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CHAPITRE 8 : MANOIR OLSEN


21 H 00

J'ai à peine mis mes baskets que Kyle hurle mon prénom jusqu'à en faire trembler les murs depuis sa chambre. Ce mec, vraiment.

Je me dirige vers le salon et, à ma grande surprise, je vois Harvey, Eden et Maddison jouer au Uno. L'atmosphère est tendue, chaque mouvement calculé comme si leur vie en dépendait.

— Ce n'est plus un kidnapping là, lâchai-je abasourdit.

On est carrément mieux accueillit que chez ma mère.

Oh ! Nous ne sommes pas toujours féroces, tu sais, me dit Harvey avec une cigarette à la bouche tout en regardant ses cartes.

— Oui ! Tara, tu devrais jouer avec nous quand tu reviendras, s'exclame Eden, enthousiaste comme un enfant.

Je ne comprends pas les règles du jeu, se plaint Maddy en se grattant la tête.

C'est un Uno ? Qu'est-ce que tu ne comprends pas là-dedans ? rétorque Harvey, légèrement moqueur.

« Insolent »

Depuis quand il existe des +10 au Uno ?

C'est moi qui ai créé ces cartes-là ! Parce que l'Uno classique, c'est d'un ennui total. Donc là, on peut se manger des +10 jusqu'à se prendre des +60, s'exclame Eden en plaçant correctement ses cartes.

— D'accord... mais comment va-t-on tenir 60 cartes dans une main ? ajoute Maddy, sceptique.

J'étouffe un petit rire.

— C'est ce que je me tue à expliquer à Eden, mais il est têtu, réplique Harvey.

Je ne suis pas têtu, je suis créatif. Dans tous les cas, vous avez aussi des orteils, alors ça vous donnera plus d'espace pour placer vos cartes, lâche Eden en posant un 5 rouge sur la table.

Un énorme bruit de verre cassé interrompt l'amusement que j'éprouve pour la première fois depuis mon arrivée ici.

Je pense qu'il est prêt, remarque Harvey en me regardant. Je te conseille d'attendre devant la porte d'entrée et non devant la porte de sa chambre si tu ne veux pas te faire crier dessus. Je crois qu'il est de mauvaise humeur.

Tara ! hurle Kyle depuis sa chambre.

— Tu crois, hein.

Sa voix résonne comme un coup de tonnerre, me faisant sursauter.

Elle est devant la porte depuis cinq minutes ! hurle Eden.

PUTAIN !

J'entends un véritable fracas dans sa chambre. Harvey et Eden ne semblent pas s'en inquiéter, trop occupés à jouer. Maddy sursaute à chaque bruit de verre qui éclate contre le sol.

Il faudrait peut-être consulter un psychiatre, non ? suggère-t-elle, inquiète.

Ne t'inquiète pas pour ça, répond Harvey calmement. John l'a sûrement mis dans tous ces états, comme à chaque fois qu'ils se parlent, ces deux-là. Si tu savais comment il réagit quand Jared est là, c'est encore pire.

Je dois faire la route avec ce détraqué qui ne sait même pas contenir sa colère. Super.

MADDY, JE VAIS TE TUER ! TU M'AS MIS DEUX +10 EN VINGTS SECONDES DE JEU ?! S'écria Eden.

Ce sont tes règles, pas les miennes... répond-elle.

J'attends devant la porte d'entrée depuis plus d'une dizaine de minutes.

Un bruit de déverrouillage s'étend dans mes oreilles. Il est enfin là. Kyle arrive près de moi sans même me regarder. Je le vois mettre un paquet de cigarettes dans son sweat noir avant d'en placer un dans le coin de sa bouche.

Il parle tout seul. Je n'arrive pas à déchiffrer ce qu'il dit, mais il répète sans cesse le même nom.

— Connor, Connor, Connor.

— Euh... ça va ? demandai-je pour le couper de sa folie.

Il s'arrête net, toujours dos à moi.

On y va.

Je le suis jusqu'à sa voiture. Je m'assois et mets ma ceinture. Kyle met des choses dans son coffre avant de me rejoindre dans l'habitacle. Le silence est long, créant une atmosphère malaisante. Je n'aime pas le silence, il peut se passer tellement de choses dans un silence.

J'observe Kyle de façon discrète alors qu'il ajuste son rétroviseur. Ses gestes sont mesurés, presque trop calmes. J'ai envie de briser ce silence, mais quelque chose dans son expression me retient.

Il démarre la voiture, toujours dans un silence. Ses yeux sont figés sur la route, il tient fermement le volant au point où ses veines ressortent. Je le regarde pendant quelques secondes.

Tu veux quoi ? lance-t-il d'un ton tranchant.

Je le fusillai du regard, essayant de contrôler ma main qui veut frapper son visage de toute force inimaginable.

— Où est-ce qu'on va ? Demandai-je.

Il jette un regard dans le rétroviseur intérieur, sans me répondre.

— Où est-ce qu'on va ? insistai-je.

Son téléphone se met soudainement à sonner. Il décroche.

