Guet-apens.
Je quitte l'appartement de Negan accompagnée de Di. Alors que je pensais être débarrassée de lui, il nous suit, me poussant de sa batte dans mon dos.
Je lui lance un regard haineux avant de soupirer, puis continue ma marche, suivant Dwight, jusqu'à ce qu'il m'amène dans une sorte d'entrepôt.
– Qu'est-ce qu'on fait ici ? demandé-je alors qu'on est censé partir.
– Vous allez chercher des vivres ma jolie, et dehors, ton beau petit cul ne te sauvera pas, me sourit le leader tout en me faisant un clin d'œil.
– Donc tu vas me donner des armes. Sérieusement, laissant échapper un rire nerveux d'entre mes lèvres.
– Tu sais pas comment c'est dehors blondie, reprend Dwight, s'approchant de moi. Même si t'es une putain de cogneuse, tes petits poings ne te seront pas d'une grande aide face aux rôdeurs. Met-toi ça dans le crâne, insiste-t-il tout en tapotant son index sur mon front à plusieurs reprises comme pour faire pénétrer l'information dans mon cerveau.
– C'est bon, retirant sa main. Lâche-moi.
– Blondie. Amène-ton cul par ici, intervient Negan.
Je fixe Dwight avant de rejoindre le chef.
– Lève tes bras ? lance-t-il, tenant une ceinture dans la main.
– Quoi ? surprise, reculant d'un pas.
– Arrête de jouer. C'est pas pour te frapper. Allez ! m'observe-t-il, agacé.
– Bien, m'exécutant, de peur de l'énerver.
Je lève donc les bras tandis que Negan pose sa batte contre une étagère avant de passer ses mains autour de ma taille pour y passer la ceinture. Il y dépose ensuite un couteau dans un étui prévu à cet effet.
– J'ai même pas le droit à une arme.
– Crois-moi, poursuit-il, resserrant la ceinture en me faisant m'approcher de lui. Tu préféreras rester discrète là-bas, me fixant droit dans les yeux.
– Je vois, commençant à partir une fois libérée de ses bras.
– J'ai pas fini, me retient-il fermement par le bras.
– J'ai un couteau, ça me suffit amplement.
– Il vaut mieux prévenir que guérir. Si tu le perds, vaut mieux que tu en aies un second sur toi, se baissant, attrapant ma jambe par le haut du genoux avant d'y déposer une sorte de ceinture autour de ma cuisse avec également un étui pour y ranger un couteau.
– N'en profite pas non plus, repoussant sa main.
– Blondie. Qu'est-ce que tu peux être coincée, serrant davantage la ceinture, avant de glisser délicatement sa main sur ma cuisse, la descendant jusqu'à mon genoux.
Je lève les yeux au ciel, n'osant regarder Negan lorsque ses mains sont sur moi. J'ai honte de le dire et même de le penser, mais sa caresse me fait quelque chose. Quoi, je ne sais pas trop, mais je ne suis pas indifférente, ce qui me met plutôt mal à l'aise et en colère.
– C'est bon là ? soupiré-je agacée.
– Pas encore, se redresse-t-il, avant d'attraper sa batte. Prends ça, me jetant un manteau au visage. Tu en auras besoin. J'ai besoin que tu sois en forme pour trouver des vivres mais surtout pour revenir avec ce que je veux, me sourit-il mécaniquement.
– Qu'est-ce qu'on est censé chercher exactement ?
– Dwight te fera un topo. Perdez pas de temps. Il faudrait que vous soyez revenus avant le levé du jour.
– On sera là chef, poursuit Dwight qui vient de nous rejoindre, terminant de s'armer.
Il a pris une arbalète, des couteaux, mais également un sac à dos avec quelques vivres et provisions de nourriture et de l'eau.
– T'es prête l'emmerdeuse ?
