CHAPITRE 5 : ORIGINE
PALAIS D'ÉMERAUDE
3 JOURS PLUS TARD
Nos enquêtes sur Jadis sont totalement en vain...
Aucune réponse. Aucun avancement.
Comme si elle n'avait jamais existé. Même les dragons n'avaient plus donné de signe de vie. Mais par conséquent, je veux m'aérer l'esprit. Arrêter de penser à ce qui s'était passé 3 jours plus tôt.
Je n'ai plus touché à mon téléphone depuis, je n'ai plus donné de signe de vie à personne. Je fouillai ma chambre de fond en comble à la recherche de celui-ci, mais c'est comme s'il s'est volatilisé.
— EST-CE QUE QUELQU'UN POURRAIT ME DIRE OU EST MON TÉLÉPHONE ?! Hurlai-je de frustration.
J'ouvris les tiroirs de mes tables de chevets. Toujours rien.
C'est étrange, beaucoup trop.
— Arrête de crier, tu vas finir par faire exploser mon crâne, intervient Kyle.
Je sursautai.
— Parmi tous les gens qui vivent ici, il a fallu que ce soit toi qui entre...
Je poursuivis mes recherches, malgré sa présence. Bien qu'elle ne soit pas si dérangeante que ça, mais je sais que ça va se transformer en scène de bisoutage avec cet animal.
— Je peux faire quelques choses pour toi ? Me demanda-t-il avec son sourire arrogant.
Je soupirai avant de lui répondre :
— Je ne retrouve plus mon téléphone.
— Tu as fouillé partout ?
— Qu'est-ce que je suis en train de faire là ?
Je levai les mains par frustration, montrant la pièce en désordre. Kyle continue de montrer un sourire amusé.
— Ou peut-être que je suis juste en train de perdre la tête, murmurai-je en me laissant tomber sur le lit. Ça n'est pas la première fois en tout cas.
Je soupirai de fatigue en grattant l'arrière de ma tête, histoire de tout remettre en ordre dans celle-ci.
Il continua les recherches à ma place pendant quelques minutes.
— Par apport à ta schizophrénie ? Demanda-t-il en fouillant.
Je laissai échapper un petit oui, perplexe. Je ne sais pas si je peux le faire confiance.
Il se redressa, un air sérieux sur le visage avant de passer en une fraction de seconde en une expression vide.
— Tu sais...même si je comprends pas ta maladie, tu peux m'expliquer ?
Je sentis de la gêne dans sa voix. Elle vibrait légèrement en même temps qu'elle se baissait.
— Tu ne sais pas ce qu'est d'être schizophrène ? Demandai-je surprise.
C'est bien connu pourtant. A chaque fois qu'une personne réagit d'une manière insensée, on lui lâche des remarques tels que « Tu es schizo ? ».
Tout ça dans le but d'amuser la galerie...mais certainement pas moi.
Il fit non de la tête.
— J'ai...je m'y connais pas dans tout ça.
Cela me surprend venant de lui, habituée à son arrogance et sa confiance inébranlable.
— C'est surprenant de voir quelqu'un... dans ton état.
Son ton de voix fut si froid, aucune émotion comme dans ces yeux alors qu'il me fixait. Un frisson parcourt mon corps.
Je le regardai, et dans un bégaiement, je poursuis :
— C'est juste que, souvent, mon cerveau me joue des tours. J'ai du mal à discerner ce qui est réel de ce qui ne l'est pas. Il m'invente des choses, et je finis par croire en elles. Alors que les autres ne voient pas du tout la même chose que moi.
Il hocha la tête, son expression mêlant intérêt et incompréhension.
— Donc, tu vois et entends des choses que les autres ne voient pas ?
— Oui, c'est ça. Et parfois, mon esprit s'accroche à ces illusions, les rend si réelles que j'ai du mal à m'en détacher. Comme avec ce téléphone. Je ne sais plus si je l'ai vraiment perdu ou si c'est encore un tour de mon esprit.
— Ça doit être épuisant, murmura-t-il en relevant ses yeux vers moi.
— Ça l'est.
Énormément épuisant.
Un silence submergea la pièce, Kyle se releva d'un coup, comme s'il voulait briser ce moment de confession qui le mettait mal à l'aise.
Mais pourquoi ?
— Bon, retournons à mon téléphone, dis-je pour couper ce moment.
— Tu sais où tu l'as laissé ?
— Dans ma chambre, il ne bouge pas. Maddy va me tuer si je ne lui donne pas de nouvelles. Même si elle est habituée en soi... Mais elle va quand même me tuer.
— C'est moi qui vais te tuer si tu continues, lâcha-t-il en fouillant mon dressing.
