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CHAPITRE 39 : DÎNER SURPRISE

Plus qu'un grand merci pour exprimer ma reconnaissance face aux lectures qui se multiplient et aux étoiles qui apportent beaucoup à l'histoire.

Theraysa n'est pas une simple Dark Romance qui mélange le surnaturel sur Wattpad, c'est une œuvre qui est restée ancrée dans ma tête pendant des années et je suis tellement ravi qu'elle voit le jour. 🤍

Bonne lecture !

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T H E R A S Y A


13 H 10

Les battements de mon cœur résonnent dans ma poitrine comme un tambour de guerre. Chaque inspiration semble plus lourde que la précédente, comme si l'air lui-même était saturé. Mes doigts se resserrent et mes pensées tournent en boucle autour de la violence à venir.

C'est la règle du jeu. On frappe pour survivre, on endure pour gagner.

— T'es sûre que tu veux y aller, Tara ? demande Harvey derrière moi.

Ses yeux sont fixés sur moi et analyse ma position.

Je me lance sans attendre, une impulsion rapide qui me propulse vers lui. Mon premier coup part droit vers son flanc. Il lève le bras pour parer, mais j'esquive à la dernière seconde et pivote pour me glisser derrière lui.

— Trop lent, Harvey, je lâche avec un sourire en coin.

Il grogne et enchaîne avec une série de coups rapides, des feintes et des crochets bien placés. Mais aucun ne m'atteint. Mon instinct prend le dessus, mes réflexes surnaturels s'activent.

Je me baisse juste à temps pour éviter son poing qui aurait pu me sonner.

— Alors là, je suis sur le cul, dit-il, surpris.

— Par ?

Je m'approche de Maddy qui nous observe, les bras croisés.

— Tes réflexes, dit-il. Je parie que tu pourrais survivre en prison avec un niveau pareil.

— Merci du compliment, réponds-je en buvant une gorgée d'eau.

— Kyle m'avait dit que tu avais des compétences solides, bien au-delà de celles d'une simple commandante de police.

Je souris.

— Comme quoi, se retrouver coincée sur une île de psychopathes cannibales a fini par avoir ses avantages, ironisai-je.

— Wow, lâche Maddy, abasourdie par ma manière de le dire, comme si c'était la chose la plus normale du monde.

— Quoi qu'il en soit... reprend Harvey en revenant à la charge. Quand tu retourneras enfin à Émeraude pour gérer vos... crises bizarroïdes et vos délires de "dragons ancestraux"...

Il secoue la tête.

J'arrive toujours pas à croire que je dis ça sérieusement, murmure-t-il avant de reprendre d'un ton plus fort. ENFIN, BREF ! Tue ta tante de ma part, s'il te plaît, parce que kidnapper quelqu'un dans un hôpital abandonné et l'emmener jusqu'à l'autre bout de Manhattan, ça demande trop d'effort. Et dis-lui bien que je l'emmerde ainsi que sa maladie.

— J'y penserai, réponds-je avec un haussement d'épaules en observant le bracelet que Kyle m'a apporté.

Me voilà à nouveau privé de mes dons.

— Et c'est quand qu'Alice retourne au pays des merveilles ? demande Maddy.

— Kyle veut d'abord trouver un moyen pour que John laisse tomber l'affaire. Peut-être trouver une contrefaçon ou je ne sais quoi pour le lui donner, expliquai-je en croisant les bras.

— Et pourquoi il ne peut pas simplement le tuer ? insiste-t-elle.

C'est une question qui me traverse aussi l'esprit depuis longtemps. Kyle élimine ceux qui se mettent en travers de son chemin sans cligner des yeux. Mais John, c'est différent. Trop différent. Je tourne les yeux vers Harvey. Il se racle la gorge avant de lâcher :

— S'il pouvait, croyez-moi, il l'aurait déjà fait.

"S'il pouvait..."

Ces mots résonnent dans ma tête. Quand Jared était chargé de me surveiller, il m'avait parlé de Kyle et John. Ce qu'il avait dit m'avait glacée : si John meurt, Kyle mourra aussi. Je n'ai jamais compris cette phrase. Et même maintenant, cette idée me hante, mais je n'ai pas le temps de m'y attarder.

— En parlant de Kyle, où est-ce qu'il est ? demandai-je brusquement en me frottant la tempe.

Je dois lui parler. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Nora, et j'ai promis à mes parents adoptifs que je serai là pour elle. Sauf qu'ils ne savent rien de tout ça. Rien de ce désaxé qui m'a kidnappée pour donner mon sang à ma tante, ni de cette maudite quête de statue qui me pourrit la vie.

Quand est-ce que je pourrai respirer ?

Il faut que je trouve un moyen d'aller à cet anniversaire. Pas le choix. Il le faut.

— Il doit être à l'intérieur, me répond Harvey, désinvolte.

