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CHAPITRE 37 : FÊTE SCANDALEUSE

GUYSS BIENTOT LES 10K DE LECTURES ?

MERCI INFINIMENT !

Merci de voter pour aider au maximum cette histoire qui me tient à coeur ! 🤍

Bonne lectuuuuuuuure

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T H E R A S Y A

18 H 30
MAISON

Cela fait bien vingt minutes que je tourne en rond, à fouiller mon placard à la recherche de la tenue parfaite pour ce soir. Mourir, d'accord, mais pas sans être un minimum apprêtée. C'est peut-être futile, mais ça compte. Pendant ce temps, Kyle s'est enfermé dans sa chambre depuis hier. Pas un signe de vie de sa part aujourd'hui.

Je finis par attraper une robe de soirée que je dépose sur le lit. À peine ai-je le temps de me retourner qu'un bruit sec me fait sursauter. La porte s'ouvre brusquement, claquant contre le mur.

— Comment on peut penser à laver ma chemise blanche avec le t-shirt rouge d'Eden ? s'exclame Maddy d'un ton sec en s'approchant vers moi.

Je lève un sourcil.

Ça l'a teint ? demandai-je alors que je connais déjà la réponse.

Bien sûr que ça l'a teint ! réplique-t-elle, agitant les bras comme si elle voulait frapper quelque chose. J'ai envie de serrer la gorge d'Eden entre mes mains... Et celle de Harvey aussi, tant qu'à faire. Je crois que ce sont les hormones.

Elle s'écroule sur le lit d'un geste dramatique. Je me dépêche de retirer ma robe pour éviter qu'elle ne la froisse avec son agitation.

— Ton bébé te donne des envies de meurtre, dis-je d'un ton pensif.

Elle ne rit pas, son visage s'assombrit légèrement.

En parlant de bébé... commence-t-elle d'une voix plus basse.

Je relève la tête, intriguée par ce changement soudain de ton. Je tourne mon regard vers elle. Elle évite le mien et je peux voir ses doigts qui s'entrelacent nerveusement sur son ventre.

Ça va être dur de le cacher aux garçons ici, murmure-t-elle enfin.

Je baisse les yeux un instant, comprenant le poids qu'elle porte sur ses épaules. La peur, le doute, l'incertitude.

— Oui, ça va être difficile, admis-je doucement en posant un genou sur le lit pour être à sa hauteur. Mais plus vite j'en finirai avec tout ça, plus vite tu seras libre, et tu pourras enfin te concentrer sur toi et ton bébé.

Je tends la main et la pose délicatement sur les siennes.

— Je te promets de faire tout mon possible pour que tu puisses vivre en paix avec ton enfant.

Elle hoche la tête sans un mot, mais ses yeux brillent légèrement, comme si elle allait pleurer.

Et pour ce qui est du père... lance-t-elle.

Je remarque soudain que ses mains commencent à trembler. Une pointe d'inquiétude s'installe en moi, mais je garde le silence et la laisse continuer.

Je... Je sais que tu ne l'apprécies pas du tout, Tara, mais... il faudra l'accepter.

Mon cœur se serre instantanément, et je comprends où elle veut en venir.

— C'est lui ? dis-je d'une voix lourde. C'est Jeremy ?

Ses yeux tombent sur ses jambes, incapables de soutenir mon regard. Puis, lentement, elle relève la tête et la hoche doucement pour confirmer.

Ma colère monte, et une chaleur désagréable envahit ma poitrine. Des souvenirs me reviennent brutalement : cette nuit, quand je les ai surpris ensemble dans mon lit, et toutes les fois où Maddy agissait étrangement.

Une bouffée de culpabilité m'envahit. Encore une chose que je ne me pardonnerai jamais.

J'avais été tellement absorbée par mes propres problèmes que je n'avais pas vu ce qui se passait sous mes yeux. Je n'avais pas compris qu'elle était sous son emprise.

Quand on sera libre, il faudra que je le lui dise, déclara-t-elle.

— Et tu penses qu'il va réagir comment ? demandai-je.

C'est son enfant... répondit-elle doucement, presque dans un murmure.

Je serre les poings.

Oui, mais... tu étais au moins consciente ? lançai-je abruptement. Est-ce que tu étais d'accord ? C'est ce que tu voulais ? Être enceinte ? Maddy...tu devrais porter plainte...

Elle détourne à nouveau les yeux, incapable de répondre immédiatement. Son silence me glace. Une rage sourde monte en moi, non pas contre elle, mais contre lui. Contre Jeremy.

Elle mérite mieux. Tellement mieux.

Mais je sais à quel point il est difficile pour elle d'ouvrir les yeux. L'amour rend réellement aveugle. On est tellement absorbé par cette personne qu'on oublie tout ce qu'elle a pu faire de mal. On se raccroche désespérément à quelques instants de bonheur, même si les mauvaises choses dépassent largement les bonnes.

