Confusions.
Je m'apprête à sortir du lit, lorsque je vois Negan qui sourit, visiblement pas décidé à vouloir décamper.
– Qu'est-ce que tu attends blondie ? Tu veux qu'on remette ça ? me souriant, le regard malicieux.
– Je veux que tu partes pour que je puisse me préparer, réponds-je, serrant les draps entre mes mains.
– Arrête. Sois-pas gênée avec moi, me faisant un clin d'œil. Il y a quelques heures, tu étais à poil devant moi et maintenant tu joues la prude, rigolant tout en levant les sourcils.
– Je n'étais pas dans mon état normal, soupirant lourdement. Alors, s'il te plaît. Je te le demande gentiment. Laisse-moi tranquille le temps que je me prépare, le suppliant du regard.
– C'est demandé si gentiment, me mimant une révérence en murmurant à ton service, avant de quitter la pièce, un sourire fier sur les lèvres.
Un sourire parfait, pensé-je bêtement, si j'ignorais quel genre d'énergumène est-ce. Je secoue la tête, souriant à mon tour face à mes pensées avant de me lever et de regagner la salle de bains. J'ai vraiment une mine affreuse et une sacré gueule de bois. J'ouvre d'abord les placards au dessus du lavabo pour essayer d'y trouver de l'aspirine lorsque je tombe sur la trousse de secours. Je l'ouvre et par chance, il y a des médocs.
– Génial, prenant le flacon entre mes mains avant de lire la notice inscrite dessus.
J'avale tout de suite un comprimé avant de retirer le bandage qui maintient mes côtes, puis je finis par rentrer dans la douche et me lave. Je dois bien rester dix bonnes minutes sous l'eau chaude avant d'en sortir. Je me sèche, m'habille avec les fringues que j'ai prises dans l'armoire juste avant. Je brosse ensuite mes dents, puis coiffe mes cheveux simplement. J'approche ensuite mon visage près du miroir et aperçois que mes yeux ont toujours cette saleté d'auréole rouge autour de les iris. Je dois me faire une raison, ces marques ne disparaîtront jamais et tout ça, je ne la dois qu'à une seule personne : Gomez.
En pensant à lui et à ce qu'il m'a fait, mes poings se serrent instinctivement alors que nous sommes les meilleurs amis du monde. Peut-être même plus avec le temps qui nous avait rapproché. Lui et moi, seuls contre le reste du monde, c'est ce qu'on s'était promis, et pourtant, il m'a trahi. Faisant de moi une proie pour n'importe quel humain restant sur cette foutue terre. Et pour ça, je lui en veux réellement. Je ne suis pas certaine de pouvoir lui pardonner, je ne sais même pas si j'en ai seulement envie. Ce qu'il m'a fait est beaucoup trop grave, peu importe le monde dans lequel nous vivons aujorud'hui.
À bien y réfléchir, il faut dire que ces derniers temps, il est plutôt bizarre. Il est différent, comme s'il avait d'autres choses à cacher et honnêtement, ça ne me plait pas, car s'il est capable d'une telle trahison à mon égard, de quoi peut-il encore se rendre coupable ?
Je secoue la tête, tentant de chasser ces pensées négatives de mon esprit, tout en rangeant la trousse de secours à sa place, avant de quitter la salle de bains et de rejoindre le salon. Negan est assis sur son fauteuil, attendant mon retour visiblement.
– Tiens. Bois-ça, dit-il tout en me tendant un verre.
– Qu'est-ce que c'est ? l'interrogé-je, prenant le verre dont l'odeur est plus que répugnante.
– C'est pour faire passer ta gueule de bois, alors, ne pose pas de question et bois ce truc.
Je fixe Negan, soupire lourdement avant de boire d'une traite ce nectar qui est plus que dégueulasse et dont le mélange reste pâteux dans la bouche.
– Bordel, toussant, presque à vomir. Qu'est-ce que tu as mis là-dedans ? posant le verre sur la table tout en m'essuyant les lèvres d'un revers de main.
– Crois-moi , se levant tout en rigolant, avant de me rejoindre. Tu veux pas savoir. Allez, on bouge, ordonne-t-il tout en m'emboîtant le pas.
