1. Le nouveau est super badass
Moi c'est Warren. Warren Roy. Jeune lycéen de 14 ans à New-York, dans une classe que j'ai l'audace de nommer "asile pour attardés".
Aujourd'hui c'est la reprise des cours, Noël était fini.
Je me tenais devant le portail, attendant ma meilleure amie, Gloria, une grande perche aux cheveux châtains clairs et aux yeux aussi noirs que de l'obsidienne.
- Hey !! Allô la lune ici la Terre !
Je sursauta, sortant de mes pensées, Gloria se tenait juste devant moi, un fin sourire malicieux sur le visage. Je sentis mes joues chauffées d'embarras.
- Salut Glory. On y va ? Je mis mes mains dans mes poches, et enfouis mon visage dans mon col, avant de me diriger vers la cours.
- Ehhh... Et après c'est moi la grincheuse...
Elle me rattrapa.
Le prof de maths vînt nous récupérer, le cours se passa sans encombres malgré le brouhaha habituel de la salle.
Quelque chose vînt percuter l'arrière de mon crâne. Un stylo entouré d'un papier que je decolla avec ennuie avant de lire ce qu'il y était inscrit :
"Tu fras atasion le gay, ge croi ke ta le barro !"
Un soupir franchi la barrière de mes lèvres.
S'en suivit le cours de français, puis la récréation.
Lorsque se fut au cours d'histoire, un homme en fauteuil roulant vînt nous récupérer, je lança un léger regard vers mon amie qui le capta et qui haussa un sourcil avant d'hausser les épaules toute aussi perdue que moi. Pourtant, pour le reste de la classe tout semblait normal.
On s'assit et le prof commença son cours.
Je leva la main, Gloria tenta de m'en empêcher mais le prof me remarqua avant qu'elle n'ai réussi à me faire baisser la main.
- Oui ? Une question ?
- Où est monsieur Bellot ? Notre prof d'histoire. Je ne pût m'empêcher de me cacher le visage avec mes mains après avoir poser cette question.
Le prof plissa légèrement les yeux, puis me sourit.
-Mais je suis là depuis le début de l'année Warren. Ça va aller ? Tu as besoin d'aller à l'infirmerie ?
- Nan. C'est bon. Il est juste fatigué M'sieur... Euh... M'sieur.
Il regarda quelques secondes mon amie avec intérêt.
- Hum... Ah oui, un nouvel élève ne devrait pas tarder à arriver, vous allez l'accueillir chaleureusement, n'est ce pas ?
Le brouhaha reparti de plus bel, mais Gloria coupa net toutes agitations.
- Nouveau ou pas de toute façon on s'en branle. S'il est aussi simple d'esprit que les trois quarts de c'te classe il finira dans le groupe de Machin là. Elle regarda avec un dédain non dissimulé Jim et sa bande de demeuré.
- Gloria... Sérieusement... Tu-
Quelqu'un frappa à la porte, le prof l'invita à entrer.
Devant nous se tenait un garçon pas très grand, aux cheveux bruns emmêlés, aux yeux sombres et cernés, à la peau blême comme s'il cela faisait des années qu'elle n'avait pas été carressée par le soleil. Il portait un tee-shirt avec un squelette buvant un café surmonté d'une veste d'aviateur un peu abîmée, et d'un pantalon noir délavé.
- Bonjour. Je m'appelle Nico. Di Angelo Nico. Un très fort accent italien marquait chacun de ses mots, comme Gloria, mais en plus compréhensible. Son ton avait beau être morne, sa voix tenait une tonalité plutôt aigüe. Je m'assois où ? Fit-il en se retournant vers le professeur.
Celui-ci indiqua au garçon la place juste à côté de la mienne, donc derrière celle de Gloria. Le dit Nico vînt s'installer, le cours repris, je le fixa quelques secondes avec curiosité avant que celui-ci ne me regardes à son tour, mi-amusé mi-agacé.
Gloria quand à elle se retourna de moitié afin de le dévisager avec supériorité, puis de se reconcentrer sur le cours d'histoire.
- C'est ta copine ?
Je rougis.
- Non, non... C'est... Ma meilleure amie.
Il m'observa du coin de l'oeil, les bras croisés.
- Tu n'écris pas ?
- J'ai oublié d'apporter des feuilles.
Je regarda à ses pieds, rien.
- Tu ... Tu as oublié ton sac tout court, non ?
Gloria se retourna et me tapa le haut de la tête avec sa trousse.
- Nan mais vous allez vous la fermer, oui !! Vous êtes insupportable !! Per carità !!
- Hum hum... Puisque Gloria semble d'humeur à parler fort, que dirait elle de passer au tableau pour expliquer l'histoire de Cronos ?
Elle nous lança un ultime regard assassin, avant de se lever et de partir au tableau.
Lorsque la sonnerie annonça midi, je me dépêcha de me rendre vers le grand sol pleureur, puis sortis mon repas.
- Tu pourrais prévenir quand tu t'en vas. Gloria en avait déjà après toi, maintenant elle est super vénère.
Je regarda à droite puis à gauche, me demandant comment il avait pû arriver aussi vite et discrètement auprès de moi.
