#9 Surprise, surprise
Point de vue de William Kilster
Je sentis quelque chose sur mon torse, j'ouvris les yeux et découvris Beverley contre moi.
C'est elle qui craignait des attouchements et c'est aussi elle qui se jette dans mes bras ? Le culot !
J'avais dû la réveiller car elle se mit à bouger. Je fermai alors les yeux, voulant éviter tout affront visuel. Je la sentis se crisper puis s'éloigner de moi. Elle devait être chaude car j'avais froid après son départ. Je l'entendis se lever et quitter de la pièce. J'ouvris de nouveau les yeux et m'habillai. Je sortis de la chambre et me dirigeai vers la salle de bain.
— Vous êtes réveillés ? me demanda-t-elle attachant ses cheveux pour former une queue de cheval basse.
— Oui, bien dormi ?
Elle se mit à légèrement rougir, je trouvai ça mignon. Enfin de compte, elle n'avait pas vraiment changé, fidèle à elle-même.
— O-oui, et vous ?
— Ça va, merci.
— Je vous laisse l'appart', je dois aller travailler aujourd'hui. D'ailleurs, pourquoi vous vous cachez, je ne comprends pas ? Depuis cette nuit-là, vous avez totalement disparu de la circulation, pourquoi ? On aurait pu faire en sorte de le présenter comme un accident.
— Disons que je ne veux pas que l'ombre ne me retrouve. Bon, allez-y, je passerai vous prendre et on ira chez "madame Irma".
— Je ne vous comprendrai jamais, remarque, je ne crois pas que je le souhaite. Un être comme vous, irrespectueux, c'est tout vous quoi.
Elle s'apprêtait à quitter la pièce mais je la retins par le bras. Elle était vraiment en rogne... Je ne comprenais pas pourquoi, si soudainement, elle s'était mise en colère.
— Je ne te permets p-
— Eh bien si, je me permets de vous dire que vous êtes irrespectueux ! Vous traitez une pauvre femme injustement d'arnaqueuse sans l'avoir vu, vous touchez les femmes sans leur consentement et ensuite vous voulez que je vous fasse confiance ? Désolée, mais c'est mal barré !
Je la vis quitter la salle de bain, prendre son sac, laisser un double des clés sur la table du salon et partir, sans demander son reste.
Pourquoi faut-il qu'avec elle, tout soit compliqué ? je soupirai et me passai un peu d'eau sur le visage avant de me préparer à manger. J'avais fait quelques recherches supplémentaires avec l'ordinateur de miss Carter, elle m'y avait autorisé hier —ce qui devait à présent la contrarier— et je ne me gênai pas utiliser ce droit. Cependant, je n'avais rien trouvé de plus, ce qui me contrariai à mon tour. Les heures passèrent et je ne savais que faire. Je devais avouer avoir "jeter un œil" plus en détail au contenu de son ordinateur.
Si elle l'apprenais, chose qui n'arrivera pas je passerai sûrement un sale quart d'heure, mais je n'avais rien vu de très personnel. Il contenait seulement des dossiers pour SphereCords, quelques textes, on croirait des explications de partitions de musiques et il y avait aussi des dessins qui je devais l'admettre étaient encore plus beaux qu'avant. Enfin bon, il fallait que je me prépare à aller la récupérer.
Je récupérai le grand manteau noir que je portai depuis ce "moment-là", pris les clés laissées sur la table-basse et me dirigeai vers le bâtiment qu'autre fois —c'est-à-dire il y a plus d'une semaine maintenant— je dirigeai, à pieds car je n'avais plus de voitures. Il me fallait compter une demi-heure de marche selon le site internet.
J'arrivai, enfin à destination, mais aucune trace de miss Carter. On avait convenu de se retrouver après la "pause déjeuner" mais elle était finie depuis maintenant 10 minutes et aucune trace d'elle.
Si j'entre, je vais attirer l'attention... Mais bien sûr !
Je fis le tour du bâtiment pour me diriger vers une porte extérieure menant au parking souterrain. Je pris les escaliers et non l'ascenseur pour monter au sommet de cet endroit que je contrôlais autrefois.
