CHAPITRE 31 : OEUVRE EN JALOUSIE
Je préfère avertir même si j'ai déjà dédié une page pour les avertissements.
Ce chapitre contient des scènes assez choquante !!!⚠️
D'ailleurs n'hésitez pas à venir insta pour suivre ce que je fais pour ce roman (notamment les bandes annonces !)
Et bien sûr bonne lecture à vous !
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— Kyle... je crois que je l'ai trouvée ! chuchotai-je après de longues minutes. Là, dans la salle à l'ouest.
Une œuvre accroche mon regard, exactement comme il me l'avait décrite. Kyle se redresse, jette un rapide coup d'œil à l'écran et retourne à son bidouillage.
— Bien joué, murmure-t-il, l'air concentré.
Mais à cet instant, des voix d'hommes s'approchent. La panique me gagne et, sans réfléchir, je m'approche de Kyle, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre.
— Ne t'imagine pas des trucs, sifflai-je, regrettant déjà mon idée.
— Si, tu fous quoi ? Recule.
— J'aimerais bien, rétorquai-je en serrant les dents.
Les voix se rapprochent dangereusement. Ils sont à quelques secondes de découvrir que nous sommes ici, là où aucun touriste n'est censé y être. Ignorant les reproches de Kyle, et sous l'effet de la panique, je me hisse sur la pointe des pieds et presse mes lèvres contre les siennes, feignant un baiser passionné. Kyle se fige d'abord, surpris, mais finit par comprendre le plan et entre dans le jeu, répondant à mon baiser.
Pour rendre la scène plus crédible, il me saisit par les hanches et m'attire contre lui. Nos lèvres échangent un baiser long et tellement lent que mes yeux s'ouvrent en grand, choquée par la manière dont il profite de la situation.
La porte s'ouvre juste à cet instant.
— Je... Oh... Je suis désolée de vous interrompre dans ce pur moment. Mais cette zone est réservée au personnel.
Je me détache de lui, les joues en feu, mais il faut que je joue le jeu. Kyle se retourne pour leur faire face, effleurant encore ses lèvres du bout des doigts avant de passer sa langue dessus, comme pour savourer notre dernier contact.
— Pardonnez-nous, lance-t-il, un mauvais rictus au coin des lèvres, ma femme s'est laissée emporter.
Il me jette un regard en coin, savourant visiblement la gêne qui monte mais je ne montre rien.
J'étire mon plus beau sourire avant de sortir avec Kyle derrière moi. Dès qu'il ferme la porte, il ne peut s'empêcher de faire une remarque.
— Vu qu'on a été interrompus, dit-il en se rapprochant, sans pour autant me toucher, on pourrait peut-être reprendre là où on en était... Qu'est-ce que t'en penses ?
Mon instinct me dit de lui arracher la langue pour ne plus entendre ses absurdités. Mais au lieu de me lancer dans une tirade d'insultes sur toute sa lignée familiale, je me retourne, m'approche de lui avec un sourire malin. Ma main glisse lentement sur son torse, jusqu'à attraper le bout de son oreille et tirer fort pour lui faire comprendre que je ne suis pas d'accord.
— Qu'est-ce qui te prend ? s'exclame-t-il en reposant sa main sur son oreille.
— Excuse-moi, je me suis "laissée emporter", dis-je en répétant ses mots d'un ton moqueur.
Il glousse doucement et attrape une coupe de champagne.
— Tu es agaçante, Tara. Agaçante mais étrangement attachante. Une atta-chiante.
Je lève les yeux au ciel, exaspérée.
— C'est censé être un compliment ? demandai-je, surprise.
Il hausse les épaules.
— Je ne sais pas. Prends-le comme tu veux.
Ce détraqué sait faire des compliments ?
Je prends la coupe de champagne des mains de Kyle et bois une gorgée, sentant son regard perçant suivre chacun de mes gestes. Il est clairement amusé par mon audace, et plus il me fixe, plus les battements de mon coeur s'accélère.
— Tu as réussi à désactiver les caméras ? demandai-je, espérant changer de sujet.
Son expression redevient immédiatement sérieuse.
— Ouais. À 23h30, tout s'éteindra. On aura dix minutes pour faire ce qu'on doit faire avant de risquer de se faire prendre.
