Indices.
– Allez viens. On bouge avant d'être repéré par ce cher Rick Grimes, ordonne Negan en escaladant le premier le grillage.
Une fois de l'autre côté, je lui balance mon sac et mon arme afin d'escalader à mon tour. Mon épaule me fait un mal de chien, mais je ne veux rien laisser paraître devant Negan, même si une fois arrivée de l'autre côté, je suis essoufflée.
J'arrache violemment mon sac à dos des mains de Negan afin de le mettre sur moi, puis je récupère mon arme.
– C'est bon, je suis prête.
– On dirait pas à te voir bordel, lance-t-il, le regard inquiet.
– Commence pas d'accord. Je te tolère pour que tu viennes avec moi, mais n'abuse pas de ma patience Negan, réponds-je, plongeant mon regard dans le sien.
– Susceptible hein, un rictus sur les lèvres.
Je le regarde, puis lève les yeux au ciel tout en soupirant, exaspérée par son comportement.
Une fois loin d'Alexandria, nous coupons par les bois afin de nous faire discrets.
– Pourquoi t'es venu Negan ? Je veux dire. Depuis que je te connais, je ne t'ai jamais vu te salir les mains, sauf quand tu tuais impunément. Je ne t'ai jamais vu partir non plus en ravitaillement ou en mission. Alors, pourquoi t'es là ?
– Je te l'ai dit. J'allais pas te laisser toute seule dans la nature dans ton état.
– C'est la seule raison ? lui jetant un regard en biais.
– J'ai envie de voir à quoi ressemble ce James, ironise-t-il, me faisant un clin d'œil.
– Je te préviens, m'arrêtant brusquement pour lui faire face. Si jamais on le retrouve et je dis bien si. Oses lui faire du mal ou même le regarder de travers, je te ferais la peau Negan, plongeant mon regard dans le sien.
– Wow blondie, se mettant à rire. Relax d'accord. Je ne vais rien faire à ton petit protégé. Je veux juste voir à quoi ressemble mon rival, dit-il, un large sourire sur les lèvres.
Quant à moi, je le toise, agacée par son comportement et ses remarques puériles, que je ne fais même plus attention à ce qui nous entoure, quand soudain, Negan me plaque contre un arbre, plongeant son regard dans le mien. Il pose l'une de ses mains sur ma bouche, approchant son corps très près du mien, tandis qu'il attrape d'une lenteur exagérée le couteau accroché à ma ceinture, toujours me fixant droit dans les yeux. Sachant l'effet qu'il a sur moi et sentant ma respiration saccadée, il en joue avant de se saisir de ma lame et de la planter dans le crâne d'une charogne qui arrive sur sa droite.
– Sois plus réactive, Lieutenant, sinon tu vas finir par te faire bouffer, se reculant de moi, un sourire fier sur les lèvres, avant de ramasser et de tirer le cadavre à nos pieds.
– On peut savoir ce que tu fais ? demandé-je, le voyant se pencher sur lui, toujours mon couteau à la main.
– Il faut qu'on passe inaperçu ma jolie.
– Ne compte pas sur moi pour m'enrober de cette saloperie.
– T'as pas le choix Reed, mettant des gants, avant de planter violemment le couteau dans le sternum du rôdeur avant de l'ouvrir littéralement en deux. Allez, fais pas ta timide et amène ton cul par ici. On n'a pas le temps, jetant un coup d'œil derrière lui.
– Bordel, c'est pas vrai, soupiré-je, apercevant une horde non loin de nous. Tu me le paieras, le fusillant du regard.
– Oh ça j'en doute pas, plongeant ses mains dans le cadavre avant d'en récupérer son contenu et de l'étaler partout sur moi.
Il fait de même pour lui après en avoir terminé avec moi, se relevant, prêt à repartir.
– Attend.
– On n'a pas le temps blondie.
– Je t'ai dit d'attendre, me baissant au sol, retournant la terre avec mes mains pour en ramasser. Approche.
– Qu'est ce que tu fous ? s'approchant dangereusement de moi.
– Laisse toi faire, chuchotant avant de lui étaler délicatement la terre sur le visage.
J'enfile ensuite mes gants et plonge mes mains dans le cadavre puant à mes pieds.
– Mais putain. C'est quoi ton problème ? On n'a vraiment pas le temps, s'impatient-t-il, les dents serrées, tandis que la horde approche dangereusement. Alors arrête tes conneries.
– Tu voulais qu'on se fonde dans la masse, alors ferme là d'accord et baisse ta tête.
Celui-ci me fixe méchamment mais finit par m'obéir. Une fois sa tête près de moi, je passe le mélange dégueulasse dans ses cheveux, comme si je lui faisais un shampoing, histoire d'en mettre partout et de n'oublier aucune mèche.