« Là, tu réponds, enculé. »

— J'attends mes réponses John, crache-t-il. Je n'en ai rien à foutre du temps...Quoi ?...Elle est avec moi et ?...Si tu ne veux pas que je lui brise les os, tu ferais mieux de m'apporter des réponses...Si je trouve la statue je peux t'assurer que tu ne l'auras jamais en main propre alors fait ce que j'attends et dépêche toi...Bien sur que je suis une erreur de naissance...Tu devrais le savoir depuis le temps.

Et il raccroche.

J'observe Kyle plus attentivement. John l'avait qualifié d'erreur de naissance, et bien que Kyle ait répondu d'un ton indifférent, j'avais remarqué que ses mains se crispaient sur le volant, les jointures blanchissant sous la pression.

Il garde le silence après l'appel, ses yeux fixés sur la route, mais sa mâchoire est serrée. Je décide de briser ce silence pesant.

— Pourquoi est-ce que John t'appelle une erreur de naissance ?

Il ne me répond pas tout de suite. Ses doigts tapotent nerveusement le volant, et je peux presque voir les rouages tourner dans sa tête.

Dans l'espoir qu'il y réponde, je me fais berner. Rien.

C'était évident.

Mais après quelques secondes, remarquant que je m'étais bien tue, il répond finalement :

— C'est juste une connerie de plus qu'il aime me rappeler, finit-il par dire d'un ton neutre, mais je note le tremblement dans sa voix.

Je soupire et regarde par la fenêtre, essayant de comprendre la dynamique complexe entre eux. Quelque chose ne va pas.

John sait exactement quelles cordes tirer pour énerver Kyle, et malgré son attitude désinvolte, il est clair que ces mots ont un impact profond sur lui.

— Ça te touche plus que tu ne veux bien l'admettre, murmurai-je presque pour moi-même.

Il serre le volant encore plus fort, ses phalanges devenant presque translucides.

— On n'en parle pas, j'en ai strictement rien à foutre, éjecte-t-il, les yeux toujours fixés sur la route.

Je hoche la tête en silence, comprenant qu'il y a des blessures plus profondes qu'il n'est prêt à révéler. Le reste du trajet se fait dans un silence lourd, seulement interrompu par le bruit du moteur et la respiration tendue de Kyle. Je sais que je marche sur des œufs, et qu'une fausse note pourrait tout faire exploser.

Après quelques heures de conduite, je constate un panneau d'entrée.

PENNSYLVANIE

« Bordel. Qu'est-ce qu'on fout là ? »

La Pennsylvanie est à deux heures de Manhattan. Déjà que cet état est reconnu pour ses légendes urbaines terrifiantes, il y a d'énormes orages et beaucoup d'éclairs qui zèbrent le ciel noir.

Nous roulons au beau milieu d'une forêt qui me semble étrangement familière. Après quelques minutes, la forêt laisse apparaître un énorme manoir.

Le manoir est vieux, avec des tourelles gothiques et des fenêtres aux vitres brisées. Les éclairs illuminent brièvement sa silhouette imposante, lui donnant un aspect encore plus sinistre.

— On est arrivés, dit Kyle en coupant le moteur.

On est arrivé, oui...

Le manoir de mon enfance.

J'ouvre grand les yeux, tous mes souvenirs martèlent mon cerveau, au point ou des flashbacks reviennent, des bons comme des mauvais...

Souvent de très mauvais.

Kyle se gare en face du portail. Il met sa capuche et prend une profonde inspiration avant de poser sa tête contre l'appuie-tête. Seuls ses cheveux noirs ressortent. Je regarde le manoir depuis la vitre de la voiture, tandis que Kyle prend des choses dans la boîte à gants. Il n'y a que le bruit de la pluie qui tombe sur la carrosserie de la voiture qui crée une quelconque conversation.

— Qu'est ce que je ne ferai pas pour ce bon petit William, dit-il d'un ton sarcastique en m'étirant un sourire arrogant.

Je serrai les poings face à son commentaire. Il cherche simplement à me faire perdre mon sang froid.

— C'est simple, commence Kyle. On entre dans la résidence, on fouille jusqu'à trouver cette foutue statue, et on se barre. Je ne tiens pas à passer ma nuit ici avec toi en train de ressasser le passé.

— Je ne peux pas entrer... dis-je, tremblante.

— Quoi ? me demande-t-il en regardant s'il n'y a pas de lampes de poche.

— Je t'ai dit que je ne peux pas y entrer.

— Il suffit juste de marcher jusqu'à la porte d'entrée, il y a quoi de compliqué ? A moins que tu sois handicapé ?

— Je ne pourrai pas, Kyle, je ne peux pas. C'est bien trop compliqué pour moi ! m'exclamé-je, perdant patience face à son indifférence.

Les tremblements s'intensifient, et je sens mon esprit vaciller.

Putain, pas encore...

Je ferme les yeux, revoyant Ana, ses cris, ses punitions cruelles. Son visage déformé par la colère, me hurlant que je n'étais qu'un fardeau, une erreur de naissance.

Une erreur de naissance.

je sentis tout mon corps trembler sous mes angoisses de remettre un pied dedans. Le seul souvenir que j'ai c'était William noyer dans son sang. Ma faute ?

Ta faute.
C'est toi qui la tuer.
C'est de ta faute.

