait aussi. Sur cette île, je perdais mon humanité. La peine et les remords n'existaient plus pour moi. Je laissais ma souffrance se libérer à travers la violence.
Un jour, un homme arrivait. Il semblait avoir quelques années de plus que moi. Akira le prenait sous son aile, comme il l'avait fait avec moi. Il le formait avec la même intensité, mais il nous interdisait de nous parler ou de nous rapprocher. Cet homme paraissait plus fort que moi, et pourtant, un lien étrange me poussait à l'observer en secret.
Il m'était difficile de me rappeler à quoi ressemblait cet homme... Mais il éveillait en moi une curiosité que je ne comprenais pas. Je ressentais un lien inexplicable, un mélange de fascination et de peur.
ÎLE YAMATAÏ
A MES 16 ANS
Je me baladais près de la mer, observant les horizons tranquilles, les navires moisis, quand soudain un groupe de pêcheurs échouait sur l'île avec leur bateau. Ma mission était claire : défendre mon Peuple.
Mais le destin en avait décidé autrement.
Je m'avançais sauvagement vers eux, prête à exécuter mes ordres, lorsque soudain quelqu'un surgissait derrière moi et m'administrait une seringue dans le cou. L'effet était immédiat : je perdais l'équilibre, mes sens s'embrouillaient, et je vacillais sous le poids de la drogue qui se répandait dans mes veines.
– Sam, je crois que j'ai déjà vu cette fille.
– T'es sûr ?
– Elle me dit vraiment quelque chose, ce visage... Oh Mon Dieu.
– QUOI ?
– Je crois que c'est la fille de l'archéologue mort. Olsen ?
– Ce n'est pas possible, elle est morte durant le naufrage. Personne a retrouvé son corps.
– Mais elle me dit vraiment quelque chose, amenons-la avec nous en Amérique. Sûrement, l'asile pourrait nous aider.
– Tu es folle ?
– Dans tous les cas, cette fille est folle. Elle nous a sauté dessus !
– Justement. Elle fera la même chose encore quand elle se réveillera.
– Non, la drogue que je lui ai implantée est bien trop forte pour qu'elle se réveille. Et même si elle se réveillait, j'en lui administrais encore.
PENNSYLVANIE
GROVE CENTER
Rien n'avait changé ici. Le personnel était toujours aussi inhumain, la nourriture restait infecte, et pour couronner le tout, ils m'avaient enfermée dans ma cellule d'autrefois. Une cellule sans fenêtre, juste des murs recouverts de mes anciens dessins. Au moins, mon ours en peluche était là, fidèle compagnon dans cette solitude. Je le serrais fort, comme si cela pouvait étouffer mes angoisses, apaiser mes crises, faire disparaître ma peur, et me donner l'espoir d'une seconde chance.
Et c'est exactement ce qui s'était passé.
Après plus de sept mois dans cet enfer, une nouvelle famille s'était présentée et avait beaucoup insisté pour me prendre.
Le Grove Center n'était pas un orphelinat, et il était déjà étrange qu'une famille en Russie avait cherché à m'avoir, mais elle maintenant. Ils avaient déboursé une somme considérable pour m'adopter. Pour que cela paraisse crédible, ils avaient même orchestré une fausse histoire selon laquelle Tara Olsen s'était suicidée dans cet asile, me permettant ainsi de repartir à zéro dans une autre ville.
GÉORGIE
MAISON D'IRINA ET DAVID WEST
A MES 16 ANS
Leur maison, dans une banlieue paisible entourée d'arbres et de fleurs, semblait sortir d'un rêve. Ils faisaient de leur mieux pour me mettre à l'aise, mais chaque geste de gentillesse me rendait méfiante. Les souvenirs de la trahison étaient encore frais.
Malgré mes craintes, la routine dans cette nouvelle maison m'apportait un semblant de normalité. Je passais mes journées à explorer, à connaître Irina et David. Leurs efforts constants pour me montrer de l'affection et de la stabilité érodaient mes défenses.
