Presque tout le monde s'était endormit devant le film, moi y compris, comme chaque année je me réveillai le premier, et lors de nos soirées de Saint-Valentin, les règles étaient simples, le premier à se réveiller devait ranger tout l'appartement, jeter les cartons de pizzas, se préparer et réveiller les autres un à un une fois que tout était fait, mais comme chaque année, il y avait deux catégories de personnes, les râleurs qui essaient désespérément de gagner quelques minutes de sommeil supplémentaires, et les chieurs, ceux qui à peine levés hurlent et sautent partout, et impossible de leur adresser un mot avant le petit déjeuner, ils n'en écouteront rien.

- Tout le monde debout, il faut pas qu'on parte trop tard pour aller au parc et faire les jeux débiles que les filles ont préparés.

- Va dire ça à ton mec !

- Mon mec ? Quel mec ?

- Sanemi espèce d'abruti !

- Mais c'est pas mon mec putain !

- Ah bon ?

- Pourtant vous aviez l'air très proches.

- Oh la ferme !

-Je dis ça je dis rien mais t'as quand même dormis blotti contre lui hein !

- Je t'ai dis de la fermer !

- Roh, ça va !

- Sanemi, debout.

- Encore 5 minutes...

- Mitsuri est partie décorer ton appart.

- Reviens ici sale pute !

- C'est pas cool Obanai ! Je me fais insulter à cause de tes conneries !

- Tais-toi et brosse-toi les dents, on attend la salle de bain nous !

- C'est bon ! Pas la peine d'en faire toute une histoire !

- Grouille !

- Viens, je t'ai garder un croissant pour le petit déjeuner. Je suis allé les chercher ce matin.

- Merci.

Je m'installai à table aux côtés de Sanemi, et le regardai manger, puis il me posa une question, une question des plus dérangeantes, une question dont seule Mitsuri connaissait la réponse. Mais j'ignore pourquoi, j'étais prêt à lui répondre en toute transparence, je lui faisais confiance d'accord, mais je leur faisais tous confiance, alors pourquoi je lui disais à lui mais que je refusais de le dire aux autres ? Je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait.

- T'es quoi ?

- Comment ça ?

- Quelle orientation ?

- Je- Gay..

- Je m'en doutais.

- Bah alors pourquoi tu demandes ?

- Pour être sûr.

- Me dis pas que c'est Mitsuri qui te l'a dit !

- Nan, pour une fois elle à été sage.

- Alors comment t'as su ?

- Hier, quand j'ai enlever mon tee-shirt parce que il faisait hyper chaud à côté du radiateur, t'es devenu tout rouge.

- C'était la chaleur !

- Mytho.

- Oh tu me saoule ! Mange et tais-toi !

Un rire taquin lui échappa et il m'offrit son plus beau sourire en plissant les yeux avant que Mitsuri ne m'appelle pour que je l'aide à faire la vaisselle du petit-déjeuner.

- Oui, quoi ?

- Aide-moi au lieu de draguer.

- Je vais te faire bouffer tes cheveux si tu continues à dire des trucs comme ça.

- Mais-

- Ta gueule !

- T'es même pas drôle !

- Le but c'était pas d'être drôle en même temps !

- Tu casses les couilles !

- Ah parce que t'en a ? J'étais pas au courant.

- Oh et puis merde ! Démerde-toi pour la vaisselle tu me saoules !

- Tu peux m'apprendre à la faire fuir moi aussi ?

- Il suffit de la faire chier et au bout d'un moment, ça explose.

- T'es un pro ! dit-il avec un regard admiratif

- Ouais, on peut voir les choses comme ça.

- Bon, je vais t'aider. lui fis-je en affichant mon plus beau sourire

Sanemi se plaça derrière moi, prit mes mains dans les siennes et commença à laver la vaisselle en se servant de mes mains pour faire les mouvements de frottement contre les tasses et les assiettes.

- Sanemi.. Qu'est-ce tu fous ? chuchotais-je pour ne pas attirer l'attention sur nous

- Je t'aide.

Je me retourna brusquement pour le confronter, mais en voyant que nos visages n'étaient plus qu'à quelques millimètres l'un de l'autre, je me mit à rougir et Shinobu entra dans la cuisine.

- Dites les ga- Désolée, je voulais pas déranger.

- Nan tu nous dérange absolument pas !

- Un peu quand même, on fit la vaisselle là.

- Oui, mais c'est comme ça qu'elle  interprété les choses !

- Bon, je vous laisse moi hein !

*

- Vous voyez ? Je vous avais bien dit qu'on aurait nulle part où s'installer !

- Ta gueule et avance.

- Mais !-

- La ferme ! Le parc est vide espèce de débile !

- Mouais bon, c'est pas ma faute, d'habitude il est plein à craquer..

- Nan ! Tu nous fait le même cirque tous les ans et tous les ans il est totalement vide !

- Vous me cassez les couilles !

Après cette scène, un débat de plusieurs minutes débuta, puis une fois nos différents dissipés, on installa à la hâte tout dont nous avions besoin pour le pique-nique. On joua aux jeux de Saint-Valentin que les filles avaient préparés à l'avance pendant plusieurs heures avant de retourner chez moi, on discuta tous ensemble un long moment, puis au bout d'une heure certaines personnes commençaient à rassembler leurs affaires et à partir au bout de 2h, j'étais complètement seul, ou presque, dans mon silencieux appartement, et étonnamment, ça me me faisait du bien, c'était un fait, je pouvais enfin respirer, mais ça me rendait quelque peu nostalgique. Il ne restait que Sanemi et moi, enfin, lui, il était surtout entrain de dormir mais ça, c'est un détail.

- Sanemi, debout, on va manger.

- Ok, je rentrerai après.

- Hors de question, il est tard et t'habite à une heure d'ici, tu pourrais avoir un accident ou quelque chose du genre.

- Relax, ça va.

- C'est mort, tu pars pas.

- J'ai compris, je vais rester !

- T'as pas vraiment le choix en même temps !

Après manger, on s'installa dans le salon pour regarder un film et il ne mit pas longtemps avant de s'endormir, je regarda son visage calme quelques secondes, je n'avais pas l'habitude de le voir aussi calme, ça me faisait bizarre, ça lui allait bien, comme ça, il était tellement... Beau... Je ne savais ce qui m'arrivait, mon corps agissait tout seul, et instinctivement, je passa mes mains dans ses cheveux et lui caressa le visage, glissant délicatement mes doigts sur les nombreuses cicatrices qu'arboraient son visage. Puis, sans même le remarquer, mon visage se pencha doucement au dessus du sien, et lorsque je m'en rendis compte, je ne pouvait pas revenir en arrière, mes lèvres étaient collées contre les siennes, je releva brusquement la tête pour voir que Sanemi ouvrait de grands yeux. Il me regarda longuement d'un air choqué, je devins rouge, il savait parfaitement ce qu'il venait de se passer.

- Obanai ?...

- Je !-

Il ne me laissa pas le temps de répliquer et m'embrassa à son tour, je sentais le rouge me monter aux joues, la température de la pièce était montée brusquement.

- Je t'aime. dit-t-il en me regardant avec un air moqueur

- Je crois que moi aussi...

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~Fin~