C'est pratique finalement de connaître la structure du bâtiment, moi qui trouvais ça inutile.
Je montai les marches quatre-à-quatre et me ruai sur le toit du building. J'avais remarqué qu'elle y allait souvent lors du déjeuner. Bingo. Mon instinct ne m'avait jamais trompé et j'avais bien raison, elle était encore là, cette hombre. Derrière elle. Mais pourquoi ? Telle était ma question qui n'aurait, sans doute, nulle réponse. Je me précipitai vers Beverley en l'interpelant.
— Mademoiselle Carter ! On avait di...
Je me tus. Je m'étais suffisamment approché de celle qui était mon employée —et qui s'était retrouvée dans cette folle histoire— pour voir son visage. Je ne savais pas ce qu'il se passait. C'était comme si elle aspirait son âme ? Je n'avais qu'une certitude, il fallait que j'agisse et vite !
Je pris le sac de Beverley délaissé à terre et frappai l'ombre avec. Cependant, le sac lui passa au travers, laissant s'échapper, une substance noirâtre.
— Mais que veux-tu, putain !
Je lui lançai un second coup, qui cette fois eut un meilleur effet. L'ombre s'éloigna de Beverley qui commençait à flotter. Elle retomba au sol inconsciente. Je n'avais pas le temps de me soucier de son état.
— Tu sais ce que tu dois faire... C'était l'ombre, elle s'était immiscée dans mon esprit. Tu dois le faire, soit elle, soit une autre, le choix est tien... N'oublies que le temps t'est compté jeune Captius... (mot latin de prisonnier, captif)
L'ombre s'effondra dans l'air. Je me précipitai sur Beverley, délaissée sur le sol.
— Beverley ! Beverley, réponds-moi !
Je la pris dans mes bras, ne cessant de l'appeler. Sans réponse, je vérifiais son pouls, ne sachant que faire d'autre. Ouf. Son cœur battait, normalement, elle avait dû s'évanouir.
— K-kilster ? La jeune femme clignait des yeux essayant d'adapter sa vision. Où est-ce que je suis, qu'est-ce qui s'est passé ? Elle voulut se lever mais fit assommer par un mal de tête.
— Calmez-vous ! Vous êtes toujours à SphereCords, sur le toit. De quoi vous souvenez-vous précisément ?
— J-je ne s-sais pas trop... Tout est très flou.
— Essayez s'il vous plaît.
Elle ferma les yeux un instant, se concentrant et cherchant dans sa mémoire.
— Eh bien, je suis montée ici pour manger comme d'habitude. J'allais redescendre pour vous retrouver comme convenu puis... Elle se tut, ouvrit les yeux et poursuivit. P-puis je l'ai revue ! L'ombre ! Elle me voyait comme étant "coupable" de quelque chose mais je n'ai pas compris de quoi elle parlait. Elle me disait que "tout était de ma faute" ? Vous l'avez vu, non ? Qu'est-ce qui s'est passé ! Répondez-moi !
— Je suis arrivé ici et ai vu l'ombre proche de vous. Je me suis approché et vos yeux étaient blancs, j'avais l'impression qu'elle aspirait votre âme, ou votre énergie, ou quelque chose pour se nourrir, je ne sais pas trop. Je l'ai frappé 2 fois, puis elle est parti.
— Elle ne vous a rien dit ?
— Rien...
Elle n'a pas besoin de savoir ce qu'il m'a dit.
— Il faut qu'on aille voir cette dame, la voyante. Peut-être qu'elle pourra nous dire quelque chose ?
— S-sûrement.
Pourquoi je ne le sens pas ?
Nous descendîmes du bâtiment par là où j'étais arrivé et nous avions pris le chemin en moto, cheveux au vent, direction cette "voyante" pour reprendre ces termes. Même si, pour moi, ça restait bidon.
Notes de l'auteure :
A votre avis, que s'est-il passé ? Qu'est-ce que cache William ? J'espère que ce chapitre vous aura plu ! J'ai fait exprès de ne pas trop détailler les "évènements", vous le saurez pourquoi dans un autre chapitre ! ;) En attendant, n'hésitez pas à donner votre avis ici ->>>
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