Sans doute. À force d'entendre les mêmes reproches, je sens au fond de moi une part de vérité. Peut-être que je l'avais réellement tuer au final.

— Tara ?!

— Quoi ?

— Je t'ai demandé si tu as pris tes médicaments aujourd'hui.

— Non...

Je prends les antibiotiques que je garde dans la poche de ma veste et en place un au fond de ma gorge. Kyle me tend une bouteille d'eau. Je pose alors ma tête contre l'appuie-tête, me plongeant dans le silence, essayant de retrouver mes sens.

— Qu'est-ce qu'il te fait peur ? demanda Kyle, comme s'il était gêné de s'intéresser à moi.

— Je n'ai pas peur. J'ai tant de souvenirs ici c'est tout, murmurai-je. J'ai laissé toutes mes marques d'enfant dans ce manoir. De bons comme de mauvais. Je n'y ai pas remis les pieds depuis des années.

Le silence s'installe à nouveau. La pluie continue de tambouriner contre la voiture, ajoutant une note mélancolique à notre présence. Kyle semble réfléchir, mais il reste silencieux, respectant mon besoin de retrouver un semblant de calme.

Je respire profondément, essayant de chasser les voix de ma tête. Chaque souffle est un effort, chaque pensée un poids.

— Et qu'est-ce qui t'angoisse d'autre autant ? m'interroge-t-il.

— Comment ça ?

— Je veux dire, à part... affronter ton passé chaotique, tu as sûrement d'autre chose qui te font paniquer comme ça ? Non ? ajoute-t-il, ses yeux se fixant intensément sur la route, comme pour éviter tout contact visuel.

Mon passé chaotique ?

— Eh bien, la peur des profondeurs de la mer, répondis-je, ne comprenant pas où il voulait en venir.

« Ce n'est peut-être pas une bonne chose de lui dire nos angoisses ? »

Je ne sais pas trop où il veut en venir avec ça. Est-ce une sorte de séance de psychologie improvisée ?

— C'est-à-dire ? demande-t-il, ses yeux toujours rivés sur la route, sa voix hésitante.

Je me sens trop gênée pour le regarder, et il semble également mal à l'aise. Mais je ne comprends pas pourquoi il y a tant de gêne dans cet habitacle. À vrai dire, on m'avait jamais poser cette question d'intérêt sur ce que je redoute, alors en parler était nouveau.

On ne m'a jamais laisser le choix.

— J'ai peur de ne pas savoir où je mets les pieds dans la mer, disons... J'ai aussi une immense peur des araignées.

À ma réponse, j'entends Kyle glousser légèrement.

« C'était prévisible. »

— C'est ironique, étant donné que tu es le poison en personne. L'araignée a aussi son venin, remarque-t-il avec une pointe de sarcasme et une hésitation.

« Il me prend vraiment pour une idiote. »

— Je sais ça, merci. Mais l'animal, l'espèce en elle-même... je... je ne peux pas la regarder. Elle me procure d'énorme frisson, un malaise inexplicable.

— Alors, je préfère te prévenir tout de suite, il y a pas mal d'araignées dans notre maison.

— Je m'en doutais, elles aiment la poussière. Comme quoi, personne ne fait le ménage ici, lâchai-je.

— Tu pourras dire ça à Eden quand tu le verras se plaindre qu'on a mis les pieds là où il a fait la serpillère.

Je souris un peu plus. Il semble plus détendu maintenant, même si une part de moi reste sur le qui-vive.

« Il peut se transformer à tout moment. »

Je comprends qu'il cherche simplement à me changer les idées et ça fonctionne. Mon angoisse se dissipe peu à peu. Le ton qu'il emploie n'est ni féroce, ni énervé, ni grognon. Non. C'est doux, une nouvelle facette de lui. Je le connais comme arrogant et complètement instable... mais là, c'est différent.

« Sûrement qu'il porte un masque.»

Il se racle la gorge avant de reprendre.

— On va y aller.

Nous quittons la voiture. La pluie tombe à verse, forte et bruyante, et le vent souffle tellement fort qu'il me décoiffe. Nous nous mettons rapidement à l'abri, sur le paillasson. Kyle est trempé, avec sa capuche et son gilet mouillés, tandis que mes cheveux ne ressemblent plus à rien.

— J'espère que tu sais où se cache le double des clés, parce que sinon je vais devoir fracasser la porte de ta maison, dit Kyle.

J'écarquille les yeux.

« Comment lui dire qu'il n'y a jamais eu de double de clé ici ? »

— Alors ? s'impatiente Kyle.

— Sache que si tu me tues, on te retrouvera vite.

— Abrège, crache-t-il, les bras croisés.

Ses yeux gris, froids et menaçants, sont perçants, surveillant ma bouche, attentif à ma réponse. Sa mâchoire carrée est tellement contractée que j'en ai mal rien qu'à la regarder. Il claque des dents, accentuant mon anxiété.

Je reprends dans un élan de courage :

— Il n'y a jamais eu de double de clé ici.

Son visage passe de l'impatience à l'étonnement.

— Tu veux dire que dans ce grand manoir à quatre étages, avec plus de dix portes extérieures, il n'y a jamais eu de double de clé ?