Je crois que c'est pour cette raison que je ne m'attends pas à avoir une véritable relation avec un homme. Pas parce que je n'en ai pas envie, mais parce que j'ai appris à me protéger.

Bien sûr, j'ai eu des relations dans mon passé. Mais en grandissant, on finit par comprendre certaines choses. L'amour, c'est prendre un risque, et parfois, ce risque est trop lourd à porter. Alors on préfère s'éloigner, rester en sécurité dans sa solitude. Ce n'est pas un choix par défaut, c'est une manière de se préserver.

Peut-être que c'est ça, grandir : apprendre à aimer autrement, ou à ne pas aimer du tout, pour ne plus souffrir.

Au même moment où elle allait répondre, Eden entre dans notre chambre, l'air désolé.

— Excusez-moi, les filles, d'avoir écouté votre conversation mais...

Maddy et moi échangeons un regard paniqué, surprises et priant qu'il n'ait pas tout entendu. Mais vu son expression, il est clair que c'est le cas. Elle se lève et s'approche de lui en urgence.

— S'il te plaît, Eden, ne dis rien. Ne dis surtout rien à Kyle... Je t'en supplie, paniqua-t-elle.

Il secoue la tête avec un léger sourire pour la rassurer.

— Je ne vois pas en quoi ça le regarde, lui. Je ne dirai rien. Mais... n'oublie pas que tu n'es pas seule, et que si tu as besoin de quoi que ce soit, Tara et moi sommes là, et même Harvey. Même s'il a le caractère d'un chien enragé par moment, murmure-t-il doucement en posant sa main sur son épaule.

Elle rigole doucement. Je les rejoins et serre ma main autour de celle de Maddy, comme pour la soutenir.

— Je ne veux pas gâcher la chance d'avoir cet enfant, même si vous n'appréciez pas de qui il vient..., murmure-t-elle d'une voix faible.

Comment elle peut le défendre...

Qu'est-ce-qu'il lui a fait pour qu'il l'aveugle autant...

Les traits d'Eden se crispent légèrement, malgré ses efforts pour le cacher derrière un sourire. Mais ça ne marche pas avec moi. Je connais Eden. Je sais qu'il tient à Maddy, aussi fort que moi, peut-être même plus. Leur complicité a grandi ces derniers temps.

Et si Jeremy et lui se retrouvent dans la même pièce un jour, je crains que ça ne finisse en bain de sang.

— Mais si Kyle l'apprend, poursuit-elle d'une voix tremblante, il va me tuer... moi et le bébé et je...

— Kyle n'est pas un monstre, coupe Eden avec fermeté. Jamais il ne ferait ça, surtout pas à un enfant et à sa mère.

Son regard passe lentement de Maddy à moi, avec une telle insistance comme s'il essayait de me transmettre un message.

Je soutiens son regard sans broncher, mais quelque chose dans ses paroles me laisse un goût amer. Ce n'est pas que je doute de Kyle, mais ses réactions sont imprévisibles, surtout lorsque quelque chose le dépasse.

Mais ce n'est qu'un enfant privé de sa liberté. Comme m'avait dit Hazel lors du cambriolage à Time Square : « On ne peut pas reprocher à quelqu'un de ne pas savoir ce qu'il n'a jamais appris à reconnaître. »

Et Kyle n'est pas un monstre, il est juste piégé dans un cercle vicieux qui l'a condamné. Et même s'il n'arrive pas souvent à faire la distinction entre le bien et le mal, je sais que s'en prendre à une femme enceinte restera gravé dans sa mémoire à tout jamais.

J'ai appris à le cerner.

Cet homme sait avoir du regret, sait culpabiliser, mais n'a jamais appris à gérer ses émotions.

— Eden a raison, dis-je finalement en tentant d'apaiser Maddy. Kyle ne ferait jamais de mal à un enfant. Il ne devrait pas nous inquiéter. Mais de ce qui est de John ou de...

Je m'interromps, sentant un nœud se former dans ma gorge. Redire son prénom me donnera toujours la nausée.

— De qui tu parles ? interroge Eden.

Je prends une profonde inspiration mais mes mains se crispent. Ce souvenir me hante encore, mais personne n'a besoin de savoir les détails.

— De Rhys, finis-je par lâcher. Il serait capable de faire n'importe quoi.

Eden croise les bras.

— Rhys est un enfant abandonné que John a recueilli, explique-t-il calmement. Il est asservi à lui. Si John lui donne l'ordre de vous exécuter, même en sachant que cela déclencherait une guerre avec Kyle, il le fera sans hésiter. Vous devez rester sur vos gardes.

Maddy et moi acquiesçons silencieusement. Eden finit par nous laisser seules, et nous nous mettons à nous préparer, chacune plongée dans ses pensées.

J'enfile cette robe de soirée noire en dentelle, son décolleté plongeant me donne une sacrée touche d'audace. J'enfile mes escarpins vernis noirs et lisse une dernière fois mes cheveux. Je choisis avec soin mes accessoires : des bagues discrètes, quelques bracelets en diamants, et le collier de ma mère.

— WOW ! Alors là ! Tu es encore plus belle que lors du bal de fin d'année au lycée, s'exclame Maddy derrière moi.

Je me retourne pour découvrir qu'elle porte une magnifique robe longue beige qui met en valeur ses courbes, particulièrement sa poitrine.

— Tu t'es vue ? Cette robe te va incroyablement bien ! lançai-je en la détaillant. Je suis sûre qu'Eden ne va pas te lâcher des yeux.

Elle se fige un instant, ses yeux s'écarquillant comme si j'avais dit une connerie.

— Eden ? Pourquoi tu penses à lui ?

Je hausse un sourcil. Elle le fait exprès ?

— J'ai bien vu que vous vous êtes rapprochés ces derniers temps, Maddy. Ne me prends pas pour une idiote.

— C'est peut-être tes yeux qui te jouent des tours.

— Ça doit être ça, répondis-je avec un sourire en coin. Mais en attendant, c'est lui qui a dit qu'il serait toujours là pour toi.

— Parce qu'il est gentil, c'est tout.

— Maddy ? Si tu n'es pas capable de voir qu'il y a quelque chose entre vous, mets tes lunettes ou change au moins les verres. Ou mieux, achète-toi des loupes.

Elle attrape un coussin et me le lance, mais je l'esquive de justesse avant d'éclater de rire. Il s'en est fallu de peu pour que mon rouge à lèvres ne s'efface.

— Il n'y a rien entre nous. Je l'aime bien, c'est vrai, surtout quand on se met à parler espagnol et que toi et Harvey ne comprenez rien, glousse-t-elle, visiblement fière d'elle.

— Je suis sûre que vous nous insultez devant nous.

— Eden insulte Harvey, ça oui ! D'ailleurs, je ne t'ai pas raconté, mais quand toi et Kyle étiez à Paris, j'ai vu Harvey recevoir un message. Et, puisque je suis la plus grande commère au monde, je me devais de le lire !

— Et alors ? T'es tombée sur quoi ? Un nude ? plaisantai-je avec un sourire en coin.

— Non ! Mais ta copine Fallon semble avoir un faible pour les hommes qui ont fait de la prison, d'après ce que j'ai pu lire.

Ma mâchoire s'ouvre en grand. Je suis abasourdie.

Cette conversation est si banale, mais est si apaisante. C'est ça qu'il nous faut, de la paix.

Je veux tout savoir. Fallon, mon amie d'enfance et Harvey ?

— ANNNHHH ! Ils se sont dit quoi ?! m'exclamai-je, m'affalant sur le lit pour mieux écouter.

Je n'aurais jamais imaginé Fallon avec Harvey. La dernière fois que je l'ai vue, c'était au Red Club, et elle était très proche d'une femme, énormément proche. Est-ce qu'elle aime les deux genres ?

— Enfin je vous retrouve ! s'exclame Harvey en entrant dans la chambre. Ça fait 10 minutes que je ne fais que de vous appelés.

Pourquoi quand on parle du loup, il apparait toujours quand il ne faut pas ?

Je jette un coup d'œil à Maddy, qui fait de même. Nos regards se croisent, et on lutte pour ne pas éclater de rire, sachant pertinemment que notre conversation portait sur lui il y a à peine une minute.

— J'ai un truc entre les dents, ou quoi ? demande-t-il en plissant les yeux pour essayer de comprendre notre attitude.

— Non, non, tout va bien. On arrive, répond Maddy en se levant rapidement.

Je me mords l'intérieur de la joue pour rester impassible, mais l'envie de plaisanter me démange.

Je n'ai jamais vraiment réussi à cerner Harvey, pour être honnête. Lui aussi joue les discrets, et son masque est presque impénétrable. Tout ce que je sais de lui se résume à sa relation avec sa soeur, Flore, et la raison pour laquelle il a fini en prison.

Mais plus le temps de se poser des questions.

*********

Nous sommes tous les quatre dans le fourgon, en route vers la fête. Eden m'a précisé que Kyle arriverait plus tard avec sa propre voiture. Je ne comprends toujours pas pourquoi il se cache.

Lorsque nous descendons devant un immense manoir illuminé, Harvey me tend un masque en dentelle noire, parfaitement assorti à ma robe. J'hésite un instant avant de l'attraper et de le poser sur mon visage.

Bras-dessus, bras-dessous, Harvey m'entraîne vers l'entrée principale, tandis que Maddy et Eden nous suivent de près. Nous arrivons devant une double porte imposante, fermée. Un homme en costume impeccable, tenant une liste , sans doute celle des invités, dans ses mains.

— Harvey Clifford et Eden Vandall.

C'est nous, répond Harvey d'un ton assuré.

L'homme hoche la tête, ses yeux glissent à nouveau sur le papier.

Maddison Fernandez.

Puis il lève les yeux vers moi.

Et vous ? Qui êtes-vous ?

Je plisse légèrement les yeux, surprise. Comment ça, "qui je suis" ? Je n'ai peut-être pas le profil de Rihanna, mais avec tout ce que John a fait pour me haïr, je devrais être connue par ses hommes.

— Tara West, répondis-je calmement.

Il fronce les sourcils et jette un regard rapide à sa liste.

— Je n'ai pas ce nom sur ma liste.

— Comment ça tu ne vois pas Tara West ? intervient Harvey. Revérifie ta liste.

Il n'y a pas de Tara West, insiste-t-il. Mais il y a une... Therasya Petrova.

Un léger frisson me parcourt.

C'est moi, dis-je en haussant un sourcil. Je porte deux noms différents.

L'homme me fixe un moment, l'air sceptique, mais quand il croise les regards d'Eden et Harvey, il finit par céder. Sans dire un mot de plus, il hoche la tête et nous ouvre finalement les grandes portes.

En entrant, la salle me rappelle un peu celle du Cercle : une ambiance luxueuse et presque étouffante. Une scène trône au centre de la pièce, et tout le monde joue le jeu avec leurs masques en dentelle pour cacher leurs visages.

Mais mon esprit est ailleurs, je ne cesse de me demander quand est-ce que Kyle va venir.

Je prends une coupe de champagne en essayant de me frayer un chemin à travers cette foule oppressante. Mon regard s'arrête sur un détail frappant : ils portent tous un tatouage. Un nœud de huit formé par un serpent, niché sur leurs cous.

La marque du Cercle.

Une voix grave et autoritaire brise soudain l'atmosphère festive. Mon attention se tourne instinctivement vers la balustrade. John y est avec son neveux, Jared.

— Bonsoir à tous et bienvenue. J'espère que vous appréciez la soirée, annonce-t-il avec un sourire froid.

Un autre homme s'avance à la rambarde. C'est compliqué de deviner qui se cache derrière ce masque, mais cette mâchoire, cette bouche... Mon cœur s'emballe. On dirait Kyle.

Cet homme ne quitte pas mes yeux. Ce regard me fait perdre pied.

— Profitez bien. Nous allons bientôt commencer, conclut John avant que la foule ne l'applaudisse avec enthousiasme.

Je détourne enfin les yeux.

— Dites-moi, c'est quand que John va mourir d'un cancer ? Il a trop vécu ce connard, crache Harvey en expirant une bouffée de fumée.

Charmant.

— Dommage que ce n'est pas une fourmi, je l'aurai écrasé, intervient Eden.

Je termine d'un trait ma coupe de champagne. Mais mon regard est comme attiré et revient à se poser sur cet homme près de John. À cet instant, sa tête se tourne légèrement, et il regarde dans ma direction.

Je le sais. C'est toi, Kyle.

Je veux que ce soit toi qui me regarde.

— Je reviens, dis-je avant de m'éclipser.

Je pose ma coupe vide sur un plateau et continue d'avancer. Mais à peine ai-je fait quelques pas qu'une main attrape fermement mon poignet. Je me retourne immédiatement.

Cet homme masqué me retient.

— Kyle ?

Il étire un sourire.

— Commandante ?

C'est bien lui.

D'un geste inattendu, il me tend la main et me chuchote dans les oreilles :

On ne peut pas juste discuter comme ça. Danse avec moi.

Je reste figée, hésitant un instant. Finalement, ma main se pose sur la sienne, et il m'entraîne doucement au centre de la piste parmi les autres. Sa main libre glisse lentement autour de ma taille, rapprochant mon corps du sien, tandis que l'autre entrelace mes doigts avec délicatesse.

Je le laisse faire, bien que je suis toujours surprise par cette initiative. Nous commençons à danser une valse.

— Ou est-ce que tu étais passer, chuchotai-je dans son oreille.

—Je réglais des affaires, pourquoi ? Je t'ai manqué ? me murmure-t-il dans la mienne avant de me faire tourner pour me recoller à lui.

— Dans tes rêves.

— Tu as l'air timide ce soir.

— Je ne suis pas timide.

— Ah bon ? Tu trembles quand je te touche.

Il me refait tourné avant de coller mon dos à son torse.

— Je te l'ai déjà dit Kyle, tu ne me fais aucun effet, dis-je en suivant la danse.

Son parfum commence à envahir mes sens.

Ah vraiment ? souffle-t-il en approchant ses lèvres de mon oreille. Alors pourquoi tu te crispes comme ça ?

Il pose doucement ses mains sur mes hanches et me guide avec une parfaite aisance. Mon dos reste collé contre son torse, et je sens chaque mouvement de sa respiration.

— C'est peut-être juste l'envie de te frapper.

Menteuse.

— Ou que tu veux autre chose, lance-t-il.

Je pivote légèrement pour lui jeter un regard.

— N'essaye pas de jouer avec moi, Volkov. Tu sais que je ne tombe pas dans tes petits pièges.

Et pourtant, rétorque-t-il avec un sourire en coin. Je vois dans tes yeux que tu es déjà tombée, Tara.

Il me fait tourner à nouveau, me ramenant face à lui cette fois. Son regard se plante dans le mien.

Mais je pourrais te faire tomber encore plus bas, poursuit-il.

— Essaie, mais tu perds ton temps.

Son rictus mauvais ne cesse de s'étirer. Il approche dangereusement sa bouche de mon oreille, assez pour que j'entends chaque son provenant de lui.

C'est repartie pour un tour.

— Je pourrai aussi te coincer contre ses quatre murs...t'embrasser de partout...jusqu'à recouvrir tout ton corps... et....

Mes joues chauffent directement en entendant sa provocation.

— Kyle, arrête.

Ses mots commencent réellement à me mettre dans tous mes états. Il me rapproche encore plus de lui. Les battements de mon coeur semblent si fort qu'il pourrait les entendre.

Il ne va jamais s'arrêter.

— Et je pourrai écouter ta jolie bouche me supplier de continuer...

Je recule ma tête et soutiens son regard mais ma respiration trahit ma résistance. Son sourire au coin me déstabilise. Sa main glisse doucement sur mon dos et un frisson me parcourt.

— Je t'arracherai cette robe... et continuerai de te rendre aussi folle de moi pendant que toutes les personnes à côté, nous envie et s'imaginent à notre place.

— Kyle...

— Tu vois, comme quoi, j'ai de l'effet sur toi.

L'air devient subitement brûlante mais je tente de rester impassible. Encore un mot qu'il sort de sa bouche et c'est moi qui va finir par lui arracher son costume. Il me tire encore plus près de lui au point que nos lèvres se frôlent.

— Même sous un masque, tu restes affreusement belle, dit-il simplement avant de me faire basculer en arrière tout en me maintenant.

Si je l'embrasse, je serai vraiment la reine des imbéciles. Mes yeux sont hypnotisés par ses lèvres. C'est comme si elles m'appelaient pour que je tente de faire ce qui me parait interdit.

On l'a fait trois fois, mais la quatrième risquerait de tout empirer.

Enfin, la musique s'arrête et Kyle me relève avant de se détacher de moi.

— Elle était sympa cette danse, non ?

— Elle était assez amer, rétorquai-je en soutenant son sourire.

Il laisse échapper un gloussement avant de me répondre :

— En parlant de chose amer, suis-moi et ne pose pas de question.

Il avance avant même que j'ai le temps de reprendre mes esprits. Je soupire et le rejoins alors qu'il pousse une porte discrète qui donne sur une grande cuisine. Les plans de travail brillent sous les lumières.

Il ferme la porte derrière nous d'un geste sec et se tourne ensuite vers moi. Il sort un petit échantillon de sa poche qui contient un liquide étrange, et le fait tourner entre ses doigts.

C'est quoi, ça ? demandai-je, en le fixant d'un regard dur.

Un petit test, répond-il calmement, presque comme si de rien n'était.

— Kyle, je te l'ai déjà dit. Je ne suis pas ton cobaye, lâchai-je, avant de tourner les talons pour me diriger vers la porte.

Il attrape mon bras avec fermeté, sans me faire mal.

— Je sais, mais je te promet qu'il n'y a pas de mauvaise intention Tara. Il faut que tu le boives.

Je le dévisage automatiquement.

— Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je en penchant légèrement la tête pour l'observer de plus près.

Je ne peux rien te dire pour le moment, souffle-t-il en relâchant mon bras. Mais je te demande de me faire confiance. Cette fois. S'il te plaît.

La façon dont il dit ça me perturbe, mais je ne riposte pas. Son sérieux et sa légère nervosité m'intriguent.

Il me tend l'échantillon, et après une seconde d'hésitation, je l'attrape. J'ouvre le bouchon et scrute le liquide avec une grimace.

Dans quel foutu bourbier je me suis encore mise ?

D'un coup sec, je l'avale. L'envie de vomir monte immédiatement. Ce goût est atroce. Kyle, je te déteste de tout mon cœur.

— Tu me remercieras, lâche-t-il avec un demi-sourire.

Est-ce qu'un jour, cet homme arrêtera de jouer les mystérieux ? Parce que franchement, s'il participait à Secret Story, il décrocherait la finale sans même forcer.

La voix de John résonne depuis la salle principale, nous appelant. Je jette un regard à Kyle, peu rassurée. Il m'adresse un hochement de tête, un de ces gestes qui semble dire "vas-y, tout ira bien". Pas convaincue, je sors et découvre John, debout sur la scène, en train de faire rire ses invités avec ses anecdotes débiles.

Je rejoins les autres, m'asseyant à côté de Maddison. Kyle nous rejoint à son tour, mais je sens que quelque chose cloche.

Ah... La voilà ! déclare John d'une voix forte, attirant tous les regards sur moi. Voyez-vous, je nous ai ramené une espèce rare, quelqu'un qui saura nous divertir.

Il me fixe avec insistance et un sourire moqueur aux lèvres.

— Mesdames et messieurs, veuillez applaudir Therasya Petrova, celle qui est la recherche de notre statue.

Les applaudissements éclatent dans la pièce, et je sens la colère monter en moi. Je le fixe, le regard dur.

Mon instinct me pousse à me retourner vers Kyle, cherchant des réponses. Il hoche la tête, comme pour m'encourager à avancer. À contre-cœur, je me lève, mes jambes lourdes de stress, et marche jusqu'à la scène. Tous les regards sont braqués sur moi, chacun pesant un peu plus sur mes épaules.

Je finis par m'arrêter à la même hauteur que John.

Alors ? Où est-ce que tu en es ? me demande-t-il d'une voix forte.

On ne l'a pas trouvée, répliquai-je en soutenant son regard.

Mensonge.

C'est la vérité.

Je lutte pour rester calme, même si tout en moi hurle de répliquer plus violemment. John émet un rire glacial, presque sadique, avant de reprendre, avec mépris :

Bien sûr, et tu crois que je vais gober ça, espèce de sale gamine !

Si tu la veux tellement, ta statue, va la chercher toi-même.

Un silence lourd s'abat sur la pièce. Chaque invité semble retenir son souffle. J'ai osé provoquer John, et je sais que les choses vont dégénérer.

Je pense que tu ne te rends pas compte à qui tu parles, siffle-t-il entre ses dents.

Elle dit la vérité, intervient Kyle depuis l'autre bout de la salle. On ne l'a pas trouvée.

John pivote brusquement, fusillant Kyle du regard.

Et vous pensez vraiment que je vais vous croire ? Après tout le temps qu'elle a passé chez toi ? rugit-il.

Son attention revient sur moi.

— Je devrai te tuer tout de suite mais je veux m'amuser un petit peu.

Mon cœur manque un battement, mais je ne cille pas. Pas question de lui montrer une once de faiblesse.

Il se tourne vers le public, les bras ouverts, comme un maître de cérémonie morbide.

— Vous voyez cette femme ? Comme je vous l'ai dit, elle est à moitié humaine. Une créature du diable qui mérite de brûler. Elle n'est pas comme nous, elle n'est pas normale, et je vais vous le prouver.

Avant que je ne puisse réagir, sa main s'abat sur mon poignet. Il arrache brutalement le bracelet qui contenait la pierre que Kyle m'avait donnée pour maîtriser mes dons. Sa poigne glisse alors jusqu'à ma mâchoire, qu'il empoigne fermement, forçant mon visage vers le haut.

D'un geste sec, il retire mon masque.

La panique gronde en moi, mais je tente de la refouler. Pourtant, c'est trop tard. Mes instincts me trahissent, et mes yeux prennent cette teinte émeraude que je tente désespérément de cacher.

John ne bronche même pas. Pire encore, il affiche un sourire narquois qui montre qu'il savoure ma faiblesse. Mais une chose cloche, si quelqu'un entre en contact avec mes yeux verts, sa peau change de couleur, comme s'il était malade. Sauf qu'avec John, rien ne ce passe.

— Tu ne peux pas me tuer avec ton venin, Therasya. Je suis immunisé, déclare-t-il.

Comment est-ce possible ?

Sa main continue de me broyer la mâchoire. Instinctivement, mes ongles s'enfoncent dans la chair de son poignet. Il tourne mon visage vers le public et continue :

— La schizophrénie... C'est une maladie mentale bien complexe, non ? Tu vois et entends des choses que les autres ne voient et n'entendent pas... Pour toi, nous sommes réels ou irréels ?

Je soutiens son regard, le visage fermé, bien que mes poings se serrent. Il essaie de m'atteindre, de me faire douter, de me faire passer pour folle.

Tu n'as rien à dire ? poursuit-il, son sourire s'agrandissant. Ce silence, est-ce parce que tu entends quelqu'un d'autre dans ta tête, en ce moment même ? Une petite voix qui te souffle des choses à l'oreille ? Dis-moi, c'est quoi cette voix, hein ? Un ami imaginaire ?

Ma mâchoire se serre, mais je reste immobile.

Oh, mais tu as toujours été un peu spéciale, pas vrai ? La fille maudite, la gamine que tout le monde regarde de travers. "Elle est bizarre", qu'ils disent. "Elle est dangereuse", qu'ils murmurent. Avoue, ça te hante, pas vrai ?

Tais-toi, murmurai-je entre mes dents.

Il rit.

La vérité, c'est que tu n'es rien de plus qu'une erreur. Un cauchemar ambulant que personne n'a jamais voulu. Et tu sais quoi ? Même ceux qui prétendent être de ton côté... eux aussi te fuient.

J'avale difficilement ma salive et évite par dessus tout le regard du public. Ma tête se baisse car je sens une légère vérité dans ce qu'il vient de dire.

Tu as besoin de ça pour retrouver tes esprits, non ?

Il tient la boîte de mes gélules entre ses doigts qui me permettent d'apaiser mes hallucinations. Il me les a volés.

Puis, d'un geste brusque, il la jette au sol. Les gélules s'éparpillent partout et roulent sur le sol sous les yeux des spectateurs.

Son rire froid ainsi que celui du public résonnent dans toute la salle.

Je reste figée un instant, le regard fixé sur les petites capsules éparpillées. Mon cœur s'emballe, l'angoisse me serre la gorge. Puis je m'effondre à genoux, mes mains tremblantes s'empressant de ramasser les gélules. Mais mes mains tremblent affreusement, plus j'essaye, plus elles roulent loin.

Les rires redoublent autour de moi, et je sens les regards insistant, les doigts pointés, les moqueries. C'est comme si tout le monde se régalait de ma chute.

Je relève légèrement la tête et croise le regard de Kyle dont j'aurai juré voir du rouge à l'intérieur. La manière dont il fusille John du regard est effrayante.

Je sers les dents et me force à contenir mes larmes.

John m'attrape par les cheveux et soulève ma tête pour m'empoigner à nouveau la mâchoire. Je me relève doucement pour éviter qu'il tire encore plus fort.

— L'heure tourne éperdument.

Laisse-la tranquille, intervient Kyle.

— Tu as quelque chose à dire ?

Kyle s'avance.

Je t'ai dit de la laisser. Tu as eu ce que tu voulais, tu l'as ridiculisée devant tout le monde. Qu'est-ce que tu veux de plus ?

Ma statue, Kyle ! Je la veux, et tu le sais très bien ! C'est ce qui va me permettre de tuer ses créatures, hurle John, avec une rage dévorante.

— Si tu la veux, démerde-toi et trouve-la toi-même, elle a raison, réplique Kyle froidement.

L'atmosphère devient plus pesante. Je sens la tension monter.

— Bien, tu sembles être légèrement perdu. Je me demande ce qu'elle t'a fait.

— Elle ne m'a rien fait, rétorque Kyle, un sourire de coin apparaissant sur ses lèvres.

— Vraiment ? Prouve-le moi. Dis-lui ce que tu penses d'elle.

Le sourire de Kyle disparaît instantanément. Il me regarde, puis jette un regard meurtrier à John.

Tu as perdu ta langue, Kayden ? Dis-lui.

Les mots de John semblent avoir fait mouche, car en une fraction de seconde, Kyle devient encore plus tendu. Il tourne lentement la tête vers moi, et dans un murmure presque inaudible, il dit :

— Je ne t'aime pas, et j'ai hâte d'en avoir fini avec toi.

Le ton de sa voix n'est pas du tout crédible.

Tu es bien trop gentil dans tes mots, se moque John. Où est passé le vrai Kyle Volkov ? Dis-lui que tu préfères la savoir morte, que vos baisers n'étaient qu'une erreur.

Un choc me traverse. Nos baisers ? Comment peut-il être au courant ?

Je vois la surprise sur le visage de Kyle, tout comme sur le mien. Il n'a pas l'air d'avoir anticipé cette révélation.

Ne me prenez pas pour un con, ricane John. Jared m'a tout dit dans les moindres détails. Vous vous êtes embrassés, mais crois-moi, Tara, Kyle ne perdra jamais son temps avec toi. Il déteste les femmes, comme sa mère qui l'a abandonné.

Le ton de John prend une tournure plus sombre, plus menaçante, et la rage qui se lit sur le visage de Kyle est presque palpable.

NE PARLE PAS DE MA MÈRE ! hurle Kyle sous l'effet de la rage.

— Calme toi Kyle, intervient Harvey avec Eden pour le retenir.

Ça me fait frissonner d'apprendre ça. Je n'étais pas au courant et cette révélation est un choque.

John se rapproche, souriant avec une arrogance démesurée.

— Regarde-le, Tara, tu vois comment il est ? Lui aussi est une cause perdue, deux erreurs de naissance. Il faudrait éviter de répéter cette erreur, non ?

— Ferme ta gueule John, réclame le mercenaire.

À ce moment, un serveur s'approche, portant un plateau avec des seringues. John en prend une et me la montre.

— Cette seringue contient un liquide conçu pour détruire la capacité reproductive d'une femme. Quand il sera injecté directement dans ton corps et brûlera littéralement tes ovaires, tu seras dans l'incapacité de donner naissance.

Je sens mon estomac se tordre sous l'horreur de ce qu'il vient de dire. Je commence à me débattre en bougeant de tous les sens.

— La pire chose pour une femme est de lui retirer la capacité de donner vie à un enfant.

Il tend la seringue à Kyle.

— Mets lui, ordonne-t-il en me ramenant près de Kyle.

Ce dernier regarde la seringue avec horreur et plante ses yeux dans les miens qui le supplient de ne pas le faire.

— S'il te plaît Kyle... S'il te plaît, ne le fais pas... je t'en supplie..., pleurai-je en me débattant.

— Ferme là ! me hurla John.

Je sens le regard de Maddison, plein de peur, se poser sur moi, tandis qu'Eden et Harvey tentent désespérément de lui cacher l'horreur de la scène.

— Tu as entendu ça, Kayden ? Elle te supplie. Qu'est-ce que tu vas faire ?

Ce dernier secoue la tête.

— Je ne vais pas le faire. Aucune femme ne mérite cette souffrance.

Irrité, John me pousse violemment contre Kyle qui m'attrape sans une once d'hésitation. Mais un de ses hommes s'empresse de venir vers moi et m'implante la seringue. Dès que le liquide entre en moi, je hurle, mes poumons brûlent sous l'intensité du cri. J'essaie de retenir ma voix, mais c'est impossible, tout se brise en moi.

— Non, non, non, non, non, non, répéta Kyle en me regardant me baisser vers le sol.

Soudain, une pluie de balles éclate dans la pièce. Les détonations résonnent, mais je ne relève même pas la tête. La douleur m'envahit, et je n'entends que les cris du public qui se mêlent aux tirs. Tout est flou.

Ma raison de vivre n'a plus de sens. Si je suis incapable de donner naissance, tout est fini. Qu'est-ce que je suis censée faire maintenant ? Je ne suis plus qu'un corps brisé, sans avenir.

Je me crispe, me parlant à moi-même, comme une folle. Mon corps entier tremble, pris dans la panique.

Pourquoi

Pourquoi

Pourquoi

Pourquoi

Pourquoi

Pourquoi

Pourquoi

Pourquoi

C'est les seules mots que j'arrivent à répéter en boucle.

Simplement, pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ?

Je me fais interrompre dans mes pensées lorsqu'une main se pose doucement sur mon épaule. Je me tourne brusquement, prête à repousser ce qui pourrait être un autre cauchemar. Mais c'est lui.

Kyle.

Il est couvert de sang, son regard froid fixé sur moi, mais ses yeux trahissent une tension que je n'avais jamais vue. Je pivote sur moi-même, mon cœur rate un battement. Les corps d'hommes jonchent le sol, étendus dans une mer de sang. Mais je ne vois pas celui de John. Peut-être qu'il a réussi à fuir, à se cacher avant qu'il ne finisse comme les autres.

— On...on va partir. Les autres sont en route vers la maison. Tu...tu viens ?

Il tend la main vers moi, et après un moment d'hésitation, je pose la mienne sur la sienne.

Je marche en évitant de regarder les corps étalés, leurs yeux vides fixant le plafond. Je ressens une nausée, mais c'est la férocité dans laquelle Kyle a agi qui m'achève. La violence brute, presque sans effort, avec laquelle il a balayé tout sur son passage me frappe comme un coup de poing en pleine poitrine.

Cette violence, je ne l'avais jamais vue et j'aurai souhaité ne jamais voir ce côté de lui encore mille fois plus sombre.

John l'a mit en rage, mais pas que lui.

Il m'a retiré ce dont j'avais de plus chère.

Et rien ne répara ce qu'il m'a fait.

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Finito pipooo 🌸

La scène où elle vit de la discrimination avec John a été compliquée à écrire au point qu'elle m'a fait verser une larme 😩

Mais cette scène était bénéfique.

Kyle essaie malgré tout de la protéger, même si ses plans sont farfelus...

De ce qui en est du liquide qu'elle a dû boire, à vous de faire vos hypothèses ! 🥳

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À la semaine prochainesssssss 👀

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