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CHAPITRE 7 : COLOCATAIRE


5 H 00

Je n'avais pas dormi de toute la nuit, cherchant en vain une solution. Les premières lueurs de l'aube traversent la fenêtre de ma chambre d'hôpital, mais je n'ai toujours pas trouvé de moyen de me libérer. Mes poignets sont meurtris par les menottes, et l'épuisement commence à peser sur moi.

Mais dans ma recherche désespérée, mes doigts ont trouvé une petite vis, probablement tombée d'un des équipements médicaux. C'est maigre, mais c'est un espoir.

Je regarde autour de moi, m'assurant que Kyle ou quelqu'un d'autre ne se trouve pas dans les parages, puis je commence à travailler avec la vis, essayant de la faire glisser dans la serrure de la menotte. La tension est à son comble, mais je dois rester concentrée.

Chaque petit cliquetis de la serrure semble résonner dans la pièce silencieuse. J'essaie de ne pas penser à ce qui pourrait arriver si je suis découverte. Les souvenirs de l'asile me hantent encore plus dans ces moments de silence, mais ils me poussent aussi à me battre pour ma liberté.

Soudain, la porte s'ouvre brusquement. Kyle entre dans la pièce, son sourire narquois habituel accroché à son visage.

Tu t'amuses bien ? demande-t-il avec un ton dégoulinant de sarcasme.

Je me fige, essayant de cacher la vis dans ma main, mais c'est inutile. Kyle s'approche, ses yeux scrutant chaque mouvement.

Je vois que tu as trouvé un jouet, dit-il en saisissant la vis de mes doigts avec une aisance déconcertante.

Il range la vis dans sa poche comme s'il privait un enfant de son jouet.

Putain de merde.

Je le regarde avec de la haine qui brûle dans mes yeux.

— Arrête de me regarder comme ça.

Je descends mon regard sur le dos de sa main. Ce con ne s'était même pas encore soigné de mon coup d'hier.

Tu vas cicatriser quand cette blessure ? Demandai-je en pointant du menton sa main.

— C'est rien, ça, répond-il avec indifférence.

Je secoue la tête d'exaspération. Il prend une chaise et la retourne, plaçant le dossier contre son torse avant de s'installer face à mon lit d'hôpital.

Un long silence s'installe. Il me scrute entièrement que ça en devient malaisant.

« Pitié »

— Je pourrai t'analyser pendant des heures.

— Alors autant que je me donne la mort, répondai-je avec un sourire.

Il rigola.

— Après tout ce que tu as vécu, mourir parce que je te regarde serait vraiment ridicule.

— Kidnapper une femme pour qu'elle donne son sang à sa tante, ne l'est pas peut-être ?

— Il y a autre chose qui est en jeu princesse.

Je le regarde avec un intérêt piqué par ses paroles.

Et tu comptes me dire ce que c'est ? demandai-je, essayant de cacher ma curiosité derrière une façade de désintérêt.

Kyle secoue la tête, un sourire mystérieux aux lèvres.

— Je préfère...qu'il te le dise par lui-même.

— Si tu ne donnes pas de réponse à mes interrogation, alors ça ne sert à rien de venir.

Je détourne les yeux vers la porte, indiquant clairement que je ne veux plus de sa présence ici.

Je te trouve vachement à l'aise pour quelqu'un qui a poignardé son kidnappeur, dit-il en souriant.

Tu ne m'impressionnes pas le moins du monde. Je sais très bien comment vous fonctionnez.

Intéressant, murmure-t-il, croisant les bras et se penchant légèrement en avant, visiblement curieux d'entendre la suite.

Je prends une profonde inspiration, consciente que chaque mot compte.

— J'ai vécu de nombreuses choses troublantes durant mon enfance.

Ana et Akira...

— De plus, en tant que commandante, j'ai fait face à de nombreux déséquilibrés, dis-je calmement, mon regard fixé sur lui. Vous avez tous une chose en commun : vous cherchez à manipuler et à contrôler. Vous jouez avec les peurs et les désirs des autres pour obtenir ce que vous voulez. Vous utilisez des mensonges et des demi-vérités pour embrouiller et déstabiliser. Mais ce que vous ne comprenez pas, c'est que la résistance est plus forte que vous ne le pensez. Vous pouvez nous enfermer, nous torturer, mais vous ne pouvez pas briser notre volonté.

Il reste silencieux en me regardant avec une intensité troublante.

Alors, dis-je en brisant le silence, si tu veux vraiment m'impressionner, tu devrais commencer par être honnête.

Il rit doucement, un son qui résonne étrangement dans la pièce.

— L'honnêteté, hein ? dit-il en secouant la tête. C'est amusant que tu parles de ça dans notre situation actuelle.

— C'est peut-être notre situation actuelle qui nécessite justement cette honnêteté, répliquai-je, ne reculant pas devant son regard perçant.

Il se redresse et s'approche de moi, son sourire disparaissant lentement.

Tu es pleine de ressources. Peut-être plus que je ne l'avais imaginé.

— Je ne fais qu'analyser.

Il hoche la tête, semblant réfléchir à mes paroles.

Mais ce que je remarque aussi, c'est que si tu étais sur la même île que moi... C'est qu'il s'est passé quelque chose dans ta vie qui t'a conduit là.

Je remarque un changement dans son regard, ses yeux gris s'éteignent brièvement, comme si mes paroles avaient touché une corde sensible. C'est comme si, en évoquant ce passé, j'avais pénétré une partie fragile de son âme. Une confirmation silencieuse de ce que je soupçonnais déjà : Kyle est un enfant torturé, tout comme moi. Comme tous les psychopathes, en fin de compte. Chacun porte ses propres traumatismes, ses propres cicatrices.

Si tu veux jouer les enquêtrices, c'est ta merde, dit-il, sa voix prenant une tonalité menaçante. Mais je te préviens tout de suite, tu te mets à faire des recherches sur moi ou sur tout ce qui m'entoure pour avoir des réponses à tes questions, je vais te faire vivre un vrai cauchemar que personne n'aurait imaginé.