De plus, ils avaient une autre fille bien plus jeune que moi, Nora, qui avait 11 ans. Elle était bien trop excitée de ma rencontre qu'elle m'avait harcelé avec ses dessins. Mais je n'arrivais pas à lui donner l'affection qu'elle cherchait d'une grande sœur.
Je ne savais simplement pas comment lui en donner.
J'avais décidé de prendre leur nom. Olsen était bien trop difficile à porter. Peut-être que West me permettrait d'avoir plus de chance ?
En tout cas, je ne portais plus le collier de ma mère en public. Seulement quand je restais avec eux.
Même si je gardais mon prénom, j'avais tout de même bien changé physiquement depuis petite. Et sous la carapace d'une fille maigre, se cachait une force grâce à mes entrainements. J'étais tout de même une fille assez grande, 1m70.
Mon visage avait fortement évolué bien que mes yeux marrons étaient toujours présents, ainsi que mes cheveux bruns virant vers le noir. Il m'arrivait plus bas que le milieu du dos.
Je cachais mes tâches de rousseurs cependant. Mon visage s'était transformé en plus mature, alors j'étais persuadé de ne pas attirer l'attention.
En plus, il existait des milliers de Tara au monde. Personne se douterait que j'étais la psychopathe accusée du meurtre de son père.
Enfin, j'espérais.
C'était dur de m'adapter à cette vie, même si c'était ce que j'avais toujours rêvé.
Mes crises d'angoisse se faisaient rares. Je prenais toujours mes médicaments tous les jours. Je ne voulais pas paraitre bizarre aux yeux des gens.
– Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Joyeux anniversaire ! Tara, joyeux anniversaire, chantait ma nouvelle famille.
J'avais 17 ans maintenant, et Irina et David avaient eu l'idée de me faire des cours à la maison pour que je rattrape tout mon retard.
J'étais une fille très intelligente, en vrai, j'apprenais vite. J'étudiais même quand on ne me demandait pas de le faire.
Et je me voyais déjà finir enquêtrice.
Peut-être pour mieux comprendre ce qui avait poussé la mort de William...
David était un technicien de laboratoire, souvent des flics lui rendaient visite pour avoir des informations sur leurs enquêtes. Alors je m'amusais à m'imaginer à leur place, et souvent, je leur donnais mon aide, ils ne la refusaient pas.
Ma nouvelle vie s'accompagnait aussi d'une école après avoir rattraper mon retard. L'inconnue me faisait peur, mais je voulais par-dessus tout connaître le stress étudiant et non pas de mes tourments personnels.
J'avais pu faire la rencontre de Maddison Fernandez, une brune à la peau mate, qui se couvre de maquillages extravagants et de tenues osées. Elle était devenue ma meilleure amie. Nous étions complètement opposés, mais putain, qu'est-ce qu'on s'aimait. J'avais trouvé mon âme sœur.
De l'autre côté, j'avais rencontré Jess Barton et Vanessa Wallace qui étaient toutes les deux en couple et André Ramirez.
Rien que ça me suffisait pour être épanouie. Quelques cicatrices se refermaient à force d'être entourées. Mais aucun d'eux ne savait mon passé.
Mais si vous pensez que c'est la fin de mon histoire ? Alors vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Préparez-vous bien mentalement, car même moi, j'en avais perdu la tête.
J'étais tranquillement en train de me brosser les dents quand soudain une lueur vert émeraude apparaissait dans mes yeux. La pierre de mon collier s'illuminait de la même couleur. Paniqué, je m'empressais d'ouvrir la porte que j'avais fermée, mais lorsque ma main touchait la poignée de la porte, celle-ci se recouvrait d'un cristal vert.
J'hurlais à plein poumon le nom de mes parents adoptifs, quitte à en perdre la voix.
Et lorsqu'ils avaient vu les dégâts, ils se jetaient un regard avant de me dire :
– Il est temps que tu saches la vérité, commençait Irina.
– On ne peut plus le garder pour nous, ajoutait David désemparé.
– Angelina, ta mère, on la connait... C'est elle qui nous a demandé de te prendre, chose que nous avions faite sans hésiter.