En entrant dans la maison, j'entends une voix forte résonner dans le couloir. Mon prénom est prononcé avec insistance. Eden.

J'arque un sourcil, intriguée, et avance discrètement en frôlant le mur.

— Tu lui as dit, maintenant ? interroge la voix d'Eden, curieuse.

— Ouais, répond Kyle d'un ton neutre.

— Et ? Tu lui as dit quoi après ?

J'avance doucement et penche légèrement la tête pour les observer. Kyle est debout, concentré sur la table de la salle à manger, griffonnant quelque chose. Eden, de son côté, grignote des chips en l'interrogeant sans relâche.

— Rien.

— Comment ça "rien" ? Tu lui as dit que tu lui as sauvé la vie et que tu n'es pas le connard qu'elle pense que tu es ?

Oh, si, Eden, je le pense toujours.

— Ça change quoi ? réplique Kyle, agacé.

— Ça change tout. Il faudrait que tu arrêtes de la traiter comme une esclave de tes émotions négatives, insiste Eden, pointant une chips dans sa direction.

— J'en ai strictement rien à foutre, rétorque Kyle sèchement.

— Et tu lui as dit quoi d'autre ? Vous vous êtes fait un câlin... Vous vous êtes rapprochés ? Mmmh... Vous avez fait une partie de jambes en l'air ? J'espère qu'elle est souple, sinon...

Une vague de dégoût me traverse aussitôt. Eden a vraiment des idées farfelues. Enfin, ce n'est pas surprenant qu'il s'entende bien avec Maddison. Ces deux-là partagent un humour douteux, un point commun qui leur va à merveille.

— Ferme-la, crache Kyle, les mâchoires serrées. Je lui ai dit que je souhaite qu'elle continue à me détester.

— Quoi ?! Pourquoi tu as fait ça ?! s'exclame son cousin en sursautant.

Je vais répondre à la place de Kyle mon chère Eden : car c'est un bouffon de première classe.

— Parce que j'en ai rien à foutre de cette gamine, Eden. Il faudrait que tu te le rentres dans le crâne.

J'en ai rien à foutre de toi aussi, enfoiré. Et ce n'est pas parce qu'on a 4 ans de différence que ça te laisse le droit de m'appeler "gamine", grosse tâche.

Comment peut-il m'énerver aussi vite ? J'étais parfaitement zen avant d'entendre ces conneries.

— Si tu t'en fiches tant que ça, pourquoi est-ce qu'elle t'obsède depuis que tu l'as vue sur cette île ? riposte Eden en s'asseyant sur une chaise comme un détective qui attend des aveux.

Oui, clochard, dis-nous pourquoi.

— Elle m'obsède pas dans ce sens-là, réplique Kyle, un brin plus calme. C'est juste qu'elle est différente des autres femmes. Et ce n'est pas un compliment, c'est un constat. Si tu avais été sur cette île avec moi, tu aurais vu ce que j'ai vu.

Ça doit être ça.

— Et tu as vu quoi ?

Le corps de Kyle s'arrête comme s'il était figé. Ma curiosité ne cesse de grandir en écoutant leur conversation.

D'une voix calme mais vide, il répond :

— Une femme... autant brisée à l'extérieur qu'à l'intérieur. Une femme qui tentait de se reconstruire malgré tout ce qu'elle a vécu, mais qui n'a pas réussi à retrouver une once de rédemption. Une femme qui avait le potentiel d'avoir une vie normale... avant qu'on s'acharne sur elle.

Ses mots s'écrasent comme des verres en mille morceaux. Ils ne sont ni tendres ni compatissants, mais ils portent un poids que je ne peux ignorer.

Je savais qu'il me voyait comme une épave échouée sur les rivages de son monde brutal mais ça m'agace tout autant de l'entendre dire. Une part de moi veut lui hurler qu'il se trompe. Une autre sait qu'il touche juste.

— J'arrive à me voir en elle, et c'est ce que je déteste par dessus tout.

Je serre les poings pour contenir ma frustration. Ça fait mal de savoir que je ne suis qu'un miroir de ses souvenirs passés qu'il cherche à oublier. Mes ongles entrent dans ma paume et me brûlent au contact de ma brûlure au même endroit à cause d'hier soir. Un gémissement de douleur s'empare de moi.

Le bruit suffit à attirer leur attention. Eden bondit de sa chaise, les yeux écarquillés, tandis que Kyle tourne lentement la tête vers moi en me dévisageant comme à son habitude.

Il serait encore plus beau avec un sac sur la tête.

— Tu comptes m'observer comme ça encore longtemps ? lançai-je, le ton acide.

— Oh la boulette, commenta Eden.

Je m'avance en gardant la tête haute pour défier Kyle. S'il croit pouvoir m'intimider, il se trompe lourdement.

