Une vérité qui peut tout changer.
Ce n'est qu'au lever du jour que je me réveille en sursaut, en sueur, prenant une grande inspiration. C'est comme si je venais de sortir ma tête de l'eau après m'être noyée. Ma gorge me brûle, ma vue est trouble et mes mains tremblent, tandis que mon cœur tambourine dans ma poitrine.
C'est difficilement que j'arrive à sortir du lit afin de regagner la salle de bains. Une fois à l'intérieur, je me passe de l'eau sur le visage avant de regarder mon reflet dans le miroir, et ce que je vois ne me plait tellement pas, que prise d'un coup de rage, je mets un violent coup de poing dessus, le brisant ainsi en plusieurs morceaux.
Je me laisse ensuite tomber au sol, les genoux remontés contre ma poitrine, me laissant aller en déversant des larmes de haine et de colère, alors que ma main saigne à cause du coup porté sur le miroir.
Comment vais-je expliquer la pâleur de ma peau, mes joues plutôt creusées et la couleur de mes yeux. Car oui, cette fois-ci, mes yeux ont perdu toute leur couleur d'origine, faisant ainsi disparaître ma couleur noisette pour y laisser place à un rouge sang. C'est horrible. Je ressemble vraiment à un monstre et je ne peux rien contre ça. Je me vois mal porter des lunettes de soleil pour le restant de mes jours. Je serais maligne le jour ou la pluie tombera ou qu'il neigera.
Malgré que les sauveurs soient au courant dorénavant de ma condition, je ne suis pas certaine qu'ils soient en paix avec ma transformation physique. Certains ont déjà peur de moi à cause de ce que je suis, alors leur infliger ça ne serait pas juste.
Peut-être vaut-il mieux que je quitte les sauveurs, Alexandria et compagnie afin de me réfugier dans les montagnes, là où personne ne pensera à me chercher. Là où personne ne me trouvera. C'est sans doute la seule et unique option qui s'offre à moi, mais avant, je dois pouvoir régler le problème Gavin une bonne fois pour toutes si je veux être certaine de pouvoir vivre ma vie librement, sans avoir toujours cette épée Damoclès au dessus de ma tête.
Tout ce que je veux, c'est pouvoir retrouver un semblant de vie normale avec mon garçon. C'est tout, je ne demande rien d'autre. La liberté et la paix. Est-ce trop demandé bordel ?
Ce n'est que quelques heures après mon réveil d'une autre «mort» que je commence à me sentir à peine mieux. J'ai soigné ma main blessée par le miroir, puis la morsure. Je prends ensuite une douche avant de regarder pour la énième fois la couleur de mes yeux, espérant que ce n'était que de passage, mais non. Pas du tout. La couleur sanguine n'est pas top, mais bizarrement, même si je me considère toujours comme un monstre, je commence à m'y habituer, alors si j'y arrive, peut-être que les autres le pourront aussi. En tout cas, c'est que je veux croire.
Nous sommes en début d'après midi quand je pars voir Dwight à son appartement. Je frappe à sa porte et attends qu'il vienne m'ouvrir.
– Salut blondie, dit-il, étonné. Où t'étais passée bordel ?
– Salut Di, réponds-je la tête baissée. Désolée de t'avoir inquiété.
– C'est pas grave. Vas-y rentre, me faisant place avant de refermer la porte derrière nous. Est-ce que tout va bien ?
– Oui, lui tournant le dos. Est-ce que Zac est là ?
– Oui, dans la chambre.
– Merci, dis-je en m'éloignant de lui pour rejoindre mon fils, évitant toujours de croiser son regard.
Une fois dans la chambre, je le vois par terre, en train de dessiner.
– Hey mon grand, m'approchant doucement, évitant à lui aussi son regard.
– Salut maman, laissant tomber ses crayons pour me faire un câlin alors que Di vient de nous rejoindre.
– Écoute Zac, poursuis-je en le serrant dans mes bras pour lui éviter de voir mes yeux. Il s'est passé quelque chose hier et maman a changé, commencé-je doucement pour le préparer à ce qu'il s'apprête à voir. Je ne veux pas que tu prennes peur d'accord. C'est toujours moi, okay, me détachant de lui, les yeux fermés.