Je hoche la tête, laissant échapper un simple d'accord avant de me diriger à nouveau vers la foule. La musique classique remplit l'air ce qui ajoute une touche élégante à l'événement. Les invités, vêtus de tenues sophistiquées, flânent entre les œuvres d'art en discutant et riant discrètement.
Kyle se dirige vers le bar pendant que je m'efforce de me fondre dans la foule. Beaucoup de gens semblent fascinés par une œuvre d'art particulière, alors je fais mine de m'y intéresser également. Je plisse les yeux, essayant de comprendre le sens de cette toile.
— C'est juste un point vert au milieu d'une toile blanche... murmurai-je, déconcertée.
J'ai toujours pensé que seuls les riches pouvaient donner de la valeur à quelque chose d'aussi insignifiant, simplement parce que personne d'autre ne pourrait se permettre de l'acheter. Ça me rappelle ma belle-mère, Ana, qui s'extasiait toujours pour des futilités du genre. Elle se fiche de l'œuvre, tant qu'elle est hors de prix.
Mes pensées sont soudainement interrompues par une voix masculine.
— Vous voyez un point vert ? Moi, je vois un symbole de la nature, de la vie, de la croissance et du renouveau, au milieu d'un vide qui représente notre monde actuel.
Je me retourne et fais face à un homme grand, vêtu d'un smoking noir impeccable.
— C'est très poétique, répondis-je en souriant.
— Je suis littéraire également, dit-il en hochant la tête.
— Si les gens s'étaient extasiés devant la Joconde, j'aurais compris, mais là...
— L'art abstrait a ses propres secrets. Il faut juste savoir écouter, déclare-t-il en se rapprochant légèrement, un sourire en coin avant de me tendre la main et de se présenter. Alexandre.
— Aurore, dis-je en serrant sa main.
— Vous avez un bel accent, vous n'êtes pas d'ici ?
— Non.
— Continuez de parler, j'aime vous entendre.
Je ne cesse de sourire par ses mots. Pendant ce temps, je sens le regard de Kyle peser lourdement sur nous. Il n'est jamais loin, toujours en train de me surveiller.
— Vous êtes ici pour admirer l'art ou pour une autre raison ? demande Alexandre, curieux.
— Un peu des deux, avouai-je. Et vous ?
— J'apprécie ce genre de soirées. Elles offrent une belle échappatoire à la routine.
Il me fixe intensément, à tel point que je commence à me sentir mal à l'aise.
— J'ai quelque chose entre les dents pour que vous me regardiez comme ça ? plaisantai-je.
— Désolé si cela vous met mal à l'aise. C'est juste que je n'ai jamais vu une femme aussi belle au beau sourire que vous. Je pense qu'on pourrait vous exposer parmi ces œuvres d'art, vous attireriez sûrement plus de visiteurs.
Mes joues s'enflamment malgré moi, et je ne peux que lui sourire en retour.
Prend note Kyle car si il y a bien un homme qui sait flirter, ce n'est certainement pas toi.
En tournant la tête, je vois que Kyle discute avec une brune particulièrement tactile avec lui, tout en me lançant des regards assassins. Elle pose sa main sur son épaule avec un sourire aguicheur. Je le foudroie du regard avant de me tourner de nouveau vers Alexandre, une idée me traverse l'esprit.
— Dites-moi, Alexandre...
— Je vous écoute ?
Je passe une main dans mes cheveux, les repoussant légèrement pour mieux l'amadouer.
— Vous êtes libre vers 23h ?
******
Bras dessus, bras dessous, Alexandre me montre plusieurs œuvres dans le musée, chacune plus impressionnante que la précédente. Son érudition et sa passion pour l'art sont fort présentent et j'avoue que c'est agréable de l'écouter.
Il s'arrête devant un tableau étrange, très différent des autres. Deux personnes s'embrassent, mais elles sont recouvertes d'un drap blanc.
— Qu'est-ce que c'est ? demandai-je, intriguée.
— C'est une œuvre de René Magritte. Elle s'appelle « Les Amants ».
— Pourquoi sont-ils recouverts par un drap ?
Il ne cesse de sourire face à mon intérêt.
Je ne trouve pas l'art ennuyeuse, mais fortement dur à comprendre.
— Magritte voulait exprimer l'idée que même dans l'amour, il peut y avoir des barrières, des secrets. Le drap représente une séparation, l'impossibilité de se connaître vraiment, même dans les moments les plus intimes.