– Pourquoi parlez-vous d'elle au présent ? Elle est morte ! M'écriais-je dans l'incompréhension.
Et dans un bégaiement, David poursuivait :
– Ta mère est toujours en vie, l'incendie dans sa chambre n'était qu'une couverture pour que tu ne l'as pas suivi dans... dans son royaume.
– De quoi tu parles ?
– Ecoute Tara, la vérité risque d'être un énorme choque. Nous-mêmes avions eu du mal à le croire jusqu'à ce que l'on le voit de nos propres yeux, continuait Irina en prenant une profonde inspiration. Ta mère n'est pas de ce monde-là, il existe une sorte de terre parallèle dont toutes les choses inimaginables y vivent.
– Avant de t'avoir, elle avait eu un garçon, Aslan, et une fille, Malyra, qui sont tes frères et sœurs, ajoutait David en tenant la main à Irina.
– Elle les a eu avec William ? Je ne comprends pas...
Rien n'avait de sens, j'avais l'impression que chaque explication m'enfonçait une dague en plein cœur.
Ils se regardaient avant de reposer leurs yeux sur moi. Irina continuait :
– William n'a jamais été ton père, ma puce...
Un rire nerveux m'échappait.
Le monde s'écroulait à mes pieds. Les mots me manquaient, ma gorge se serrait. Rien ne pouvait expliquer comment je me sentais.
– Je pense qu'il est maintenant venu que tu es une discussion sérieuse avec ta vraie mère, disait Irina en essayant de me prendre la main, sauf que je la dégageais aussitôt.
– Vous connaissez la vérité depuis tout ce temps. Vous n'avez pas jugé utile de me le dire plus tôt ? Pourquoi m'avoir fait attendre ! Explosais-je.
– Parce qu'on attendait l'apparition de tes dons avant, me répondait David.
– C'est ridicule, lâchais-je en passant nerveusement ma main dans mes cheveux.
Et j'avais donc attendu deux ans. Deux ans pour me décider de la rencontrer. Je me disais que, si j'essayais de comprendre la raison qui la poussait à m'avoir abandonné, peut-être que je la pardonnerais plus vite et que je serais en paix avec moi-même.
Mais comment pouvait-elle rattraper les années perdues ?
J'avais 19 ans maintenant. J'avais fini le lycée, je faisais des études en criminologie. J'étais tout de même bien avancé comparé aux autres étudiants. La décision de rencontrer ma véritable mère n'était pas prise à la légère. C'était un choix que j'avais mûri, en pesant chaque conséquence.
Irina et David m'avaient montré un portail qui se cachait derrière une chute d'eau d'une haute falaise. Une sorte d'arche dont l'intérieur n'était qu'un miroir. Je prenais mon courage à deux mains et me laissais emporter par mon envie d'avoir enfin des réponses.
TYRIE
PALAIS D'EMERAUDE
Flashback
— Comment tu as pu ? Hurlais-je à plein poumon. Comment tu as pu me cacher tout ça ?
– Je ne t'ai pas abandonnée, Tara, laisse-moi tout t'expliquer.
Elle prenait une profonde inspiration avant de se lancer dans ses explications :
– J'ai 5 sœurs : Evelyne la première, Jadis, ensuite Aranys avec qui je suis la plus proche. Après, il y a eu moi et Rosalya.
– Et alors ?
– Je pense que tu avais compris que nous n'étions pas comme tout le monde. Nous sommes les seules être à posséder du poison dans le sang. Jadis possédait peu de puissance dans son poison, contrairement à moi. Sa jalousie maladive l'avait rendue totalement folle, elle faisait des choses stupides. Et lorsqu'elle avait su que j'allais épouser ton vrai père, Allan, qui régnait sur le plus grand royaume de ce monde, elle en était devenue verte de jalousie.
Quel était le rapport avec moi ?
– Elle détruisait tout sur son passage, rongée par la haine. À force de faire des choses insensées, elle avait attrapé une maladie extrêmement grave. J'avais tenté de l'aider, ainsi que mes autres sœurs, bien que nous n'étions pas proches, nous quatre. Le seul problème, c'est que Jadis avait exigé que je lui fournisse une pétale de la fleur qui m'avait sauvée lors de mon accouchement...pour t'avoir.