– Voilà. Là, tu ressembles à ces enfoirés, lui souris-je tout en me moquant.
– T'es complètement dingue, Lieutenant, tu le sais ça.
– Ferme-là, dis-je, malaxant à mon tour mes cheveux avec les restes du geek. Maintenant. On peut y aller.
Malgré des hauts de cœur à cause des odeurs, nous reprenons notre route, traversant la horde de zonards, sans nous faire remarquer.
C'est la première fois que je vois une horde aussi gigantesque et je dois bien avouer que je n'y étais pas préparée. La panique commence à s'emparer de moi, sans parler de ma douleur à l'épaule qui ne fait que s'accentuer.
Negan, m'observant et comprenant ma détresse, attrape ma main dans la sienne instinctivement, me fixant d'un regard qui veut dire : je suis là, je ne te lâcherais pas, afin de me rassurer, et je ne sais pas pourquoi, mais ça semble fonctionne.
Il nous faut plusieurs minutes pour nous débarrasser de tous ces rôdeurs, poursuivant ainsi notre chemin.
Nous nous rendons ensuite à la planque de Gavin, celle où la guerre a éclaté et où j'ai bien failli y rester, histoire de voir si nous pouvons trouver des indices.
Uns fois sur place, nous avons eu beaucoup de mal à trouver une entrée. Tout est en ruine. Comme si quelqu'un était passé après nous pour détruire tout ce qu'il restait de cette bâtisse. Du moins le peu qu'il en restait.
– On ne trouvera rien ici blondie. On ferait mieux de partir avant qu'une armée nous tombe dessus.
– Le grand Negan aurait-il peur ? me tournant face à lui, sourire aux lèvres.
– Dis pas de conneries. J'ai fait une promesse.
– Laisse-moi deviner. Carl est venu te trouver pas vrai ? Il t'a dit ce que je comptais faire et il est venu te voir toi, plutôt que Rick, parce qu'il savait très bien que s'il parlait de mes plans à son papa, il me laisserait pas partir parce qu'il se sent redevable envers moi.
– Tu m'emmerdes, m'agrippant le bras tout en plongeant mon regard dans le sien. Il est venu me voir parce qu'il se fait du souci pour toi.
– Je lui ai dit de ne pas s'en faire, retirant violemment mon bras de son emprise. Je ne suis pas faite de sucre. Je ne vais pas fondre au moindre problème, le fusillant du regard.
– Peut-être pas non. Je vois bien que ton épaule te fait souffrir. Tu ne dis rien parce que tu es trop fière, Lieutenant. Mais laisse moi t'apprendre un truc, okay. On ne gagne pas une guerre à être bornée et qui plus est blessé alors. Fais-moi voir ton bras.
– Laisse-tomber Negan. Je ne t'ai jamais demandé de venir avec moi. Je pouvais très bien m'en sortir toute seule. Je n'avais pas besoin de toi, mais bien sûr, il a fallu que tu t'en mêles. Pourquoi ? Hein. Pourquoi tu fais tout ça ?
– Pour toi.
En entendant ça, machinalement, je me mets à rire sans pouvoir me contrôler.
– Il faut que t'arrêtes avec ça Negan. On en a déjà parlé et tu sais que pour le moment, toi et moi, c'est impossible. Alors fais toi une raison et passe à autre chose, dis-je en le fixant du regard avant de reprendre ma marche, l'arme à la main, sans me soucier de lui.
Après plusieurs minutes, j'aperçois une entrée, je m'y dirige alors en courant, entendant Negan me suivre sans un mot.
– Je connais cet endroit. Un peu plus loin, il y a des cellules. Je ne sais pas si on y aura accès, mais je sais que Gavin gardait tous ses plans là-bas ainsi que des cartes. S'il y a un indice qui puisse nous dire où trouver James, ce sera forcément ici.
– Et comment tu comptes t'y prendre ?demande-t-il, constatant le faible espace pour y entrer.
– Je vais me glisser à l'intérieur, déposant mon sac à dos et mon arme sur le sol terreux.
– C'est trop dangereux. Et quand bien même tu arrives à pénétrer dans ce trou. Tout peut s'effondrer d'une minute à l'autre. Tu vois bien que ce n'est pas stable bordel.
– C'est un risque que je suis prête à prendre, alors si tu n'as, ne serait-ce qu'un tout petit peu confiance en moi, joignant mon index et mon pouce devant lui, Laisse moi y aller.
