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De retour.

En me réveillant, je repris légèrement mes esprits, passant mes mains sur mon visage. Je sens alors un liquide couler dessus, et quand je regarde mes mains, elles sont pleine de sang.

– Qu'est-ce que j'ai fait ? murmuré-je, me redressant, avant de voir Carl, inconscient, allongé sur le sol, ventre au plancher.

Sans réfléchir, je me précipite vers lui et le retourne, avant de voir son visage ensanglanté.

– Non, non, non, retirant mon tee-shirt afin de lui essuyer le visage avec pour retirer tout ce sang.

– Carl. Bordel, prenant son pouls par réflexe.

Il respire encore. Je me dirige à l'étage pour prendre de quoi le soigner, lorsque j'entends du boucan contre la porte. Je m'apprête à aller ouvrir, quand une horde de rôdeurs me tombe dessus. Quelques uns ont déjà réussi à rentrer.

– Merde, me débattant comme une lionne avant de repousser l'un d'eux et de prendre mon couteau et de lui planter dans le crâne.

Je jette un coup d'œil à Carl. Il est toujours inconscient. Je tue alors les autres geeks avant de refermer la porte derrière moi et de la bloquer avec un meuble qui traîne dans l'entrée.

– Mila.

– Carl, courant vers lui. Est-ce que tu m'entends ?

– Qu'est-ce qui s'est passé ? demande-t-il d'une voix faible et rauque.

– Si tu m'entends. Serre ma main une fois d'accord, prenant sa main dans la mienne avant qu'il la serre. Okay. Faut pas rester ici, soulevant la trappe sous le tapis afin de descendre dans les sous sols.

Tant bien que mal, je réussis à soulever Carl et de le porter sur mon dos.

– Accroche-toi. Je vais avoir besoin de toi sur ce coup là, alors je t'en prie. Cramponne toi à moi.

Carl s'agrippe du mieux qu'il le peut étant donné que je ne porte qu'un soutien gorge après avoir retiré mon tee-shirt. C'est donc difficilement que je parviens à fermer la trappe avant de descendre dans les tunnels de la baraque.

Une fois en bas, je l'amène jusqu'à l'infirmerie et le dépose sur un lit. Il est de nouveau inconscient. J'en profite pour aller chercher un nouveau tee-shirt avant de le rejoindre.

Il faut dire que depuis que j'ai élu domicile ici, j'ai eu le temps pour parcourir chaque recoin afin d'en connaître parfaitement les lieux. J'ai fait d'une pièce mon habitat, non loin de l'infirmerie et près d'une sortie de secours.

J'ai tout ce qu'il me faut pour vivre. Eau chaude. Électricité, nourriture et même le gaz.

Une fois habillée, je retourne voir Carl, alors que la migraine pointe de nouveau son nez. Des images viennent de nouveau frapper brutalement mon esprit. Cependant, j'essaie de ne pas y prêter attention, ma préoccupation première, étant Carl.

Une fois à ses côtés, je prends le nécessaire pour le soigner, sans vraiment savoir ce qu'il s'est réellement passé. Tout est encore flou dans ma tête.

Je prends de l'alcool que je passe sur sa blessure avec une compresse. Je vérifie ensuite que la balle est bien ressortie et qu'elle n'a pas causé de dégât irréparable. Après m'en être assurée, j'attrape du fil et une aiguille et commence les points de suture. En effet, il a une vilaine blessure sur l'arrête du front. Blessure qui n'arrête pas de saigner. Une fois que j'ai terminé, je pose un pansement dessus avant de m'occuper de moi.

Je prends un petit miroir et regarde mon entaille. J'ai exactement la même que Carl, à un détail près. La mienne est placée à l'opposée de la sienne. Je commence à faire mes soins et finis, moi aussi par me faire des points de suture, avant de poser un adhésif dessus.

Je prends ensuite place aux côtés de Carl, attendant qu'il se réveille. Ce n'est que quelques heures plus tard, qu'il le fait.

– Hey Carl.

– Mila, dit-il péniblement en se tenant la tête après s'être redressé. Où est-ce qu'on est ?

– Dans des tunnels. Ne t'inquiète pas. On est à l'abri ici, lui servant un verre d'eau. Tiens.

– Merci, prenant le verre, le buvant d'une traite. Qu'est-ce que t'as foutu ? Est-ce que t'es devenue dingue ?

– Quoi ? me levant, tout en reculant d'un pas. De quoi tu parles ?

– T'es sérieuse ? se levant, furieux. T'as bien failli nous faire sauter le caisson ! me hurle-t-il dessus.

– Quoi ? Non.... Je... ne trouvant plus mes mots, tentant de me souvenir.

– Tu ne te souviens pas ?

– Non, je... C'est très vague. Je suis désolée. Je ne me rappelle pas.

– C'est quoi ton dernier souvenir ?

– Je n'en suis pas certaine. Mais il me semble que j'étais avec Negan. On s'apprêtait à venir vous voir et puis... marquant une pause avant de poursuivre. Oh non, c'est pas vrai, fixant Carl droit dans les yeux.

– Quoi. Qu'est-ce qui se passe ?

– Il m'a livré à son frère. Negan m'a livré à cette pourriture de Gavin...

– Tu ne te rappelles rien d'autre après ça ?

– Non. J'essaie. Je t'assure que j'essaie vraiment. Pourquoi ? Qu'est-ce qui se passe bon sang ? voyant le regard inquiet de Carl.

– Mila, s'approchant de moi. Tu as été retenue prisonnière par Gavin pendant cinq mois.

– Non. C'est pas possible. Je m'en souviendrais Carl.

– Non. Tu ne t'en souviendras pas.

– Pourquoi ?

– Parce qu'il ta fait un lavage de cerveau. Ce taré ta littéralement retourné le cerveau Mila, lâche-t-il, m'observant, l'air désolé.

– Tu dis n'importe quoi. Je... fronçant les sourcils, complètement désorientée. J'aurai pas pu oublier un truc pareil. C'est impossible.

– Okay, me tournant le dos, avant d'aller chercher un miroir. Tiens, dit-il avant de me le tendre. Prends-le.

– Que veux tu que je fasse d'un miroir Carl ?

– Prends-le je te dis ! me hurlant dessus, tout en me plaquant contre la poitrine. Et regarde toi. Tu comprendras.

C'est avec crainte que j'attrape le miroir et que je l'amène doucement vers mon visage afin de me voir dedans. Ce que je vois me fait froid dans le dos. J'ai une vilaine cicatrice sur la joue, le teint pâle et le regard d'une tueuse.

– C'est pas vrai, soupirant avant de passer ma main sur ma cicatrice.

Soudain, je suis prise d'un mal de tête violent. Suffisamment fracassant pour lâcher le miroir par terre avant de tomber, les genoux et les mains au sol. Puis, des images viennent littéralement me bouffer l'esprit. Comme des flashs sauf que ça ressemble plus à des souvenirs. C'est ça. Il s'agit de souvenirs.

– Qu'est-ce qui m'arrive ? demandé-je tout en observant Carl qui guette la moindre de mes réactions.

– Tu te bats Mila. Tu te bats pour récupérer ton identité.

– Carl, me tenant férocement la tête. Je t'en prie, les larmes aux yeux. Aide-moi. Ça fait mal, me tenant le visage de plus en plus fort.

– Je suis désolé, se mettant à ma hauteur. C'est un travail que tu dois faire seule, se relevant afin de se reculer.

Après plusieurs minutes, le calvaire semble enfin s'arrêter. Malgré les cris et la rage qui m'ont envahi, Carl n'est jamais intervenu. Je me relève délicatement, ma tête tournant encore un peu, avant de me servir à mon tour de l'eau. Je bois un verre d'une traite avant de reporter mon regard sur Carl, silencieuse.

– Qui es tu ? demande-t-il tout en s'approchant de moi, le regard fixé dans le mien.

– Quoi, dis-je, encore sonnée.

– Qui est tu ? répète-t-il tout en instant sur chaque syllabe.

– Mila, réponds-je, prenant enfin conscience de qui je suis réellement. Je suis Mila Reed, dis-je, un sourire sur mes lèvres, laissant couler des larmes le long de mes joues, face à un Carl souriant.

– Contente de te retrouver Mila.

– Carl. Je suis désolée. Vraiment, le serrant instinctivement dans mes bras.

– Ça va. Tout va bien, répondant à mon étreinte.

Après un moment, nous nous détachons l'un de l'autre, avant de nous sourire maladroitement.

– Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ?

– Comment ça ?

– Maintenant que tu es de nouveau toi. Qu'est-ce que tu comptes faire ?

– Je n'en sais rien, mais pour le moment. Que dirais-tu de manger un morceau ? J'ai vraiment faim, lui souris-je.

– Ça me va, me souriant à son tour, tout en me suivant.

Nous partons dans la pièce voisine, dans laquelle je prépare à manger avant de venir poser le tout sur la table.

– Ce n'est pas grand chose, mais ça suffira à prendre des forces.

– Merci Mila. Où as tu trouvé cette bouffe ?

– Il y en a une pièce remplie dans ce fichu labyrinthe.

– Tu l'as déjà exploré, croquant dans son sandwich.

– Oui. Maintenant que je me souviens, je peux te dire que j'en connais les moindres recoins et les moindres pièges. C'est comme si j'y avais toujours vécu.

– Tu comptes rester ici ?

– J'en sais rien, lui souriant maladroitement. Je voudrais juste.. marquant une pause avant de poursuivre. Je voudrais juste avoir un moment de répit rien que pour moi. Sans serpents. Sans Negan et sans ton père... Je me souviens d'absolument tout Carl. Dans les moindres détails aussi.

– Écoute. Je suis vraiment désolé pour mon père. Pour ce qu'il ta fait. Il avait perdu la tête. Je ne le défends pas, c'est pas du tout ça. Mais sache qu'aujourd'hui, il a retrouvé ses esprits, tout comme toi alors...

– Alors quoi, lui coupant la parole. Je devrais lui pardonner, c'est ça ? C'est ce que tu voudrais m'entendre dire Carl, plongeant mon regard dans le sien.

– Non. Je te demande juste d'y réfléchir d'accord, m'observant un long moment, attendant de voir ma réaction.

– Je te promets d'y réfléchir, mais ça ne veut pas dire que je le ferais. Disons que je te dois bien ça étant donné que j'ai failli te faire sauter le caisson, lui souriant franchement.

Il me sourit à son tour, alors que nous finissons de manger.

– Je vais devoir y aller Mila. Personne sait que je suis parti. J'ai suivi Negan pour savoir où te trouver. Tout le monde va s'inquiéter.

– Tu es venu ici en suivant Negan. As-tu perdu l'esprit Carl ? T'aurais jamais dû faire ça. Tu aurais pu te faire tuer. J'ai failli te tuer.

– Mais tu ne l'as pas fait.

– Uniquement parce que t'es intervenu et regarde comment ça s'est fini, attrapant le bas de son visage, fixant sa blessure au front.

– Ça va Mila. Lâche-moi, se détachant de moi. Ce n'est qu'une égratignure.

– Une égratignure qui aurait pu te coûter la vie. Va expliquer ça à ton père. Il me tuera pour ça, tu le sais.

– Non. Je viens de te le dire. Il a changé. Il n'est plus dingue. Alors ne t'inquiète pas pour ça.

– Si tu le dis. Je vais te laisser partir, mais pas cette nuit.

– Pourquoi ?

– Parce que d'une, c'est dangereux la nuit, et de deux, parce qu'il y a une horde de geeks qui encercle la maison. Je suppose que c'est mon coup de feu qui les a alerté.

– Je vois. Je partirais demain, au levé du soleil.

– Pas de souci, en attendant, tu devrais aller te reposer. Il y a une chambre à côté. Tu n'as qu'à t'y installer.

– Et toi ?

– Ne t'inquiète pas pour moi. Disons que j'ai besoin de remettre de l'ordre dans mes idées.

– J'espère sincèrement que tu y arriveras, me souriant avant de me laisser seule.

Après quelques heures à faire le tour des tunnels, surveillant les moindres recoins, à l'affût d'un éventuel problème, j'entends des coups de feu.

– Bordel. Qu'est-ce que c'est encore ? me précipitant voir Carl. Carl ! Est-ce que tout va bien ?

– Oui Mila, me rejoignant en courant. C'était quoi ça ? demande-t-il sur le qui vive.

– J'en sais rien. Écoute. Suis ce tunnel là, le désignant du regard. Ensuite prend à droite. Continue pendant vingt-cinq mètres et retourne à droite. Il y a un passage secret qui donne directement dehors, dans la forêt. Prend le et va t'en d'ici. Rentre chez toi Carl.

– Je ne partirais pas d'ici sans toi, me fixant droit dans les yeux.

– Je ne te laisse pas le choix gamin, pointant mon arme dans sa direction. Allez. Dégage maintenant.

– Non, sur un ton sec et autoritaire.

– Va t'en ! lui hurlant dessus. Bon sang.

– Non Mila. Je reste.

–  Bordel ! Est-ce qu'un jour tu finiras par écouter les adultes ?

– Plus dans ce monde en tout cas.

– Très bien, le fusillant du regard, complètement agacée. Alors on bouge, mais tu restes près de moi, c'est clair. Et pas de discussion, le coupant net alors qu'il allait ouvrir la bouche pour répondre.

C'est donc en silence qu'il me suit. Nous empruntons l'échelle afin de remonter jusqu'à la maison. Une fois sur le sol, nous refermons la trappe derrière nous.

– Tiens. Prend ça, lui tendant mon arme alors que je sors mon couteau. Nous nous mettons en position de défense, guettant la porte face aux assaillants qui essaient de pénétrer, quand soudain la porte cède..

– Carl ! se précipite Rick vers lui alors que je m'éloigne sur le côté.

– Papa ? surpris. Qu'est-ce que tu fais ici ? Comment t'as su que j'étais là ?

– C'est moi gamin. C'est moi qui lui ai dit.

– Negan. J'aurai dû m'en douter, poursuit Carl, le fixant droit dans les yeux.

– Salut blondie, lance-t-il tout en m'observant du coin de l'œil.

– Vous, dis-je les dents et poing serrés, le regard haineux, sans trop savoir pourquoi.

– Qu'est-ce qui s'est passé ? demande Rick, observant le front blessé de son garçon.

– Les geeks papa. C'est rien. Je me suis heurté à eux avant de retrouver Mila. Je suis tombé et ma tête a cogné un cailloux. Elle s'est occupé de moi. Je vais bien.

– Tant mieux, le serrant dans ses bras.

Rick est là, accompagné de Negan, tandis que je regarde ce qui se déroule sous mes yeux. Je suis complètement larguée et perdue dans mes pensées lorsque le père de Carl s'approche de moi.

– Mila, je...

– Je t'interdis de t'approcher de moi, lui coupant la parole, le menaçant avec mon couteau.

– Mila, reprend Carl. Pose ton arme, s'il te plaît..

– Tu m'avais dit que ton père allait mieux. Pourtant, il s'est pointé avec Negan. Tu me disais qu'il n'était plus dingue ! haussant le ton.

– Tu m'as promis d'y réfléchir.

– Je suis désolé Carl, mais ce n'est pas aussi simple, m'éloignant de Rick, me retrouvant désormais à côté de Negan.

 – Lieutenant. Pose ce couteau putain.

– Je n'ai aucun ordre à recevoir de vous, Negan, plongeant mon regard dans le sien.

– Attend, dit-il, surpris. Où est passé la nana super canon et ultra sexy qui me tutoyait ? lance-t-il, un sourire sur les lèvres. Aurais-tu régressé ma jolie ?

–  La ferme, dis-je sur un ton sec. Je ne veux pas vous entendre. Je veux juste qu'on me foute la paix, les menaçant toujours de mon couteau.

– Et où est ce que tu iras hein ? s'approche Negan. Les serpents te recherchent. Gavin te recherche sûrement lui aussi, réduisant considérablement la distance entre nous. Alors dis-moi blondie. Où est ce que tu iras ? Tu ne pourras pas faire cent mètres dehors avant de te faire buter. C'est ce que tu veux ? plongeant son regard dans le mien.

Je me contente juste de le regarder, lui faisant comprendre mes intentions.

– Attend, lance-t-il, surpris, reculant d'un pas. C'est vraiment ce que tu souhaites ? m'attrapant soudainement par le bras.

– Je suis désolée Carl, lui jetant un regard, les larmes aux yeux avant de planter furieusement mon couteau dans l'épaule de Negan.

Celui-ci s'éloigne alors de moi, tentant de retirer la lame, tandis que je regarde Carl une dernière fois...

– Je te demande pardon gamin, m'enfuyant le plus vite et le plus loin possible de ce qui fut mon chez moi.

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