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Chapitre 4 - Black Mirror

Hier soir. Hier soir, j'ai bu un café chez l'homme dont je suis tombé amoureux sans raison.

Et, par miracle absolu, merci à tous les dieux inexistants qui veillent sur nous, rien ne s'est passé.

Par quelque miracle, je n'ai rien foutu en l'air. Je n'ai pas bafouillé, je n'ai pas dit de conneries, je n'étais pas mal à l'aise, je ne l'ai pas déçu. Je n'étais, pour une fois, pas une déception absolue. Par quelque miracle absolu. Pourtant je ne croyais pas au miracles.

Je n'ai pas dormi cette nuit, je remercie le café et mon train de pensées que je ne suis même pas foutu de suivre. Mais bon, autant dire que j'en ai profité pour remplir encore cinq feuilles de calcul. Ou dix.

Le café à 21 heures le soir n'était certainement pas une bonne idée. En plus, je sais comment je réagis à la caféine. C'est d'ailleurs pour ça que je préfère largement l'alcool. Quand je suis saoul, je suis bien moins... Imprévisible que quand je suis sobre. Pour la plupart des gens c'est le contraire. Mais quand je suis sobre, je ne sais pas quand le passé viendra me hanter, ni quand je serais physiquement incapable de garder mes émotions en moi.

Quand je suis saoul, je ne garde rien, et j'oublie le passé. Idéal pour un imbécile têtu comme moi.

Et je marche pour une énième fois vers l'unique bar de Snowdin. La neige craque sous mon poids minime. Mes pas bruyants attirent l'attention des rares personnes dehors, qui détournent rapidement le regard en remarquant que ce n'est que moi pour retourner à leurs activités bien plus intéressantes. Et il le vaut mieux pour eux, et pour moi d'ailleurs.

Tout le monde détourne rapidement le regard, sauf une personne. À quelques mètres à peine du bar, je fais une halte, y étant forcé par le regard d'une petite fille singulière.

Elle est petite, et silencieuse. Toute petite. Fragile. Sa peau écailleuse jaune, à peine recouverte d'assez d'habits pour tenir chaud ici. Un pull, sans doute quelque chose dessous, et une longue jupe.

Son regard est médusant, si ce n'est à la limite...

Elle regarde. Videment. Elle n'a pas l'air d'observer, mais plus perdue dans sa propre tête, sans doute incapable d'en sortir. Ses yeux brillent dans la lumière traître de Snowdin. Je me demande à quoi elle pense.

Elle rattrape sans doute son train de pensée, puisqu'elle a maintenant bougé les yeux pour me fixer dans les miens.

"B-Bonjour, m'sieur." sort-elle timidement, avant de détourner son regard, à son tour. Elle ne le détourne pourtant pas de lassitude ou d'ennui, mais... De peur?

Elle marche rapidement vers un monstre adulte, bien plus grand qu'elle et faisant sans doute trois fois son volume, aux écailles vert chartreuse. Son visage angulaire, presque exprimant une agressivité innée. À peine la fille minuscule arrivée près de lui, il lui attrape le poignet. "Je t'ai dit combien de fois de pas parler aux inconnus, Alphys?" lui crache-t-il. Elle le fixe, lui aussi. Cette fois avec une terreur inexprimable. Ses grands yeux semblent d'autant plus grands, alors qu'elle est immobile, figée, face à cet adulte.

Petite. Faible, sans force, sans possibilité de fuir ce qui semble être la pire chose qui lui soit arrivée de toute son existence.

Comme moi, fût-il une époque.

"Monsieur, je pense que vous lui faites mal, à la tenir comme ça." Les mots sortent seuls de ma bouche. Je fixe ce dinosaure, moi aussi, mais comme un dérangé. Sans doute. Je ne sais pas à quoi je ressemble, mis à part le fait que j'ai des cernes plus profondes que mes orbites vides d'énergie.

