☆ Chapitre 1 ☆
Bien des années plus tard...
Aujourd'hui était un jour spécial, et ce pour tout le monde. En effet, il y a quelques jours l'anniversaire du cadet de la famille Madrigal, Antonio, avait eu lieu. Et en ce jour il devait suivre son destin et ouvrir sa porte magique afin de découvrir quel serait son don. Une pression régnait néanmoins dans cet Encanto, la dernière cérémonie ne s'était pas très bien terminée et il n'était pas improbable que ce soit aussi le cas pour celle du jeune garçon. Mais la plupart ne craignaient rien, ils étaient impatients de voir la magie renaître et de faire la fête jusqu'à tard le lendemain. C'était en tout cas ce que pensait Elizabeth, la troisième grande enfant de la famille Madrigal, lorsqu'elle sortit en dansant de la maison, fredonnant un air de musique inventé. Elle souriait grandement, insouciante, et laissait sa robe se soulever au gré du vent au fur et à mesure qu'elle avançait.
- Elie ! lança alors une voix, sortant la jeune fille de ses pensées
Elle arrêta sa démarche désinvolte et chercha d'où venait cette voix avant d'apercevoir Mirabel, sa cousine, agiter sa main pour attirer son attention, une vingtaine de mètres plus loin.
- Mirabel ! s'exclama avec euphorie Elie avant de courir vers cette dernière
Elle pouvait courir vite, très vite, selon sa tante Pepa s'était grâce à sa passion pour la danse qui l'avait endurcit. Alors la fillette arriva rapidement et à toute allure devant sa cousine, ses longues boucles noires flottant dans le vent.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle quand elle s'arrêta, ce même air d'innocence sur le visage
- Oh, rien de grave, répondit Mirabel qui souriait en coin, J'étais en train de parler avec ces petits et j'allais leur dire quel est ton pouvoir mais je t'ai vu au loin alors je me suis dit que c'était encore mieux si tu le faisais toi même.
En hochant lentement la tête, Elie baissa les yeux sur une dizaine de petites têtes aux pieds de sa cousine. Par reflexe, elle recula, peu à l'aise.
- D'accord, si vous voulez ! finit-elle tout de même par déclarer, Moi je peux contrôler les machines comme les radios, les micro-ondes, les réveils,...ce genre de choses. Je les comprends aussi, un peu comme si elles étaient toutes vivantes et que je pouvais communiquer avec elles comme avec les être humains.
Tout en parlant, la jeune fille se perdit dans ses pensées, regardant dans le vide avec un doux sourire. Son esprit lui remémora le petit réveil de Dolores qui courait partout dans la maison après que sa propriétaire l'ai chassé de sa chambre parce qu'il faisait trop de bruit. En pensant à ce souvenir, Elie eut un petit rire, mais les enfants perdus se regardèrent en se demandant pourquoi elle riait.
- J'ai aussi un don pour réparer les objets cassés, rajouta-t-elle en revenant à la réalité avec un air lunatique
Les petits ne demandèrent rien de plus, ils acquiescèrent puis continuèrent leur chemin. Mirabel eut un rire à son tour. Voir sa cousine se perdre dans ses pensées aussi facilement l'amusait, elle était le parfait inverse de terre à terre.
- En tout cas merci, ils voulaient absolument que je leur dise quel est mon pouvoir ! s'exaspéra la jeune fille aux lunettes
Elie lui sourit gentiment.
- Moi je te trouve aussi exceptionnel que nous tous Mirabel, et je maintiens que ce qui t'est arrivé n'est pas juste.
Cette remarque réchauffa le coeur de la fillette qui ouvrit ses bras à sa cousine.
- Câlin ? proposa-t-elle
Elizabeth sourit de toutes ses dents avant de se jeter dans ses bras. Elle avait toujours eut cet air innocent, perdu, comme pas à sa place, et c'était une chose que Mirabel aimait chez elle. Elles se considéraient comme des soeurs, mais à vrai dire Elie considérait tous ses cousins et cousines comme ses frères et soeurs.
Lorsqu'elles mirent fin à leur étreinte, un homme arriva et leur remit à chacune un gros panier remplit de décorations. Il en profita d'ailleurs pour faire une remarque désagréable à Mirabel et Elie le réprimanda gentiment ce qui le fit définitivement taire et repartir. Ainsi les deux cousines s'éloignèrent vers leur Casita, portant leur sac d'osier.
