45 ➳ La liste noire.
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× Early's head ×
Le chant des oiseaux est insupportable. Je déteste ça. Malgré tout, je décide de ne pas fermer la fenêtre étant donné que je suis extrêmement exténuée. Continuer à dormir est beaucoup plus agréable. Dans le but d'atténuer ces bruits parasites, j'enfouis ma tête dans mon oreiller. Mes membres sont engourdis, et mes maux de tête persistent. C'est bientôt la fin des vacances de Toussaint. Je suis déjà dégoûtée à l'idée de revoir la tronche de M. Parks. Mon sommeil se prolonge. Désormais, il doit être dans les alentours de treize heures.
À contrecœur, j'ouvre doucement les paupières. L'assaut de lumière m'aveugle presque. C'est alors que je me rendis compte que je suis entièrement nue sous ma couverture. Mes yeux écarquillent telles deux soucoupes. What the... ?
Et là, des flashs de la nuit dernière me revinrent à l'esprit. Quelle débile ! Comment ai-je pu zapper cela pendant une fraction de seconde ? Lorsque ma vision est parfaitement nette ; l'absence de Wayne attire immédiatement mon attention. Oh. Je ne l'ai même pas vu partir... Il s'est vraisemblablement éclipsé depuis un moment déjà, puisque son côté du lit est particulièrement froid. Je me redresse légèrement, tout en baillant, et constate un petit morceau de papier sur la table chevet. Étant de nature curieuse, je ne tarde pas à lire les écrits figurant sur la feuille de couleur blanche.
« Je ne pourrais plus venir. Seth et Zack me remplaceront. Désolé. On se voit plus tard. Fais attention à toi.
- W. Perkins. »
Étrangement, je me remémore instinctivement du moment où lui et moi étions en train de nous échanger des messages. À cet instant, il pensait qu'il parlait à The Wanted, et non à moi. Et d'une manière inexplicable, j'ai l'impression que ces mots sont adressés à The Wanted. Ça paraît fou, mais ses mots semblent tellement froids que cela en devient déroutant. C'est comme s'il était... en colère, ou quelque chose dans l'genre. Je peux notamment voir son mécontentement par l'état de la feuille. En effet, celle-ci est carrément froissée ! Bon... Je dois vraiment halluciner ! Son message n'a rien de malveillant, en fait, c'est plutôt le contraire. Je n'ai pas à m'inquiéter.
Tout va bien se passer !
Ça sonne tellement faux, ew... Attendez, cette scène s'est déjà passée auparavant - lors de la veille de la rentrée des classes.
✽✽✽
— Relax, on est bientôt arrivés ! Signale Seth en appuyant vigoureusement sur l'accélérateur.
— Les cours ont déjà commencé depuis une vingtaine de minutes. Grogné-je en croisant mes mains contre ma poitrine. Donc, on est en retard. Tout ça à cause de toi, Zack !
Le dit, Zack, lève les mains en signe de capitulation. Je le regarde sévèrement.
— Oh, ça va aller ! Ce n'est pas un drame non plus.
— Tu plaisantes, j'espère ? La salle de bains est pratiquement inondée par ta faute. Informé-je avant de me replacer correctement sur mon siège passager.
— Ça aurait pu être pire. Et c'est en partie de ta faute ! Fallait pas mettre une étiquette ; ne pas dévisser. C'est beaucoup trop tentant ! Dit-il en guise de défense, tandis que je me contente de soupirer de frustration.
C'est vraiment un cas désespéré, celui-là ! Je vous explique. Zack, ce crétin, s'est rendu dans la salle de bains pour se brosser les dents. Et donc, à un moment donné, son attention fut attirée par un pense-bête qui signalait clairement de ne pas retirer une visse. Con comme il est, Zack a enlevé l'objet en métal. C'est alors que de l'eau a surgi des canalisations. Résultat : nous étions trempés. Pour réparer ce dégât qui n'avait pas lieu d'être, ça a été assez compliqué, mais nous avons tout de même réussi. En bref. Mes cheveux attachés en un chignon négligé sont toujours mouillés, et mes habits n'ont aucune concordance de couleur. Ugh.
— Euh, les gars... C'est normal qu'une voiture noire avec des rayures soit en train de nous suivre ? Interroge le conducteur, manifestement intrigué.
— C'est rien, t'inquiètes. Dis-je comme si cela était normal. Je commence à avoir l'habitude de voir cette automobile.
Seth gare la voiture, et on se précipite pour sortir du véhicule.
— Si un gars te fait chier, appelle-nous. D'accord ? Affirme Seth pendant que l'on se dirige dans l'enceinte du lycée.
— Sinon, Wayne va nous enterrer vifs. Remarque Zack. Je réprime un sourire.
— Écoutez, je sais me débrouiller comme une grande. Alors, vous n'avez pas à vous en faire. Soufflé-je, bien que leurs bienveillances me rassurent.
— On sait jamais, hein. Sourit Seth en s'arrêtant dans le hall. Enfin, bref. À tout à l'heure !
C'est sûr ces mots que nos deux chemins se séparèrent. Je déambule dans les couloirs, entre dans ma salle de classe, et fixe attentivement le paysage à travers la fenêtre. Les heures, les minutes ainsi que les secondes s'enchaînent à une vitesse étonnamment lente. L'ennui me ronge considérablement de l'intérieur. Les paroles du professeur m'importent peu. D'ailleurs, à cet instant précis, mon attention n'est pas centrée sur lui, mais plutôt sur un groupe de personnes se trouvant au centre de la cour de récréation. Ils sont en train d'assassiner un pauvre oiseau. Cette scène me donne une impression de déjà-vu. Mon cœur se serre tandis que mon expression faciale reste neutre. Je les regarde, les examine, et fini par détourner les yeux vers mes camarades de classe. Un silence pesant envahit la pièce ; étant donné qu'un contrôle a été distribué. Un soupir s'échappe brusquement de mes lèvres. Ceci fut suivi de la sonnerie signalant la fin des cours de la matinée.
Comme par habitude, je range mes affaires dans mon sac à dos, et m'oriente en direction de la sortie. Mais avant que je n'aie le temps de franchir un pas sur le seuil de la porte, une main agrippe à mon bras.
— Hey, Early ! T'es sûr que ça va ? Tu n'as pas l'air bien. Déclare Tyler, manifestement inquiet.
— Il a raison. En plus de ça, ton teint est pâle. Enrichit Levi en s'approchant de nous.
— Je vais parfaitement bien ! Rétorqué-je afin de les rassurer. C'est sûrement parce que je crève la dalle.
— Toi et la bouffe... C'est toute une histoire. Jayce affirme en riant.
— Ferme-là. Craché-je en roulant des yeux, mais il se contente de rire de plus belle.
Par la suite, on se dirige à pas rapide vers la cafétéria. Mon ventre crie famine : de ce fait, des moqueries récurrentes venant d'Evan et Ian firent leur apparition. Quelle bande de cons, ces deux-là ! Je fais une pression sur mon estomac en espérant que ces putains de gargouillements cessent pour de bon. Lorsque nous sommes tous munis d'un plateau-repas, Phoenix prend la parole :
— Bingo ! La table à gauche, près du mur.
Aussitôt dit, aussitôt nous nous orientons dans l'emplacement en question. Je m'installe aux côtés de Levi et Evan. Sans plus tarder, j'engloutis les aliments se trouvant sur mon assiette, comme ça faisait des lustres que je n'avais rien mangé. Bien que la nourriture ici est médiocre, elle reste largement mieux que mes repas faits maison, croyez-moi. Au bout de quelques minutes, les bavardages s'atténuent, et l'atmosphère devient palpable. Il s'agit de l'arrivée des Night Warriors. Après tout, ça ne peut-être qu'eux. Même s'ils sont là presque tous les jours, leur présence est toujours autant énigmatique. Les auras qu'ils dégagent sont semblables à des stars. Chacun d'eux ont une prestance digne d'une légende - même le gars aux cheveux verts, étant souvent mis à l'écart à cause de son physique et de son charisme. Les dames de cantine servent en priorité le gang, sous les regards d'admiration des élèves. Je peux discerner des étincelles dans les yeux de certains.
— Bordel, ils se dirigent vers nous. Chuchote Jayce doucement.
— Ne dis pas n'importe quoi, ils... Oh, merde. Contredit Phoenix, avant entremettre un sursaut.
En effet, ces derniers n'ont pas tort. Les Night Warriors s'avancent réellement vers nous. Ce n'est pas une illusion. Et encore moins, une hallucination. Ceci est tout à fait vrai. Honnêtement, cela ne m'effraie pas. Enfin, si ça avait été deux mois auparavant, mon cœur aurait cessé de battre. Mais là, ça ne me fait rien. Les Night Warriors ne me veulent pas de mal. Je le sais. Ça sonne comme une évidence.
— Early ! S'écrie Seth, sourire aux lèvres. Il faut que je te dise quelque chose !
Celui-ci se place à mes côtés, quitte à contraindre Levi à se décaler. Brendon, Carter et Kayden soulèvent brusquement une table à plusieurs mètres de nous pour le mettre coller à notre table. Ainsi, tout le monde aura suffisamment de place pour manger. Il faut savoir que les Night Warriors sont plutôt nombreux. Par ailleurs, leur geste ne passe pas inaperçu. Tous les regards sont rivés sur nous. Mais ça, ce n'est qu'un détail impertinent. Malgré tout, c'est assez marrant. Je peux distinguer la tronche de Peter parmi celles des étudiants. Il est complètement abasourdi.
— The Wanted a été retiré de la liste noire de notre gang ! Annonce soudainement Glen, tandis qu'un juron retentit de la part de Seth.
— Putain, c'était moi qui étais censée le dire. Grogne-t-il. Tu fais chier, mec !
Pendant qu'ils se disputent sur un sujet puéril ; mes pensées sont devenues maîtresse de mon esprit. Je suis estomaquée, face à cette révélation étant du moins inattendue. Je suis prise au dépourvu. Oh, mon dieu. J'ignore l'état de mon âme. Ces mots ont l'effet d'une bombe en moi. Qu'est-ce que je ressens, là, maintenant ? De la confusion, de la peur, de la satisfaction, de l'apaisement, du regret ou de la curiosité ? Peut-être un peu de tout. Je n'en sais rien. Mes émotions sont bouleversées. Je suis perchée entre de la joie et de la culpabilité. C'est indécent.
— Une... liste noire ? Arrivé-je à dire en me remémorant ce terme. J'en ai déjà entendu parler, c'est certain.
— Oui. C'est une liste regroupant tous les noms des personnes à abattre. Dit Melvin avant de boire une gorgée d'eau. Ce matin, Terence est venu, et nous a dit que c'était le choix de Wayne.
— Oh, je vois... Marmonné-je, encore sous le choc.
— Tu devrais être contente que ton amie soit sauvée, non ? Phoenix fronce les sourcils, visiblement intrigué par mon comportement.
Dois-je être heureuse ? Normalement, je le devrais. Pourtant, ce n'est pas le cas. Je suis The Wanted ; c'est injuste que je puisse m'en tirer aussi facilement. Mon erreur est impardonnable. Blesser une petite fille, tel est mon crime. Pour ça, je dois être punie, non ? C'est ainsi que ça fonctionne d'habitude. Pourquoi Wayne a-t-il abandonné ? Je n'y comprends rien. En vue de ce que j'ai fait, ma sentence devrait être lourde. Désormais, je me tiens dans un état second proche de l'incompréhension. Ce n'est pas juste que je me réjouis à l'idée de vivre en paix lorsque je sais qu'une jeune innocente détient une santé catastrophique à cause de moi. Je m'en voudrais toute ma vie. Ça, c'est sûr.
— Je dois y aller. Dis-je en me levant.
— Où est-ce que tu vas ? Interroge Evan simplement.
— Chez moi. Répondis-je instantanément. Je ne vais pas très bien.
— Attends, quoi ? Seth paraît étonné. Je vais te ramener ! En plus, tu n'as pas de voiture.
— Non, ça va aller. Je préfère rester seule... On se reverra ce soir. Affirmé-je en quittant la table, sous les regards ahuris des gars et de Levi. Au revoir, tout le monde !
Et c'est après avoir prononcé cela que je sors de la cantine ainsi que de l'enceinte du lycée, afin d'accéder à l'extérieur de l'établissement. Bien que je ne sois pas très emballée à l'idée de m'aventurer dans les rues d'UnderGlade, j'essaye de convaincre mon subconscient que je fais le bon choix. Marcher m'aidera vraisemblablement à réfléchir. Et le fait de rester seule est le meilleur moyen pour ne pas sourire faussement. J'en ai marre de prétendre que tout va bien, alors que ce n'est pas le cas. Mains dans les poches, cheveux tombant sur mes épaules, et les lèvres pincées ; je vagabonde sur le trottoir en ne me souciant pas de la voiture noire à rayures blanches. Je ne suis pas d'humeur à m'attarder sur ce véhicule. Actuellement, tout ce qui m'intéresse est : Willow.
Arrivée dans ma demeure, je m'oriente instinctivement dans ma chambre. Mon corps s'effondre soudainement sur le matelas. Bordel de merde. Je déteste cette ville. JE DÉTESTE CETTE PUTAIN DE VILLE ! Oh, non. Les larmes me montent aux yeux. Il ne manquait plus que ça... Je me retiens de chialer, et me redresse de mon lit. Que dois-je faire maintenant ? Ma vie est foutue.
Soudain, une sonnerie de mon ancien téléphone retentit. Hein ? J'ouvre le tiroir de ma table de chevet, et découvre un appel entrant. Ceci vient de l'hôpital. Submergée par la curiosité et la tentation, j'accepte la conversation téléphonique. D'un geste hésitant, j'approche le combiné vers mon oreille.
— Allô ? Plaidé-je à travers le combiné.
— Vous devez venir au plus vite, mademoiselle ! C'est de la plus haute importante, il est question de Willow. Dit-elle en hurlant presque.
— Écoutez, je ne...
— C'est URGENT ! Son frère n'est pas là, et vous êtes la seule à être en mesure de nous aider. Me coupe-t-elle sans la moindre délicatesse.
— Qu'est-ce que je dois... ?
Et là, elle me raccroche au nez. Génial... Ce n'est pas très poli de sa part. Enfin bref ! Inutile de se préoccuper de son manque de tact. Je dois me concentrer sur l'état de santé de Willow. Il faut que j'y aille ! Bien que j'aie le pressentiment que quelque chose ne va pas... Je ne peux pas rester impuissante face au désarroi de Willow.
Rapidement, je sors de ma maison en n'oubliant pas de fermer la porte derrière moi, et cours en grandes enjambées vers ma vieille épave qui me sert de voiture. J'allume le moteur, pivote le rétroviseur et appuie sur l'accélérateur.
En moins de quinze minutes, j'arrive devant l'hôpital. Je me gare en un temps record, et me précipite vers le comptoir se tenant vers l'entrée. C'est alors que j'aperçois l'infirmière en question.
— Qu'est-ce que je dois faire ?! J'interroge en étant complètement paniquée.
— Vous devez vous rendre dans la chambre de Willow...
Je ne la laisse pas finir sa phrase que je me brusque vers les ascenseurs, direction ; le deuxième étage. Certains passants me dévisagent, mais je les ignore. Il ne faut pas que je néglige mon objectif : trouver Willow.
Demeurant dans le couloir, je m'empresse immédiatement de trouver la chambre de Willow. Là-bas ! Je suis essoufflée. Avec un esprit est rempli d'inquiétude, je regarde dans la pièce qui n'est autre que celle de la jeune innocente subsistant dans un coma artificiel.
Mon regard converge vers des iris vert émeraude. Wayne. Il est là. Je m'immobilise, et serre davantage mon emprise sur le ventail de la porte.
— La chasse est finie. Déclare-t-il sèchement. Je t'ai trouvé, The Wanted.
Merde, c'est un piège.
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C'est officiel : The Wanted contiendra 52 chapitres, un mini-épilogue et quelques bonus ! Et pour tout vous dire, je suis bloquée dans le chapitre 50 depuis un moment déjà... J'ai l'impression que mon style d'écriture se dégrade, et que la forme des phrases laisse sérieusement à désirer...
Malgré tout, je compte tout de même finir cette fiction jusqu'au bout ! Il ne vous reste plus que sept chapitres à lire. :) Donc, COURAGE. Ne m'abandonnez pas, mdrr.
PEACE. Xx
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