Tu m'appartiens.
Je ne sais pas combien de temps j'ai marché à travers ces bois, ni même si les sauveurs sont toujours à mes trousses, mais je commence à en avoir ras-le-bol. J'ai froid, j'ai faim, je peine toujours à respirer, et surtout, j'ai vraiment mal. Negan n'y a pas été de main morte avec ses coups. Il disait de ne pas tuer les femmes, mais les malmener, ça ne le dérange pas. Je me demande s'il avait vraiment l'intention de me tuer quand il a levé cette saleté de batte au-dessus de moi. Je ne le saurai sans doute jamais.
Je suis extrêmement fatiguée, il faut que je trouve un endroit où me reposer. Je m'arrête un instant pour boire la gorgée d'eau de ma gourde. Décidément, j'ai la poisse. Je n'ai pas le temps de refermer le bouchon que j'entends des branches craquer non loin de moi. Je suis constamment sur le qui vive, couteau à la main, prête à attaquer alors que j'ai de plus en plus de mal à respirer.
Malgré mon enseignement et mon entraînement à l'armée, celui de faire face à des rôdeurs ou des êtres impitoyables tels que Negan n'en faisait clairement pas partie. Je suis forte, c'est vrai, mais mon corps a quand même ses limites.
Je continue d'être à l'affût alors que le bruit semble s'approcher de moi. J'essaie de m'enfuir le plus discrètement possible, lorsque, au détour d'un arbre, un homme portant une chemise, un jeans, et une hachette autour de la ceinture, surgit devant moi, pointant ce qui semble être un colt python dans ma direction. Un flingue assez élégant, je dois bien le reconnaître.
– Ne bouge pas, m'ordonne-t-il, tout en me fixant en m'éclairant le visage avec une lampe.
– Baissez cette torche, répliqué-je aussitôt. Vous me faites mal aux yeux, mettant mes mains devant mon visage, aveuglée par la lumière.
– Qui es-tu ?
– Quoi ? soufflé-je, surprise.
– La question est pourtant simple. Qui es-tu ? demande-t-il, tout en s'approchant vers moi, son flingue pointé sur ma tête.
J'en ai vraiment marre d'être prise pour cible, alors que je veux juste que l'on me foute la paix. C'est trop demandé. Dans un élan d'exaspération et de rage, je le démunis de son arme, lui fais un croche-pied afin de le faire tomber à terre, puis à mon tour, je pointe son arme dans sa direction.
– Je ne veux pas d'ennuis, d'accord, tenant l'arme d'une main, l'autre posée sur mes côtes douloureuses qui doivent sans doute être fêlées ou pétées. Je veux juste continuer tranquillement ma route. Je ne veux pas créer de problèmes, à qui... À qui que ce soit... murmuré-je, le souffle court, sentant mes mains trembler et mes jambes devenir lourdes.
– Tu n'iras pas très loin dans cet état. Baisse cette arme, d'accord. On va discuter.
– Je... Je ne vous fais pas confiance, me sentant de plus en plus faible. Qu'est-ce que... Que m'arrive-t-il ? tombant subitement à terre, lâchant l'arme au sol.
L'homme face à moi s'en saisit directement avant de la ranger. Ses compagnons qui étaient cachés non loin, sortent du bois. Il y a deux hommes et deux femmes. L'homme que j'ai menacé s'approche doucement de moi, avant de poser sa main sur mon front.
– Je m'appelle Rick Grimes. Tu as l'air d'avoir de la fièvre. On peut te soigner. Mais, je dois savoir si je peux te faire confiance. Alors ? Est-ce que je peux te faire confiance ?
– Je ne veux pas d'ennuis, répété-je faiblement.
– Okay. Daryl, aide-moi s'il te plaît, s'adressant à un homme qui a les cheveux mi- longs, un air blasé sur le visage, comme s'il portait le poids du monde sur ses épaules.
Celui-ci s'exécute sans broncher tandis qu'une femme de couleur poursuit.