Il y avait beaucoup de monde dans la maison, une bonne partie des habitants du village d'en face aidaient à préparer comme il se doit (avec l'aide de Casita) la cérémonie de ce soir. Les filles durent éviter de rentrer dans tout le monde et se faufilèrent entre les personnes, admirant le travail déjà accompli. Elles virent Camilo, leur cousin, se transformer pour accrocher des banderoles, Luisa courir déplacer un piano en manquant de les faire tomber à la renverse et même leur tante Pepa déclencher un ouragan à cause du stress.
- La soirée de mon bébé doit être parfaite et elle ne l'est pas, marmonnait-elle avec angoisse, Les invités vont arriver et rien n'est près !
Felix, son mari, se dépêcha de la rejoindre.
- Wow, wow Pepa ! s'exclama-t-il pour couvrir le bruit du vent fort, Tu fais s'envoler les fleurs, les fleurs !
- Ai-je bien entendu le mot "fleurs" ?
Cette voix venait d'en haut, et en levant les yeux tout le monde vu Isabela, créant des lianes pour s'aider à descendre. Immédiatement on entendit des applaudissements, et Pepa se calma. La tempête disparu et le calme revint tandis que les habitants se rapprochaient de la jeune femme à la peau brune. Mirabel lança un regard noir à sa soeur aînée, alors qu'Elie, elle, posa son panier pour applaudir sa cousine à son tour.
- Ah notre petit ange, notre petit ange ! lança avec enthousiasme Felix, rassuré
- Je vous en prie, n'applaudissez pas, répondit à tout cela Isabela en riant légèrement
Elle se posa au sol et créa un bouquet qu'elle offrit à sa tante qui la remercia en souriant doucement. Mais tandis que les autres s'éloignaient et retournaient vaquer à leurs occupations, la jeune femme leva les yeux au ciel quand elle aperçu Mirabel.
- Un conseil petite soeur, évite d'en faire trop tu gênes t'es toujours en plein milieu.
- Ça s'appelle se rendre utile, aider les autres, tu comprends ?
- Ne vous disputez pas, ça ne serre à rien, intervint Elie qui avait reprit son panier, Aujourd'hui est un jour de fête, ne perdons pas notre temps à créer des conflits !
Isabela sourit et hocha la tête.
- Elie a raison Mirabel, tu devrais l'écouter plus souvent.
La fille de Bruno leva les yeux aux ciel dans un sourire. La relation entre les deux soeurs avait toujours été explosive, et rien ne pourrait vraiment changer ça. Mirabel lâcha un soupir d'exaspération mais ne répondit pas. En voyant sa soeur et sa cousine côtes à côtes elle se rendit soudain compte qu'elles se ressemblaient beaucoup; toutes les deux avaient une peau foncée et de longs cheveux noirs, sauf que ceux d'Elie étaient très bouclés et ceux d'Isabela parfaitement lisses. Et puis les yeux d'Elizabeth étaient verts, peu de personnes dans cette famille avait cette particularité.
- Bon, viens Mira, on va poser ça, finit par lancer Elie
Sa cousine acquiesça et toutes deux elles s'éloignèrent. Elles rejoignirent la cuisine où elles trouvèrent Julieta et Augustin qui les saluèrent gaiment. Elles déposèrent leur cargaison en souriant et soudain tous les appareils électroniques de la pièce commencèrent à s'agiter ce qui fit rire les deux adultes.
- Désolée, ils font tout le temps ça, s'excusa Elizabeth avant qu'un grille-pain ne lui saute dans les bras et se blottisse contre elle
- Ne t'en fais pas Corazon, ce n'est rien, lui répondit Julieta avec un sourire doux
La jeune fille fit taire les machines et reposa le grille-pain pendant que sa tante soignait les allergies de son oncle et rassurait sa fille sur le fait qu'elle n'avait rien à prouver.
- Comptez sur moi, je prendrai soin de Mirabel, assura Elie en prenant sa cousine par le bras
Les trois autres rirent, conscients que la petite avait dit cela sincèrement, puis les deux jeunes filles s'éloignèrent à nouveau avec de grands sourires. Mirabel prévint qu'elle devait déposer les décorations qu'elle avait elle-même préparées pour ce grand jour, alors Elie rejoint Pepa pour l'aider à se calmer et l'empêcher de mettre la maison sans dessus dessous. La cérémonie arrivait à grands pas et il n'y avait toujours aucune trace d'Antonio. Il était certain qu'il se montrerait à un moment ou à un autre, mais Elie savait que ce n'était pas à elle de le retrouver, c'est pourquoi elle préféra rester aux côtés de sa tante qui parvint finalement à décompresser et respirer. Quand Felix les retrouva une demi-heure plus tard en train de parler calmement, il les informa que le petit avait été retrouvé et que les invités allaient arrivés.
