De retour.
– Si je fais ce que tu me demandes. Tu promets de réfléchir sérieusement à mon offre ? lance Rick tout s'approchant de moi.
– Je t'ai déjà dit que j'y réfléchirai, avant même de te demander ton aide. Alors dis-moi. Est-ce que c'est possible ?
– Il faut qu'on aille voir Siddiq. Lui seul pourra répondre à cette question, commençant à partir. Bon, tu viens ? s'arrête-t-il après s'être tourné vers moi, ne me voyant pas bouger de ma place.
– C'est bon, j'arrive.
Nous nous rendons donc à l'infirmerie pour y retrouver Siddiq. Rick lui explique la situation. Il me demande de rester à l'écart, ce que je fais. Après tout, je ne suis pas chez moi. Je ne suis qu'une simple invité. Ce qui ne m'empêche pas de jeter quelques regards dans leur direction et quand celui du doc croise le mien, je comprends assez vite qu'il y a un souci. Rick soupire puis baisse la tête avant de me rejoindre.
– Écoute Mila. Il y a un problème. Siddiq n'a...
– Il ne peut rien faire, c'est ça ? le coupé-je, désespérée.
– Oui. Il n'a pas les médocs pour un avortement, ni même le matériel nécessaire pour te pratiquer une interruption de grossesse. Je suis vraiment désolé, dit-il, posant sa main sur mon avant bras.
– C'est pas vrai, me reculant de Rick. C'est un cauchemar. Je ne veux pas... marquant une pause, prenant une grande inspiration avant d'expirer. Je ne peux pas rester enceinte. C'est pas possible.
– Je comprends ton point de vue Mila, vraiment.
– Non, tu ne comprends pas Rick ! haussé-je brusquement. Ce n'est pas juste. Ni pour moi. Ni pour ce fœtus... Tu connais mon histoire. Dis-moi quelle genre de personne saine d'esprit accepterait de tomber enceinte dans ce nouveau monde. Ou qui serait assez stupide pour garder un bébé issu d'un viol pour l'élever par la suite comme son propre gosse ? Dis-moi. Franchement.
– Personne. Je suppose.
– J'ai fait des erreurs dans ma vie, c'est vrai. Certaines plus importantes que d'autres et comme tout le monde, j'ai mon lot de culpabilité sur certains choix que j'ai dû faire. Mais ça... pointant mon index sur mon ventre. Ce n'est pas mon choix ! Ni ma volonté, soupirant lourdement.
– Tu pourrais te rendre à la colline. Carl pourrait t'y amener. Ils ont un médecin là-bas. Maggie. Elle est enceinte. Elle a déjà eu affaire à lui. Il pourrait s'en doute s'occuper de toi, surenchérit-il, me fixant droit dans les yeux.
– T'es pas sérieux.. Comment savoir si ce que tu me dis est vrai ? Après tout, on ne se connaît pas tant que ça et pourtant, tu t'évertues à vouloir me protéger et me rallier à ton camp ? Pourquoi ? J'aimerai comprendre pourquoi tu agis ainsi ? Tu l'as dis toi-même. Je t'ai braqué un flingue sur la tempe. Alors, pourquoi, subitement, tu t'intéresses à moi ? Qu'est-ce que tu ne me dis pas ? Je t'écoute, l'interrogé-je, croisant mes bras sous ma poitrine.
– Tu délires Mila, riant nerveusement.
– Je ne crois pas. J'ai toujours su quand quelqu'un me ment Rick. Et il est clair, qu'à cet instant, tu me mens. Ton langage corporel parle pour toi, marquant une pause avant de reprendre. Je n'aurai jamais dû venir ici. J'ai été trop stupide. Je vais récupérer mes affaires et partir.
– Tu n'es pas obligée de faire ça.
– Je sais. Mais je veux partir Rick. Si l'un d'entre vous m'en empêche, alors nous aussi, on sera en guerre, le fixant droit dans les yeux, le regard déterminé.