Il a compté les portes ?

— Ça t'étonne ? je lance avec un petit rire pour essayer de briser la glace.

Mais rien ne fait plisser ses lèvres. Il reste neutre, me jugeant ouvertement du regard. Je prends alors une profonde inspiration :

— Hum, oui, il n'y en a jamais eu, dis-je en regardant au-dessus de moi pour éviter son regard terrifiant.

— Bien, dit-il en craquant ses doigts.

J'écarquille les yeux, pensant qu'il veut m'arracher la peau de ses propres mains, mais Kyle se retourne face à la porte d'entrée, dos à moi, et l'enfonce d'un coup de pied.

— Il aurait simplement fallu passer par la fenêtre..., dis-je, désemparée.

— Tu aurais pris trop de temps, et je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais la patience et moi, ça ne fait pas bon ménage.

« Sans blague. »

Je lève les yeux au ciel avant d'entrer après lui dans la résidence.

Cette résidence...

Je suis à la fois excitée et stressée. Beaucoup trop même.

Je regarde la pièce pour voir si rien n'a changé depuis mon départ. J'aurais toujours pensé qu'Ana avait redécoré après m'avoir mise dehors. Mais il y a personne, elle ne vit plus ici apparemment.

L'entrée est immense, décorée de multiples canapés comme dans un hôtel, mais ces canapés sont recouverts de draps blancs poussiéreux. De plus, il y a peu d'éclairage, ce qui nous force à allumer nos lampes de poche. La plupart des lampadaires ne fonctionnent plus, car les ampoules n'ont pas été changées depuis longtemps. La cheminée est éteinte, laissant entrer le froid de dehors.

Kyle se frotte les mains, dès qu'il ouvre la bouche, une fumée en sortait.

— Pourquoi il fait toujours aussi froid en Pennsylvanie ?

— Tu veux que je te réchauffe ? Lançai-je sarcastiquement.

« Pardon ? »

Il lève un sourcil face à ma recommandation, ses yeux gris prenne une teinte inquiétante, presque perverse.

« Pitié. »

C'est mon rôle ça... dit-il avec un sourire en coin.

Non, le coupai-je. C'est le rôle de la cheminée.

Je le regarde, abasourdie par ma propre réplique. Je n'avais pas l'intention de faire un sous-entendu pervers comme lui.

Je m'accroupis devant elle, prenant des bouts de bois qui se trouvent à côté. Je les frotte pour allumer un feu. J'ai l'habitude de faire ça... Sur l'île, c'était même ce que je faisais tous les jours. Pendant ce temps, Kyle s'affale sur un des canapés poussiéreux, allumant une cigarette et contemplant les cadres accrochés aux murs représentant des personnes historiques.

C'est limite glauque, lanca-t-il.

Quoi donc ? demandai-je, toujours en train d'allumer le feu.

— Pas étonnant qu'il y ait des légendes urbaines dans ce manoir.

« Tu as peur, Kyle ? »

Beaucoup de personnes ont inventé des rumeurs ici. Comme quoi les morts reviennent quand des personnes osent s'aventurer en pleine nuit au manoir... Esperanza, mon assistante, avait déposé sur mon bureau un journal disant que la fille des Olsen rôderait toujours dans le manoir avec son ourson en peluche entre les mains, tel un fantôme... expliquai-je de manière évasive. Elle est totalement folle de cette histoire qu'il en est dur de la dissuader d'arrêter d'enquêter dessus.

— Tu ne veux pas qu'elle découvre la vérité ?

— Disons que les rumeurs sont mieux en restant enterrés.

Mmmh.

Tara Olsen est morte lors du naufrage. D'après ce que dit la société en tout cas. Cette rumeur a joué à mon avantage. Ma nouvelle famille adoptive a soudoyé l'asile pour qu'il partage cette information. Je suis donc repartie de zéro.

C'est pour ça que tu as changé de nom de famille, élude-t-il. Olsen était trop toxique pour toi. Le nom West t'a ouvert une porte de sortie de cet enfer. Mais un autre enfer t'attendait, les mensonges de tes vrais parents.

Sa phrase m'interpelle aussitôt.

Comment tu sais ça ?

Il prend une dernière bouffée de sa cigarette avant de l'écraser dans un cendrier poussiéreux sur la table à côté de lui. Il se redresse, ses yeux gris perçant les miens avec une intensité presque terrifiante.

Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur toi, dit-il calmement, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.

Mais... pourquoi ?

Il se lève, faisant quelques pas vers moi, ses mouvements mesurés mais non dénués d'une certaine tension.

— Parce que, répond-il finalement, tu es au centre de tout ça, Tara. Ton passé, tes secrets... ils font tous partie de l'équation. Et pour trouver cette foutue statue, je dois comprendre chaque pièce du puzzle.

— C'est à moi de la trouver, je ne comprends pas pourquoi tu m'aides.

— Parce que je sais que tu es incapable de te débrouiller seule, répondit-il avec une pointe de sarcasme.

« Tu ne me laisses même pas me démerder... »

Je serrai les dents, tentant de contrôler ma colère.

— Tu es un vrai connard, tu le sais ça ?

— Oui, mais un connard efficace.