Je regarde le tableau avec une nouvelle compréhension, réfléchissant à la profondeur de l'œuvre. Je ne peux m'empêcher de penser à ma relation avec Kyle. Nous sommes comme ces amants recouverts, incapables de nous connaître réellement malgré notre proximité.
— C'est fascinant, murmurai-je.
— Chaque œuvre possède une histoire qui incite à la réflexion.
Je lui adresse un sourire, prête à répondre quelque chose, mais je lève les yeux et aperçois Kyle qui me fait un léger signe de tête. Il est temps de partir.
Avant même que j'aie eu le temps de dire au revoir à Alexandre, je sens une main se poser sur mon épaule. L'odeur familière du parfum de Kyle envahit mes narines.
— Aurore, on doit y aller, réclame-t-il d'un ton sec, ignorant complètement Alexandre.
Je déplace délicatement sa main posée sur mon épaule, comme si je retirais une chaussette sale.
— J'arrive, dis-je avec un sourire forcé.
HOTEL RITZ PARIS
À peine avions-nous franchi la porte qu'il se précipite pour sortir une fausse toile de son sac, tandis que je m'installe sur le lit pour souffler un peu. Il retire sa chemise, sans se soucier de mon regard.
— Tu crois que c'est vraiment le moment de te mettre à poil ? demandai-je, désemparée.
Il m'ignore et allume une cigarette.
— Alors, ta petite visite guidée avec l'autre bourge ? Il t'a embobiné avec ses connaissances en art ou quoi ? lance-t-il en soufflant la fumée, ses yeux perçants rivés sur moi.
« Pardon ? »
— De quoi je me mêle ? rétorquai-je.
— Ce fils de pute aurait donné n'importe quoi pour que tu restes plus longtemps avec lui, crache-t-il avec un rictus sarcastique aux lèvres.
« Et donc ? »
— En quoi ça te concerne ? Tu vas me faire une scène de jalousie, maintenant ?
Je ne peux m'empêcher de sourire, presque amusée par l'absurdité de la situation. Lui aussi éclate de rire.
— Jaloux ? Moi ? Tu rêves.
Son ton moqueur commence sérieusement à me taper sur les nerfs. Alors pourquoi il me prend la tête, hein ?
— Alors pourquoi tu agis comme si on était vraiment mariés ?
— Parce que tu joues à flirter quand ça t'arrange, et c'est pas le but.
Je me redresse, soudainement piquée.
— Tu penses vraiment ça ? Que je m'amuse à flirter pour le plaisir ?
— Ce n'est pas la première fois. T'as fait pareil avec Joey Stuart, pensant que ça t'apporterait des réponses.
— Et ça m'en a apporté, Kyle ! Arrête de me parler comme si j'étais une gamine. Sérieux, les hommes sont tous les mêmes. Ils voient une femme, et ils sont prêts à tout pour l'avoir dans leur lit. Je ne fais qu'utiliser cette faiblesse pour obtenir des infos, mais je ne vais jamais jusqu'au bout.
— Ne me mets pas dans le même sac ! hurle-t-il, me faisant sursauter. Je ne veux rien avec toi. Je sais aussi comment les hommes fonctionnent.
Ma voix monte d'un cran, dépassée par l'absurdité de la situation et par le fait qu'il nie le nombre de fois où on a dérapé.
— Et toi, avec l'autre fille tout à l'heure ? T'allais pas flirter peut-être ?
— C'est pas pareil, fulmine-t-il.
Bien sûr, avec lui, rien n'est pareil.
— Si, c'est exactement la même chose.
Son regard furieux se plante dans le mien. Il ne rit plus, il ne se moque plus. À tout moment, j'ai l'impression qu'il va exploser.
« Ma foi... Si je le tue avant, ça règle le problème. »
— À chaque fois que je fais quelque chose, t'as toujours un truc à dire ! m'écriai-je.
— Parce que j'en ai marre de voir des types te baver dessus pendant que je regarde la scène comme un con.
Il cherche vraiment à créer une dispute pour un truc aussi stupide. Je ne vais pas me justifier pour ça. C'est ridicule.
— C'est vraiment absurde. Pourquoi ça t'affecte autant, hein ?
Il reste silencieux un instant avant d'écraser sa cigarette violemment dans le cendrier. D'une voix basse, presque murmurée, il lâche :
— Parce que c'est toi qui m'affectes. Et que je ne veux pas te voir te faire manipuler par des connards et t'imaginer avec alors que tu m'obsèdes...