- Elie ! lança précipitamment Alma lorsqu'elle vu la jeune fille descendre dans l'entrée, On a besoin de toi, il faut quelque pour prévenir Antonio qu'il doit se préparer, ce que tu veux !
- Je m'en occupe ! répondit joyeusement la noiraude
Elle siffla et un bruit se fit entendre dans le salon. Quelques secondes plus tard, une petite horloge en sortit et Elie n'eut à lui souffler que quelques mots pour que l'objet s'en aille à toute vitesse dans la chambre des enfants où dormaient Mirabel et leur cousin. Elle avait beau ne pas être plus proche que cela d'Antonio elle espérait de tout coeur que sa cérémonie se passerait de la manière qu'il le souhaitait.
- Bien, ouvrons les portes, la fête peut commencer ! déclara ensuite Alma qui s'efforçait de sourire
Elie savait qu'elle avait peur, pas pour Antonio mais pour elle-même. Si la cérémonie ne donnait aucun résultat, son influence et son pouvoir diminuerait, les habitants commenceraient à croire que la magie disparaissait de cet Encanto. Et il était facile à deviner que c'était ce que la vieille femme redoutait le plus. Pourtant Elie ne comprenait pas pourquoi elle s'en faisait autant, elle avait du mal à comprendre les autres même si elle savait facilement ce qu'ils ressentaient en les observant.
La fillette fut tirée de ses pensées quand Luisa ouvrit les portes de la Casita et qu'elle vu le village éclairé de lanternes. Tous les habitants sortaient de chez eux, beaucoup marchaient déjà en direction de la maison des Madrigal. Une ambiance festive s'installait, réchauffait le coeur de tout le monde, et détendait l'atmosphère. On vit Antonio et Mirabel sortir de leur chambre puis le petit rejoignit ses parents et s'en alla se préparer pour la grande occasion. Elie quand à elle se dirigea vers ses deux cousines, Isabela et Dolores, qui discutaient ensemble. Quand elles la virent arriver, des grands sourires apparurent sur leur visage.
- Vous penserez que ce sera quoi son don ? leur demanda la noiraude
Les deux autres réfléchirent un instant.
- Il aime les animaux, affirma Dolores, Peut-être qu'il y aura un rapport avec ça.
- Je suis bien d'accord, nos dons sont liés à ce qui nous définit, à ce qu'on aime, acquiesça Isabela, Et puis nous verrons bien, je crois que pour le moment nous avons des invités à accueillir.
Elle prit tout en parlant la main de ses cousines et en tournant la tête, Elie réalisa qu'en effet, des gens commençaient déjà à arriver par dizaines. Bientôt il y aurait tout le village dans leur Casita, et même si elle n'aimait pas la foule, elle était heureuse de voir tout ce monde réunit pour leur famille. La main dans celle d'Isabela, Elie alla saluer les premiers invités, mais la foule arriva vite et Dolores commençait à avoir mal aux oreilles alors elles s'éloignèrent toutes les deux en laissant le petit ange de la famille accueillir les autres.
- Tu penses que ça ira, pour tes oreilles ? osa Elie tandis qu'elle montait avec sa cousine jusque devant sa porte
Celle-ci hocha la tête en souriant.
- J'ai l'habitude tu sais, mais c'est gentil de t'inquiéter.
- Je pourrais peut-être te fabriquer un appareil qui permette de diminuer les sons ?
Dolores imagina l'appareil en question et son sourire s'agrandit.
- Même avec de la magie, je ne pense pas que tu puisses faire une chose pareille, répondit-elle
Elie haussa les épaules.
- Je pourrais toujours essayer.
Elles ne purent pas parler plus longtemps, Pepa et Felix leurs firent de grands signes depuis en bas pour demander à Dolores de descendre alors qu'elle venait juste de monter.
- Ça va être l'heure, il faut que j'y aille.
La brune salua sa cousine puis repartit rejoindre ses parents. Elie resta quelques instants en hauteur, loin du monde, à observer les gens y compris sa famille. Quand cinq minutes plus tard la foule se dirigeait près de l'escalier où allait monter Antonio, la jeune fille sut que c'était le moment pour elle d'y aller et elle trouva Isabela en chemin qui la guida.
- Buena suerte Antonio..., murmura-t-elle avant que les lumières ne s'éteignent lentement
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