J'avais enfin réussi à allumer le feu. En me relevant, je fis face à Kyle, toujours installé sur le canapé poussiéreux. Son regard fixa quelque chose de bien précis. Il ne se détacha pas de mon corps. Je suivis son regard et réalisai qu'il fixait ma poitrine. Rapidement, je remontai mon haut qui s'était trop enfoncé dans mon jean.

Tu es un gros malade ! Lançai-je en cachant ma poitrine avec ma veste.

Il recrache sa fumé avant de murmurer :

Je ne laisserai aucun homme te regarder comme je le fais.

La haine monta en moi. L'envie de le gifler fut tellement fort. Je détestais qu'on me fixe ainsi, me traitant comme un objet. Cela me met tellement mal à l'aise. C'était pour cette raison que mes histoires d'amour n'avaient jamais duré. Je ne faisais pas confiance et étais réticente à montrer mon corps. Les hommes peuvent se montrer cruels, très cruels.

Bon, alors, où est-ce qu'on peut trouver la statue ? lança-t-il finalement.

Il y a deux musées. Au 4e étage à droite, on peut retrouver le musée des statues, et de l'autre côté, tout ce qui touche aux œuvres murales. Il faut prendre les escaliers.

— Quelle vie de riche, marmonna-t-il.

Ta gueule.

Il est culotté de dire ça. Aux fiançailles de mon frère, j'avais bien constaté sa montre qui valait des millions.

Il se leva et se dirigea dans la direction opposée.

— Qu'est-ce que tu fais ? Je t'ai dit qu'il faut prendre les escaliers là.

— Je sais, mais je me dirigeais vers la cuisine. Je ne vais quand même pas me laisser mourir de faim à cause des conneries de ton beau-papa.

Je me cognai la tête avec ma main.

La cuisine est à gauche du couloir, indiquai-je en pointant du doigt.

C'est bien loin, ronchonne-t-il.

Et si tu laissais simplement ton ventre de côté ? C'est toi qui as dit qu'on trouve cette statue et qu'on se casse d'ici.

En tout cas, c'était ce que je voulais moi. Partir d'ici et en finir avec cette histoire au plus vite. Je n'osais imaginer le chaos qui régnait à cette heure-là. Pendant que je faisais quoi ? Je cherchais une foutue statue et il se pourrait bien que William n'ait même pas été concerné par cette histoire.

« On a juste à étrangler Kyle et on peut partir. »

Après plus de dix minutes, nous montâmes enfin les escaliers. Kyle ne cesse de toucher les objets précieux posés sur des meubles.

Comment ça doit coûter une fortune cette merde ! s'exclama-t-il d'un ton critique, tenant un œuf en diamant dans ses mains.

Arrête de toucher à tout comme ça ! pestai-je en lui reprenant l'œuf des mains.

Je me rappelai qu'enfant, quand je jouais avec mon petit chiot dans le manoir, les gouvernantes avaient peur que je casse les objets précieux de papa. C'était assez drôle de voir leur panique sur leurs visages.

Ça me manquera à tout jamais...
Des beaux souvenirs...

Nous arrivâmes enfin au quatrième étage, entrant dans le musée. Rien n'avait changé. Des œuvres étaient exposées dans des boîtes en verre. Normal, William était perfectionniste ; il voulait que tout soit à la vue de tout le monde mais que personne ne les touche. J'adorais me balader dans le musée la nuit, petite, et découvrir l'histoire de chaque statue.

Cependant, comme la lumière fonctionnait à peine, nous devons garder nos lampes de poche allumées. Le bruit de l'orage ainsi que ses éclairs rendent la pièce encore plus effrayante. J'avais oublié que William était un grand collectionneur. Plein de maquettes de villes se trouvèrent aussi dans la pièce.

Pourquoi les choses les plus moches sont-elles les plus chères ? râla Kyle.

Pourquoi les mecs que j'embrasse finisse toujours par être des chiens ? répondis-je. Ça non plus, on n'aura pas la réponse.

Je le vis du coin de l'œil s'arrêter net tandis que j'inspectai chaque mini statue posée sur des meubles avec des étiquettes portant leurs noms.

— D'autres mecs ont tenté de te kidnapper ?

Pourquoi cette question ?

— Peut-être, lâchai-je avec un faux sourire. Mais sinon, d'autres étaient fous de mes lèvres, oui.

Je pouvais sentir Kyle se raidir à ma phrase, ce qui m'exaspère encore plus.

Pourquoi on est là enfin de compte ? John t'a dit qu'il avait déjà regardé si la statue n'était pas au manoir.

— Je sais, mais peut-être que toi tu connais mieux les cachettes de ton beau-père.

C'est quoi le nom de la statue déjà ?

« L'homme au doigt »

Quand j'y pense, ce nom donné à une statue est vraiment ridicule. Je n'avais même pas prit la peine de me renseigner sur celle-ci. Hors, John m'avait averti qu'elle est très connu.

— Qu'est-ce qu'il te fait rire ? cracha Kyle.

Rien, rien. Elle n'est pas ici, ton Homme au Doigt.

Il allait me répondre, mais soudain, un bruit assourdissant de verre brisé nous interrompit.

