Je réveillai ce matin, la boule au ventre, comme d'habitude. Je m'étais lavée, avais pris un café accompagné d'un biscuit et m'étais dirigée vers le commissariat. L'inspecteur Jake voulu que je repasse pour me poser des questions par rapport à ce qu'il s'est passé "cette nuit-là", encore.

On m'accueillit plutôt avec un grand respect, on m'offrit un café, on prenait soin de moi. Va savoir pourquoi. Ils sont beaucoup trop sympas, il y a quelque chose qui cloche, mais quoi ?

On me fit patienter dans une salle d'interrogatoire avec un café en main, j'attendis patiemment l'inspecteur. Je n'arrêtai pas de penser à cette histoire avec l'homme encapuchonné. Il était vraiment très étrange. C'était vraiment trop réel, beaucoup trop... Je n'eus pas le temps de tergiverser plus sur le sujet que le gentil inspecteur arriva accompagné de son collègue.

— Bonjour mademoiselle Carter, vous allez bien ? me lança-t-il redressant une des ses mèches blondes et s'asseyant en face de moi.

— On va dire ça, lui répondis-je simplement.

Il me lança un sourire, tentant de me rassurer. Il alluma la caméra placée devant moi et me demanda de m'identifier.

— Je m'appelle Beverley Carter et j'ai 28 ans.

— Comme vous le savez sûrement, nous n'avons toujours pas trouvé le corps de votre patron Wililiam Kilster, enchaîna son coéquipier à la voix grave et sur un ton intimidant. J'hochai de la tête, ne savant que faire. Vous n'avez pas eu de nouvelles de lui depuis ? Je le regardai choquée face à cette question.

— Non absolument aucunes, répondis-je tout ne montrant aucune faille ni dans mon regard, ni dans mon corps. Pourquoi ? Il ne m'a jamais apprécié et là, il reviendrait me voir comme une fleur, me disant qu'il n'a pas été tué ? Vous vous faites des idées inspecteur Fuller.

— S'il vous a posé cette question, c'est qu'il y avait une possibilité, infime soit-elle, me répondit Jake. Bon. Pouvez-vous nous raconter une nouvelle fois, cette fois, face caméra, tout ce qu'il s'est passé la nuit du .../.../... ?

Je soupirai mais me forçai à me rappeler ce qu'il s'était passé.

— Eh bien... Hum, monsieur Kilster me demanda, après une réunion très agitée, de le retrouver dans son bureau, il avait à me parler, qu'il disait. Je savais que ça ne sentait pas bon pour moi. Comme je vous l'ai dit, il avait une dent contre moi ; à chaque petite et même ridicule erreur il m'en faisait baver. Mais quand un travail de "untel" était vraiment nul, il ne lui disait rien. En tout cas, pas devant tout le monde comme il le faisait avec moi. C'est à cause de lui, si je suis le chat noir de la boîte. Enfin bref, je supposais qu'il voulait mettre les points sur les I ou quelque chose du genre. Le temps qu'il arrive, je me suis installée dans ce bureau.

Je repris ma respiration, cherchant ce que je pouvais dire. Le regard des deux inspecteurs m'intimidait un peu mais la caméra encore plus. Le plus gentil des deux inspecteurs me fit un signe de la tête me rassurant et l'autre m'intimait de poursuivre.

— Il n'est pas venu et m'a laissé poireauter dans son bureau pendant au moins un quart d'heure, peut-être, avant que je n'aille le chercher, poursuivis-je. Je suis sortie de son bureau et l'ai appelée. Je n'avais aucune réponse. Mais pourtant, j'avais entendu du bruit, mais je n'en trouvais pas l'origine. Toutes les lumières étaient éteintes, contrairement à d'habitude. Ne voyant personne, je retournai dans le bureau de Kilster, mais je sentais comme une présence étrange. Je me retournai, pour faire face à cette présence, qui je pensais était Kilster mais ce n'était pas lui, en tout cas ça ne lui ressemblait ; jusqu'à ce que j'allume la lumière et le vit s'effondrer. Il était ensanglanté et avait une grosse plaie au niveau de l'abdomen, je crois. Je vérifiais alors son pouls, j'essayais d'arrêter l'hémorragie en lui faisant un garrot puis me ruais sur mon téléphone pour appeler les secours.