– Très bien, soupire-t-il après une longue réflexion. Tu es libre de t'en aller. Va voir Carl pour tes affaires, ensuite va t'en, si c'est ce que tu souhaites.
– Ma place n'est pas ici, commençant à partir.
– Elle n'est pas chez Negan non plus.
En entendant ces derniers mots, je m'arrête brusquement, lui jette un regard en biais, sans me retourner, avant de quitter l'infirmerie.
Je pars chercher Carl et lui explique la situation une fois que je l'ai trouvé. Je ne suis pas rentrée dans les détails quant à ma condition, mais j'ai été suffisamment maline pour lui faire comprendre que ce bébé n'est pas été le fruit d'une conception consentie et approuvée.
Nous nous retrouvons dans la maison où nous avons dormi. Carl a rangé toutes mes affaires dans un des placards.
– Tiens, tout est là, dit-il, me tendant mon sac.
– Merci Carl, prenant mon package avant de le mettre sur mon dos.
– T'es pas obligée de partir tu sais.
– Je le sais. Mais je le dois. J'ai besoin de me retrouver seule pour faire le point. Je pense que tu peux comprendre ça.
– Oui bien sûr. Mais toute seule, tu risques de te mettre en danger. Les rôdeurs sont de plus en plus nombreux. Sans parler des autres communautés que tu pourrais rencontrer.
– Arrête Carl. Fait pas ça d'accord. Je sais très bien ce que je risque dehors en restant seule. Je ne suis pas stupide et je suis consciente des risques. Mais c'est de ma vie dont il s'agit. De mon libre arbitre, alors s'il te reste un tant soit peu d'humanité, ce dont je doute pas. Tu me laisseras partir.
Carl ne me répond rien et se contente de m'observer, avant de m'emboîter le pas pour m'amener jusqu'au grand portail.
– Voilà, on y est, me sourit-il faiblement. Tu es vraiment sûre de toi Mila ?
– Depuis longtemps, pour la première fois, je suis vraiment certaine de prendre la bonne décision Carl, lui souris-je à mon tour.
– Est-ce que tu vas le rejoindre ? demande-t-il subitement, la main posée sur le portail.
– Qui ça ?
– Negan.
– Pourquoi tu me demandes ça ?
– Je te le demande parce que malgré tout ce qu'il t'a fait subir et vice-versa, il t'a laissé la vie sauve. Mes amis ont eu beaucoup moins de chance.
– Je suis désolée pour tes amis, vraiment. Mais je ne suis pas responsable de ce qui leur est arrivé. Je ne connaissais pas encore Negan à cette époque.
– Je n'ai pas dit que c'était de ta faute.
– Alors qu'est-ce que tu essaies de me dire ? Vas-y. Parl, le fixant droit dans les yeux.
– Je me demande juste pourquoi il ne t'a pas encore tué.
– Il a essayé. Plusieurs fois, je t'assure mais... m'arrêtant subitement.
– Mais quoi ? soudainement intéressé.
– Mais rien. Comme tu l'as dis. Je suis toujours là, lui souriant maladroitement.
– Je vois... Écoute Mila. Si jamais tu changes d'avis où que tu n'as plus d'endroit où aller, Alexandria te sera toujours ouverte. Je t'en donne ma parole.
– Merci. C'est vraiment généreux de ta part.
– Promets-moi de faire attention à toi d'accord.
– Je te le promets, le serrant dans mes bras, comme une sœur ferait avec son frère.
Nous restons comme ça quelques instants. Carl ouvre ensuite le portail, jusqu'à ce Rick nous interpelle.
– Referme le portail Carl ! Maintenant !
– Quoi ? souffle Carl, surpris. Papa.
– Ferme le, répète-t-il, arrivant à notre hauteur.
Carl s'exécute avant que Rick pointe son arme sur moi.
– Hey ! Qu'est-ce que tu fais ? demandé-je, mettant instinctivement mes mains en l'air.