"Mais de quoi je me mêle?" Il lâche la petite fille, lançant son regard haineux envers moi à présent. "À ce que je sache, c'est ma gosse, pas la tienne."

"Excusez-moi." sors-je machinalement. La petite fille se frotte le poignet. Le père croise les bras.

Cette fois, c'est à mon tour de détourner le regard. J'entre sans un mot dans le bar. Les portes se ferment derrière moi.

Je fais quelques pas, et j'entends la porte se fermer de nouveau. Je me retourne, et derrière moi se tient la petite fille.

"J-je voulais savoir, v'zêtes l-le scientifique royal, pas vrai?"

J'observe la fille de la tête aux pieds. Plus je la vois, plus elle me fait pitié. "Oui, c'est moi. Qu'est-ce que je peux faire pour toi?"

Elle semble hésiter un moment, regardant frénétiquement derrière, à gauche, à droite. "J'aimerais d-devenir scientifique, moi aussi. Vous p-pouvez être mon p-professeur?"

Sa voix tremble, et son expression me communique inquiétude, avec ses grands yeux écarquillés et ses sourcils crispés.

Je ne peux pas m'occuper d'un petit enfant aussi fragile. Je ne peux même pas m'occuper de moi, alors il est hors de question que je devienne en plus responsable de cette toute, toute petite fille.

Elle mérite mieux.

"Je n'enseigne pas, désolé."

Elle baisse la tête. Elle me jette un dernier coup d'œil, hoche la tête avec une grande déception, et s'apprête à sortir.

"Je vais y réfléchir. Reviens me voir quand tu le veux, je passe souvent ici."

Elle se fige, et me regarde encore, avec ses yeux gigantesques. On dirait qu'on vient de lui promettre un ticket de sortie de l'Underground.

Elle me sourit, puis disparaît rapidement. La porte se referme derrière elle. Je me retourne de nouveau et vais jusqu'au comptoir.

"Bonjour, Grillby."

"Bonjour, Gaster. Comme d'habitude?"

"Oui, s'il te plaît."

Il hoche la tête, et me prépare un verre. Il attrape un long récipient transparent et y verse le liquide blond à bulles.

"Dis, tu sais qui c'est, cette petite fille?"

"Elle s'appelle Alphys, elle vient ici avec son père de temps en temps."

"C'est marrant, je ne l'ai jamais vue avant."

"Elle ne vient pas souvent, et les seules fois où elle est venue, c'était à des heures vraiment inhabituelles. Une fois, elle est venue seule à presque onze heures du soir. Elle a juste demandé du pain, m'a laissé un peu d'argent, et est repartie aussi vite qu'elle est venue."

"Y'a un quelque chose de pas nette chez son père."

"À mon avis, il la bat, ou du moins la maltraite. Je ne pense même pas être le seul à penser ça, mais personne n'a jamais rien vu ou entendu, et on ne peut pas accuser sans preuves."

Je serre les poings. Grillby pose mon verre plein sur le comptoir. "Bois, n'y pense pas trop. Si elle veut vraiment te revoir, elle reviendra. Je suis sûr que si il y a quelque chose qui se passe vraiment, ça se fera savoir un jour ou l'autre."

"Oui, faut juste attendre qu'elle crève seule, sous les coups d'un père incompétent, ou tuée par ses propres mains."

Un silence lourd pèse. J'aurai dû garder ça pour moi.

"Je pense qu'elle s'en sortira. Les gosses, c'est vaillant." m'assure Grillby, avant de prendre un nouveau verre à laver. Depuis le fond du bar, quelqu'un crie une commande, et Grillby exécute. Il remplit un verre à pied conique d'un liquide transparent, y met une petite tranche de citron. "Je reviens," me signale-t-il avant d'amener le verre plein à la table qui l'a demandé, avant de revenir avec une paire de verres vides, qu'il pose à côté de l'évier.

Je bois le verre, le vide, pose l'argent sur le comptoir, salue Grillby, et m'en vais, comme à mon habitude.

