Chapter⇝Twenty Four
- Salut. Euh... Je sais que c'est inutile te t'envoyer ça ou d'essayer de te parler puisque tu m'as jamais répondu mais... je sais pas... disons que je garde espoir qu'un jour tu décroches ce talkie walkie. Sinon, au niveau des actus du jour rien de neuf. Je suis toujours en équipe avec Juyeon, malgré ma demande au supérieur pour être seul en mission. C'est pas pareil sans toi...
Dans mon livre, j'ai lu des témoignages par rapport à la séparation, au fait d'être loin de nos proches et j'ai lu un mot. J'ai l'impression de pouvoir parfaitement comprendre ce sentiment lorsque je l'ai lu. Ils disaient que ça s'appelle manquer à quelqu'un. Tu me manques Wooyoung. J'arrête pas de penser à toi, tous les soirs je n'ai qu'une envie c'est de t'écouter me raconter tes histoires pendant que je sens ton cœur. Les papillons me manquent. J'arrive plus à les sentir sans toi, sans voir ton sourire. Et je me demande sans cesse pourquoi tu m'as laissé un mot en disant que tu laisses ton talkie si c'est pour me donner de faux espoirs.
Ouais, bref. Tu te demandes sûrement pourquoi je te parle à cette heure là, en plein milieu de l'après-midi alors que j'attends toujours vingt-et-une heures. J'ai rendez-vous dans quelques minutes avec le chef du Bureau Central. Je sais pas ce qu'il me veut, et j'ai un peu peur. Mais faut pas que je le montre, sinon ils vont voir que quelque chose va pas.
Je vais te laisser, et j'espère que de ton côté tout va du mieux possible. Je... Tu me manques Wooyoung, mais je garde espoir qu'un jour j'entende ta voix en retour. Salut.
Lorsqu'il estima avoir fini son monologue, San posa l'appareil sur son bureau avant d'aller mettre une veste pour sortir. Il devait partir pour le Bureau Central suite à une demande de son supérieur de l'équipe Bêta le matin même.
San était intérieurement paniqué. Il ne savait absolument pas de quoi il voulait lui parler. Il n'arrêtait pas de s'imaginer ce qu'il pourrait se passer s'ils avaient découvert les défauts de son cœur. Est-ce qu'il se ferait tuer s'ils découvraient qu'il pouvait ressentir des émotions ?
Pour l'instant, il se sentait encore un minimum protégé puisqu'on l'a toujours connu comme étant un habitant normal de The Sector, dans l'incapacité totale de ressentir la moindre chose.
Il sorti de son appartement pour se rendre au lieu du rendez-vous, dans le bureau même du chef de la Brigade entière. Il ne savait pas s'il y aurait des personnes en plus de lui et du chef, mais il espérait que non.
Une fois arrivé devant le grand immeuble, San entra et se dirigea vers la salle qui se situait juste à côté de la salle de réunion où les différentes équipes se retrouvaient en début de semaine pour savoir les nouvelles missions à effectuer. Il ne se perderait pas dans l'immense bâtiment.
Une fois devant la porte, il vit qu'il était arrivé pile à l'heure. Il toqua donc à la porte de son chef, puis entra lorsqu'il entendit une voix lui demandant d'entrer.
- Bonjour Monsieur, je suis Sa-
- Ah, Monsieur Choi. Asseyez-vous je vous prie.
Lorsqu'il entra dans le bureau, San vit son supérieur assit derrière, puis une autre personne qui lui était inconnue à ses côtés, une femme d'une quarantaine d'années. Il s'asseya sur le siège face à son chef qui lui tendit un verre d'eau.
- Tenez.
- Merci, répondit San en prenant une première gorgée.
- Vous vous demandez sûrement pourquoi je vous ai fait venir. Je dois avouer que je ne m'entretiens que très rarement pour des problèmes de cet ordre là. La femme a mes côtés est Son Heejin, elle travaille aux laboratoires de The Sector. Heejin, je vous laisse la parole.
San tourna son visage vers la femme, de plus en plus anxieux par les prochains mots qu'elle va dire.