– On ne sait même pas qui sait. Rick, es-tu sûr de vouloir prendre ce risque ? demande-t-elle, anxieuse.
– Oui, Michonne. Ne t'inquiète pas. Je veillerai personnellement sur elle. Je saurai faire ce qu'il faut si c'est nécessaire.
– D'accord. Je te fais confiance, lui sourit-elle timidement. Elle est sacrément amochée.
– C'est pour ça que l'on doit l'amener avec nous. On la soigne, on découvre ce qu'elle sait. Qui elle est, et pourquoi elle erre toute seule dans les bois en pleine nuit, gravement blessée.
– Je reconnais ces coups, intervient Daryl. Elle s'est battue. Je ne sais pas avec qui, mais ça a l'air plutôt violent, poursuit-il avant de s'approcher de moi, prêt à me porter.
– Daryl, attends, surenchérit Rick, fixant les chaînes autour de mon cou. Elle fait partie de l'Us Army. Du moins, elle en faisait partie, prenant mes plaques entre ses mains. Elle pourrait nous être utile, fixant ses camarades.
Je n'ai plus la force de parler alors, j'écoute sans broncher et me laisse faire, lorsque Daryl me prend dans ses bras pour me porter jusqu'à leur campement. Quelques minutes plus tard, alors que nous nous enfonçons dans la forêt, je perds connaissance.
Je me réveille quelques jours plus tard, dans un lit de fortune. Une perfusion dans le bras. Un tee-shirt propre que je soulève par réflexe, voyant un bandage tout autour de ma cage thoracique. Une douleur encore omniprésente. Rick est là, assis sur une chaise, endormi, la main posée sur son flingue. Comme s'il avait passé ses nuits à me guetter pour voir si je me réveillerai. Ou, si je m'enfuirai.
– Salut. Où est-ce que je suis ? demandé-je faiblement, tentant de m'asseoir, difficilement à cause de la douleur. Et, où sont mes plaques ? passant instinctivement la main sur mon cou nu.
– Hey. Ne t'agite pas, poursuit Rick, s'approchant de moi avec sa chaise, ayant repris conscience. Tout va bien.
– Où est-ce que je suis ? répété-je de nouveau, confuse.
– De quoi te souviens-tu ?
– Je ne répondrai à aucune de vos questions tant que vous ne m'aurez pas dit où je suis. S'il vous plaît.
– Tu es à Alexandria. Chez nous. Tu es en sécurité ici. Je vais te poser des questions et j'aimerais que tu y répondes. Tu peux faire ça pour moi ? m'interroge-t-il, le regard soucieux, comme s'il me laissait le choix, alors qu'il n'en rien.
– Je vous écoute. Que voulez-vous savoir ?
– Ces blessures. Comment t'es-tu blessée ?
– Je me suis battue, mais vous deviez vous en douter.
– Contre qui ?
– Un gars, réponds-je, tout en trifouillant mes doigts. Il... Vous n'auriez jamais dû me ramener ici. Il me recherche, et tôt ou tard, il finira par me retrouver. Je vous l'ai dit, je ne veux pas d'ennuis, alors, vous feriez mieux de me laisser partir si vous ne voulez pas en avoir vous non plus.
– Est-ce que c'est une menace ?
– Bien sûr que non. Mais, vous semblez ignorer à qui vous avez affaire.
– Alors que toi, si, visiblement. Son nom. Je veux son nom.
– Negan, soufflé-je, machinalement. Il s'appelle Negan.
– Quoi, se levant brusquement de sa chaise. Un dingue qui porte un blazer en cuir et qui a toujours cette foutue batte avec lui.
– Pourquoi ? Vous en connaissez d'autre ? À votre réaction, on dirait bien que non.
– Crois-moi. Je finirai par tuer ce sale type.
– S'il ne vous tue pas avant. Il a toute une armée.
– Nus le savons. On en a décimé une partie, affirme-t-il, tout en me fixant droit dans les yeux.
– Écoutez, je ne veux rien savoir de vos histoires. Je ne veux pas non plus y être mêlée. Vraiment. Je n'ai rien demandé. À personne, et je n'ai pas demandé que l'on s'occupe de moi. Je veux juste partir et faire mon bout de chemin. Toute seule...
– Si on ne t'avait pas trouvé l'autre soir dans ce bois, tu serais morte à l'heure qu'il est.
– Quoi ? abasourdie. Qu'est-ce que vous racontez ?
– Tu avais plusieurs côtes cassées. Un morceau d'os s'est détaché et est venu se loger dans l'un de tes poumons. Tu étais en train de faire une hémorragie interne. Si le médecin ne t'avait pas ouverte, tu serais morte, alors estime-toi heureuse que l'on t'ait trouvée et d'être encore en vie, balance-t-il sur un ton rempli de reproche.
À cette réflexion, je sais même pas quoi répondre. Un simple merci suffirait, mais aucun son ne peut sortir de ma bouche. Soudain, Rick reprend la parole.
– Qu'est-ce que tu lui as fait ? À Negan, je veux dire. Il n'est pas après toi sans raison. Tu l'as trahi ? Volé ?
– Je n'en sais rien pour être honnête. Mais, apparemment oui, d'après lui, je l'ai volé.
– Est-ce le cas ? les mains posées sur son bassin tout en me fixant avec droiture.
– Je n'en sais rien, répété-je, les dents serrées, agacée par son attitude. Je vous l'ai dit, il prétend peut-être que je l'ai volé, mais jusqu'à maintenant, tout ce que j'ai pu faire, dire où prendre, je l'ai fait pour ma survie et uniquement pour ça, en veillant à ne jamais piller qui que ce soit. J'en suis certaine. J'ai toujours fait attention. J'ai toujours regardé s'il restait des survivants par là où je passais. Mais, chaque fois, c'était vide. Les maisons l'étaient tout du moins où des rôdeurs étaient présents. Je n'ai jamais volé qui que ce soit et je ne comprends pas pourquoi ce Negan prétend le contraire. C'est complètement absurde et...
– C'est bon, calmes-toi, m'interrompt-il, voyant que je perds patience. Je ne t'accuse de rien. Comme tu l'as souligné, si Negan te cherche, il finira forcément par te trouver. Je ne peux pas mettre les gens de ma communauté en danger à cause d'une seule personne. Tu comprends. Je suis désolé mais tu...
– C'est bon, le coupé-je à mon tour. Laissez-moi partir, d'accord. C'est tout ce que je vous demande. Je ne vous demande rien d'autre. Pas de vivres. Pas d'armes. Juste ma liberté.
– Okay, répond-il, semblant réfléchir un moment. Très bien. Je vais demander que l'on te ramène tes affaires. Si tu te sens prête à y aller et apte à marcher, je te laisserai partir.
– Je suis prête et je me sens mieux. Beaucoup mieux, affirmé-je sur un ton ferme et autoritaire. Je voudrais... Je voudrais récupérer mes plaques, s'il vous plaît.
– Elles sont avec tes affaires, me sourit-il timidement.
– Merci. C'est gentil.
Il me regarde une dernière fois, me sourit avant de quitter la pièce. J'en profite pour me reposer, histoire de reprendre des forces avant de reprendre la route. Une dame m'apporte mes affaires, me disant que tout est là, les posant aux pieds de mon lit, sans chercher à en savoir plus. Je l'a remercie gentiment avant de la regarder s'en aller. Ensuite, j'essaie de dormir un peu.
Quelques heures plus tard, je suis réveillée par l'agitation des gens dehors. Je retire la perfusion de mon bras, et me lève pour regarder par la fenêtre. J'ai encore mal aux côtes et beaucoup de mal à respirer, je ne peux pas le nier, mais je dois comprendre ce qu'il se passe.
Je m'habille, mets mes chaussures et mes plaques autour du cou et sors rejoindre les autres pour voir ce qu'il se passe. Le bruit provient du grand portail. Je dois en avoir le cœur net. Au moment où je vais pour me rapprocher, je sens une main ferme et puissante me tenir le bras.
– Tu ne devrais pas y aller.
– Daryl, c'est ça ? reconnaissant l'individu, après m'être tourné face à lui.
– Hum. Ouais, grogne-t-il, tout en relâchant mon bras.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est quoi toute cette agitation ? demandé-je, curieuse.
– Negan est ici.
– Quoi ? soufflé-je, paniquée. Je dois y aller. Laissez-moi partir, Daryl.
– Pourquoi je ferais ça ?
– Parce que ce Negan. C'est après moi qu'il en veut, d'accord. Plus vite vous me livrerez, plus vite, vous en serez débarrassé.
– Détrompes-toi. Il est venu ici pour sa récolte.
– Sa quoi ?
– Toutes les semaines il vient ici avec ces abrutis qui l'accompagnent pour nous prendre la moitié de nos vivres. Si on le fait pas, il s'en prend à nous.
– Vous êtes en train de me dire que vous travaillez pour lui ? C'est ça ?
– C'est pas comme si on avait le choix, crache-t-il, sur un ton furieux. Il a déjà tué plusieurs des nôtres. Il... s'interrompt-il, les poings serrés et la mâchoire crispée.
– Je suis désolée, me reculant instinctivement à cause de sa froideur et de la haine dans sa voix. Peu importe pourquoi il est ici. S'il sait que je suis là et s'il apprend que vous me cachez, il tuera d'autres de vos amis. C'est certain. Je ne veux pas d'ennuis mais je ne veux pas vous en causer non plus. Alors, laissez-moi aller là-bas.
– Bien, comme tu veux. Débrouilles-toi. C'est pas mon problème.
Je le remercie d'un simple regard avant de m'approcher de la grille, lorsque je l'aperçois. Negan. Le siffleur, toujours sa batte sur son épaule, en pleine discussion avec Rick. Quand, soudain, son regard se pose sur moi, le regard rempli d'incompréhension.
– Mais regardez qui voilà ! lance-t-il, tout en me fixant alors que je m'avance doucement vers lui. Blondie ! T'es toujours en vie ? T'es vraiment une petite coriace toi.
– Qu'est ce que tu fais là ? Tu n'aurais pas du venir.
– Je suis désolée, Rick, dis-je, tout en m'approchant de lui avant de murmurer. Mais je ne pouvais pas rester cachée alors qu'il est là. Tôt ou tard, il l'aurait su et il aurait fini par vous massacrer à cause de ça.
– Hey, les tourtereaux, nous interrompt Negan, alors que sa voix s'endurcit. Vous gênez pas pour moi surtout. J'ai tout mon temps.
Rick, à ces paroles, le regarde avec haine.
– Qu'est-ce qu'il y a Rick ? Tu t'es découvert une paire de couilles en sa présence, rigole celui-ci, tout en approchant sa batte sous le menton de celui-ci.
– Stop ! interviens-je, en me plaçant entre eux deux. Foutez lui la paix.
– Wow blondie, toujours ce sale sourire sur ses lèvres. On dirait que tu cherches encore à te faire tuer, poursuit-il, s'approchant dangereusement de mon visage, il est si près que je sens son souffle sur mes joues.
Je ne réponds rien et me contente de le fixer droit dans les yeux, sans jamais le lâcher du regard. Il en fait autant. Ce moment dure quelques secondes, peut-être plus, même si ça m'a paru durer une éternité. Pas un seul instant, je n'ai cédé. Il a baissé les yeux le premier, avant de s'approcher de mon oreille de et me murmurer :
– Toujours à vouloir comparer nos queues à ce que je vois, se mettant à rire avant de poursuivre avec Rick. Allez les porcs, faites moi le tour du propriétaire que je récupère nos marchandises pour que l'on puisse enfin se barrer de ce trou miteux. Toi, ma jolie, balance-t-il, tout en m'agrippant fermement le bras. Tu viens avec moi.
– Même pas en rêve, réponds-je, me dégageant méchamment de son emprise, lui faisant face, sous les yeux choqués de Rick et de sa communauté.
Negan me regarde, sourit, puis change subitement de comportement. Son sourire a laissé place à un regard que je n'ai encore jamais vu. C'est pire que de la haine. Il est comme possédé par la rage. D'un coup, sans prévenir, il me met un violent coup de poing au visage, ce qui me fait tomber au sol.
– Hey ! survient Rick.
– Ne te mêle pas de ça, Rick, le menaçant de sa batte.
– C'est une femme bon sang.
– Vraiment ? le défiant du regard. D'où crois-tu que me viennes ces marques ? dit-il, tout en pointant les bleus sur son visage que je lui ai laissé lors de notre lutte. Ce n'est pas une femme. C'est une machine. Allez, debout blondie. Je perds patience là.
Je me relève, aidée gentiment par Rick.
– Ça va ? demande-t-il, visiblement inquiet pour moi.
– Oui, je vais bien, essuyant d'un revers de la main, le sang de ma lèvre inférieure, pendant que je fixe ce salaud de Negan.
– C'est vraiment toi qui lui a fait ça ? murmure Rick, sourire aux lèvres.
– Oui. Plutôt deux fois qu'une.
– Avance, me pousse alors Negan d'un coup de batte dans le dos.
– Je vais le tuer. Je jure que je vais tuer cette pourriture, murmuré-je, tout en serrant mes poings.
– Jure tant que tu veux pétasse. L'espoir fait vivre paraît il, rigole celui-ci. Dwigth, s'il te plaît. Si elle bouge, tue la.
– Ce sera avec grand plaisir, répond-il, un large sourire scotché aux lèvres.
Nous continuons d'avancer jusqu'à la réserve où Rick donne ce qui est dû à ce gros chien de Negan. Je le regarde faire, impuissante, étant donné que Dwigth me pointe son putain de flingue sur la tête.
– Dis-moi, Dwight. T'en a pas marre ? demandé-je subitement.
– De quoi ?
– D'être un petit chien qui obéit à sa saleté de maître sans jamais réfléchir, me tournant vers lui, sourire aux lèvres.
– Bouge-pas blondie, appuyant fortement son flingue contre mon front.
– Tu vas faire quoi sinon ? Me tuer ? Vraiment ? Tu n'es pas assez courageux pour ça, lui souris-je, me moquant ouvertement de lui.
– Tu vas fermer ta gueule !! hausse-t-il, perdant patience.
Negan nous regarde un instant, amusé par la situation avant de lancer à Rick.
– Il va passer un sale quart d'heure.
– Quoi, balance Rick, surpris par mes paroles de Negan.
– Tais-toi, Rick. Observe et apprend. C'est son truc. Elle aime bien cogner, poursuit Negan, la batte dans une main, tandis que l'autre est posée autour de l'épaule de l'autre leader.
Je me mets à rire de plus belle face à la réaction de Dwight, jusqu'à ce qu'il détourne son regard de moi, après avoir entendu les paroles de son chef. Je saisis alors l'opportunité et lui donne un violent coup de genoux dans les parties intimes avant de me saisir de son arme.
– Tu vois, qu'est-ce que je disais, Rick, reprend Negan, totalement hilare par le spectacle.
– Pétasse. Je vais te tuer, crache Dwight, se tenant ses bijoux de famille, presque l'arme à l'œil.
– Arrête, tu vas me faire chialer, continué-je de me foutre de lui.
Je l'attrape méchamment par les cheveux avant de le mettre genoux à terre, face à Negan, braquant à mon tour mon flingue sur sa putain de tête.
– Vous prenez ce que vous devez prendre, ensuite je partirais, mais de mon côté, m'adressant à Negan. Est-ce que c'est clair ?
– Tu crois vraiment que tu es en mesure de demander quoi que ce soit ? me fait Negan tout en s'approchant de moi. Qu'est-ce qui te faire croire. Que moi ! haussant le ton, je te laisserai partir.
– Je ne vous laisse pas le choix. Laissez-moi partir et j'épargne ce connard, secouant Dwight entre mes mains armées.
– Tu sais ce qu'il risque de se passer, pas vrai ? On a déjà vécu ça. Ce n'est qu'un homme, ma jolie.
– Je ne pense pas que ce soit le cas. Il est plus que ça. C'est un fidèle toutou à son maître. Il est loyal et vous lui faites confiance. On peut pas en dire autant de vos autres gars pas vrai.
– Ma patience a ses limites., lance-t-il, tout en s'approchant toujours plus près de moi. Tu sais quoi. Fais-toi plaisir. Tue-le.
– Quoi ! crie Dwight, surpris.
– Tue le. Ne te dérange pas pour moi. Vas-y ! hausse Negan, le ton prenant un air théâtral, levant ses bras comme pour acclamer la foule. Montre qui tu es vraiment. Bute moi ce salopard.
Je suis à bout de nerfs et Negan fait tout pour me pousser davantage. J'enlève alors le cran de sûreté, prête à abattre ce petit con de Dwight, et bien que je n'ai qu'une envie, lui faire sauter la cervelle, mes doigts se bloquent sur la gâchette. Mes mains tremblent et une larme coule le long de mon visage, avant que je ne pousse un cri, lâchant l'arme à terre. Résignée. Incapable de tirer.
Dwight se ressaisit de son arme et me met un violent coup au visage avec.
– J'aurai dû te tuer quand j'en ai l'occasion pétasse, balance-t-il, tout en s'approchant dangereusement de moi.
– Dwight. Ça suffit, intervient Negan, sur un ton sérieux, avant de reporter sur moi.
Il se rapproche de moi et vient me murmurer.
– Tu n'es pas une tueuse. Tu n'as pas ça dans le sang, me sourit-il, avant de poursuivre comme si rien était. Allez les amis. Oublions cet incident et reprenons nos affaires, hausse-t-il, sourire aux lèvres.
Je le regarde de nouveau faire. Je regarde ce bandit voler ces personnes comme s'il en avait parfaitement le droit. Comme si tout ça lui était dû alors qu'il n'en est rien. Je me contente d'observer, le regard haineux, les poings serrés, de nouveau menacée par Dwight qui ne me quitte plus des yeux. Cet abruti a enfin compris comment surveiller quelqu'un.
Après plus d'une heure à prendre les marchandises, aller de maison en maison, pour enfin charger les camions, Negan et ses hommes sont sur le point de partir. Dwight me tient toujours en joue, ne sachant que faire de moi.
– Qu'est-ce qu'on fait d'elle ? demande-t-il alors à son chef.
– Amène la moi.
– Attend Negan, intervient Rick.
– Qu'est-ce que tu veux encore ?
– Pourquoi tu veux l'amener avec toi ? Regarde la. Elle est pas en état d'aller où que ce soit. Elle est faible.
-– Dixit celui qui a vu la même chose que moi quand elle a mis sa branlée à l'un de mes gars. Te fatigue pas Rick. Elle vient ou elle meurt.
– Alors tuez-moi, dis-je, le regardant droit dans les yeux. C'est votre seul moyen de m'amener avec vous, car jamais je ne vous suivrais de mon plein gré.
– Tu l'as entendu Rick. Blondie préfère mourir que de me suivre. C'est mignon, tu ne trouves, sourit-il avec dédain. Lucille a besoin de se réchauffer, ça tombe bien, poursuit-il, s'approchant de moi, me menaçant avec sa batte.
– Arrête, on n'est pas obligé d'en arriver là, me dit Rick, mal à l'aise et anxieux.
– C'est mon choix. Je ne vous ai jamais demandé de me ramener ici. Vous n'auriez jamais dû faire ça.
– Il y a d'autres solutions.
– Non, lui souris-je. Plus maintenant, pas vrai ? interrogé-je Negan, tout en me tournant vers lui.
– Tu vas vraiment finir par me faire chialer ma jolie, lance-t-il, toujours ce rictus plein d'arrogance sur les lèvres.
– Que ce soit rapide, d'accord, le fixant droit dans les yeux, le suppliant de mon regard.
– Je peux au moins t'accorder ça, jouant avec sa batte autour de moi.
Il prend fermement sa Lucille entre ses mains, la lève au-dessus de sa tête. Je prends alors une grande inspiration, fixant Negan droit dans les yeux, lorsqu'il s'apprête à m'éclater la tête. Je ferme alors les yeux, craignant l'impact, mais à ma plus grande surprise, ou mon plus grand regret, je sens rien. Quand je rouvre les yeux, je constate que Negan s'est arrêté à quelques millimètres de mon visage. Me laissant en vie. Me souriant à pleine dent.
– Fais attention à la façon dont tu me regardes. J'ai d'autres projets pour toi. Tu vas voir, on va bien s'amuser tous les deux, m'affirme-t-il, tout en me faisant un clin d'œil. Allez, embarquez moi ça. On dégage.
– T'as compris, blondie. Pose ton joli petit cul dans ce camion, poursuit face brûlée, me visant avec son arme.
– Jamais, sortant instinctivement le scalpel de la poche arrière de mon jeans, me le mettant sous la gorge, appuyant fortement dessus.
Heureusement, je ne sors jamais sans. C'est devenu comme un porte bonheur. Comme mes plaques autour de mon cou que je n'ai jamais quittées depuis que je les porte.
– Sérieux. Encore ? me lance Negan.
– Je suis sérieuse, appuyant plus fort sur la lame, sentant le sang couler sur mon cou.
– Mais c'est qu'elle en serait capable bordel. Regardez-moi ça.
Negan s'approche de Dwight, prend son flingue et tire dans l'épaule de Rick.
– Rick ! hurle Daryl avant de se précipiter vers lui.
– Ce n'est qu'un avant goût pétasse. Soit tu viens, sois je tue tous ces pauvres malheureux.
– Vous êtes complètement dingue !Sale enfoiré ! hurlé-je à mon tour.
– Il paraît, siffle-t-il, sourire diabolique sur les lèvres. Alors, tu décides quoi ? J'ai encore quelques balles en réserve, ma jolie. Pour qui sera la prochaine ? À toi de voir, jouant avec son arme, pointant un à un les membres présents de la communauté.
Je le regarde, impuissante, une fois de plus. Je n'ai pas le choix. Ces gens m'ont amené ici, ils ont pris soin de moi et en quelques jours, par ma faute, le chaos s'abat sur eux. Je n'ai pas le droit de leur faire ça. Je fixe Rick, le regard désolé et peiné de ce qu'il vient de lui arriver, tout en lui murmurant un je suis désolée, avant de laisser tomber à terre mon scalpel.
– T'en fais pas. Rick va s'en remettre. Je l'ai à peine effleuré, poursuit cette pourriture, tout en m'attrapant violemment par le bras avant de rendre son arme à Dwight.
– Je vous interdis de me toucher, essayant de me dégager de son emprise.
– Ce n'est plus toi qui décide emmerdeuse. J'en ai plein le cul de tes conneries, resserrant son étreinte plus fort. Avance maintenant et monte dans ce putain de camion, me poussant violemment à l'intérieur.
Une fois installée dans le fourgon, près du chauffeur, Negan vient se placer à mes côtés, puis claque méchamment la portière pour la refermer. Le contact mit, nous commençons à quitter les lieux. Je n'ose même pas regarder Rick et sa bande tellement je me sens mal pour eux. Je ne voulais pas leur créer de problèmes et voilà que le leader d'Alexandria se prend une balle par ma faute parce que j'ai décidé d'en finir avec ma vie, plutôt que de suivre ce connard de sociopathe.
Negan se met soudainement à siffler son incessant chant, souriant, me regardant de temps à autre puis finit par me dire.
– Maintenant, tu m'appartiens, blondie.
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