Drôle de manière d'agir. Il y a quelques minutes, il semblait posséder, incapable de ressentir quoi que ce soit. Mais il a vite changé d'un coup. Ça ne m'étonnerait même pas d'apprendre qu'il est bipolaire. Ça se voit.
— Je l'avais posé sur ma table de chevet ! Comment a-t-il pu partir ? Il a des jambes, mon téléphone ?
Je remis en question tout mes faits et gestes de ces derniers jours, Kyle en profita pour ouvrir un tiroir ou tout mes sous-vêtements en dentelles y furent rangés sauf que je suis bien trop dans ma paranoïa pour intervenir.
— Et si on me l'avait volé ?
Il sort un de mes soutien-gorge en dentelle rouge, analysant tous les détails.
— À moins que Caleb ait décidé de faire de mon téléphone un nouveau projectile...
Il plaça le soutien gorge devant moi, comme s'il voulait voir comment il m'irait. Ce malade mental...
Je le pris de ses mains.
— Prend des calmants. Tu ne vas pas te mettre dans ces états pour un téléphone ?
— J'ai littéralement toutes les preuves audios, des aveux de tous les criminels de mes affaires, cela aiderait mon rapport à avancer. Je ne peux pas être calme !
— De vrais professionnels n'enregistreraient pas des preuves sur leurs téléphones personnels, ajouta-t-il comme remarque en haussant les sourcilles.
Je sifflai de rage. À ce moment précis, le voir écraser contre un mur ne serait pas de refus.
Je l'entendis soupirer lourdement avant de se mettre en face de moi.
— Je te propose un truc.
— Je ne coucherai pas avec toi, lâchai-je sans attendre sa proposition.
Il ricana, montrant toutes ses belles dents blanches. Son expression dévoile de la surprise vis-à-vis de ma réponse soudaine.
— Pourquoi ? T'as peur d'en finir accro ?
Mon cœur s'emballa à la vue de son sourire, mais je ne le laissai pas voir mon trouble. Je levai les yeux au ciel.
— Non, j'ai juste d'autres choses à faire que de satisfaire ton ego surdimensionné.
— Je te rassure, je ne pensais pas à ce genre de proposition. Tu m'as l'aire...sacrément fragile pour m'intéresser, murmura-t-il en me regardant de haut en bas.
La pique me fit mal, mais je ne montrai rien. Je lui lançai un regard glacial.
— Rejoins moi près du bassin ce soir.
— Dans quel but ?
— Te détendre, répondit-il en étirant ses lèvres. Je ne sais pas si tu as remarqué mais tu es facilement détestable ces derniers jours.
Je plissai les yeux, sceptique.
— Et pourquoi tu voudrais m'aider à me détendre, toi ?
Il haussa les épaules, son sourire toujours présent.
— Peut-être que je trouve ton humeur insupportable. Ou peut-être que j'aime te voir perdre ton sang-froid. Qu'importe la raison, tu devrais venir. Ça ne te coûtera rien d'essayer.
Mais je risquerai de baisser mes barrières...
Je ne me rends même pas compte que mes yeux sont rivés sur ses lèvres.
Putain.
— Je n'attends pas à ce que tu acceptes, soit tu es là, soit tu ne l'es pas. Moi j'y serai en tout cas, avec ou sans toi.
Et à ce moment, il part.
Me laissant seul, moi et ma réflexion qui me tambourine le crâne.
Je sors de ma chambre, ça ne servait à rien d'y rester toute la journée. Dans tous les cas, mon téléphone n'était pas dedans. Avec frustration, je fais les cents pas dans les couloirs, qui attira la curiosité de ma mère.
— Il y a un problème ?
— Non, non.
— Tu peux m'en parler tu sais ?
J'essaie de réduire au mieux ma nervosité, mais c'est difficile.
Une des servante lui apporte un verre.
— Merci.
Lorsque qu'elle boit une gorgée, je remarquai une léger tâche rouge parsemer au dessus de sa lèvre, ça attire ma curiosité. Ma mère sembla avoir compris ce que je regardai, elle essuya la tâche de sang avec sa langue.
Elle est en train d'en boire dans ce verre.
— Aslan m'a dit pour cette chose...Le Mortalys.
Elle soupira lourdement en écoutant attentivement ma voix tremblante.
— Pourquoi tu ne m'as pas raconté qu'il y aurait une bête qui va prendre possession de mon corps ? Peut-être que...Peut-être que ça expliquerait les voix dans ma tête ? Je-je suis la seule de la famille a être atteinte j'ai l'impression.
Elle posa le verre sur la table avant de prendre une voix sérieuse.
— Tu n'as jamais été la seule.
Mon cœur se mit à battre à une vitesse effrayante, une lueur d'espoir et de peur s'entremêlant en moi.
