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CHAPITRE 44 : MORT PRÉVISIBLE


🚗

T H E R A S Y A 


Kyle, reste avec moi ! criai-je, complètement paniquée.

Le fourgon tangue dans tous les sens avec la vitesse qu'Eden met. Je suis à l'arrière, la tête de Kyle posée sur mes genoux. Je fais tout pour le garder éveillé, mais c'est comme s'il était pris par des décharges.

Il grogne de douleur, son corps se tord légèrement, et du sang continue de couler de sa bouche. 

Il perd trop de sang ! 

Ses yeux commencent à se fermer, et ma gorge se serre.

Tara... murmura-t-il avec douleur.

Non, ne dis pas mon nom comme ça.

C'est... trop tard...

— Ferme là, s'il te plait, crachai-je amèrement. Si tu dois mourir, c'est seulement par moi-même. Alors, continue de respirer.

Eden freine d'un coup sec, et le fourgon s'arrête brusquement. Il saute de l'avant et ouvre la porte.

Sors-le, vite !

Je passe un bras de Kyle autour de mes épaules pendant qu'Eden prend l'autre côté. Ensemble, on le tire hors du fourgon, son poids devient presque impossible à supporter à cause de sa faiblesse.

Quand mes yeux se posent sur l'entrée de l'hôpital, je me rappelle que c'est ici que Kyle m'a kidnappée la première fois. Les murs délabrés, les fenêtres brisées, tout est pareil.

— Qu'est-ce qu'on fait là ? interrogeai-je Eden. 

— Harvey a emmené Maddison ici. 

On pousse la porte avec difficulté, le grincement du métal rouillé se fait entendre dans ce silence pesant. À l'intérieur, l'atmosphère est aussi oppressante que dans mes souvenirs, mais je n'ai pas le temps de m'attarder sur ça. On traîne Kyle dans le couloir sombre, son corps devient de plus en plus lourd.

Eden pousse une porte avec son épaule, et on entre dans une pièce poussiéreuse.

Pose-le là, ordonna Eden en désignant un vieux brancard.

On installe Kyle tant bien que mal. Maddison et Harvey débarquent à leur tour, mais ils se figent en voyant l'état du mercenaire.

Il a appuyé ? demanda Harvey en s'avançant.

Eden hoche la tête, confirmant.

C'en est trop pour moi.

Est-ce que quelqu'un va m'expliquer ce qu'il se passe avec lui ?!

Ils échangent un regard, comme s'ils se parlaient par télépathie, puis hochent la tête en silence. Je les fixe, totalement perdu, tout comme Maddison. Finalement, Eden se décide à parler :

Ce que je vais te dire va paraître dingue, Tara. Prépare-toi.

Je croise les bras, exaspérée.

Eden, sérieux, j'ai littéralement vu ma grand-mère tuer sa propre fille et ma cousine qui se réfugie dans un cercueil comme si c'était un lit. Rien ne peut me surprendre à ce stade.

Il soupire avant de lâcher :

Depuis que John est devenu une sorte de mentor pour Kyle, il lui a implanté une puce dans le corps. Il avait à peine quinze ans. C'est pour garder un contrôle total sur lui.

Je fronce les sourcils, absorbant ses mots. Je jette un coup d'œil à Kyle, toujours inconscient, son visage est crispé par la douleur.

Une puce... pour le contrôler ? répétai-je, incrédule.

Il hoche la tête.

C'est bien plus compliqué que ça. John sait exactement ce que Kyle désire le plus au monde. Avec ou sans humanité, son désir reste le même, et il s'en sert pour le manipuler.

Mon estomac se noue. Je n'arrive pas à croire ce que j'entends.

Il a réussi à lui implanter cette puce près de son cœur, poursuit Eden. Et à chaque fois qu'il appuie sur un bouton, ça lui envoie des décharges électriques.

Je serre les poings. La colère monte en moi, brûlante. C'est tellement cruel, tellement... inhumain. 

Elles sont conçues pour affaiblir Kyle physiquement et mentalement. Si elles deviennent trop intenses ou trop fréquentes...

Il s'interrompt, hésitant. Je devine que la suite n'a rien de bon.

Quoi ? Dis-le ! insistai-je.

Ça pourrait arrêter son cœur, lâcha Harvey, impassible.

Je sens mon souffle se couper. Mon regard revient sur Kyle, immobile, luttant contre cette chose à l'intérieur de lui.