La révélation me coupe le souffle. Je ne sais pas quoi répondre et je ne sais pas s'il se rend compte de ce qu'il vient de dire.
Je suis prise entre la colère et la confusion. Il vient d'avouer qu'il était jaloux, mais si je lui fais la remarque, il va encore nier et ça risque de provoquer une troisième guerre mondiale.
Dans quelques minutes, Alexandre va débarquer à l'hôtel, ce qui va sûrement raviver la flamme de cette dispute.
— Tu sais quoi, Kyle ? Je sais me défendre si jamais ça tourne mal. J'ai pas besoin de ta protection, je te l'ai déjà dit.
— Tu es une stupide insupportable. Qu'est-ce qui m'a pris de t'avoir embrassé et de t'avoir laissé faire.
Ses mots me frappent, mais je me force à rester impassible. Hors de question de lui laisser le plaisir de m'atteindre. Alors, je trie soigneusement ses paroles venimeuses et les range dans un coin de ma tête. Les mots ont un pouvoir immense, mais bien souvent, les siens ne sont que des mensonges lancés sans réfléchir, des éclats de rage qui ne font que masquer la vérité.
Un sourire sadique se dessine sur ses lèvres en voyant que ses paroles m'ont touchés.
— Par contre, si tu crois que tu peux te défendre sans tuer, alors tu mourras en première. Regarde-toi, tu pleures dès que je tue quelqu'un devant toi alors que tu as fait plus de victime que moi. Ne te la joue pas femme forte, parce que ça, ça me fait vriller.
Je le fixe, sidérée par sa brutalité. C'est comme s'il essayait de réveiller une part de moi que j'avais voulu enterrer.
— Et depuis quand tuer est la solution à tout ? ripostai-je, en me levant du lit.
— C'est ce qui t'a gardée en vie sur l'île. Le monde est cruel, et tu le sais.
« Oui, je le sais, connard... »
Je soupire lourdement.
— Tu sais quoi, je ne sais même pas pourquoi je continue à te tenir tête parce que tu mélanges tout. Dis-moi, comment on a pu passer du fait qu'apparemment je drague trop au sujet de meurtre ?
— J'en sais rien, lâche-t-il, agacé. Bref, arrête de parler. J'en peux plus de t'entendre.
Il se dirige vers le balcon et jette un coup d'œil à la tour Eiffel.
Sérieusement, c'est quoi son problème ? Ce type est un putain de détraqué bipolaire.
J'avais l'impression de parler à un enfant. Je fronce les sourcils, hésitant entre rigoler ou appeler le service psychiatrique pour sa santé mental.
Je m'écroule sur le lit et repasse toute la scène dans ma tête. C'est tellement ridicule que j'ai du mal à ne pas éclater de rire. Notre relation est tissée de tensions et de non-dits, mais malgré tout, peut-être qu'au fond, il se soucie vraiment de moi... à sa manière tordue. Très tordue.
Quelques minutes plus tard, des coups à la porte me font sursauter. Je me lève aussitôt tandis que Kyle, qui revient du balcon, referme la porte derrière lui sans m'accorder un regard.
— C'est qui ? Hurle-t-il en enfilant sa chemise comme si de rien n'était.
Je l'ignore à mon tour et ouvre la porte. Alexandre se tient là.
— Aurore, merci de m'avoir invité, mais je ne m'attendais pas à croiser votre mari ici.
— Oui, Alexandre, mon mari est là. Mais ne vous en faites pas, rien ne se passera ici. Après tout, il cautionne tout ce que je fais. C'est ça l'avantage d'un couple libre, non ?
Je savoure la façon dont Kyle se crispe à mes mots. Alexandre, surpris, hausse un sourcil mais conserve son sourire.
— Ah, je vois. Très... moderne comme arrangement, dit-il, visiblement mal à l'aise, mais tentant de ne pas le montrer.
Kyle s'approche d'Alexandre, le dominant légèrement de sa taille, et l'inspecte comme s'il avait à faire à un rat d'égout. La tension dans la pièce est plus que satisfaisante.
Ah Kyle, je vais te pousser à bout.
— Très moderne, ouais, répète Kyle avec un sourire sarcastique. J'espère que vous en profiterez bien.
Il joue son rôle à la perfection, et je me demande à quel moment il va craquer. Mais pour l'instant, je dois avouer que ça m'amuse beaucoup.
Je retiens un sourire amusé. Alexandre semble un peu déstabilisé, mais il garde son calme.
— Ne vous inquiétez pas, Alexandre. Mon mari adore jouer les gardes du corps, mais il sait que je fais toujours ce que je veux. N'est-ce pas, mon amour ? dis-je en lançant un sourire éclatant à Kyle.
Il me jette un regard noir, mais ne répond pas. Il écrase sa cigarette dans le cendrier avec une force exagérée, ce qui m'encourage à continuer le jeu.
— Mon coeur, tu nous sers à boire ? Demandai-je en tenant le bras d'Alexandre.
J'entends Kyle marmonner un flambeau d'insulte destiné à notre invité, mais s'exécute. Il ouvre une armoire, sort une bouteille de champagne et deux flûtes en cristal, prenant son temps pour ouvrir la bouteille.
— Vous êtes vraiment fascinante, Aurore, dit Alexandre. C'est rare de croiser une femme aussi audacieuse.
Heureusement que ce n'est que le temps d'une soirée et je serai débarrasser de cet homme.
Je lève mon verre avec mon sourire hypocrite.
— Merci, Alexandre. La vie est trop courte pour être ennuyeuse. Bryan, un toast ?
Kyle lève son verre, son regard fixé sur moi.
— À la vie et à ses surprises, dit-il d'un ton sarcastique. Et à ceux qui aiment jouer avec le feu.
Je souris, consciente du jeu de provocation entre nous. Mais tout bascule quand une femme brune au même trait du visage que le mien, apparaît à la porte et se dirige vers Kyle. Je reste totalement figé.
— Miranda, je te présente ma femme Aurore et son invité, Alexandre.
Elle me lance un faux sourire avant de poser son regard sur Alexandre.
— Maintenant que chacun a sa conquête, que les jeux commencent ! s'exclame Kyle en levant son verre.
Je sens la colère monter. Kyle attire Miranda à lui et l'embrasse longuement, sans me lâcher des yeux. Chaque fibre de mon corps hurle, mais je tente de garder mon calme.
— Eh bien, amusez-vous bien, lâche Alexandre, tandis que je serre mon verre, bouillonnante.
Le baiser traîne en longueur, chaque instant me brûle de l'intérieur. J'inspire profondément, tentant de masquer mon trouble derrière un sourire forcé, mais un poids lourd s'installe dans ma poitrine. Mon cœur cogne de plus en plus fort, comme un avertissement. Si je continue à les regarder, quelque chose va céder. Et c'est exactement ce qu'il veut, que je craque sous la pression, que je révèle ce que je refuse de montrer.
— Alexandre, on y va.
Je prends la fausse toile et me dirige vers la porte, mais Kyle m'attrape.
— Qui suis-je pour retenir ma femme avec un si joli bracelet ? murmure-t-il en passant son regard sur moi puis sur Alexandre.
Il m'autorise à utiliser mes dons ?
MUSEE DU LOUVRE
23H25
Je prends la voiture louée par Kyle pour me rendre au musée, avec Alexandre à mes côtés. Il fait des sous-entendus sur nos intentions, insinuant que nous allons faire plus qu'une simple balade.
Pas question.
Mon seul but est d'échanger la toile. Nous sommes garés à l'abri des caméras, attendant que le concierge sécurise les lieux. Mais mon esprit reste fixé sur Kyle et cette fille. Une colère sourde monte en moi, que j'essaie de dissimuler.
— Après... si tu veux qu'on le fasse dans une des salles du musée, libre à toi...
Je n'écoute même pas ses mots, trop absorbée par mes pensées.
— J'ai besoin de toi pour une chose. J'ai oublié mon rouge à lèvres aux toilettes du musée. Il a une grande valeur sentimentale. Tu vas mettre les oreillettes que je vais te passer et me dire s'il y a quelqu'un ou pas.
— Je suis venu rien que pour ça ?
En réalité, je ne veux pas de lui sur le terrain. Je cherchais à provoquer Kyle, mais c'est mon propre volcan qui est sur le point d'exploser. Je tourne la tête vers Alexandre et lui offre un petit sourire.
— Je te donnerai plus après, murmurai-je en posant ma main sur sa cuisse.
Je lui tends les oreillettes.
— C'est tout ? Juste une pauvre oreillette pour l'instant ?
— Contente-toi de ce que tu as, crachai-je.
Une douleur aiguë frappe soudainement mon crâne. Je dois vite prendre mes médicaments avant de me mettre au travail.
En entrant dans le musée, l'adrénaline masque à peine la douleur qui pulsait dans mes tempes. L'intérieur du Louvre, en pleine nuit, est un mélange d'ombres et de lumière tamisée. Un lieu majestueux qui, en un instant, deviendra le théâtre d'un audacieux vol.
Je me dirige directement vers la salle ouest, là où se trouve "Les 7 sangs". À côté, un petit écriteau indique :
Le tableau "Les 7 sangs" est réputé pour avoir été peint par un artiste mystérieux du XVIIIe siècle, et sa valeur marchande est estimée à plusieurs millions d'euros.
Évidemment, ils ne savent pas quoi inventer pour justifier que cette toile n'est pas d'ici.
Je sors un petit scalpel de mon sac et commence à découper soigneusement la toile sur les bords, veillant à ne pas endommager le cadre. Mes mouvements sont précis et rapides ; chaque seconde compte. Une fois la toile retirée, je la roule délicatement et la range dans un tube de transport sécurisé.
Je prends ensuite la fausse toile, une réplique presque parfaite, et la fixe dans le cadre. Je m'assure que les coins sont bien alignés et que rien ne semble suspect. Je vérifie une dernière fois que tout est en ordre.
Avant de quitter la salle, je m'assure que la lumière sur la toile ne révèle aucune différence notable. Tout semble parfait.
Je range mes outils, prends une profonde inspiration et quitte la pièce aussi discrètement que j'y suis entrée.
— Il y a quelqu'un ? demandai-je dans l'oreillette.
— Euh, non.
Mais à l'instant où je m'apprête à sortir, deux hommes cagoulés apparaissent devant moi, pistolet à la main.
— Un mouvement, et je te bute ! ordonne l'un d'eux.
Je suis censée avoir peur ? Mes lèvres s'étirent automatiquement.
— Retourne-toi en levant les mains, déclare l'autre.
Un soupir s'échappe de mes lèvres. Je me plie à leur demande, amusée par leur illusion de pouvoir. Pourquoi ne pas jouer le jeu, ne serait-ce qu'un instant ?
— Elle a volé une toile aussi !
— Ta gueule ! On doit l'exploser.
— Je ne tue pas les femmes, Mylan.
Je roule des yeux.
— On s'en branle ! Tu tiens à ton pognon ou pas ? hurle Mylan.
Je devrai demandé à Maddy de me refaire ma manucure.
— Écoutez, je ne veux pas vous stresser davantage, mais les caméras vont se rallumer dans moins de 5 minutes.
— Ferme ta gueule, crache Mylan. Adam, tire-lui dessus, qu'on en finisse.
Adam me regarde. Je devine dans ses yeux, à peine visibles dans l'obscurité, qu'il a peur.
— Tu as entendu ton copain, non ? répète-je. Tire-moi dessus.
Il pointe son arme sur moi, mais son doigt reste hésitant sur la détente. Bon sang !
— Bordel de merde, je t'ai dit de tirer ! hurle Mylan.
La balle part soudainement en direction de mon front. Mes yeux changent alors de couleur, passant au vert émeraude. Avec mon pouce et mon index, j'attrape la balle avant qu'elle ne touche ma peau. Instantanément, elle se recouvre de mon cristal empoisonné. La terreur s'empare de leurs visages.
— C'est triste, tu m'as raté.
Après avoir recouvert la balle, je la lance au sol, où elle se brise comme du verre fragile. Mylan et Adam échangent des regards incrédules, leurs mains tremblent autour de leurs armes.
— Putain, c'est quoi cette meuf ! hurle Mylan.
— Faut qu'on se tire, ajoute Adam.
Ils ne peuvent pas s'échapper après avoir vu de quoi je suis capable. Je les regarde fuir, un poison brillant dans mes yeux qui les ralentit. Je perçois leur respiration haletante, le poison infusant leur sang malgré la distance.
Je m'avance lentement vers eux, qui tentent de ramper pour fuir.
— Qu'est-ce que... Qu'est-ce que tu nous as fait ?!
Soudain, mes veines virent au noir, une douleur atroce me frappe aux gencives.
Bordel de merde.
Le Mortalys.
— C'EST QUOI CETTE MERDE ?! C'EST...C'EST QUOI ÇA PUTAIN ! UN VAMPIRE ?!