— Il y a une légende qui court depuis bien longtemps. Un mythe. Je ne saurais pas te dire si c'est réel.
— Mais dis-le quand même. J'ai besoin de comprendre.
— Apparemment, il y a plusieurs siècles. Ton arrière-grand-mère aurait aussi été victime de cette maladie, au point où elle s'en est donné la mort.
La vérité me glaça le sang. Je sentais un frisson d'horreur parcourir ma colonne vertébrale. Ma mère poursuivit :
— Elle était comme toi, un enfant ancestral. Elle était liée à Aconys, elle était un Mortalys, une adepte du poison comme du cristal. Une arme dangereuse. Sauf que cette maladie l'a anéantie.
Le poids de ses mots s'abattit sur moi comme une enclume. Mon arrière-grand-mère, une personne que je n'avais jamais connue, mais qui partageait mon fardeau. L'idée qu'elle ait succombé à cette malédiction me terrifiait, mais en même temps, cela expliquait tant de choses.
— Pourquoi ne m'as-tu jamais parlé d'elle ? Demandai-je enfin, ma voix tremblante.
Ma mère soupira de nouveau, sa main tremblant légèrement en attrapant son verre.
— Nous pensions que c'était une histoire, une légende pour effrayer les enfants. Mais en te voyant grandir, en voyant les symptômes, nous avons commencé à craindre le pire...Elle se plaignait constamment d'entendre des voix qui l'a pousseraient à faire des choses cruelles...
— Comme ?
— Ce n'est pas une bonne idée que je t'en parle, dit-elle en remarquant que ma main tremble.
— J'ai besoin de comprendre. Tu m'as tenu éloigner de tous depuis si longtemps !
Je l'entendis soupirer de désespération avant qu'elle me prenne par le bras pour m'emmener quelque part.
— Cette rumeur est toujours d'actualité, comme quoi, ces voix l'a torturait, la conduisant dans une énorme folie. Elle se promenait dans les bois, dans une cachette secrète au cœur de Agama. Et c'est là qu'elle cachait les corps empaler de jeunes enfant pour les sacrifiés.
Je me couvris la bouche d'horreur.
On s'arrêta devant un tableau se trouvant dans une salle remplit d'œuvre. Ce tableau est cacher par un rideau.
— Elle sifflait une mélodie dans les bois, une mélodie qu'il est totalement interdit de fredonner maintenant...
Je restai silencieuse, mon esprit en désordre, imaginant l'horreur qu'elle décrivait.
— À cette époque, il n'y avait pas de soin. Mais elle n'était bonne qu'à être enfermée.
Ce n'était pas de sa faute...
— Et le pire...
Elle tira le rideau, révélant une peinture d'une femme qui me ressemblait étrangement.
— C'est que tu portes le même visage qu'elle.
Ses iris vertes rencontrèrent les miens qui s'écarquillent par la puissance de cette vérité. Je restai figée, incapable de détacher mon regard de la peinture. Cette femme me ressemblait tellement que j'eus l'impression de me regarder dans un miroir.
— Jadis n'est pas la seule raison pour laquelle je t'ai mise à l'écart. Quand je t'ai accoucher et que ma mère t'a vu, elle s'est directement inquiété.
— Comment elle peut savoir à quoi ressemblait mon arrière grand mère bébé ? C'est absurde.
Elle allait poursuivre mais Zeon entra dans la salle complètement paniquer.
— Votre majesté !
— Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
— L'horreur ! S'exclama-t-il en avançant.
Je fronçai les sourcils face à sa réponse, qu'est-ce qu'il pouvait être horrible pour lui...A part devenir chauve.
— Jadis est ici ? Demanda ma mère d'un ton sec.
— Encore pire...Votre...Votre
— Ma quoi ! Cracha-t-elle
— Votre mère est ici et...
Le visage d'Angelina se métamorphosa directement à ses mots. Passant d'un visage agacé à un visage froid, une expression de visage dur.
Mais à l'instant où il voulait continuer sa phrase, l'énorme encadrement à double porte s'ouvrit montrant une vielle femme avec une robe longue. Elle est faite d'un tissu de satin vert émeraude, rappelant le royaume éponyme, et comporte des broderies complexes en fil d'or, symbolisant la royauté et le pouvoir.
La silhouette est fluide et gracieuse, avec une coupe ajustée au niveau du buste et de la taille, s'évasant doucement en une jupe ample qui effleure le sol, permettant un mouvement majestueux
Dans un silence, elle sourit d'amusement en prenant une voix faisant vibrer la salle.
— Et bien, je m'attendais à un accueil plus chaleureux de ta part Angelina. Je pense que tout compte fait, l'heure du thé s'impose.
Grand-mère ?