– Mila. Je m'appelle Mila, serrant les dents tout en m'approchant de Di. Putain, c'est quand même pas compliqué à retenir ! levant les bras au ciel avant de commencer à me diriger vers la sortie.
Dwight me devance et au moment où je m'apprête à sortir, Negan m'attrape doucement par la main, ce qui, sur le moment, me surprend.
– Fait attention dehors, m'observant avec un regard que je ne lui reconnais pas.
– Comme si ça t'intéressait ce qui pouvait m'arriver, lâché-je tout en retirant brusquement ma main de la sienne.
– Tu m'as mal compris. T'as raison. Je me fous de toi. C'est pour la marchandise que je m'inquiète, me souriant, avant de me pousser pour rejoindre Dwight.
Une fois dehors, Dwight monte sur une moto tandis que je le fixe sans bouger.
– Qu'est-ce que t'attends ? m'observant, éberlué.
– Il est hors de question que je monte sur cet engin.
– Aurais-tu peur blondie ? intervient Negan, me fixant, sourire aux lèvres avec sa batte sur son épaule.
– Non negan. C'est juste que ça craint. On n'est pas protégé sur une bécane et c'est beaucoup moins silencieux qu'une voiture.
– C'est pas faux, me scrutant de nouveau avant de poser son regard sur Dwight, puis de nouveau sur moi. Elle a raison little Dwight. Pour une fois, prend une bagnole.
– Les désirs de madame sont des ordres, répond celui-ci, me regardant amèrement, me faisant un genre de révérence.
– Qu'est-ce que t'es susceptible, c'est pas croyable, croisant mes bras sous ma poitrine alors que Di s'éloigne.
– Bon alors ! Tu te bouges !
– C'est bon j'arrive, tournant le dos à Negan afin de rejoindre son acolyte.
Mais une fois de plus, Negan ma rattrape le bras, penchant son visage vers le mien, afin de me murmurer :
– Je pensais ce que je t'ai dis tout à l'heure. Fais attention dehors.
Puis, il me relâche et s'en va sans que je puisse lui répondre quoi que ce soit. Sans que je puisse voir l'expression sur son visage. Je reste bloquée quelques secondes face à cette soudaine révélation, lorsque Dwigh, impatient, m'interpelle.
– Oh. Tu te réveilles, hausse-t-il tout en me fixant, les mains posées sur le toit de la voiture.
– C'est bon, râlant, me pressant pour le rejoindre.
Une fois dans la voiture, nous quittons le sanctuaire pour notre mission. Tu parles d'une mission. Je n'ai qu'une seule idée, en profiter pour me barrer, même si aujourd'hui, je ne peux plus faire ça. C'est impossible.
L'ambiance est pesante dans l'habitacle, c'est vraiment bizarre alors je décide de rompre le silence.
– Je suis désolée, commencé-je par dire,fixant Di sincèrement.
– Pourquoi ? me décochant un regard en biais.
– Pour Sherry.
– Ne le sois pas. Je devais faire un choix et je l'ai fait. Fin de la discussion.
– Tu m'as choisi, Dwight. Une inconnue, alors que Sherry était ta femme. Tu crois que je peux oublier ça franchement.
– Ça n'a rien à voir avec toi.
– T'es vraiment sûr de ça ?
– Certain, affirme-t-il, les yeux rivés sur la route.
– Si tu le dis.
– Negan a cru notre version, c'est ce qui compte pas vrai ?
– Tu crois vraiment ça ? Il était à deux doigts de m'étriper parce qu'il sait que je lui ai menti. Il n'est pas dupe. J'ai dû faire un effort surhumain pour pouvoir lui faire croire à notre version justement. J'ai dû me rabaisser à son niveau. Tu sais ce que ça fait ? Bien sûr que non, tu ne sais pas, haussé-je légèrement. T'es incapable de le savoir parce que tu te mouilles pour personne !
