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Test n°01.




           

CHAPITRE 01

–          Sur votre paillasse a été installé le matériel nécessaire aux travaux pratiques du jour. Vous disposez d'une batterie, d'une lampe, d'une résistance, de fils de connexion ainsi que plusieurs électrodes. J'ajoute que je vous serai gré de faire preuve d'un certain niveau de maturité et de ne pas vous amuser avec le matériel de laboratoire, merci.

Zeke Kennedy posa ses mains à plat sur son bureau et se pencha vers ses élèves, qui le dévisageaient tous avec la plus grande attention. Tous, sauf un. Fidèle à sa personnalité de trouble-fête, Danny Lawrence avait saisi la lampe et la faisait tourner entre ses doigts, rigolant comme un abruti en montrant sa découverte à son éternelle bande de larbin. Zeke poussa un soupir, puis darda un regard exaspéré sur l'adolescent :

–          Danny, tu es concerné, l'interpella-t-il en claquant des doigts. Alors cesse de te comporter comme un enfant qui découvre le Père Noël et concentre-toi sur le cours s'il-te-plaît, c'est ici que ça se passe.

–          Ouais, désolé m'sieur. Je cherchais seulement le moyen de faire sortir le génie de la lampe, parce qu'il a pas l'air de vouloir se pointer.

À cette phrase, l'ensemble de la classe éclata de rire. Les amis de Danny se penchèrent au-dessus de leur table pour lui donner de grandes tapes dans le dos, tandis que celui-ci affichait un sourire béat. Zeke plissa les yeux, pas tellement sûr de saisir l'humour de l'adolescent. Cela faisait à peine deux mois que Zeke avait réussi à décrocher son boulot de professeur de chimie dans ce petit lycée de Denver, or le jeune homme envisageait déjà de se faire muter ailleurs. Il l'envisageait très sérieusement. Lorsqu'il avait débarqué lors de son premier jour à la Newton High School, les autres adultes avaient profité de son statut de jeune professeur crédule et ignorant pour lui coller la pire des classes de tout l'établissement, celle que personne ne voulait jamais. Et voilà comment Zeke Kennedy, vingt-huit ans et tout nouveau dans le métier de professeur de sciences, c'était retrouvé professeur principal des Terminales A.

La Terminale A, c'était la classe des « scientifiques », d'après les autres élèves. Les adolescents les plus doués et les plus intéressés par les sciences, ceux qui étaient passionnés par la radioactivité et la physique nucléaire, par les lois de Coulomb et le rapport de gravitation entre deux objets dont la fameuse formule avait été découverte par Newton, se trouvaient dans cette classe. Il était vrai que Zeke avait déjà pu repérer certains élèves-prodiges, dont il ne pouvait que saluer les efforts et le travail brillant.

Pourtant, pour Zeke, la Terminale A était avant tout la classe dans laquelle se trouvait Danny Lawrence. C'était connu ; chaque lycée possédait son lot de populaire, ces adolescents injustement et physiquement parfait situés au sommet de l'échelle sociale. Et, parmi les populaires, il y a toujours le populaire. Vous savez, ce magnifique beau-gosse, sportif et capitaine de l'équipe de foot du lycée, qui ne serait pas complètement cliché s'il ne sortait pas en plus ave la capitaine des cheerleaders pendant que les autres filles se battaient pour attirer son attention. Eh bien, à la Newton High School, ce populaire portait le nom de Danny Lawrence. Un abruti complet d'après Zeke, qui n'était même pas capable d'effectuer un calcul mental sans s'aider de ses doigts. D'ailleurs, le jeune homme ne comprenait toujours pas comment l'adolescent s'était débrouillé pour atterrir dans cette classe, et encore moins comment avait-il réussi à accéder au poste de délégué. Quoique, si la moitié des élèves de la Terminale A comptaient parmi les plus brillants des dernières années, l'autre moitié de la classe en était l'extrême opposé et ressemblait plus à des pseudo-Danny ; une bande d'élèves bruyants, aussi bêtes que leurs pieds et qui adoraient tourner les professeurs en bourrique. Pas étonnant que tous les autres fuyaient la Terminale A comme la peste.

Et maintenant, c'était à Zeke de se débrouiller pour capter l'attention de ces adolescents remplis d'hormones. Vraiment, la vie était injuste.

Le jeune homme se racla la gorge, puis frappa dans ses mains pour réclamer le silence. Le calme retomba sur la salle de classe, tandis que l'ensemble des regards se tournèrent vers lui.

