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Chapitre Vingt-Neuvième

« Nick, tu peux partir, tu sais? Je vais bien, je suis capable de fonctionner seule, maintenant.

- J'ai envie d'être avec toi.

- Non, tu as envie de t'occuper de moi, ce n'est pas la même chose. Tu as dormi chez moi deux jours, ce n'est pas normal.

- Bien sûr que oui, ce l'est.

- Nick, je vais bien. Tu m'as fait prendre congé jeudi, chose normale à cause de ma gueule de bois, mais nous sommes vendredi et tu es toujours chez moi. De plus, je suis encore en congé pour une raison que je ne connais pas.

- Tu viens avec moi au New-Jersey.

- Pourquoi?

- Je vais te présenter la fillette.

- Comment s'appelle-t-elle?

- Kara.

- C'est joli.

- Ouais. Je vais te présenter à quelques amis, en même temps.

- En sommes-nous là?

- Ce sont des amis, Jade. Ce n'est rien.

- Tout de même. C'est un grand pas. Dois-je organiser un dîner familial auquel tu seras invité?

- Non. Je n'ai pas à rencontrer tes parents tout de suite.

- Dans une semaine?

- D'accord, mais tu devras rencontrer mes pères.

- Les deux?

- Oui. Même celui avec Alzheimer. Tu pourras lui dire ce que tu veux. Mon autre père est au New-Jersey. Allons le voir aujourd'hui.

- Est-ce que tu m'invites à passer le weekend chez tes parents, comme des ados?

- Pourquoi pas. Prenons-nous pour des ados le temps d'un weekend. Veux-tu?

- Alors nous boirons de l'alcool illégalement?

- Oui.

- Parfait. Allons au New-Jersey sans avertir mes parents. »

Nicolas rit et se rendit à sa voiture, accompagné de Jade. Ils se mirent ensuite en route vers le New-Jersey. Jade alluma la radio, retira ses chaussures et s'assied en indien sur son banc afin qu'elle soit plus confortable pendant le trajet. Nicolas grogna quand il vit qu'elle avait mit ses pieds sur le banc, mais ne dit rien. Jade se mit à fredonner l'air de la chanson qui était diffusée à la station de radio et Nicolas rit.

« Tu chantes vraiment... c'est mauvais.

- Je ne chantais même pas.

- Alors quand tu chanteras, assure-toi d'être seule. C'est atroce.

- Tais-toi.

- Avoue-le au moins.

- Oui, je suis nulle. Ma mère me l'a toujours dit.

- Ta mère est franche. N'importe quel parent aurait encouragé son enfant à chanter en lui disant qu'il est le meilleur, mais il ne l'est pas. Ta mère est la meilleure mère du monde.

- Ne sommes-nous pas sensés agir en adolescent?

- J'étais ce genre d'adolescent. J'étais gentil et cultivé. J'ai eu mon permis de conduire du premier coup et je me suis acheté une camionnette. Je ne voulais pas de voiture de sport. Toi, adolescente, comment étais-tu?

- J'étais ce qu'on peut appeler... perturbée. J'essayais toute sorte de choses. Le fait que mes cheveux étaient déjà noirs m'a aidé à être gothique sans repousses. Ensuite, mes cheveux sont devenus rose et j'étais punk.

- Quelle Jade as-tu envie d'être ce weekend?

- La punk était plutôt bien. Je vais être... je vais être la dévergondée que j'étais quand je sortais avec John. J'avais toujours du plaisir. Je m'amusais toujours à cette époque.

- Qu'est-ce que tu comptais faire, Jade dévergondée? Qu'est-ce que tu pensais faire pendant le trajet?

- Dans les trajets en voiture j'étais plutôt calme. Peu importe, soyons adolescent. »

Nicolas sourit et se concentra de nouveau sur la route alors que Jade appuyait sa tête contre la vitre et regardait le paysage défiler. À un moment, la voiture de Nicolas s'immobilisa. Jade se retourna et fronça les sourcils en voyant qu'ils étaient dans un parking de super marché.

« Qu'est-ce que tu fais?

- Je dois aller aux toilettes. Peux-tu acheter de quoi manger? Normalement le trajet dure une heure quarante-cinq, mais avec les embouteillages... j'ai peur que ce soit beaucoup plus long. Je vais te laisser de l'argent et achète des collations et quelque chose à boire. Tu peux aussi passer aux toilettes.

- Non, je crois que je vais être assez...

- Juste pour être sûr. Vas-y. Avec les embouteillages ce pourrait être long. Nous pourrons faire des courses ensemble.