Attends, tu veux dire que chaque fois que ce malade appuie sur un bouton, il joue littéralement avec la vie de Kyle ?

Exactement, confirma Eden. C'est dangereux à chaque pression. Et vu l'état actuel de Kyle, John n'a probablement pas hésité à envoyer des décharges plus puissantes pour le briser.

Il faut la retirer, déclarai-je. On ne peut pas le laisser avec ça !

Harvey soupire et croise les bras.

Ce n'est pas si simple. Cette puce est connectée à des terminaisons nerveuses près du cœur. La retirer, c'est risquer une hémorragie ou même un arrêt cardiaque.

Alors on fait quoi ?! m'énervai-je. On reste là, les bras croisés, pendant qu'il agonise ?

Eden s'approche et pose une main sur mon épaule pour me calmer. Mais mes yeux se posent sur Maddison. 

Elle ne va pas le faire...

C'est trop dangereux...

Ne lui inflige pas ça...

Maddy... tu peux l'opérer ? demandai-je, déterminée.

Elle me regarde, les yeux écarquillés,  secouée par ma question.

M-moi ? Je... Tara, je ne suis qu'en troisième année de médecine. 

Elle prend une profonde inspiration, les mains tremblantes. 

— Je n'ai jamais fait d'opération en vrai. Seulement des simulations. C'est... c'est trop risqué.

— C'est soit toi, soit personne, susurrai-je.  Si on ne fait rien, il va mourir.

Je vois son visage se décomposer. Elle mordille sa lèvre inférieure et regarde Kyle.

Je... je sais... murmura-t-elle, la voix un peu tremblante. Mais je n'ai pas l'expérience. Et même si on a l'équipement ici, je... je vais devoir improviser. C'est pas comme dans les livres, c'est pas comme dans les cours. Je... je pourrais faire une erreur.

Je la regarde intensément, essayant de lui transmettre tout le courage que je peux, même si moi aussi, je suis terrifiée. 

— Tu es la seule personne ici qui peut le faire, insistai-je. 

Elle ferme les yeux un instant, prise dans un tourbillon de pensées. Puis, elle s'approche de Kyle, tout en jetant des coups d'œil vers Harvey, qui s'active déjà pour allumer les générateurs. Il  jette un regard anxieux dans notre direction.

Les générateurs sont allumés, mais on a pas beaucoup de temps avant que ça déconne. Il faut bouger !

Elle serre les poings, ses doigts se crispent autour des instruments chirurgicaux qu'elle a rassemblés.

D'accord. Je vais essayer. 

Elle se redresse, le regard déterminé. 

— Mais il va falloir m'aider. J'aurai besoin de tout ce qu'on peut avoir pour stabiliser son état.

Qu'est-ce qu'on peut utiliser pour l'anesthésier ? demandai-je en scrutant la pièce.

Mon amie fouille rapidement parmi les instruments et le matériel médical abandonné. Elle trouve un masque de gaz poussiéreux relié à un vieux réservoir d'anesthésiant. 

Ça devrait marcher, mais c'est rudimentaire, dit-elle en le tendant à Harvey pour qu'il vérifie.

Elle se met a nettoyer de fond en comble les instruments chirurgicaux.

Rudimentaire ou pas, on n'a pas le choix, rétorquai-je en attrapant le masque.

Je me dirige vers Kyle, mon cœur battant à toute vitesse. Ses gémissements de douleur me vrillent les oreilles. Quand je m'approche de  lui, il ouvre légèrement les yeux.

Tara... murmura-t-il d'une voix rauque, brisée par la douleur.

Je déglutis, mais il continue, plus faiblement encore :

 Laisse moi crever, merde...

Je n'attends pas une seconde de plus. Je place le masque sur son visage avec une détermination désespérée, appuyant fermement pour qu'il respire l'anesthésiant. Je ne peux pas supporter qu'il dise ces mots une fois de plus.

Je le déteste.

Il se débat légèrement avant que ses paupières ne se ferment complètement sous l'effet du gaz.

Il est inconscient, annonçai-je en levant les yeux vers Maddy.

Elle inspire profondément, le regard fixé sur Kyle, avant de hocher la tête.

C'est maintenant ou jamais, marmonna-t-elle.