Nous nous rendons dans son bureau ou sont réunis quelques sauveurs autour d'une table, dont Dwight et Simon. En entrant dans la pièce, celui-ci me lance un regard noir, ce qui ne passe pas inaperçu auprès du leader, qui prend place en bout de table, face à ses hommes, tandis que je reste debout, près de la porte, mon dos calé contre le mur, mes bras croisés sous ma poitrine, évitant au possible le regard de ces imbéciles.
– Simon. Mets- ton orgueil de côté tu veux, commence Negan, le fixant droit dans les yeux. On a des choses plus importantes à régler.
– Comment ça ? relève Di, curieux.
– Les serpents mon cher Dwight. Ces enfoirés sont encore en vie. Ils ont dehors, quelque part, à attendre le bon moment pour nous tomber dessus. On doit être vigilants, mais surtout, il nous faut un plan. On doit les buter avant qu'eux le fassent.
– Et qu'est-ce que tu proposes ? continue Simon, les mains croisées devant lui, posées sur la table.
– Mila, me fixe alors Negan.
– Quoi ? me redressé-je subitement, prise au dépourvu.
– Tu as été captive chez eux. Tu dois bien connaître leurs comportement et tu as sans doute entendu certaines choses.
– Je n'ai pas vraiment eu le temps d'entendre quoi que ce soit, affirmé-je tout en fronçant les sourcils. La plupart du temps, j'étais dans une cage. Sans fenêtres, sans lumière.
– Tu as forcément entendu des trucs, insiste-t-il, me fixant droit dans les yeux.
– Je te dis que non alors si tu m'as amené ici dans le but que je t'apprenne quelque chose, vous tu perds ton temps, me retournant pour quitter la pièce.
Mais bien sûr, au moment où je m'apprête à sortir, une nana aux cheveux courts, au visage fermé, me barre le chemin, une arme pointée sur moi.
– Crois-moi pétasse, si j'étais toi je poserais ce flingue, dis-je tout e la menaçant du regard.
– Sinon quoi, s'approchant dangereusement de moi, pensant bêtement faire le poids.
Alors qu'elle est à ma hauteur, je lui ris au visage, déployant un coup de boule incroyable dans sa face, la désarmant avant de retourner l'arme contre elle.
– Sérieux, soupire Negan, d'exaspération. Encore. T'en rates pas une putain, tapant sa batte sur la table.
Sauf que cette fois-ci, je ne sourcille. Je ne sursaute pas, ce qui agace fortement le leader.
– Est-ce que quelqu'un pourrait tenir cette gonzesse en laisse bon dieu, soupire-t-il de nouveau, frottant ses yeux de son pouce.
Dwight se lève, tandis que je continue de menacer la nana qui m'a sauté dessus.
– Mila. S'il te plaît, tente-t-il, s'approchant de moi, les mains en l'air. Arrête de faire chier, sérieux, me fixant droit dans les yeux avant d'approcher son visage près du mien, pour murmurer : tu veux te venger et on peut t'en donner les moyens, alors s'il te plaît. Pose ce flingue bordel.
Je le regarde un moment, assimilant ses paroles tout en essayant de lire dans son regard et après quelques instants, je redonne l'arme à cette femme, en veillant à retirer le chargeur et la balle de la chambre.
Celle-ci se relève, s'approche de moi, le regard menaçant.
– Ça suffit ! crie alors Negan. Tout le monde reste tranquille. Blondie. Pose ton joli petit cul sur cette putain de chaise, désignant la chaise juste à côté de lui.
C'est en soupirant que je m'exécute, alors qu'il se rassoit près de moi.
– Maintenant parle, m'ordonne-t-il sévèrement.
– Il n'y a pas grand chose à dire. Comme je viens de le dire, j'étais enfermée et la plupart du temps droguée, secouant mon genou sous la table, sans doute à cause de la nervosité qui s'insinue dans ma chair. Cependant, je suis sûre d'un chose. Vous n'avez pas tué ces enfoirés, je n'ai aucun doute là-dessus.
– Alors qu'est-ce que tu proposes ? demande-t-il tout en se rapprochant de moi, croisant ses mains devant lui, face à Lucille.
– On va là-bas et je vous montre la totalité de leur complexe. Vous trouverez sans doute ce que vous recherchez. Je n'ai pas mieux à proposer.
– C'est un coup à tenter, poursuit Di.