******
Toute ma famille s'est réunie autour d'une table à l'extérieur pour profiter du jardin. Je sens de la tension entre ma mère et ma grand-mère. Mais aussi avec Aranys.
Mais peu importe.
J'ai une grand-mère, c'est tout ce qui compte.
Mais j'étais naïve à chaque rencontre que je faisais. Pensant que personne ne veut me faire du mal, alors que quelques jours plus tard, tout le monde me plantait un couteau dans le dos.
Parce qu'au final, je l'ai toujours été en soi...
Bête. Naïve. Stupide.
Inutile.
Fragile...
Après que ma grand-mère finit de boire sa tasse de thé, elle commença enfin la conversation sous une tension que je savourai à regarder avec Malyra et Jenna.
— Bien, je m'avoue déçu de ne pas avoir été invité aux fiançailles de mon petit fils. Moi qui l'avais vu grandir...
— Je voulais t'inviter, grand-mère... Mais les choses se sont passées autrement, se justifie Aslan en buvant son café.
— Épargnez-nous votre culpabilité, même invité vous ne seriez jamais venu, cracha ma mère.
— Je vois que tu es toujours aussi rancunière, Ange, ce n'est pas comme ça que je t'ai élevé.
Elle allait répondre de rage, mais Allan posa sa main sur la sienne pour la soulager. Ma tante reprit la tête de la conversation.
— Que voulez-vous, Mère ? Ne voyez-vous pas que la Tyrie est déjà en train de sombrer ?
— Oh, que voulez-vous. Jadis peut se montrer très autoritaire quand elle le veut, répondit ma grand-mère.
— Comment pouvez-vous prendre cela à la légère, dois-je vous rappeler le nombre de soucis qu'elle avait causés quand on était enfant ? S'écria ma mère.
— Vous restez sœur tout de même, Ange. J'ai appris que tes autres sœurs, Evelyne et Rosalya, n'ont pas été invitées aux fiançailles. Puis-je comprendre la querelle qui émerge dans votre esprit pour ignorer votre famille de la sorte ?
— Sans vouloir vous offusquer, continua Allan, visiblement agacé. Puis-je comprendre la venue de votre visite secrète, Elysia ?
Alors c'est comme cela qu'elle s'appelle... Elysia. Presque similaire à Therasya.
— J'ai entendu le tremblement alors que j'étais à l'autre bout de la Tyrie. Dès que le sol avait tremblé j'avais compris que l'histoire allait se répéter. Encore et encore. Et bien sûr, seule ma Petrova peut y remédier.
Elle tourna son visage vers moi, en posant sa main sur la mienne.
— Elle est tellement belle... Digne de la famille royale
Je souriais timidement.
— C'est autant une Petrova qu'une Rosefield, marmonna Allan. Le tremblement est dû à l'inefficacité des cristaux. Utiliser les cristaux de Rosefield mélangés au poison de Petrova aurait tué les dragons.
— Mais il aurait fallu le faire ! Répliqua Elysia. Therasya possède autant le poison que les cristaux. Elle peut faire des cristaux empoisonnés bien plus puissants que vos satanées babioles.
— Le but n'était pas de tuer ce qui a donné naissance à la Tyrie ! S'écria-t-il d'un ton autoritaire en tapant contre la table faisant sursauter Isabella.
D'ailleurs, je ne l'avais jamais entendu parler...
Aussi utile qu'une plante.
Dans un ton plus calme, il reprit :
— Tuer les dragons nous mènera tous à notre perte. Elysia, vous le savez très bien.
— Je le sais, mais il y aura toujours une solution.
Et bien, je savourai les voir agir ainsi. Et visiblement, Caleb aussi. À chaque fois qu'un adulte parlait de façon autoritaire, il copiait leurs mimiques.
— Non pas que je voudrais vous déranger, mais serait-il possible de me passer les gâteaux ? demanda la voix d'Aslan.
Je roulai des yeux en passant l'assiette à Malyra, qui la passa à Jenna, qui à son tour la posa devant Aslan, tout content.
Ma grand-mère me prit la main, captant mon attention qui se perdait à cause de mon frère et de mon cousin.
— La dernière fois que je t'ai vue, c'était quand Angelina t'avait donné naissance au palais avant de t'emmener sur Terre. Tu es le portrait craché de ton arrière-grand-mère des Petrova d'il y a mille siècles...
Elle m'adressa un sourire tendre que je lui rendis aussitôt. Je ne comprenais pas la rancœur que ma mère portait à la sienne, bien que selon elle, c'est une des raisons qui explique pourquoi j'ai été éloignée.
Mais avec tous les mystères qui se passent ici, pas sûr que s'aventurer dans une nouvelle vérité serait bon pour mon mental.
— C'est une Mortalys aussi ? continua-t-elle.
Mal cracha aussitôt le thé dans sa bouche.