– Papa. Qu'est-ce qui te prend ?
– Elle nous a menti.
– Quoi, fronçant mes sourcils, surprise. Mais de quoi tu parles à la fin ?
– Mila. Qu'est-ce qu'il entend par là ?
– J'en sais rien du tout Carl, d'accord. Je ne sais pas de quoi il parle, m'énervé-je tout en fixant le jeune homme. Si tu baissais cette arme Rick et que tu me disais réellement pourquoi je suis ici au lieu de m'accuser à tort et à travers pour couvrir tes propres intentions ? m'approchant de lui, jusqu'à ce que le canon de son flingue soit collé à ma poitrine. Alors. J'attends. Pourquoi tu me gardes ici ?
– Que tu le veuilles ou non, on a besoin de toi ici. Avec nous.
– Je ne comprends pas.
– Les plans ont changé Mila.
– C'est-à-dire, Rick ? Est-ce qu'à la fin tu vas enfin te décider à me dire ce qui se passe ? haussant le ton.
– Negan vient de tuer plusieurs de nos hommes. La trêve n'existe plus. Elle n'a jamais existé. Alors tout ce que j'ai pu te dire. Le deal qu'on a conclu n'est plus d'actualité.
– Papa. Qu'est-ce que tu racontes ? Tu avais dit que tu l'as laisserai partir, dit-il en le fixant, un air contrarié sur le visage.
Soudain, je me mets à rire subitement, ce qui surprends les deux hommes.
– Alors, c'est ça. On en est là, les fixant tour à tour. Toutes vos belles paroles et vos beaux discours. C'était du flan. Avoue, fixant méchamment le leader. Tu n'as jamais eu l'intention de me laisser partir Rick, pas vrai ?
– Je suis désolé Mila.
– Pas autant que moi. J'étais la prisonnière de Negan et voilà que je deviens le tienne. Et tout ça pour quoi. Pour votre guerre qui ne m'a jamais concerné ! Tu ne vaux pas mieux que lui !
– Laisse-là partir papa, poursuit Carl.
– Je ne peux pas faire ça Carl. Je suis désolé fils.
– S'il te plaît, insiste l'ado en sortant son arme, avant de la pointer vers son père.
– Carl, qu'est-ce que tu fais ?
– Tu dois la laisser partir. On ne peut pas la retenir prisonnière. On est pas comme ça. Ce n'est pas ce que nous faisons. Au contraire, on est censé s'aider les uns les autres, alors s'il te plaît. Baisse ton arme, ordonne-t-il, la voix tremblante.
– Carl. Arrête, m'interposé-je, de peur que ça finisse mal. Laisse tomber. Ne va pas te fâcher avec ton père à cause de moi. Ça n'en vaut pas la peine.
– Mila. Tout ce que j'ai pu te dire, je le pensais. Absolument tout, sur tout le monde, ma lance Carl, le regard plein de sous-entendus.
À cet instant, je sais qu'il parle de Negan. Il me fait comprendre que lui aussi, pense que Negan n'est pas si mauvais et qu'il peut changer, même s'il ne le dit pas clairement avec des mots.
– Tu comprends ce que je te dis Mila.
– Oui Carl. Maintenant, baisse ton arme. Il en va aussi pour toi Rick.
Il y a un long silence, pendant que nous nous regardons tour à tour, jusqu'à ce que les deux hommes finissent enfin par ranger leur arme.
– Je ne sais pas ce que tu crois Rick. Ou ce que tu pensais réussir à faire en braquant cette arme sur moi, mais tu n'aurais jamais dû faire ça. Je n'ai jamais été ton ennemie. Ni celle de personne d'ailleurs.. Tout ce que je voulais, c'était pouvoir récupérer ma vie ! C'était trop demandé ?! haussant le ton.
Rick va pour me répondre lorsque Daryl nous rejoint.
– Laisse la partir Rick, lance-t-il posément.