          S'il-vous-plaît les jeunes, un peu de calme. Danny, merci de nous avoir fait perdre du temps avec tes blagues vaseuses... encore (il y eu quelques ricanements à travers la classe, que Zeke fit taire d'un regard). Pour revenir à vos travaux du jour, j'espère que vous aurez remarqué qu'il n'y a pas d'interrupteur sur vos paillasses. Or, ce sont ces petits objets qui vous permettent normalement de contrôler vos lampes. C'est donc sur cela que vous allez travailler aujourd'hui. Je veux que vous trouviez le moyen de construire un circuit électrique dans lequel vous pourrez allumer et éteindre vos lampes quand vous le voudrez, le tout sans interrupteur pour vous aider.

Zeke fit une courte pause, attendant les réactions de ces élèves. Celles-ci ne se firent pas attendre : aussitôt, un concert de protestations et de gémissements parcourut la classe, tandis que les élèves fixaient tour à tour leur matériel de travail, puis leur professeur.

–          Mais m'sieur, c'est impossible ! s'exclama un garçon en levant les bras au ciel.

Zeke le reconnut aussitôt comme étant un des meilleurs amis de Danny. Il claqua la langue.

–          Rien n'est impossible, Jason, répliqua l'enseignant. Sache que seules les limites de notre esprit définissent certaines choses comme inconcevables.

–          Hein ? firent Danny et Jason simultanément.

–          Mettez-vous tous par groupe de deux, reprit Zeke sans faire attention aux deux garçons. Vous avez une heure pour mettre au point votre circuit, trouver une solution au problème posé et rédiger le protocole que vous avez suivi.

Il n'en fallut pas plus pour que la classe entre dans une effervescence complète. Les élèves se mirent à crier à leurs amis installés à l'autre bout de la classe, à se lever pour faire leur groupe. Certains commençaient même à raisonner sur le travail à faire. Les groupes se firent rapidement, sous les yeux attentifs de Zeke. Après avoir vérifié les groupes et donné les premières consignes, le jeune homme allait retourner s'asseoir à son bureau dans la perspective de se reposer un peu, lorsque son regard se posa dans le fond de la salle.

Dernière rangée, paillasse du milieu ; un jeune garçon aux cheveux blonds ébouriffés était assis à sa paillasse, seul. Il semblait totalement plongé dans la réalisation de la tâche donnée, et ne prêtait aucunement attention aux autres adolescents qui l'entourait.

Zeke poussa un long soupir lorsqu'il reconnut l'élève. Le jeune professeur l'avait remarqué dès son premier jour de cours avec les Terminales A : il s'agissait d'un garçon très intelligent, probablement le plus doué de cette classe. Le garçon portait le nom de Tao Allen. Il ne parlait presque jamais, et ne se mêlait que très rarement à ses camarades. La plupart du temps, il était assis tout seul à la même table, et se contentait d'écouter le cours sans broncher. Il ne semblait pas vouloir faire le moindre pas vers les autres élèves tout comme il semblait en être de même pour le reste de la classe. Cette situation avait l'air de convenir à tout le monde, sauf Zeke. Ce genre de situation se reproduisait à chaque nouveau travail de groupe, et cela commençait à agacer le jeune professeur. Celui-ci ne comprenait pas pourquoi la classe avait décidé d'ignorer l'adolescent. Tao n'avait pas l'air d'être un méchant garçon, et Zeke ne se souvenait pas l'avoir déjà vu chercher les problèmes avec n'importe qui. Alors, pourquoi ?

Ce fut dans l'idée de mettre un terme à cette situation ridicule que Zeke se surprit à traverser la salle de laboratoire, fonçant droit sur un Tao qui ne le voyait même pas approcher. L'enseignant se planta devant l'adolescent et croisa les bras. Le garçon finit par remarquer sa présence, et il se redressa en repoussant une mèche de cheveux blonds qui lui tombait devant les yeux. Tao posa sur son professeur ses grands yeux bruns, mais resta parfaitement silencieux. Visiblement, il devait attendre que son professeur parle le premier, car le jeune homme se mit à le fixer sans prononcer un mot. Zeke se racla la gorge, légèrement mal à l'aise :

–          Alors Tao, ne me dis pas que tu comptes encore travailler tout seul ? demanda Zeke avant de grimacer intérieurement.

Sérieusement, Zeke ? C'est tout ce que tu as trouvé pour aborder un ado solitaire ?