L'envie de rester à ses côtés pour m'assurer que tout ira bien me consume. Mais Maddy lève les yeux vers moi, et je lis dans son regard une demande silencieuse : sortir, ne pas la distraire.

Eden me fait signe de le suivre.

On doit la laisser faire, dit-il doucement, même si sa voix trahit son propre stress.

À contre-cœur, je quitte la pièce. Nous nous éloignons dans le couloir sombre. L'angoisse pèse lourdement sur mes épaules.

Il s'adosse contre le mur et passe une main nerveuse dans ses cheveux.

Si Kyle ne s'en sort pas. Je sais pas comment je vais faire...

Je ne le laisse pas finir.

N'y pense pas, dis-je sèchement, même si je ne suis pas sûre de croire mes propres mots.

— Tu as raison. Il faut rester positif. Le positif attire le positif. 

Le silence s'installe entre nous, seulement troublé par le bourdonnement lointain des générateurs. Je commence à angoisser.

Je... J'ai besoin de prendre l'air, dis-je soudainement, sans le regarder.

Il hoche la tête, trop préoccupé pour poser des questions.

Je m'éloigne rapidement. Ce n'est pas seulement l'air frais dont j'ai besoin. Ma main glisse dans la poche de ma veste courte, où se trouvent les clés du fourgon et le téléphone d'Eden que j'ai réussi à lui prendre sans qu'il ne s'en rend compte.

Une fois à l'extérieur, je me dirige vers le fourgon garé à quelques mètres. Le vent glacial me fouette le visage.

Je monte dans le véhicule et ferme la portière derrière moi. Déverrouiller le téléphone d'Eden est aussi facile que de déverrouiller celui de Kyle. Je compose un numéro que j'ai réussi à apprendre par cœur en quelque seconde. 

Le combiné sonne. Une fois. Deux fois. Puis une voix familière répond enfin :

— Qu'attends-tu de moi, murmura Malyra. 

Je savais qu'elle finirait par revenir à Manhattan. Elle ne pouvait pas résister à l'idée de faire tomber une organisation entière.

— Tu as fait vite pour venir, répondis-je. Où es-tu ? 

— Près du Cercle. Je suis garé à l'arrière, déclara ma soeur calmement, comme si elle n'était pas en train de se préparer à une tuerie.

— Très bien. Tue tous leurs hommes. N'en laisse aucun s'en sortir indemne.

— Et toi, dans tous ça ? 

Je suis en route. Laisse-moi John. Je veux m'occuper personnellement de son cas.

Qu'est-ce que j'y gagne ? demanda-t-elle finalement, sa voix traînant avec une pointe d'amusement.

Un sourire mauvais apparait sur mon visage.

Je t'ai promis que leur sang suffirait à remplir tes poches. Tu en auras assez pour un an, au moins.

Parfait.

Sa réponse est rapide, presque impatiente. Je m'apprête à raccrocher, mais une pensée me traverse l'esprit.

Une dernière chose. Si tu vois un adolescent... épargne-le.

Il y a un court silence avant qu'elle ne le brise.

Comme tu voudras. En attendant, je vais m'occuper des autres comme il se doit.

La ligne se coupe, et je démarre le moteur sans hésiter. Mes mains serrent le volant, et mes pensées tournent en boucle

Ce soir, un pion tombera. Et je serai celle qui le forcera à s'agenouiller devant moi.

J'arrive devant le Cercle. Je pousse la porte, et l'odeur de sang m'attaque directement.

Le hall est rempli de corps. Certains ont la gorge tranchée, d'autres sont complètement méconnaissables. Je sais que Mal est passée par là. Elle a fait exactement ce que je lui ai demandé.

Les murs semblent témoins de ce carnage, mais ça ne m'arrête pas. J'ai un objectif, et rien ne me fera reculer.

Quand j'atteins la grande porte, je pousse les battants. La salle de réception s'étale devant moi, avec cette longue table en bois massif. Des hommes sont assis, leurs regards se braquent sur moi. Au bout de la table, il y a cet enfoiré, assis calmement. 

Je fais un pas, puis un autre. Mais des lasers rouges apparaissent soudainement, braqués sur moi depuis les balustrades.

Je lève les yeux, et je vois des hommes armés, prêts à tirer.

— Tuez là, ordonna la voix de John depuis le bout de la table. Et ne ratez surtout pas sa tête.

