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CHAPITRE 20 : RED CLUB



MANHATTAN
RED CLUB
19 H 00

— Je dois quoi ? M'écriai-je.

Je me retrouvai une nouvelle fois dans ce club auquel j'y étais avec Kyle.

André et Eden m'y ont déposé. Ce dernier m'explique les dernières nouvelles dont je n'étais pas encore mise au courant.

Cet endroit est encore plus bonder de personne que la dernière fois et certainement pas de personne bienveillante. L'endroit empeste la drogue, l'alcool et bien le danger ici. Les néons de couleur verte et rouge rajoute une atmosphère diabolique ainsi que cette musique gothique.

Nous sommes tous trois installer sur un canapé, isoler de tout ce brouhaha.

— Écoute. C'est comme ça.

— Je ne peux pas simplement retrouver la somme de cette statue au lieu de devoir supporter ses alcooliques ?!

—  Chica, Kyle a réussi à te faire entrer ici pour quelque chose de précis. Tu es sous couverture, m'explique Eden.

— Comment ça en couverture ?

— En tant que serveuse, tu auras accès à des zones que les clients ordinaires ne peuvent pas atteindre. Ce club n'est pas seulement un endroit pour boire, baiser ou danser, c'est un lieu de rencontre pour ceux qui ont des secrets à échanger. Certains des clients les plus réguliers sont mêlés à des affaires beaucoup plus louches, des deals qui se font dans l'ombre, loin des regards, répondit André en sirotant son cocktail.

— Si Kyle m'a envoyé ici, c'est sûrement que des collectionneurs y viennent autant que des détraqués, dis-je en réfléchissant à voix haute.

André hocha la tête, son regard se faisant plus sérieux.

— Exactement, répondit-il.

— Vous êtes sûr qu'ils ne vont pas me reconnaitre ? Je suis quand même passé plusieurs fois à la télé près du maire...

Eden, qui était resté silencieux jusque-là, intervint aussitôt.

— Justement à ce propos, dit-il en désignant une boîte posé sur la table basse, je t'ai apporté une perruque.

Il ouvrit la boîte et en sortit une perruque de couleur rouge, contrastant fortement avec mes cheveux naturellement très foncés.

— Super, des cheveux, murmurai-je en fixant la perruque. Je crois que c'est mort pour qu'on ne le reconnaisse pas.

Il me tapote l'épaule pour me rassurer.

— Ne t'inquiète pas, dit-il d'une voix calme. Si les choses dérapent, André et moi interviendrons. On ne te lâchera pas d'un pouce. Tu ne seras jamais seule là-dedans.

Ses paroles sont censées me rassurer, mais une part de moi sait que dans un endroit comme celui-ci, il suffit d'un instant d'inattention pour que tout bascule.

Je place la perruque.

— Et où est ton acolyte ? demandai-je, essayant de chasser mes inquiétudes en me concentrant sur autre chose. Normalement, l'équipe est composée de toi et Harvey, non ?

Eden esquissa un sourire légèrement ironique.

— Harvey est trop occupé à jouer les espions en regardant Flore comme un psychopathe.

— Et moi, je comble le temps en grignotant ! lança André en attrapant une poignée de cacahuètes avec un sourire amusé.

Je ne pus m'empêcher de sourire, bien que la tension ne me quittait pas. Soudain, Eden se redressa, comme s'il venait de se souvenir de quelque chose d'important.

— Oh ! J'allais oublier ! s'exclama-t-il en me tendant une robe très courte.

Je plissai les yeux, hésitante, avant de prendre la tenue dans mes mains. C'était une sorte de nuisette rouge en dentelle, fine et presque transparente.

— C'est quoi cette horreur ? m'exclamai-je

Eden haussa les épaules avec un sourire en coin.

— C'est ta tenue de travail. Tu te rappelles que c'est un club de striptease, non ? Ici, les sous-vêtements font office de vêtements de travail.

Il marqua une pause, se penchant légèrement vers moi pour ajouter sur un ton plus sérieux :

— Kyle a failli péter un câble quand le gérant, Franck, lui a dit que tu devrais porter ça. Mais après quelques négociations, il a accepter. Kyle te la crée sur mesure. Quel talent !

Quel psychopathe, plutôt.

Je n'arrivais toujours pas à croire que Kyle avait observé mon corps avec suffisamment d'attention pour en déduire mes mensurations exactes. L'idée qu'il ait passé du temps à concevoir cette tenue, en prenant en compte chaque détail, me faisait frissonner.

Lorsque je levai les yeux, mon regard croisa celui d'un groupe d'hommes tatoués de la tête aux pieds. Ils me fixèrent avec une insistance troublante, leurs yeux scrutant chaque détail de ma silhouette. Leurs regards furent lourds, presque oppressants, et je sentis une vague de colère monter en moi.

Puis, comme s'ils avaient perdu tout intérêt, leurs regards se détournèrent vers un groupe de filles vêtues de robes de soirée qui dansèrent au milieu de la piste. Elles balancèrent des liasses de dollars au sol, attirant l'attention et dominant la scène.

Je serrai les dents, essayant de maîtriser ma frustration. Mais le simple fait de penser que je devrais peut-être interagir avec ces types me révoltait.

— Si je travaille ici, je vais finir par leur arracher les yeux de leurs orbites, lâchai-je en sentant la tension dans ma voix.

— Ne fais pas griller ta couverture ! Gronde André.

Mes yeux l'assassinent automatiquement du regard. Déjà que je n'ai aucune envie d'être ici, me faire un rappel à l'ordre me donne envie de leur broyer les os.

— C'est l'un des endroits les plus risqués de Manhattan, mais aussi l'un de ceux où tu peux gagner beaucoup d'argent. Si tu retires une grosse somme de ton compte, ta banque risque de trouver ça louche !

Putain c'est vrai...

— Le pire, c'est que je me retrouve à faire ce genre de chose alors que ma famille est sûrement morte à l'heure qu'il est, avec toutes ces conneries !

Le silence qui suivit mes paroles fut lourd. Eden et André échangèrent un regard.

André ne comprend pas là ou je veux en venir mais Eden comprend la gravité de la situation, mais aussi de la douleur que je porte.

— André, tu peux me chercher à boire ? Demande Eden.

— Hein ? Ouais, bien sûr, répondit André, un peu confus mais obéissant.

Il se leva, jetant un dernier regard vers nous avant de se diriger vers le bar.

Une fois qu'il fut hors de portée de voix, Eden se tourna vers moi, son regard plus sérieux, plus empathique.

— Je suis sûr que Jadis n'est pas morte, admis-je en passant nerveusement ma main sur ma nuque.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Elle est morte bien trop facilement, répondis-je en essayant de mettre de l'ordre dans mes pensées. Et si elle l'était vraiment, le génocide devrait être arrêté en Tyrie par les sept dragons. Je suis connectée à Aconys, mais je ne l'entends pas être endormi comme il le devrait.

Eden fronça légèrement les sourcils, essayant de comprendre.

— Vous avez une connexion ? demanda-t-il, un peu plus inquiet maintenant.

— Oui, c'est ce qui fait de moi l'enfant ancestral du poison, soufflai-je en laissant échapper un juron. Putain ! Ça me rend folle !

— Calme-toi.

— Je n'y avais pas prêté attention avant, parce que Jadis m'était sortie de la tête, mais maintenant que je repense à tout ça... Je suis sûre qu'elle est toujours en vie.

Eden resta silencieux un instant.

— Kyle l'a vue morte avec toi, rappela-t-il doucement, comme pour me ramener à la réalité.

— Elle s'est évaporée en poussière, répliquai-je. Il ne faut pas oublier que, dans ma famille, on est tous spéciaux. Même si Jadis ne possède aucun don et qu'elle est gravement malade, il y a quelque chose d'étrange là-dedans.

Il hoche la tête sans dire un mot. Cette situation dépasse tout le monde.

Une femme s'approcha de nous. Elle est vêtue d'une lingerie très sensuelle.

Ashley.

Je la reconnais immédiatement. C'est cette femme que j'ai rencontrée lors de ma précédente visite ici avec Kyle. Une véritable pot de colle.

— C'est toi Berta ? Me demanda-t-elle.

Je la regarde avec incompréhension. C'est à moi qu'elle parle ?

—Je te parle, répéta-t-elle.

— Oui, oui c'est elle Berta, affirme Eden en me donnant un coup de hanche.

Quoi ?!

— Je m'appelle Ashley. Je suis autant danseuse que serveuse ici.

J'allais lui répondre avant de constater que Kyle se trouve en haut de la balustrade du 2e étage en train de me dévorer clairement du regard.

« Fils de pute »
« Je suis sûr que c'est lui qui avait choisi ce prénom »

Ashley suit mon regard vers Kyle et son ton mielleux devient arrogant.

— Écoute, Berta, lance-t-elle sèchement, il faut que tu portes des sous-vêtements et que tu me rejoignes au bar. On a beaucoup d'habitués ici, alors la soirée risque d'être longue.

Sans attendre de réponse, elle tourne les talons.

— Elle avait l'air jalouse, glousse Eden en observant la scène.

Je le fixe, un sourcil arqué.

— Jalouse de quoi ?

— Kyle qui te regarde...Mais je dis ça, je dis rien.

Il se contenta de sourire, savourant visiblement la situation, avant de reprendre son cocktail pour en siroter une gorgée.

Je laissai échapper un soupir, détournant le regard. Après ce qu'il s'est passé dans le lit de Kyle, les choses entre nous sont devenues étrangement silencieuses. Nous n'avons plus parlé. Ce matin-là, je me suis réveillée seule, les draps froids à côté de moi. Il était déjà parti.

Je pris une grande inspiration, essayant de calmer mes nerfs. Ce n'est pas seulement la foule et le bruit qui me dérangent, mais l'impression constante d'être observée.

Et c'est bien le cas, du 2e étage, je vois Kyle qui me fixe encore. Mais dès que nos regards se croisent, il détourne le regard.

— Ne dis rien seulement, je ne vois pas pourquoi elle serait jalouse de moi alors qu'elle ne connait clairement pas Kyle pour s'apercevoir qu'il a une case en moins, murmurai-je à Eden d'une voix agacé.

— Parce que toi tu es normal ?

Je me raidis.

La jalousie est bien un vilain défaut, et je parle en connaissance de cause. Toute ma vie, j'ai envié ces filles qui semblaient avoir une vie tranquille, sans complications ni drames. Même Maddy, parfois.

— Bon, je crois que le devoir m'appelle, dis-je finalement.

— Ne t'inquiète pas, André et moi on gère avec ces évadés de prisons !

— Avec ces quoi ? répété-je, espérant avoir mal entendu. Et si par hasard ce sont des prisonniers que j'ai moi-même incarcérés, je fais quoi ? Je pourrais bien les tuer, mais ma profession m'en empêche, sauf en cas de défense,

— N'y pense même pas, Tara, avertit Eden d'un ton plus sérieux. Si Kyle insiste bien sur une chose, c'est que tu te comportes comme une "Berta" se comporterait.

— Vous vous êtes pas foulés sur le prénom.

— C'est Kyle. Il a dit qu'avec un nom pareil, aucun homme t'approchera au moins.

Cela me choque plus.

Je me dirige vers les vestiaires, sentant le regard perçant de Kyle me suivre de loin, bien qu'il soit occupé à échanger avec un autre homme. Ce mélange de surveillance et de distance m'agace, mais je me concentre sur la tâche à accomplir.

Dans les vestiaires, je mets la robe à contrecœur. Le décolleté plongeant et la façon dont la robe courbe mes formes me donnent l'impression d'être mise à nu, exposée. Je prends une grande inspiration, tentant de calmer les battements de mon cœur, et me dirige vers le bar où Ashley m'attend, son sourire sarcastique déjà en place.

— Berta, j'ai besoin de toi, dit-elle d'un ton qui me donne envie de fuir.

« C'est le moment de devenir la plus grosse hypocrite du monde Tara. »

« On ne va pas la supporter bien longtemps. »

Rien qu'entendre ce nom, ça m'irrite.

Ashley me fait signe de la suivre à travers la foule, me présentant à un homme âgé en costume. Son nom est Franck, le propriétaire du club. C'est avec lui que Kyle a discuté quelques minutes plus tôt, probablement pour s'assurer qu'il accepte de me recruter.

Elle me présente aussi aux barmans, des types plutôt pas mal, et je remarque qu'ils ressemblent étrangement aux hommes dont Maddy aurait pu être fan. Malgré la chaleur et le brouhaha, l'angoisse s'installe en moi en pensant aux raisons tordues qui m'ont amenée ici.

— Il faut que tu serves ce mojito à la table 5, niveau VIP. Ensuite, prends les apéritifs pour la table 3. Fais vite, nos clients ne sont pas du genre patients, m'explique l'un des barmans.

— Merci...

Donc, je vais devoir monter, descendre, monter, redescendre, et recommencer encore et encore avec ce foutu escalier. C'est exactement ce qui me pousse à retenir mes larmes. Bien que je sois en bonne forme physique et que j'aie un certain cardio, l'épuisement commence déjà à me gagner.

— Oh, avant que j'oublie, intervient Ashley d'un ton presque nonchalant, si tu as des envies avec des clients, il faut qu'ils paient le double pour t'avoir.

— Attends, quoi ?

— Ce n'est pas gratuit ici, les plaisirs. Je ne comprends pas pourquoi Franck ne veut pas que tu danses comme les autres serveuses, ça fait partie du travail. Tu es un peu coincée, non ?

« Un... Deux... Trois... on respire... La violence ne sert à rien... »

Je lui adresse mon plus grand sourire hypocrite, puis je me mets au travail avec une détermination forcée. Mes jambes se sentent déjà comme du carton après avoir déposé la première commande. Et pourtant, je dois encore réceptionner d'autres commandes et les apporter tout en essayant d'écouter les conversations autour de moi.

Mais les seules informations que je parviens à recueillir sont à peine utiles : un homme a mis en compote le chat du proprio, et il semble que Eden ait la réputation d'avoir de "belles fesses".

Seigneur.

— Voilà pour vous, dis-je en tendant les boissons avec un sourire professionnel.

Un des hommes commence à examiner l'étiquette où est collé mon faux prénom. Il murmure, presque distrait :

— Merci... Ber... Berta...

— De rien.

À ce stade, j'aurais préféré qu'on ne m'appelle pas du tout, ou mieux encore, qu'on m'oublie simplement.

Soudain, l'un des types, dans un élan de familiarité que je trouve franchement inapproprié, me remercie et me tire vers lui par les hanches. Je sens une vague d'inconfort se répandre dans tout mon corps, mes muscles se tendant en réaction.

— Merci pour le service, Berta, dit-il avec un sourire qui frôle la grossièreté.

Je me force à rester calme, à ne pas réagir.

— Je suis là pour ça, dis-je, tentant de me dégager avec délicatesse.

— Tu sens drôlement bon.

Je connais la douche contrairement à certain.

— Il faut que je retourne travailler, dis-je en réussissant à sortir de son étreinte.

Depuis plus de deux heures, c'était ma routine : servir tous les clients, allant de droite à gauche sans même avoir une minute de répit.

Lorsque je repasse près du bar, je vois Kyle appuyé contre le comptoir, discutant avec Ashley. Enfin, discuter n'est pas tout à fait le mot juste ; elle parle avec cette voix agaçante qui ne cesse de m'irriter.

Je dépose mon plateau vide et en prends un autre, tout en écoutant leur conversation malgré moi. Évidemment, ils sont juste à côté.

— Kyle, ça te dit de me déposer ce soir ? Je finis tard, et j'aurai trop peur qu'il m'arrive quelque chose de grave.

Je laisse échapper un sourire sadique, imaginant la seule chose qui pourrait lui arriver ce soir : moi.

Mais mon sourire s'efface aussitôt lorsque je remarque qu'elle balade ses mains sur son torse, une fois de plus.

« Je ne suis pas jalouse. »

Non, je ne le suis pas. Il fait ce qu'il veut avec qui il veut, ce ne sont pas mes affaires. Tout comme moi, je fais ce que je veux.

Kyle la repousse immédiatement.

— Ferme-la et contente-toi de servir ici, crache-t-il, fidèle à lui-même.

Ashley recule, soupirant, en réalisant que je suis là, attendant ma nouvelle commande. Kyle ne peut s'empêcher de me regarder avec insistance, ce qui me met très mal à l'aise. Et Ashley le remarque, voyant bien que son regard est fixé sur moi. Depuis le début de la soirée, Kyle me dévisage comme si j'étais la seule chose vivante dans ce club, comme si les autres n'existaient pas.

— Berta, quand tu auras fini de servir cette commande, il faut quelqu'un pour aller nettoyer les toilettes, annonce Ashley d'un ton condescendant.

Je reste dos à elle, levant les yeux au ciel.

« Seigneur, donnez-moi la patience. »
« Pas la force, hein... »
« Je vais la tuer. »

— Très bien. Tu veux que je lave la cuvette avec ta tête ou ta langue, dis-moi ? demandai-je en me retournant.

— Répète un peu ?

— Elle ne va rien faire du tout, intervient Kyle. C'est toi qui vas le faire, et tu as intérêt à ce que tout soit propre si tu tiens à garder ce travail. A ce que je sache...Franck pense déjà à te licencier.

— Connard.

Kyle l'ignore et se tourne vers le barman afin d'échanger.

Peu importe. Je prends une profonde inspiration, ramassant les boissons vides et me dirigeant vers un groupe d'hommes plus âgés, visiblement plus influents que les autres. Ils sont installés en cercle, leurs regards fixés sur les danseuses qui ondulent au rythme de la musique.

— Voilà vos boissons, dis-je en déposant les verres sur la table.

Les hommes me saluent d'un bref mouvement de tête, les yeux rivés sur les danseuses. Je fais de mon mieux pour rester professionnelle, tout en écoutant discrètement les conversations. Leurs murmures sont noyés dans le brouhaha général, mais j'arrive à capter quelques fragments.

— Alors, où en êtes-vous avec cette statue ? demande l'un des hommes, sa voix grave et autoritaire.

— Toujours rien, répond un autre avec un soupir agacé. Le marché est saturé et tout le monde semble chercher cette pièce.

— On a déjà vérifié toutes les pistes possibles. Les informations sont soit fausses, soit trop vagues pour être exploitables.

— C'est frustrant, dit un autre homme en grimaçant. Tout le monde cherche, mais personne ne trouve. On risque de finir par la perdre pour de bon.

— La seule personne qui a réussi à mettre la main dessus est William Olsen. Cette statue possèderait un pouvoir énorme, capable de guérir un monde entier !

Elle pourrait guérir la Tyrie...

Je vois leur frustration se refléter dans leurs expressions. Ils sont autant dans l'impasse que moi. Je nettoie leur table pour mieux entendre.

— William Olsen, répète un des hommes, pensif. Le dernier homme à l'avoir obtenue... Putain. Ou est-ce qu'il a bien pu la mettre !

— Sommes nous sûr que personne d'autre n'a mit la main dessus ?

— Je n'en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que depuis qu'Olsen a disparu, il n'y a eu aucun signe de la statue. La rumeur dit qu'il l'a caché dans un lieu sécurisé, mais personne n'a réussi à confirmer cette histoire.

— Olsen est un fantôme. Les rares personnes qui ont eu des contacts avec lui disent qu'il a toujours une longueur d'avance.

Effectivement.

Je m'éloigne du groupe et rejoins Eden, qui est appuyé contre un mur, le regard absorbé par son verre.

— Je suis là.

— Comment s'est passé ton premier jour ?

— Ça peut aller, réponds-je en essayant de garder mon calme. J'ai pu écouter une conversation.

— Qu'est-ce qu'ils ont dit ?

Je prends une profonde inspiration, me remémorant les détails.

— Ils cherchent la statue, tout comme nous, commence-je. Mon beau père est apparemment le dernier homme à avoir mit la main dessus.

Il fronce les sourcils.

— ls disent que la statue est cachée quelque part et que la recherche devient de plus en plus désespérée. Ils envisagent même de retrouver la tombe de William. Mais je ne vois pas l'intérêt.

— Peut-être qu'ils pensent que retrouver la tombe de William pourrait donner des indices sur l'endroit où il a caché la statue. Ou peut-être qu'ils espèrent que quelque chose dans sa tombe pourrait les mener à elle. Mais ça reste une piste incertaine.

— Très incertaine...

— Et sinon ? C'était comment aujourd'hui ? Tu vois, ce n'est pas si horrible.

— Non, la seule chose horrible est de voir Ashley flirter avec Kyle... Je murmure ces mots, plus pour moi-même que pour lui.

Mais Eden semble m'avoir entendu.

Il arque un sourcil, un sourire en coin se dessinant sur ses lèvres. D'un coup, il pouffe de rire alors que je reste dans l'incompréhension.

— Je peux savoir ce qui te fait rire ?

Il prit une gorgée de son verre, visiblement amusé.

— Désolé, c'est juste que... tu as l'air bien jalouse.

— C'est faux !

— Je te rassure, Kyle ne perd pas de temps avec les femmes... Sauf s'il a besoin de se vider, mais ces moments sont tellement rares, voire inexistants. Il a cette aura mystérieuse qui intrigue, mais il n'est pas vraiment du genre à répondre aux avances. En fait, je crois que tu es la première à le faire sortir de sa zone de confort.

— Comment ça ? Je fais absolument rien.

— Vous dormez ensemble ? Me rappel-t-il.

— Il me menace si je ne le fais pas, donc c'est pas comme si j'avais le choix, répondis-je rapidement.

— J'ai tout de même l'impression que tu aimes le fait de ne pas avoir le choix, juste pour être proche de lui, tout comme il aime être proche de toi.

— Tu racontes n'importe quoi, Eden !

Je commençai à me remémorer nos moments passé ensemble qui n'ont vraiment rien de joyeux.

Il m'a menacer de multiple de fois, multiplier mes crises, alors je ne vois pas pourquoi j'aime être proche de lui.

— Bon, assez rigoler. André est partie rejoindre Jess pour une partie de play cet enfant. Je te ramène à la maison.

2H30
MAISON

Je m'effondre dans le lit, totalement épuisée.

J'ai dû marcher avec des talons hauts pendant des heures et des heures !

Maddy ne cesse de me demander comment ça s'est passé. Malheureusement, elle n'a rien pu faire ce soir. Jared est venu pour la surveiller.

Un enfant qui surveille une adulte... S'il s'agit de Maddison, ça ne m'étonne pas, à vrai dire.

— Il n'y a rien à dire, Maddy. Tu sais comment ça marche, les clubs comme ça...

— C'est quoi son nom ? demande-t-elle avec curiosité.

— Le Red Club.

À peine ai-je prononcé le nom qu'elle sursaute, les yeux écarquillés.

— Oh ! Je connais ça ! Putain... Il y a des sacrées paires de fesses là-bas...

— Il n'y a que ça.

Elle éclate de rire, avant de se pencher un peu plus vers moi, un sourire malicieux aux lèvres.

— Tu sais que des gens réservent des chambres pour s'envoyer en l'air ?

Je la regarde, soudain intriguée.

— Comment tu sais ça ?

— Là n'est pas le sujet...

Elle essaie de balayer la question d'un geste de la main, mais son sourire en dit long.

Je la fixe, mon esprit soudainement éveillé, cherchant à lire sur son visage ce qu'elle cache.

— Ne me dis pas que...

Je plisse les yeux, cherchant à percer son petit secret.

Maddy évite mon regard, un sourire coupable se dessinant sur ses lèvres.

— Tu as déjà réservé une chambre là-bas ?! Demandai-je en me redressant.

Elle rit nerveusement, jouant avec une mèche de cheveux.

— Peut-être... Une fois... ou deux. répondit-elle en haussant les épaules, feignant l'innocence. C'était juste pour l'expérience, tu vois ? Rien de sérieux.

Je lève les yeux au ciel, partagée entre l'amusement et l'exaspération. En la regardant de plus près, je ne peux m'empêcher de remarquer la couche épaisse de maquillage sur son visage.

Tu t'es endormie dans un pot de peinture, ou quoi ?

Très drôle, rétorque-t-elle en roulant des yeux. Mais comme je n'ai pas pu venir m'amuser avec toi ce soir, Eden a décidé de m'emmener en boîte de nuit.

Maddy, il est déjà minuit... dis-je, incrédule.

Oui ! Justement ! C'est l'heure parfaite pour faire la fiesta ! s'exclame-t-elle, visiblement ravie.

Je laisse échapper un profond soupir, incapable de comprendre comment elle peut encore déborder d'énergie. Rien qu'à la voir, ça m'épuise déjà. Je me laisse tomber sur le lit, m'étalant en étoile de mer, savourant la sensation de mes muscles enfin détendus après cette journée interminable.

C'est drôle... Tu as l'air plus libre en étant kidnappée qu'en étant libre, dis-je, un peu à la volée, sans trop y réfléchir.

Mes paroles semblent l'atteindre plus que je ne l'avais prévu. Son sourire vacille, et une ombre passe sur son visage, ternissant son habituel éclat solaire. Mais elle se reprend en une fraction de seconde, affichant à nouveau son sourire éclatant, comme si de rien n'était.

Peut-être que c'est parce que je suis avec toi, répond-elle avec un ton léger qui trahit à peine la fragilité de ses émotions.

J'hoche la tête, préférant ne pas en rajouter de peur de dire quelque chose de déplacé.

Et comment ça se passe avec Kyle ? Depuis que tu lui as foutu ton poing dans les cerises, vous n'avez plus parlé ?

Non, et tant mieux, dis-je avec un soupir. Mais il n'a pas arrêté de me fixer, à un point où c'en devenait maladif. On aurait dit que j'étais une tarte aux pommes et lui, l'enfant affamé qui voulait absolument la manger. Donc oui, il voulait me dévorer.

— Va dormir, tu dis de la merde.

J'attends que tu partes pour dormir.

Pourquoi ?

Parce qu'avec toi dans les parages, je ne peux pas fermer l'œil.

Elle esquisse un sourire qui fait ressortir ses pommettes, illuminant son visage.

Sinon, dit-elle en changeant de sujet, j'ai entendu Eden dire à Jared que Kyle est parti jusqu'à demain soir. Apparemment, il aurait une mission très importante.

Je m'en moque, répondis-je sans hésitation.

Notre conversation est interrompue par l'apparition d'une silhouette imposante. Jared se tient là, nous observant.

Bon, je crois que ton baby-sitter est arrivé, s'exclame Maddy en se levant.

« Alors là, j'espère que c'est une mauvaise blague »

Baby-sitter ? répétai-je.

Oui, confirme Jared, l'air sérieux. Eden veut que je reste pour te surveiller parce que Kyle n'est pas là. Mais il ne doit surtout pas être au courant.

Harvey doit encore être avec Flore, sinon c'est lui qui serait rester avec moi.

Il se rapprocha de moi alors que Maddy se dirigea vers la porte.

Bon, je vais y aller, mi Amouretta ! Pas de bêtises !

C'est à moi de te dire ça !

Jared se rapproche encore davantage de moi une fois que Maddy est partie.

Et nous voilà seules.

Je me relève.

Tu m'expliques pourquoi Eden a fait appel au gosse de celui qui m'a traitée comme une paria ? demandai-je, le regard sceptique.

Je dois dire que le gosse que je suis est bien plus mature que vous cinq réunis.

« Il marque un point... »

Bon sinon, tu veux qu'on regarde un film ? J'ai ramené Charlie et la Chocolaterie en DVD.

C'est bien gentil, Jared. Mais je compte dormir. J'ai eu une longue journée.

Oh je vois... Kyle a eu une idée de merde et t'a fait entrer au Red Club, c'est ça ?

Il lit dans mes pensées ?

Je relève immédiatement les yeux pour croiser les siens.

Comment tu sais ça ?

Une intuition, dit-il avec un sourire en coin. J'ai l'impression que Kyle veut tout retarder pour que tu continues de rester près de lui.

Que veux-tu dire ?

Il a l'air plus apaisé depuis que tu es près de lui.

Je le regarde, complètement incrédule.

Ils sont tous aveugles, ma parole !

Je ne vois pas en quoi ce gorille est plus apaisé avec moi alors que j'ai failli perdre la vie plusieurs fois près de lui !

Il marque une pause, semblant chercher les mots justes.

— Bien que ça soit toujours le cas, il a l'aire un peu moins laid de l'intérieur...Même l'humanité la lâcher depuis des années.

Je réfléchis à ces paroles.

Tu sembles bien le connaître alors qu'il te déteste.

Jared se fige un moment avant de répondre, un voile de tristesse traversant son regard.

Il me déteste seulement parce que je suis le neveu d'un de ses cauchemars. Il a... Il a tué ma mère.

Je reste silencieuse, choquée par cette révélation.

Je n'avais aucun lien avec elle, continue Jared d'une voix empreinte de douleur. Elle m'a abandonné, elle m'a violenté toute ma vie... Mais je n'oublierai jamais le regard de Kyle ce jour-là. C'était inhumain, c'était une bête... C'était horrible. J'ai cru que j'allais mourir rien qu'en le regardant...

Je le regarde, les mots me manquent, le poids de ce qu'il vient de partager pèse lourdement sur moi.

— Pourquoi il a fait ça ?

Elle l'a menacé plusieurs fois... et la dernière fois a provoqué une énorme confrontation. Ça tirait de tous les côtés alors que j'étais tout petit. Je n'en veux pas à Kyle d'avoir agi comme il l'a fait... parce que je n'arrivais plus à supporter ses crises quand elle était défoncée, alors que je n'étais encore qu'un petit garçon.

— Je...Je ne sais pas quoi dire...

Je pose ma main sur la sienne tremblante. Il retire ses lunettes pour essuyer ses larmes.

Kyle veut mais ne peut pas me tuer, John le connait très bien.

Kyle est supérieur à tous les hommes du Cercle. La preuve, il a montré son autorité. Pourquoi hésiterait-il à le faire ? L'interrogeai-je.

Moi-même, je ne sais pas ce qui cloche entre eux. Franchement, je n'ai pas très envie de m'aventurer là-dedans. Si Kyle remarque que j'enquête sur lui, je suis cuit. Tout ce que je sais, c'est que John connaît fortement les faiblesses de Kyle et sait en jouer. Mais ça reste un mystère pour moi, dit-il l'aire perplexe.

Kyle est au courant que John connaît ses faiblesses ?

Bien sûr. Tu crois que c'est pour quoi que Kyle ne l'a toujours pas tué ? Parce que si John meurt, Kyle mourra avec lui aussi.

Je reste figée, digérant cette révélation troublante.

Et John a divulgué ces informations à ta tante pour qu'elle en joue aussi, poursuit-il.

Ces enculés.

Donc, Kyle était contraint de prélever mon sang pour éviter que ses tourments et ses traumatismes ne refassent surface, pour empêcher qu'on ne le manipule davantage. Mais est-ce que cette raison suffisait vraiment ? Je n'en étais pas convaincue. Il devait y avoir encore d'autres éléments à découvrir.

Alors Kyle ferait tout ce que John et Jadis demandent pour éviter que ses tourments reviennent ? Demandai-je en regardant un point fixe.

Ça peut paraître bête oui, mais il y a plus, murmure-t-il.

— Quoi donc ?

Mais je n'ai pas eu de réponse. Il se dirige précipitamment vers la porte en tapotant du pied.

— Qu'est-ce qu'il ce passe, Jared ?

Je... Je ne sais pas. Je ne peux pas continuer cette conversation... Je t'en ai déjà trop dit et ils pourraient nous tuer tous les deux...

Il ne te fera rien !

Tu es fatiguée... Je vais te laisser dormir. Il vaut mieux. Ça se trouve, on m'a mis un micro, je ne veux pas prendre de risques.

Je veux juste comprendre ce qui pousse Kyle à agir comme ça.

Il me regarde, ses yeux exprimant une sincérité troublante.

Pourquoi vouloir comprendre alors que c'est un monstre ?

Ses mots résonnent en moi comme une douche froide. Je me sens insulter alors qu'il insulte Kyle.

C'est moi le monstre...

Désolé, Tara. Il vaut mieux que je m'en aille maintenant. Je serai dans le salon si tu as besoin de quoi que ce soit. Bonne nuit.

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À SUIVRE

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