– Je me suis mouillé pour toi blondie ! hurle-t-il son tour. Putain. Tu fais vraiment chier, tu sais ça. J'essaie de faire en sorte de te garder en vie mais toi, tout ce que tu trouves à faire, c'est de me prendre la tête. T'en a pas un peu marre sérieux ! se tournant vers moi, le regard plein de colère.
– Laisse-tomber, riant nerveusement avant de soupirer.
– Bas oui. C'est tellement plus facile, lâche-t-il sur un ton blasé. Quand on commence à lever la voix avec toi et qu'on te met tes quatre vérités en face, tu prends la fuite. Parce que c'est que tu fais toujours. Mais tu sais princesse, je vais t'en raconter une bonne. C'est fini le monde des politesses. Ici, tu vis dans un monde ou celui qui est faible crève. C'est la loi de la jungle et plus vite t'auras compris ça, et mieux ce sera, marquant une pause avant de poursuivre. Et pour tout le monde...
Face à sa petite crise de nerfs, je ne réponds rien sur le moment, car en quelque sorte, il n'a pas tort. Je sais qu'il joue un double rôle et que ça l'amène parfois, même souvent à me malmener même si je comprends pourquoi il le fait. Même si ça me déplait qu'il s'en prenne toujours à moi. Il n'a pas le choix. Je le sais dorénavant.
Une fois de plus, le silence règne quand je décide de reprendre à nouveau la parole.
– Où est-ce qu'on va précisément ?
– Dans une petite ville pas très loin.
– Et qu'est-ce qu'on va chercher ?
– Tout ce qu'on pourra trouver.
– Comment tu peux savoir s'il reste quelque chose là-bas ?
– Je le sais. C'est tout. Ça fait un moment que je patrouille pour Negan. Je connais les endroits où se ravitailler et ceux à éviter.
– Mais comment tu peux être certain qu'on y va pas pour rien ? Qui te dit qu'un autre groupe n'est pas venu avant nous ?
– Rien, c'est vrai. Mais j'ai fait en sorte de cacher l'entrée de la ville ainsi que sa sortie, afin que personne ne l'aperçoive. Ça m'a prit des semaines pour faire cette merde.
– Je vois. T'es peut-être plus malin que je l'aurai pensé Di, lui souriant amicalement.
– La ferme blondie, me souriant en retour. Allez, on est s'arrête là, coupant le moteur de la voiture.
– Pourquoi ?
– On continue à pied.
– Okay.
On prend tout ce qu'il nous faut. Sac à dos, carte géographique, ce qui semble être un plan, ainsi que des torches.
– Allez, c'est parti, me regarde-t-il, inquiet. Prête ?
– Je crois. Ce n'est pas comme si j'avais le choix.
– Bien. Surtout, tu restes près de moi.
– Pas de souci, le rejoignant, jusqu'à me coller à lui.
Une fois côte à côte, nous marchons quelques mètres avant d'emprunter un petit chemin boisé. Nous arrivons devant un espèce de grand barrage de verdure et de branches en tout genre. Dwight me fait signe de le suivre à travers afin de pouvoir passer de l'autre côté.
Une fois passé ce camouflage, je suis surprise devant l'étendue de la ville qui se tient devant moi.
– Sérieux, murmuré-je, surprise.
– Oui. Allez viens. On va en face.
– Hum.
Je le suis jusqu'au bâtiment. Nous rentrons dans une pharmacie. Tout du moins, ça y ressemble fortement. Difficile d'en être certaine vu l'état de celle-ci.
– C'est pour les médocs qu'on est là Dwight ?
– Oui. On commence à être à court. Le doc en a besoin.
– Qu'est-ce que je dois prendre ?
– Prend tout ce que trouves et pense à vérifier les dates.
– D'accord. On devrait aussi prendre tout ce qui fini en ine.
– Pourquoi ?
– Parce que généralement, ce sont des antibiotiques. Ça peut toujours servir. Je vais voir en face. Toi, va voir par là-bas, m'indiquant le côté droit de la boutique. Tiens, prends ça. T'en auras besoin, me tendant un second sac à dos.