— J'ai besoin que tu me rendes un service, déclarai-je, sans détour.

Kyle ne bronche pas, mais son rictus narquois revient en force.

— Je ne fais pas dans la charité, rétorque-t-il, les bras croisés.

— Mais tu as dit que tu m'en devais une. Souviens-toi, quand je t'ai sauvé la peau dans ce coffre-fort où on était enfermés à cause de tes idées débiles.

Du coin de l'œil, je remarque Eden qui recule lentement mais qui continue de nous écouter.

— Et qu'est-ce que tu veux ? demande Kyle, s'appuyant nonchalamment contre la table.

— Une journée libre. Juste une journée où je ne suis pas coincée ici.

Il esquisse un sourire narquois en ouvrant une cannette de soda.

— Et moi, je voudrais qu'Eden ferme sa gueule en mangeant ses chips sans faire de commentaires. Mais c'est raté, on n'a pas toujours ce qu'on veut dans la vie.

Je serre les dents, je refuse de céder.

— Tu en sais quelque chose, pas vrai ? Puisque, d'après toi, je te rappelle tout ce que tu es. Ça doit être insupportable, non, de vivre avec ça tous les jours ?

Le silence tombe brutalement dans la pièce. Kyle cesse de boire, se redresse, et son regard devient glacial.

J'ai frappé là où ça fait mal, et il sait que j'ai entendu leur conversation.

— Je t'ai mis de mauvaise humeur ? glissai-je, feignant l'innocence.

Il ricane, mais son sourire ne monte pas jusqu'à ses yeux.

— Ça n'est pas le sujet, princesse.

— Ça l'est autant que le reste, répliquai-je du tac au tac, sans perdre mon aplomb.

Il balance sa cannette vide sur la table.

— Tu es déjà sous tension.

Je me rapproche de lui, sentant l'orage se former.

— Ça, c'est parce que je ne supporte plus de voir ta gueule, crachai-je.

Il hausse un sourcil, amusé par ma pique et avance près de moi.

— Dommage pour toi. C'est ma gueule au quotidien. Tu ferais mieux de t'y habituer.

Je secoue la tête, exaspérée.

— Alors il faudrait peut-être envisager la chirurgie esthétique.

Je vois ses yeux se plisser à cause de ma répartie tandis qu'Eden essaie de dissimuler son rire contagieux qui devient subitement une explosion. Nous tournons nos visage dans sa direction, passant clairement un message silencieux pour l'inciter à se taire avant qu'on entame une chirurgie sur sa propre gueule.

— Continuez, je vais chercher du pop-corn.

Je lance un regard noir à Eden et sans même m'en rendre compte, Kyle et moi disons à l'unisson d'un ton ferme :

— Toi, tais-toi.

On se confronte à nouveau mais Kyle continue de me fixer avec un sourire étiré sur ses lèvres, ce genre de rictus qui me donne envie de l'étrangler. Bipolaire jusqu'au bout des ongles.

— Une journée libre, tu m'as dit ? reprend-il.

J'arque un sourcil. Je n'ai pas envie de répondre, mais je dois aller voir Nora. Pas le choix.

— Ouais, répondis-je sèchement.

Il étire ses bras comme pour désigner le plafond miteux et les meubles abîmés qui composent cet endroit qu'il appelle "chez lui".

— Pourquoi faire ? Tu n'es pas bien ici ? Chez moi ? demande-t-il, moqueur.

— Je sais très bien que tu n'habites pas réellement là alors évite de me prendre pour une conne, rétorquai-je en serrant les dents.

Je ne sais pas si c'est le fait que mes règles vont bientôt venir ou c'est juste sa personne qui me rend affreusement irritable aujourd'hui.

Il laisse échapper un rire bref et amer.

— Où est-ce que tu veux aller ?

Je serre les dents. Hors de question de lui donner cette information. J'entends les pas d'Eden s'éloigner, il a dû comprendre que cette conversation risque de finir en une scène de meurtre.

— Ça, Kyle, ça ne te regarde pas.

Son sourire disparaît et ses yeux semblent analyser chaque muscle de mon visage.

— Très bien. C'est non.

— Quoi ? Mais...

— Tu ne veux pas me dire, tu n'iras pas. Et certainement pas seule.

Je soupire, frustré par son autorité.

Je me demande encore pourquoi il y a des moments ou j'arrive à te comprendre et à te pardonner.

Je lui tourne le dos et m'éloigne. Mes muscles sont tendus, mon souffle est court. Je refuse de lui donner ce qu'il cherche : que je le supplie en me mettant à genoux. Ça n'arrivera pas.

Je fais un pas, puis un autre. Ça ne sert à rien de parler avec lui. Alors je m'éloigne et torture mon cerveau pour trouver une solution.