– T'es dingue Daryl. Je ne peux pas faire ça.
– Ce ne sont pas les sauveurs qui ont tué nos hommes.
– Comment ça ?
– Ce sont les serpents.
– Qu'est-ce qui te fait penser ça ?
– Ils ont laissé des indices Rick.
– Quel genre d'indice ? demande-t-il, se tournant vers son ami.
– Est-ce que ça ressemblait à ça ? demandé-je, en baissant le haut de mon tee-shirt pour leur montrer ma marque.
– Hum, se contenta de répondre Daryl.
– T'as tout gagné, Rick Grimes. Tu fais dorénavant partie du collimateur des serpents, rié-je nerveusement. T'as tout foiré et maintenant, m'approchant dangereusement de lui, les dents serrées. Ce n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils ne viennent ici. Je t'ai dit de quoi ils sont capables, mais ce que tu ignores. C'est qu'ils vous dépassent en nombre.
– Combien ? De combien d'hommes on parle ?
– Des milliers. Voilà pourquoi Negan t'a proposé cette trêve. Parce que même vos deux clans réunis, ils vous surpassent.
– Alors, tu dois accepter ma proposition Mila, poursuit-il, me fixant droit dans les yeux.
– T'es sérieux Rick ! lui hurlé-je après tout en le bousculant. Tu viens de me menacer avec ton arme. Tu as voulu faire de moi ta prisonnière et maintenant, tu voudrais que je t'aide ? riant de nouveau avant de poursuivre. Débrouille-toi sans moi. Ce n'est plus mon combat. Toi. Les serpents. Negan. Allez tous vous faire voir. J'en ai fini avec tout ça, tournant le dos au leader, m'approchant du portail. Maintenant je vais m'en aller et le premier qui m'en empêche. Croyez-moi, vaut mieux pas que vous m'en empêchiez, affirmé-je, tout en les fixant furieusement le leader.
– Très-bien, soupire Rick, après avoir réfléchi et m'avoir regardé un long moment. Carl, ouvre-lui la porte.
Carl s'exécute, tandis que je quitte la communauté, sans me retourner, reprenant ma route et ainsi ma liberté.
Je m'éloigne d'Alexandria et coupe par les bois. J'arrive pas à croire tout ce qu'il vient de se passer en si peu de temps. D'abord, on m'apprend que j'ai bien eu un premier enfant pour ensuite m'annoncer que je suis de nouveau enceinte. Ensuite, Rick qui me menace et veut faire de moi sa captive et tout ça pour quoi ? À cause des serpents qui ont encore frappé.
Ces enfoirés sont nulle part et partout à la fois. J'ai l'impression que ça ne présage rien de bon pour la suite, et bien que je suis contente de retrouver ma liberté, je ne suis pas certaine de pouvoir vivre une vie paisible avec les serpents encore en vie dehors. J'aurai toujours l'impression d'avoir cette épée Damoclès braquée au dessus de ma tête. Je n'ai vraiment pas le choix. Les serpents doivent disparaître et pour ça, il n'y a qu'une solution. Je dois me sacrifier. Sacrifier ma liberté. Je le sais.
Je prends donc la décision de retourner au sanctuaire afin de les mettre en garde, mais surtout, parce que je dois prévenir Dwight qu'il court un réel danger. Malgré ce qu'il est, aussi bizarre et surprenant que cela puisse paraître, je le considère comme un ami. Bien sûr, il n'y a pas que ça. Ça aussi, je le sais, même si je ne veux pas me l'avouer. Je veux aussi prévenir Negan que sa vie est menacée et qu'il faut qu'il se prépare. C'est assez déroutant de vouloir faire ça après tout ce qu'il m'a fait, mais quelque part, une infime partie de moi s'est prise d'affection pour cet homme. Aussi tordu qu'il puisse être, aussi violent et égoïste, il se cache derrière cet être, un homme torturé et blessé, qui sait parfois faire preuve de compassion. Je le sais.