C'était quoi ça ? demandai-je.

Reste derrière moi, lança-t-il avant de quitter la pièce.

Je le suivis lentement, essayant de ne pas faire de bruit. Un courant d'air me frôla les joues. Une fenêtre était ouverte ? Nous nous arrêtâmes devant un arbre qui s'est écrasé contre une fenêtre du couloir.

J'aurais préféré que ce soit un fils de pute qui t'ait embrassée plutôt qu'un arbre qui s'écrase contre la fenêtre, dit-il.

— Pourquoi ?

Ça m'aurait permis de voir quel goût tu as par rapport aux hommes, répondit-il.

Peut-être que dans la liste se trouvent des femmes, lâchai-je en soupirant.

Son expression se durcit instantanément. Ses yeux gris se plissent, et sa mâchoire se crispe légèrement. Puis, en un instant, il retrouve son sourire narquois en s'approchant dangereusement de mon oreille. Je peux sentir son souffle chaud contre celle-ci.

— Vraiment ? Murmure-t-il avec une voix basse et provocante. Peut-être que je devrais vérifier par moi-même.

Un frisson glacé parcourt ma colonne vertébrale. Il recule d'un pas, son sourire toujours en place, ses yeux fixés sur les miens, cherchant à déceler ma réaction.

Bon, la statue n'est pas au musée, lançai-je en rompant notre proximité.

Ouais, et à ton avis ? Où cacherait un homme une statue de plus de 150 millions de dollars sachant pertinemment que des envieux la voleront ?

Dans un coffre-fort...

Exactement, princesse. Où est-ce qu'il est ?

Je ne répondis rien et me dirigeai vers le bureau comme si des voix m'appelaient de là-bas.

Cette pièce...

Je restai en face de la porte, les souvenirs du passé martelant mon cerveau.

Dans...dans son bureau... marmonnai-je en bégayant.

Je ne veux pas ouvrir la porte.

Je ne peux pas, mais je sens l'impatience de Kyle qui m'angoisse encore plus. Finalement, il ouvre la porte lui-même. Mes yeux restent figés en remarquant que la pièce n'a pas changé depuis la mort de William.

Qu'est-ce que tu as encore ? crache Kyle, agacé, en roulant des yeux.

Je sens son irritation face à mon traumatisme. Je n'y peux rien et en aucun cas je ne m'excuserai. C'est lui qui m'a emmenée ici, après tout.

Il est mort ici... sur son bureau... bégayé-je en pointant du doigt l'énorme tache de sang séché sur le tapis de bureau.

Comment est-il mort ? demande-t-il subitement.

« NON NON NON. »

Je ne réponds rien et avance à mon tour. Ma respiration se hache à chaque pas qui s'approche de la tache de sang et fait battre mon cœur plus fort. Les souvenirs me frappent comme si c'était hier...

Tu n'aurais jamais dû faire ce que tu as fait...
Tu aurais dû rester...
Tu aurais vu de tes propres yeux...
Tu aurais démasqué le coupable...

C'est toi la criminelle...
Ana avait raison.
C'est toi qui l'as tué.

« C'est moi qui l'ai tué... »

Pourquoi as-tu dû t'éloigner...

Il s'est suicidé...

Il en avait marre de toi.

C'est pour ça que ta vraie mère a simulé sa mort...
C'est de ta faute.

« Oui... »
« C'est de ma faute. »

Tu es une plaie pour tout le monde, un fardeau...

Personne ne te supporte...
Tu es bête.
« Je suis bête. »

Tu es stupide.
« Je suis stupide. »

Tu es inutile.
« Je suis inutile. »

Tu aurais dû mourir.
« Oui... J'aurais dû. »

Et je te parle, dit Kyle en claquant des doigts devant mes yeux.

Mes yeux se déconnectent du point fixe que je regardais dans ma folie.

— Euh... oui, quoi ?

Je te disais que j'avais trouvé le coffre.

Il ouvre un placard, dévoilant un coffre-fort encastré dans le mur.

— Tu sais quel est le code ?

Je secoue la tête, le laissant se débrouiller. Je continue à fixer le bureau et pose ma main sur la tache de sang.

Je ne sais pas ce que tu essayes de faire, Dracula, mais si tu penses que je vais chercher le code tout seul, tu peux aller te faire foutre, me menace-t-il.

Je relève la tête, agacée.

Essaie ma date d'anniversaire.

Il répond avec un « ok » avant de noter la date.

« Mais attends une minute... »

— Ce n'est pas ça, lâcha-t-il.

Comment tu sais quel jour je suis née ? L'interrogeai-je, complètement abasourdie.

Parce qu'avant de kidnapper quelqu'un, je me renseigne ? Répondit-il comme si c'était tout à fait normal de faire ça.

Oh, c'est pas vrai, bouge de là, lançai-je en tirant son bras pour qu'il se décale.

Je repris :

— Je pense que, si ce n'est pas ma date d'anniversaire, alors ça doit être celle de sa deuxième femme favorite qu'il a toujours aimée. C'est-à-dire...

Ta mère ?

— Non, moi.

Je retentai ma date d'anniversaire, mais ça affichait encore erreur.