— Quelle grâce... murmura Elysia avant de prendre sa voix sérieuse. Le Mortalys est d'une beauté rare quand il est dans le corps d'une femme. Et qu'est-ce qui en est de Therasya ?
Je ne sais pas quoi répondre. Tout le monde tourne son visage pour m'observer, je croisai le regard de ma mère qui dévisagea la sienne.
— Non. Et si cela se trouve. Elle ne possède pas de Mortalys en elle. Je sais que votre seul but est de prendre l'enfant ancestral qui possède tous les pouvoirs de notre descendance.
— Je t'en prie Ange, toujours tu dramatises.
J'écoutai leur conversation avec tellement d'interrogation...De quoi parle t-elle ?
— Bien alors, tu le possèdes ou pas ? Insista Elysia d'un ton plus aussi mielleux.
Ce n'était plus le même ton doux dans sa voix, c'était de l'impatience.
Je fis non de la tête.
— Mal, tu devrais apprendre à ta sœur que le Mortalys est un symbole de puissance chez les Petrova. Qu'elle ne devrait pas le renier comme sa mère le fait.
Un énorme coup de frappe sur la table résonna, faisait sursauter Caleb qui s'étouffe avec son biscuit dans la bouche tandis que Jenna sirota son café au lait avec tranquilité.
« Cette famille...»
— Sort d'ici ! Fulmina ma mère.
— Ca commence à devenir amusant, murmura ma cousine.
— Jenna, ce n'est pas un jeu ! gronda sa mère.
Pendant que ma mère se bat avec la sienne en échangeant des mots doux faisant battre les cœurs. Jenna continue d'alimenter ce feu en amenant mon frère et ma soeur à cette incendie.
— Vous savez ce que j'ai surpris Aslan en train de mater Sofia quand elle prenait sa douche hier soir ?
Je recrachai mon café dans ma tasse tandis que ma soeur ouvre grand la bouche, pouvant en faire tomber sa mâchoire. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'Isabella est là, essayant d'assimiler ce que ma cousine vient d'avouer.
— Tu m'espionnes ?
— AH ! Il ne dément même pas !
Isabella ne dit rien, mais la déception et le dégoût se lisent clairement dans ses yeux. Chaque geste, chaque regard, chaque murmure renforce la lourdeur de l'atmosphère.
Je sais que beaucoup de femmes justifient l'infidélité des hommes par des excuses comme « c'est dans leur nature » ou le cliché selon lequel aucun homme n'est parfait. Cependant, je ne peux m'empêcher de penser que cette notion de perfection était une illusion, surtout quand on la compare à la réalité crue des imperfections humaines.
— Tu veux ma mort ? Lâcha mon frère.
Aslan peut se montrer digne d'un homme de valeur. Mais à force, j'ai l'impression que les fiançailles avec Isabella cachent quelques choses et que ça n'a rien à voir avec de l'amour.
— Moi je la veux, admis Mal en levant sa main.
Et c'est repartie pour un tour.
— Je vois que Malyra est d'humeur bavarde, qu'en est-il de ton pauvre toutou d'Aaron que tu mènes à la baguette ?
— Je ne mène personne à la baguette.
— Je n'ai jamais vu un homme te suivre aussi aveuglément. Surtout qu'Aaron déteste la violence. Tu comptes lui dire quand que tu te baigne dans un lac de sang ?
Elle marque un silence avant de lui répondre :
— Je préfère qu'il me suit aveuglément mais qu'il ait au moins de la conversation, contrairement à ton air qui te colle à la peau.
Oh putain.
Jenna cracha le liquide de sa bouche par stupéfaction de la réponse de Malyra alors j'essayai de m'enfoncer dans la chaise, je ne veux pas être assimilé par leur folie.
— C'est moi l'air ? Demanda Isabella en arrivant.
— C'est maintenant que tu te réveilles, toi ? répondit Mal, exaspéré.
— Faites l'amour pas la guerre, intervint Zeon avec un sourire nerveux.
— Techniquement, je préfère voir mes petits-enfants faire la guerre plutôt que l'amour, ajouta Elysia en sirotant son thé.
— Bien sûr, tu as l'habitude de semer le chaos entre tes propres enfants, cracha Aranys.
— Et nous y revoilà, soupira Elysia, exaspérée.
— BON ! Et bien, je vais faire chauffer du thé ! Restez en vie d'ici là ! ajouta Zeon, visiblement pour fuir le conflit.
Les voix s'entremêlèrent, chacun lançant des répliques acerbes.
— Tu comptes dire à nos parents que tu as créé un trafic de drogue sur Terre ? lança Malyra avec un sourire narquois.
— Attends... Quoi ? hurla Allan. C'est vrai cette histoire ?
— Oui, c'est vrai.
— Et pourquoi ?
— Parce que rester ici devenait insupportable, dit Aslan calmement. La monotonie, l'ennui... ça me rongeait. J'avais besoin de quelque chose de différent, d'excitant.
Allan ouvrit la bouche pour répondre, mais les cris d'Elysia et de ma mère, qui se disputèrent avec une intensité croissante, couvrirent la révélation de Malyra.
— Je vois que ma présence est de trop, alors je préfère m'en aller, fulmina Elysia.
— C'est au moins la seule et unique bonne décision que vous ayez prise jusqu'ici, ma chère mère, répondit Angelina avec un sourire narquois.
Ma grand-mère soupira profondément.
— Adieu, grand-mère. On se retrouvera aux funérailles d'Aslan, lâcha Mal.
— Ou celles de Malyra, ajouta Aslan en buvant une gorgée avec un sourire.
— Je serai toujours disponible pour vous, répondit Elysia, son ton trahissant une touche de défi.
— Voyez-vous ça, commença ma mère en tapotant ses doigts contre la table. Ma mère qui donne son temps à sa famille. Quelle mouche vous a-t-elle piquée ?
— Quand comprendras-tu que j'ai appris de mes erreurs ? cracha Elysia.
— Me supplieras-tu de te pardonner ? demanda Angelina d'un air amusé.
— Je ne te supplierai jamais, honte à moi si je le fais !
— Alors tu n'as rien compris ! répliqua Angelina avec une froideur glaciale.
Agacé, ma grand-mère se leva, faisant tomber sa chaise avec fracas. Son visage se tordit de rage.
— Comment oses-tu me parler sur ce ton, Angelina ? Après tout ce que j'ai fait pour cette famille !
— Tout ce que tu as fait ? Tu veux dire les manipulations, les mensonges, et cette obsession malsaine pour le pouvoir ? cria Angelina, se levant à son tour.
Les deux femmes se firent face, la tension palpable. Tout est chargée de colère, chaque membre de la famille retenant son souffle.
— Tu ne comprends rien. Ce n'est pas une question de pouvoir, c'est une question de survie. Sans le Mortalys, notre lignée est condamnée !
Moi, Malyra, Aslan et Jenna restâmes silencieux, captivés par la scène.
— Notre lignée n'a besoin de rien de ce que tu préconises ! riposta Angelina. Ce n'est pas le pouvoir qui nous définira, mais ce que nous faisons de ce pouvoir.
— Tu es tellement naïve, ma fille. La faiblesse est un luxe que nous ne pouvons pas nous permettre.
À ces mots, Angelina frappa la table avec une telle force que des tiges d'épines empoisonnées en surgirent, se prolongeant jusqu'à ce qu'une des pointes se trouve entre les yeux d'Elysia.
— Tu n'as jamais été la bienvenue, tout comme Jadis. cracha-t-elle. Sors d'ici.
Et Elysia fit un mouvement de ses mains pour que les tiges d'épines disparaissent. Elle ne répondit rien à ma mère, mais il n'avait rien à répondre. Leur discussion était qu'autre qu'une pluie de rage. Personne ne s'écoutaient.
Je profitai de ce moment pour m'éclipser. C'était divertissant de voir ma famille se sauter à la gorge, mais j'avais des obligations à remplir.
Je rejoignis ma chambre, où le coucher de soleil projette des ombres dorées sur les murs. La lumière douce et chaude me réconforta un peu.
— Prends tes affaires, tu t'en vas !
Je relevai la tête, voyant ma mère sortir ma valise.
— Qu'est-ce que tu fais ?! M'exclamai-je avec de gros yeux.
— Je ne veux plus te voir ici. J'aurai jamais du te laisser me retrouver Tara. Jamais.
Elle jeta mes vêtements à l'intérieur avec une rapidité. Elle semble stresser, comme si elle craignait quelque chose.
— Mais arrête ! Pourquoi tu veux me remettre à l'écart ?
— Parce que c'est la meilleure des façons de te protéger de tout ! Je savais que ça allait arriver, je savais que ta grand mère allait venir simplement pour voir si tu avais muté, parce que ce n'est qu'une folle comme Jadis !
Elle continua de retirer mes vêtements des meubles alors que je lui reprends la valise des mains.
— Si tu me mets dehors, je te promets que ça sera la dernière fois que tu me verras, Hurlais-je de mes poumons.
— Alors qu'il en soit ainsi.
Ma gorge se serra à sa réponse, elle est vide totalement. Elle me regarde comme si je suis une inconnue.
— Tu...Tu veux me remettre en dehors ? La dernière fois que tu l'as fait...ca c'est très mal finit pour moi !
— Et ça sera encore pire si tu y restes, car, je te signal, que si le désert a presque disparu c'est à cause de ta venu.
— Je voulais juste venir pour Aslan...
— Et tu n'aurais pas du au final.
Elle lâcha ma valise, un bruit de claquement résonna dans ma chambre.
Je sentis les larmes embuer mes yeux, mais je ne veux pas pleurer. Surtout pas devant elle, elle cherche à me faire du mal, et je ne veux pas lui donner cette satisfaction.
— Ce soir, tu as intérêt à ne plus être là.
Elle me menace en me mettant son index devant mes yeux alors que je me forçai à ne rien laisser couler.
Maman...
Mais dans une rage que je peine à contenir, mes pensées se précipitèrent, se déchaînant comme un torrent incontrôlable. La colère contre elle, contre la situation, contre moi-même, tout se mêle en un tourbillon de ressentiments et de douleur.
— TU SAIS CE QUE J'AI VECU QUAND TU N'ETAIT PLUS LA ?! TU SAIS CE QUE J'AI SUBIT QUAND TU AS DISPARU POUR REVENIR ICI ?!
Je ne contrôlai plus la puissance de ma voix.
Elle se figea quelques instants avant de répondre d'une voix normal, comme si ce n'était rien ce que j'avais vécu.
— On ne va pas remettre ça sur le tapis.
Mes poings se serrèrent, mes ongles entrèrent dans la paume de ma main. Mon sang ne fit qu'un tour, tourbillonnant dans mon corps.
— Tu sais...tu sais comment Ana m'avait traité ? Tu sais qu'elle m'a envoyé dans un hôpital psychiatrique pour me faire croire qu'elle allait m'aider à soigner CETTE FOUTU MALADIE ?! Tu sais que William est mort et que j'ai été ACCUSER DE SON MEURTRE ? Tu sais que j'ai fait de l'anorexie un certain temps après TA MORT ? QUE JE N'ARRIVAI PLUS A M'EN REMETTRE ? Tu sais que j'ai dû faire des actes impardonnables pour trouver ma liberté ?
Les mots sont dure à sortir, je prenais sur moi pour ne pas pleurer. À chaque mot, ma voix tremblait un peu plus.
— Je le sais, répondit-elle enfin, sans aucune émotion.
Elle me fixait avec une indifférence qui me mettait hors de moi.
— Comment tu le sais ?
— Tara, ça n'a plus aucune importance.
— C'est tout à fait important ! Tu sais les nombreuses tentatives de suicides que j'avais essayé de faire avec mes médicaments ?
— Sa suffit, murmura-t-elle en fermant les yeux comme si elle était fatiguée de m'entendre
— Sincèrement, quand j'étais en train de vivre dans un enfer, toi tu faisais quoi ?!
— Tu veux que je le dise ? Je ne faisais rien. Absolument rien.
Et en un coup, c'est comme si mon cerveau est en pause, essayant de se remettre en marche.
Son indifférence me bouillonnait fortement le sang, j'allais tout casser. Ma respiration devenait de plus en plus irrégulière, mon cœur battait la chamade.
— Va te faire foutre, toi et ta famille. Tu veux que je parte ? Tant mieux, je ne veux pas y rester une seconde de plus. Si vous êtes mener à disparaitre à cause de Jadis, je peux te jurer que je ne viendrai même pas vous enterrez.
Elle secoua la tête.
— Fait ta vie Tara, mais pas ici.
Puis, sans un regard en arrière, elle tourna les talons et quitta la pièce. Le bruit de la porte claquant derrière elle résonna comme une ultime séparation, un coup de grâce à notre dernière confrontation.
La rage me submergea, une vague de colère pure et brûlante. L'injustice, la douleur, la trahison—tout s'accumule en moi. Je finis de mettre toute mes affaires dans ma valise, remarquant que je n'ai toujours pas retrouver mon téléphone.
Tant pis, je ne veux pas perdre plus de temps.
Mais lorsque je me tournai vers mon balcon, je remarquai qu'il est déjà la nuit.
Je n'ai pas dit à Kyle que j'allais venir, mais lui ne m'a pas rejeter. Alors, pourquoi pas ?
Je me dirigeai vers le bassin en amenant ma valise. Kyle regarde la lune à travers le troue du toit de la grotte. De la, on peut apercevoir les étoiles de très près alors qu'elles sont très loin.
— Tu es venu, murmura-t-il, dos à moi.
Il a senti ma présence ?
« Il a senti ma rage, oui. »
— Je n'avais rien à faire, répondis-je.
Il se retourna, son regard balaya jusqu'à ma valise.
— Tu t'en vas ?
Je pose mon regard sur ma valise. Je n'allai pas lui dire qu'on m'a mis dehors. Il sera bien trop fier de me le rappeler.
— Mon séjour ici arrive à sa fin. Je devais venir seulement pour les fiançailles de mon frère.
Il haussa un sourcil.
— Alors tes délires de jouer les space girls sont finis ?
— Très drôle.
Je m'assoie sur le rebord du bassin avec lui, profitant de la vue que nous avons pour regarder les étoiles.
— Pourquoi tu es là ? Demandai-je intrigué.
— Pourquoi je ne le serai pas ? C'est le seul endroit tranquille ici sans entendre ta famille hurler.
Je gloussai timidement.
Dans un silence oppressant, j'observai chaque étoile en scrutant le ciel nocturne, cherchant un réconfort. La lueur des étoiles semblait presque moqueuse face à la profondeur de ma solitude, comme si l'univers se moquait de ma détresse. Chaque étoile était une promesse lointaine de quelque chose de meilleur, mais ces promesses étaient hors de portée, aussi inaccessibles que les rêves que j'avais autrefois.
— Tu veux boire ?
Je tournai la tête, il me tend une bouteille d'eau. Je la prends, hésitante. Après tout, ce n'est que de l'eau. Je la bois d'un trait.
Je sens étrangement la main de Kyle s'aventurer près de mes hanches, il a entouré son bras, comme pour me maintenir par peur que je tombe du rebord.
— T'as l'air vraiment sous tension, tu devrais apprendre à te calmer des fois.
Je répondis par un silence, mais chaque mouvement léger de ses doigts semble accentuer la chaleur de son contact. J'essaye de détourner mon attention, mais la sensation de sa main chaude sur ma peau me déstabilise.
— Si tu veux que j'arrête, il suffit de me le dire...
J'avalai difficilement ma salive.
— Non... Reste.
Il étira un sourire.
Un sourire assez mauvais, à vrai dire.
Sa main se fait plus audacieuse, attrapant d'un coup mes hanches. Alors que je sursautai de surprise, il me tira vers lui pour me relever hors du rebord.
Ses mains attrapèrent d'un coup ma mâchoire alors qu'il mordit sa lèvre en me regardant vulnérable contre lui. Doucement, une de ses mains quitta mon visage pour glisser en dessous de ma veste courte, caressant légèrement mon dos, m'envoyant des frissons.
Un léger bruit sortit de ma bouche, ce qui étira encore plus son sourire diabolique.
— Tu m'autorises ?
— À quoi ?
— À sentir juste une fois l'effet de ta bouche contre mes lèvres.
Ces mots furent si soudains qu'une vague de chaleur envahit mon corps tout entier. Je perdis mes mots, pour lui montrer mon accord brûlant, j'hochai la tête.
En une fraction de seconde, ses lèvres rencontrèrent les miennes pour la première fois, d'une manière sensuelle, mais si brutale. J'enroulai mes bras autour de sa nuque avant qu'une de mes mains se balade dans ses cheveux.
Il posa ses mains sur mes hanches pour me diriger brutalement contre une des poutres faisant tenir la grotte. Sa taille plus haute que la mienne me fait sentir encore plus vulnérable. Le baiser se fit plus urgent, ses mains se déplaçant pour explorer ma taille, me maintenant contre lui avec une intensité qui m'enveloppe complètement. Je baissai une de mes mains qui tenait sa nuque pour la poser contre son torse.
Kyle continua de mordre ma lèvre avec une douleur que je ne calculai pas à cause de ce moment. Dans tous les cas, je pars, donc autant laisser mes marques.
Je répondis à ses lèvres lorsqu'il recula tout doucement en s'essuyant la bouche avec sa langue alors que j'appuyai l'arrière de mon crâne contre la poutre en le regardant s'éloigner. J'essayai de reprendre une respiration régulière, mais le baisé était tellement intense que je sentais encore son corps contre moi.
Il s'avança brutalement vers moi en attrapant mon cou. J'avançai ma tête pour que l'on continue, mais il me torture en reculant légèrement son visage à chaque rapprochement que je fis.
— Il est plutôt beau ton collier...
Il est sérieux ?
— Tu nous arrêtes pour un bijoux ?
— Tu m'excuseras pour ce que je vais te faire, murmura-t-il près de mon oreille, me provoquant des frissons.
De quoi est-ce qu'il parle ?
Il me regarda à nouveau et d'un coup, je sentis mon corps lourd et mes yeux se fermer. Je perds l'équilibre et m'effondre contre le sol sous le regard de Kyle, totalement indifférent, comme si c'était prévu...
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ET C'EST FINITOO PIPOOO POUR CE MONDE DE FOU ! ✨✨
Demain ou après demain je poste le chapitre 6 héhéhé ! 🩷
En espérant toujours que ça vous a plu 🤩
L'histoire commence pour de bon !
GOOD NIGHT
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