– Qui nous dit que cette merdeuse ne nous envoie pas tout droit dans un piège ? intervient Simon, me fixant méchamment.
– Si c'était vraiment le cas, je ne vous dévoilerais pas mes cartes ducon, réponds-je tout en me levant. Pourquoi je perds mon temps ici de toute façon ? Je ne suis pas l'une des vôtres pas vrai ?affirmé-je en reportant mon regard sur Negan. Alors, qu'est-ce que tu attends pour te débarrasser de moi une bonne fois pour toutes.
– Ça ne pose aucun problème, continue Simon, pointant son flingue dans ma direction. Boss, donne-moi le feu vert. S'il te plaît. Je me ferais un plaisir de tuer cette pétasse, enlevant le cran de sûreté de son arme.
Negan fixe soudainement Simon, puis moi, tout en gardant le silence, avant de se saisir de sa batte et de se lever, avant de prendre la parole.
– Simon, le regard haineux, les dents serrées. Pose ton putain de flingue, approchant son visage près du sien.
– Elle ne sera jamais Negan ! hausse-t-il tout en regardant son boss droit dans les yeux.
– Je t'ai dit de poser ton flingue, répète le leader, resserrant sa batte entre ses mains gantées. Ne me donne pas l'occasion de nourrir Lucille, lance-t-il, le visage fermé et contrarié. Pas aujourd'hui.
Simon range donc son arme, malgré lui, puis me lance un regard de haine.
Après que le calme soit revenu, Negan donne ses directives à ses hommes, pendant que je reste debout, face à la fenêtre, les bras croisés, les écoutant parler de leur plan. Après un bon quart d'heure, tout le monde sort de la pièce. Je me retrouve seule avec le grand chef. Une fois de plus. Ça devient une habitude franchement. Je ne dis rien et me contente de rester debout, fixée devant cette fichue fenêtre, à regarder dehors lorsque je suis interrompue par le leader.
– Mila. Bouge-toi. On n'a pas que ça à foutre. On part au coucher du soleil.
– Pourquoi ferais-je ça ? demandé-je tout en lui faisant face. Hein ? Pourquoi ? Ce n'est pas ma guerre, ni mon combat, alors pourquoi devrasi-je retournerai là-bas ?
– Tu l'as dis toi-même. Tu connais les lieux. Pas nous. Et tu ne me feras pas croire que tu n'as pas soif de vengeance après ce qu'ils t'ont fait.
– Alors je ne suis qu'un pion de plus sur ton échiquier, lâché-je avec lassitude, m'approchant de lui, plongeant mon regard dans le sien.
– Tu n'y es pas blondie. Mais pas du tout.
– Alors, je t'en prie. Éclaire-moi. Dis-moi pourquoi ça compte autant pour toi ? Laisse-moi deviner. Ils ont blessé ton ego surdimensionné ? Ou non, encore pire. Ils ont osé s'attaquer le grand et le tout-puissant Negan, balançant mes bras dans tous les sens. J'ai de la peine pour toi, rié-je nerveusement avant de lui tourner le dos.
Negan, bizarrement, ne surenchérit pas. Il se contenter de m'écouter, le visage fermé tout en soupirant. Il se racle alors la gorge puis s'apprête à quitter la pièce avant de m'interpeller.
– Sois prête au coucher du soleil, me fixe-t-il, avant de partir et de refermer la porte derrière lui.
Je suis là, comme une conne, toute seule dans son bureau, à contempler dehors alors qu'il n'y a rien à voir. Après plusieurs minutes, je quitte moi aussi la pièce et me rends à l'extérieur, à la recherche de Gomez.
Après vingt minutes à le chercher partout, je finis enfin par le trouver.
– Gomez. Te voilà.
– Mila ? visiblement surpris de me voir. Qu'est-ce que tu fais là ?
– Tu veux dire dehors, à marcher librement ? lui souriant timidement.
– Entre autre oui.
– Je te cherchais. Je vais avoir besoin de toi. Viens par là, faut que je te parle, le tirant avec moi pour m'éloigner des oreilles indiscrètes.
– Tu veux toujours me parler. Même après ce que je t'ai fait ? me fixant droit dans les yeux.