— Et moi, je me demande encore pourquoi, quand il s'agit de toi, je finis toujours par céder.

Je m'arrête, figée. Mon instinct hurle de continuer, de ne pas écouter, de garder ma dignité intacte. Mais mes pieds refusent d'avancer.

— C'est d'accord.

Je pivote lentement et croise son regard. Ma mâchoire se décroche sous le choc. C'est tout ? Il suffisait juste de bouder pour qu'il accepte ?

Il lève une main pour m'arrêter avant que je n'ouvre la bouche.

— Mais à une condition.

Je m'avance, méfiante. Il n'a jamais rien sans contrepartie, alors pourquoi ça changerait maintenant ?

— Je viens avec toi.

— Je vais chez mes parents adoptifs Kyle. Tu veux te faire descendre ou quoi ? David n'est pas un idiot, il travaille avec des flics qui passent leur temps à parler de tes meurtres. Tu crois qu'il va hésiter une seconde à te coller une balle dans la tête ?

— Et alors ? rétorque-t-il.

Et alors ? Je hausse la voix. Il ne réfléchira pas deux fois avant de tirer.

— Il ne le fera pas si je suis avec toi.

— Tu crois que ma simple présence suffira à le convaincre ? gloussai-je.

— Non, on va faire comme si tu m'avais arrêter mais que tu as tellement une âme charitable que tu te devais d'être là pour l'anniversaire de ta soeur. Simple comme bonjour.

Je le scrute, lui et ses idées bizarres.

— Euh...tu te rends compte que ton idée est stupide, rassure moi ?

— T'as une meilleure idée peut-être ?

Il se penche légèrement vers moi et poursuit :

— Sinon, on peut toujours faire semblant d'être en couple et...

— Non ! Non, c'est bon.

Je secoue la tête rapidement, horrifiée à l'idée de devoir feindre une quelconque proximité avec lui encore une fois.

— Ton idée débile est parfaite. Faisons ça.

— Je vais louer une voiture. On ira en jet privé. Il y a quand même 6 heures de vol entre Manhattan et la Géorgie, m'explique-t-il.

Fait ce que tu veux Kyle...

De mon côté, j'essaie d'imaginer comment cet anniversaire risquerait de finir. J'ai énormément d'obligations, mais je me dois d'être là pour Nora. Peu importe si tout le reste semble s'écrouler autour de moi.

Malgré que Malyra et Aslan soient coincés dans les plans tordus de notre tante, je ne peux m'empêcher de m'interroger. Est-ce qu'ils vont se battre ? Est-ce que c'est grave si je me permets d'être proche de ma famille adoptive, encore une fois, alors que ma lignée est sur le point de s'éteindre ?

Je ne sais plus où donner de la tête, mais je sais que lorsque je retournerai à Émeraude, je ne laisserai rien passer. Personne, absolument personne.

***************

19 H 20
GÉORGIE

Kyle arrête la voiture devant la maison de mes parents adoptifs. Je regarde le terrain comme si je ne l'avais jamais quitté, comme si je n'étais jamais aller à New-York pour poursuivre mes études.

Les souvenirs m'assaillent. Les rires dans le jardin, les soirées passées à faire mes devoirs sur cette terrasse, les moments volés à croire que je pouvais être une ado normale. Nora va avoir 16 ans. C'est dingue de se dire qu'elle n'avait que 11 ans quand je suis venue vivre avec eux. Elle a grandi et elle devient une femme.

Je quitte la voiture avec Kyle et nous avançons vers la porte d'entré. Mais je devais établir quelques règles.

— Ne fais rien de stupide, dis-je en appuyant sur la sonnette, les yeux fixés sur la porte.

— Moi ? Stupide ? Tu me connais, non ? rétorque-t-il avec cet air faussement innocent qui m'exaspère.

Je le fixe un instant, sans cacher mon agacement.

— Justement, Kyle. Ne gâche pas cette soirée.

Un silence tombe entre nous, seulement troublé par le bruit lointain des rires venant de l'intérieur. Je sonne à nouveau.

— Donc, c'est comme ça que tu me vois ? Un gars qui pourrit les soirées des autres ?

Je ne réponds pas. Mais son ton un peu plus bas trahit qu'il l'a mal pris. Sinon, il n'aurait jamais relevé mes paroles.

Et puis, soyons honnêtes. Kyle a cette manie de jeter de l'huile sur le feu au lieu d'éteindre l'incendie. L'idée qu'il ne puisse pas s'en empêcher m'agace autant qu'elle m'inquiète. Je veux que tout ce passe bien ce soir.

Un bruit métallique attire mon attention.

Je tourne la tête et observe Kyle en train de se passer des menottes sur ses poignets.

Mais qu'est-ce qu'il fait encore...

— Sérieusement ? lançai-je, sidérée.

Il lève les yeux vers moi, totalement impassible.