– Merci.
Nous partons chacun de notre côté afin de ramasser ce que nous pouvons. Pour dire vrai, il ne reste pas grand chose. Je fouine les alentours jusqu'à ce que je trouve une grande armoire en fer, encore fermée à clé. Sans hésiter, je prends mon couteau et passe la lame à travers les deux portes afin de faire sauter la serrure. Après quelques secondes pénibles, j'y parviens.
– Bingo, dis-je, le sourire aux lèvres.
Devant moi, se trouvent toutes sortes de flacons, encore potables ainsi que pleins de médicaments. Je commence à remplir le sac lorsque j'entends du bruit. Sans réfléchir, je fourre tout dans ma besace sans prendre la peine de vérifier les dates. Je la mets ensuite sur mes épaules, avant de sortir le couteau qui est à ma ceinture, parcourant les lieux discrètement.
De là où je suis, j'aperçois Di, tenu en joue par un sale type qui est prêt à lui tirer dessus.
– Alors connard. T'es tout seul ?
– Comme tu vois, répond-il, l'arme pointée sur sa tête.
– Hey ! hausse soudainement ce salopard. Si tu tiens à ton pote, tu ferais bien de montrer ton cul..
– Je viens de te le dire mec. Je suis tout seul, poursuit Di, tentant de se lever, alors que le gars d'en face, lui met un coup de crosse en plein visage.
– Bouge-pas, repointant son arme sur lui alors que Di lève les mains en l'air.
– Je vais compter jusqu'à trois. Passé le décompte, la cervelle de ton pote sera étalée partout sur les murs.
J'analyse la situation et réfléchis à la meilleure issue. Ce gars semble nerveux alors il n'y a qu'une seule issue possible.
– Un... Deux... retirant le cran de sûreté de son arme. Tro...
Il n'a pas eu le temps de dire trois que j'arrive par derrière et lui plante mon couteau dans le crâne, tandis que Dwight lui saute dessus pour récupérer son flingue et lui mettre la main sur la bouche pour éviter qu'il crie. Malheureusement, c'est trop tard, un coup de feu a retenti lorsque j'ai enfoncé ma lame dans sa chair.
– Il faut sortir d'ici. Ce mec ne devait pas être seul, m'ordonne Dwight, légèrement paniqué.
– T'as raison, m'approchant de l'entrée principale, jetant un coup d'œil discret par la vitre. Tu peux oublier cette sortie, revenant vers Di. Il y a toute une armée dehors. Ils sont trop nombreux et armés jusqu'aux dents. Il faut bloquer la porte. Viens m'aider.
Dwight m'écoute sans broncher et avec ce qu'on a sous la main, nous arrivons à bloquer la porte du mieux qu'on peut.
– Ça va pas tenir longtemps.
– Putain ! Fais chier ! soupire-t-il, se passant une main sur le front.
– Dwight, posant ma main sur son épaule. C'est pas le moment de céder à la panique. Ça va aller, d'accord. Je vais nous sortir de là, alors concentre-toi.
– On est foutu.
– Dis pas n'importe quoi, prenant son visage entre mes mains le voyant totalement déstabilisé. J'ai pas survécu au sadisme de Negan et aux tortures de ses sbires pour me faire buter comme une bleue dans une pharmacie putain, lancé-je tout en serrant les dents. Alors reprends-toi, merde, lui mettant une bonne claque pour qu'il se ressaisisse.
– C'est bon, frottant sa joue, alors qu'on entend les gars dehors s'énerver sur la porte, en nous injuriant, criant le nom de leur pote Jaze.
– T'occupe pas d'eux. J'ai vu que tu avais des plans dans ton sac. Sors-les.
– Tiens.
– Okay. Voyons voir ça. Donc nous sommes là, pointant du doigt notre position sur la carte. Ça, c'est l'entrée principale et ça... m'arrêtant sur un point bien spécial.