Avant que l'un de ses hommes n'ait le temps de tirer, des coups de feu retentissent dans la salle. Les hommes sur la balustrade s'effondrent un à un, leurs corps tombent lourdement sur le sol.

Mal est dans les parages...

John se lève brusquement, son visage passe de la confiance à l'incompréhension. Il se tourne vers Jared qui reste immobile à ses côtés.

— Qui d'autres est ici, Jared ? rugit-il, le regard furieux.

Ce dernier hausse à peine les épaules.

Pendant ce temps, j'avance lentement vers la table, observant la peur dans les regards de ses hommes pas armés. 

— Nous y voilà enfin, John. Ta mort, ma libération, déclarai-je.

Un silence de mort envahit la salle. Je marche lentement, tous les regards se baissent devant moi.

La libération ? ricana John, mais je vois qu'il doute. Tu crois avoir gagné parce que mes hommes sont à terre ?

Je hausse un sourcil, mais ne peux m'empêcher d'afficher un sourire glacial au coin de mes lèvres. 

Ce n'est pas une question de force. C'est une question de contrôle. Et devine quoi ? Regarde autour de toi. Qui contrôle quoi, maintenant ? 

Sa mâchoire se serre, et je vois sa colère monter. 

— Je suis plus efficace que tous tes mercenaires réunit, poursuivis-je.

Je contourne la table, mes doigts glissent sur le bois de la table comme si tout ça n'était qu'un jeu pour moi.  Je m'arrête à quelques mètres de lui, mes yeux plantés dans les siens. Je vois qu'il flippe. Au fond de lui, il est terrorisé.

Regarde-toi. Un homme qui se croyait intouchable, maintenant réduit à ça. Des hommes morts, des regards baissés, réclamai-je.

Un homme se lève et se précipite vers moi. J'entends ses pas venir dans ma direction. Mauvaise idée. Sans hésiter, je me retourne vers lui et attrape sa mâchoire et son cou. Un craquement net met fin à son acte de bravoure.

Quelqu'un d'autre veut tenter sa chance ?

Silence total. Comme je le pensais. 

La porte derrière moi s'ouvre dans un claquement sec. Ma sœur entre, ses talons claquent contre le sol comme une sentence. Son regard glacial ne quitte pas John, et je vois un frisson parcourir son corps mutilé.

— Deux pour le prix d'un, dit-elle avec un ton tranchant.

Il essaie de reculer encore, mais sa chaise se renverse, et il s'écroule par terre. Tétanisé. Nous avançons lentement, nos regards fixés sur lui.

Alors que je m'apprête à lui porter le coup final, mon regard se déplace instinctivement sur Jared car il tient une télécommande dans sa main et son doigt reste planer au-dessus d'un unique bouton rouge. 

Est-ce que c'est ça qui active les décharges que Kyle reçoit ?

Prise pas la distraction, John en profite pour se relever et s'enfuir. 

— Mal, occupe-toi de ces hommes. Je vais le chercher.

Elle fait craquer ses doigts et se tourne vers les hommes terrifiés. L'un d'eux recule d'un pas, prêt à supplier, mais elle n'attend pas. J'aperçois ses yeux changer de couleur en une lueur de vert émeraude et les veines de ses bras devenir noir.

Je sors dans le couloir. John boite devant moi, il se retourne toutes les deux secondes, complètement paniqué. Je marche tranquillement, je n'ai pas besoin de me presser. Il sait très bien que je vais le rattraper.

Il ouvre la porte de la cage d'escalier et commence à descendre, mais il perd l'équilibre et dévale les marches comme un idiot. Un bruit sourd résonne quand son corps heurte les marches.

— J'aurai vraiment dû te couper les jambes quand j'en avais l'occasion, soufflai-je exaspéré.

Il grogne, se relève maladroitement et ouvre une autre porte pour continuer à fuir. Je le suis, toujours calme. Il est pathétique.

J'entre dans une grande salle remplie de machines bizarres. Des broyeuses géantes. Le sol s'arrête net devant un énorme trou avec des lames qui ne cessent de tourner.

Il se retrouve coincé, regardant partout comme un animal traqué. 

— Tu me le payeras chère, pesta-t-il en se retournant vers moi.

— Oh... Vraiment ? 

Je continue d'avancer avec ce sourire presque moqueur au coin des lèvres. Il recule, ses yeux cherche désespérément une sortie, mais il n'y a rien. Juste moi... et ce trou béant derrière lui.

— Arrête de jouer, Tara ! Tu ne gagneras pas cette partie, grogna-t-il.

Je croise les bras, ralentissant volontairement. 

— Je facilite la tâche à Kyle. Crois-moi, quand on aura réussi à retirer cette puce de son corps. Il me remerciera. 

— N'en sois pas si sûre. 

Il titube en arrière, ses talons sont à quelques centimètres du bord. Je m'arrête à une distance parfaite, assez proche pour qu'il sente mon assurance, assez loin pour le laisser s'enfoncer dans sa panique.

— Il t'en voudra toute sa vie !

Je hausse un sourcil.

— Et qu'est-ce qui te fait dire ça ?

Il lâche un rire nerveux.

— T'a-t-il au moins avoué pourquoi il voulait que tu sois sa mission ?

Je ne réponds pas. Ses mots n'ont aucune importance. Je m'approche encore, sans fléchir, et je pose ma main sur son torse, juste là où son cœur bat encore, affolé. Là où son coeur me supplie de le sortir de sa poitrine. 

Mes doigts s'enfoncent légèrement, comme pour rappeler que c'est moi qui décide de son sort.

— Quelles sont tes dernières prières ? déclarai-je d'un ton tranchant.

Son visage se déforme par la peur et la haine. 

— Va au diable, cracha-t-il.

Mon sourire devient diabolique.

— Tu y seras en premier.

D'un geste brutal, je le pousse. Son corps bascule dans le vide, et il hurle, mais ça ne dure qu'un instant. Le bruit des broyeuses prend le relais. Les lames font leur travail, et le sang explose sur les murs autour de moi, éclaboussant tout.

Je respire profondément, puis je me redresse et me tourne vers la sortie. Les hommes de John baissent leurs armes en me voyant passer. Aucun n'a le courage de me défier. 

À la sortie, Malyra m'attend. Son regard croise le mien, et elle sourit. Je lui fais un signe de tête, et ensemble, nous quittons cet endroit.

Je ne me retourne pas. Il n'y a rien à regarder derrière. Juste des morts et une victoire.

*******

HÔPITAL ABANDONNÉE

( Merci à la musique WILDLOWER de Billie Eilish pour avoir écrit ce passage ❤️‍🩹)

Alors ? demandai-je à Eden en baissant la voix.

Il se redresse, s'éloignant de la porte où il surveillait Maddison et Harvey.

Ils ont fini. Mais Kyle doit se reposer.

Ça s'est bien passé ?

Il fait une grimace avant de répondre :

Pas vraiment.

Je croise les bras, sentant mon rythme cardiaque accéléré.

Il est mort.

Tu l'as tué. 

La ferme...

Ses voix se remettent à résonner dans ma tête. Je lutte pour ne pas les écouter, mais elles persistent. Ça retentit en moi. Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux et clignote beaucoup de fois les yeux pour essayer de m'accrocher à la réalité.

— Dis-moi ce qu'il s'est passé.

Il soupire.

— Maddison a retiré les implants, mais ça a été violent. Kyle a souffert... il s'en est sorti, mais c'était limite.

Je serre la mâchoire pour ne pas exploser. 

— Où est-il ?

Il me fait un signe de tête vers une autre pièce. 

 — Là-bas, il dort. Mais il lui faut du calme, Tara. Va doucement.

Je hoche la tête sans rien dire et me dirige vers la porte. Quand j'entre, la lumière est faible, juste un vieux néon qui grésille. Kyle est allongé, l'air épuisé, des bandages autour du torse.

Mon regard glisse sur lui, sur ses traits fatigués mais toujours aussi durs, même en plein sommeil. Je remarque une petite voiture rouge posé près de lui. Une réplique minuscule, mais ça me frappe : elle ressemble tellement à sa Porsche rouge sang.

Je souris légèrement en touchant délicatement le jouet. 

Je m'assois à côté de lui, la petite voiture toujours dans ma main. Je la pose sur le bord du lit avant de ramener mon attention sur lui.

Je le regarde, simplement. Pas de pensées, pas de mots. Juste lui et moi, dans ce silence. Ses blessures, ses bandages, son souffle calme.

— Tu te relèves toujours, hein, Kyle ? murmurai-je presque pour moi-même, incapable de détacher mes yeux de lui. Peu importe combien ça fait mal.

Je ne bouge pas. Je ne ressens pas le besoin de partir ou de combler le vide. Juste rester là, à ses côtés, suffit.

Je continue de fixer son visage endormi. Ses cils longs, sa mâchoire serrée, même maintenant, il semble prêt à affronter le monde entier.

Un instant, j'hésite. Ma main se lève légèrement, tremble un peu, puis je la repose. Mais l'envie reste là, plus forte que ma peur.

Alors finalement, je prends une inspiration et avance doucement ma main jusqu'à la sienne. Ses doigts sont larges, abîmés, témoignant d'une vie qu'il n'a jamais partagée. Avec précaution, presque timidement, j'entrelace mes doigts aux siens.

— Peut-être que cette fois, t'as pas à te relever tout seul.

Sa main ne bouge pas, mais sa chaleur me surprend. 

C'est fini.

Tout est fini. 

J'ai sauvé ma famille. C'est tout ce qui compte. J'ai accompli ce que je devais faire, et maintenant, je peux partir.

Et je l'ai sauvé, lui.

Mais est-ce que ça veut dire quelque chose ? Non. Parce qu'au fond, je sais.

Je ne peux pas l'aimer.

Parce qu'on n'a pas l'espace pour l'amour. Pas après tout ce qu'on a subi. On est détruit.

Il est brisé. Et moi aussi.

Je m'éloigne légèrement, ma main toujours dans la sienne, mais il y a une distance entre nous que même cette simple touche ne peut combler.

Soudain, je sens ses doigts se serrer autour des miens, me retenant près de lui même s'il garde les yeux fermés.

Je reste surprise par ce geste. Je ne retire pas ma main, même si je sais que ce n'est qu'un moment temporaire, un instant où il cherche à ne pas me laisser partir.

— Tara ? La voix de Maddison me sort de mes pensées. Eden ramène nos affaires chez toi. On est libre.

Je ne réponds pas tout de suite.

— Je t'attends dans la voiture.

— D'accord, murmurai-je, d'une voix presque triste.

J'entends ses pas s'éloigner. Je me redresse doucement et pose un baiser léger sur le front de Kyle. Sans vraiment y penser, une larme glisse de mes yeux et tombe sur sa peau.

Je m'éloigne lentement, mon cœur serré, en jetant un dernier regard à Kyle. Une douleur étrange me serre la poitrine, mais je me force à avancer. Je n'ai pas d'autre choix que de partir.

**********

QUELQUES JOURS PLUS TARD
13 H 00
MAISON DE TARA

Tara ! Je t'en supplie, tu ne peux pas faire ça !

Si apprécier entendre les supplices de ceux qui m'ont trahie fait de moi une personne sadique, alors oui, je le suis.

Ça fait vingt minutes que Jess et André, mes amies du lycée, ne cessent de me supplier pour que je les pardonne car j'ai eu la brillante idée de les foutre dehors depuis que j'ai appris qu'ils travaillaient tous les deux pour Kyle.

Voilà ce qui arrive quand vous choisissez de vous associer avec une organisation criminelle, dans mon dos, dis-je en souriant largement. Et pour info, ce n'est pas un hôtel ici. Retournez chez vos mère.

Je comprends ta colère contre nous, mais techniquement, ce n'est pas de notre faute ! se défendis André, en donnant un coup de coude à Jess.

Je croise les bras et les laisse me balancer leurs excuses bidons.

Si tu veux, je sais faire d'excellent cookies ? essaya Jess.

Bien tenté, mais vous êtes quand même dehors, rétorquai-je. Et en plus, c'est pas comme si vous n'aviez nulle part où aller.

Tu es la seule personne que je connais qui ait une piscine naturelle, lança André.

Et maintenant, je vais être la seule à pouvoir en profiter tranquillement, réclamai-je, avec un sourire sadique.

Je me tourne et avance vers la porte d'entré. Le vent commence à se lever dehors.

Pouah, tu bluffes, lâcha André. On va trop te manquer !

Je m'arrête net et me retourne, mon sourire toujours planté sur le visage.

Oh... tu crois ? MADDISON ! hurlai-je.

Mon amie ouvre la fenêtre du premier étage et balance les valises des garçons dehors.

WOW, WOW, WOW ! MES BATTES DE BASEBALL SONT DEDANS ! s'écriai André en courant vers ses affaires.

Je le dévisage avec Jess.

Tu sais quoi, Tara ? T'as raison de nous foutre dehors, admit-il. Vanessa et moi, on envisage de vivre ensemble.

Je me tourne brusquement vers lui, un sourire de joie se dessinant sur mon visage.

Félicitations ! m'exclamai-je en le prenant dans mes bras. 

— Je m'en vais en Californie dans quelques jours.

— Tu devrais emmener André avec toi, déclarai-je.

— Pour qu'il me vide le frigo et utilise un des vases de Vanessa comme ballon de foot ? Non, merci. 

Je rigole à sa phrase.

Mais mes yeux s'arrêtent sur une Porsche de couleur rouge sang, garée un peu plus loin.

Kyle ?

Non, ça doit être mon imagination.

Je me détache de mon ami, tout en l'observant avec André se diriger vers leur voiture mais mes yeux continuent de dériver vers cette Porsche, comme un aimant.

— Prenez soin de vous, dis-je presque pour moi-même.

Je retourne à l'intérieur. Je ferme la porte derrière moi et me laisse tomber sur le canapé. Maddy me rejoint immédiatement. Elle ouvre doucement les rideaux et regarde par la fenêtre.

Je n'arrive pas à croire que c'est derrière nous, maintenant, avoua-t-elle dans un soufflement. Eden, Harvey... Kyle.

Kyle... Kyle... Kyle...

Je pose ma main sur ma tempe, essayant de me concentrer sur les mots de Maddy, pas sur ses voix qui me trouble à chaque fois. Elles font échos dans ma tête, un rappel constant de cette personne dont je dois oublier à tout prix. Mais cette personne envahit mes rêves et les transforme en cauchemars.

Tu es sûre que tu laisses Eden derrière toi, Maddy ? lançai-je sans arrière pensée.

Elle me regarde, interloquée.

Que veux-tu dire ?

Je me redresse légèrement sur le canapé, me forçant à reprendre mes esprits. Cette conversation devient plus personnelle que prévu. Mes mots prennent une tournure que je ne contrôle plus vraiment.

Maintenant qu'on est libres, tu vas... avouer à ton ex que tu portes son enfant ? Tu veux vraiment rester avec cet homme, alors qu'un autre pourrait mieux s'occuper de toi ?

Elle reste figée, et je vois un voile de doute passer sur son visage. L'atmosphère devient plus dense, plus lourde. 

J'ai... Je n'ai pas envie d'en parler. Ce sont mes affaires, finit-elle par murmurer.

Et t'as raison. Mais je te dis juste qu'un meilleur homme t'attend. Et tu le sais, pour s'échapper d'une relation toxique, il faut d'abord admettre qu'elle en est une.

Je me lève enfin pour me diriger vers la cuisine.

Tu penses la même chose pour Kyle ?

Le prénom me heurte comme un coup de poing. Mes muscles se tendent instantanément. Je ferme les yeux un instant, me forçant à respirer profondément.

L'adieu que tu lui as fait dans cet hôpital abandonné... 

Elle laisse la phrase en suspens.

— Cet adieu était sincère. Il n'y aura pas de retour en arrière, ripostai-je. 

Au même moment, la sonnerie retentit. Je regarde Maddy d'un air interrogateur avant que celle-ci se met à ouvrir la porte. Cette posture imposante dans le cadre de la porte, ses cheveux noir tombant sur ses yeux sombres. Ce visage qui hante mes cauchemars...

Kyle est ici. 

Mon rythme cardiaque s'accélère malgré moi. 

— Est-ce que je peux entrer ? 

Mon amie me jette un regard, je finis par hocher la tête et Kyle en profite pour entrer à l'intérieur tandis que Maddison s'éclipse pour nous laisser un peu d'intimité.

Il regarde ma maison comme si c'était la première fois qu'il se retrouvait ici.

Finalement, t'as le sens du goût, lança-t-il d'un ton presque absent, comme si ses mots n'étaient qu'une formalité.

Je ne peux pas en dire autant pour toi. Qu'est-ce qui t'amène ici ?

Il prend une profonde inspiration, ferme les yeux un instant, comme pour ordonner le chaos dans sa tête. Mais avant que je puisse insister, il me coupe : 

Tu as tué John ?

Je reste un instant figée, surprise par la brutalité de sa question. Mes sourcils se froncent, mais je décide de répondre sans détour.