– De toute façon, je ne te ferais pas changer d'avis, alors t'as raison. Vas-y. Prends des risques inutiles et va mourir pour un homme dont tu n'as aucun souvenirs. Fais de Zac un orphelin. Après tout, ce ne serait pas la première fois.
En entendant ces dernières paroles, je ne peux m'empêcher de le gifler violemment, lui faisant décoller sa mâchoire.
– Je t'interdis de me juger, Negan, serrant les dents, insistant bien sur son prénom. T'en as pas le droit, lui jetant un dernier regard avant de descendre dans le trou.
C'est vrai que le trou est très étroit et qu'avec mon épaule, j'ai beaucoup de mal à coordonner mes gestes, mais je ne dois pas penser à ça. Pas maintenant. Ma seule priorité est de trouver un indice. Quelque chose. N'importe quoi qui serait susceptible de m'indiquer la planque de Gavin ou bien ne serait-ce qu'une preuve que James est bel et bien vivant. Je ne dois pas, et je ne veux pas m'accrocher à l'espoir. Pas cette fois-ci. J'ai besoin de certitudes.
Une fois mes pieds sur le sol, je commence à avancer lentement, guettant le moindre bruit, observant chaque mur. Je n'ai pas envie de me retrouver ensevelie. Je ne veux pas mourir, et surtout pas comme ça.
Après plusieurs minutes à marcher, à longer les murs, escalader de gros cailloux, tirant toujours un peu plus sur mon épaule, j'arrive enfin dans cette fameuse pièce, celle où Gavin entreposait tout ce qui lui était cher.
Sans hésiter, je fonce dans le tas et commence à fouiner dans les moindres recoins, jusqu'à ce que j'aperçoive un coffre. Je m'approche et constate que la porte est abîmée, mais pas ouverte. Je scrute donc les alentours à le recherche de quelque chose qui pourrait m'aider quand j'aperçois une barre de ferre traînant sur le sol. Je m'en saisis et m'en sers comme levier pour ouvrir cette saloperie de coffre, mais il n'y a rien à faire. Ça ne veut pas s'ouvrir.
Alors, je prends le risque de passer mon bras à l'intérieur, essayant d'attraper ce que je peux, et quand je sens quelque chose ressemblant fortement à des documents, je ne réfléchis pas et m'en saisis avant de sortir mon bras du coffre, me faisant une vilaine entaille au passage.
Je me suis ouvert l'avant-bras et beaucoup de sang coule. J'arrache un bout de mon tee-shirt pour compresser ma blessure, lorsque soudainement, j'entends des bruits derrière moi. Il s'agit de rôdeurs. Je jette un coup d'œil rapide et vois une horde s'avancer vers moi.
Je suis peut-être recouverte de ces saletés, mais le bruit les a sans doute attirés, sans parler du fait, que maintenant je sens le sang frais.
Je coince alors les documents dans la poche arrière de mon jeans et pars aussi vite que je le peux. Une fois devant la sortie, j'essaie de grimper, mais avec mon épaule qui me lance, mes mains glissantes à cause de mon sang qui a coulé dessus, je n'arrive pas à remonter. Je suis prête à abandonner quand une main ferme saisit la mienne avant de me sortir de ce trou.
– Allez, viens, Lieutenant. Faut qu'on bouge.
Je suis libre quand je vois que des tas de rôdeurs qui nous encerclent. Munie de mon couteau, et Negan de sa batte, nous nous mettons à tuer ces geeks un à un, du moins ceux qui nous barrent la route afin de nous frayer un chemin.
Je suis épuisée, à bout de force et je suis prête à lâcher prise, lorsque Negan, me rappelle à l'ordre, me lançant des pics cinglantes, afin de me mettre suffisamment en colère pour que je me ressaisisse. Il faut dire qu'il sait appuyer là où ça fait mal. L'expression un mal pour un bien prend tout son sens avec lui.
Une fois loin des débris et des rôdeurs, de nouveau dans la forêt, nous marchons jusqu'à être certains de ne plus êtres suivis, quand nous tombons sur une petite cabane en bois.
Negan passe devant moi afin de vérifier les alentours et l'intérieur, et une fois qu'il s'est assuré qu'il n'y a aucun danger, il me demande de le suivre à l'intérieur. Ce que je fais sans broncher car je suis trop fatiguée pour discuter ou pour me battre avec lui.
Une fois dans la cabane, il ferme la porte derrière nous, la bloquant avec ce qu'il peut et vérifie chacune des fenêtres qu'il calfeutre avec des draps qu'il a trouvé dans l'un des placards.
Sur la table, au centre de la pièce est posée une lampe à pétrole que Negan allume. Par chance, elle fonctionne encore.