— Quoi ? Tu m'as bien dit de ne rien faire de stupide. Je prends juste mes précautions pour éviter de "gâcher la soirée", comme tu l'as si gentiment formulé.

— Mais dites-moi que je rêve...

Il hausse les épaules, toujours aussi détaché.

— Le plan, c'est que tu m'as arrêté mais que, par miracle, tu as décidé de faire un détour ici. Je joue simplement mon rôle.

Je pince les lèvres, secouant légèrement la tête.

— Personne ne croira à cette version, soupirai-je, juste au moment où des pas résonnent de l'autre côté de la porte.

— Ferme là et joue le jeu.

La porte s'ouvre enfin et dévoile Irina. Ses cheveux bruns, légèrement tirés en arrière, laissent échapper quelques mèches rebelles. Ses yeux brun foncé s'écarquillent en me voyant, et sa peau mate capte la lumière tamisée du porche comme si elle rayonnait de chaleur.

— MA PUCE !

Avant même que je puisse dire un mot, elle me prend dans ses bras avec une force qui semble contenir des années d'inquiétude et de tendresse. Son parfum familier m'enveloppe, une douce odeur de lavande et de vanille qui me ramène des années en arrière, comme si je n'étais jamais partie.

Lorsqu'elle relâche enfin son étreinte, ses mains viennent se poser sur mes joues.

— Mon petit ange.... Tu n'imagines pas combien je priais pour te revoir à nouveau.

Je tente un sourire, mais les mots restent coincés dans ma gorge. Toute ma détermination à rester stoïque vacille face à sa douceur.

Puis, ses yeux se détournent et glissent vers Kyle, toujours immobile derrière moi. Ses mains quittent doucement mon visage, et son expression chaleureuse se transforme en quelque chose de plus réservé, presque interrogateur.

Kyle, quant à lui, il reste planté là, les mains toujours menottées, son visage impassible. Il ne dit rien, ne bouge pas, et pour une fois, il semble avoir trouvé un rôle qui lui convient parfaitement : celui d'une décoration inerte.

Irina fronce légèrement les sourcils avant de me jeter un regard qui semble poser mille questions à la fois.

— Et... lui ? demande-t-elle, en désignant Kyle d'un mouvement discret du menton.

— C'est Kyle...

— C'est ton petit ami ?

Mon regard se tourne automatiquement vers celui de Kyle qui exprime une grimace face à cette question. À l'unisson, nous lâchons un « non » ferme et catégorique, ce qui arrache un sourire amusé à ma mère adoptive. Elle s'efface pour nous laisser passer.

À peine entrés, l'atmosphère familière de la petite maison me frappe de plein fouet. Les murs sont peints dans des tons chauds, un beige doux agrémenté de cadres en bois où trônent des photos de famille.

— Si ton ami veut retirer ses chaussures, qu'il le fasse. Fais comme chez toi, Kyle. Et surtout, ne me vouvoie pas, murmure Irina avant de s'éclipser dans la cuisine.

Je laisse échapper un léger rire. C'est tellement typique d'Irina d'être trop polie, de toujours vouloir rendre les choses plus faciles pour tout le monde, même pour ceux qui ne le méritent pas forcément.

— Chez moi, répète Kyle en souriant.

— Je t'arrête tout de suite, Kyle. Même avec ton casier judiciaire qui pourrait remplir un livre, Irina te laissera toujours entrer. C'est dans sa nature. Elle a un grand cœur, trop parfois. Et des fois, j'aimerais pouvoir la secouer pour qu'elle arrête d'être aussi gentille.

Il hausse un sourcil, mais son sourire ne s'efface pas.

— Si elle n'était pas aussi ouverte d'esprit, elle ne t'aurait pas adoptée, Tara. N'oublie pas ça.

Je le fixe quelques secondes. C'est vrai, après tout. Irina m'a tendu la main à un moment où personne d'autre ne l'aurait fait. Elle m'a accueillie sans poser de questions, sans jugement, et ce n'était pas pour rien. Elle avait cru en moi, là où tout le monde m'avait abandonnée.

— Tara ?

Je me retourne, et David m'enlace précipitamment.

— Je ne pensais pas que tu allais venir.

— Je voulais vous faire la surprise. Où est Nora ?

— Elle est avec des amies, mais elle ne devrait pas tarder.

Il se détache de moi, mais dès que ses yeux croisent ceux de Kyle, son expression change immédiatement. En un éclair, il me tire derrière lui et sort un pistolet qu'il avait dissimulé sous sa chemise. Kyle, implacable, lève les yeux au ciel, visiblement ennuyer, et exhibe les menottes qui pendent à ses poignets.

— Qu'est-ce qu'il fout ici ? hurle David, en braquant toujours l'arme sur lui.