— Presque, corrigeai-je en enfonçant ma main dans la poitrine de son ami pour en extraire son cœur.
Un cri de terreur s'échappe, mais je le fais taire immédiatement en lui tordant le cou.
Je mets les corps dans le coffre de la voiture. Pendant ce temps, Alexandre reste perdu dans ses pensées, convaincu que je vais céder à ses avances. Comme nous étions garé à l'autre bout, il ne pouvait pas voir le massacre que j'avais fait. Ce soir, j'ai envie de tout détruire. Je ne sais pas pourquoi cela m'affecte tant. Je prends place au volant.
— Enfin te revoilà, Aurore.
Il pose sa main sur ma cuisse. Je lève les yeux, le foudroyant du regard. Il retire aussitôt sa main.
— Désolé, je voulais juste...
— Tire-toi. Tout de suite.
Il me dévisage un instant, mais le manque de patience me frappe.
— TOUT DE SUITE !
Mon visage reste impassible. Je n'ai pas de temps à perdre, et s'il veut partir, tant mieux. Il sort de la voiture, et je démarre sans attendre, direction l'hôtel.
RITZ PARIS
J'ouvre la porte de ma chambre avec ma carte. Kyle est toujours là, sa chemise enfin fermée. Il fixe encore la tour Eiffel. L'eau de la douche coule, Miranda doit sûrement y être.
J'essaie de m'approcher discrètement, mais Kyle m'arrête, sentant ma présence sans se retourner.
— Tu as fini avec ?
— Oui. J'ai la toile.
Je commence à sortir le tableau de mon sac, mais Kyle s'avance vers moi.
— Il est où l'autre bourge ?
— Il est parti.
— Tu as laissé l'autre partir ? Sans rien dire ?
Où veut-il en venir ?
Je hoche la tête avant de me diriger vers la salle de bain, mais il me saisit le bras pour me tirer près de lui.
— Tu me fais mal, lâche moi, éjectai-je.
Je ne veux pas qu'il voit mon visage, car je n'ai pas les idées claires. S'il découvre que j'ai tué deux personnes, il va se moquer de moi, surtout après que j'ai dit que le meurtre n'est pas une solution.
Mais ce soir c'était différent. J'en avais envie. Comme si j'avais réveiller ma vrai nature...ou quelqu'un d'autre...
Peut-être que c'est le cas ?
Non. Je ne suis pas une tueuse, je ne le suis pas...
Il scrute chaque détail de mon visage avant de s'arrêter sur mes lèvres. Son regard interrogateur fait battre mon cœur plus vite. Putain.
— Tu as du sang sur ta lèvre. Qu'est-ce que tu as fait ?
— Rien qui te regarde, répliquai-je, agacée.
Il ricane :
— Tu me prends pour un con, hein ? Je ne sais pas ce que tu as fait, mais je vais vite le découvrir.
J'ignore son commentaire et me tourne vers le miroir pour examiner le sang sur ma lèvre. Je ne sais pas comment j'ai pu en avoir, sans doute en mettant les corps dans le coffre. Quoi qu'il en soit, Kyle va finir par savoir ce que j'ai fait.
Je passe ma langue sur le sang, et le goût métallique envahit ma bouche. Une force impressionnante me submerge, mais cela n'annonce rien de bon.
Encore une preuve que je suis un Mortalys, comme ma sœur et ma mère. J'entends la porte de la salle de bain s'ouvrir. Miranda en sort avec mon peignoir. Je bouillonne.
— Te voilà, s'exclame Kyle en levant son verre.
— Avec mon peignoir, répliquai-je avec un faux sourire.
— Désolé, je le trouvais très beau.
Je ne réponds rien mais la dévisage de haut en bas en savourant mon verre de champagne.
— Tu devrais partir maintenant, dit Kyle d'un ton ferme. On s'est assez amusés.
— Mais je veux toujours plus, ronchonne-t-elle.
Salope.
Je me raidi à ses mots et m'avance vers elle, mon sourire intact. Je lui tends mon verre.
— Bois, ordonnai-je.
Kyle fronce les sourcils tandis que Miranda s'exécute.
— Elle a déjà assez bu. Je ne veux pas qu'elle fasse une overdose dans ma chambre.
Je reprends son verre et le pose sur la table de chevet, glissant ses cheveux derrière son oreille.
— Je n'ai bu qu'un seul verre, riposte-t-elle. J'en veux plus.
— Tu vois, Kyle, laisse-moi profiter aussi de votre soirée, lâchai-je en sachant pertinemment comment ça va se finir.
Je pose mes lèvres contre celles de Miranda, qui ne me refuse pas, sous le regard perdu de Kyle.
Que le jeu commence.
Son corps est légèrement tendu, mais elle ne s'éloigne pas. Je la pousse sur le lit, avec Kyle qui nous observe, visiblement perdu. Son regard brûlant est rivé sur moi, et j'exploite son attention pour lui offrir un spectacle.
Miranda s'affale sur le lit. J'enfouis ma tête dans son cou. Sa respiration s'accélère, son cœur bat plus vite ; j'ai déjà gagné. Je remonte mes lèvres le long de sa mâchoire, tandis que mes mains explorent son peignoir, touchant le tissu de sa robe. Je sens son souffle se faire plus long au fil de mes caresses, ses doigts se crispant légèrement.
Elle glisse ses mains sur mon dos, mais je les retire brusquement, les bloquant en haut de sa tête pour maintenir ma domination. J'ouvre son peignoir ; elle porte sa robe en dessous. Mes doigts glissent rapidement sous le tissu tout en frôlant ses sous-vêtements.
— Tara, arrête ça, s'énerve-t-il. Tu vas trop loin.
Je l'ignore totalement. Mais derrière ce tableau de plaisir se cache une rancœur tenace. Je déplace ma main vers mon oreiller. J'ai toujours été assez parano pour cacher un couteau sous celui-ci, sans que Kyle ne s'en rende compte. Je le sors doucement alors que Miranda continue de respirer lourdement, son cœur bat la chamade comme s'il me suppliait de le libérer. En une fraction de seconde, la pointe se plante dans son coeur.
À cet instant, je relève mes yeux vers Kyle qui secoue la tête sans pour autant dire quelque chose.
Je m'effondre à côté du cadavre alors que Kyle se pince l'arête du nez tout en allant vers Miranda. Et d'un coup, il se met à applaudir.
— Bravo, je te félicite.
Merci ?
Sa voix semblait trop sarcastique pour être réel.
— Tout ça parce que tu refuses d'admettre que j'ai gagné. Tu voulais me tester, tu as échoué.
Je ne réponds rien.
— En tout cas... La folie te rend sacrément sexy.
Je lève les yeux vers lui, une lueur de dégoût sur mon visage. Je me sens sale, très sale. Je pose mes yeux sur mes mains ensanglanté. La réalité me frappe d'un coup. Pourquoi j'ai fait ça ? Ce n'est pas moi, ce n'est pas qui je suis. Je ne suis pas comme ça...
— Va te laver, tu as du sang sur le haut de ton corps. J'irai jeter le cadavre et le drap en même temps.
— Il y en a deux autres dans ta voiture, avouai-je.
Il se fige instantanément, et je pourrais jurer qu'il se retient de rire.
— Des cambrioleurs ont tenté de me faire peur, j'ai utilisé mon poison devant eux. Je n'avais pas le choix, me justifiai-je.
— Toujours ce sujet du choix qui revient avec toi, peste-t-il. Tu es atteinte d'une schizophrénie extrême, princesse. Tu ressens certaines émotions multipliées par mille. Ta jalousie t'a emportée.
Ma maladie mentale ne justifie en aucun cas les multiples meurtres que je commets. Il faut arrêter de me trouver cette excuse. Je voulais le faire, c'était trop fort. Je me tourne vers le corps de Miranda, et des larmes m'atteignent.
— Je ne suis pas jalouse, crachai-je en essayant de contenir mes larmes.
Il roule des yeux.
— Tu sais que j'avais suggéré que nous ne devions pas nous faire remarquer, alors trois morts en une nuit...
Je soupire lourdement, réalisant que je ne me suis pas arrêtée à une victime, mais à trois.
— Je vais arranger ton désordre, poursuit-il. Comme à chaque fois. Evite de tuer le personnel en mon absence.
— Tu vas les mettre où ?
Son sourire ne présage rien de bon.
— Sache que dans chaque pays, je possède un cimetière en mon nom pour enterrer toutes mes victimes.
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FINITO PIPO POUR CE CHAPITRE ! 👀
Cette facette destructrice de Tara... Je l'adore
Et je ne dis pas ça parce que c'est ma protagoniste 🤭
En espérant qu'il vous a plu ! (Moi en tout cas, fortement)
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