En ressortant, je regarde les alentours, peut-être pour revoir Alphys. Mais elle n'est nulle part. Alors je continue mon chemin. Un pied devant l'autre, sur la neige plaintive, dans le froid glacial de Snowdin, en route vers le laboratoire. Je cherche toujours des yeux la toute petite fille fragile, mais elle a disparu, comme par magie.

Je repars vers le nord du carrefour.

La personne à capuche m'amène à destination.

Je descends et retourne dans mon laboratoire. Je descends l'ascenseur vers les étages où tous mes projets prennent place.

Je m'assois derrière mon bureau et commence à calculer.

Des inconnues, des variables, des chiffres. Naturels, entiers, décimaux, rationnels, réels, complexes. 3i + x. Y s'y ajoute. Les calculs s'ajoutent les uns à la suite des autres. Les graphiques se dessinent, accompagnés de courbes de fonctions. Des figures géométriques, aussi. Puis des schémas. Puis des hypothèses scientifiques.

Un monstre ne survivra pas à plus d'exactement 2√6% de taux de DT dans son corps.

Ça fait environ 5%, arrondi à l'unité.

Un peu moins, donc histoire de ne pas prendre de risques dans l'avenir, j'ajoute en note de bas de page: 'ARRONDIR AU DÉFAUT'.

4%, arrondi au défaut à l'unité.

Je me lève et m'étire, faisant craquer quelques unes de mes articulations. Je plie mes affaires et les range dans mon sac rapidement avant de ressortir.

Je sors du labo, puis de Hotland, puis passe par Waterfall pour en sortir et aller chez moi. Je pose mes affaires, puis ressors pour aller au bar de Grillby.

J'entre à l'intérieur. La porte se referme derrière moi. Par instinct, je regarde derrière moi.

La petite fille.

J'espère qu'elle va bien.

Je tourne le dos au vide derrière moi et m'assois derrière le comptoir.

"Tu reviens vite."

"Juste un dernier verre pour la journée. J'ai besoin de me détendre. Je regrette avoir pris un café hier soir."

"Qu'est-ce qui s'est passé?"

"J'ai fait au moins quinze calculs différents en même temps. Je crois que mon cerveau métaphorique a fondu."

"...Ça fait un peu beaucoup."

"On est d'accord."

"Une bière?"

"Oui, s'il te plaît."

Il me remplit un verre, et le pose devant moi. Il en remplit un deuxième.

"Celui-là, il est pour qui?"

"Moi. J'ai eu une journée fatigante. Pendant que tu t'amusais à faire danser les chiffres comme tu dis, j'ai dû jeter deux clients dehors parce qu'ils se disputaient. Des querelles d'amoureux, on connaît tous."

"Aïe."

Je bois le verre, et Grillby boit le sien.

"On devrait sortir ensemble un jour."

Je m'étouffe sur ma boisson alcoolisée. Je serais prêt à parier qu'il ne voulait pas que ça ait la signification à laquelle j'ai pensé en premier, mais j'y ai quand même pensé.

"Je... veux dire... qu'on sorte... faire une balade...." Il se racle la gorge. "entre amis."

"Oui, oui. On pourrait... Se revoir, un de ces quatre." Je ne suis pas foutu de faire une situation normale le rester. Mais c'est pas grave. Il va juste finir par deviner que je suis amoureux de lui et il va me rejeter. C'est pas grave.

Je m'apprête à poser quelques pièces sur le comptoir, mais Grillby m'arrête. "Gaster, je pense que, entre amis, il est inutile que tu me paies."

"Tu es trop gentil, Grillby."

On partage deux sourires. Je pose quand même les pièces sur le comptoir. "À demain, Grillby!" puis je sors, avant de laisser Grillby me dire de m'arrêter pour reprendre mon argent.

Sorti dehors, je jette un dernier coup d'œil autour de moi. Peut-être par paranoïa.

Je me souviens d'Alphys.

J'espère qu'elle va bien.

Je marche jusqu'à chez moi. Vivement cette journée finie.

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