Le centaure poisson fronça des sourcils alors qu'un rire cristallin retentit dans la grotte.

Je me tournais vers son origine pour découvrir une fille...ou un garçon ou une personne au genre non identifiable me regarder d'un air amusé.
Je le.a reconnût immédiatement, c'était la personne qui m'avait récupéré dans l'eau.
Iel avait de long cheveux blonds ondulé ramené en catogan entouré d'une jolie couronne d'algue et était vêtu.e d'une simple tunique grec blanche qui cachait toute trace de potentiel forme et d'une ceinture où pendait un fouet sur sa peau qui semblait encore plus pâle et tirait sur le bleu.
Une néréide, devinais-je cependant.

Mais ce n'était certainement pas la créature la plus étrange de la grotte (hormis Léo bien sûr).
À côté de l'autre se tenait... eh bien le centaure poisson.
Il ressemblait un peu à Chiron avec sa grande barbe et ses cheveux bouclé (bien qu'il soit effrayamment beaucoup plus baraqué que lui) et la partie avant de ses jambes était comme lui un grand étalon blanc.

Mais il avait en haut de sa tête deux petites pinces de homard qui semblait se débattre dans ses cheveux et la partie arrière de son corps était une longue queue de poisson verte qui s'agitait derrière lui.
Sans parler de sa peau vert petit-pois...

- Ennemis ou amis ? soufflais-je à Léo d'un air dubitatif.

- Ça va dépendre de ce que vous allez nous dire. répondit le centaure-poisson. Weissmuller charge toi de la magicienne.

La néréide esquissa un grand grand sourire et nagea rapidement vers moi avant de me prendre le bras.

- Viens je vais te montrer le camp Tueuse de Scolopendre ! s'exclama-t-iel joyeusement.

- Weissmuller ! Gronda le centaure poisson.

Le.a dénommé.e Weissmuller leva les yeux au ciel avant de pousser un long soupir.

- Et aussi avoir l'air super menaçant.e pour l'interroger je sais Aphros. grogna-t-iel avant d'ajouter plus bas. Tu vas voir, l'arène est magnifique !

L'étrange inflexion qu'iel avait fait sur le mot menaçant ne m'aida pas plus à définir son genre.
Je me forçais à esquisser un sourire indécis alors que la néréide sortait déjà à grand coup de pied de la caverne, m'emportant avec ellui.
Iel s'arrêta cependant un instant pour me tendre quelque chose que je reconnus alors instantanément en poussant de grandes exclamations de joie :

- Ma veste ! m'écriais-je presque en enfilant cette dernière avec soulagement.

Weismuller laissa échapper un léger ricanement amusé.

- Tu l'avais perdu dans ta chute du bateau. Ravie de savoir que j'ai bien fait de la ramener.

- Oh que oui...

J'esquissais un sourire amer en serrant l'épaisse et longue veste contre moi. Elle était dans un piteux état mais jamais je n'avais pu me résigner à m'en débarrasser. Parce que c'était le dernier vestige qu'il me restait d'Emma, la seule chose d'elle que j'avais réussis à récupérer avant de l'abandonner à son sort...

- Enfin bon ! S'exclama alors Weismuller en me tirant de nouveau, me sortant de mes pensées. Dépêchons nous je veux en finir au plus vite !

- Qui, qui êtes vous ? demandais-je alors avec incompréhension, parfaitement revenue sur terre.

- Attends je vais te montrer. se contenta de répondre la néréide avec un sourire malicieux en continuant de nager rapidement entre un étrange banc d'algue. Tu vas vite comprendre.

J'envisageais un instant de lui envoyer mon poing dans la figure pour qu'iel me lâche. Ça n'aurait pas été bien compliqué de lea semer à travers le banc d'algues.
Mais le fait qu'ils étaient certainement responsable du fait que je puisse respirer sous l'eau sans être écrasée par la pression à cette profondeur m'en dissuada quelque peu.  Et puis la néréide était armée tandis que mon bracelet manquait toujours à l'appel.

