☆ Prologue ☆
- Alors ? Que dit-elle ?
Tous les adultes étaient réunis en cercle, se rongeant les ongles rien qu'en pensant à ce que l'homme pourrait leur annoncer. Le pouvoir de celui-ci s'arrêta net et tomba dans ses mains un rectangle de verre lumineux.
- Bruno ? reprit sa soeur inquiète, Que dit ta prophétie ?
Le dénommé Bruno se rapprocha de sa famille, les yeux rivés sur le rectangle vert tenu dans ses mains. Rapidement il commença à trembler.
- Ecoute Pepa..., commença-t-il mais il fut incapable de répondre à la femme et préféra donc lui tendre la fameuse prophétie
Hésitante, la châtaine prit l'objet magique et l'observa. Un hoquet de surprise lui échappa, faisant soupirer son frère qui baissa les yeux.
- Qu'il y a-t-il ? demanda la troisième, Julieta
Décontenancée, Pepa donna à sa soeur la prophétie. Il ne lui fallut que jeter un coup d'oeil à celle-ci pour comprendre. Le rectangle fit le tour de tous les adultes, jusqu'à arriver dans les mains d'Alma. Elle resta quelques secondes à fixer la prédiction, les yeux écarquillés et la bouche entrouverte, puis elle leva la tête sur son fils.
- Elizabeth ?! s'exclama-t-elle avec fureur
Tout le monde sursauta et Bruno recula, n'osant pas la regarder.
- Comment est-ce possible ?! continua-t-elle
- Maman, ça ne serre à rien de s'énerver, tenta Julieta mais le regard noir de la vieille femme la fit taire
Tout le monde regarda la doyenne de la famille s'approcher du brun, mais il revêtit sa capuche et lui tourna le dos en commençant à s'éloigner pour sortir de la maison où ils se trouvaient tous.
- Reviens ici ! s'écria indignée Alma en le suivant
- Non, répondit son fils avec sureté, Elle n'est pas en sécurité avec moi, je ne peux pas rester. Je ne lui ferai que du mal, vous avez vu comme moi la prophétie...
- La prophétie se réalisera si tu l'abandonnes ! répliqua Pepa qui essayait tant bien que mal de garder sa tristesse en elle
Bruno esquissa un sourire triste puis ouvrit la porte de la maison et s'arrêta sans se retourner.
- Prenez soin d'Elie pour moi, c'est tout ce que je vous demande...
- Tu es lâche de partir ! s'exclama Alma révoltée, Comment peux-tu quitter ta famille ainsi sans scrupules ?!
- Tu crois que je n'ai pas de scrupules ?
Le brun se retourna pour croiser courageusement le regard de sa mère.
- Je veux juste assurer à ma fille un avenir correct...et elle ne l'aura que si je ne suis pas là.
- Pars dans ce cas, abandonne nous ! cria Alma, déployant toute sa rage, Nous n'avons pas besoin de toi et de tes prophéties n'annonçant que le mal !
Le coeur de tous ses enfants se brisa à cet instant, mais seul Bruno choisit de ne pas le montrer. Alors que ses soeurs pleuraient en se réfugiant dans les bras de leurs maris respectifs, il jeta un dernier regard à sa famille puis passa la porte et la referma derrière lui. Quand il fut dehors, il ne restait plus que les sanglots pour combler le silence.
- Et que faire d'Elizabeth...? osa Augustin en serrant Julieta contre lui
La grand mère le regarda furtivement puis ses yeux revinrent sur le sol.
- Elizabeth... Faisons en sorte que sa prophétie ne se réalise pas. Ni la sienne ni celle de quiconque d'ailleurs, que Bruno comprenne que son départ est la meilleure chose qui soit arrivé à cette famille. Et la petite, elle aura deux tantes et deux oncles pour l'élever comme il se doit. N'est-ce pas ?
Comme les femmes étaient incapables de parler, Felix et Augustin hochèrent la tête à leur place en échangeant un regard.
- Bien, conclut Alma en prenant une grande inspiration, Il est déjà bien assez tard comme cela, bonne nuit.
Elle parla sèchement puis s'éloigna sans rien dire de plus, laissant le reste de la famille presque en deuil dans l'entrée de leur immense maison.
La prophétie, toujours avec eux, ils décidèrent de s'en débarrasser définitivement, comme beaucoup d'autres auparavant. Mais celle-ci, elle devait être introuvable. Personne ne devait la voir, et encore moins la concernée: Elizabeth Madrigal. Pourtant, quand les quatre adultes restants s'en allèrent en séchant les larmes et se ressaisissant, ils ne pensèrent pas à la petite Dolores qui depuis la porte de sa chambre avait tout entendu, et qui partait à présent en courant voir sa cousine Isabela pour tout lui raconter. Non, les adultes s'en allèrent et décidèrent à compter de cette soirée que plus jamais on ne parlerait de Bruno, c'était ce qu'Alma voudrait, évidemment, et ils le feraient. Alors dans le silence de la nuit, sans que personne ne le remarque, la porte magique de l'homme s'éteignit tandis que les Madrigal lançaient un dernier adieu au membre qu'ils avaient perdus.
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