- Monsieur Choi, moi et un de mes collègues faisions des contrôles sur les données que nous avions enregistrées dans nos bases. Et on a remarqué que votre cœur avait subit trois dysfonctionnements assez récemment.
Le blond jouait avec ses doigts, là, il avait vraiment peur.
- Avez-vous remarqué quelque chose de plutôt inhabituel ? Un changement dans votre façon de penser, ou quelque chose d'étrange se passer en vous ?
San regarda les deux personnes qui le fixaient, il se sentait mal à l'aise. Mais il devait absolument les convaincre qu'il n'avait rien perçu.
- Non, je n'ai rien senti d'inhabituel. Je suis quasiment tout le temps en mission de terrain, et je ne me suis jamais senti mal. Est-ce que vous êtes certaine ?
- Oui, et les résultats enregistrés ne sont pas inexplicables. Votre cœur fait parti de la première génération de cœurs fabriqués, autrement dit il fait parti des premiers qui ont été conçus. Des mises à jour sont normalement effectuées pour assurer leur bon fonctionnement. Mais le votre n'a pas reçu de mise à jour depuis trop longtemps, ce qui explique les dysfonctionnements.
- Et les mises à jour ? On ne peut pas m'en faire ?
- Malheureusement non, car il y a plusieurs siècles de mises à jour à effectuer. Votre cœur est trop fragile pour les mises à jour.
San tenta de réfléchir à ce que tout ce qu'elle disait impliquait, mais elle répondit très rapidement à ses interrogations.
- Mais heureusement cette manipulation n'est pas la seule qu'on a dû faire. Des cas similaires sont arrivés. Et la seule chose à faire est de changer votre cœur, le remplacer par un nouveau.
- Changer mon cœur ?
- Oui. Bien entendu vos données seront transmises au nouveau cœur, vous vous souviendrez de tout. Mais cela nous assurera qu'aucun dysfonctionnement ne puisse arriver à nouveau et que toutes les propriétés de nos cœurs soient assurées.
San paniqua encore plus en entendant ce que venait de lui raconter la femme. Changer son cœur ?
- Et... Quand est-ce que le changer serait envisageable ?
- Votre chef m'a prévenu que vous étiez en repos demain, alors j'ai convenu d'une opération demain matin avec toute l'équipe. Demain midi, vous vous sentirez comme neuf.
Il avait envie de s'enfuir.
- Qu'en pensez vous Monsieur Choi ? Demanda son chef.
- Oui, c'est d'accord. Demain sera très bien.
- Parfait ! Alors nous ne vous retenons pas plus longtemps. L'homme se leva de sa chaise pour lui serrer la main, la femme de même. Au revoir Monsieur Choi.
San sorti de la pièce sans perdre une seconde, et dès qu'il mit un pas hors de la pièce il senti ses yeux s'humidifier. Il devait se dépêcher de rentrer avant qu'on ne le voit dans cet état.
Il marchait rapidement, presque en courant. Si on lui changeait son cœur, il ne serait plus capable de ressentir la moindre émotion. Et aucun nouveau "choc" ne pourrait être fait pour le faire disjoncter comme il serait neuf. Et ça, il en était hors de question.
Il n'avait qu'une seule solution : s'enfuire.
Lorsqu'il rentra dans son appartement, San se dépêcha de prendre un sac où il mit plusieurs de ses affaires. Au moins de quoi tenir plusieurs jours. Il courru ensuite prendre le talkie walkie posé sur son bureau.
- Wooyoung ! Wooyoung s'il te plaît réponds-moi !
San attendit une minute, mais ne voyant que le garçon ne lui répondait pas il ne perdit pas plus de temps. Il courru hors de son appartement en direction du quartier nord-est, là où se situaient le repère de Wooyoung et ses amis.
Il avait un bon bout de chemin avant d'arriver. La route n'était pas la plus courte, et s'il voulait courir sans paraître suspect en sachant que des larmes dévalaient sa joue, il devait prendre des chemins un peu moins fréquentés. Par chance, le quartier nord-est était presque à l'abandon. Il n'y avait quasiment personne, surtout en début de soirée lorsqu'il arriva.
Après près d'une heure à courir -heureusement il avait pris de quoi s'hydrater, San arriva devant le bâtiment où se cachait Wooyoung. Il se souvenait qu'il était au troisième étage, mais en arrivant sur place il ne se rappela plus la salle. Il ouvrit donc toutes les portes unes à unes dans le long couloir sombre. Il ouvrit un vingtaine de portes dans la précipitation, apeuré, mais ne tombait que sur des salles laissées à l'abandon.
Mais ce fût finalement au bout du couloir qu'il trouva la bonne porte. Il n'attendit pas une seconde, ouvrant la porte pour tomber devant une nouvelle porte deux pas plus loin. San reconnût immédiatement l'endroit, et il ouvrit avec hâte la seconde porte face à lui en la laissant claquer.
Lorsque le "boum" de la porte résonna, San parvint à voir dans le salon tous les visages se tourner vers lui, des visages qui lui étaient familiers. Puis là, au centre des têtes, San croisa son regard qu'il ne décrocha pas.
- S-San ?
Sans qu'aucun des deux jeunes hommes ne prononce quoi que ce soit, ils marchèrent l'un vers l'autre pour finalement se prendre dans les bras.
Wooyoung n'avait pas raté le regard humide du blond, et il ne savait absolument pas pourquoi il se trouvait dans cet état là ni pourquoi il se trouvait ici en ce moment même. Mais il est clair qu'il s'était passé quelque chose.
San s'était accroché comme un koala à sa branche, il ne voulait pas le lâcher par peur de le voir disparaître. Il pouvait sentir la main de Wooyoung caresser l'arrière de sa tête dans un geste se voulant rassurant.
- Je suis désolé d'être parti sans te dire au revoir. Mais ça aurait été trop dur...
- Je sais... je t'en veux pas.
Personne ne dit rien, et les autres qui les observaient comprirent immédiatement qu'un lien spécial les unissait.
Wooyoung décolla sa tête du cou de San pour le regarder dans les yeux. Il essuya de son pouce les dernières larmes qui coulaient puis d'un accord silencieux ils scéllèrent leurs lèvres, se fichant complètement s'ils étaient seuls ou pas.
Ils se décollèrent rapidement, puis Wooyoung ne résista pas plus à poser les questions qui fusaient dans sa tête.
- Pourquoi t'es ici ? Et surtout à cette heure là ?
- Le chef de la Brigade m'a convoqué dans son bureau. Ils... Ils veulent changer mon cœur, demain matin. Ils savent que j'ai eu des dysfonctionnements.
- Quoi ? Changer ton cœur ? S'exclama Wooyoung. Mais s'ils te changent ton cœur tu seras toujours le même ?
- Je me souviendrais de tout, mais je ne ressentirais plus rien. Exactement comme lorsqu'on s'est rencontré. Et comme ce sera un cœur neuf, je pourrais plus avoir de dysfonctionnements.
- Non, tu ne dois pas y aller !
- Reste ici San, intervint Yeosang. On a de la place, et on va trouver quelque chose.
- Vous êtes sûr ?
San les regarda tous, et si ce n'était pas un hochement de tête qu'il recevait c'était un sourire.
- Oui, reste ici. Tu es comme nous maintenant, assura Jongho. Et puis t'es bon aux jeux vidéo, ça me fera un nouveau camarade.
San avait espéré pouvoir rester avec eux. Mais malgré ça, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter. Et s'il leur arrivait quelque chose à cause de sa venue ici. Puis comme s'il pouvait lire dans ses pensées, Wooyoung lui sourit d'une façon se voulant rassurante.
- D'accord, je reste ici.
San leur sourit en retour, puis pris par surprise Wooyoung lui claqua un baiser rapide.
- Bon c'est pas que vous êtes pas mignons mais j'ai faim, les coupa Mingi.
Ils sourirent à ce que venait de dire leur ami, puis se dirigèrent tous ensemble dans la pièce voisine, Wooyoung et San ne se lâchant pas les mains.
ʟᴏᴀᴅɪɴɢ...
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