Face à lui, Tao le fixa un instant sans rien dire, puis il haussa les épaules.

–          Bah... j'en ai bien l'impression, pourtant, répondit le blond avec indifférence.

–          Mais ça ne te dérange pas de toujours tout faire tout seul ? insista Zeke en fronçant les sourcils. Pourquoi tu ne proposes pas à tes camarades de te rejoindre ?

L'adolescent haussa de nouveau les épaules mais cette fois, il ne répondit rien. À l'évidence, le blond préférait rester seul. Cette réponse assez vague aurait dû marquer la fin de la conversation. Peut-être que Zeke aurait dû faire comme tout le monde, à savoir ficher la paix au jeune Tao et retourner se planquer derrière son bureau de professeur. Mais c'était plus fort que lui : Zeke voulait savoir ce qui coinçait entre Tao et les autres élèves.

Alors, sans réfléchir, il fit volte-face vers le reste de la classe. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se rendre compte que tous les regards étaient tournés vers lui, et plus précisément vers Tao. Derrière lui, il entendit l'adolescent pousser un gémissement. Trop tard, pensa Zeke. Désolé, Tao.

–          Alors ? cria Zeke en fusillant sa classe du regard. Est-ce que l'un de vous peut m'expliquer pourquoi vous avez tous décidé d'ignorer votre camarade ? Vous vous trouvez malin ? Je suis sûre que personne n'a même pensé à lui proposer de se joindre à vous. C'est drôle, peut-être, d'être plusieurs à tourner le dos à l'un d'entre vous ?

À présent, tous les lycéens s'étaient détournés du principal concerné, et faisaient semblant de ne pas entendre les reproches de leur professeur tout en regardant droit devant eux, l'air honteux pour certain. Ce comportement ne fit qu'agacer d'avantage Zeke, qui attendaient sérieusement une réponse à ses questions. Comme rien ne venait, il était sur le point de lancer une nouvelle vague de reproche, lorsque Danny se retourna vivement vers son professeur et prit la parole avant lui :

–          Bah en fait, c'est pas contre lui m'sieur, intervint l'adolescent en fronçant les sourcils. C'est juste que... y a truc qui cloche avec ce gars. Je sais pas, c'est un peu bizarre, mais c'est comme s'il portait malheur. Il a déjà fait péter trois circuits électriques depuis le début de l'année, quand même. Si vous trouvez pas ça bizarre, vous, je sais pas ce qu'il vous faut alors ! Mais faut comprendre, ça fait un peu flipper quand même.

Zeke se mordilla la lèvre, pensif. Même si Danny l'agaçait et que tout ce qui sortait de sa bouche était essentiellement des conneries, Zeke devait admettre que cette fois, le jeune garçon avait raison. Lui-même avait également remarqué que le blond derrière-lui semblait collectionner les mauvaises expériences.

Lors de leur premier cours de travaux pratiques, Zeke se souvenait que le circuit électrique construit par Tao avait court-circuité à peine quelques secondes après que l'adolescent ait effectué les derniers branchements. Un mois plus tard, il avait suffi que Tao touche un des générateurs pour que celui-ci parte en fumée et, au cours suivant, le jeune garçon avait fait griller le circuit d'un de ses camarades de classe. Enfin, il y a à peine deux semaines, Zeke avait donné à ses élèves un compte-rendu à écrire sur ordinateur. Tandis que Tao essayait de brancher son ordinateur à une des prises, le boîtier de celle-ci avait tout soudainement sauté, révélant les dangereux fils électriques contenus dans la prise. Tao s'était pris une bonne décharge mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, cela n'avait pas eu l'air de l'affecter plus que ça. À croire que le garçon n'avait rien senti.

Zeke jeta un rapide coup d'œil au-dessus de son épaule. Derrière lui, Tao avait redressé la tête et fusillait à présent Danny du regard. La tension était palpable dans le petit laboratoire, et Zeke regretta presque de ne pas s'être finalement mêlé de ses affaires. Alors qu'il lançait de nouveau un bref regard vers le blond, il remarqua soudainement l'aura étrange qui semblait flotter autour de l'adolescent.

Il n'eut cependant pas le temps de poser plus de question car soudain, Tao se redressa, envoyant valdinguer son tabouret. Les paumes de ses mains frappèrent sa paillasse si fort que son matériel de physique s'entrechoqua bruyamment, faisant sursauter Zeke.

