CHAPITRE 12 : MENACE
Il l'a fait.
Sous mes yeux, Kyle a tué ces innocents, simplement pour m'intimider, pour me dissuader de continuer mes recherches sur lui. Le choc me paralyse parce qu'encore une fois, je me sens responsable de ces vies arrachées.
Mais ce geste brutal ne fait que confirmer une chose : Kyle cache quelque chose d'énorme, quelque chose de bien plus sombre que je n'avais imaginé.
Un détail me hante encore. Le prénom "Kayden" inscrit sous sa photo m'intrigue profondément. Qui est-il vraiment ? Pourquoi ce nom est-il là ?
Mais je dois être prudente. S'il s'aperçoit que je n'écoute pas ses avertissements, il pourrait s'en prendre à Maddy, à Nora, à David, ou à Irina... L'idée me glace le sang.
Nous sommes maintenant encore dans la voiture, plongés dans un silence lourd. Kyle conduit tranquillement, sa tête bougeant au rythme de la musique qui passe à la radio. Le contraste entre son calme et la violence de ce qu'il vient de faire est terrifiant.
Et pourtant, malgré tout ce que j'ai vu dans ma vie, Kyle se classe dans le top 3 des choses les plus terrifiantes que j'ai jamais rencontrées.
Ce malade mental...
Mon cœur bat la chamade, mais je garde le silence. Pour l'instant, je dois jouer le jeu. Feindre l'ignorance, cacher mes doutes, jusqu'à ce que je puisse trouver un moyen de percer ses secrets sans me faire tuer dans le processus.
Je tourne la tête vers lui, cherchant à déchiffrer le moindre indice, le moindre signe de remords, mais tout ce que je vois, c'est un homme qui semble parfaitement en paix avec ses propres démons.
— J'espère que le Shake Shack est ouvert, j'ai envie d'un milkshake, s'exclama-t-il.
Mon estomac se noue à l'entendre parler de milkshake après ce qu'il vient de faire. Je tournai mon regard vers la fenêtre, en appuyant mon front contre celle-ci, priant qu'un jour, je pourrai avoir une vie paisible qui dura au moins un mois entier.
Une fois que la caissière de la borne extérieure tend le milkshake vanille à Kyle. Il se gare lentement sur le côté, éteint le moteur, et prend une longue gorgée de la boisson. Le silence dans la voiture est assourdissant.
Je serre les poings pour me contrôler, luttant contre l'envie irrésistible de le frapper avec le rétroviseur, ou mieux encore, de prendre la voiture et de fuir loin d'ici. Mais je sais que ce serait de la folie. Kyle est bien trop dangereux pour que je prenne ce genre de risque sans un plan solide et je suis fatigué de réfléchir.
Je recogne mon front contre la vitre, agacé par ses bruits de bouche.
— Où sont mes manières, tu en voulais ? Me demande-t-il en sirotant la paille.
Je reste muette, ne sachant quoi répondre, et il continue à savourer son milkshake à la vanille, chaque gorgée résonnant dans le silence oppressant de la voiture.
— La vanille, c'est... une surprise agréable, finit-il par dire, ses yeux se posant sur moi, scrutant chaque réaction.
Je sens son regard peser sur moi, cherchant à percer mon masque de calme. Mais je ne cède pas. Pas encore. Je ne lui donnerai pas la satisfaction de voir à quel point il m'a affectée. Je serre les dents et souris faiblement.
— Contente que ça te plaise, dis-je, en essayant de paraître aussi détachée que lui.
Il hoche la tête, satisfait, et retourne à sa boisson, comme si tout était parfaitement normal.
— Je te plains tout de même, tu n'as pas la chance de goûté.
Je ferme les yeux, agacé par sa voix faussement coupable alors qu'il ne m'a même pas proposer. Et tant mieux, je n'avais pas envie de quoi que ce soit venant de lui.