Sa menace résonne dans la pièce, lourde et oppressante. Un frisson me parcourt, mais je garde mon calme, déterminée à ne pas montrer ma peur.

Je n'ai pas besoin de faire des recherches pour savoir qui tu es, répondis-je avec une froide détermination dans la voix.

Kyle se rapproche, son regard devient plus intense, comme s'il cherchait à lire dans mes pensées.

Alors, tu penses me connaître ? murmure-t-il, un sourire en coin.

Tu sembles avoir connu des choses horribles pour être aussi indifférent à tout, et tu en es sorti vivant, tout comme moi. Et c'est pour ça que je ne te crains pas.

Son sourire disparaît, remplacé par une expression de colère contenue.

Tu ferais mieux de commencer à me craindre alors.

— Je ne crains personne.

Tout comme moi. C'est pour ça que si je dois envoyer ta tête à ta mère et les morceaux de tes organes à ton père, je le ferai sans une once d'hésitation.

Un sourire glacial se dessine sur mes lèvres, et je le laisse s'étirer légèrement, le regard chargé de défi.

Dis-moi, c'est Akira qui t'a appris à découper des corps ? T'en manges aussi comme sa secte de cannibales ?

Il réagit immédiatement, son visage se contracte en une expression de dégoût. Visiblement, il n'en mange pas. Heureusement en soit.

Je suis difficile en nourriture, répond-il d'un ton tranchant. Je n'aurai pas la chance de te goûter, même si mon corps me supplie de te prendre contre ces quatre murs.

Le contraste entre son commentaire brut et son expression déterminée crée une tension palpable. Son regard est chargé de désir et de menace, et je sais qu'il joue avec le fil de nos échanges, entre provocation et intimidation. Le silence qui suit est lourd de sous-entendus, chaque mot et chaque regard marquant le début d'une nouvelle confrontation

Il se positionne près de la porte, la main posée sur la poignée, et me lance avec un air résolu :

Il faut que je passe chez toi.

Je lève un sourcil, intriguée.

Pour faire quoi ? Tu veux prendre note de ma décoration d'intérieur ?

Il esquisse un sourire moqueur.

Je suis sûr que tu ne connais même pas ta décoration, étant donné que tes amis y vivent plus souvent que toi.

Il secoue les clés de ma maison devant moi, un sourire malicieux aux lèvres. Je me redresse immédiatement, choquée par sa démarche. Ce malade mental a pris mes clés. Je commence à suspecter qu'il a également mis la main sur mon téléphone.

— Hâte de faire la rencontre d'André Ramirez, Jess Barton, Maddison Fernandez, Vanessa Wallace.

L'énumération des prénoms de mes amies me glace le sang. Je ressens un mélange de colère et de panique. Chaque nom qu'il prononce semble renforcer ma peur pour leur sécurité.

— Si tu leur fais du mal...

— Je ne leur ferai rien si ils ne font rien. J'ai déjà surveiller les horizons, il y a personne chez toi.

Un soulagement.

— Mais sinon, j'y vais pour te prendre quelques affaires, je pense que tu resteras avec nous plus longtemps que prévu.

Nous ?

— Alors, si il y a le choix, je te prends quoi ?

Je fronce les sourcils, totalement perdue.

— De quoi tu parles ?

Il sourit, un éclat malicieux dans les yeux.

— Je ne sais pas, tu es plutôt du genre culotte shorty ? Hipster ? Tangas ? Boxeur ? Culotte haute... String ? Rien ?

Son sourire qui s'élargit encore plus.

Je reste figée, la mâchoire presque décrochée par sa question totalement inattendue et incongrue. Sa légèreté déconcertante contraste vivement avec la gravité de notre situation, ajoutant une couche d'absurdité à ce moment déjà désespérant.

En fait, quand j'ai fouillé tes affaires à la recherche de ton téléphone, j'ai remarqué que la dentelle semble être ton petit faible. Alors, si je trouve un string en dentelle, je le prends pour toi ?

Il semble amusé par sa propre remarque, comme s'il jouait à un jeu grotesque. La bizarrerie de ses propos me laisse un instant perplexe, mais je comprends vite que sa cruauté n'a pas de limites, et que ses jeux d'esprit sont autant de moyens pour lui de m'humilier et d'exercer son pouvoir.

— Je prends ton silence comme un oui.

Et lorsqu'il ouvrit la porte, un homme cagoulé y entra.

— Si elle a une blessure sur son visage, ou quoi que ce soit sur son corps, je te tranche la peau, cracha Kyle à l'homme.

L'homme cagoulé hoche la tête, acceptant la menace sans broncher.

Et si elle se défend ? demande-t-il en posant ses yeux sur moi.

Kyle me fixe, son regard devenant encore plus glacial.

Alors je ne m'arrêterai pas à une simple balade de courtoisie dans sa demeure.

Je comprends que cette menace est aussi destinée à moi. Chaque mot est un rappel brutal de ma situation désespérée.

Lorsque Kyle part, l'homme cagoulé s'approche de moi avec un sac qu'il met sur ma tête. Je sens mes poignets se libérer des menottes. La sensation est douloureuse, mes poignets sont endoloris et marqués par la pression des liens.

Ne bouge pas, murmure l'homme d'une voix grave.

Comme l'homme qui a stopper Kyle lorsqu'il m'étranglait. .

La douleur irradie de mes poignets tandis que mes mains sont tirées vers l'avant. Je tente de me concentrer, d'analyser chaque mouvement et chaque son autour de moi. Il me dirige hors de ma chambre, et nous descendons les escaliers. Mes pieds heurtent chaque marche avec une précision mécanique, une partie de moi espérant trouver une issue, une chance de m'échapper.

Une fois dehors, je sens l'air frais sur ma peau, me donnant un bref moment de clarté. Il me pousse doucement mais fermement vers une voiture. Le bruit d'une portière qui s'ouvre me fait comprendre que nous avons atteint notre destination temporaire.