–          Ce n'est pas de ma faute si le matériel du lycée est défectueux, répliqua-t-il sèchement. Un problème de tension ça te dit quelque chose, abruti ? Qu'est-ce que tu crois que je suis, une espèce de sorcier vaudou qui tente de tous vous tuer à bout de poudre de perlimpinpin et d'éclairs magiques ? Tu ne sais pas de quoi tu parles Danny alors s'il-te-plaît, ferme-là.

Danny écarquilla les yeux, puis leva les mains en signe de reddition.

–          Oh, du calme, je disais pas ça pour te vexer mec, lâcha l'adolescent. Je dis juste ce que je pense ; t'es un mec bizarre, à qui il arrive des choses bizarres. J'y peux rien, moi si t'es une sorte de phénomène de foire. Tu portes la poisse. Depuis le début de l'année, il t'arrive que des trucs flippants. Essaye de comprendre, mon pote : personne n'a envie de se faire électrocuter, c'est tout.

–          Eh oh, surveilles ta façon de parler à tes camarades, Danny Lawrence ! rugit Zeke en pointant un doigt menaçant vers l'élève. C'est un établissement consacré à l'éducation ici, pas l'arène du clash ! Alors j'entends encore une connerie pareille sortir de ta bouche, et tu passes les deux prochains semestres en colle !

Zeke était furieux, à présent : ce que les adolescents pouvaient être stupides ! Quoi, parce que l'un d'entre eux collectionnaient les merdes, les autres devaient forcément décider qu'il était une espèce de... de... Zeke trouvait ça ridicule, complètement ridicule même.

Alors que Danny roulait des yeux et se détournait de son professeur, Zeke sentit quelque chose lui attraper la manche et tirer légèrement dessus, attirant son attention. Le jeune homme se retourna, pour se retrouver face à Tao. Celui-ci secoua la tête.

–          Laissez tomber, Monsieur Kennedy. Ça n'en vaut pas la peine.

Zeke cligna des yeux, fixant le garçon devant lui d'un air légèrement inquiet. Cependant, il décida de respecter le choix du jeune lycéen et n'insista pas plus. De toute façon, Zeke savait qu'il était trop tard ; Tao était maintenant fiché comme étant « le garçon bizarre de la Terminale A », et il savait qu'il allait le rester pour longtemps. Zeke hocha brièvement la tête, et il sentit l'emprise sur sa manche se desserrer. Il regarda Tao se laissa lourdement tomber sur sa chaise, puis se détourna et commença à regagner son bureau. Cependant, il se fit la promesse de garder le jeune garçon à l'œil, désormais.

De son côté, Tao tenta de se reconcentrer sur le travail à faire, en vain. Les paroles de Danny tournaient en boucle dans sa tête. « Une sorte de phénomène de foire... ». Les doigts de Tao se crispèrent sur la batterie qu'il venait de saisir. Bien sûr, l'adolescent avait pleinement conscience de ce que ces paroles impliquaient. Il savait que cela voulait dire qu'il lui serait encore plus difficile de s'intégrer maintenant que les autres avaient compris que quelque chose n'allait pas chez lui. Tao lâcha la batterie, puis baissa les yeux vers ses mains. Pourquoi ? Pourquoi est-ce que c'était toujours à lui, que des choses pareilles devaient arriver ? Bien sûr, cela n'aurait pu être que de simples accidents. C'était d'ailleurs ce que tout le monde avait pensé, la première fois. Juste un accident. Puis cela c'était encore produit, puis une troisième fois. Et encore une fois. Cela se reproduisait tout le temps, et la malchance frappait toujours le même élève : lui. Il ne pouvait décidemment pas s'agir de coïncidences.

Tao avait conscience des bruits qui couraient sur lui, entendait les chuchotements qui parcouraient les élèves lorsque le professeur Kennedy annonçait une nouvelle expérience à réaliser en classe. C'était d'ailleurs la seule personne qui n'avait jamais rien dit à propos des malheurs de l'adolescent. Peut-être faisait-il exprès de ne rien voir, ou peut-être n'avait-il réellement rien remarqué. Peut-être aussi qu'il le faisait par pitié envers le pauvre garçon. Ou peut-être n'en avait-il tout simplement rien à faire.