– D'accord. Qu'est-ce qu'il se passe ?
– Voilà, soupirant longuement avant d'ouvrir doucement mes yeux, les plongeant dans ceux de mon fils.
Nous nous regardons un moment sans rien dire, lorsque Zac s'approche de moi, pose délicatement sa main sur ma joue, me la caressant.
– Tu es belle, me sourit-il sincèrement.
– Viens là, le serrant fort dans mes bras alors que j'adresse enfin un regard à Dwight. Je t'aime tellement Zac. Si tu savais comme je t'aime.
Di, en voyant la couleur de mes yeux, se redresse et a un léger mouvement de recul, sans doute surpris.
– Qu'est-ce qui s'est passé blondie ? demande-t-il en s'approchant ensuite de moi.
– Allons dans le salon Dwight. Zac, tu peux rester ici mon grand.
– Oui, bien sûr, répond-il, me souriant en retour avant de retourner à ses occupations.
– Alors, je t'écoute.
– Je ne sais pas si tu es au courant, mais hier soir, nous avons été attaqués par des rôdeurs.
– Qu'est-ce que tu racontes ? Il n'y avait pas de rôdeurs, lance-t-il, en me fixant, surpris.
– Crois-moi, ils étaient là. Si tu n'as rien vu, c'est parce qu'ils étaient tous réunis dans l'aile des cellules. Précisément celle de Gavin. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé, mais crois-moi, tout a été calculé dans les moindres détails. C'était une attaque ciblée, affirmé-je en plongeant mon regard dans le sien.
– Negan ne m'a rien dit pourtant.
– Il avait sans doute mieux à faire. Écoute. Hier je me suis retrouvée coincée dans la cellule de Gavin avec Negan en prime.
– Wow. J'imagine l'ambiance. Toi, coincée entre ces deux gars. J'imagine le tableau, me sourit-il, amusé.
– Ouais, souriant à mon tour. Marre toi Dwight, je t'assure que je m'en serais bien passer. Quoi qu'il en soit, on s'est retrouvé coincé dans cette cellule et quand je me suis baissée pour ramasser les clés dessous la porte, je me suis fait mordre par un zonard, lui montrant ma main. Sauf que cette fois-ci, c'était différent comme tu peux le voir, le fixant intensément de mes yeux sanguinaires.
– C'est vrai, m'attrapant délicatement par le bas du visage pour examiner mes yeux de plus près. Mila, soupire-t-il avant de me relâcher. Tu dois être prudente. J'ai l'impression que plus tu te fais mordre, plus tu te rapproches de ta propre mort, lance-t-il en me fixant droit dans les yeux.
– C'est aussi l'impression que j'ai. Quand je me suis fais mordre, je me suis tout de suite sentie mal. Vraiment très mal, Di. J'ai commencé à saigner et plus je m'approchais de la mort, plus je vomissais du sang. Je ne sais pas si le geek qui m'a mordu était atteint d'une saloperie de maladie, mais ça a eu de sacrés effets sur moi. Regarde moi bon sang ! élevant la voix, balançant mes bras dans tous les sens. J'ai les joues creuses, le teint pâle et les yeux rouges, rié-je nerveusement. Je ne peux pas me montrer comme ça sinon les gens d'ici vont commencer à se poser des questions. Ils vont paniquer et tu sais ce qui se passe lorsque les gens paniquent.
– Des gens meurent. Je sais Mila. Des gens meurent, soupirant lourdement avant de poursuivre. Que veux tu que je fasse alors ?
– J'ai pris une décision. Je vais ramener Zac à son père en attendant de régler le problème Gavin. Dès que ce sera terminé, j'irai récupérer mon fils.
– Tu es sûre de vouloir faire ça ? Je veux dire... marquant une pause avant de poursuivre. Imagine qu'Alexandria se fasse attaquer et que Zac soit blessé, voir pire, alors que tu n'es pas là ?dit-il en s'approchant de moi, croisant ses bras sus son torse. Tu es sûre de pouvoir vivre avec ça ? m'interroge-t-il, plongeant son regard dans le mien.
– Son père a servi avec moi. Il est entraîné et mieux que moi. Je sais qu'il fera tout ce qu'il faut pour protéger notre enfant. Je parierai ma vie là-dessus. James saura faire le nécessaire Dwight. Je me souviens de lui tu sais et de notre vie passée ensemble. Je sais qui il est dorénavant. Quel genre d'homme il est. Il saura faire ce qu'il faut au moment présent.
– Très bien. Alors dis-moi ce que je peux faire pour toi ?
– Je sais qu'avec ce qu'il s'est passé hier, tout le monde est sur le qui vive et les entrées mieux gardées que jamais. Je veux que tu nous aide à sortir d'ici sans être démasqués. Je ne veux pas croiser Negan et je ne veux pas que l'on me pose de questions. Pas maintenant. J'ai besoin de... Tu peux faire ça pour moi ?
– Bien sûr. Laisse moi une heure, histoire de récupérer des vivres et des armes. Ensuite, je vous ferai sortir du sanctuaire.
– Merci Dwight, lui souriant timidement.
– Tu n'as pas à me remercier, me souriant en retour avant de quitter la pièce.
Après plus d'une heure, Dwight est enfin de retour avec un sac à dos chargé.
– Tiens, me le tendant. Je t'ai mis tout ce dont tu as besoin. Tu as de l'eau, à manger et des flingues. Sans oublier ça, sortant un couteau de sa manche. Prend-le.
– Merci, le prenant avant de le glisser dans la ceinture de mon pantalon. Zac est courant de ce qui se passe. Il sait pourquoi je fais ça. Il comprend, il a pris en maturité, c'est incroyable.
– C'est un bon petit gars, me souriant avant de s'approcher de mon visage, me tenant par le bras avant de venir me murmurer : au cas où, je t'ai glissé du matos médical si jamais tu te fait mordre. Autant éviter de t'en servir. Alors s'il te plaît. Fais gaffe, me relâchant avant de se reculer de moi. Maintenant allons-y avant que quelqu'un ne nous remarque.
Nous suivons Di jusqu'à la sortie secrète. Une fois devant, il aide mon fils à passer le grillage avant de me fixer.
– Tu seras toute seule dehors. Pas de véhicule et personne pour t'aider en cas d'attaque, alors blondie. Joue pas au héros. S'il y a des geeks et qu'ils son trop nombreux, tu cours, okay. T'as compris, je rigole pas, insiste-t-il fermement.
– Je serais prudente Dwight. N'oublie pas que j'ai mon fils avec moi. Alors t'en fait pas. Je serais de retour à l'aube. Si tout se passe bien.
– Ouais. C'est bien ça qui m'inquiète.
– Je reviendrai. Je reviens toujours, tu te rappelles. Au pire, je sais que tu sauras me retrouver comme tu l'as toujours fait jusqu'à maintenant, lui souriant avant de l'enlacer dans mes bras et d'escalader à mon tour la clôture. Encore merci Di, dis-je à travers le grillage, lui souriant une dernière fois avant de partir.
Avec Zac, nous nous mettons en route pour Alexandria. Il nous faut plusieurs heures pour nous y rendre, faisant quelques pauses pour manger et nous hydrater. Nous sommes évidemment tombés sur quelques zonards mais rien d'insurmontable à gérer.
Une fois devant les portes d'Alexandria, Carl vient nous ouvrir la porte.
– Mila, lance-t-il, surpris. Qu'est-ce que tu fais ici ? nous laissant entrer avant de refermer le portail derrière nous.
– Salut Carl, évitant son regard. Je dois voir James.
– Okay. Suis-moi.
Je suis donc Carl qui m'amène chez Rick, là où se trouve James.
– Papa. Mila est ici, informe-t-il, souriant à son père avant de retourner vaquer à ses occupation.
– Salut Mila, poursuit Rick en s'approchant de moi alors qu'une fois de plus, j'essaie de cacher mes yeux toujours en gardant ma tête baissée. Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? demande-t-il, les mains posées sur son bassin. Salut Zac.
– Salut Rick, répond-il, souriant.
– Écoute Rick. Je suis venue voir James. Est-ce qu'il est là ?
– Oui, dans le salon. Suis-moi.
Sans dire un mot je le suis. James est effectivement là, à discuter avec Michonne et Maggie. Quand Zac l'aperçoit, il court de suite vers lui, lui sautant dans les bras.
– Papa !
– Hey, le rattrapant à la volée. Salut Zacharie. Qu'est-ce que tu fais là ? le serrant fort contre lui avant de le reposer à terre. Mila, surenchérit-il, surpris, m'observant sans dire un mot de plus.
– Salut James, m'approchant lentement de lui. Je... Écoute, je... ne trouvant plus mes mots avant de me jeter dans ses bras et de lui murmurer : je me souviens James, confirmé-je en resserrant mon étreinte autour de son cou.
– Ada, soupire-t-il mon surnom comme une délivrance, me serrant de plus en plus fort contre lui. J'avais perdu espoir, enfouissant sa tête au creux de ma nuque.
Nous restons ainsi un instant avant de nous détacher l'un de l'autre.
– Écoutez, reprends-je en m'adressant au groupe, toujours ma tête baissée. Je suis venue aujourd'hui parce que j'ai besoin que Zac reste ici un moment, avec vous.
– Pourquoi ? Que se passe-t-il, Mila ? demande James tout en s'approchant de moi.
– Parce que je te le demande James, réponds-je, fuyant toujours les regards qui sont posés sur moi en leur tournant le dos.
– Attend. Qu'est-ce qui se passe sérieusement ? Il n'est pas en sécurité avec toi là-bas ? poursuit-il, m'attrapant par le bras.
– Bien sûr que si. Ça n'a rien à voir, me retournant subitement, relevant enfin ma tête pour affronter son regard.
Là, tout le monde se fige, choqué par la couleur de mes yeux.
– Tes yeux. Qu'est-ce qu'ils ont ? me questionne Rick.
– Que t'est-il arrivé, Mila ? surenchérit Michonne.
– Tu es sûre que tout va bien ? poursuit Maggie.
– Ada. Mila. Pourquoi t'es comme ça ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
– Vous êtes tous au courant que je suis immunisée contre les morsures des geeks, dis-je, les fixant un à un, alors que James, recule d'un pas, choqué de l'apprendre.
– Mila... murmure-t-il,, vraiment choqué.
– Je suis désolée, James. On a parlera plus longuement une autre fois. Hum ?
Celui-ci acquiesce d'un signe de la tête avant que je poursuive.
– Aujourd'hui, quelque chose a changé. Quand je me fait mordre, les symptômes arrivent beaucoup plus vite que les fois précédentes. J'ai été mordue hier soir et je suis déjà debout. La fièvre se fait plus violente et la douleur, soupirant lourdement tout en secouant ma tête de droite à gauche. Elle est de plus en plus brutale. Sans parler des migraines et du sang qui coule dans mes veines. J'ai la sensation de brûler littéralement de l'intérieur lorsque la fièvre arrive et que le changement s'opère chez moi. J'ai des hallucinations si fortes, que je n'arrive même plus à distinguer ce qui réel ou ce qui ne l'est pas. Je deviens un danger pour moi-même, mais aussi pour les autres. C'est...
– Qu'est-ce que tu essaies de nous dire Mila ? intervient Rick, me coupant la parole, tout en s'approchant de moi.
– Le changement physique que vous voyez sur moi pourrait bien m'être bientôt fatal.
– Comment ça ? Mais de quoi tu parles ?
– Il faut croire que la nature reprend ses droits Michonne, parce que... Parce que plus je me fais mordre, plus les crises sont violentes et insupportables. Je crois que... haussant les épaules tout en fronçant mes sourcils. Je crois que la prochaine morsure pourrait réellement m'être fatale. Je crois que ne me réveillerais pas. Ou alors je.... Je deviendrais l'une de ces choses. Désormais, je suis certaine que la prochaine morsure me tuera. Pour de bon cette fois.
P.S : l'image de Mila avec les yeux rouges est retouchée par mes soins. Qu'en pensez vous ? Réaliste ou pas ?
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