– Mettons ça de côté pour le moment, okay. Je ne suis pas là pour ça, posant ma main sur son bras. Écoute, Negan et ses hommes vont faire une descente au repaire des serpents ce soir. Ils veulent que je les accompagne et j'aimerais que tu sois présent.
– Pourquoi ?
– Parce que je n'aurais pas la force de retourner là-bas si je ne sais pas qu'il y a quelqu'un pour me protéger et me soutenir en cas de problèmes.
– T'es sûre que c'est une bonne idée ?
– J'en sais rien. Tout ce que je veux, c'est pouvoir me tirer d'ici et si faire gagner les sauveurs contre les serpents est le prix à payer, alors je suis prête à me sacrifier si c'est pour gagner ma liberté.
– Je ne sais pas si c'est une bonne chose Mila, prenant mes mains dans les siennes.
– Pourquoi ? retirant mes mains, croisant mes bras sous ma poitrine. Qu'est-ce qui te prend tout à coup ? Tu es devenu si aveugle par tout ça, balançant mes bras, lui montrant les murs du sanctuaire.
– Ça n'a rien à voir, tu devrais pourtant le savoir.
– Non justement, je ne sais pas, parce que tu ne me dis rien bon sang ! haussant le ton. J'ai l'impression que tu n'es plus le même depuis que tu es ici. Cet endroit t'a transformé.
– Le monde dans lequel on vit m'a transformé. Pas le sanctuaire.
– Alors qu'est-ce qui te retient ici ? Franchement. Tu ne vas pas me faire croire que c'est ta loyauté pour Negan quand même, balancé-je tout en fronçant les sourcils. Réponds-moi. Je t'en prie, les larmes aux yeux.
– Écoute, prenant une grande inspiration avant d'expirer péniblement. Tu ne sais pas ce qu'est cet endroit, ni ce que veut vraiment faire Negan. Tu ne t'impliques pas assez pour voir son point de vue. Il a...
– Oh crois-moi, lui coupant la parole, agacée par ses propos. Je le vois très bien. Ce mec est un fanatique qui tue impunément, en massacrant de pauvres innocents et tout ça pour quoi ? Parce qu'on a osé froissé sa virilité. Sérieusement, me mettant à rire, excédée. Reprends-toi Gomez. Tu me caches quelque chose, je le sais Je te connais pas cœur. Alors parle maintenant, lui criant dessus.
– Viens par là, me prenant fermement par le bras, m'attirant derrière un bâtiment à l'abri des regards indiscrets. Tu veux qu'on se fasse buter tous les deux ou quoi ? me relâchant brusquement.
– Arrête de faire comme si mon sort t'intéressait. Ça ne te dérangeait pas quand tu m'as injecté ta merde dans les veines, le poussant violemment.
– Fait-pas ça, dit-il entre ses mâchoires crispées alors qu'il serre subitement les poings.
– Fais pas quoi. Froisser ton ego à toi aussi ? Avoir raison ? le poussant de nouveau.
– Ça suffit, venant me plaquer fortement contre le mur, attrapant mon visage entre ses mains, son regard plongé dans le mien. Tu fais exprès de pas comprendre ou quoi ?
– Lâche-moi Gomez, la mâchoire serrée. Tu me fais mal.
– Je suis désolé, me relâchant aussitôt, tout en se reculant instantanément. Je ne voulais pas te blesser.
– Mais qu'est-ce qui t'arrive bon sang ? laissant couler une larme le long de ma joue, que j'essuie rageusement. Je ne te reconnais plus. Tu me fais peur, plongeant mon regard dans le sien.
En entendant mes derniers mots, il relève sa tête, confus et blessé avant de baisser la tête et de commencer à partir.
– Attend, le retenant par le bras. Où tu vas ? me postant face à lui, pointant mon doigt sur son torse. J'en ai pas fini avec toi, alors t'as plutôt intérêt de me donner une bonne excuse pour ton comportement sinon...
– Sinon quoi, me coupant méchamment la parole. Tu feras quoi, hein ?
– Jamais je ne te ferais ce que tu me fais en tout cas, le fixant droit dans les yeux, triste et déçue. Où est passé le Gomez prêt à tout pour me protéger ? Celui qui était capable de donner sa vie pour la mienne ? Où est passé l'homme que j'admirais et que j'aimais...
