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Chapitre 3 - Le Droit, Le Devoir et l'Absolu

De retour au bar, aux lumières orangées et aux bruits de couverts et de verres infinis. Je bois encore, dans un silence absolu. Soit j'observe le barman, soit il m'observe à son tour. Il me regarde brièvement, je le fixe comme un dérangé. Et on répète.

"T'es disponible ce soir, Gaster?"

Ce soir?!

Par réflexe, je pose mon verre à moitié vide sur le comptoir, pour ne pas casser plus que mes os si je meurs. Je tousse, et arrive enfin de nouveau à respirer sans être dérangé.

"Ce soir?"

"Oui. Pourquoi attendre, puisque je ne fais jamais rien?"

"C'est vrai que dit comme ça. Mais, t'es sûr de ne pas vouloir plus de temps pour y réfléchir et organizer ça? Je ne veux pas que tu te précipites pour moi, vraiment."

"Je fais ça pour moi en premier. Si je ne voulais pas qu'on se voie, je n'aurai rien dit." Il pose le verre qu'il a fini de nettoyer méticuleusement pour en prendre un autre et répéter les mouvements automatisés. "Alors? T'en dis quoi?"

"Je ne dis pas non."

"Et c'est un oui?"

"Oui, oui, c'est un oui."

Je finis mon verre. "Donc, où et quand?" Je sors ces mots comme je peux dans ma position très peu confortable pour sortir quelques pièces de mes poches.

"Tu reviens ici après 21 heures?"

"Ça marche." Je pose l'argent sur le comptoir, exactement de quoi payer pour un verre de bière.

"À dema-" je m'interromps. "À plus tard."

"À plus, Gaster."

Je marche silencieusement vers la sortie. Pousse les portes, et me voilà dehors. La neige tombe seule et légère sur le sol, et je marche encore vers mon domicile. Pour quoi faire? Je n'ai rien à faire. Je n'aurai qu'à me lamenter sur mon sort, comme à mon habitude, ou peut-être faire une sieste? Pour me réveiller d'un cauchemar et me rendre compte que je suis en retard? Non merci.

Je tourne la clé dans la serrure pour pouvoir rentrer chez moi. La porte s'ouvre, je fais quelques pas à l'intérieur, essuie mes chaussures mouillées sur le paillasson puis les enlève, et ferme la porte pour finir paisiblement de ranger mes affaires.

Je traîne mes deux pieds jusqu'au salon. Mes yeux tombent sur un livre poussiéreux qui ne semble pas avoir bougé depuis une éternité, dormant seul sur la table du salon. Je le ramasse et souffle dessus. Aucun titre, aucune quatrième de couverture, qui est du reste en faux cuir. J'ouvre le livre, et les mots commencent à défiler, danser et courir devant moi de plus en plus vite, des images d'un monde lointain se formant dans mon esprit. Une surface, un soleil, des humains et des monstres. Je décolle mes yeux de cette œuvre de fiction quelques instants pour voir l'heure.

21 heures.

21 heures vingt neuf.

Je jette le livre sur le canapé. Les pages se froissent, et je cours vers l'entrée. Je mets une chaussure, une manche de mon blouson, prends mes clés et je sors sans plus attendre. Je sais bien que je suis un con monumental, mais à ce point là, il faut quand même y aller fort.

La porte fermée à double tour, je me mets au pas de course. J'ai intérêt. Il m'attend. Non, j'espère pour lui qu'il est parti sans m'attendre, qu'il m'a laissé un mot. Peut-être qu'aujourd'hui n'était pas le jour.

Je vois, de loin, une lumière orange dans le sombre du soir. Grillby, vêtu d'habits moyennement chauds, les bras croisés. Il tourne sa tête vers moi, lentement.

Il me sourit.

"Gaster! Je croyais que tu ne viendrais pas."

Je m'arrête devant lui. Qu'est-ce que je dois lui dire? "Je m'excuse vraiment, je suis désolé de t'avoir fait attendre dans le froid. Je lisais et je n'ai pas vu le temps passer, je te promets je voulais venir plus tôt..." Les mots se bousculent. Si je pouvais être plus doué socialement, je le serais, parce qu'à ce stade c'est juste ridicule et très, très immature.

"Gaster, calme toi." Il pose ses deux mains sur mes épaules tendues. J'ai envie de m'excuser, encore. Mais je ne trouve rien à dire. Il me regarde, presque inquiet. "Ce n'est vraiment pas grave, crois moi. De toute façon, je suis un homme de feu, je ne peux pas vraiment avoir froid."