– Ça, blondie. C'est notre porte de sortie, me sourit-il, ayant vu la même chose que moi sur les plans.
En effet, il y a une sortie dérobée sur le plan qu'on ne voit pas forcément dans la boutique, celle-ci étant cachée par la grande armoire.
– À trois, on y va, tenant chacun un côté de l'armoire.
– Okay Di.
– Un... Deux... Trois.
Nous tirons donc l'armoire pour apercevoir une porte cachée. Nous l'ouvrons et nous glissons à l'intérieur après avoir remis l'armoire en place.
– Maintenant, on est seul, dis-je tout en allumant ma torche.
– Ouais. Les plans n'indiquent pas ce qu'il y a derrière cette porte, allumant aussi sa torche, l'arbalète à la main, prêt à tirer.
– Tu as déjà vu ses hommes avant ?
– Non. Jamais Mila.
– Okay. Le mieux c'est de rester ensemble. Si la personne qui tenait cet endroit a prévu une issue de secours, c'est qu'il doit y avoir une sortie. On a plus qu'à la trouver.
– Ouais. Faisons ça.
Au fur et à mesure que nous avançons, nous nous retrouvons dans ce qui semble être des égouts. L'odeur est horrible et les bruits qui résonnent à l'intérieur, un peu flippants. Je dois bien l'admettre. Après un bon quart d'heure de marche, nous arrivons devant une impasse. En effet, un tunnel se dresse devant nous, seul problème, il y a presque un mètre de flotte sur toute la longueur.
– On doit trouver une autre issue.
– Je suis désolée Dwight. Mais je crois que c'est la seule.
– Je ne traverserai pas cette merde, grogne-t-il, pointant l'eau de sa main, le regard inquiet.
– C'est pas comme si on avait le choix.
– Si. On rebrousse chemin et on se les fait.
– Mais t'es dingue ou quoi ! haussé-je, prête à le frapper. T'as pas vu ce que j'ai vu. Ils sont trop nombreux. On aura à peine mis un pied dehors, qu'ils se mettront à nous canarder comme des lapins. D'autant plus que j'ai tué leur chef apparemment. Putain. Fais chier !
– T'as sans doute raison. À propos de ça. Merci. Sans toi, je...
– Stop, la coupé-je. On n'a pas le temps pour ça. Si tu veux me remercier, fais le plus tard. Maintenant, on y va.
– T'es sûre de toi ?
– Je passe devant si ça peut te rassurer.
Il ne me dit rien et se contente de me faire un signe de tête. Je prends donc une grande inspiration, un couteau dans chacune de mes mains, puis j'entre doucement dans la flotte.
– Bordel, lâché-je, sous la froideur de celle-ci.
Dwight finit par mes suivre après quelques secondes d'hésitation. Les premières minutes sont les plus éprouvantes étant donné que notre corps doit s'habituer à la température de l'eau. On est à deux doigts du choc thermique. Mes mains, mes lèvres et mon corps tremblent. C'est horrible. Puis, comme un malheur n'arrive jamais seul, ce que l'on redoutait se produit.
Des rôdeurs par dizaines, peut-être plus, sortent de la surface de l'eau, prêts à nous bouffer. Nous avons eu du mal à buter les premiers n'ayant pas toutes nos capacités physiques. Mais au fur à mesure qu'on les tue, nos corps se réchauffent progressivement et là, nous arrivons mieux à nous défendre.
Après avoir tué une bonne quinzaine de ces pourritures, on aperçoit enfin de la lumière. Sans doute l'éclairage de la lune ou le levé du jour. Comment savoir ?
– Allez Dwight. Plus que quelques mètres. On y est presque.
– Plus facile à dire qu'à faire. Comment tu fais ? demande-t-il, me suivant de près, claquant des dents.
– Comment je fais quoi ?
– Ça. Garder ton calme en toute circonstances. On dirait que rien ne t'ébranle.