Tao secoua la tête, excédé. Ce n'était probablement pas une bonne idée de ressasser ses sombres pensées pendant les cours. Mieux valait d'abord se concentrer sur l'expérience de physique ; il aurait tout le temps de se lamenter sur sa vie plus tard. Tâchant de se reconcentrer sur son propre travail, Tao baissa les yeux sur la paillasse, pour se rendre compte qu'il avait déjà relié la batterie à une résistance grâce aux fils de connexion. Il fixa son amorce de travail pendant quelques secondes puis, sur une impulsion, décida de tout débrancher. Puis il se tassa un peu plus sur lui-même, et passa une main dans ses cheveux blonds en bataille. Dieu, il n'avait aucune idée de la façon dont il devait s'y prendre pour contrôler cette foutue lampe.

Il allait recommencer à ruminer, lorsqu'un frisson le parcourut soudainement. Tao sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque, alors qu'une désagréable sensation s'emparait de lui.

Quelqu'un l'observait.

Tétanisé, Tao se figea un instant sur sa chaise, et retint sa respiration. Ce pressentiment, il ne le connaissait que trop bien. Il lui tombait dessus chaque soir, alors que Tao s'abandonnait lentement aux bras de Morphée. Quelquefois, cette horrible sensation le mettait tellement mal à l'aise, qu'il lui arrivait de mettre des heures à s'endormir. C'était comme si quelqu'un l'observait à son insu, et essayait en même temps de pénétrer son âme. Et c'était franchement loin d'être une expérience des plus agréables.

Il arrivait aussi que cela se produise dans la journée. C'était rare, mais c'était déjà arrivé. Et chaque fois que Tao avait été parcouru par ce même frisson glacé en pleine journée, cela n'annonçait en général rien de bon.

Tao leva la tête et, s'arrachant à sa paralysie, balaya la classe du regard.

Bien sûr, personne ne le calculait. Pas de petits regards méfiants, de coup d'œil curieux lancés furtivement dans sa direction. Rien, nada. Tous les élèves de la Terminale A étaient penchés au-dessus de leurs travaux, et s'étaient totalement désintéressés de leur camarade. Un bref regard en direction de Mr Kennedy lui permis de se rendre compte que le professeur l'ignorait lui aussi, étant visiblement plus occupé à surveiller la classe d'un œil morne.

Pourtant, la sensation persistait. Et plus les secondes passaient, plus ce sentiment semblait se raffermir. Soudain, Tao sursauta et, dans un soupçon de paranoïa, fit volte-face sur sa chaise. Il n'y avait rien derrière lui, à part le mur qui se trouvait à quelques centimètres du jeune homme. Evidemment.

Il se retourna lentement, alors qu'un malaise le gagnait peu à peu. Ce n'était pas la première fois que Tao vivait ça et pourtant, il n'avait jamais compris d'où cette étrange sensation venait. Il avait beau être persuadé d'être observé, il n'avait jamais vu personne l'espionner sournoisement. À croire qu'il devenait fou.

Comment à son habitude, Tao décida de chasser la sensation croissante, qui s'emparait progressivement de lui. L'adolescent tenta pour la énième fois en une heure de se reconcentrer sur le cours, lorsque son regard se posa de nouveau sur la lampe.

Un nouveau frisson le parcourut, plus fort que le précédent.

Le petit objet était posé sur la table, à l'écart du reste de matériel de physique. C'était une lampe, tout ce qu'il y avait de plus ordinaire. Mais soudain, motivé par un sentiment que Tao ne saurait expliquer, ce fut comme si le garçon se retrouvait attiré par la lampe. Le champ de vision du garçon s'était désormais réduit au petit objet qui, bizarrement, semblait émettre une aura... une aura mystérieuse. Arrête ! Tout ça, c'est dans ta tête !

Tao se pencha un peu plus en avant, les yeux rivés sur sa lampe.

Des signaux d'alarmes se déclenchèrent automatiquement dans son esprit, lui hurlant d'arrêter son cinéma. En parallèle, le sentiment que quelqu'un l'observait s'intensifia, devenant presque insupportable.

Tao décida de les ignorer, et appuya ses coudes sur la table pour mieux observer la lampe. Le garçon fronça les sourcils. On aurait dit... qu'il y avait quelque chose...

Recule !

Tao tendit la main vers la lampe. Ce fut comme si quelqu'un avait soudainement ordonné le silence dans sa tête ; l'alarme hurlant des mises en garde, la sensation désagréable d'être observé... Tao n'entendait plus rien.

Les doigts de l'adolescents effleurèrent la lampe, essayant de l'attraper.

Il y eut deux secondes de silence.

Et, soudain, la lampe explosa.

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