— Je viens juste souhaiter un joyeux anniversaire à la petite sœur de la Commandante. Je n'ai pas le droit ? répond Kyle.

— Ferme-la !

— Stop ! Je m'interpose brusquement entre les deux hommes. Ne vous battez pas.

— Qu'est-ce qu'il fout ici ?!

Je laisse échapper un soupir, cherchant désespérément une réponse. Mais je ne peux pas lui dire ce que Kyle m'a répété toute la journée, ce serait bien trop difficile à croire.

— C'est... une longue histoire, mais Kyle doit rester en vie, alors baisse ton arme, s'il te plaît.

David me regarde avec un mélange d'incrédulité et de frustration, tandis que Kyle fixe ses menottes. Rien ne va comme prévu.

— S'il te plaît ! Je répète, un peu plus fermement cette fois.

David jette un dernier regard à Kyle, puis, après un long silence, il range finalement son arme.

— J'espère que tu sais ce que tu fais, dit-il en lançant à Kyle un regard empli de méfiance.

Il s'éloigne lentement, mais je sais que la tension ne disparaîtra pas de sitôt. Il restera sur ses gardes.

— J'espère qu'il réagissait pas comme ça quand tu ramenais des hommes à la maison, commente Kyle avec un sourire narquois.

Faites-le taire.

Je me retourne et sans un mot de plus, je commence à le fouiller.

— Je peux savoir ce que tu fous là ?

— Je te fouille, répliquai-je en continuant mon inspection.

— Tu envahis mon espace privé, je n'aime pas ça.

Je trouve une petite lame dans la poche de son pantalon. Un sourire étire mes lèvres sans joie, mais je continue sans m'arrêter là.

— Mais moi j'adore ça, répondis-je en continuant.

Je glisse mes mains plus bas, mes doigts effleurent un métal froid coincé dans son jean. Je me fige un instant. C'est là, sous sa cuisse, une lame cachée. Je m'attarde un peu plus qu'il ne le faudrait, et à cet instant, je sens sa réaction. Il fronce les sourcils.

— Je n'aime pas quand on me touche, alors arrête.

Je relève la tête et le défis.

— Pourquoi ? Tu as peur de perdre le contrôle ? lançai-je sans arrière pensées.

Mes mains se mettent à glisser à un endroit improbable.Mon regard s'assombrit alors que je fais attention à chaque mouvement.

Je trouve finalement quelque chose, une dernière lame. Pas dans son pantalon ni dans son haut, mais cachée dans ses chaussures. Il l'avait dissimulée sous la semelle intérieure, comme si elle était aussi un simple outil. Je la retire lentement avant de l'interroger.

— Mais tu ne peux pas cacher des objets dans ta capuche ou sous ton t-shirt comme tout le monde ?! Toi, tu les planques sous ta semelle ?! lâchai-je, exaspérée, en tenant la lame entre mes doigts.

— Je t'en pose des questions, moi ?

Avant que je ne puisse rétorquer, la voix d'Irina résonne depuis la salle à manger :

— Tara ! Kyle ! C'est prêt !

Kyle se détourne immédiatement, prêt à s'éclipser vers la pièce, mais je l'attrape par le bras. Mon cœur s'accélère malgré moi. L'idée de le laisser dans la même pièce que ma famille me donne une boule au ventre.

— Qu'est-ce que tu fais ? demande-t-il, surpris mais pas agacé. Il se retourne vers moi.

— Je... je... Je cherche mes mots, mais rien ne sort comme prévu. S'il te plaît, Kyle.

Il baisse les yeux sur ma main qui serre son bras, puis la recouvre de la sienne. C'est une chaleur inattendue, presque apaisante. Sa voix se fait plus douce.

— Je ne leur ferai rien, je te le promets, murmure-t-il. Tu les aimes plus que tout, et je ne veux pas être un monstre à tes yeux. Je ne veux plus l'être pour toi.

Ses mots me prennent au dépourvu. Je cherche un mensonge, une trace d'arrogance dans son ton, mais je n'y trouve que de la sincérité.

Mais merde...

C'est ce Kyle qui me fait craqué, c'est ce Kyle qui me fait perdre mes moyens.

C'est lui.

Kayden...

Sa douceur est plus qu'un cadeau et c'est ce qui pourrait me faire perdre tout contrôle de moi-même.

Nous prenons place à table, Kyle et moi. Il ne reste qu'une chaise vide : celle de Nora. Un claquement de porte retentit soudain, suivi du bruit précipité de pas. Nora entre comme une tornade dans la maison, et lorsqu'Irina l'interpelle, elle l'ignore complètement, filant droit vers les escaliers.

— Elle traverse une phase compliquée, explique Irina en mélangeant la salade, d'un ton qui se veut rassurant. Une vraie crise d'adolescence en ce moment.

Je me lève brusquement.