"...Oui, tu as sans doute raison."

Il laisse ses mains tomber de mes épaules et me tient les bras, pas vraiment fort, juste assez pour que je sente sa présence.

Une présence agréable.

Je ne veux pas qu'elle soit aussi agréable qu'elle l'est. Sa chaleur, son toucher, tout, c'est confortable, trop. Je ne veux pas être aussi tendu et détendu à la fois. Je veux juste être amis.

Je pousse ses mains, et il me lâche, mal à l'aise.

"Suis moi, je te montre le chemin qui mène jusqu'à chez moi."

J'ai envie de lui dire que je ne suis pas prêt. Je veux ça, mais je ne veux pas en vouloir. C'est une honte, de ressentir tout ça. J'ai mieux à faire. J'ai du travail. J'ai beaucoup de travail.

Il commence à marcher et je le suis comme un vulgaire chien. Après, que suis-je de plus qu'un chien? Je ne suis bon qu'à suivre des ordres et des personnes, et d'avoir peur aussi tôt qu'on fait le moindre mouvement brusque.

La neige crépite et craque sous nos pas. Les siens sont légers, même plus légers que les miens. Je suis un squelette. Mais il est lumière, je ne devrais pas être surpris. Il a une écharpe. Rouge, rouge vif. Cette écharpe le suit, dansant dans son dos, un peu comme pour me distraire. Son manteau est long, lui aussi, mais plus lourd. Mais le tout s'unit et lui va comme un gant. D'ailleurs, je suis sûr que tout lui irait. Grillby est une personne dont la beauté ne pourrait être masquée avec des habits.

Ou peut-être..?

Rhah BORDEL mais qu'est-ce qui me prend?!

Je me tape la tête comme pour me remettre les idées en place. Quelle horreur. Je n'ai rien de mieux à faire que de succomber à ces idées perverses?

"Nous sommes arrivés." L'homme de feu ouvre la porte, laissant voir la salle d'entrée, illuminée de lumières chalereuses, de couleurs dorées.

"Les invités en premier." À ces mots, j'ai compris qu'il attend que je fasse le premier pas à l'intérieur, donc je pose un pied sur le sol de chez lui. Un sol en parqué teint en turquoise foncé, qui va bien avec les murs presque rosés.

Les pas faits avec mes chaussures tappent contre le sol, de temps en temps étouffés par un tapis. J'enlève mon manteau, sans doute avec un manque de motivation phénoménal, assez pour que Grillby le remarque.

"Donne-moi ton manteau, je vais te l'accrocher."

Sans attendre de réponse, il tire mes manches et me hôte la veste pour la pendre  au porte manteaux.

"Merci, Grillby." Je le regarde enlever ses couches en trop. D'abbord l'écharpe, puis le manteau, puis les chaussures.

"Tu veux des chaussons, Gaster?"

"Non merci."

"D'accord. Instlalle-toi dans le salon. Tu veux du thé ou du café?"

"Je voudrais bien du café, merci."

Je marche vers ce que je présume est le salon, pour trouver un canapé vert foncé posé derrière un tapis, lui-même installé devant une cheminée. Une table basse se tient fermement debout au dessus du tapis, portant un petit vase rempli de fleurs bleues et une pile de dessous de verres.

À peine ais-je eu le temps de m'assoir que Grillby reviens avec une cafetière, puis la pose sur un dessous de verre sur la table.

"Je reviens avec des tasses."

Et il repart. J'observe la cafetière, transparente, avec le café toujours chaud à l'intérieur. Le liquide est fumant, la brrume blanche s'échapppant de l'ouverture du récipient.

"J'ai pris deux tasses." Grillby pose rapidement les récipients vides sur la table et s'assoit à côté de moi.

"Alors, comment tu passes tes journées en ce moment?" Il me sourit, curieux, puis remplit les deux tasses.

"Comme d'habitude, j'attends les parties de ma machine que Hesty est censé me préparer, et je fais danser des chiffres sur des feulles."

Il pouffe de rire à ma réponse. "Bon, au moins tu n'es pas bien plus occupé que moi."

Je ris à mon tour.

"J'aurais imaginé que tu serais plus occupé que moi. Après tout, tu tiens un bar."

Il me regarde un moment, l'air surpris. "T'es le scientifique royal. Si quelqu'un devrait être occupé, ce serait toi, non?"

"J'ai fini la plupart des calculs que j'avais à faire, je dois juste attendre avant de pouvoir assembler ma machine. Et après ça, viendra le moment où je serais plus... Occupé."