Quant à moi, je pars m'asseoir sur le canapé, totalement vidée de mes forces.
Il s'avance vers moi et me redresse afin de s'occuper de mon bras. Il fouille dans les placards et trouve une bouteille d'alcool pleine de poussière. Il s'en saisit, ainsi que son foulard qu'il ne quitte jamais et passe l'alcool sur ma blessure.
En sentant le liquide brûler ma peau, je serre les dents et mon corps se raidit instantanément. Negan me fixe, l'air désolé mais continue malgré tout de s'occuper de moi. Une fois la plaie désinfectée, il sort le kit de secours de mon sac à dos et commence à me recoudre avant de repasser de l'alcool sur la plaie, de sécher mon bras délicatement et de passer un bandage tout autour. Il pose ensuite sa main sur mon front.
– Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je en me laissant tomber en arrière sur le canapé.
– Je vérifie que tu n'as pas de fièvre.
– Alors ?
– Ce n'est pas le cas, rangeant le matériel dans le sac. Tu devrais te reposer. Je vais monter la garde.
– Ou peut-être que tu pourrais jeter un coup d'œil à mon épaule, dis-je en retirant difficilement mon tee-shirt.
– Okay, plongeant son regard dans le mien, mal à l'aise, comme si c'était la première fois qu'il me voyait dénudée.
– De quelle couleur est-elle ? Rouge ?
– Oui. Ton épaule est rouge. Pourquoi ?
– Tant que c'est rouge, c'est que tout va bien. Enfin. Malgré la douleur.
– Attend, refouillant dans le sac. Tiens. Prends ça, sortant deux cachets plus une bouteille d'eau.
Je les prends sans réfléchir et rends la bouteille à Negan.
Je remets ensuite mon tee-shirt quand Negan s'approche de moi pour m'aider, me voyant en difficulté. Il pose une main sur mon épaule dénudée, plongeant son regard dans le mien, tandis que j'appuie son regard.
– Negan. Mon tee-shirt.
– Oui... m'aidant avant de se reculer.
Il se lève et se dirigea vers la fenêtre principale afin de monter la garde, tandis que moi, je sors les documents de mon jeans avant de les étaler par terre face à moi.
– T'as trouvé quelque chose ? demande-t-il, se tournant face à moi.
– Ça se pourrait bien oui, examinant les papiers.
– Qu'es- ce que c'est ?
– Quel espèce d'enfoiré, soupiré-je, me rendant compte de ce que j'ai sous les yeux.
– Qu'est-ce qui se passe ? Tu connais cet endroit ?
– Cette ordure a pensé à tout bordel. C'est l'ancienne usine de mon père.
– Quoi ? lance-t-il, surpris.
– Oui, riant nerveusement avant de me lever tout en ramassant les plans. Gavin aidait mon père à l'usine chaque week-end quand il était de permission. Il avait du respect pour lui, mais mon père l'a surpris à voler de la marchandise alors... Il s'est débarrassé de lui et lui a demandé de plus jamais refoutre les pieds dans son usine.
– Et ton père, où il est aujourd'hui ?
– Il est mort avant que tout ça n'arrive. Il est tombé malade. Gravement malade. La maladie la emporté et aujourd'hui je me dis que c'est peut-être mieux ainsi car il a pas eu à survivre à toute cette merde.
– Je suis désolé pour ton père. Tu penses que Gavin est là-bas.
– Je n'en ai aucune certitude, mais c'est possible.
– Il tenait une usine de quoi ton père ?
– Une usine d'abattage, réponds-je, plongeant mon regard dans le sien.
– Okay. Alors c'est là-bas qu'on va, commence-t-il à partir.
– Negan, le retenant par le bras. C'est à plusieurs jours de marche et je ne suis pas en mesure de partir maintenant. J'ai besoin de me reposer, alors... Promet moi que tu ne me laisseras pas tomber et que tu ne feras rien de stupide pendant mon sommeil.
– Je ne t'abandonnerai pas, Mila, dit-il, posant une main délicate sur ma joue, avant de me fixer intensément, quand subitement il approche ses lèvres près des miennes.
– Je ferais mieux d'aller me reposer, évitant ses lèvres, avant de lui tourner le dos.
– Tu penses qu'on trouvera James là-bas ?
– C'est possible, lui faisant de nouveau face. Après tout, ça ne m'étonnerait même pas. Cet endroit est symbolique pour ton frère. Dans son esprit tordu, je suppose que d'enchaîner James là-bas ne serait qu'un juste retour des choses. Ça me parait évident, croisant mes bras sous ma poitrine.
– Très bien. Alors repose toi. Dès que le soleil se lève, on part. On va aller récupérer ton mari.
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