Je relevai enfin les yeux vers ma mère. Ses yeux étaient pleins de tristesse, et je pouvais sentir le poids de ses souvenirs. Elle continuait :
– Cette fleur est unique, il n'en existe maintenant qu'une seule. Elle pousse tous les siècles.
– Ne me dis pas que...
– La Therasya, confirmait ma mère. La pétale de cette fleur est dans ton sang, tu as éveillé ton don il y a quelques années sans prendre la peine de comprendre.
– Si tu es liée au poison, pourquoi j'ai du cristal ?
– Parce que ton père est un adepte des cristaux. Et comme tu possèdes les deux dons, tu es élu comme l'enfant ancestral d'un des créateurs de ce monde. Contrairement à ta sœur, Malyra, qui est fixée sur le poison et ton frère sur les cristaux.
Je passais mes mains nerveusement dans mes cheveux, essayant d'assimiler toutes ses informations qui me semblaient totalement délirantes.
– J'avais refusé de lui donner une pétale, car elle gagnerait en puissance, et donc elle ferait des choses horribles. Vu que tu as la fleur dans le sang, elle m'en a assuré qu'elle s'en prendrait à toi par tous les moyens possibles. J'ai dû changer ton prénom pour qu'elle ne te retrouve pas. Mais j'ai dû repartir pour ne pas éveiller les soupçons.
– Alors... Tara n'est pas mon vrai prénom ? Comment je m'appelle ?
– Le même nom que cette fleur. Therasya...Petrova de mon côté et Rosefield de ton père.
Tout avait un sens, les voix que j'entendais, elles m'appelaient. Mais pourquoi ?
Dans une voix beaucoup plus sérieuse, elle continuait son explication :
– Il y a des milliers de siècles, les sept dragons ancestraux étaient les premiers êtres vivants sur la Tyrie. Ils régnaient, mais se détestaient. Chaque dragon contrôlait un élément : Jorath la glace, Pryos le feu, Zaithan la destruction, Ravagon la nature, Kunnavaran la vie, Gukka l'éclipse, et Aconys la tempête et les cristaux, séparant notre monde en sept. Sept championnes sont nées pour être les descendantes des dragons, chacune possédant un don en référence à eux. Comme le fait que tu sois liée à Aconys.
Je ne comprenais absolument rien.
Ou je ne voulais pas comprendre.
– J'en ai entendu des absurdités, mais là. Peut-être que ce n'est pas moi la folle au final, croisais-je. Tu es morte, et je suis en train de rêver. J'ai dû être droguer en imaginant tout ce que j'ai vue. Je suis humaine. Pas demi-humaine.
– Tu es une demie-humaine. Je sais qu'il te faudra du temps. À Manhattan, ce n'est pas vraiment commun de voir des espèces surnaturels, je le sais. Mais un jour tu te rendras compte que ce que je t'ai raconté n'est pas de la fantaisie. Tu es spéciale.
Et le fait était terriblement dur à y croire. Quelques jours après ces révélations, j'avais dû retrouver les 6 gardiennes à cause d'une catastrophe liée à un réveil de deux dragons qui se détestaient par dessus tout. Jorath et Pryos.
Je devais affronter ce monde et continuer à vivre une vie normale, sans pouvoir raconter à mes proches ce qu'il se passait, sans pouvoir m'exprimer sur mes peurs.
Mais si ce n'était seulement le fruit de mon imagination ?
----------------------------------------
Voici le passée de ma prota assez chaotique je vous l'accorde
Mais Tara arrivera-t-elle à reconstruire sa vie ? 👀
J'ai appréhendée le fait de mélanger un monde où les choses paranormales s'y passe à notre monde à nous, mais qui ne tente rien a rien.
Mais je ne devais pas oublier que je dois écrire pour moi et je resterai à jamais fier de cette histoire ✨
BISOUS !
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro