Long parcours.
Le jour s'est levé et la tempête semble enfin s'être calmée. J'ouvre discrètement le coffre alors que Carl dort encore. La voie est libre. Il n'y a plus de rôdeurs autour de la bagnole, même si je peux les entendre non loin de nous.
Je referme discrètement le coffre et pose instinctivement ma main sur le front de Carl.
– C'est pas vrai, soufflé-je alors que son front est bouillant. Carl, le secouant un peu. Réveille-toi gamin.
– Mila, se frottant les yeux. Qu'est-ce qui se passe ?
– On doit bouger, le fixant droit dans les yeux.
– Okay, tentant de se redresser alors qu'il tousse. Wow. On dirait que les choses se gâtent.
– Oui. Je dois voir ta blessure. Tu permets ? posant mes mains sur son pantalon.
– Vas-y. Fais ce que tu as à faire.
J'aide donc Carl à retirer son pantalon, avant de défaire son bandage. En voyant sa blessure, je ne peux que m'inquiéter, et Carl le voit aussitôt à cause de mon regard.
– C'est moche. C'est ça ? dit-il, plongeant son regard dans le mien.
– Il faut qu'on rentre rapidement. Ta blessure s'est infectée Carl. C'est pas bon du tout. La seule chose que je puisse faire pour le moment, c'est de passer un peu de niôle dessus et de refaire un bandage propre. Je dois avoir ce qu'il faut dans mon sac, fouillant dedans avant d'en sortir une petite fiole d'alcool, ainsi qu'un bandage. Ça fera l'affaire, passant l'alcool sur sur mes mains avant de mettre le reste sur sa blessure après avoir défait son pansement sale.
– Argh ! Putain, serrant les dents tout en respirant lourdement alors que tout son corps vient de se crisper.
– Je suis désolée. J'ai pas le choix.
– Je sais Mila, serrant les dents un peu plus fort.
Je continue de badigeonner l'alcool sur sa cuisse, quand je vois Carl tourner de l'œil.
– Hey, lui tapotant le visage. T'endors pas Carl. Tu ne dois pas t'endormir okay, le tapotant à nouveau la joue.
– Je suis là, souriant faiblement.
– Okay, faisant son bandage serré. J'ai bientôt fini. Hey Carl. T'es toujours avec moi, lui remettant difficilement son jeans.
– Ouais, répond-il d'une voix faiblarde. Je... Mila...
– Carl, le secouant un peu. Hey. T'endors pas. Faut pas que tu dormes, répété-je avant de le voir s'évanouir sous mes yeux. Merde, de plus en plus inquiète. Pas de panique Mila. Réfléchis, me donnant des tapes sur le front. Réfléchis bordel, haussé-je, perdant patience face à la situation dangereuse.
Je sais que Carl doit être soigné le plus rapidement possible avant que sa blessure n'empire et qu'il attrape une saloperie de bactérie, si ce n'est pas déjà le cas. Je n'ai pas le choix, alors je me débarrasse du surplus qu'il y a dans mon sac à dos, ne gardant qu'une bouteille d'eau et un couteau à ma ceinture. Je le place ensuite sur ma poitrine, le serrant au maximum pour pas qu'il bouge. Je sors ensuite du coffre et attrape Carl afin de le porter sur mon dos. Heureusement, le gosse n'est pas trop lourd, mais j'ai beaucoup de route à faire. Je le porte comme on porte un frère d'arme blessé lors des conflits. Je prends une grande inspiration et commence ma marche, direction Alexandria.
Après quelques heures, je commence réellement à sentir le poids de Carl peser sur mes épaules. Mes jambes commencent à faiblir et je suis vraiment à bout de mes forces. Je coupe donc à travers les bois afin de trouver un endroit tranquille afin de nous poser un moment.
Mais à peine ai-je eu le temps de poser Carl à terre que je me fais attaquer par une dizaine de rôdeurs. J'ai eu beaucoup de mal à repousser les premiers, qu'au cinquième, je tombe à terre, épuisée et impuissante en voyant les autres s'approcher de Carl alors qu'il est toujours inconscient. En voyant ça, dans un élan de rage, je repousse le geek qui m'est tombé dessus lors de ma chute, avant de lui écraser violemment la face avec mes pompes à plusieurs reprises.
Je cours ensuite vers Carl et chope un charognard par les épaules alors qu'il est prêt à le mordre. Il se tourne vers moi, la bouche de travers, la moitié de la joue droite arrachée. Il se jette sur moi. Je lui attrape le visage afin de le planter, mais sa peau me glisse entre les doigts.
– C'est dégueulasse, dis-je, grimaçant, secouant mes mains pour me débarrasser de la chair morte.
Puis d'un coup, je lui plante mon couteau dans l'œil avant de le lui planter dans le crâne. Je me charge ensuite des derniers rôdeurs, avant de courir vers Carl et de le remettre rapidement sur mon dos.
Je ne sais pas si c'est l'adrénaline qui coule dans mes veines à cet instant précis, mais je me mets à courir, sans m'arrêter sur plusieurs kilomètres, jusqu'à ce que je regagne à nouveau la route. Là, devant moi, à plusieurs kilomètres, je peux apercevoir les murs d'Alexandria. Nous ne sommes plus très loin.
Je suis fatiguée. J'ai super mal aux jambes et aux épaules, et qui plus est, je n'ai plus d'eau, ayant perdu mon sac à dos lors de ma lutte contre les zonards dans la forêt. Mais en voyant les murs de notre foyer, je reprends peu à peu espoir.
– Allez Carl. Accroche-toi. On est bientôt arrivé, le replaçant correctement sur mes épaules.
Je rejoins la route principale, du moins le chemin le plus rapide pour rentrer au refuge.
Après deux heures à marcher sous la chaleur, nous y sommes quasiment. Mes jambes ont de plus en plus de mal à nous porter, la peau de mon visage brûle à cause de la chaleur du soleil et mes lèvres sont tiraillées tellement elles sont asséchées. Même passer ma langue dessus ne sert plus à grand chose. Carl est toujours sur mon dos, inconscient, les jambes d'un côté, les bras de l'autre, son torse contre ma nuque. La seule chose qui me tient encore debout, c'est que mes mains sont fermement agrippés à ses mollets et à ses poignets.
– Allez Mila. Plus que quelques mètres, murmuré-je, tout en continuant de marcher.
Nous sommes plus très loin du portail. Je devrais dû être soulagée, mais mes jambes ne nous portent plus du tout. Je tombe à genoux sur le sol, Carl toujours sur mes épaules, complètement essoufflée, fatiguée et les jambes tétanisées par cette longue torture de marche. Je commence peu à peu à voir flou.
– Je suis désolée Carl..
Tout devient brouillard autour de moi, quand je vois des rôdeurs s'approcher de nous. Je fais glisser Carl sur le sol, avant d'essayer de me relever pour me battre, mon couteau à la main, mais je n'en ai plus la force, ni même le courage. À peine relevée, je retombe lourdement sur le sol, lâchant mon couteau, ma tête cognant le bitume, avant de voir les geeks s'approcher de nous. Je les vois ensuite tomber un à un à côté de moi. J'observe la scène, impuissante, pensant halluciner. Je cligne plusieurs fois des yeux, avant d'apercevoir des ombres. Des silhouettes s'approchent de nous, alors que j'entends des cris dans le lointain, puis soudain, plus rien. Tout s'est brusquement arrêté. Les bruits. Les cris et les silhouettes viennent de disparaître. Tout est devenu noir...
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