CHAPITRE 34 : SHOPPING EN INQUIÉTUDE
11 H 00
Manhattan
Maison
Le voyage m'avait tellement épuisée que j'avais fini par m'endormir pendant que Kyle conduisait vers sa maison abandonnée. J'aime l'idée de rentrer, de retrouver un endroit qui offre un peu de réconfort et de sécurité.
Mais pas quand je sais que l'autre gorille y vit.
Je sors du véhicule accompagné de mes propres bagages et me dirige vers la porte d'entrée. La première chose que j'ai envie de faire est d'enlacer Maddison, priant qu'Harey et Eden ne lui ont rien fait.
— Pourquoi tu t'empresses de rentrer comme ça ? Remarque Kyle en marchant derrière moi. Je ne pensais pas que les murs moisis de cette maison t'auraient manqué à ce point...
Je m'arrête devant la porte, attendant que Kyle se décide à rentrer la clé dans la serrure, mais il prend clairement toute sa vie.
— Tu es en train de rentrer en fusion avec un escargot, ou bien ? Pestai-je.
Je l'entends soupirer.
— Je ne leur ai pas demandé de tué Maddison en mon absence, hein ?
Tu préfères tuer toi-même que de demander aux autres Kyle.
Une fois la porte ouverte, je scrute la pièce de vie à la recherche de Maddison, mais à la place, je tombe sur Eden. Debout sur le sofa comme s'il était sur une scène, il est en train de jouer de la guitare électrique avec de la musique au fond, totalement absorbé par sa propre performance. Il a même les lunettes de soleil sur le nez et secoue la tête comme un rockeur en plein solo, et ce n'est qu'une question de seconde avant que sa tête se déchire vue l'intensité de ses mouvements.
— Et dire que tu t'inquiétais pour elle, murmure Kyle à côté de moi, tout autant abasourdie par cet accueil.
Je reste persuadé qu'il essaie de se contrôler pour ne pas lui hurler dessus.
Et dire que ce mec fait partie d'une secte de mercenaires... Plus rien ne me choque.
Kyle se met à taper des mains pour le ramener dans notre réalité. Et ça marche, Eden arrête de jouer et se retourne vers nous, glissant ses lunettes sur le bout de son nez pour nous scruter.
— Sérieusement, Kyle... J'allais entamer mon solo là !
— Merci pour nos oreilles dans ce cas, rétorque le mercenaire.
J'entends Eden soupirer, puis descendre du canapé en rangeant soigneusement sa guitare dans son étuit.
— Alors ? C'était comment Paris ? Demanda-t-il.
Je ne peux m'empêcher de lancer un regard à Kyle, espérant qu'il ne lâche pas l'incident qu'il s'est passé, car je n'ai pas supporté l'idée qu'il gagne dans mon propre jeu.
Après tout, on se ressemble, non ?
Il a quand même arraché le doigt de Marco juste parce qu'il m'a demandé de sortir avec lui un soir.
— C'était divertissant, lâcha ce dernier avant de se diriger vers la cuisine.
— Divertissant ? Répéta son ami. Vous m'avez apporté un croissant, j'espère !
C'était dans mes plans, mais Kyle a tout mangé.
Mais Eden n'est pas dupe.
— Sérieusement ? Vous me laissez ici et vous ne ramenez même pas un croissant ?
Je hausse les épaules avec un sourire en coin.
— J'avais prévu d'en ramener, mais Kyle s'est jeté dessus.
Ce dernier se retourne en haussant un sourcil.
— J'ai juste pris des forces, c'est tout, répond-il nonchalamment en ouvrant une cannette.
Je secoue la tête, amusée et même nostalgique de repenser qu'il vient de découvrir la saveur des fraises.
Cependant, je ne suis pas tranquille tant que je ne l'ai pas vue... Tant que je ne l'ai pas vue, elle.
— Où est Maddison ? demandai-je en me tournant vers Eden.
— Elle est sortie avec Harvey, ils devraient bientôt arrivé, répondit-il en haussant les épaules.
Alors ça me laisse un peu de temps pour me plonger dans ce grimoire avant de rattraper tout le temps perdu.
Je m'assieds sur mon lit, le grimoire posé sur mes genoux. Il est légèrement lourd, ancien, avec un cadenas qui semble solide. J'essaie de l'ouvrir en tirant dessus, mais rien n'y fait. Frustrée, je cherche un outil dans ma chambre et tombe sur une petite vis qui traîne par terre, probablement un reste d'un vieux meuble démonté. Je la prends et commence à forcer le cadenas, en essayant de glisser l'extrémité dans la serrure, de bouger dans tous les sens pour trouver un mécanisme qui cédera.
Je m'acharne, j'y mets toute ma force, mais le cadenas refuse obstinément de s'ouvrir. Après plusieurs tentatives, je me rends compte que ça ne sert à rien de forcer.
Je jette la vis sur le côté, soupire profondément, et regarde le grimoire qui a clairement l'air de se foutre de ma gueule.
— Qu'est-ce qu'il t'arrive, Therasya...
Parce qu'il me parle en plus cet enculé.
Je tourne immédiatement la tête, une voix m'a parlé, mais je ne voyais pas d'où elle provenait.
— Qui est là ? Demandai-je en me redressant du lit.
Mais je parle dans le vent.
Je me lève du lit en faisant les cent pas pour trouver une solution mais cette voix m'interpelle toujours.
— Tu pensais te débarrasser de moi, facilement ?
Cette voix...
Ne me dites quand même pas que c'est...
— Jadis ? M'exclamai-je en regardant partout.
Mais à ma grande horreur, ma tante se retrouve assise sur mon lit en touchant du bout de ses doigts la couverture en cuivre du livre.
Je crois rêver...
— La seule et unique.
— Mais qu'est-ce que... Je savais que c'était trop facile et que tu étais toujours en vie...
— En vie de l'autre côté du miroir de la chute d'eau, mais ici, je suis bien morte, siffle-t-elle avant de se lever.
Elle commence déjà à me donner la migraine. Sérieusement, qu'est ce qu'il cloche dans cette famille.
— Qu'est-ce que tu utilises pour pouvoir communiquer de l'autre côté ? La questionnai-je, méfiante, en la regardant se promener dans ma chambre.
Elle s'arrête en m'adressant un horrible sourire avant de continuer à toucher à mes affaires.
— Le sang, le sang des 7. Si tu savais combien le sang peut être la clé de beaucoup de choses qui refusent de s'ouvrir.
Elle essaie de me faire passer un message ?
« Pas le temps pour ses bêtises »
— Qu'est-ce que tu veux ?
Son expression du visage devient d'un coup plus sérieuse. Elle continue de se balader partout en touchant mes affaires. Je serre les poings de frustration. Sa présence ne représente rien de bon. Et il a fallu que ma sœur me sermonne une seule fois pour que je le comprenne.
— Tu te rends compte quand même... J'ai dû faire tant de sacrifices pour que tu te décides enfin à me donner ce que j'attends.
Mon sang ne fait qu'un tour dans tous mon corps en comprenant son sous entendu. Elle parle des litres de sang que j'ai du lui fournir pour la guérir.
— Je me sens plus en forme, plus vivante que jamais...
— Et tu tiens à ce que j'applaudisse ? Ou que je te ramène des fleurs en guise de bonne foi ? J'espère que tu délires ?
Elle se met à soupirer avant de continuer en me faisant face.
— Apporte la statue à John.
L'information semble avoir du mal à rentrer dans ma tête.
— Quoi ?
— Tu as très bien entendu ce que je t'ai dit. Apporte cette putain de statue à John.
— Pourquoi tu es de son côté ?
— John la veut pour vous voir brûler. Je la veux pour t'empêcher de la mettre dans son socle.
Je sens mon esprit s'agiter, ses mots tournant en boucle dans ma tête. Son socle ? Alors, la statue a un emplacement précis... une sorte de point de ralliement, une clé pour quelque chose d'encore plus grand.
Une bonne chose, on avance enfin.
Mais une question persiste : pourquoi Jadis souhaite-t-elle détruire tout ce qui la relie à ses origines ? D'où vient cette haine aveugle ? Tant de questions sans réponses, et le temps me file entre les doigts.
On peut comprendre la douleur d'être trahi, d'être rejeté, mais vouloir annihiler ses propres racines, ses liens les plus profonds... cela cache quelque chose de bien plus sombre.
— Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu veux détruire là d'ou tu viens ? L'interrogeai-je.
— Tu crois que ça me fait plaisir ? cracha-t-elle. Combien de fois ai-je été rejetée par ma propre famille ? On m'a toujours tenue à l'écart, comme si j'étais trop fragile pour supporter quoi que ce soit. Ils m'ont accusée de toutes les horreurs possibles, m'ont pointée du doigt pour chaque malheur qui est arrivé ! Mais jamais, et je dis bien jamais, ils n'ont cherché à découvrir qui était la véritable coupable.
— Arrête de te poser en victime. Tu as toujours été jalouse de ma mère.
— Ta mère ?! Ta mère, qui t'a abandonnée, encore une fois. Et toi, tu continues à l'appeler "mère" ? Franchement, Therasya, je te croyais avec plus de fierté.
Elle me lance un regard empli de mépris. Ses mots me frappent en plein coeur, et se qui me fait encore plus bouillir c'est qu'elle n'a pas tord. Je ne peux excuser ma mère pour ce qu'elle m'a fait endurer, avec tant d'année de mensonge.
— Les choses sont simples. Je sais que tu continues tes recherches sur cette statue et nous savons toutes les deux ce qu'elle peut faire. Quand tu l'as retrouvera, tu l'as rendra à John.
Elle s'approche lentement, tendant la main pour attraper une fine mèche de mes cheveux. Ses doigts, ornés de longs ongles acérés recouverts d'un vernis rouge sang, caressent mes cheveux avec une délicatesse troublante.
— Si j'avais été ta mère, je ne t'aurais jamais éloigné de moi.
— C'est de ta faute si j'ai été dispersé. Pas de ma mère.
— C'est vrai, je le reconnais, murmura-t-elle d'une voix assuré. Mais quand les gens obtiennent ce que tu désires le plus chère au monde et que l'univers s'acharne sur toi, tu utilises les moyens désespérés.
— Vouloir autant me tuer à ma naissance que ma grand-mère est plus qu'un moyen désespéré Jadis.
Je tiens fortement son bras. Malgré qu'elle ne soit pas vraiment présente dans cette pièce, mais qu'elle utilise une sorte de lien, j'arrive à la toucher. Bizarrement, je peux voir une certaine frayeur dans ses yeux noisettes.
Je m'avance près d'elle avec une voix plus que menaçante.
— Tu n'es peut-être pas morte de l'autre côté. Mais je te le promets : le jour viendra où je mettrai un terme à tout ce que tu as fait avec John, où je stopperai ce génocide que tu as déclenché. Et ce jour-là, je te tuerai. Crois-moi, je n'hésiterai pas une seconde. Tu es répugnante, et je comprends enfin pourquoi ma mère t'a toujours reniée.
Je vois un éclat de tristesse passer dans ses yeux, mais elle refuse de le montrer. Elle baisse la tête, prête à répondre, quand soudain des pas se font entendre dans le couloir, se rapprochant de ma chambre.
Je détourne le regard une seconde, et quand je me retourne, elle a disparu.
Sale garce.
La porte s'ouvre brusquement, et Kyle apparaît, me trouvant plantée au milieu de la pièce, encore sous le choc. Son regard parcourt ma silhouette de haut en bas avant de me lâcher :
— Tu parlais à qui ?
— À moi même.
Il hausse un sourcil, sceptique. Je sais qu'il ne me croit pas, mais il ne cherche pas à insister. Son attention se détourne rapidement du sujet en voyant le grimoire posé sur mon lit.
— Tu as réussi à l'ouvrir ? M'interroge-t-il.
Je lui réponds que non. Il prend une profonde inspiration, la main toujours posé sur la poignée.
— On trouvera bien quelque chose. D'ailleurs, tu dois sortir avec Eden cette aprèm.
Il attire ma curiosité, je le laisse continuer.
— Il m'a fait une scène pour qu'on aille...en soirée ce soir, admit-il forcé. Une sorte d'évènement avec des influenceurs pour la venu de décembre.
Mes lèvres s'étirent automatiquement.
— Et toi ? Le grand Kyle Volkov, tu as accepté alors que tu détestes faire la fête ?
On l'a échanger à la douane avant d'embarquer ?
Il secoue la tête.
— Ne t'attends pas à me voir danser.
— Mais Eden va t'y forcé !
Je laisse échapper un petit rire en imaginant la scène.
— Déjà que je viens, ça devrait lui suffire. Ah, d'ailleurs. Maddison vient de rentrer si tu...
Je ne laisse même pas finir sa phrase que je le pousse toute excité de devant l'encadrement de la porte pour la serrer fortement dans mes bras.
— MI AMOURETTA DE MI CORAZÓN ! S'extasia-t-elle.
— MADDY !
— Dis-moi que les escarpins de chez Yves-Saint-Laurent étaient en solde et que tu as réussi à les prendre, murmura-t-elle dans mon oreille.
Je lève les yeux au ciel d'exaspération. Je l'échangerai vraiment pour rien au monde. Et pour montrer à quel point elle m'avait manquer, je ne peux m'empêcher de la serrer encore plus fort dans me bras.
— Je vais finir par mourir.
— Tant mieux, les cercueils sont en promo en ce moment, lançai-je en tapotant son dos.
Elle répond à mon câlin en me serrant encore plus fort.
— Wow, comment finir covidé à coût sûr, lança Eden.
— Jaloux, murmura Maddy.
— Moi ? Pas du tout ! Regarde ! S'exclame-t-il avant d'enrouler ses bras autour de nous deux.
Je me retrouve rapidement comprimée, coincée entre leurs deux corps, étouffée par leur enthousiasme.
— Je commence à manquer d'air, marmonnai-je, la voix étouffée.
— Chuuuuuuut, chuchote Eden dans mes cheveux. Tu es comme la saucisse dans un hot-dog...
— J'aurais plutôt dit comme le lait dans les Oreo, commente Harvey devant le comptoir de la cuisine, le regard concentré sur son yaourt qu'il mélange avec sa cuillère.
— NON NON ! COMME LA GARNITURE DANS UN BIG MAC.
Le raclement de gorge de Kyle se fait entendre. On tourne tous nos tête dans sa direction.
— Toi aussi ! Tu m'as manqué Kyle ! S'exclame Eden en me lâchant et en ouvrant grand ses bras vers le mercenaire.
Je rattrape rapidement tout l'aire que j'ai manqué avec Maddy.
— Non, c'est pas ça mon problème, murmure-t-il en reculant et en déviant son regard sur moi.
Il veut ma photo ?
— Oh, non non Kyle, c'est pas ce que tu crois ! On se faisait juste un...
Pourquoi tu te justifies Eden. Kyle n'a aucune raison d'être jaloux.
— Si j'étais toi, je fermerai vite ma bouche avant de me retrouver boire le thé avec la reine d'Angleterre, ajouta Harvey en s'approchant de nous.
Je tourne ma tête vers Maddison qui passe une main sur son front avant de perdre légèrement l'équilibre. Je la rattrape rapidement, dans l'incompréhension. Mes yeux dérivent vers Harvey qui la soutient en enroulant un bras autour de sa taille.
— Ce n'est pas la première fois qu'elle a une baisse d'énergie comme ça, affirme-t-il. Pendant que vous étiez pas là, elle était vraiment épuisé alors qu'elle n'a pas quitté son lit.
Mes sourcils se froncent automatiquement. J'emmène mon amie dans notre chambre, l'installant confortablement, relevant les coussins, fermant les volets pour lui donner tout le meilleur confort possible.
— Tu veux que j'éteins la lumière ? Si tu veux, je peux te faire un chocolat chaud ?
— Tu sais que le stress donne des rides ? Lança-t-elle en regardant tout mes mouvements frénétiques.
Je ne peux même pas être inquiète pour elle que je me fais déjà engueuler.
— Tout va bien Tara, je te le promets !
Elle peut mentir à qui elle veut, je sais très bien quand on n'est pas sincère.
— S'il te plaît, Maddy, tu inquiètes même Eden et Harvey.
— Je suis juste... fatiguée ces temps-ci. Si ça serait grave, je t'en aurai parlé.
Je reste tout de même sceptique. Surtout en me remémorant les autres fois elle ne se sentait pas bien.
— Et puis...J'ai repris les études.
Elle attire ma curiosité. Que voulait-elle dire ?
Je m'assois sur le bord du lit, près d'elle. À la vue de mon expression, elle a vite compris que j'attends des explications.
Alors, elle regarde de côté avant de centrer ses yeux vers moi.
— J'ai repris les cours en ligne pour l'instant. Jusqu'à ce qu'on soit libérées. La médecine demande beaucoup d'efforts et de travail acharné.
— Tu penses que c'est mieux pour toi de suivre des cours en ligne ?
— Ce n'est pas comme si j'avais vraiment le choix. Mes parents sont fiers de moi, je suis comme leur pilier, et je ne veux pas les décevoir, et surtout, je ne veux pas me décevoir moi-même. Je veux me donner à fond.
— Mais ne te rends pas malade.
— C'est culotté de ta part, Tara. Tu es jeune, et regarde tout ce que tu as accompli. Personne à 21 ans ne se retrouve commandante de la police de Manhattan ou bras droit du maire ! Toi, tu es les deux. Je suis vraiment fier de toi, et j'ai besoin de ton soutien.
Elle me fixe avec une intensité qui me fait comprendre à quel point elle ressent la pression. Je sens un mélange de fierté et d'inquiétude monter en moi.
— Je suis là pour toi, tu le sais, dis-je, tentant de la rassurer.
Je pose ma main sur la sienne.
Tout ce qu'elle m'a dit n'est qu'un prétexte pour ne pas me dire réellement ce qu'il se passe. Il y a cette nervosité dans son ton, une tremblante hésitation qui révèle qu'elle lutte avec quelque chose de plus profond. Je me demande si elle se sent piégée par ses propres choix ou par les attentes qui pèsent sur elle.
Et puis, il y a cette sensation de trahison. Pourquoi ne pas se confier à moi ? Pourquoi ne pas me faire confiance ?
*********
Carolina Herrera Boutique
16H00
Dans la voiture
— LAST CHRISTMAS ! I gave you my ass...But the very next day, you fuck my best friend...
Je ne cesse de réfléchir aux paroles déformés qui sortent de la bouche d'Eden qui est en train de s'ambiancer en conduisant. À cette vitesse, on risquerait de percuté quelqu'un.
— MADRE MIA ! J'ai oublié les paroles ! Éjecta-t-il.
— Est-ce que tu les as vraiment connu au moins ?
Non parce que... C'est tout de même inédit ce que je viens d'entendre.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
— C'est pas Last Christmas, I gave you my ass mais gave you my HEART ! Le corrigeai-je.
— Depuis quand ?
— Depuis toujours..., répondis-je d'un ton évident.
Qui ne connait pas ce classique ?
— Heureusement que Cardi B est là, alors ! S'extasia-t-il en continuant. Last Christmas, I gave you my ass, but the very next day, you fuck my best friend....This year ! I'm fucking your dad, and I also fucking your COUUUUUUSIIIIIIINNNNN !!!!!
Je pousse un soupir en enfonçant ma tête dans l'appuie-tête, essayant de supporter la voix d'Eden qui pourrait réveiller un mort. À peine arrivés devant le magasin avec ses vitrines illuminées qui dévoilent des mannequins en robes de luxe, qu'Eden m'attrape par le bras pour m'entraîner à l'intérieur.
C'est magnifique.
Des fauteuils en velours crème sont disposés partout pour nous inviter à nous installer en cas de fatigue. Des lustres en cristal suspendus au plafond éclairent doucement les robes exposées.
— Rappelle-moi pourquoi on est ici déjà ? demandai-je en jetant un œil sceptique autour de nous.
— Parce que j'en ai marre d'être enfermé ! Et... j'ai entendu dire que Rihanna pourrait faire une apparition ! ET IL EST HORS DE QUESTION QUE JE RATE LA BEAUTÉ DE MON COEUR !
Rihanna ? Sérieusement ? Ça explique pourquoi il m'emmène ici. Moi aussi je suis fan de Rihanna !
— Si tu crois qu'on va juste à une fête, tu te trompes lourdement !
Son enthousiasme déborde presque, chaque mot provenant de sa bouche ne cesse de m'exploser les tympans. Une chose est sûre : ce soir, il va falloir que je la joue discrète.
Je continue donc de parcourir les robes accrochées sur les cintres, effleurant des tissus qui vont de la soie au satin.
— Eden ? l'appelai-je.
— Mmh ?
Je me retourne pour le voir en train de savourer un plateau d'amuse-bouches qu'une vendeuse offre aux clients.
— Il faut absolument qu'ils me donnent la recette ! Increíble !
En remarquant que je le fixe, il repose l'amuse-bouche sur le comptoir et tapote ses mains pour enlever les miettes.
— Excuse-moi, chica, tu voulais me dire quoi ?
— Je voulais juste te demander depuis combien de temps Maddison et moi sommes avec vous.
— Oh ! Mmh... trois semaines et demie, je crois. Le mois de décembre qui commence enfin !
— TROIS SEMAINES ?!
John m'avait donné deux semaines pour tout lui apporter. Comme il n'a pas bronché, je suppose que Kyle a réussi à le convaincre de me laisser plus de temps. Parfait ! Eden me sourit avant de s'approcher pour examiner les différentes robes.
— Bien. Tu es grande, avec de belles jambes... Donc il faut qu'on voit tes jambes ! OH ! Cette robe-là serait parfaite pour toi !
Il me met la robe si près du visage que je recule d'un pas. Elle est sublime : un tissu en soie noire, fluide, avec une fente qui laisse entrevoir juste ce qu'il faut.
— OH MON DIEU ! Cette robe aussi ! ET CELLE LA.
Il me balance toutes les robes sur les bras, au point que leur poids commence à se faire sentir.
— Tu sais quoi ? ON VA TOUTES LES ESSAYER ! s'exclame-t-il en me poussant doucement vers la cabine d'essayage,?
À l'intérieur, je passe de robe en robe, chacune avec un style unique : des modèles courts et moulants, des robes longues avec des fentes, certaines sophistiquées, d'autres carrément extravagantes. J'essaie une robe noire courte avec des manches longues qui dévoile les épaules.
— Tu te rends compte ! Je pourrais être ton styliste personnel si je vivrai à Emeraude avec ta famille.
Si j'étais lui, j'éviterais d'imaginer ma vie avec ma famille.
Je secoue la tête avant de tirer le rideau mais Eden a déjà faufiler sa tête pour avoir une vue.
— TU M'AS FAIT PEUR ! M'exclamai-je.
— Mmmh... Il y a mieux.
Je me retourne vers le miroir pour regarder plus profondément les détails. Il y a mieux, effectivement.
Il referme le rideau.
J'enfile alors une robe courte, mauve, couverte de paillettes et tenue par des bretelles en diamant.
— Je pense que je devrais auditionner pour The Voice, dit-il depuis l'autre côté de la cabine, affalé sur un fauteuil. S'il vous plaît, rapportez-moi tout votre stock, je suis prêt à exploser !
J'entends des claquements de doigts, et je ne peux m'empêcher de sourire. Il est vraiment à l'aise dans son rôle de critique de mode.
— T'as fini ? demande-t-il, la bouche pleine.
Je soupire, sceptique, et ouvre le rideau pour lui montrer la tenue. Il grimace.
— Quoi ? Je suis si moche avec ?
— Non, ce n'est pas toi... tu ressembles plutôt à une boule à facettes où à leurs cupcakes à la pistache . Même Rihanna ne brillerait pas autant.
Retour à la cabine.
J'enfile cette fois une longue robe sirène rouge sang, moulante et entièrement en dentelle, avec une fente et des bretelles. Le corset en dentelle rouge structure parfaitement ma poitrine, ressemblant presque à de la lingerie. Le dos est dénudé, et tout est maintenu par une fermeture éclair discrète à la base de mon dos.
Je me tourne vers le miroir, et je ne peux m'empêcher d'admirer l'effet que la robe a sur ma silhouette. La couleur est audacieuse, et la dentelle ajoute une touche de sensualité. Exactement ce que j'aime porter.
« Exactement ce que Kyle aime créer comme robe...»
Je sors de la cabine, prête à voir la réaction d'Eden.
— Dios mío...Es perfecta..., murmure-t-il, les yeux écarquillés. PHOTO, PHOTO ! PRENEZ DES PHOTOS !
Il bondit du fauteuil et s'approche de moi, tout excité. Les clients se retournent, attirés par son agitation. La honte me monte aux joues.
— MAIS COMMENT JE PEUX KIDNAPPER DES PERSONNES AUSSI BELLES ! MÊME MADDISON M'A FAIT CHAVIRER LE COEUR AVEC SA ROBE CRÈME ! VOUS VOULEZ MA MORT ? VOUS VOULEZ QUE JE VOUS LIBÈRE JAMAIS C'EST ÇA ?! DITES-LE MOI !
Je ne peux m'empêcher de rire malgré ma gêne. Son enthousiasme est contagieux. Une fois que j'ai remit mes vêtements, je le surprends dans le rayon des costumes.
— Qu'est-ce que tu fais ? demandai-je, intriguée.
— Je choisis mon costard ! Qu'est-ce que tu en penses ?
Il me montre un costume rouge flamboyant et un autre vert éclatant.
— Je veux que, quand Rihanna me voit, elle se dise : "C'est avec lui que je veux prendre une photo !" ALORS AIDE-MOI.
Je lève les yeux au ciel, amusée par son obsession.
— Le rouge est audacieux, mais le vert est unique. Qu'est-ce que tu veux dégager, le glamour ou l'originalité ?
Il réfléchit un instant, l'air sérieux.
— Un peu des deux, non ?
— Alors fais vite ton choix avant que Kyle ne débarque et me tire par le bras.
— Il ne ferait pas ça. D'abord, il arracherait le bras des vendeurs, puis le tien.
Je suis censée être rassurée ?
— Heureusement qu'il me prête sa black card pour payer. Ça paie d'avoir un cousin riche, déclara-t-il avant de passer à la caisse.
********
Dans la voiture
— Alors, j'ai conseillé à Harvey et Kyle d'apaiser leur cœur en écrivant un poème l'un pour l'autre pour atténuer leur querelle. Ça s'est fini avec ma tête dans la poubelle ! Ces deux-là peuvent sembler avoir le même caractère, mais Harvey est plus tolérant que Kyle. Vraiment plus.
Eden me raconte une petite embrouille qui a eu lieu, et l'image de sa tête dans la poubelle me fait étouffer un petit gloussement. Je m'efforce de le cacher.
Mais je n'arrête pas de me demander si c'est le bon moment pour agir comme le ferait une vraie meilleure amie. Maddison, pardonne-moi, mais je sens que je dois le faire.
— Eden, il y a possibilité d'aller acheter un test de grossesse ? Demandai-je.
Son pied touche immédiatement la pédale de frein alors qu'il y a d'autres voitures derrière nous.
— Pourquoi tu freines ?
Mais il ignore totalement ma question.
— Comment ça un test de grossesse ? T'as baisé ? Qui t'as baisé ? Kyle est au courant ? Oh bordel, je suis si jeune et je me retrouve tonton ! T'accouche pour quand ?
— Mais ce n'est pas moi qui...
Il me coupe immédiatement dans sa folie.
— Non ! Tu sais quoi ? Ne me dit pas. Je ne veux pas être au courant et mentir droit dans les yeux de Kyle. Il sent le mensonge à plus de 1 mm et je suis trop beau pour mourir maintenant. Sérieusement, tu as vu mes cheveux ? John payerait cher pour les avoir, mais pour ça, il faudrait déjà qu'il refasse ses dents.
Je n'ose même pas imaginer le jour ou il va savoir qu'il sera père.
— Eden, ce que j'essaie de te dire, c'est que...
— NON ! Finalement, Dis-moi ! Je veux savoir à qui tu as ouvert les jambes ! Il était blond ? Roux ? Tu tiens à l'allaiter ou à lui donner le biberon ? Je ne suis pas très doué pour changer les couches, alors si tu pourrais apprendre à ton bébé à contrôler ses fesses, ce ne serait pas de refus.
— Mais ferme-la ! Explosai-je.
Il a réussi à me faire perdre la tête avec ses bêtises.
— C'est pour Maddy...Je...Je ne suis pas sûre mais je pense qu'il y a moyen...
— Elle a fait quoi ?
« Tu veux que je te fasse un dessin ? »
Sa voix change instantanément, devenant sérieuse, presque inquiète. Son visage se durcit, ses yeux s'agrandissent. Les bruits des klaxons se font entendre. Il cherche rapidement un endroit pour se garer.
— Dis-moi tout.
Je prends une profonde inspiration. Je sais qu'elle pourrait me détester si je m'immisce autant dans ses affaires, mais je n'ai pas le choix. Je m'inquiète vraiment de la voir dans cet état.
Cependant, vue à quel point Eden et elle semble proche, je n'ai pas envie de gâcher quoi que ce soit.
— Je ne sais pas comment te le dire...Je crois qu'elle...qu'elle est enceinte.
Il arque un sourcil et se met un regarder un point avant de reposer ses yeux sur moi.
— Attends, qu'est-ce qui te fait dire ça ?
— Ça se voit, non ? Elle parle tout le temps de sa fatigue, de sa nausée. Ça fait plusieurs jours que je me pose des questions. Plus on attend sans savoir ce qu'elle a, plus elle va mal. S'il te plaît, Eden...
Sa respiration devient de plus en plus rapide, et il repose sa tête contre l'appuie-tête comme pour réfléchir. Soudain, je le vois jouer avec un bracelet à motifs. Je le reconnaîtrais parmi mille, Maddison m'en avait aussi offert un au lycée, ce sont ces petites créations.
— Et... tu as une idée de qui ?
Je repense aux événements récents, et tout s'arrête au fameux jour où je devais aller chez mes parents et que je l'ai surprise dans mon lit avec Jeremy, son ex. Cet enfoiré, ce manipulateur. Tout ce qu'il a fait contre elle, et elle arrive encore à l'excuser. Je ne peux pas lui en vouloir pour ça, je m'en veux à moi-même de ne pas avoir assez insisté.
— Je pense savoir...
— J'ai ma carte bancaire sur moi. Si Kyle s'aperçoit que j'ai acheté un test de grossesse avec la sienne, il va littéralement péter un plomb... un peu comme moi, sauf que je me retiens.
— Eden...
— Pardon, Tara, ce n'est pas contre toi... Mais si tu penses à la même personne que moi, alors tu sais ce que je ressens.
— Jeremy... Cet enculé doit savoir qu'il ne s'est pas protégé. Maddy m'a dit plusieurs fois qu'il voulait qu'ils le fassent, mais elle n'a jamais été prête...
Soudain, une hypothèse s'installe dans ma tête.
— Et s'il avait abusé d'elle ce jour-là, dans ma chambre ? Je l'avais trouvé bizarre, mais je n'ai pas cherché plus loin à cause de mon appréhension... Mais maintenant que j'y pense...
— Ce fils de pute l'aurait drogué.
*********
Maison
18H00
Je descends de la voiture avec nos achats. Le test de grossesse se cache dans l'un de nos sacs.
— Eden ? l'interpellai-je.
— Oui ?
— Ne change pas tes habitudes avec elle.
— Je sais, elle a besoin de soutien. Je la protègerai.
Ça me réchauffe le cœur de savoir qu'il tient autant à elle qu'à moi, et que nous sommes tous les deux prêts à tout pour qu'elle ne manque de rien.
On avance vers le paillasson, et je m'arrête, attendant qu'Eden ouvre la porte. Soudain, un cri déchire l'air derrière moi. Je me retourne, et mon cœur se serre en voyant Eden boiter vers moi, une traînée de sang marquant son passage. À côté de lui, un homme cagoulé détale en vitesse, sans même se retourner.
— EDEN !
Je m'élance dans la rue, prête à rattraper cet inconnu, mais il est déjà bien trop loin.
— Tara !
Je reviens en courant vers Eden, qui tient sa jambe ensanglantée, et passe son bras autour de mes épaules pour l'aider à entrer dans la maison. Je jette un dernier coup d'œil derrière nous, mais l'homme s'est volatilisé.
— Il m'a planté dans la jambe, ce fils de poulpe, crache-t-il, grimaçant de douleur.
— Je vais t'aider.
À peine la porte refermée, je me mets à crier le prénom de tout le monde, cherchant à attirer de l'aide. Je balaie la table du salon d'un geste rapide, envoyant valser tout ce qui traînait, avant d'y installer Eden, qui laisse échapper un soupir de soulagement.
— Je n'arrive pas à croire que je me fais planter le jour où je peux chanter Breakin' Dishes avec Riri ! J'aurais fait des édits de Kyle sur ce son ! hurla Eden en se tordant de douleur.
Je sais pas si je dois rigoler ou pleurer pour sa jambe. Le trou dans son jean est déchirant, au sens propre comme au figuré. La lame est encore planté dedans. Ça semble vraiment sérieux, le type ne l'a pas raté.
— Je crois que ton fan club va devoir attendre, dis-je, essayant de rester calme tout en cherchant de quoi désinfecter.
— Qu'est-ce qui se passe ? intervient Maddison en arrivant avec Harvey, qui dévisage Eden.
— T'as une sale gueule, lâche Harvey à Eden.
— Non, tu crois ? ON VIENT DE ME POIGNARDER !
— Dommage qu'il ait raté la tête.
Harvey restera Harvey...
Sans trop se préoccuper des gémissements d'Eden, Harvey se dirige immédiatement vers le frigo. Typique de lui, je ne l'ai jamais vu s'en éloigner depuis que je suis ici.
— S'il te plaît, Maddy, utilise tes dons de médecine ! supplie Eden sur la table.
Elle roule des yeux avant de se pencher pour inspecter la plaie, tout en murmurant pour elle-même.
— C'est à ce moment précis que je me demande pourquoi j'ai continué les études...
Elle pose ses mains sur la manche de la lame, mais à peine qu'elle le touche Eden pousse des hurlements. Elle lâche immédiatement, ses yeux se tournant vers moi, l'air paniqué.
— Fais-le toi, s'il te plaît...
— Quoi ? Moi ?
— J'ai trop peur de le blesser ! souffle-t-elle, presque suppliant.
Je lève les yeux au ciel.
— Il est déjà blessé de toute façon. Une petite douleur de plus n'aggravera pas du tout son cas !
— PAR PITIÉ LES FILLES ! FAITES QUELQUES CHOSES ! Harvey, tiens moi la main !
Je tourne mon visage vers se dernier qui allait entamer son sandwich avant qu'Eden l'interpelle.
— Plutôt mourir, lance-t-il avec un mauvais sourire au coin.
Ces deux là...
— Calmez votre bouche si vous ne voulez pas que je m'énerve.
On se retourne tous vers Kyle, qui vient d'entrer, un sourcil arqué en remarquant la scène... et surtout la lame plantée dans le genou d'Eden.
— C'est quoi cette blague ? demande-t-il, les yeux fixant le couteau.
— Tu oses appeler ça une blague ?! ON M'A PLANTÉ !
— Visiblement pas assez, rétorque Kyle d'un ton plat, puisque tu ne fais que crier.
Un claquement de doigt se fait entendre dans la direction d'Harvey. Il vient d'acquiescer ce que vient de dire Kyle.
— Tiens-moi la main, Kyle ! s'écrie Eden.
Je fronce les sourcils. Il s'attend vraiment à ce que Kyle le fasse ? Et pourtant, après un regard hésitant, Kyle avance d'un pas lourd, tendant finalement sa main avec une grimace d'inconfort.
Eden l'attrape comme si sa vie en dépendait. Maddison arrive avec une serviette qu'elle place dans la bouche d'Eden pour étouffer ses cris, et je prends une grande inspiration, prête à m'occuper de la lame. Dès que je commence à la bouger, Eden grogne à travers la serviette, le visage crispé.
Je continue mes mouvements et remarque que vue la force dans laquelle il tient la main de Kyle, ce n'est plus qu'une question de temps qu'avant que l'autre bipolaire se met à le gifler.
— MMMMMH HIJO DE PUTAAAAAAAAAAAA ! Crie-t-il en même temps que je retire la lame.
La voix d'Eden résonne si fort à travers la serviette qu'il a probablement fait fuir tous les oiseaux du voisinage, voire d'Amérique. Sur le coup, un rire m'échappe malgré moi. Même Kyle, dos tourné, tente de cacher ses gloussements, mais ses épaules qui tressaillent le trahissent.
********
— Donc, tu n'as vraiment rien vu ? interroge Kyle, ses yeux rivés sur Eden, qui inspecte son bandage comme si c'était un chef-d'œuvre.
— Non, rien du tout. Il portait une cagoule, répond Eden en secouant la tête. Heureusement que Tara était là. Elle a foncé direct, et je crois que c'est ce qui l'a fait flipper.
— Sans doute, acquiesce Kyle en hochant légèrement la tête. Il doit savoir qu'elle pourrait le tuer en une fraction de seconde.
Kyle pose enfin ses yeux sur moi, et aussitôt, mon cœur s'emballe. Ces yeux gris, perçants et profonds... ai-je déjà mentionné combien ils étaient beaux ?
Cruellement beaux. Et tout aussi cruellement agaçants.
Ces mots, à eux seuls, décrivent Kyle à la perfection.
Quand Eden nous laisse seuls, le mercenaire se lève et m'attire doucement à l'écart.
— Tu as trouvé une robe ?
— Oui ? Pourquoi ? Tu comptais la coudre toi-même ?
Ça nous étonne ?
— Non. Dis-moi, Tu as pris la longue robe en dentelle rouge ?
Mes yeux s'ouvrent en grand. Ce déjanté possède des dons de voyance ?
— Je suis ravi que tu aimes autant mes robes. Ça flatte mon égo.
— Descend de ton petit nuage Kyle, ce n'est qu'un hasard, rétorquai-je.
Je refuse d'admettre qu'il est très talentueux. Il ne cessera pas de me le rappeler.
— Comment tu as fait pour la mettre en magasin ? Le questionnai-je.
— Comme je le dis toujours... Certaines questions ne possèdent pas de réponses. Mais je suis ravie que tu l'aimes bien. Je l'ai fait spécialement pour toi.
Mon cœur va finir par exploser à force. Je tente de m'éloigner, mais il me retient fermement par le bras, son sourire plus qu'arrogant me tape sur les nerfs.
— Avoue simplement que tu aimes les robes que je te fais.
Il sait que chacune de ses créations a quelque chose de spécial, mais je refuse de lui donner cette satisfaction.
— Non.
— Ah ouais ?
Son sourire s'élargit encore, et il se rapproche, si près que je peux sentir son souffle. Figée, je le regarde approcher, ses lèvres frôlent le lobe de mon oreille. Son souffle chaud provoque en moi des frissons que je m'efforce d'ignorer.
— À défaut de te faire des robes, murmure-t-il d'une grave et basse, je pourrais toujours imaginer des sous-vêtements pour toi. Mais je risque de perdre facilement le contrôle en te voyant les porter.
— Si c'est ça qui te fait perdre le contrôle, je me demande ce que ça serait si tu me voyais nue...
— N'imagine pas trop, réplique-t-il, ses yeux gris fixant les miens. Tes rêves pourraient bien devenir réalité.
Je tente de me libérer, mais il me rapproche encore plus de lui, nos lèvres sont à quelques millimètres de se toucher.
— Je peux entendre ton cœur de là où je suis. Le mien aussi se met à battre vite à certains moments, mais je ne comprends pas pourquoi c'est régulièrement quand je te vois, lance-t-il simplement.
Cette confession me foudroie sur place. Il ne comprend pas pourquoi ? Ou il le fait exprès ? Cet homme semble si déconnecté parfois, avec ses réactions imprévisibles, il n'a l'aire de presque jamais comprendre ses émotions. Je pense qu'il est sincère dans cet incompréhension.
Moi aussi, mon cœur bat la chamade quand je te vois, Kyle, mais je refuse de ressentir quoi que ce soit pour toi. Avec un homme comme toi, il doit y avoir une faille, un détail qui me fera te haïr plus que tout au monde. Je ne suis pas prête à prendre ce risque, à ouvrir la porte à l'amour pour me retrouver blessée en retour.
Certes, c'est le principe des relations, mais avec lui, j'ai l'impression que ce serait différent. Plus fort, plus intense, plus vivant... et surtout, plus toxique. Chaque instant passé près de lui m'effraie autant qu'il me fascine, et je ne sais pas si je suis prête à m'embarquer sur ce chemin dangereux.
Alors je me détache de lui pour retrouver Maddison dans notre chambre. Je ferme la porte derrière moi, et m'effondre sur le lit. Elle s'assit sur le lit à côté de moi, et brise le silence en murmurant suivant d'un petit ricanement.
— J'ai l'impression d'avoir assisté plus à un accouchement qu'à une opération. C'était drôle.
Ses mots me ramènent à la réalité. Quand il faut y aller, il faut y aller...
— Maddy... Il faut que je te dise quelque chose, soupirai-je en me levant du lit.
Son visage devient perplexe, et je sens que le moment est important.
— J'ai demandé à Eden d'acheter un test de grossesse pour toi et...
— Tu as fait quoi ?!
— Attends, laisse-moi t'expliquer. Je n'avais pas le choix. Tu m'inquiétais et...
— Peu importe, je t'ai dit que je gérais la situation. Et je ne suis pas enceinte.
Je prends le test de grossesse du sac et le lui tends.
— Fais-le, comme ça tu en seras sûr, s'il te plaît.
Elle pose son regard sur le test avant de me fixer à nouveau, son expression oscillant entre la surprise et l'irritation. Finalement, elle le prend.
— Quand l'envie me prendra. Mais je ne veux pas que personne ne soit au courant.
------------------
FINITO PIPOUUUUUUUUUU
Y'a pas eu beaucoup de moment Kyle et Tara pour ce chapitre MAIS NE VOUS INQUIETEZ PAS 😋
Je lis tous vos commentaire HAHAA et c'est très drôle !
N'oubliez pas les votes qui sont très important !
Don't forget ⚠️ insta : azhararivera
Si vous voulez voir tous mes posts sur cette histoire de dingue qui ressemble à une série Netflix !
SUR CEUUUUUUUUX
GROS BISOUS 🤍
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro