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CHAPITRE 15 : PROBLÈME EN MOINS


Rêve :

Je suis recroquevillée au sol, entourée par quatre murs qui se rapprochent, me comprimant de toutes parts. Une seule fenêtre, étroite et haute, pourrait offrir un espoir de liberté, mais elle est impitoyablement barrée par des barreaux.

Mais d'un coup, la porte s'ouvre toute seule, laissant entrer un brouillard épais. Je me lève lentement, hésitant un instant avant de quitter la cellule. Le couloir est sombre, froid, et silencieux, sauf pour le murmure du brouillard qui s'épaissit autour de moi.

Je marche à travers cette brume oppressante, jusqu'à ce qu'une silhouette se dessine devant moi. Une petite fille en robe blanche qui tient un ours en peluche. Elle lève la tête, me souris, et commence à rire, un son à la fois enfantin et terrifiant qui résonne dans le couloir vide.

Elle s'élance dans le brouillard, ses petits pieds tapant légèrement le sol tandis qu'elle s'éloigne. Intriguée, je me mets à la suivre, mes pas lourds résonnant dans ce couloir sans fin. La petite fille avance avec une légèreté presque dansante, exécutant des pas-chassés comme si tout cela n'était qu'un jeu.

— Attends ! Dis-je.

La petite ne s'arrête pas, virevoltant dans le brouillard. Alors je continue de la poursuivre, mais plus je m'avance, plus le couloir semble s'allonger, le sol devenant presque collant sous mes pieds.

— Attends ! criai-je, désespérée.

Elle s'arrête enfin et tourne la tête vers moi. Ses yeux me fixent à travers la brume, son sourire innocent laissant entrevoir quelque chose de plus sombre.

— Qui...qui es-tu ? Demandai-je en m'approchant lentement en me méfiant.

Elle serre son ours en peluche contre elle, comme pour se réconforter, puis répond doucement :

— Je suis toi.

Je tends la main pour toucher son visage, mais dès que nos peaux se rencontrent, la petite fille crache du sang sur mes vêtements avant de s'effondrer. Une silhouette bien plus grande moi, un homme qui ressemblent étrangement à Kyle, me regarde en esquissant un sourire que je n'oublierai jamais.

Il se rapproche de moi à une tel vitesse que je ne remarque pas qu'il est déjà derrière moi en me plaçant sa lame sous ma gorge.

Je n'eus même pas le temps de me défendre qu'il enfonce la lame dans ma gorge, la tranchant de toute force. Un cri de douleur s'échappe de mes lèvres. Je lui donne un coup de tête pour qu'il me lâche et commence à courir, sans réfléchir.

Je franchis la sortie de secours et me retrouve soudain face à un contraste saisissant. Devant moi, une île où des bateaux abandonnés dérivent près du rivage, tandis que d'autres sombrent lentement dans l'eau.

— Tu penses réellement pouvoir m'échapper ?  Hurle une voix masculine.

Je ne me retourne pas, déterminée à fuir. Je cours à toute vitesse, sans prêter attention à où je mets les pieds. Soudain, ma jambe se bloque dans quelque chose, et je trébuche violemment, m'écroulant au sol. La douleur me paralyse un instant, et j'entends la voix se rapprocher, plus menaçante, plus proche.

Lorsque j'ouvris les yeux, je me retrouve à terre devant une arche auquel des bras amputés sont relier à des fils. Je me relève tout doucement, sentant le sang qui coule depuis ma gorge.

Je titube vers l'arche, chacun de mes pas résonnent dans ce lieu étrange.

Je sais exactement ou je suis...Sur l'île.

— Tu ne pourras pas m'échapper Tara ! Hurle une voix féminine.

Pas celle de Kyle...Je me retourne et vois moi-même, parsemer de sang, qui m'adresse un sourire sadique.

Et nous voilà enfin, murmura-t-elle avec son sourire

Enami, soupirais-je

— Non...Je suis toi, encore.

NON NON NON NON

*****

J'ouvre brusquement les yeux, haletante, et me redresse d'un coup. Mon regard parcourt la pièce pour m'assurer que je suis toujours dans le lit de Kyle, cherchant désespérément un ancrage dans la réalité. Dès lors que je baisse les yeux, mes bras sont marqués par mes ongles que j'avais planté à cause de mon angoisse.

Putain.

Je tourne les yeux vers lui, toujours dos à moi, dormant paisiblement. Un soulagement m'envahit, mais dès que je réalise que j'ai passé la nuit avec cet animal, la panique reprend le dessus.

Je me débats avec le drap pour sortir du lit, faisant sûrement assez de bruit pour réveiller Kyle, car je l'entends grogner d'épuisement.

— Tu fous quoi ? murmure-t-il, la voix encore étouffée par le sommeil.

Je perds l'équilibre et tombe du lit, ma tête heurte le sol avec un bruit sourd.

— Je me branle, à ton avis, je fais quoi ?! répliquai-je, sarcastique, en me frottant la tête.

— Alors branle toi moins fort, je veux dormir.

Il enfonce sa tête dans l'oreiller.

— Je n'arrive pas à croire que je t'ai demandé de dormir avec moi.

— Et moi, je n'arrive pas à croire que j'ai accepté. Tu es beaucoup trop agité.

— Parce que je faisais un rêve ou je m'auto tranchais la gorge ! M'exclamai-je.

— Et c'est bien dommage que ce ne soit qu'un rêve.

Je lève les yeux au ciel, déjà habituée à sa froideur.

— Sérieusement, Kyle, t'es vraiment un connard, dis-je en récupérant mes affaires.

Il laisse échapper un soupir exaspéré.

— Et toi, tu fais trop de bruit pour une fille qui se plaint d'avoir dormi ici.

Je secoue la tête, amusée malgré moi par son manque total de tact.

— C'est toi qui m'a déposé dans ta chambre alors que j'aurai pu très bien dormir avec Maddy.

— Parce que Maddy s'étalait comme une étoile de mer et tu aurais fini par terre. Quoi qu'au final, les deux choix amènent au même résultat.

J'allai lui répondre mais la porte de sa chambre s'ouvrit. Eden entre sa tête dans l'espace de la porte. Je prends immédiatement un tissu pour couvrir ma poitrine à cause de mon débardeur un peu trop plongeant.

— Ah ! Mais tu es là !

Il nous détaille.

— Attendez...VOUS ?? OH...

Kyle se redresse immédiatement.

— Arrête de penser à n'importe quoi. On a juste dormi.

— Oui ! Affirmai-je.

J'essaie de faire au mieux pour qu'Eden nous épargne ses pensées, mais je sais qu'il n'est pas dupe. Cependant, il n'insiste pas.

— Ouais...dans tous les cas, je t'aurai entendu si ça avait été vraiment le cas.

Quoi ?

— Il est quel heure ? Demandai-je pour changer de sujet.

— 10 heures 45, répondit Eden en regardant son téléphone.

Kyle se met à bailler avant de s'écrouler contre son lit.

— Il faut que...que j'aille voir Maddy en urgence, dis-je en me précipitant vers la porte.

Je sors en trombe, passant par le couloir, mais l'odeur irrésistible de pain perdu envahit soudainement mes narines.

— JE LES AI TOUTES RÉUSSIES ! s'exclame Maddy.

J'entre subitement dans la cuisine et découvre le merveilleux petit-déjeuner qu'elle a concocté.

Je m'avance vers la table, où se trouvent plusieurs assiettes de pain perdu doré, garni de fruits, de sirop d'érable et de crème chantilly. Le spectacle est tout simplement appétissant, et mon estomac gronde en réponse.

— La Belle au bois dormant s'est réveillé, dit-elle.

— Au bois profondément dormant, ajoute Eden.

Je me racle la gorge, me rappelant que Maddy était partie tôt la nuit précédente. Pourtant, elle semble en pleine forme ce matin.

— Tu vas bien ? Demandai-je.

— J'avais juste un putain de mal de crâne...et de la nausée...

— C'est sûrement à cause d'Eden, il a craché dans ton verre, avoue Harvey.

J'ETAIS DEFONCÉ ! s'exclame Eden en se défendant.

Seigneur..., murmure Maddy. C'est pour ça que dans mon champagne, j'ai trouvé un goût de salive.

Je recule immédiatement ma tasse de café en faisant une grimace de dégoût.

— Et toi, ta soirée ? Pas de chose à me dire peut-être ? Demande-t-elle en s'appuyant contre le comptoir.

Pas grand-chose, dis-je en me frottant la nuque.

Elle fait la moue avec sa bouche, je sais qu'elle ne me croit pas. 

— Bien sûr, et c'est écrit "conne" sur mon front ?

— Oui, pouffa Eden.

Elle le fouette avec la serviette avant de continuer :

Allez, raconte-moi tout. Tu es rentrée complètement éméchée, et maintenant tu essaies de faire la mystérieuse.

— Il n'y a rien à dire ?

— Menteuse, siffla Eden.

Je prends mon verre de café vide et le lance contre le mur. Le verre éclate en mille morceaux, répandant des éclats de verre et du café sur le sol.

— Tara, tu t'es réveillé dans le lit de qui, aujourd'hui ? Finit-elle.

Tout le monde me regarde profondément en esquissant un sourire.

— J'ai dormi dans...dans...

Elle hocha la tête, comme si elle savait d'avance ce que j'allais dire.

— J'ai dormi dans un lit, quoi...

— Et tu n'aimes pas dormir seule, ça je le sais aussi ! Alors, tu as dormi avec KYLE ! RACONTE-MOI TOUT !

Elle s'installe à côté de moi, retirant l'assiette de pain perdu pour que je ne me déconcentre pas.

— L'une des choses cruciales que je veux savoir, c'est comment il s'y prend ? Parce que, franchement, il a l'air de baiser comme personne ne te baiserait... Un putain de sex-symbol !

Ma mâchoire se décroche face à ses mots. J'entends les gloussements d'Eden et d'Harvey à proximité. Quand je me tourne pour les confronter, ils affichent des mines sérieuses, comme si de rien n'était.

— Tu as réussi à analyser tout ça avec lui ? Demandai-je.

— Bah quoi ? Je fais de la psychologie, après tout. C'est important de comprendre les gens en profondeur, même dans leurs compétences les plus... intimes.

— Alors je suis désolée de briser tes rêves, mais Kyle et moi avions rien fait.

— Quoi ? Mais tu rigoles, là ! Tu veux dire que vous avez juste dormi ensemble et c'est tout ?

— E-X-A-C-T-E-M-E-N-T, Kyle est loin d'être un homme qui m'intéresse.

— MOUAIS !

Nous continuons de savourer le petit-déjeuner. Le reste de la matinée passe dans une ambiance plus détendue, avec des rires et des discussions légères.

Peu à peu, Maddison et moi, nous nous levons de table pour se diriger vers notre chambre. A vrai dire, j'ai envie de parler à Maddy de ce qu'il s'est réellement passé entre lui et moi, mais je sais que sa réaction va être énormément excessive.

— Tu sais que j'ai trouver un vibrateur posé sur notre commande ? Me dit-elle.

— C'est sûrement le vibrateur que Kyle a rapporter, quand il s'aventurait chez moi pour me prendre d'autres affaires. C'est le tient ?

Elle sourit avant de ranger le vibrateur. Je n'avais pas besoin de réponse plus complète pour comprendre que ça lui appartient.

— Il faut que je range mon maquillage, heureusement Eden a apporter une coiffeuse. Je me sens de plus en plus chez moi ! S'exclame-t-elle.

Je fronce immédiatement les sourcils, elle est en train de trouver un épanouissement alors qu'elle est kidnappé ?

— Maddy, il faut que je te parle de quelque chose, dis-je d'une voix basse et timide.

Je suis gênée.

Elle range des robes dans l'armoire tout en me répondant :

— Dis-moi, mi Amouretta ?

Je pris une profonde inspiration. On aurait dit que j'allais lui annoncer que j'avais tué sa mère, mais je sais qu'elle va sauté jusqu'au plafond quand elle saura ce que j'ai fait.

— Tu vois, je t'ai dit...il ne s'est rien passé avec Kyle ?

Elle se tourne immédiatement en me regardant. J'avale ma salive et continue :

— Hier, on était plutôt...proche et...

Je n'ai même pas le temps de finir qu'elle tape dans ses mains et sursaute de joie.

— JE LE SAVAIS !

— CHUT !

Je m'empresse de lui mettre ma main devant sa bouche, personne doit entendre notre conversation. Et surtout pas l'autre hystérique.

— Maddy, murmurai-je en la regardant fixement, je dois te parler sérieusement.

Je ferme la porte.

Elle hoche la tête, compréhensive mais toujours impatiente. Je retire doucement ma main, mais elle garde le sourire en coin.

— Écoute, hier soir, c'était juste un moment de confusion pour moi. Rien de plus. Je me sentais perdue, et je n'ai pas voulu qu'il se passe quoi que ce soit.

— Donc tu as passé la nuit avec lui sans rien faire ? C'est ce que tu es en train de me dire ?

— Quand on a dormi, oui... mais quand on était chez Joey, on est restés dans une pièce et...

Je vois ses yeux s'agrandir et ses mains se frotter d'excitation. Oh non, je sens que je vais devoir affronter une interminable discussion sur le sujet.

— Maddy, s'il te plaît, ne fais pas tout un drame, dis-je en levant les mains.

Elle éclate de rire et me regarde avec un sourire espiègle.

— On était trop proche, et il y avait une certaine tension entre nous...comme un...

— Comme une connexion intense ?

Je soupire, tentant de réprimer mon sourire.

— Oui, c'est ça, mais je ne veux pas vraiment entrer dans les détails.

Elle fait un clin d'œil, amusée.

— Oh, je comprends, je comprends. Mais je dois te dire que je suis plutôt curieuse de savoir comment ça s'est terminé.

Je secoue la tête en riant malgré moi.

— Crois-moi, tu n'as pas envie de savoir. Je voulais juste le poignardé et il m'a prit sur ses genoux et...

— ET IL T'A QUOI ?!

Sa voix résonne dans mon oreille.

— Ce que je veux dire, c'est qu'on était très proche et lorsqu'il m'a touché j'ai senti des sensations entre mes jambes et...

— Bah tu voulais baisé ?, répondit-elle normalement en haussant un sourcil.

— Euh non, déglutis-je en les fronçant.

— Tu ne vas pas me faire croire que tu ne reconnais pas les symptômes quand tu veux baiser ?

— Bah euh... Si je les connais mais...

— Si tu mouilles, tu veux baiser, il n'y a rien de compliquer.

— C'est gênant, arrête sa.

— Ce sont les choses de la vie.

— Oui, mais laisse moi en dehors des choses de la vie, s'il te plait.

Elle se met à rire.

— C'est trop chou que tu réagisses comme sa à cause de tes hormones, dit-elle en me pinçant les joues.

Elle est tombé sur la tête ?

Je grimace à sa phrase. Maddy et ses mots cru ne l'avait jamais abandonnée.

— J'étais bourré mais j'étais consciente dans quoi je m'embarquais comme si je n'avais jamais bu...

— T'as écarter les jambes ? Lâche-t-elle en regardant ses ongles.

— Ce n'est pas drôle. Avec mes ex je n'ai jamais voulu le faire.

— Ils ne sont même pas bandants donc ce n'était pas étonnant...

Je laisse échapper un petit rire nerveux, essayant de me détendre un peu. Mais la vérité reste là, lourde et indéniable.

Kyle m'attire d'une manière que je n'avais jamais ressentie auparavant. Chaque fois que je pense à lui, mon corps réagis. C'est à la fois excitant et terrifiant.

— Alors, qu'est-ce que tu comptes faire ? Demande-t-elle.

— Je ne sais pas, avouai-je. Il y a quelque chose chez lui... il arrive à me captiver même si s'est un putain de détraqué mental.

Elle hoche la tête.

— Parfois, c'est ce genre de danger qui nous fait sentir le plus vivant.

— C'est clair...

Je secoue ma tête, hors de question que je me laisse tenter.

Oublie ce que je viens de dire enfin de compte. Il ne se passera plus jamais rien entre lui et moi. Il m'a mentit, il ta kidnapper, et heureusement qu'il ne t'a toujours pas touché. C'est un hystérique.

— Techniquement, tu es aussi hystérique que lui. Vous êtes pareil en gros. C'est peut-être ce qui vous attire. Il voit en toi une part de lui, il se reconnait en toi.

Je réfléchis à ces mots. Je ne connais pas grands choses de lui, de son passée.

Maddy me comprend si bien...

C'est dur pour moi de parler de mes sentiments, de pouvoir m'exprimer. Petite, j'avais des problèmes d'élocutions, l'une des raisons de mon harcèlement. Les enfants pouvaient se montrer si cruelle, c'était principalement à cause d'eux que je mettais renfermer sur moi-même et qu'il m'était difficile de communiquer sur mes ressentis avec autrui.

— Je te connais très bien. Je sais lire en toi sans même que tu t'exprimes. Je me rappel de Bryan ton ex au lycée. Un garçon plutôt simple, mignon, patient, doux, musicien en plus....et il y avait toi, folle, impatiente, qui pouvait se montrer brute, une sauvage qui n'attendait que la pause de midi...Je m'étais toujours demander ce que vous foutiez ensemble et je t'avoue même que je te soupçonne de l'avoir payer.

Je rigole.

Bryan et moi étions énormément l'opposé de l'un et de l'autre. C'est un homme bien, et avec tous les hommes qui existe sur terre, c'est bien à lui que je lui souhaite tous le bonheur.

— Ensuite il y a eu Zane...Mais évitons de parler de cette chaussette

— Oui, il m'avait tromper avec sa demi-sœur.

— Mais voyons le bon côté des choses ! S'exclame-t-elle

— Tu veux que je vois le bon côté des choses en parlant de mon ex qui m'a tromper avec sa demi-sœur ? répétais-je en espérant me tromper.

Elle roule des yeux.

— Tu as appris de ces relations, même si certaines étaient des catastrophes, et par "catastrophes", j'entends bien sûr, CATASTROPHIQUE.

— Oui, ça va. J'ai compris.

— Chaque expérience t'a rendue plus forte et plus consciente de ce que tu veux vraiment.

Je soupirai, réfléchissant à ses paroles.

Peut-être avait-elle raison. Chaque relation, chaque échec, m'avait appris quelque chose sur moi-même. Peut-être que cette attirance pour Kyle faisait partie de ce processus d'apprentissage

— Merci Maddy.

— T'as psychologue pour te servir !

La porte de notre chambre s'ouvre subitement, Harvey avec une seringue dans la main.

— Désolé de vous dérangez les filles. Kyle m'a dit que je dois prendre du sang, Jadis va bientôt arrivé pour sa récolte.

Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux avant d'acquiescer. Elle est à nouveau là...

Je dois en finir le plus vite possible avec elle. Un problème en moins.

Je me pose sur le lit avec Harvey qui s'avance vers moi avec la seringue dans ma main.

— Je vais essayer de faire le plus vite possible pour que tu ne sentes rien. Kyle m'avait dit que tu avais la phobie des aiguilles.

J'hochai la tête avant de répondre :

— Dans l'Asile, on m'a fait implanter plusieurs seringues dans mon sang pour me maintenir calme. J'étais leur bête, dis-je avec un ton neutre.

À force d'accumuler les choses horribles qui m'était arriver, je ne ressens plus de peine pour les raconter. Ça en est normal mais je sens que Maddy est triste de m'entendre dire ça. 

Harvey prend de sa main froide mon bras.

— Tu me dis si tu veux qu'on fasse autrement. Il y a sûrement une solution.

— Ne t'inquiète pas pour moi Harvey, fait ce que tu as à faire.

Je lui adresse un sourire pour qu'il ne s'inquiète pas mais dès qu'il plante l'aiguille dans mon bras, des souvenirs refont surface.

Souvenir

Arrête de gigoter ! Hurla l'un des personnels.

Il faut la ligoter, intervient un autre.

Il me place sur un matelas et me menotte les mains et les pieds.

Je pleure de toutes mes forces pour qu'ils ne me fassent pas de mal.

Pour arrêter de m'entendre crier, il scotche ma bouche avec un ruban adhésif. Le ruban se colle à ma peau, me coupant presque la respiration, tandis que mes cris s'étouffent dans le silence oppressant de l'asile. La douleur des seringues pénètre dans ma chair devient constante, une réalité cruelle et inévitable.

Fin du souvenir :

Je reviens brutalement à la réalité alors qu'Harvey retire l'aiguille de mon bras. Mon souffle est saccadé, et je sens les larmes monter à mes yeux. Je tentai de dissimuler mon trouble, mais Maddy est assise silencieusement à côté de moi, me prend la main avec une douceur infinie.

— Qu'est-ce qui ne va pas ? Me demande-t-elle inquiète

J'essaye de reprendre le dessus pour éviter que mes larmes ne quittent me yeux.

— Rien.

Je sens l'embarras qu'éprouve Harvey de la situation. Il s'éloigne avec Maddy pour lui dire quelque chose que je n'entends pas avant de quitter la chambre. Mon amie revient vers moi avec un sourire.

— Tu veux que je t'apporte à manger ?

— Non merci. Ne t'inquiète pas pour moi, ça va aller. Je vais juste dormir un peu parce que je n'ai pas assez dormi.

— T'as pas assez dormi parce que tu...

Je comprends immédiatement ou elle veut en venir.

— Parce que je n'ai pas assez dormir, la coupai-je.

20 H 00

J'ai fait une sieste d'au moins quatre heures... et ce n'est toujours pas suffisant.

Je me réveille tout doucement, mais Maddy n'est pas là. Je sors de ma chambre, et j'entends une énorme dispute provenant du salon. Une voix de femme qui hurle avec une voix plus masculine, Jadis et Kyle.

Elle est là. Je m'empresse de courir au salon, juste au moment où Jadis pose ses yeux sur moi.

— Donne-m'en plus ! me hurle-t-elle.

Je lève un sourcil, essayant de comprendre de quoi elle parle. Ma poche de sang se retrouve contre le mur blanc, éclatée, et tout est couvert de mon sang. Kyle a dû la jeter dessus. Mais pourquoi ?

— Je t'ai déjà donné un bon litre de sang, Jadis.

Je remarque que sa peau devient toute ridée et légèrement verdâtre. Elle n'a pas menti en disant qu'elle est malade. Elle tousse énormément, et je la regarde d'une manière très interrogative. Elle est faible, vulnérable... ça me fait presque de la peine.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? murmurai-je.

Je lève les yeux vers Kyle, qui perd patience. Sa respiration rapide en témoigne. Son expression est froide. Il lève son flingue vers Jadis, qui tousse contre le sol. J'interviens aussitôt en me mettant devant elle.

— Qu'est-ce que tu fais ? crache-t-il.

— Si tu veux la tuer, il va falloir que tu me tues d'abord.

Son regard perçant ne me quitte pas des yeux... il est prêt à tirer. Il lève le flingue jusqu'à coller le canon sur mon front. À ce moment, je me sens figée, le souffle coupé. La froideur du métal contre ma peau me glace jusqu'au plus profond de mon être. Jadis tousse toujours faiblement derrière moi, mais je suis la cible de Kyle. Son regard sombre transperce le mien, sans la moindre trace de compassion.

— Je vais te le dire une seule fois, casse-toi de là et laisse-moi l'abattre.

— Pourquoi tu veux faire ça ? crachai-je. Tu étais de son camp, non ?

— Je ne l'ai jamais été.

— Qu'est-ce qui te donne envie de la tuer, alors ?

Il baisse les yeux sur Jadis, qui continue de tousser.

— Parce que je ne compte pas te vider de ton sang, encore et encore alors qu'elle pourrait crever maintenant, explique-t-il avec un sourire sadique.

— Tu ne l'as tueras pas, John fait affaire avec elle, je te signal !

— Je n'en ai rien à foutre d'elle. C'est moi qui fixe les règles.

J'avance vers Kyle, le canon de son flingue toujours collé à mon front.

— Tu veux savoir le plus drôle, ma nièce ? siffle Jadis difficilement.

Je tourne légèrement la tête vers elle.

— Kyle a toujours eu pour but de te tuer pour récupérer son dû. Enfin, jusqu'à ce qu'il se rende compte que la fille à abattre n'est autre que celle qu'il avait aperçue sur l'île.

Je retourne ma tête vers lui alors qu'elle continue :

— Aucune trace de violence sur toi, tu n'es même pas enchaînée. Il faut croire que l'enfant perdu qu'est Kyle a trouvé un espoir pour s'accrocher.

— Ferme ta gueule.

— Tue-moi, dis-je en essayant d'avaler les paroles de ma tante.

Il ne répond rien, me fixant, puis il jette un regard glacial à Jadis...

— Kyle, j'ai dit, tue-moi, m'exclamai-je.

C'est comme si mes mots le réveillent. Il attrape brutalement mon cou avec sa grande main, serrant si fort que je sens ma respiration se couper. La douleur et la panique s'emparent de moi alors que ses doigts se referment impitoyablement autour de ma gorge. Jadis, impuissante, tousse toujours derrière moi, sa détresse résonnant dans l'air chargé de tension.

De son autre main, il tient son flingue et tire une balle sur ma tante. Jadis s'effondre au sol, sa jambe touchée par la balle de Kyle. Son cri de souffrance emplit la pièce, ajoutant une nouvelle couche de terreur à notre situation déjà désespérée.

Le geste de Kyle est brutal, dénué de toute pitié. Sa violence aveugle révèle l'étendue de sa cruauté, de sa détermination à faire souffrir ceux qui se dressent sur son chemin. Je lutte contre l'obscurité qui menace de m'engloutir, ma tête tournoyant sous l'effet de l'asphyxie. La main de Kyle semble peser des tonnes sur ma gorge. Et c'est jusqu'au moment où je commence à perdre connaissance qu'il desserre sa main.

La pression sur ma gorge s'atténue légèrement, me permettant de reprendre de précieuses inspirations. L'air s'infiltre dans mes poumons comme une bouée de sauvetage, me ramenant lentement à la réalité. Ma vision embrouillée commence à se clarifier alors que je reprends pied dans le monde des vivants. Jadis est toujours couché au sol.

Malgré la douleur que Jadis éprouve, elle émet un rire sadique.

— Pourquoi ne l'as-tu pas tuée, Kyle ? Elle ne représente rien à tes yeux, que je sache ?

Il s'avance vers elle, les yeux remplis de rage. Il l'attrape par le cou, la soulevant instantanément.

— Mêle-toi de ton cul. Ce qui est le plus triste, c'est que tu as consacré ta vie à vouloir tuer ta nièce.

— Si tu me tues, murmure-t-elle en essayant de consommer le peu d'oxygène qui lui reste, vous ne trouverez jamais ce que vous cherchez...

Kyle s'arrête un instant. Je me rapproche d'eux pour en savoir plus.

— De quoi tu parles ? crache le mercenaire.

— La statue...

Nous nous regardons un court instant, puis reposons nos yeux sur Jadis, méfiants.

— La statue que vous cherchez vient de Tyrie. Elle a été faite par les sept sangs des dragons ancestraux, offrant ainsi l'immortalité et la guérison, admet-elle avec difficulté.

— C'est ce que tu cherchais ? demandai-je.

— Il n'y a qu'un enfant ancestral qui peut l'utiliser.

— Où est-elle ? demande maintenant Kyle.

Jadis se met à rire.

— Penses-tu sincèrement que je vais te le dire, même si je le sais ?

— Je te donnerai tout le sang que tu souhaites si tu nous l'avoues, intervenai-je.

Je vois bien que ma proposition fait son chemin dans son esprit. Kyle diminue sa prise sur elle pour la laisser s'exprimer. Elle se racle la gorge.

— Angelina pensait me cacher où tu vivais sur Terre, mais en vérité, j'avais parlé avec William et je lui avais tout raconté à ton sujet. Et comme je savais qu'il était un archéologue fou, je lui ai également parlé de la statue pour qu'il me l'emmène... mais il a décidé de me tourner le dos quand il l'a trouvée.

— Donc William a la statue, résumai-je.

— Il l'avait, en tout cas. Les yeux de la statue sont faits en pierre d'émeraude, la signature d'Aconys. Tu ne peux pas imaginer tous les dons qu'elle possède.

— Ça sera tout ? intervient Kyle, ennuyé.

"Ça sera tout ?" Il croit qu'on est dans un restaurant ?

Mais à ce moment, comme Jadis ne répond rien, il tire une balle entre ses deux yeux...

Jadis s'effondre au sol, son corps se métamorphose étrangement en poussière.

Le silence qui suit est oppressant. Le regard fixe de Jadis témoigne de la fin tragique d'une vie, de secrets enfouis à jamais. Maddy détourne les yeux, visiblement bouleversée par la violence de l'acte. Quant à moi, un mélange de colère et de tristesse m'envahit.

Kyle reste là, impassible, comme si la mort de Jadis n'était qu'un détail insignifiant. Son attitude me révolte, mais je sais que ce n'est pas le moment de céder à la rage. Nous devons rester concentrés, trouver un moyen de faire face à cette situation désespérée.

— Ne fais pas comme si tu étais désolée pour elle. Tu la détestais, marmonne-t-il.

— Je la détestais peut-être, mais c'était à moi de le faire...

À peine ai-je fini ma phrase que quatre hommes de Jadis, ainsi qu'une femme qui tient Maddy par le bras. Décidément...

Kyle émit un rire d'exaspération.

— Et vous pensez sincèrement que j'en aurais quelque chose à foutre si Maddy meurt devant mes yeux ? lâche le mercenaire d'un ton moqueur. Arrachez-lui la tête, je m'en moque.

« C'est moi qui vais t'arracher la tête, sale clochard. »

La femme la serre encore plus fort, marquant son bras de trace rouge. Les larmes coulent sur les joues de Maddy, mais elle garde courageusement le silence.

— Arrêtez ! m'écriai-je.

Mais la femme ne m'écoute pas. Elle amène la lame de son couteau sous la gorge de Maddy, laissant le métal froid entrer en contact avec sa peau. La situation devient de plus en plus désespérée, et je sais que chaque seconde compte. Je prends une profonde inspiration en fermant les yeux pour essayer de calmer mes pulsions, puis je les rouvre. Je sais exactement quoi faire.

Sans perdre une seconde, je prends la lame de Kyle posée sur la table basse du salon et la lance, la plantant dans la gorge de l'un des hommes. La femme qui tient Maddy regarde la scène avec horreur, probablement ignorante du fait que je suis encore plus entraînée qu'eux à la bagarre.

Profitant de sa distraction, je me jette sur elle, lui arrache le couteau des mains et la frappe au visage. Elle recule en titubant, mais se reprend rapidement, sortant un autre couteau de sa ceinture. Avant qu'elle ne puisse réagir, Kyle intervient, tirant une balle qui se loge dans sa jambe. Elle s'effondre au sol avec un cri de douleur. J'en profite pour enfoncer la lame de Kyle dans sa gorge.

Les deux autres hommes se précipitent vers nous, armes en main. L'un d'eux se jette sur moi, mais je l'esquive habilement, utilisant sa propre force contre lui pour le projeter contre le mur. Avant qu'il ne puisse se relever, je lui assène un coup de pied dans les côtes, le laissant hors de combat.

L'autre homme, plus rapide, attrape Maddy et la place devant lui comme bouclier, son arme pointée sur sa tempe.

— Un pas et elle crève !

Le regard de l'homme vacille un instant, mais il resserre sa prise sur Maddy. Je sais que je dois agir vite.

Je ramasse un petit vase sur la table et le lance de toutes mes forces. Le vase frappe l'homme à la tête, le faisant vaciller. Maddy en profite pour se dégager et se précipiter vers moi. Kyle n'hésite pas une seconde et se déchaîne sur l'homme de sang-froid avec ses poings, frappant avec une violence inouïe. L'homme tente de se défendre, mais il est déjà affaibli par le coup que je lui ai porté. Kyle continue de le frapper.

Je me tourne vers Maddy, qui tremble encore de peur, et la prends par les épaules pour l'éloigner de la scène.

— Tu n'es pas blessée ? demandai-je.

Elle fait non de la tête, incapable de répondre. Kyle se lève enfin de l'homme, les mains pleines de sang.

— C'était très divertissant, commence-t-il en replaçant ses mèches noires. Si tu veux mettre un terme à toute ta famille, princesse, je suis ton homme, s'exclame-t-il avec une indifférence indéniable.

La porte d'entrée s'ouvre, Harvey et Eden reviennent avec des sacs.

— Alors, on a pris un hamburger pour Maddy, une salade César pour moi. Mais il n'y avait plus de Tacos Tenders, alors j'ai pris Tacos escalope, dit Eden, la tête dans le sac.

— Euh... bégaye Harvey en voyant la scène.

Ses yeux s'écarquillent au maximum.

— PURÉE, JE N'AI PAS PRIS DE MAYONNAISE ! Hurla Eden.

Harvey lui donne un coup de coude pour qu'il lève enfin la tête de son sac.

L'expression d'Eden passe de la frustration à une totale stupéfaction en voyant la scène de carnage devant lui. Les corps gisant sur le sol, les éclaboussures de sang, et Kyle avec ses mains ensanglantées.

— Kyle ! Combien de fois je t'ai dit que si tu veux tuer quelqu'un, tu es prier de recouvrir le sol de plastique. Le sang est dur à retirer sur le parquet !

— Cette fois-ci, ce n'était pas moi, se justifie le mercenaire en me regardant recouvrir les corps morts dans un sac poubelle.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demande Harvey.

— Jadis est morte. Ses esclaves étaient là pour finir son travail. Tara et moi allons nous occuper de cacher les corps, restez ici pour nettoyer.

— Je suis venu pour manger, pas pour jouer les femmes de ménage, rétorque Eden. Et comment tu veux que je nettoie la scène de crime alors que tu as balancé le sang de la criminelle sur le mur ?

— T'es grand, majeur, et vacciné. Tu sauras te débrouiller, répond Kyle en lui tapotant l'épaule.

22H00

J'attends dans l'habitacle du fourgon tandis que Kyle dépose les corps dans le coffre large. Je passe nerveusement ma main dans mes cheveux. Je me suis jurée de ne plus me retrouver dans ce genre de situation, mais me voici encore, plongée dans un cauchemar sanglant.

Kyle monte enfin et allume une cigarette. Un long silence s'installe alors qu'il démarre la voiture.

— Tu comptes faire la gueule encore combien de temps ? demande-t-il en recrachant la fumée.

Je ne réponds rien, posant mon regard sur le côté de ma fenêtre. Il soupire, exaspéré.

— J'ai bien remarqué que depuis ce qu'on a fait hier soir à l'événement, tu agis bizarrement. Comme si tu ne voulais pas me voir.

« Ferme ta gueule. »

— Déjà, c'est plutôt ce que TU m'as fait hier soir, crachai-je en croisant les bras.

Il se met à rire.

— Tu en veux une ? me demande-t-il en me tendant sa cigarette déjà entamée.

— Non.

— C'est un jour de fête. Ta vieille tante est morte. Je n'ai plus besoin de récupérer ton vieux sang et tu ne seras plus obligée de pleurer comme un bébé pour une aiguille. C'est gagnant-gagnant, se moque-t-il, la cigarette à la bouche.

Je tourne enfin le regard vers lui pour lui adresser un faux sourire.

« Je vais te brûler. »

Je lui prends la cigarette de la bouche, la mets dans la mienne et tire un coup. Il affiche un sourire plutôt admiratif.

— On n'a pas terminé, murmurai-je. Il faut que je retrouve cette statue de merde. Jadis a dit qu'elle a été faite par le sang des sept éléments. Et si cette statue est la clé pour arrêter le chaos qui émerge en Tyrie...

— Tu me fais mal au crâne. Ton monde de conte de fées est si ridicule.

— Ce n'est pas un monde de conte de fées étant donné qu'il y a plus de cadavres en Tyrie que sur Terre, crois-moi. Ma soeur...Malyra, elle fait des montagnes de cadavres sans le moindre remord, comme si tout était normal.

Pour éviter de répondre, Kyle se dirige vers l'endroit où il a prévu de jeter les corps... dans une falaise. Nous nous arrêtons tout en haut, où une énorme chute d'eau glisse le long. En dessous se trouve un large lac. Nous descendons de la voiture, chacun de son côté. Nous nous recroisons à l'arrière du coffre. Kyle et son sourire narquois sont toujours là.

— Arrête d'être énervé, tu deviens excitante d'un coup.

— Ce n'est pas le moment, Volkov.

— Par mon nom tu m'appelles maintenant ? J'aime encore plus.

Je ne sais pas comment réagir. Alors je l'ignore et j'ouvre le coffre du fourgon, tirant un pied d'un des sacs.

— Affreusement sexy et déterminée. Serait-ce le destin qui nous a mis ensemble ?

Non, c'est juste toi et ton kidnapping. Rien de plus.

— Si tu veux bien fermer ta grande bouche et venir m'aider pour qu'on en finisse au plus vite ?

— Et autoritaire, que demander de plus !

Je roule des yeux, sentant qu'il se moque de moi, cherchant à me provoquer, mais je suis têtue. Je balance le sac poubelle que je porte sur mon épaule du haut de la falaise. Kyle, avec un corps sur chaque épaule, fait de même. Une fois tous les corps jetés, il m'interpelle :

— On fait quoi de la vieille peau ?

Je fronce les sourcils, perplexe.

— Quoi ?

Il sort un vase contenant les cendres de Jadis.

— Eden a voulu ramasser ce qui restait d'elle. Il s'est dit qu'elle méritait au moins ça. Moi, j'étais contre, et je lui ai même suggéré de les mettre dans la bouffe d'Harvey, mais il s'est vexé.

C'est une blague, non ? Pourtant, il dit ça avec un calme si naturel que ça en devient effrayant.

— Attends, tu lui as vraiment demandé de mettre les cendres de ma tante dans la nourriture d'Harvey ? répétai-je pour être sûre d'avoir bien entendu.

— Pourquoi pas ? répond-il en haussant les épaules.

Il est vraiment impossible. Je prends le vase de ses mains.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je vais le garder dans ma chambre.

— Si tu crois que je vais laisser ta folle dingue de tante dormir avec toi, c'est mort. Tout comme ta tante, d'ailleurs.

Mort de rire.

« Ca à fait rire qui même »
« Pas Jadis en tout cas... »

Je ne peux m'empêcher de sourire, même si c'est absurde. Avant même que je puisse répondre, il arrache le vase de mes mains et le jette du haut de la falaise comme s'il s'agissait d'un vulgaire ballon. Non mais il est sérieux ?

— Qu'est-ce que tu fais ? hurlai-je.

— Écoute-moi bien, commence-t-il.

Il me plaque contre le coffre du fourgon, sa main se posant sur ma nuque pour m'empêcher de bouger. Je lève les yeux vers lui, le regard dur.

— Profite bien du fait que je ne t'ai pas tuée quand tu t'es interposée sur ma route. Ceux qui l'ont fait sont six pieds sous terre. Jadis ne dormira pas avec toi, même morte. Tu ferais bien de te mettre ça dans le crâne.

— Tu prends toujours des décisions qui ne te concernent pas, répliquai-je en le repoussant.

Il soupire d'agacement, me fixant de son regard perçant.

— La patience n'a jamais été ton fort, n'est-ce pas ? lance-t-il avec un rictus.

Je serre les dents, essayant de contenir la rage qui bouillonne en moi. Quel enfoiré.

— On rentre, dit-il en se dirigeant vers la voiture, me laissant en plan.

Je profite de ce moment de calme pour essayer de me détendre. Je lève les yeux vers le ciel étoilé. Les étoiles brillent, éclatantes, dans l'obscurité de la nuit. C'est comme si l'univers entier essayait de me rappeler qu'il existe encore de la beauté quelque part. Mais cette pensée ne fait qu'accentuer ma frustration. Kyle est un vrai cauchemar, mais je ne peux pas me permettre de laisser mes émotions prendre le dessus.

Pas maintenant. Je prends une profonde inspiration, savourant l'air frais qui emplit mes poumons, avant de me diriger à contrecœur vers la voiture.

Kyle est déjà assis au volant, l'air impatient. Sans un mot, je m'installe à côté de lui, fermant la portière avec un claquement sec. Le silence règne, mais un gloussement de Kyle le brise.

— Dis-moi, tu comptes un jour te remettre de ce qui s'est passé hier soir ? T'es si bouleversée que ça ?

Putain.

Pourquoi faut-il toujours qu'il remette ça sur le tapis ? Pourquoi ne peut-il pas me laisser tranquille ?

— Je ne veux pas en parler. Et surtout, je ne veux pas en parler avec toi, crachai-je amèrement.

Il éclate de rire.

— Ce qui s'est passé hier soir était plutôt... intéressant. Je ne pensais pas que tu serais aussi joueuse.

— C'est que tu m'as sous-estimée.

— Peut-être qu'un jour, on ira plus loin que de simples mains baladeuses.

Je tourne la tête pour le regarder, dégoûtée. Son sourire pervers et son regard insistant me donnent des frissons. Il sait comment me provoquer, et il le fait avec une habileté qui m'exaspère.

— Ferme-la.

Il m'attrape brutalement la mâchoire, rapprochant mon visage du sien. Ses yeux gris me fixent comme une proie. Je suis prise entre la haine et le désir. Je tente de me dégager, tapotant mes mains sur son bras, mais son emprise est ferme. Mon cœur bat à tout rompre, un mélange d'adrénaline et de confusion parcourt mes veines.

— Qu'est-ce que tu fous, lâche-moi, sifflai-je entre mes dents serrées.

Il ne m'écoute pas, continuant à me fixer avec son sourire pervers. Il rapproche son autre main pour dégager une mèche de cheveux derrière mon oreille.

— Pourquoi je te lâcherai ? murmure-t-il en effleurant mes lèvres de ses doigts.

J'entrouvre les lèvres sous son contact, une réaction instinctive que je déteste. Il plisse légèrement les yeux, son sourire s'élargissant en un rictus de satisfaction. Il sait exactement ce qu'il fait, jouant avec mes émotions comme un chat avec une souris.

— T'es aussi belle que sur l'île, murmure-t-il en se mordant la lèvre.

Je sens ma respiration s'accélérer, les battements de mon cœur s'emballent sous sa voix grave et provocatrice.

À quoi joue-t-il ?

Chaque fibre de mon être me crie de m'éloigner, de repousser cet homme qui me torture mentalement et émotionnellement. Mais une autre part de moi, plus sombre, est attirée par cette provocation intense.

Il resserre la pression sur ma mâchoire, me forçant à ouvrir la bouche sous la douleur. Doucement, il introduit deux doigts dans ma bouche. J'essaie de tourner la tête pour éviter cette intrusion, mais il maintient fermement ma mâchoire. Son regard est brûlant, et son sourire s'élargit en voyant mon inconfort. Je sens mes joues brûler de honte et de colère.

« Mord-le. »

La lutte intérieure fait rage en moi alors que Kyle continue de forcer sa domination. Chaque mouvement de ses doigts dans ma bouche est une intrusion, une violation de mon espace et de ma dignité. Sa main qui tient ma mâchoire se desserre, il empoigne mes cheveux pour me forcer à incliner la tête en arrière, approfondissant ainsi l'intrusion de ses doigts. Ma langue glisse sur ses doigts, déclenchant des gémissements étouffés. Sa domination est brutale, mais étrangement, une part de moi se laisse emporter par le tourbillon de sensations qu'il suscite en moi.

« Mais merde, reprends-toi. »

J'écoute ma voix intérieure et mords profondément ses doigts pour mettre fin à ce délire. Il les retire aussitôt. Son regard est intense, presque hypnotique, et je sens son emprise sur moi se renforcer à chaque instant. J'essaie de calmer ma respiration et les battements de mon cœur.

— T'as un sacré goût, je me demande si c'est la même chose avec tes autres lèvres.

« Jamais de la vie. »

— T'as eu ce que tu voulais, on peut partir maintenant ? lançai-je d'un ton sec.

Je repose mon regard devant moi, incapable de le supporter plus longtemps.

— Tu crois que mes attentions s'arrête à seulement la pénétration de mes doigts dans ta bouche ? Tu me connais très mal.

Ses intentions perverses m'irritent.

— Tu te crois drôle, Kyle ? répliquai-je d'une voix glaciale. Tes remarques déplacées ne m'impressionnent pas.

Il éclate de rire, comme s'il trouvait amusant de me voir réagir.

— Je ne cherche pas à t'impressionner. Bien au contraire, je veux simplement te montrer que je sais exactement quoi faire pour te faire sortir de tes gonds.

Je dois rester maître de mes émotions, ne pas lui donner le plaisir de me voir perdre mon sang-froid.

Fils de pute.

— C'est drôle ça. Tu sais te défendre, mais tu n'as jamais tenté de me repousser quand je te touche.

— Va te faire voir, crachai-je en lui jetant un regard noir. Si je ne tente rien, c'est principalement par peur que tu fasses quelque chose à Maddy.

— Je ne lui ferais rien, alors ne te donne pas tout ce mal.

— Rien ? Tu étais prêt à la donner aux hommes de Jadis.

— Et est-ce qu'elle en est morte ? Non. Alors ferme-la.

Je secoue la tête. Je n'arrive même plus à trouver les mots pour exprimer à quel point son indifférence m'exaspère.

Mais peut-être qu'au fond, je me sers de Maddy comme excuse lorsque je cède. Kyle ne m'a jamais, à aucun moment, forcée à quoi que ce soit, car au final, je le laissai continuer ; c'est moi qui plonge, tête baissée, dans la gueule du loup. Et malgré tout, je sais que je recommencerai.

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FINITO PIPO POUR CE CHAPITRE !

BISOUS !

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