— Vous êtes sûre de ce que vous nous raconter, mademoiselle ? me demanda l'inspecteur Fuller.

Son coéquipier lui donna un coup de coude et m'intima de poursuivre.

— J'ai raconté ce qu'il s'est passé à la dame, et en voulant vérifier l'état de Kilster, il n'était plus là. Elle m'a dit que je devais me cacher, alors je me suis enfermée et cachée sous son bureau. Puis je sentais de nouveau cette fameuse présence, cette respiration, ce souffle...

Pendant que je parlai, je vis derrière les deux inspecteurs cette chose, mais je savais que si je le leur disais, ils ne me croiraient pas. J'essayai de garder mon calme mais c'était très dur. Je sentis mon cœur s'accélérer. Je ne contrôlai pas, il y avait juste la peur qui avait prit place plus profond de moi. J'étais presque comme paralysée. Je sentis une main se poser sur la mienne, c'était celle de l'inspecteur Kragworth.

— Mademoiselle Carter ? Je sais que c'est dur, mais il le faut, me lança-t-il.

Je pris alors une nouvelle inspiration et poursuivis, tout en essayant de ne pas regarder cette chose. Je devais garder le contrôle et ne pas montrer ma peur.

— Vous n'allez pas me croire mais, quand je me suis retournée, j'ai vu une chose, un humain, mais je ne voyais pas son visage, il était habillé tout en noir. Et, je voulais fuir, partir, quitter le bureau et cet endroit, cette prison ! Mais il me rattrapait à chaque fois. Et après, je ne me souviens de rien, finis-je en larmes. L'inspecteur blondinet tentait de me consoler et me donnait des mouchoirs. Dites-moi que je n'aurais plus à faire ça ? Dites-moi que c'est fini, que vous les retrouverez ! le suppliai-je.

— Ne vous en faites pas ! Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour résoudre cette histoire, me lança l'inspecteur Fuller d'un ton rassurant et ferme ; ce qui choqua son partenaire et moi dans la foulée.

Les inspecteurs me ramenèrent chez moi, je pris une douche et me plaçai devant la télé que je regardai à peine, elle servait plus comme bruit de fond. J'étais trop préoccupée pour prêter attention à l'écran.

— Qui est là ? demandai-je.

Je sentis de nouveau cette présence, sauf cette fois-ci, elle ne me parut pas malveillante. Comme dans mon rêve que je m'étais rappelé avoir fait après ma consultation avec Kroft, le zinzin. J'éteignis la télé et vis dans le reflet de l'écran, quelqu'un placé derrière moi. Je ne paniquai pas, je préparai mon poing, me retournai et visai la tête de l'intrus. Il n'eut aucun mal à le réceptionner, je restai consternée. Il me rendit ma main et enleva sa capuche. C'était lui.

Je rêve ? Pourquoi faut-il qu'il soit encore ici ?! Rêve ou pas, c'est pas normal !

— S'il te plaît, Beverley, j'ai vraiment besoin de toi ! Ne me rejettes pas une seconde fois !

Je le regardai ne sachant que faire, puis je m'affalai sur le canapé, comme vidée de mon énergie.

— Es-tu bien réel ?

— Oui, s'il te plaît, écoutes-moi.

Il s'installa en face de moi, je l'évitai du regard me demandant encore si tout cela était bien réel. Je vis dans son regard qu'il ne me voulait aucun mal mais... Je ne pouvais tout simplement pas me prêter une nouvelle fois à ce jeu stupide !

Notes de l'auteure :

J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à me donner vos conseils ici ! ->>>