- J'espère survivre à ce repas... Entre toi qui me fait frôler la crise cardiaque et Gloria qui risque de me rendre sourd... Ahh.... Force à moi.
J'entendis la voix de mon amie, devenant de plus en plus forte au fur et à mesure qu'elle s'approchait.
- Hum... Elle arrive.
- Tu as de quoi manger au moins ?
- 'Pas faim.
- Elle va te forcer à manger. Si tu m'as suivi c'est qu't'as pas envie de rejoindre le groupe à Jim, donc tu fais parti du groupe.
Il soupira, puis se laissa glisser. Gloria se tenait face à nous, elle semblait pensive.
- T'as l'air sympa.
Il leva un sourcil, je failli recracher mes pâtes aux olives face au compliment inhabituel de Gloria.
Les deux me regardaient avec interrogation.
Gloria soupira puis posa son sac par terre, à coté du mien.
- J'ai deux boîtes, sert toi. J'vais aux toilettes. À plus. Grommela-t'elle.
- Euh ... Merci ?
Je souris doucement, mais remarqua que Jim et sa bande n'attendaient que le départ de l'italienne pour s'avancer vers nous.
- Alors, alors ! Le nouveau. Nico c'est ça ? Ouais. T'as pas b'soin d'répondre. Je te laisse une chance. Tu t'aperçois qu'on est méga cool, et tu tabasses la tafiole avec nous, d'acc' ?
- Sinon quoi. Son regard était glaçant, tout comme son timbre de voix.
- Sinon on te tabasse avec la tafiole.
- Ok. Il se releva, lentement, les sourcils légèrement froncés.
Je baissa la tête.
- Relève la tête. J'obéis, des larmes glissèrent aux coins de mes yeux.
- Très bon choix, Nico.
Il se retourna d'un coup et colla un pain à Jim. Puis un coup de pied dans le ventre, l'un de ses acolytes vint le frapper au visage, le faisant tomber par la même occasion, je me releva, paniqué puis me jeta sur les deux autres qui passaient à tabac le noiraud.
- Ça suffit !! On s'écarta tous, lentement.
Le proviseur, la CPE, et trois profs, dont celui d'histoire se tenaient face à nous.
- VOUS SEPT !! DANS MON BUREAU ! DESUITE !!
Je lança un regard désolé vers Nico, qui saignait du nez et de la tempe, celui-ci grimmaça légèrement avant d'esquisser un petit sourire. Je capta le regard de Gloria, désespérée, elle agita les bras avec agacement, puis s'avança vers Jim, qui avait le nez étrangement bleu et courbé dû au coup de Nico, avant de lui mettre un gros coup de poing dans la mâchoire.
Je passa mes mains devant mes yeux, excédé.
-Mais quelle andouille...
- Ouais... Là... Elle a d'la force quand même. Elle l'a couché en une patate !
- Nico. On se retourna dans un même mouvement en direction du prof d'histoire, qui regardait sévèrement Nico avant de soupirer puis de s'en aller.
Je me pencha vers lui.
- Désolé mec... Je... Tu...
- Ce con t'as insulté. J'aurais dû le crever... Ronchonna-t'il.
Lorsque le proviseur eût réussi à attraper Gloria qui hurlait des insultes que le plus impoli des hommes lui même n'oserais pas prononcer et qui se débattait, on pû enfin se diriger vers le bureau du proviseur.
- En vrai t'es super badass.
- T'as eu du courage aussi.
Résultats des courses, notre prof principal, soutenu par celui d'histoire, que je trouvais beaucoup trop présent pour un imposteur, réussi à nous faire passer pour les victimes, nous nous en sortions donc avec deux heures de colles seulement, tandis que les cinq autres avaient été exclus pour deux semaines, mais étaient obligés de venir aider les concierges. Gloria quant à elle, était censée se retrouver seulement avec du travail supplémentaire, en était venu à insulter le proviseur de quelques noms désagréables pour les oreilles, se retrouvait désormais avec un mot à faire lire à sa mère sur son éducation, deux heures de colles, dans une autre salle que la nôtre, et des études obligatoires pendant une semaine.
Suite à ce "rendez-vous" dans le bureau du proviseur, nous fûmes obligés de nous dépêcher car nous étions en retard pour le cours de sciences.
- Sérieusement... Ma mère va m'étriper !
Une grimace se dessina sur les lèvres de Nico.
- Ah... Toi non plus t'as pas de mère ? Enfin... J'en ai une mais elle m'a adopté y'a quatres ans car m'on autre mère adoptive m'avait jeté à la rue.
- Elle est morte.
Mes joues chauffèrent, je me sentis désagréablement stupide, et je me cacha le visage avec mes mains.
Le noiraud lança un regard interrogateur à Gloria qui se contenta simplement de répondre que face à une situation d'embarras ou de stress j'avais pour reflex de me cacher et de rougir.
La journée se finit sur une note plus positive face à l'annonce d'une sortie dans un parc basé sur les sciences et les grands génies de notre passé.
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Les chapitres seront publiés toutes les deux semaines, c'est à dire tout les dimanches une semaine sur deux.
Merci aux premiers lecteurs, et à ceux qui arriveront bien plus tard
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