– J'ai été entraînée pour ça. C'est ce que je suis Di. On m'a conditionné pour ça.
– T'es une machine de guerre.
– Je fais ce que je peux avec les moyens que j'ai, même si tu as tort sur un truc.
– Lequel ?
– Je ne suis pas inébranlable. Loin de là. Sinon je t'aurai déjà abandonné, affirmé-je, tout en continuant de marcher dans les eaux glacées.
– Sérieux, soupire-t-il, surpris.
– Oui et plutôt deux fois qu'une.
– Pourquoi t'es restée alors ?
– J'ai mes raisons. Est-ce qu'on pourrait éviter d'avoir ce genre de discussion, s'il te plaît. Je vais finir par croire que tu m'aimes bien.
– Ce qui serait complètement stupide.
– On est bien d'accord, poursuivant mon chemin.
Nous continuons le reste de notre route, lorsque soudain, la sortie nous tend enfin les bras. Nous accélérons la cadence afin de sortir de ce piège à grande échelle.
Une fois dehors, nous reprenons notre souffle, tentant de nous réchauffer en nous frictionnant le corps, mais nos efforts sont vains.
– On arrivera pas à se réchauffer. Pas comme ça. Si on ne veut pas crever ici, faut qu'on se bouge.
– Tu proposes quoi Dwight ? Est-ce que tu reconnais l'endroit ?
– Oui. À quelques kilomètres, on retrouvera notre chemin, pointant sa main vers l'est. Notre véhicule doit y être si les autres connards ne sont pas tombés dessus.
– Prions que ce ne soit pas le cas alors. Allons-y.
Nous marchons quelques kilomètres afin de sortir de cet endroit. Une fois le camouflage dépassé, nous sommes heureux de constater que la voiture est toujours là.
– Génial, soupiré-je, soulagée.
– Allez, on se bouge, se mettant à trottiner jusqu'à la bagnole.
Je fais de même. Je suis rassurée de constater que Dwight sait ce qu'il fait en tant qu'éclaireur. Il sait se débrouiller quoi que l'on puisse en penser, et maintenant, je comprends mieux pourquoi Negan a une si haute estime de lui, malgré sa façon sournoise de le montrer.
Quand nous arrivons au sanctuaire, le soleil commence à se lever. On a à peine eu le temps de se poser, que Simon, cette tête de cul, nous stoppe pour nous faire parvenir un message.
– Negan vous attend dans son bureau, balance-t-il, un sourire débile sur les lèvres, adossé contre un grillage.
Dwight lui fait un signe de la tête, tandis que moi, je l'ignore royalement.
Di gare ensuite la voiture, nous prenons nos affaires, toujours trempés et ensemble, nous nous allons voir Negan. Une fois devant la porte, je frappe et le leader nous invite aussitôt à rentrer.
– Wow. Regardez vous, nous souriant bêtement. Vous avez fais trempette..
– On a eu un contretemps, commence Dwight, peu rassuré.
– C'est-à-dire ? demande-t-il tout s'approchant de lui, le regard méfiant.
– Un groupe était là-bas, lancé-je afin qu'il s'éloigne de Dwight, tremblotante par le froid qui me consume.
– Hum, reculant, nous dévisageant l'un après l'autre. Qui c'était ?
– On en sait rien. J'ai...
– Elle a tué leur chef et nous a sorti de ce merdier, me coupe subitement Di..
– Blondie ! Tu m'impressionnes, rigolant à pleines dents. Dwight. Laisse nous, tu veux. Va te changer. Ce serait con que mon meilleur soldat crève à cause d'un simple rhume, lui riant amèrement au nez.
Dwight ne répond rien, il se contente de faire un signe de tête, pose les provisions au sol près de l'entrée, avant de quitter la pièce.
– À nous deux Mila, poursuit Negan en s'approchant dangereusement de moi. Dis m'en plus sur ce groupe, me tournant le dos, se dirigeant vers l'armoire derrière lui pour en sortir quelque chose.
– Ils étaient une douzaine. Peut-être plus. Armés jusqu'aux dents. Ils étaient vraiment bien équipés, ça ne fait pas de doute, claquant des dents, croisant mes bras sous ma poitrine, me frictionnant pour tenter de me réchauffer. Leur chef. Il...me stoppant face à Negan, s'approchant de moi avec une couverture dans les mains.
– Tiens. Enlève tes fringues et couvre-toi avant d'attraper la mort. On n'en a pas fini tous les deux.
– Merci, prenant avec hésitation la couverture.
Negan me tourne alors le dos, le temps que je puisse me changer. Je ne comprends pas ce changement soudain, lui qui est tellement fier et sûr de lui quand il s'agit de me malmener ou de m'humilier. Je dois bien reconnaître que ce petit acte force le respect, surtout que ça doit lui demander un effort surhumain d'agir ainsi. J'avoue, son geste me trouble. Une fois au sec sous la couverture, je reprends mon discours.
– On n'avait aucune chance.
– Comment vous avez fait pour vous en sortir ?
– On a trouvé une porte dérobée sur les plans qui menait dans des tunnels. On n'a pas réfléchi et on les a emprunté. On a été surpris par des rôdeurs, et on a bien failli y passer, ayant un frisson de dégoût en repensant à tous ces charognards puants.
– Failli ? répète-t-il, en me scrutant et regardant mon comportement face à lui.
– Oui. Les tunnels étaient remplis de flotte. Elle était vraiment gelée alors c'était un peu compliqué de se concentrer sur ces choses lorsqu'on pouvait à peine respirer.
– Et pourtant tu es là.
– Ouais, en effet.
– Ces gars. Ils ont dis quelque chose ?
– Non. Ils étaient dehors. Un seul gars nous a surpris à l'intérieur. Leur chef. Enfin, j'ai supposé.
– Qui est-il ?
– Jaze. Il s'appelait Jaze. Il avait un tatouage dans le cou. Un serpent et je pourrais jurer que les mecs dehors portaient tous le même. C'est comme s'ils voulaient qu'on le voit...
– Bizarre, dit-il, fronçant les sourcils, marquant ensuite une pause avant de poursuivre. Et donc ? La suite.
– J'ai dû faire un choix. Celui qui semblait le plus judicieux.
– Donc tu as tué ce serpent, me sourit-il, insistant sur les dernières syllabes.
– Je te l'ai dit. J'ai dû faire un choix. C'était lui ou Dwight.
– Dwight ? Tu m'intrigues là. Dis m'en plus.
– On s'était séparé pour trouver les ressources et j'ai entendu du bruit. Quand je suis revenue sur mes pas, Jaze tenait Dwight en joue. Qu'est-ce que j'étais censée faire ?
– Tu aurais pu laisser mourir cet incapable de Dwight et te sauver. C'est pas ce que tu veux depuis le début ? Te barrer loin d'ici et ne jamais revenir.
– Je ne suis pas ce genre de personne.
– Oh, je le sais. D'ailleurs, une question tourne dans ma tête depuis que vous êtes rentrés et ça me met dans tous mes états de ne pas avoir de réponses, lance-t-il en s'approchant dangereusement de moi. Alors, dis-moi Mila Reed. Pourquoi es-tu revenue ? Tu as les capacités et l'intelligence nécessaire pour t'enfuir et survivre dehors. Je l'ai déjà vu, alors pourquoi, malgré cette belle opportunité, tu es revenue ici ? prenant place sur la canapé face à moi, jouant avec sa batte.
– Je... Je suis revenue pour Gomez...
•••••
P.S : Un nouveau groupe fait son entrée. Dwight et Mila ont réussi à s'en sortir, mais les serpents n'ont pas dit leur dernier mot. Le pire reste encore à venir. Bonne lecture :)
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