Rien qu'à l'évocation de cette idée, un sourire s'étire sur mes lèvres.
Après plusieurs heures à marcher, alors que la pluie vient de commencer à tomber à torrent, j'arrive bientôt au sanctuaire. Il fait déjà nuit lorsque j'aperçois l'entrée.
Je ne suis plus qu'à quelques mètres, quand enfin, j'arrive. Je suis fatiguée et épuisée, car malgré la pluie rafraîchissante et les soins donnés par Siddiq. Je n'ai pas pris le temps de boire ou de manger, et la longue marche que je viens de faire n'a pas arrangé mes affaires.
Une fois devant la grille, les hommes de Negan qui surveillent l'entrée, me tiennent immédiatement en joue. Je peux entendre les crans de sûreté de leurs armes.
– S'il vous plaît. Ne tirez-pas. Je ne suis pas armée d'accord, dis-je, levant les mains, en guise de bonne fois. Je dois voir Negan. S'il vous plaît, tombant subitement à genoux sur le sol, ne tenant plus sur mes jambes.
L'un des gardes se saisit de son talkie-walkie pour appeler Negan.
– Hey boss. Il y a quelqu'un à l'entrée qui demande à vous voir.
– Qui c'est ?
– Elle n'a pas dis son nom.
– Elle, tu dis ?
– Oui. Qu'est-ce qu'on fait boss ?
– Ne faites-rien. Ne tirez-pas. J'arrive.
– S'il vous plaît. Dites-lui.. Dites-lui que... à bout de force, je m'écroule sur le sol mouillé, les paupières à demie closes, lorsque j'aperçois une silhouette se pencher sur moi.
Je n'arrive pas très bien à distinguer qui c'est. Entre la pluie, l'épuisement, je finis complètement par m'effondrer dans les bras de cette personne.
Je me réveille le lendemain matin, dans un lit, dans cet appartement que je reconnais facilement. Je suis chez Negan. J'ai de nouvelles fringues sur moi, un bas de survêtement gris et un tee-shirt blanc.
Je me lève et me dirige vers le salon. L'appartement est désert. Je suis toute seule. Je décide donc d'aller prendre une douche afin de me détendre et ainsi pouvoir changer de fringues. Une fois terminé, je ne prends pas la peine d'essuyer mes cheveux et me rends directement vers la cuisine, histoire de m'alimenter un peu. J'ouvre donc le frigo et vois du lait, du jus d'orange, des œufs, des tomates et d'autres fruits.
Je prends de quoi me faire une omelette et me sers un verre de jus d'orange. Après avoir fini de manger, je débarrasse mon couvert, nettoie la vaisselle avant de la ranger et ramasse la pagaille que j'ai mis dans la cuisine.
Après ça, je parts me brosser les dents. Mes cheveux sont toujours trempés mais je m'en fiche.
Je retourne ensuite dans le salon, me postant debout devant la fenêtre à contempler dehors, voyant quelques sauveurs passer de temps en temps et parfois quelques familles. Une maman est là avec son fils, ils sont si attendrissants tous les deux, qu'un sourire s'étire sur mes lèvres.
Je reste devant la fenêtre, profitant du calme qui règne, jusqu'à ce que j'entende la porte de l'appartement s'ouvrir. Je ne bouge pas et me contente de rester fixée devant la fenêtre, ne sachant pas s'il s'agit de Negan. J'attends donc que cette personne prenne la parole.
– Mila, entendant des pas s'avancer vers moi. Pourquoi t'es revenue ?
– Bonjour Negan, me tournant face à lui après avoir reconnu sa voix.
– Je t'avais laissé partir. Alors pourquoi t'es là ?
– Je suis de retour, dis-je la voix tremblante, m'approchant de lui, tandis qu'il recule d'un pas.
– Tu ne devrais pas être ici.
– Je devais revenir.
– Pourquoi ?
– Parce que le sanctuaire est menacé.
– Par Rick Grimes je suppose.
– Non. Les serpents. Ils sont partout. Ils vont revenir ici. Et cette fois, ils ne feront aucune exception, le fixant droit dans les yeux, m'approchant un peu plus, tandis qu'il continue toujours de reculer.
– S'ils vont revenir, pourquoi toit, t'es revenue ? Tu sais très bien ce qu'ils veulent. Tu sais que c'est toi qu'ils recherchent, alors pourquoi t'es là blondie ?
– Je... marquant une pause, baissant la tête, lui tournant le dos. Je ne sais pas trop en fait, croisant mes bras sous ma poitrine. Je crois que... J'en sais rien d'accord, lui faisant de nouveau face, balançant mes bras de haut en bas. Je ne sais pas ce qui m'a poussé à revenir ici sachant que j'avais enfin retrouvé ma liberté. Alors peut-être que je suis folle ou complètement tarée. C'est sans doute ça, me rapprochant de nouveau de lui. Mais il fallait que je vous prévienne pour que vous puissiez être préparés.
– Pourquoi tu ferais ça pour moi ? Tu l'as toujours dis. Tu ne seras jamais Negan, me fixe-t-il sur calme que je ne lui connais, tandis qu'il m'observe droit dans les yeux.
– Je sais ce que j'ai dit. Cependant, je reste un être humain. Il y a des femmes et des enfants ici. Il y a des familles. Des personnes innocentes qui n'ont pas demandé à être là. Des personnes qui n'ont pas demandé à faire partie de cette guerre. C'est pour eux que je suis là, l'observant à mon tour. Mais ça bien sûr, vous ne pouvez pas le comprendre pas vrai ? commençant à partir.
Au moment où je le dépasse, il me rattrape par le poignet, et me retourne vers lui afin que mon regard croise le sien.
– Attend, me fixant intensément, s'approchant à son tour de moi.
Face à cette proximité, mon cœur se met sérieusement à s'emballer dans ma poitrine. Je commence à avoir chaud et mon corps tout entier tremble.
– Dis-moi la vraie raison de ta venue ici, demande-t-il, approchant son visage près du mien. Tu avais des milliers de possibilités dehors et pourtant, c'est chez moi que tu es revenue, alors...
– Vers le sanctuaire, lui coupant la parole.
– Qui essaies-tu de convaincre là ? Moi ou toi ?
– Je... marquant une pause, prenant une grande inspiration, fermant les yeux une demie seconde.
Puis d'un coup, sans que je comprenne pourquoi, mes émotions prennent le dessus sur ma raison et instinctivement, je me blottis contre le torse de Negan, lui murmurant, je suis revenue pour le sanctuaire. Et pour toi.
Au départ, il n'ose pas me toucher. Sans doute est-il surpris de mon comportement, ou alors qu'il n'a nullement l'intention de me toucher car il ne ressent absolument rien pour moi. Mais, au moment ou je commence à me détacher de lui, il me rattrape et m'entoure de ses bras puissants et réconfortants.
Nous restons comme ça quelques instants, jusqu'à ce qu'il se détache moi. Il me sourit timidement, me fixe droit dans les yeux, tandis que je soutiens son regard, levant légèrement ma tête vers lui.
– Blondie, reprend-il, posant son front contre le mien. T'es en train de foutre un sacré bordel dans ma vie, souriant de nouveau.
– Ce n'est pas ce que je veux, prenant son visage entre mes mains. Je n'ai jamais voulu ça, toujours son visage entre mes mains.
Il pose ensuite ses mains sur les miennes, reculant son visage du mien, un sourire sur les lèvres. Je lui rends timidement ce sourire, jusqu'à ce qu'il me sourit de nouveau, qu'il dépose un baiser sur mon front. À ce contact, mes yeux se ferment naturellement, puis quand je les rouvre, Negan est en train de quitter la pièce sans jamais se retourner, me laissant seule. Moi, mes émotions et mes pensées.
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