Je n'ai pas envie d'y penser pour l'instant. De toute manière, j'ai encore deux mois avant d'assemmbler la DT Extractor, et encore un moment avant de prendre des volontaires pour les expériences. Et je ne leur ferai pas de mal. Ça sera dans la plus grande sécurité et le plus grand confort pour les sujets.

Je serais bon.

"Tu me tiendras au courant?"

"Oui, bien sûr."

Il fait une pose, remplissant la deuxième tasse. "Et, tu viendras toujours me voir, hein?" Son expression se noie dans une inquiétude. Sans doute l'inquiétude que je ne le laisse tomber en faveur des sciences.

"Bien évidemment."

Jamais je ne l'abbandonnerai.

C'est mon devoir de ne pas le décevoir.

"Merci, ça me rassure." dit-il en souriant de nouveau, me tenndant une tasse pleine et chaude. "Tiens. Fais attention, la tasse est chaude."

Je prends la tasse par la poignée. Il prend la sienne, et on se regarde avant de prendre une gorgée en même temps. Grillby boit son café. Je prends quelques gorgées du mien. Il repose sa tasse à moitié vide, je repose la mienne, toujours presque pleine.

"Tu sais,  j'ai toujours voulu parler avec quelqu'un d'intelligent. Aussi intelligent qu'un scientifique. J'ai de la chance que tu te sois présenté un soir sombre au bar pour boire, et que tu sois revenu tous les jours après ça."

J'ai l'impression qu'il ne parle pas de moi. Je suis peut-être bien doué dans le domaine scientifique, mais ça ne fait en aucun cas de moi une personne intelligente. Je suis bien loin de là.

Une personne intelligente ne se saurait pas laissée faire, et n'aurait pas laissé sa famille pour morte.

"C'est dommage que tu te laisses faire par une personne comme moi. Je ne suis qu'un barman, tu mérites mieux."

"Non, toi, tu mérites mieux. Juste parce que je sais manipuler des chiffres et des calculs ne fait pas de moi une bonne personne, ni une personne intelligente. Tu fais du bien aux gens, tu leur rends service. Les sciences, à la fin de la journée, prendront toujours trop de temps à faire effet."

Il m'observe. J'ai sorti ça avec tellement de facilité. Il me regarde comme si j'avais avoué avoir tué quelqu'un.

Je ne veux pas imaginer quelle tête il tirera quand il découvrira, un jour ou l'autre, que je suis exactement le monstre dont les humains ont peur. Un meurtrier, et un lâche.

"Gaster... Le fait même que tu dises ça me prouve que t'es loin d'être bête."

"J'ai du mal à y croire, ce ne sont que des mots."

"Des mots ont des significations. Si on relativise, rien n'a de sens, et pourtant, on est là."

Il regarde le vide devant noous. Peut-être admire-t-il le feu de la cheminée.

"Si ce n'était que des mots, je n'en aurai pas fait une phrase, avec la signification qu'elle avait. Et pourtant, je l'ai fait."

"Toi non plus, tu n'es pas aussi bête que tu pourrais le croire."

Il me sourit. "Merci. Ça me touche."

J'ai envie de le croire. J'ai envie de croire qu'il pense que je suis intelligent. Et pourtant, j'ai toujours l'impression d'être un imposteur dans le corps d'un grand homme, un homme capable de tout.

Est-ce que le problème vient de moi? Est-ce moi qui aie tort, ou est-ce que, au bout du compte, je suis vraiment aussi pourri que je le crois?

"Et, toi, Gaster, que penses-tu de moi?"

Je ne sais pas par où commencer. Si j'en avais le temps, je lui ferait une tirade aussi longue qu'un roman.

Mais c'est trop, et trop brusquement.

"Je pense que t'es l'une des meilleures personnes que je n'ai rencontré dans toute mon existance misérable, Grillby."

Ses flammes brillent plus clairement, ou peut-être que c'est mon esprit qui mee joue des tours.

"J'ai envie qu'on soit plus que... Barman et client."

"Oui, bien sûr. Et moi aussi." Il reprend du café, puis repose sa tasse, pour reprendre la parole, alors que je le regarde comme un fou. "J'aimeerais beaucoup qu'on soit, vraiment, amis."

Moi aussi je le veux, mais ces paroles me blessent à un point que je ne pourrais et n'oserais exprimer. Je veux plus que ça. Mais ça serait égoiste.

Je suis là pour faire ce qu'il veut, après tout. Ce n'est pas pour moi.

C'est mon devoir, de le faire passer en premier.

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