– Quoi ? souffle-t-il, surpris par mes dernières paroles. Qu'est-ce que t'as dit ? s'approchant doucement de moi alors que je recule d'un pas.
– Laisse-tomber. Oublie ce que je viens de dire, commençant à partir.
– Non, s'il te plaît, me rattrapant doucement par le bras. Suis-moi.
Je le fixe un moment et le suis malgré moi, pour connaître ce qu'il a à me dire. Je dois comprendre, mais plus que tout, je dois savoir.
– Qu'est-ce que tu fais Gomez ? demandé-je tout en croisant mes bras sous ma poitrine.
– Tu voulais la vérité alors très bien. La voilà la vérité, prenant mon visage entre ses mains avant de m'embrasser fougueusement.
Sur le moment, je ne comprends pas son geste et le repousse tout de suite, avant de le gifler.
– Qu'est-ce qui te prend ?
– Je t'aime Mila Reed. Je suis tombé amoureux de toi quand toute cette merde nous est tombé dessus. Tu ne le voyais pas parce que ça t'arrangeait bien de penser le contraire, me sourit-il sincèrement. Mais tu te mentais à toi-même, et dans un certain sens, je peux le comprendre. C'est difficile d'aimer quelqu'un et de se laisser aller avec cette personne lorsqu'on vit dans ce monde. Mais faut pas se voiler la face. Tu peux me détester pour ce que je t'ai fait et me haïr si ça te fait plaisir, mais au fond, on sait tous les deux pourquoi tu es en colère après moi.
– Et, pourquoi suis-je en colère selon toi ? Monsieur, je sais tout.
– Parce que toi aussi, quelque part, en cours de route, tu es tombée amoureuse de moi. Même si tu ne veux pas l'admettre parce que ça deviendrait réel si tu le disais tout haut, s'approchant dangereusement de moi, son visage près du mien. Mais un jour, ce que tu ressens finira par s'exprimer et ce jour là, tu te rendras compte de beaucoup de choses Mila. Alors n'oublie pas cette conversation, m'embrassant délicatement sur le visage, ses lèvres près de la commissure des miennes avant de retourner à son poste.
Il me laisse toute seule comme une imbécile, face à mes pensées et mon ressenti alors que je n'ai vraiment pas besoin de ça. Pas maintenant. Je dois garder les idées claires et avec ce qu'il venait de se passer, c'est loin d'être évident. Je soupire, agacée et perturbée, avant de prendre une grande inspiration pour tenter de reprendre mes esprits. Je m'apprête à partir quand Dwight fait son apparition.
– Enfin t'es là. Je te cherchais partout blondie. Qu'est-ce que tu foutais ?
– Ça va Di. Je suis là. Ne t'en fait pas, je ne vais pas m'enfuir, affirmé-je, me redressant tout en le fixant.
– Pourtant, tu pourrais, étant donné que Negan ne te tient plus en laisse.
– Laisse-tomber d'accord. C'est pas le moment.
– Qu'est-ce que t'as ?
– Rien. J'ai pas envie d'en parler.
– Okay. Comme tu voudras. Alors, viens avec moi.
– Où est-ce qu'on va ?
– À l'armurerie. Negan veut que je te prépare pour notre sortie.
– Tu parles d'une sortie, soupirant d'agacement.
– Écoute. Je sais que ce n'est pas évident pour toi mais...
– Non, tu ne sais pas, lui coupant la parole.
– T'as raison et crois-moi, je suis désolé de ne pas t'avoir trouvé à temps. Vraiment, lance--il, plongeant son regard désolé dans le mien. S'il n'y avait pas eu Gomez, peut-être que...
– Comment ça ? De quoi tu parles ? l'interromps-je, immédiatement alertée.
– Laisse-tomber. On en reparlera demain, commençant à partir.
– Hé, hé. Pas si vite Dwight, le retenant par le bras. Tu voulais que je te fasse confiance et crois-le ou non, mais je pense que tu es l'une des personnes les plus sensées ici, alors si tu veux que je te fasse vraiment confiance, donne-moi quelque chose. S'il te plaît, toujours ma main accrochée à son bras.
– Comme tu voudras. Mais pas ici. Suis-moi.
Je ne dis rien et me contente de le suivre sans dire un mot. Il m'amène dans les couloirs des cellules, dans un escalier, loin de tout et de tout le monde.