Oui.

Son regard vacille, son expression change. C'est comme si ma réponse avait déclenché une tempête en lui. Il pose une main sur sa tête, les doigts crispés, et se met à murmurer des mots que je ne comprends pas.

Et... Est-ce... Est-ce qu'il t'a donné des informations... Sur quelque chose, avant de mourir ? 

Je secoue la tête, confuse.

Non. Il ne m'a rien dit.

Je le fixe, essayant de percer à jour ce qui se passe dans sa tête. Mais il ne lève même pas les yeux. Il inspire profondément, sa poitrine se soulève de manière saccadée. Puis dans un souffle presque inaudible, il murmure à lui-même : 

Il faut que... Il faut que je retourne au Cercle.

Il commence à faire les cent pas, sa main toujours posée sur sa tête, frottant ses tempes comme si ça pouvait l'aider à réfléchir plus clairement. Puis il s'arrête soudainement et se retourne vers moi, mais son regard est ailleurs.

Il le savait que je viendrais ici... Bien sûr qu'il savait. Il sait tout. Mais pourquoi ne pas... pourquoi ne pas me le dire directement ?

Kyle, de quoi tu parles ? 

Je fais un pas en avant, mais il lève une main, comme pour m'arrêter.

Pourquoi il m'a manipulé ?!

Son comportement devient de plus en plus effrayant.

Ses yeux me fixent brièvement, mais je sais qu'il ne me voit pas vraiment. Il est perdu dans un combat intérieur que je ne peux ni comprendre ni atteindre.

Kyle, tu peux te calmer et m'expliquer ?! demandai-je, en essayant de ne pas montrer ma nervosité.

Il rit soudainement, un rire amer, désespéré, avant de se détourner, les deux mains agrippant sa tête. 

Expliquer quoi ?! Que j'ai été un pion ?! Que depuis le début, tout était calculé ?! 

Un pion ? susurrai-je, en essayant d'assembler les morceaux de son délire. 

Il continue de marcher en rond. Sa respiration saccadée perce le silence. Soudainement, il s'arrête net.

Viens avec moi. déclara-t-il. Il... il faut que quelqu'un vienne avec moi.

Je reste surprise. Ce n'est pas la demande qui me surprend, mais la manière dont il la prononce. Son bégaiement me brise le cœur. Ce n'est pas le Kyle froid et distant que je connais. Devant moi, c'est un homme à la dérive, un homme qui a l'air tellement perdu qu'il en devient méconnaissable.

Kyle... murmurai-je, la gorge serrée.

Il lève les yeux vers moi, et pendant une fraction de seconde, je vois une lueur de vulnérabilité dans son regard. Ce n'est pas un appel à l'aide qu'il lance, c'est un cri silencieux, un aveu qu'il ne sait plus quoi faire. Mon instinct me hurle de le prendre dans mes bras, de lui offrir un semblant de réconfort, mais je reste immobile, tiraillée entre l'envie de le consoler et la peur de me laisser trop emporter.

Il détourne de nouveau le regard et déclare :

Je voulais juste... savoir qui était mon vrai père.

J'ouvre la bouche, surprise par ce choc soudain. Ses mots résonnent dans mon esprit comme une cloche qui s'entrechoque avec tout ce que je sais, ou plutôt tout ce que je pensais savoir. 

Son vrai père. 

Voilà donc ce qu'il cherchait, ce qu'il désire le plus, ce qu'Eden avait vaguement évoqué dans cet hôpital abandonné. 

« John sait exactement ce que Kyle désire le plus au monde. Avec ou sans humanité, son désir reste le même, et il s'en sert pour le manipuler. »

Je revois le visage de John, son sourire cruelle, et ses derniers mots avant que je le pousse : Il t'en voudra toute sa vie.

Sur le moment, j'avais cru à une dernière manipulation, une tentative désespérée pour m'ébranler. Mais maintenant... Maintenant, tout prend un sens horrible. 

John savait quelque chose, quelque chose que Kyle voulait désespérément découvrir. 

Et moi, en le tuant, j'ai peut-être détruit la seule chance qu'il avait d'obtenir la vérité.

Il inspire profondément et déclare d'une voie qui me fait culpabiliser : 

— Je voulais juste savoir...

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Kyle's not bad. He's just broken.

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Et voici comment j'imagine la maison de Tara West 🤍






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