— Je n'ai pas pris six heures de vol pour qu'elle m'ignore.

Je me dirige vers l'escalier et grimpe jusqu'à sa chambre. Arrivée devant la porte, je toque une fois, puis deux. Aucune réponse. Je pousse finalement la porte et entre sans attendre son accord. Elle est là, allongée sur son lit, son dos tourné vers moi.

Je m'approche doucement et m'assois au bord du lit.

— Je n'ai pas faim, dit-elle d'une voix lasse, sans même me regarder.

— Dommage, dis-je, essayant de briser la glace. J'ai vu que maman avait fait des lasagnes... c'est toujours ton plat préféré, non ?

À ces mots, elle se retourne brusquement et me saute dans les bras.

— TU ES VENUE !

Je souris et la serre en retour.

— Toujours. Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tu ne veux pas descendre manger ?

Elle baisse la tête, hésitant un instant avant de répondre :

— J'ai pas envie... J'en ai marre du lycée, des gens là-bas, des profs, de mes camarades... J'en ai marre d'être nulle partout, dans chaque cours. J'en ai marre d'aller en classe et de me sentir comme une idiote qui ne comprend rien, alors que pour les autres, tout a l'air si facile.

Je sens sa frustration à travers ses mots et à quel point ça lui pèse.

— Tu en as parlé à maman ?

— Oui. Elle m'a dit de m'accrocher, de ne pas lâcher. Mais c'est facile à dire, ça. Toi, tu étais bonne partout.

Je pose doucement ma main sur la sienne.

— Nora, écoute-moi. Je n'étais pas bonne partout, loin de là. Et au lycée, crois-moi, j'étais tout sauf un modèle. Ne te compare pas aux autres. Ta vie, c'est à toi de la vivre, à ton rythme. Continue à persévérer, c'est comme ça qu'on apprend et qu'on progresse. Et tu sais quoi ? Un jour, tu te rendras compte que tu es meilleure que tu ne le crois... même si, pour moi, tu l'es déjà.

Elle hoche la tête et reste silencieuse. Doucement, nous descendons vers les autres. Je m'installe à ma place, à côté de Kyle qui fixe le plat d'une manière qui témoigne clairement qu'il n'a pas d'appétit.

Comme toujours...

— Et voilà mon autre ange, murmure David en regardant Nora s'installer.

Elle lui sourit en retour.

— Bonne appétit ! s'exclame Irina.

Ils attaquent tous leurs assiettes avec hâte, tandis que la mienne reste quasiment intacte. Kyle le remarque, bien sûr, car je sens son regard insistant sur moi. Ignorant cette attention, je joue distraitement avec ma fourchette jusqu'à ce qu'un bruit métallique attire mon attention.

Je me tourne pour voir Kyle qui est en train de retirer ses menottes d'une manière si... inhabituelle. Il a déboité son pouce, comme si c'était une routine parfaitement normale pour lui, ce qui permet à sa main de glisser facilement hors du cercle métallique.

Son visage reste neutre.

David, de son côté, reste figé, sa fourchette suspendue en l'air, bouche bée. Irina le fixe avec un mélange de stupéfaction et d'incrédulité.

Oh Kyle pitié...

— Ça me dérangeait pour manger, explique-t-il d'un ton plat, comme si son comportement était parfaitement rationnel.

Le silence qui s'installe est presque palpable. Tous les regards sont rivés sur lui.

Bon... Tu te sens bien à New York ? me demande Irina.

— Ça va. Ce n'est pas exactement une ville paisible, mais j'ai réussi à trouver une certaine forme de réconfort.

Et Oliver ? Il est indulgent avec toi au travail, j'espère ? demande David avec une pointe d'inquiétude.

Oliver est comme un frère. Même si ses choix pour la ville sont parfois... discutables, être maire lui réussit.

Sauf quand je sais qu'il a livré mes informations personnelles à Kyle.

Et Maddison ? Elle s'en sort avec ses études de médecine ? relance Irina, toujours soucieuse.

C'est dur pour elle, mais elle tient bon. C'est son rêve d'aider les gens qui n'ont pas les moyens de se payer des soins.

Un léger gloussement s'échappe de Kyle, attirant aussitôt l'attention de David.

Un problème ? rugit ce dernier, son regard se durcissant instantanément.

Non, aucun, réplique Kyle d'un ton égal.

Tu n'as rien mangé, Kyle. Tu n'as pas faim ? s'inquiète Irina d'un ton bienveillant qui irrite David.

Kyle reste silencieux, cherchant manifestement une réponse adéquate. Je décide de prendre les devants.

Il est... compliqué avec la nourriture. Il a souvent du mal à manger, expliquai-je rapidement.

David fronce les sourcils et me fixe avec insistance.

Et comment tu sais ça ?

Et merde...

— J'ai appris à le cerner... en enquêtant sur lui, balbutiai-je, espérant que cela suffise.

David hoche la tête, mais je vois bien qu'il reste sceptique.

Et c'est ton mec ? intervient Nora, coupant son morceau de lasagne sans lever les yeux.

Non, non, pas du tout ! C'est... une connaissance.

Expliquer à Nora qu'elle partage son dîner avec un mercenaire mentalement instable ne semble pas être la meilleure approche.

Je sens soudain un coup léger contre mon pied. Je jette un regard furtif à Kyle, qui, l'air de rien, continue de jouer avec sa fourchette.

Il le fait exprès. Je le sais.

— Ah, d'accord... alors il a une copine, lui ? demande innocemment Nora.

C'est quoi, ces questions, Nora ?

Je tourne la tête vers Kyle, qui répond avec un sourire à peine perceptible :

La vie à deux n'est pas une forme d'épanouissement, selon moi.

— Oh ! Tu n'as pas de petite copine ? s'étonne Irina en posant doucement son verre d'eau sur la table. Tu es plutôt un bel homme. Je suis sûr que tu corresponds parfaitement au type de Tara.

Pardon ?

David pose brutalement son verre contre la table.

Je ne suis jamais tombé amoureux, déclare-t-il calmement, mais son regard effleure le mien. Même si j'ai déjà eu des relations.

Kyle a eu des relations ?

Tara non plus, intervient ma mère. Même si elle a eu des relations dans le passé, ça n'a jamais duré.

Merci Irina pour l'analyse gratuite de ma vie sentimentale. Kyle en profite, évidemment.

— C'est vrai, Tara ? Tu n'as jamais trouvé l'homme parfait pour toi ? murmure-t-il comme s'il n'était pas au courant.

Je vais le tuer.

Peut-être que je préfère rester seule plutôt que de supporter quelqu'un d'insupportable, rétorquai-je en lui lançant un regard acéré.

Sous la table, son pied effleure le mien encore plus intensément.

Je lui rends la pareille, mais il pousse le jeu plus loin. Son pied remonte lentement le long de ma jambe. Le défi est lancé, et je n'ai pas l'intention de le laisser gagner.

Je m'accoude à la table et fais mine de m'intéresser à la conversation de David. Délibérément, je dégage mes cheveux d'un geste nonchalant, révélant un peu plus ma clavicule et le haut de ma poitrine.

Tu sais, Tara, tu pourrais aussi penser à prendre un peu de temps pour toi, conseille David avec sérieux. Ça fait combien de temps que tu n'as pas pris de vraies vacances ?

Trop longtemps, dis-je en jouant avec une mèche de cheveux, feignant l'indifférence.

Sous la table, je fais glisser ma main sur la cuisse de Kyle tout doucement.

Kyle, tu voyages beaucoup, toi ? demande Irina en coupant une nouvelle bouchée de lasagne.

Je dirais que je mène une vie... mouvementé, répond-il calmement, mais je sens ses muscles se contracter légèrement sous ma main.

Kyle reprend rapidement l'avantage. Sa main vient se poser sur la mienne, douce mais ferme, comme pour la guider là où il le souhaite. Avec une subtile pression de sa cuisse, il force ma main à remonter un peu plus haut. L'audace de son geste m'arrache une bouffée de chaleur qui colore mes joues, mais je m'efforce de conserver mon sérieux en poursuivant la conversation comme si de rien n'était.

Je remarque cependant un changement chez lui. Sa respiration, habituellement maîtrisée, s'accélère légèrement au fur et à mesure que ma main s'approche.

De son autre main, il dissimule à peine sa bouche, feignant une réflexion ou une distraction pour ne pas éveiller les soupçons.

— Alors, Tara ? intervient soudain Irina, me ramenant à la réalité. Tu ne dis plus rien ?

Je relève la tête et force un sourire.

Oh, pardon, j'étais distraite. Tu disais ?

— Je disais que tu devrais peut-être penser à rester plus souvent ici. La maison te manque sûrement, non ?

Kyle étouffe un léger ricanement, audible seulement pour moi. Je lui lance un regard noir et reprend le contrôle de ma main tout en caressant de plus en plus haut sa cuisse. Sa respiration devient encore plus irrégulière.

Tu pousses la chose un petit peu trop loin la, me chuchote-t-il.
J'adore aller dans l'extrême Kyle.

Je laisse mes doigts remonter juste assez haut pour qu'il pense avoir gagné... puis je les retire brusquement pour le frustré.

Son sourire s'efface brièvement.

Quelque chose ne va pas, Kyle ? demandé-je innocemment.

Il se redresse légèrement.

— Tout va pour le mieux.

__________________

Et voilà le chapitre 39 !

Préparez vous mentalement pour le suivant, il est incroyable !! (Comme tous les autres chapitres de cette magnifique histoire 🤭)

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