Eh non, il faut croire que tu n'es pas si importante pour ton père, murmura Kyle près de mon oreille.

Je fermai les yeux aux contacts de sa bouche qui frôle la peau sensible de mon oreille avec son ton arrogant.

Ces mots...

Il sait comment me blesser, mais je ne dis rien. Je restai muette en buvant ses paroles qui me laissent un goût amer dans la gorge.

J'essayai toutes les dates possibles : la date d'anniversaire d'Angelina, de ma belle-mère... et désespérée, je tentai même celles de mon vrai père Allan, de mon frère et de ma sœur aussi.

Ce n'est sûrement pas une date d'anniversaire, lâcha Kyle, ennuyé par toutes mes tentatives.

Et c'est quoi alors ? Un événement ? Rétorquai-je.

Mais soudain, je m'arrêtai net. Si la statue n'était pas là où il rangeait toutes ses choses précieuses et que le coffre-fort était fermé par un code, alors... serait-ce la date de la découverte de la statue ?

— Quand est-ce que mon père a obtenu la statue ?

John m'avait dit que c'était en 2012. Au mois de mars, je crois, déclara Kyle.

Je réfléchis aux multiples combinaisons possibles pour ouvrir le coffre. Soudain, mes yeux s'arrêtèrent sur un journal dans un tiroir à moitié ouvert du bureau.

« Statue originale, L'Homme Au Doigt, première statue à valoir 140 millions de dollars. Sa mise aux enchères fut un événement sauvage mais bénéfique. 2 Mars 2012. »

Deux jours avant mon anniversaire ? Je ne l'ai jamais vue pourtant, ronchonnai-je.

Peut-être qu'il ne voulait tout simplement pas que tu la vois, soupira-t-il.

Je secouai la tête pour chasser mes pensées dérangeantes.

Essaye le code 02032012, lâchai-je.

Je le vis essayer et soudain, le coffre s'ouvrit.

Bingo, murmura-t-il.

Je m'empressai de fouiller le coffre avec lui.

Mais il n'y avait rien.

— Je crois que si ton père serait mort devant mes yeux, je le tuerais une deuxième fois, déclara-t-il d'un ton tranchant.

William est malin ; il sait très bien que quelque chose d'une telle valeur ne resterait jamais dans son coffre-fort assez longtemps.

Et alors, elle est où ?

C'est ça le problème. Je n'en sais rien, Kyle. Je vous l'avais dit, je n'ai jamais été mise au courant de cette statue, alors que je connais toutes les œuvres qu'il a trouvées. Je les ai même apprises par cœur, pour te dire, murmurai-je.

T'avais que ça à foutre à ton âge ?

Au cas où tu serais si bien informé de ma vie, je n'ai pas eu la chance d'être entourée. J'essayais de combler le temps.

Je le vis regarder l'heure sur son téléphone après avoir soupirer lourdement ; il est déjà minuit. Il soupira avant de reprendre :

— On va passer la nuit ici, je pense. Faire l'aller-retour me prendrait encore deux heures de route, et je t'avoue que je suis trop fatigué pour conduire.

— Je peux conduire, tu sais ? Je touche les pédales.

Il me dévisagea du regard, et je compris immédiatement qu'il ne me confierait jamais les clés de sa voiture.

— C'est quoi ça ? lâcha-t-il en prenant une feuille posée dans le coffre.

Je m'approchai de lui pour voir de plus près.

Pourquoi a-t-il dessiné sept dragons ?

Kyle gloussa avant de me répondre :

Pose-lui la question.

« Quel fils de pute. »

Il le fait exprès sachant qu'il est mort.

Je fronçai les sourcils. Je ne pourrais pas cacher longtemps que ses plaisanteries sur la mort de mon père m'affectent beaucoup. Il reprit :

Regarde bien les dessins, ils ne te rappellent rien ?

Euh, si...

Je me rapprochai encore plus près. Un grand dragon gris était le premier que je voyais.

Zaithan.

Un autre, ressemblant à un énorme serpent de couleur verte, représentait la nature et se trouvait en dessous de lui.

— Ravagon.

Puis, un énorme serpent des mers.

Kunnavarang.

Un dragon de couleur bleu glacé.

— Jorath.

Un autre de la couleur du feu.

— Pryos.

Suivi d'un dragon couleur sable du désert.

— Gukka.

Et enfin, le plus redoutable de tous. Un énorme dragon aux yeux et aux écailles verts émeraudes.

— Aconys... S'il les a dessinés, c'est qu'il était au courant...

— Bien vu, princesse. Demande à la flaque de son sang pour plus de réponses. C'est tout ce qui reste de lui de toute façon, lança Kyle.

La phrase de trop. Je le regardai d'un air assassin. Si son bracelet qui retenait mes dons ne m'en empêcherait pas, je le tuerais d'un seul coup, sans regret ni remord.

— Ça t'amuse ? Le questionnai-je.

— Honnêtement oui, c'est juste ridicule.

Je soupirai avant de lui tourner le dos. Je continuai de fouiller le coffre seul et y trouvai un de mes dessins. Ma vue s'embua : c'était un petit dessin que j'avais fait avec des craies grasses, représentant William et moi en excursion en Égypte. J'avais même dessiné la pyramide.

— J'avais fait ce dessin quand il m'avait promis qu'on partirait en vacances, murmurai-je à moi-même.

Et dire qu'après cette promesse, je m'étais dépêchée d'apprendre la langue pour tout comprendre. J'étais super excitée pour ce voyage. Je tournai la tête et vis que Kyle regarda aussi le dessin. Je lui lançai un regard pour lui faire comprendre que je ne veux pas de lui dans la même pièce.

— C'est bon, je vais voir ailleurs, lança-t-il en roulant des yeux.

Une fois qu'il fut parti, je pris un autre de mes dessins. Cette fois-ci, ce n'est qu'un dessin d'une pierre de cristal vert émeraude, comme la pierre de mon collier que ma mère m'avait laisser. Sur ce dessin, la pierre s'illumine au toucher de la petite fille.

J'avais dessiner ce dessin sans me rendre compte que tout ce qui se passait était réel au final.

Je fronçai les sourcils en essayant de me rappeler si, petite, j'avais déjà touché la pierre. C'est souvent ça. Les enfants dessinent toujours ce qu'ils ont vécu, de mémorable. Ce n'était pas un simple dessin d'imagination...

— Kyle ? l'appelai-je en quittant la pièce.

Pas de réponse. J'en profitai pour me balader un peu, me sentant plus à l'aise. Dans tout le long du couloir, il n'y avait que des doubles portes. Je marchai puis m'arrêtai devant une porte. Je me retournai pour y faire face et soupirai. J'ouvris la porte qui grinça énormément.

— Tout est comme je l'avais laissé... Ma chambre.

Je regardai de fond en comble ma chambre. Un grand lit est placé contre un mur, décoré par des draps rose pâle comme ceux des princesses dans leurs châteaux. C'était ce que William voulait faire passer comme message : que j'étais sa princesse.

« Et certainement pas celle de Kyle. »

Mes anciens jouets sont toujours là, même mes poupées. Bien que ce soient des poupées en porcelaines anciennes, j'étais habituée à leur air effrayant. D'autres auraient fuit en les voyant.

Le sol grince énormément sous mes pieds. Les meubles sont poussiéreux et je ne parlerai même pas de l'état des lampadaires. Certains clignotèrent, créant une atmosphère terrifiante avec l'orage dehors. Je me posai sur un pouf devant mon lit et serrai un de mes ours en peluche très fort contre moi. C'était ainsi que je me rassurais petite.

Une ombre entra dans le cadre de la porte.

— Tu es là ? demanda la voix de Kyle.

— Oui... répondis-je toujours en serrant mon ours.

— C'était ta chambre ?

Je soupirai puis répondis d'un petit "oui" désespéré.

— Je n'ai rien trouvé d'autre chez ton père. On dirait qu'il a tout bien caché.

— Ou qu'il n'a rien fait de ce que John a dit, rétorquai-je.

Il poussa un petit rire très sinistre qui me raidit.

— Tara... commença-t-il d'une voix grave et sérieuse qui résonnait dans ma chambre.

— Quoi ?

— Tu tiens vraiment à rester dans le déni encore longtemps ?

— Rien ne me prouve que les accusations de John sont vraies. Alors oui, Kyle, je tiens à rester dans le déni.

— Il est bien trop tôt pour que je te montre les preuves, mais la vérité ne risque pas de te plaire, quoi que je n'en aie strictement rien à foutre.

— Dis-moi la vérité alors.

— Je préfère attendre encore.

Je n'aime pas attendre, surtout pour quelque chose d'important.

— Dans tous les cas, si ton père, qui t'a éduquée, qui t'a soignée, qui t'a appris des choses dont tu te sers encore aujourd'hui, qui a toujours fait de son mieux pour toi, était en fait juste un putain d'escroc d'après des rumeurs, tu réagirais comment ? Tu accepterais ce que les autres disent de lui ?

— Je me fiche de ce que les autres disent quand je sais la vérité sur ma famille.

Il me fixa avec une intensité qui me déstabilise.

— On m'avait seulement appris à fermer ma gueule quand je pleurais comme une merde, à m'enfermer dans la cave quand je respirais trop fort selon eux, que ma présence était envahissante, étouffante, énervante ou bien que j'étais trop sensible face aux colères de mon "père".

Il le dit avec une telle légèreté, comme s'il n'éprouvait plus aucune peine.

— Mon "père" était un expert pour dissimuler ses vrais visages derrière une façade impeccable.

Pourquoi appuie-t-il sur « père » ?

Il marqua une pause, laissant ses mots s'imprégner en moi. Je restai silencieuse, déstabilisée par la révélation.

— Alors me casse pas les couilles avec tes sentiments paternels parce que je te jure que ce fils de pute a eu ce qu'il méritait.

Je ne répondis rien, espérant effacer ces derniers mots qui se sont tatoués dans mon esprit, qui font écho dans ma tête.

— Tu ferais mieux d'aller te coucher.

Et il quitta ma chambre.

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FINITO PIPOOOOOOOO 👩🏽‍💻

Dans l'espoir d'avoir pu capter votre attention toujours ✨

BISOUUUUUSSS

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