Je lui aurais jeté le milkshake sur sa tête, mais je déteste le gaspillage, même s'il est totalement gaspillé dans son crâne.
— C'est vraiment ça ! Les petites choses de la vie qui font plaisir. D'autres trouvent du réconfort dans une tasse de café, un bon livre, ou une promenade tranquille. Moi, c'est ce genre de moment, tu vois ? Un simple milkshake après un petit moment d'effort, le silence de la voiture, et... la compagnie, bien sûr, dit-il en me jetant un coup d'œil, son sourire tordu toujours en place.
Un petit moment d'effort ?
— Tu sais !
Je roule les yeux au ciel.
— Non, je ne sais pas Kyle. Et je ne veux pas savoir.
Il sourit avant de reprendre, ignorant ma réflexion.
— La simplicité a son charme, mais les choix compliqués peuvent aussi être révélateurs.
Il est clairement en train de jouer avec moi en tissant sa toile de mots pour essayer de m'embrouiller le cerveau, tout ça pour me faire passer un message.
— Un milkshake inattendu peut révéler beaucoup sur quelqu'un, sur sa réaction aux surprises et aux changements, tout ça à cause de son goût.
Je me contente simplement d'hocher la tête en guise de réponse, alors que je ne comprends absolument pas ou ce détraqué voulait en venir.
Il me sourit froidement.
— Mais toi, Tara, quel goût as-tu finalement ?
Bien sûr, sa perversité devait revenir au galop.
— Tu devrais plutôt te préoccupé de ta vanille, Kyle, si tu ne veux pas te manger mon poing dans ta sale gueule. Là, tu verras quel goût j'ai.
Il sourit encore plus, clairement impressionné par ma réplique.
— J'espère du moins que tes poings auront un goût épicé. Je veux sentir ma langue palpité.
Mes traits du visage se plient de dégoût en comprenant le sens de sa phrase.
Il prit une dernière gorgée avant de reprendre son sérieux.
— Bon, assez rigolé. Nous devons avancé.
Il me lance son téléphone sur les cuisses et me dit d'un ton ferme :
— Lis cet article.
Je regarde l'écran du téléphone, l'article s'ouvre sur une exposition de statues rares. Une photo en particulier attire mon attention : une statue ancienne qui ressemble étrangement à celle dont ma vie est en danger.
— Cette statue est au centre de l'exposition d'un collectionneur nommé Joey Stuart, qui aura lieu ce soir.
Il me fixe intensément.
— L'exposition a lieu ce soir à Manhattan, dans sa maison. Les portes ouvrent à 19h. Il y aura des collectionneurs influents et des journalistes, mais le plus important est notre objectifs.
J'hoche la tête tout en lisant.
— Et n'oublie pas, dit-il en se levant, aucune erreur ne sera tolérée.
— Tu oublies juste quelque chose, Kyle. Cet endroit est sûrement hautement sécurisé, et les agents sont probablement mes collègues. En tant que commandante de la police et bras droit du maire, je ne peux pas simplement passer inaperçue.
Il gloussa, un gloussement qui n'annonce rien de bon.
— Ne t'inquiète pas pour ça, répondit-il avec un sourire froid. J'ai déjà pensé à tout. Ce soir, contente toi seulement de jouer les jolies filles, c'est tout ce que je te demande avec Maddison.
Je le regardai, perplexe et légèrement irritée.
— Et qu'est-ce que tu entends par là ?
— Des hommes qui me doivent beaucoup ont accepté de jouer le rôle des agents de sécurité. Alors, sur ce point, tu n'as rien à craindre.
— Tu veux dire que je dois simplement faire effet de décoration ?
— Exactement. Une décoration qui gardera bien sa bouche fermée, ajouta-t-il avec un sourire satisfait.
Il reprend son téléphone de mes mains et me dit avec son plus beau sourire.
— Il est temps de choisir ta plus belle robe, Petrova.