– Pourquoi es-tu si secret tout à coup Dwight ?
– Parce que ce que je vais te dire ne va sans doute pas te plaire.
Parle, agacée qu'il tourne autour du pot.
– Bien. Quand je suis parti en reconnaissance pour te chercher, j'ai dû faire équipe avec Gomez. On est tombé sur cette baraque toute pourrie. Ton pote me disait qu'il ne fallait pas perdre notre temps ici, qu'on ne trouverait rien.
– Pourtant, j'étais là-bas, grogné-je sur un ton sec.
– Sauf que ça, à ce moment-là, j'en savais rien. Plus il insistait pour qu'on parte, plus je voulais rester. C'est comme si... Je sais pas. C'est comme si il...
– Cachait quelque chose, le coupé-je tout en me redressant.
– Ouais. C'est ça, relevant son visage, plongeant ses yeux dans les miens. Qu'est-ce qui se passe bordel ?
– J'en sais rien Di et crois-moi, je vais le découvrir. N'aies aucun doute là dessus.
– Je te fais confiance Mila, me souriant timidement. Allez viens.
Je soupire et le suis jusqu'à l'armurerie, dans laquelle on se munit d'armes et de munitions tout en faisant le point sur le plan pour contrer les serpents.
Une fois armés, chacun repart de son côté, à vaquer à ses occupations lorsqu'on en a, patientant que le soleil se couche. Quant à moi, je tourne en rond ne sachant que faire et avec ce que Dwight vient de m'annoncer, j'ai besoin de me changer les idées, de faire le point. C'est donc inconsciemment que je frappe à l'appartement de Negan.. Après plusieurs tentatives, personne ne vient m'ouvrir, je décide donc d'aller à son bureau, mais pareil. Il n'y est pas. Je fais les cent pas lorsque je me suis souviens d'une pièce qu'on appelle le luxe ou la luxure. Je me rappelle plus très bien, alors j'essaie de me renseigner auprès de quelques sauveurs pour savoir où c'est, mais personne ne veut coopérer, jusqu'à ce que je finisse par dire que Negan souhaite que je le rejoigne là-bas.
Je suis donc les instructions d'un jeune sauveur innocent, afin de me rendre dans cet appartement. Une fois devant la porte, je frappe, avant de m'apercevoir que la porte est entrouverte. Je rentre, marchant lentement vers l'intérieur.
– Hey ho. Il y a quelqu'un ? m'annoncé-je suffisamment fort pour pas surprendre qui que ce soit.
Personne ne me répond. Plus j'avance dans cet appartement, plus je comprends l'appellation de son nom. Il y a de grandes fenêtres sans barreaux, avec de grands rideaux bordeaux sur les côtés de chaque vitre. Il y a plusieurs de ses femmes assises sur un canapé, très bien habillées, jouant à un jeu de société.
Elles me font penser à Sherry du temps qu'elle était encore en vie. Je comprends à peine, mais réalise assez vite que je viens de pénétrer dans le harem de Negan. Je ne suis pas certaine de vouloir le croiser et encore moins de rester dans cet endroit. Mais, au moment où je m'apprête à partir, un courant d'air traverse la pièce, venant ouvrir la porte face à moi, me montrant une scène que j'aurai préféré ne jamais voir. Negan en plein interaction avec l'une de ses femmes.
En voyant ça, étrangement, j'ai un mouvement de recul, faisant tomber un vase sur le meuble auquel j'avais posé ma main. En entendant le verre se briser sur le sol, Negan s'interrompt et se tourna avant de croiser mon regard. Je le fixe à mon tour, ayant perdu tous mes moyens avant de balancer un : je suis désolée. J'aurai pas dû venir ici.
Je me retourne ensuite, faisant tomber un autre vase au passage et quitte la pièce à toute allure.
– Merde fais chier, souffle le leader.
Negan, que rien n'atteint d'habitude, est subitement pris d'un sentiment de culpabilité. Il dégage alors la nana en un éclair, se redressant et remettant ses fringues rapidement, passant une main dans ses cheveux, perdu dans ses pensées, il se laisse tomber sur le lit, la tête remplie de contradictions et de confusions, avant de réaliser, que peut-être, il tient à Mila d'une façon qu'il n'imaginait même pas et qu'il ne pensait même pas possible...
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