Je me laissais donc traîner à travers les algues sur ce qui semblait être une colline sous-marine.
Je ne pue m'empêcher de pousser un hoquet de surprise lorsque nous arrivâmes en haut.

Nous nous tenions (ou flottions plus exactement) juste au dessus d'une grande ville grec qui s'étendait au fond de la mer.
Les toits des bâtiments étaient en nacre et les murs en corail. Des jardins débordaient d'anémones et d'algues où broutaient des énormes hippocampe multicolore.
Une équipe de cyclope installait un toit à l'aide d'une baleine bleu.
Et partout dans la ville, grouillaient des dizaines de créature marines qui déambulaient, discutaient ou bien...s'entraînaient.

- C'est un camp..., soufflais-je en écarquillant les yeux.

- Et ouais mon pote !!! s'exclama fièrement Weissmuller en me lâchant finalement. Vous croyez peut-être avoir sauvé le monde plusieurs fois mais il n'y aurait plus de continent depuis longtemps si on s'en occupait pas non plus !

Je fronçais des sourcils tandis que mon cerveau marchait à tout allure.

- Mais..., demandais-je finalement, et toi  tu...

- Je suis comme toi ! Ma mère était une néréide et mon autre mère est Cymopolée, la déesse des tempêtes en mer.

- Tu es donc...

- Une demi-déesse..., la néréide fronça alors des sourcils, ou un demi-dieu. Arg ! C'est tellement frustrant tous ces mots qu'on est obligé de genrer dans votre langage.

Je fronçais encore plus des sourcils en lea regardant sérieusement perdue.
La néréide éclata de rire devant mon incompréhension.

- La plupart des néréides sont des femmes. expliqua-t-iel. Mais je crois que j'ai passé un peu trop de temps avec les humains et j'ai découvert de nouvelles choses avec eux. Ce qui m'a fait prendre en compte que j'étais non-binaire. Je n'ai pas de genre attribué.

- Oh. Dis-je en comprenant plus ou moins. Je vois, je crois.

Weissmuller éclata à nouveau de rire. Avant de se figer soudain.

- Mince, fit-iel en se frappant le front. C'est vrai que j'étais censé t'interroger. Si Bill me voyait...

Iel poussa un nouveau soupir et se tourna vers moi.

- Bon, fit-iel sous le ton de la confidence, Frank Zangh nous a déjà tout expliqué et je suis censé vérifier que ces dire correspondent aux tiens. Mais il avait l'air tellement innocent, fit-iel en déposant ses mains sur ses joues. Il ne peut décemment pas mentir. Mais c'est la procédure donc... raconte moi ton histoire Tueuse de Scolopendre.

- Non.

Un long silence suivit ma réponse qui s'était faite bien plus abrupte que ce que je ne voulais. La néréide sembla estomaquée par ma réponse. Visiblement iel ne s'attendait pas à ça.

À vrai dire, j'avais moi-même répondue par réflexe et je me rendis bien vite compte de mon erreur tandis que la néréide m'observait désormais avec une curiosité mélangée d'une pointe de suspicion.

- Enfin, tentais-je, il n'y a pas grand chose à dire sur moi. Je m'appelle Eïleen McGuire, fille de Circé et d'Eris et je ne sais pas vraiment moi-même ce que je fiches ici.

Je lui confiais donc le début de notre quête dans les grandes lignes, ne pouvant pas vraiment détailler puisque je passais moi la moitié de mon temps sur le pont, essayant de prendre part le moins possible à toutes leurs quêtes mineures.

- Mais, demanda finalement Weissmuller. Pourquoi tu ne les aide pas ? Tu m'as l'air d'être une grande magicienne, je sens ta magie émaner autour de toi même si tu ne peux pas l'utiliser dans de telles profondeurs.

- Je ne les contrôles pas..., soupirais-je. J'ai réussis à faire un tout petit quelque chose tout à l'heure Avec Crevettezilla mais la plupart du temps je ne fais que détruire ce qui m'entourent.

- Crevettezilla ? demanda Weissmuller qui semblait se retenir de rire. Tu parles du Scolopendre.

- Appel ça comme tu veux, réfutais-je avec un léger sourire en coin. Ça restera une crevette géante.

Et la néréide rit de plus belle. Bon sang, comment faisait iel pour rire autant ?

Tu en faisais autant qu'ellui a une époque. me souffla une petite voix.

Je la reléguais au fin fond de mon esprit, ce n'était pas le moment d'y penser.

- Toi je t'aime bien ! me fit Weissmuller en posant une main sur mon épaule avant de se reprendre. Bon, étonnement ton témoignage ressemble à l'autre et tu ne m'as définitivement pas l'air menaçante. iel poussa un soupir de soulagement. Qu'est-ce que je déteste faire ça. Ce genre de truc c'est pas pour moi, je préfère mettre une raclée à des crevettes géantes !

Je lea regardais en arquant un sourcil, ne remarquant qu'à ce moment là toutes les cicatrices qui parcouraient sa peau.
J'y étais tellement habituée avec tous les demi-dieux que je connaissais que ce détail ne m'avait même pas frappé. Une curiosité maladive qui ne m'avait pas pris depuis longtemps m'envahi alors.

- Et toi ? demandais-je donc finalement. Qu'elle est ton histoire ?

Weissmuller fit un petit "oh" des lèvres, ne s'attendant visiblement pas à cette question.

- Comme tu l'as certainement compris, dit-iel. Je m'appel Weissmuller. Mais tu peux m'appeler Weis, c'est bien moins compliqué. Je suis à moitié néréides, mais comme tu t'en doutes certainement je suis un peu différent.e de mes sœurs. Je suis la seule néréide du camp. On est censé garder des trésors et protéger les marins mais je préfères cent fois mieux sauver le monde marin plutôt que de faire ça !

- Je vois. dis-je en hochant la tête lea comprenant quelque peu.

- Tiens ! s'exclama alors Weis. Voilà tes amis qui reviennent.

Et en effet, Frank et Léo s'approchaient de moi à grand pas (ou grand coup de brasse) accompagnés tout deux de Centaure-poisson.

- Ils ne sont pas hostiles hein Bythos ? fit La néréide avec un sourire en coin en s'approchant de celui qui nageait à côté de Frank.

- Hum..., répondit ce dernier d'un ton bourru.

- Hum ? répéta Weis en tournant autour d'eux.

Bythos, puisque aussi étrange que c'était ça semblait être son nom, poussa un juron en grec.

- Tu avais raison. finit-il par dire.

- Comme toujours !!! s'écria Weis en entreprenant une petite danse de la joie, ce qui donna un résultat très déroutant dans l'eau. Tiens, résumé de mon petit interrogatoire de néréide super menaçante.

Elle posa son pouce et son index l'un contre l'autre avant de souffler juste au dessus.
Un amas de petites bulles en sortirent pour fondre sur le front de Bythos qui ferma quelques instants les yeux avant de hocher la tête.

Il regarda Weis puis moi avant de tourner la tête vers Aphros et de s'adresser à lui dans un étrange mélange d'ultrasons et de cris de dauphins.

Frank et Léo me rejoignirent, l'air quelque peu perdu.
Le latino tenait ce qui semblait être un panier repas entre les mains.
Mais je n'eut pas le temps de l'interroger pour ça.

- Tout va bien ? demanda Léo.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? Fit Frank en même temps.

- J'en ai fichtrement aucune idée. répondis-je pour les deux en haussant des épaules.

- Ce n'est pas une mauvaise idée Weis. Dit finalement Aphros.

La néréide poussa une exclamation de joie en tapant dans ses mains et les deux centaures poissons se rapprochèrent de nous.

- Bien, dit Bythos. Comme Weis nous l'a si gentiment fait remarquer vous m'avez l'air d'être d'honnête demi-dieux. On vous aidera à éviter les monstres marins pour votre traversée dans l'Atlantique.

- Ça c'est super ! approuva Léo en levant son pouce en l'air.

Weis s'approcha de moi avant de poser ses mains sur mes épaules.

- Et Toi Eïleen. Tu pourrais rester avec nous pendant ce temps.

- Quoi ?! m'exclamais-je avec incompréhension.

- Ça c'est moins super.