*******
MAISON
15 H 00
Nous arrivons enfin devant la maison, mais quelque chose me semble étrange. La porte est entrouverte, alors que Kyle l'avait pourtant bien fermée.
— Attends ici, dit Kyle brusquement en m'empêchant d'entrée en première.
Il entra en premier, pensant que je vais attendre derrière la porte.
— Je fais ce que je veux, murmurai-je en entrant quelques secondes après.
En entrant, je vois Kyle en train de relever les yeux au ciel avant de claquer bruyamment la porte alors que je n'étais pas entièrement rentré.
À l'intérieur, quatre hommes en costume se tiennent dans le hall, leurs armes bien en vue. Ils semblent être en pleine opération, leurs regards scrutant attentivement chaque recoin de la maison.
— Que me vaut cette visite irritante ? Lâcha Kyle.
— Volkov, répondit l'un des hommes. C'est Jadis qui nous envoie. Elle veut récupérer le sang de sa nièce immédiatement.
Kyle se tourne vers moi alors que je fixe les hommes avec une expression furieuse. Il réplique :
— Si vous ne le savez pas déjà, elle doit attendre plusieurs jours avant de pouvoir donner à nouveau du sang, sinon il ne sera pas efficace. Je lui ai déjà prélever 500 millilitres la dernière fois.
— On ne peut pas attendre, Volkov. Jadis a des exigences strictes et elle n'appréciera pas d'être retardée.
— Tu diras à cette vielle peau d'aller ce faire foutre, moi et sa nièce on a à faire, cracha Kyle.
— Elle se douterait que vous diriez ça. Elle tient à vous rappelez ce que John peut vous faire en une fraction de seconde si vous remettez en question son autorité.
Kyle referme tellement fort les poings que ses jointures blanchissent tandis que j'écoute attentivement.
— Si Jadis tient à guérir plus vite, elle doit attendre. Je ne peux pas prendre son sang sinon elle ne risque pas de tenir pour chercher cette statue, répondit Kyle.
Je me sens comme une spectatrice de ce conflit. Kyle parle avec une assurance glaciale, mais je suis directement impliquée dans cette affaire, et je n'apprécie pas d'être réduite à un simple objet de négociation.
— Est-ce que je peux dire quelque chose ? me prononçai-je enfin.
Kyle me dévisage avec surprise, comme s'il venait de se rendre compte que ma présence n'était pas simplement une donnée accessoire.
Imbécile.
— Je suis vraiment flattée de découvrir que je suis au cœur de votre discussion, dis-je. Mais comme l'a déjà mentionné Kyle, à moins qu'elle ne souhaite vraiment ma mort, je ne peux pas lui donner mon sang maintenant. Elle risque de devenir encore plus malade si elle ne patiente pas quelques jours.
— Que proposez-vous, Therasya ? M'interroge un des hommes.
— Étant donné qu'apparemment le monde ne peut pas survivre sans me demander des choses insensées, dis-je avec une touche de sarcasme, je lui promets que je lui donnerai tout le sang nécessaire dès que je serai en état de le donner.
Ils se regardèrent à nouveau, sûrement pour réfléchir de ma proposition.
— On accepte, finalise l'un deux.
Kyle, visiblement frustré, se tourne vers eux avec irritation.
— C'est une blague ? Elle a exactement répété ce que je vous ai dit, cracha-t-il.
J'élargis mon sourire en le voyant clairement dépassé par les événements. L'exaspération se lit sur son visage, une rare brèche dans son masque de froideur.
— L'art de la persuasion n'a pas l'air d'être inné chez tout le monde, chuchotai-je dans son oreille avant de me diriger vers la cuisine en même temps que les hommes partent.
Je sentis le regard de Kyle me suivre à chaque pas que je faisais.
J'entendis la porte d'entrée se refermer avec un claquement sec, marquant le départ des hommes et laissant un silence pesant derrière eux.
Dans la cuisine, je m'active pour sortir une bouteille d'eau et de verser le contenant dans un verre. Je pris mes comprimés qui ne sont jamais loin de moi.
Je prends une profonde respiration, posant les comprimés sur la table avant de boire une grande gorgée d'eau. Les pilules glissent dans ma gorge, et je me force à rester calme malgré la montée d'angoisse que je ressens.
En avalant, je pense à la dose quotidienne que je dois prendre pour garder un équilibre précaire. Dans un endroit aussi chaotique et imprévisible, la routine de ces médicaments devient un ancrage vital.
Je m'assois à la table, prenant un moment pour évaluer la situation. Les effets des médicaments commencent à se faire sentir, calmant légèrement les tourments dans mon esprit.
Kyle s'installe en face de moi en sortant son téléphone et en allumant une clope qu'il place dans le coin de sa bouche. La fumée s'échappe lentement, formant des volutes qui se mêlent à l'air déjà lourd de la pièce.
Il commence à faire défiler son téléphone, laissant croire qu'il est concentré sur ce qu'il regarde, mais ses yeux se posent régulièrement sur moi avec une intensité calculée.
— Tu vas me faire rougir à force de me regarder comme tu le fais, tu sais, lâchai-je avec un sourire en coin.
Il laisse échapper un rire froid et menaçant.
— Ferme-là, ne parle pas. Je médite sur l'idée de te tuer sur-le-champ.
Je garde un sourire en coin, mais son regard assassin commence à me faire douter.
— J'ai fait quelque chose qui t'a contrarié, peut-être ? demandai-je, ma voix légèrement moqueuse.
Il me fixe, son regard plus sombre que jamais.
— Crois-moi, c'est la première et dernière fois que tu me ridiculises ainsi.
— Tu veux parler du fait qu'ils ont préféré m'écouter plutôt que celui qui les dirige ?
Il hausse les épaules avec désinvolture.
— Je ne dirige personne.
— Tu as des hommes qui travaillent pour toi, Kyle.
Il me fixe un moment.
— Peu importe. Ce n'est pas la question. Le vrai problème ici, c'est que tu es dans ma maison, en train de me donner des leçons.
Il se penche un peu plus de la table, comme pour s'approcher de moi.
— Ça, c'est un problème.
Je soutiens son regard, amusée par sa frustration. Le silence entre nous est épais, chargé de tension, chaque seconde augmentant la pression.
Soudain, un bruit de porte éclate dans la maison. Les bruits de pas se rapprochent rapidement de la cuisine. Je me tourne vers l'entrée alors qu'Eden et Maddy apparaissent, les bras chargés de sacs de shopping. Maddy a un sourire satisfait sur le visage, tandis qu'Eden semble fatiguée mais déterminée à supporter le poids des sacs.
— On est de retour ! annonce Maddy, le ton enjoué. Regarde tout ce qu'on a trouvé !
Elle s'arrête net en voyant l'atmosphère tendue dans la cuisine. Son regard passe de moi à Kyle. Elle haussa un sourcil, et je sais d'avance qu'elle se pose des milliers de questions.
— Qu'est-ce qui se passe ici ? demande-t-elle.
— Rien, répondis-je en passant ma main derrière ma nuque tout en évitant de regarder Kyle.
Je me lève brusquement, mon regard passe d'Eden, qui avance avec des sacs qui lui bouchent la vue, à Kyle, qui semble maintenant agacé.
— Laissez-moi vous aider avec ça, dis-je en me dirigeant vers Eden.
Je commence à prendre certains sacs pour alléger sa charge, tout en observant Kyle du coin de l'œil. Ses traits se durcissent, mais il reste silencieux en surveillant chacun de mes mouvements.
— Merci, Tara ! Tu n'as pas idée des heures et des heures de marche que j'ai dû faire avec Maddy. Elle ne se repose jamais ! se plaint Eden.
— Ce n'est pas vrai ! s'exclame Maddy en riant. C'était une journée parfaite pour du shopping.
— Et les sacs sont bien plus lourds que mes bras ! proteste Eden en me lançant un regard complice.
— Alors, vous avez trouvé quelque chose de spécial ? demandai-je, tentant de détourner l'attention des événements récents.
— Oh, absolument ! répond Maddy avec enthousiasme. J'ai déniché des robes de soirées incroyables et Eden a même trouvé des chaussures qui lui vont comme un gant.
Eden, les bras enfin dégagés, secoue la tête avec un sourire résigné.
— Oui, j'ai même réussi à trouver une cuillère en argent pour remplacer celle que j'ai "empruntée" à Kyle, dit-il en sortant fièrement la cuillère d'un sac.
Il la brandit comme un trophée alors que Kyle lève à peine le regard de son téléphone.
— Vous êtes sortie ? demande Eden, l'air soudain perplexe.
Je hoche la tête, essayant de maintenir un ton léger.
— Juste une petite promenade pour prendre l'air, dis-je, évitant de croiser le regard de Kyle.
Ce dernier est toujours concentré sur son téléphone.
— Une promenade en pyjama ? remarque Maddy, levant un sourcil moqueur.
Je baisse les yeux et constate que je suis toujours en short, gilet, chaussettes et pantoufles. Super.
— Je suppose que l'air frais n'a pas de dress code, répondis-je avec un sourire gêné.
— Et comment elle était cette promenade ?
— Sanglante, lâchai-je en me rappelant de ce que Kyle avait fait à des innocents.
Maddy écarquille les yeux, surprise, tandis qu'Eden et elle échangent un regard confus.
— Sanglante ? répète-t-elle, cherchant des réponses dans mon expression.
Eden intervient rapidement :
— Elle voulait dire... rafraîchissante, corrige-t-il d'un ton sec, essayant de minimiser ma réponse.
J'hochai immédiatement la tête. Eden avait l'air de savoir ce qu'il s'était passé sans même que je lui raconte.
— Oh...Ok. Bien ! Il faut impérativement que je te montre toute ces robes !
Maddy se précipite vers moi, excitée, et commence à étaler les vêtements sur la table.
— Regarde cette coupe ! Et cette couleur ! C'est absolument incroyable, tu dois essayer tout ça !
— Mais tu en as acheté combien...
Je regarde autour de moi, stupéfaite par le déluge de vêtements qui envahit la table. Il y en a assez pour remplir tout un magasin.
— Oh, juste quelques-unes, répondit Maddy avec un sourire rayonnant.
Elle commence à déplier des robes aux tissus luxueux et des accessoires étincelants, sa passion évidente pour la mode se déversant sans retenue.
— Et tu as payé avec quel argent ? Demandai-je intrigué.
Elle se tue immédiatement. Je savais que je n'aurai pas de réponse.
Kyle se lève brusquement et se dirige vers le salon. Un bruit sourd retentit derrière la porte.
— C'est les journées portes ouvertes aujourd'hui ou quoi ? ronchonne-t-il, en ouvrant la porte avec irritation.
— Bonjour, Kyle.
— Qu'est-ce que tu me veux ?
L'homme entre dans la pièce, vêtu d'un costume noir impeccable et d'une cravate et tenant dans ses mains une boîte en carton. Ses cheveux noirs sont soigneusement coiffés, sa peau est pâle et ses yeux bruns perçants sont protégés par des lunettes. Il est clairement plus petit que l'homme qui vient de lui ouvrir la porte.
— C'est mon oncle qui m'envoie. Il espère que Therasya est à fond dans ses recherches.
— Oh, Jared...murmura Eden ennuyer avant d'ouvrir le frigo.
— Dis à ton putain d'oncle de cesser de m'envoyer des pions sans cervelle s'il tient vraiment à sa statue. Plus il me casse les couilles, moins il aura ce qu'il veut, cracha Kyle.
— Mon oncle se fiche de ton humeur, Kyle. Il veut juste que tout soit en place. Si tu continues à jouer au con, il pourrait bien décider de revoir ses plans.
Les muscles de Kyle se tendent sous la colère, sa voix se faisant plus rugueuse.
— Que ton oncle vienne me dire ça en face s'il a le courage au lieu de m'envoyer une salope. Pour l'instant, il vaut mieux que tu dégages avant que je perde patience. Je n'ai pas de temps à perdre avec des gamins en costume.
— Je ne suis que le messager. Je fais ce que l'on m'ordonne.
— Non, tu es la pute de John, rectification.
La tension dans la pièce augmente au fil des phrases de Kyle. C'est une guerre de regards silencieuse entre les deux hommes. Eden boit une gorgée de son soda avant de lever les yeux au ciel avec un soupir.
— Est-ce qu'on peut éviter de s'entretuer pour une fois ? Déclare-t-il. Je n'ai pas envie de tout ramasser comme la dernière fois tes dégâts, Kyle.
Ce dernier ne quitte pas Jared des yeux.
— T'as intérêt à foutre le camp avant que je perde mon calme, Jared.
— Je dois juste donner cette boîte à Maddison, dit ce dernier en se dirigeant vers mon amie.
Maddy tient fortement ma main, par peur.
Il posa la boîte sur la table en disant :
— John m'a demandé de te transmettre ce message : « Si j'étais toi, Maddison, je ferai vite mes adieux à tout le monde. Tant que ta copine n'a pas trouvé ce qui m'appartient, voilà un petit aperçu de ce qui t'attend. »
Sans attendre la réaction de Maddy, j'ouvris la boîte en forçant ma main à rester stable. Eden pencha son menton sur mon épaule pour voir ce qu'elle contient. À l'intérieur, des doigts humains décapités jonchèrent le fond de la boîte, leur vue était à la fois choquante et répugnante.
Maddy pousse un cri de terreur, ses jambes se dérobant sous elle alors qu'elle s'effondre au sol, complètement paralysée par l'horreur. Ses hurlements résonnent dans la pièce tandis qu'Eden, paniqué, tente de la réconforter et de la protéger.
Je lançai un regard furieux à Jared, ma rage et mon dégoût se mélange.
— Je suis désolé, mais ce sont les règles du jeu.
D'un coup, Kyle l'attrapa par le col, le soulevant du sol
— Tu sais, Jared, la dernière fois que j'ai vu ta mère...Mmmh... c'était quand déjà ? Ah oui, quand elle est venue me faire face.
Il rapprocha son visage de celui de Jared, son sourire devenu sinistre.
— Elle avait le courage de me défier. Elle pensait pouvoir me faire plier. Mais je suis sûr qu'elle n'a pas beaucoup apprécié la réponse que je lui ai donnée.
Il serra encore plus fort, ses doigts pressant la peau de Jared comme une étreinte mortelle.
— Alors, quand tu viens ici avec tes menaces, rappelle-toi bien que je ne suis pas le genre de personne à oublier ces choses. Ta mère est morte parce qu'elle a essayé de jouer à un jeu qu'elle ne comprenait pas. Tu veux te joindre à elle ?
Les yeux de Jared sont remplie d'horreur, tandis que nous regardons la scène, ne sachant pas comment réagir.
— Non, non, je..., balbutia Jared.
— Si John veut continuer à jouer, il devra comprendre les conséquences. Mais toi, tu ferais bien de ne plus jamais revenir ici.
Je peux apercevoir que Jared prend les menaces de Kyle bien au sérieux. Il sait tout autant que moi que c'est homme tient énormément ses paroles menaçantes. Sa fuite chaotique laisse derrière elle une atmosphère lourde et oppressante.
Une fois que Jared a quitté la pièce en un tourbillon de panique, je remarque que Kyle semble presque satisfait par le spectacle qu'il a offert. Ses yeux se détournent de la porte pour revenir vers nous, le sourire cruel toujours ancré sur ses lèvres.
— Bien, maintenant que nous avons réglé ce petit imprévu, nous avons du pain sur la planche.
Je pris mon amie par la main pour la soulagé même si je sais que ce qu'elle a vue va lui rester dans la tête encore et encore, formant un traumatisme.
— Eden, appel Harvey. Dit lui de venir avec la limousine. Ce soir, il faut que tout soit parfait.
— Je l'appel tout de suite, dit Eden.
— Et prépare moi des joints.
— Tu as envie de fumer ?
— Non, il faut que tu me prépares des cigarettes avec des puces. Joey est connu pour fumer beaucoup. Quand je fumerai avec lui, j'aurai la localisation d'où il mettra la statue après l'avoir reprise.
Eden hocha la tête.
— Quant à vous deux. Maddison, tu mettras donc une des robe que tu as acheté pour cet évènement.
Maddy écarquilla les yeux, ses mains toujours tremblantes. Elle balbutia :
— Je ne veux pas venir...c'est trop pour moi...
Kyle la regarda avec une indifférence glaciale, sans laisser transparaître le moindre signe de compassion.
— Je m'en fiche de ce que tu veux ou ne veux pas. Tu as un rôle à jouer ce soir, et tu le joueras, qu'il te plaise ou non.
Je le fusille du regard, ce qu'il semble avoir remarqué mais n'y porte aucun intérêt. Je pris une profonde inspiration, pour éloigner ma colère qui risque d'entrer en ébullition.
— Tu es bien mieux avec nous entouré que de rester seul, dis-je d'une voix calme. Il ne t'arrivera rien tant que je suis là.
Elle me lança un regard mêlé d'espoir et de doute tandis que Kyle a l'air totalement indifférent à ma tentative de réconfort, trop absorbé par l'organisation de la soirée à venir.
— Prépare toi, je ne vais pas attendre longtemps, cracha-t-il.
Elle s'en alla sans broncher, s'asseyant sur le canapé avec un verre d'eau qu'Eden lui a préparé. D'un coup, je me retourne face à cette homme ignoble.
— Pourquoi est-ce que tu lui parles comme si c'était une moins que rien ? Elle n'a rien demandé dans tout ça !
— Personne n'a rien demandé dans cette histoire, répondit-il froidement. Tout le monde est touché par les conneries de ta famille, alors change de ton si tu ne veux pas que je t'explose aussi.
Il s'éloigna, me bousculant à son passage.
Ce salaud, je ne peux plus le supporter.
Je me précipite vers Maddy.
— Ne t'inquiète pas, on va trouver ce qu'il cherche et tu seras libre, rassurai-je.
— Oui, mais... et si ce n'est pas le cas ?
— Que veux-tu dire ?
— Tara, j'ai l'impression que même s'il obtient ce qu'il veut, il me tuera quand même. Il nous tuera. Je me sens comme un fardeau pour Kyle.
C'est vrai, après tout. Kyle n'a jamais échangé un mot avec elle, hormis des menaces. Il en va de même avec moi : il ne me parle que par des menaces et des remarques perverses.
— Ils ne te feront rien, je te le promets. Le premier qui touche un seul de tes cheveux le regrettera amèrement, murmurai-je en lui prenant la main.
Je dois assurer sa protection. C'est ma faute si elle se trouve dans cette situation. Et bien d'autres auraient subi le même sort s'ils n'étaient pas aussi proches de moi. Je suis la source de tous ces problèmes, alors je vais me battre pour la sortir de cette merde, quoi qu'il en coûte.
— Merci, dit-elle, l'air complètement absent.
La culpabilité m'envahit. Je sais qu'il est possible que Maddy meure de stress avant que Kyle ne l'atteigne, et cette pensée me hante.
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And, this is the end of this chapter
Le prochain j'ai trop hâte ! JE M'EN FROTTE LES MAINS D'AVANCES 👏🏽
Je vais faire tout mon possible de le sortir rapidement 🤓
GROS KIISSSS 🍿
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