Monte, ordonne-t-il d'une voix impérieuse.

Je m'exécute, grimpant maladroitement à l'intérieur. Le siège est dur et inconfortable, mais c'est le moindre de mes soucis. Il referme la portière derrière moi avec un claquement sec, me laissant dans une obscurité totale avant de se mettre à côté de moi.

Je sens le véhicule démarrer, quelqu'un d'autre est dans la voiture. Chaque virage, chaque secousse est une épreuve pour mes poignets meurtris. Je tente de contrôler ma respiration, de me concentrer sur ce qui m'entoure.

Où m'emmenez-vous ? demandai-je, ma voix trahissant une légère panique.

Tu le sauras bientôt, répond-il sèchement.

Même avec lui je n'aurai pas de réponse. Un deuxième Kyle.

— Harvey ! Retire lui le sac ! On est quand même civilisé ! S'exclama un autre homme du pointe de jouissance dans son ton de voix.

Le sac est arraché de ma tête, et je cligne des yeux sous la lumière vive. Nous sommes toujours dans la voiture, qui file à toute allure sur une route déserte avec une forêt gigantesque. Chase retira à son tour sa cagoule et retire aussitôt son gilet par la chaleur.

— Tu es sûr qu'elle peut voir nos tête ? Demanda se prétendu Harvey.

Le sac est arraché de ma tête, et je cligne des yeux sous la lumière vive. Nous sommes toujours dans la voiture, qui file à toute allure sur une route déserte bordée d'une forêt gigantesque. Harvey retire sa cagoule et enlève rapidement son gilet, accablé par la chaleur.

Il a l'air d'être sorti tout droit de prison. Crâne rasé comme André, des cicatrices disséminées partout sur son visage et son crâne. Ses bras et tout son cou sont parsemés de tatouages, ne laissant aucun espace pour une seule trace de peau vierge à part sa tête. Mais un petit nœud de huit formé par un serpent attire mon attention.

Dans tous les cas, elle ne va pas garder son sac sur la tête indéfiniment, répondit le conducteur.

Je relève la tête vers le rétroviseur, rencontrant sa peau mate et ses cheveux bruns coiffés à la va-vite, ce qui lui ajoute un certain charme. Il a l'air d'avoir des origines latines. Des tatouages remontent le long de son bras, et en particulier, un en forme de nœud de huit formé par un serpent, tout comme Harvey en a dans son cou.

Sûrement un symbole pour eux.

Je ne comprends pas cette obsession pour les serpents. En tout cas, tout le monde semble en être fasciné, sauf moi. Le serpent est un symbole de ma descendance, vu que je possède du poison dans mes veines en soi.

Mais pourquoi tout le monde s'acharne sur cette espèce ? Kyle en a tatoué sur presque tout son corps comme si c'était une marque d'identité.

Le conducteur jette un coup d'œil dans le rétroviseur, remarquant mon regard insistant sur ses tatouages.

Curieuse, hein ? dit-il, un sourire en coin. Je te dis pas comment les tatouages dans le cou, ça fait mal !

— Mais vous êtes qui ? Demandai-je.

— Eden Vendall ! S'exclama le conducteur. Et lui c'est Harvey Clifford.

Harvey me fait un salut de la main avant de pianoter sur son téléphone.

— Tu veux une sucette Tara ? Harvey, donne lui une sucette !

Harvey me tendis une boîte ou plein de saveur de sucette s'y trouve.

— J'espère qu'il en reste au goût Coca, c'est mon préférée, marmonna Eden.

Je pris avec hésitation une sucette au goût fraise avant de la mettre dans ma bouche. Eden reprit :

— Tu veux écouter de la musique Tara ? Enfin...je sais pas comment je dois t'appeler. Tara ? Therasya ?

— Tara, ça va aller.

— Ok, va pour Tara. Tu veux que je mette quel musique ? La route risque d'être encore longue.

Je le regarde, encore sous le choc de la légèreté avec laquelle ils traitent la situation. Il continue de sourire en attendant ma réponse.

— Euh...met une musique chill.

— J'AI CE QU'IL TE FAUT !

Il fait défiler rapidement sa playlist, puis appuie sur une chanson. Les premières notes de "Daddy Issues" de The Neighbourhood résonnent dans l'habitacle.

— Vraiment, Eden ? commente Harvey en levant un sourcil.

— Quoi ? C'est une bonne chanson, réplique Eden avec un sourire malicieux.

Je reconnais immédiatement les premières notes et m'enfonce dans mon siège, essayant de savourer le calme que cette musique m'apporte.

Je remarque qu'on s'approche d'une prairie loin de tous les regards, cachée par une haute forêt qui montre simplement le haut des buildings de Manhattan. Une simple maison s'y trouve, vieillotte avec un large garage. Le contraste entre la musique apaisante et l'endroit sinistre renforce mon malaise.

La voiture ralentit et Eden se tourne légèrement vers moi.

Voilà notre cocon, dit-il, un sourire tendre.

Je fixe la maison. Le contraste entre l'apparente sérénité de l'endroit et la situation dans laquelle je me trouve est déconcertant. Harvey éteint la musique et ouvre sa portière.

Je sors de la voiture. Eden et Harvey se positionnent de chaque côté de moi, m'empêchant de m'échapper. Nous avançons vers la maison, chaque pas que je fais m'emplissant d'appréhension.

Eden pousse la porte de la maison, qui s'ouvre avec un grincement sinistre. L'intérieur est sombre, faiblement éclairé par quelques rayons de lumière filtrant à travers les fenêtres poussiéreuses.

Je jette un coup d'œil rapide autour de moi. La maison est vieille et décrépite, les meubles sont recouverts de poussière et il y a une odeur de renfermé dans l'air. Ils ne vivent certainement pas là, en tout cas, pas quand ils ne kidnappent personne.

À quelques pas de l'entrée, se trouvent le salon et la salle à manger, éclairer par une grande vitre, avec une cuisine ouverte. À droite de l'entrée, un long couloir avec plusieurs portes s'étend, chaque porte menant à une pièce inconnue.

— Il faudra penser à faire le ménage, analysa Harvey.

Je jette un regard vers Eden, cherchant un indice sur ce qu'ils prévoient de faire de moi, mais son visage reste impassible, son attention concentrée sur l'intérieur délabré de la maison.

— Kyle devrait être là dans quelques minutes. En attendant, je vais faire visiter la maison à Tara, affirma ce dernier en me souriant de toute ses dents.

Rien à voir avec Kyle.

— Je vais aller faire les courses alors, dit Harvey en regardant l'intérieur du frigo vite.

Eden pose une main ferme sur mon épaule et m'entraîne doucement vers le couloir. Nous passons devant plusieurs portes fermées avant de s'arrêter devant l'une d'elles. Il l'ouvre pour révéler une petite salle de bains, propre mais minimaliste.

— Ici, c'est la salle de bains. Juste les essentiels, rien de luxueux, dit-il en me laissant jeter un coup d'œil à l'intérieur.

Nous continuons la visite.

Il me montra une porte fermer, m'informant que c'est sa chambre et que celle de Kyle est en face.

— Mais à ta place, je rentrerai pas dans sa chambre. On aurait dit qu'une tornade y vit dedans. Qui laisse une machine à tatouer en plein milieu d'un pièce, sérieux ?

Une machine à tatouer ? Il nous cache bien son talent cet enculé.

Je gloussai légèrement avant de reprendre la visite.

— Harvey n'habite pas ici, mais souvent ça lui arrive de dormir.

— Et il dort ou dans ces cas là ? Demandai-je.

— Le salon. Il n'y a pas de place. En plus il est plus occupé à espionner sa petite soeur que de venir ici.

Il me montre enfin une chambre avec un lit double, une grande armoire et une grande fenêtre donnant une vue sur la forêt dense qui entoure la maison. La lumière du soleil pénètre à travers les rideaux, illuminant la pièce d'une manière presque apaisante.

— Et voilà ta chambre, annonce-t-il en ouvrant la porte avec un geste théâtral. Fais comme chez toi.

Je m'avance dans la pièce, l'inspectant rapidement. Eden s'appuie contre le cadre de la porte, me surveillant attentivement.

— Kyle n'a jamais donner cette chambre à quelqu'un avant toi, c'est une première.

Ca n'a rien à voir avec une chambre poussiéreuse auquel je m'y attendais. Elle est rangé, propre, contrairement aux autres pièces.

Pourquoi vous faites tout ça ? demandai-je.

— Les réponses viendront en temps voulu Chica, répond-il énigmatiquement en m'analysant de la tête aux pieds. Kyle ne t'a donné que sa chemise ?

Je n'avais même pas remarqué que je portais encore sa chemise. Kyle n'a pas jugé utile de la reprendre, comme si me voir dans sa chemise lui plaisait.

Il ne m'a rien donné d'autre.

— Ne t'en fais pas, j'ai ta valise si tu veux. Kyle nous a dit que tu l'avais préparée pour rentrer chez toi avant qu'il... te drogue avec une bouteille d'eau.

Je soupirai d'exaspération. Je trouve juste ça bête de ma part de m'être fait avoir ainsi. Mais bon, on m'avait déjà mit de l'acide dans mon verre, alors en soit...

— Je vais t'apporter ta valise, ne bouge pas.

— Tu veux que j'aille où, au beau milieu de nulle part ? répondis-je, un brin sarcastique.

Il sourit légèrement avant de sortir de la pièce. Je restai immobile, observant la chambre illuminer par les rayons du soleil.

Je m'assis sur le lit lorsque j'entendis un bruit de sifflement. Un serpent.

Je tourne la tête vers la porte entrouverte et vois un serpent ramper au sol jusqu'à s'enrouler autour de mes jambes.

— Tu tes perdu toi, lâchai avec exaspération.

Comme si c'était anodin d'avoir des serpents qui se baladent chez nous.

Je laissai le serpent explorer mes jambes, sentant son mouvement sinueux contre ma peau. C'était presque apaisant, une distraction bienvenue dans cette situation désespérée.

D'un coup, il monta pour enrouler mes bras comme une branche avant de s'enrouler autour de mon cou. La sensation de ses écailles froides et rugueuses contre ma peau aurait pu être terrifiante pour quelqu'un d'autre, mais pas pour moi. C'était comme retrouver une vieille habitude, un rappel de ce que je suis capable de faire.

Eden entra à nouveau, ses yeux s'écarquillent en voyant le serpent.

Merde ! Comment cette chose a pu sortir de sa cage ?

Sa cage ? répétai-je, intriguée.

— Kyle enferme des serpents dans une cage pour faire, je ne sais quoi, pour ensuite les libérer comme si tout était normal. Je ne supporte pas d'en voir un.

Pourquoi tu as un nœud de huit fait par un serpent dans le cou, alors ?

C'est un symbole, répondit-il en haussant les épaules.

Je le fixai, essayant de déchiffrer ses paroles. Les serpents ne m'avaient jamais effrayée, et il était presque ironique de voir quelqu'un tatoué avec un serpent en avoir si peur.

Un symbole de quoi ? demandai-je, curieuse.

Eden hésita, puis soupira.

De notre allégeance, de notre loyauté. Kyle pense que les serpents représentent quelque chose de puissant.

Oh...

Le serpent en profita pour redescendre le long de mes jambes.

Je vais le remettre dans sa cage alors...

Ne fais surtout pas ça. Tu veux mourir tout de suite alors que ça ne fait qu'à peine 16 minutes et 46 secondes que tu es là ?

Je remontai un sourcil.

Laisse ce serpent où il est. Kyle y tient plus que notre propre vie.

— Mais j'en ai rien à faire de Kyle, moi.

— Tu ne devrais pas, je ne te dis pas comment cet homme peut devenir fou en une fraction de seconde.

Ca j'avais bien remarqué.

Pourquoi vous faites affaires avec lui s'il vous terrorise ainsi.

Il ricana.

On ne fait pas affaire avec lui, justement. On est une équipe. On s'entraide autant qu'il est possible. On est une famille en soit.

Je suis perdue...

Il sourit avant de poser sa main sur mon épaule.

— Tu verras par toi même. On est nombreux à porter ce tatouage.

J'allais répondre, mais une énorme migraine résonne dans mon crâne. La douleur est si intense que je chancelle légèrement. Des voix commencent à chuchoter à mes oreilles, des murmures incohérents et menaçants.

Cette satané crise.

Je tente de me concentrer, mais les images défilent devant mes yeux, des visages distordus et des ombres mouvantes. La réalité semble se fondre en un cauchemar vivant. Une silhouette familière apparaît devant moi, une personne que je sais ne pas être réelle.

Tara, pourquoi es-tu ici ? demande la voix de ma mère, bien que je sache pertinemment qu'elle n'est pas là.

Parce qu'elle t'a abandonnée.

Je cligne des yeux, essayant de chasser l'hallucination, mais la silhouette reste.

— Maman ? murmurai-je, ma voix tremblante.

Eden me regarde.

Euh non, je suis un homme que je sache ?

La pièce commence à tourner, et je sens mes genoux faiblir. Les voix se mélangent, criant et chuchotant en même temps. Des éclats de rires sinistres résonnent dans mes oreilles, amplifiant ma panique.

Non, non, non..., lâchai-je.

Je me tiens la tête, essayant de faire taire les voix, mais elles deviennent plus fortes, plus insistantes.

Je ne peux plus distinguer la réalité de l'illusion. Les murs semblent se rapprocher, m'enfermant dans un espace de plus en plus restreint.

— Merde, merde, merde....HARVEY ?! Hurla Eden.

Celui-ci arriva tranquillement avec un sandwich dans la main, tout innocent.

Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demanda-t-il entre deux bouchées.

Elle est en train de faire une crise, s'exclama Eden.

Harvey me fixa.

— Oh la merde.

Les voix dans ma tête continuèrent de crier, les images se superposant les unes aux autres. Je vois des visages familiers se tordre en grimaces monstrueuses, leurs yeux remplis de reproches et de haine.

— Kyle m'avait prévenu qu'elle ferait ce genre de crise.

Il s'approcha de moi à nouveau, mais cette fois avec plus de douceur.

— Tara, regarde-moi. Concentre-toi sur ma voix. Ignore les autres, dit-il doucement.

Ses mots pénétrèrent enfin la brume de ma folie, et je m'accrochai désespérément à ce fil de réalité. Je fermai les yeux, tentant de me concentrer uniquement sur sa voix, de bloquer les cris et les visions horribles. Eden continuait de parler, sa voix devenant une ancre à laquelle je pouvais m'accrocher.

Respire, Tara. Inspire profondément, répétait-il calmement, comme s'il s'avait s'y prendre.

Les minutes passaient et peu à peu, la panique commença à se dissiper, laissant place à une épuisante lassitude. Eden restait près de moi, veillant à ce que je retrouve un semblant de calme.

Harvey regarde toujours la scène, mâchonnant distraitement un morceau de pain.

Ça y est, elle se calme, dit-il finalement, avec une touche de soulagement dans la voix.

Je me laissai tomber en arrière sur le lit, mes muscles épuisés et mon esprit engourdi. Il avait l'air du moins d'avoir de certaines connaissances.

— Piou, j'ai cru t'avoir perdu !

— Désolée, répondis-je.

— Ce n'est pas de ta faute ?

— Je sais, mais je sais surtout que ce n'est pas évident à supporter.

Il secoua la tête avant de me sourire.

— Crois-moi, ayant cohabité pendant des années avec un sociopathe qui ne comprend rien à l'humanité, ça en fait des choses à supporter.

Je rigolai.

— J'imagine bien.

******

15 H 00

Je dormais profondément, essayant de rattraper les heures de sommeil qui me manquaient cruellement. Le poids des événements récents pesait lourdement sur mes épaules, mais au moins, dans ce sommeil, je trouvais un répit temporaire.

— Je pourrai te regarder dormir pendant des heures...

J'entendis une voix d'homme à la voix rauque près de mes oreilles. Mais je suis persuadé que ce n'est seulement le fruit de mon imagination.

Cependant, je sentis qu'on me touche légèrement le tissu de mon haut.

— Ton débardeur...Ça s'arrache facilement ?

J'ouvris immédiatement les yeux, réalisant que ce n'est pas un rêve. Kyle est là, assis sur mon lit, me fixant avec un sourire narquois.

Bien ! Maintenant que j'ai toute ton attention, Commandante...ou princesse. A vrai dire, on ne sait pas vraiment comment t'appeler, mais comme tu es une vraie princesse... J'ai une surprise pour toi.

Qu'est-ce que tu veux encore ? demandai-je, désespérée.

Crois-moi, tu ne vas pas quitter cette chambre sans te couvrir, même si on est seuls.

Il me jeta un de mes gilets noirs sur la tête. Ce con avait réussi à ramener toutes mes affaires.

— Je t'ai aussi apporté tes... choses...

Je haussai un sourcil lorsqu'il exhiba des vibrateurs.

Oh putain.

— Ce ne sont pas les miens ! Ça doit être ceux de Vanessa ou Maddison, dis-je, mon ton oscillant entre exaspération et incrédulité.

Ouvrez moi la fenêtre, que j'y saute.

Kyle éclata de rire alors que j'essaie de cacher mon malaise.

« Si tu pouvais mourir en rigolant aussi. »

— Tu n'as pas besoin de te justifier, si t'as envie d'écarter les jambes un moment de la journée, c'est ton droit.

Je soufflai de désespération, il aura toujours quelques choses à dire dans tous les cas.

Il m'entraîne hors de la chambre, me tirant par le poignet jusqu'à la cave où, apparemment, ma "surprise" m'attend. Il allume la lumière en tirant sur une corde accrochée au plafond.

Je suis immédiatement frappée par la vision d'une femme assise sur une chaise, enchaînée, avec un sac en papier McDonald's sur la tête. Elle porte des escarpins noirs et une jupe assortie d'un haut violet, des vêtements provenant de mon propre dressing.

Je détaille la personne de la tête aux pieds, redoutant qui se cache sous ces habits. Mon cœur se serre.

Tu veux quoi, Kyle ? demande-je à bout de nerfs.

— Je voulais juste t'apporter un peu de compagnie. Dis lui bonjour, répond-il en retirant le sac.

MADDISON ! crie-je en écarquillant les yeux.

Maddy a un ruban adhésif sur la bouche, l'empêchant de parler, mais son visage est couvert de larmes, son mascara coulant en traînées noires. À en juger par sa tenue, elle devait sûrement faire la fête avant de se faire kidnapper.

Relâche-la ! ordonne-je.

— Je pourrais, oui, mais je n'ai pas envie, réplique Kyle avec un sourire narquois.

Qu'est-ce que tu veux, Kyle ? Elle n'a rien demandé !

Il se contente de sourire, son regard glacé.

Putain ! C'est quoi ton problème ? explose-je.

— Si tu fais ce qu'on te demande, Maddison n'aura rien.

Mais de quoi tu parles ? demande-je, désespérée.

Une voix profondément grave se ramena à la discussion derrière moi.

— Enfin je la revois...La Petrova.

Je me retourne pour faire face à la voix grave. Un homme dans la soixantaine se tient là, imposant, avec une aura de puissance et de danger. Son œil gauche est caché par un cache-œil noir, ajoutant à son apparence intimidante. Il porte un costume parfaitement taillé, qui contraste avec le cadre sordide de la cave.

Je suis ravi de te revoir après toutes ces années, dit-il en se rapprochant de moi.

Il semble me connaître, cependant ce n'est pas mon cas.

— On n'a pas toute la journée, John, cracha Kyle.

Bien. Tu vois, Therasya, je connais ton père. Nous étions de bons amis.

— Allan ? demandai-je, perplexe.

J'ai trop de pères, alors il va falloir être plus clair.

Non. William Olsen.

Mon sang ne fait qu'un tour en entendant ce nom.

Maddy reste silencieuse, comme si les mots de John l'avaient envoûtée. Elle ne sait rien de mon passé, mais maintenant, je sais qu'il va falloir que je lui donne des explications.

John continue de sourire, ses yeux perçants examinant chaque réaction sur mon visage.

— C'es très malin de nous avoir fait croire que la jeune Olsen est morte lors du naufrage ou dans cet asile. Tu as tellement changer physiquement qu'il est dur de penser que tu étais cette petite fille meurtrière.

— Arrête de nous faire perdre notre temps, fulmina Kyle

— Vous voyez ma chère...Therasya, j'étais un très bon ami de ton beau-père William...Comment va-t-il depuis ?

Il a l'air de prendre un certain plaisir à me poser cette question, sachant pertinemment qu'il est mort.

William, mon cher ami, est décédé il y a onze ans à l'âge de quarante-deux ans. Archéologue passionné, son manoir en est la preuve, avec son propre musée. Sa mort fut un choc. Mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai compris son petit stratagème : il m'avait volé MA STATUE DE PLUS DE 141,285 MILLIONS DE DOLLARS ! explosa-t-il.

Je regardai Kyle, qui leva les yeux au ciel, ennuyé par la scène de John.

— Tu t'attends à ce que je retrouve ta statue ? Désolée pour toi, mais j'ai à faire à d'autre problème alors fait la queue.

— Justement, en parlant de ton premier problème liée à ta tante... Je la connais plutôt bien car nous faisons affaire. Si tu penses que ce n'est qu'une simple statue en pacotille, libre à toi. Mais je te conseille de te pencher sur le sujet. Il y a toujours un moyen de réparer les catastrophes, et cette statue en serait la clé.

Je fronçai les sourcils, essayant de comprendre la véritable signification de ses mots. La tension dans la pièce était palpable, et je sentais que chaque mot prononcé portait un poids considérable.

— Quelle clé ? demandai-je, mon ton oscillant entre la colère et la confusion. De quoi parles-tu ?

John s'approcha de moi, son regard perçant rencontrant le mien.

Cette statue n'est pas seulement une œuvre d'art inestimable, dit-il lentement. Elle renferme un secret de ta famille, un pouvoir que William a découvert et que ta tante recherche.

Maddy, toujours enchaînée, me fixait avec des yeux implorants, et je pouvais voir la peur et l'incompréhension dans son regard. Il était clair que cette situation la dépassait autant que moi.

Et quel est ce pouvoir ? insistai-je.

John sourit de manière énigmatique.

— Si je te le dis tout de suite, ce ne sera plus une surprise. Trouve moi cette statue ou je fais sauter le crâne de Maddison et de Nora.

— Je n'ai plus remis les pieds au manoir depuis sa mort !

— Je n'en ai rien à faire. Dans tous les cas, je veux recevoir quelques choses, cette statue ou ces ou ta mort. Je n'accepterai pas de ne rien recevoir, tu as compris ?! Je me réjouis d'avance de te faire sauter la tête comme à ta famille.

Son haleine empeste au point où je coupe ma respiration. Il pourrait en faire pleurer des oignons.

— Tu as approximativement jusqu'à la fin du mois pour me la trouver, donc deux semaines. Sinon....tic-tac, tic-tac, votre mort à tous.

— Et quel est le nom de cette statue ?

—"L'Homme au doigt". Elle est très connu.

Il part, me laissant en plan avec Kyle.

Je profite de l'absence de John pour me diriger vers Maddy. Oh mon Dieu, dans quelle histoire de dingue est-elle encore fourrée par ma faute ?

Oh putain... Maddy.

Kyle retire les chaînes qui la retiennent. Ses larmes coulent encore.

C'est fini, je suis là... Je suis avec toi, la rassurai-je en la prenant dans mes bras.

Le téléphone de Kyle se met à sonner. Il répond avant de quitter la cave. J'attends qu'il s'éloigne pour parler à Maddy.

Tara... C'est quoi tout ça ? Pourquoi il t'a appelée par un autre prénom ? demande-t-elle, désorientée.

— Chut... je t'expliquerai tout plus tard. C'est promis. Mais pour l'instant, il faut que je te fasse sortir d'ici au plus vite.

— Mais toi alors ?

Ne t'inquiète pas pour moi, je peux me débrouiller.

Je lui saisis le poignet et l'entraîne avec moi pour trouver un moyen de sortir de la cave. Nous montons les marches en bois qui grincent sous notre poids, accélérant l'angoisse de Maddy.

Tais-toi, tu veux te faire tuer ou quoi ? chuchotai-je en gueulant.

Je lui serre tellement fort le poignet qu'elle cesse de bouger. J'ouvre discrètement la porte, laissant un petit espace pour vérifier si la voie est libre.

Tara ? chuchote Maddy.

Mmh ? réponds-je, concentrée.

— Raconte-moi, s'il te plaît... Je veux savoir.

Je te raconterai tout le moment venu. Pour l'instant, je dois te faire sortir d'ici et surtout... je marque une courte pause en soupirant ... je ne veux pas que tu me voies comme un monstre.

Je t'ai déjà vue t'embrouiller sauvagement avec des filles du lycée. Tu leur avais brisé les doigts et arraché une dent à cette Clara insolente, juste avec deux doigts, et tu penses vraiment que je vais être plus choquée que ça ?

Je rigole à sa remarque. Ces « beaux » souvenirs de lycée me manqueront. Bien que je n'en ai fait qu'une seule année. Maddy sait seulement que j'ai traversé des choses dures dans mon passé et que j'ai été adoptée. Je n'ai jamais eu le courage de lui dire ce que je suis réellement. Et je suis sûre qu'elle n'y comprendrait rien non plus.

La voie est libre... viens, la préviens-je.

Nous longeons les murs. Maddy essaie de ne pas faire de bruit tandis que je marche avec une aisance incroyable.

Ah ! Au passage, quand tu sortiras d'ici, tu es priée de me rendre mes escarpins et ma tenue.

Mais j'étais tellement belle hier soir... Argh, dommage que je n'ai pas mon téléphone sur moi, je t'aurais montré les plus belles photos que j'ai faites.

Encore une soirée ?

Je sais que je t'avais promis de ne plus organiser de soirée chez toi, mais cette fois-ci, j'ai tenté de te prévenir sauf que tu ne répondais pas.

Je m'arrête, réfléchissant.

J'ai perdu mon téléphone, Maddy.

Pourtant j'avais reçu un message de ta part quelques minutes avant que je te demande ton autorisation.

Je me retourne face à elle.

Et qu'est-ce que j'ai dit ?

— Un truc du style "Salut Maddy, tout va bien pour ma part, je risque de rentrer plus tard que prévu, embrasse les autres de ma part."

— Putain.

Quoi ?

Sache que ce n'était pas moi mais un fils de pute qui s'est bien foutu de ta gueule.

« Et j'ai bien une idée de qui ça peut être. »

Elle écarquille les yeux avant de reprendre :

En plus tu avais mis des émojis clin d'œil alors que je sais que tu ne mettrais jamais ça.

Ouais, tu peux être sûre que ce n'était pas moi.

Elle tape son visage avec sa main, sûrement pour se rendre compte à quel point elle est bête.

Viens, la porte d'entrée est par là, dis-je, déterminée à nous faire sortir de cet enfer.

Nous nous dirigeons vers la porte, mais avant que je puisse l'ouvrir, Maddy se fait attraper. Kyle lui met la main sur la bouche.

Kyle !

Je t'avais dit quoi, princesse ? dit-il en amenant une lame près de l'œil de Maddy qui hurle sous sa main.

C'est de ma faute, pas de la sienne. Lâche-la ! m'écriai-je.

Son regard noir, froid, et dangereux se pose sur moi. Je ne sais pas ce qu'il se passe dans sa tête, mais il semble en pleine réflexion. D'un coup, il relâche sa main. Maddy reprend sa respiration en s'éloignant de lui.

Retourne dans ta chambre, crache-t-il en me regardant. Et toi, dit-il à Maddy, je vais bien t'enchaîner au fauteuil.

Quoi ?

Il nous entraîne dans le salon et sort du ruban adhésif. Il scotche la bouche de Maddy ainsi que ses poignets ensemble tout en la poussant sur le fauteuil.

Tu n'es pas croyable, lâchai-je en le regardant ligoter mon amie.

J'aimerais avoir une discussion des plus simples avec ta copine et toi, répond-il.

Des émojis clin d'œil ? Sérieusement ? demandai-je en attendant aucune réponse de sa part. Une question rhétorique.

— Je me mets dans la peau du personnage, que veux-tu ?

Je lève les yeux au ciel avant de continuer :

Ça va te servir à quoi de la garder ? Je ferai ce que vous voulez à condition qu'elle soit en dehors de tout ça.

Ce n'est pas comme ça que ça marche. Tu ferais mieux de te dépêcher avant de perdre ton énergie quand ta tante reviendra.

Il se rapproche de moi, tellement près que je recule. Le mur me bloque. Nos lèvres sont si proches qu'elles se frôlent. Il élargit son sourire tandis que je roule des yeux avant de le repousser. Je m'assois sur le canapé en regardant mon amie qui panique.

C'est ridicule, lâchai-je.

Quoi donc ?

Tout ce qu'il se passe. Si mon père... enfin... William était un escroc, je le saurais.

Tu as le don pour reconnaître les escrocs ? demande-t-il en fronçant les sourcils.

— De base, oui.

« De base, hein. »
« Ta gueule. »

Pourtant tu m'as bien embrassé, lâche-t-il en rigolant.

« Je savais, je le savais ! »

MMMH ? hurle Maddy derrière le ruban adhésif qui l'empêche de parler, les yeux écarquillés.

Je ne t'expliquerai rien du tout, Maddy, dis-je en la regardant, puis je pose mon regard sur Kyle. Parce que c'était une erreur.

L'erreur aurait pu aller bien plus loin. Ça t'a pas dérangé de balader tes mains sur mon torse.

Je me pince l'arête du nez à cette révélation. Maddy n'allait pas me lâcher maintenant. Alors, je décide de changer de sujet :

— Tu te rends compte que tu as certainement la garde royale au cul maintenant ?

Ils ne savent rien. Même tes parents pensent que tu es rentrée chez toi. J'ai veillé à ce qu'ils le croient et dans tous les cas, tu t'es disputée avec ta mère.

Et les gardiennes ?

Il marque un long silence.

Je suppose qu'elles ne sont au courant de rien ? demandai-je avec un petit sourire. C'est évident. J'aimerais bien voir Zei te brûler la tête.

Pour changer de sujet, il revient sur ce qui nous concerne nous deux.

Tient, Maddy, tu savais que ta meilleure amie a vécu de longues années sur une île qui n'est même pas identifiée sur la carte ? lâche-t-il en s'affalant sur un autre fauteuil.

Il tient bouteille de whiskey dans la main droite et un flingue pointé vers Maddy dans la main gauche, toujours avec son sourire moqueur.

« Putain. »

Elle ne t'a rien dit, je suppose ? demande-t-il en attendant aucune réponse.

Je le fusille du regard. Pourquoi veut-il me rappeler ce long moment de ma vie, cette prison où j'étais l'esclave d'une secte criminelle ?

Ferme-la, Kyle, crachai-je.

Bah quoi ? Je raconte à ta copine notre première rencontre.

Il marque une courte pause en se raclant la gorge, puis continue :

Alors, j'étais en train d'arracher les yeux d'un homme comme à mon habitude quand soudain, je l'ai vue... en train de regarder le paysage sur une falaise, raconte-t-il avant de boire une gorgée.

Ce souvenir est comme une étincelle dans ma tête. C'était notre première rencontre ? Je ne m'en souviens plus. À vrai dire, je suis encore sous le choc que l'homme qui m'intriguait pendant mes années là-bas soit lui. Une déception totale.

— Gentleman que je suis, je suis allé faire connaissance, mais ta pote s'est enfuie direct, poursuit-il, plongé dans son récit.

Normal, quand je vois un clown torse nu recouvert de sang, je ne veux pas perdre mon temps, crachai-je en espérant qu'il se taise bientôt.

Il sourit puis poursuit :

Je suis ravi que tu te souviennes de ce souvenir... Quand j'y pense, on ne s'est jamais embrassés sur l'île... dommage, se plaint-il en buvant une autre gorgée.

Tu as vraiment un problème, explosai-je.

Mais bon ! On a pris des chemins différents après l'île. N'est-ce pas, princesse ? ajoute-t-il en époussetant le fauteuil de ses doigts fins.

J'essaie de garder mon sang-froid. Je me vois déjà lui tirer dessus avec son propre flingue.

Tu es allé dans un hôpital psychiatrique alors que moi, je me suis retrouvée en prison. Mais heureusement, je suis sorti pour bonne conduite.

Pour bonne conduite ? C'est l'hôpital qui se fout de la charité, carrément.

Malheureusement pour nous, tu aurais peut-être dû pourrir dans ta cellule, répliquai-je avec un sourire.

— Même en étant mort, j'arriverai à trouver de l'ennuie.

— MMMH !

Nous fixons Maddy.

— La pauvre, elle ne peut pas s'exprimer, murmure Kyle d'un ton compréhensif, ce qui est assez bizarre.

Il se dirige vers elle et retire le ruban adhésif de sa bouche.

— Je t'ai fait ton épilation du mois, remercie-moi.

Va te faire foutre, hurle Maddy en pleurs.

Elle tourne la tête vers moi.

C'est ça que tu m'avais caché toutes ces années ?

Euh... je...

— Elle t'a aussi caché que c'était la descendante ancestrale d'un royaume sur une autre terre et pour couronner le tout... elle a des pouvoirs de poison. N'est-ce pas formidable ? l'informe-t-il avec un sourire qui donne des envies de meurtre.

« Je vais le tuer... »

Mais bon, à ta place, je changerais de copine. Elle t'a quand même menti.

Vous me prenez pour une imbécile ? demande Maddy en fronçant les sourcils.

J'aurais bien voulu, murmurai-je en coinçant ma tête entre mes mains.

— C'est complètement fou, et bientôt vous allez me dire quoi ? Que les dragons existent ? Et puis quoi encore.

— Je t'aurais bien fait une visite privée de ce conte de fée, mais je dois te buter, répond Kyle, ennuyé par l'innocence de Maddy.

Pourquoi tu nous gardes dans le salon ? M'exclamai-je.

— J'attends que les autres reviennent pour surveiller Maddy, parce que nous avons à faire. Ils ne devraient plus tarder.

Nous restons silencieuses jusqu'à ce que les « autres » arrivent. Je regarde mon amie qui fusille Kyle du regard, mais il l'ignore totalement. D'un coup, nous entendons un bruit de serrure ; ils sont sûrement là. Quand les deux hommes entrent dans le salon, je vois que ce ne sont ni Harvey, ni Eden. Pourtant ces deux hommes portèrent aussi un nœud de huit sur le cou.

Vous savez ce que vous avez à faire, lance Kyle d'un ton menaçant.

Les deux hommes acquiescent. Alors Kyle leur donne des armes avant de fermer la porte.

Bien, poursuit-il en se tournant vers moi. Repose-toi, parce que la nuit va être longue.

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LA FIN DU CHAPITRE 7

Il était long celui là que je voulais le séparer en deux parties mais finalement non 🧍🏽‍♂️

En espérant toujours que mon histoire captive votre attention 👁️

GOODBYYEEE 👏🏽👏🏽

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