- D'accord. Juste à cause des embouteillages. Ce n'est pas parce que je t'obéis. Je n'appartiens à personne. »

Nicolas rit et ils sortirent de la voiture. Jade suivit Nicolas et ils se rendirent aux salles de bains. Une fois tout les deux sortis, ils allèrent acheter quelques collations. Jade prit beaucoup de bonbons en gélatine et deux sacs de chips. Nicolas acheta des bouteilles de jus et ils allèrent à la caisse où Nicolas paya le tout et ils retournèrent à la voiture. Jade retira de nouveau ses chaussures et s'installa dans la même position qu'elle avait avant de quitter la voiture. Nicolas remit la voiture en marche et ils continuèrent leur route. Nicolas éteignit la radio en soupirant. Il regarda et eut l'impression qu'elle était fâchée.

« Est-ce que tu es en colère?

- Non, est-ce que je devrais?

- Non, tu as simplement l'air un peu... triste.

- Non, tout va bien. Je suis comme ça en voiture.

- D'accord.

- Pourquoi as-tu éteint le radio?

- Parce que cette musique m'insupporte.

- Je vois.

- Qu'est-ce que tu as?

- Je suis comme ça. »

Nicolas soupira et Jade se concentra de nouveau sur le paysage. À un moment, elle sentit une main sur la sienne. Les doigts de Nicolas s'enlacèrent avec ceux de Jade. Nicolas resta concentré sur la route malgré que Jade caresse son pouce avec le sien. Jade regarda leurs mains et sourit. Elle regarda de nouveau le paysage et attendit.

« Comment vas ta vie avec David.

- Elle allait bien jusqu'à ce que tu me kidnappes.

- Je suis désolé d'avoir envie d'être avec mon amie.

- Je crois que David fera certainement une crise de jalousie.

- Peu importe. Je veux seulement passer du temps avec ma meilleure amie.

- Meilleure amie, maintenant?

- Oui. Nous passons le plus clair de notre temps ensemble donc... je me suis dit que...

- Je ne veux pas prendre la place d'Adam, Nick.

- Non, lui, c'est mon meilleur ami et toi, tu es ma meilleure amie. Il y a une différence.

- D'accord. Alors tu es mon meilleur ami et Livia est ma meilleure amie. Si je comprends bien, c'est ça?

- Exactement. Tu comprends vite, Pika.

- Tais-toi, Backstreet-Nick. Pourquoi as-tu pris ma main?

- Est-ce que ça te dérange? Je suis désolé, je ne veux pas te brusquer... je croyais...

- Non, non. Ce n'est rien. Seulement, pourquoi?

- Parce que j'en avais envie. Je n'ai pas vraiment de raison. J'avais envie d'avoir un contact physique avec toi.

- Bien. Tes mains sont douces.

- Je mets de la crème hydratante.

- Toi, Nicolas Carter, tu mets de la crème hydratante? Est-ce qu'elle est au beurre de karité?

- Non. Juste... j'aime la crème hydratante. Mes mains sont toujours sèches alors...

- Ce n'est pas très viril, ça.

- Je m'en fous, j'aime mettre de la crème et faire attention à ma peau.

- Est-ce que tu achètes du savon pour femme?

- Non!

- Je demande, c'est tout.

- Tu es méchante, Jade Benson.

- Je suis désolée, mais c'était trop facile.

- Pourquoi est-ce que tu es comme ça avec moi?

- Parce que je t'aime bien.

- Je t'aime aussi, Jade.

- Est-ce que tu crois que notre entourage va s'inquiéter?

- Est-ce que tu as ton téléphone avec toi?

- Oui, pourquoi?

- Ils pourront te rejoindre.

- Je vois. Est-ce que tu as hâte de me présenter ta copine?

- Elle a cinq ans, Jade. Tu rends le tout bizarre.

- Je suis désolée! Je voulais dire... ton amie.

- Oui, j'ai hâte. Je ne sais pas si elle va t'accepter.

- Elle le fera, tu verras.

- Elle est difficile.

- J'apprivoise tout le monde. Preuve, je t'ai apprivoisé, toi.

- Vrai. Une fois que tu m'apprivoises, tu peux apprivoiser tout le monde.

- Je sais. Je suis devenue une experte en cas difficile.

- Peu importe.

- Raconte-moi.

- Te raconter quoi?

- Ce que tu as dans la tête. Tu es plus... rigide? Non, tu es plus tendu que d'habitude. Je te connais depuis près de trois mois, maintenant alors je crois que je peux voir que tu es tendu.

- J'ai peur de la réaction de mon père.

- Pourquoi?

- Il voulait que je sois comme lui. Il a espéré.

- Pourquoi? Normalement c'est dans les gènes...

- Mon père était mon géniteur alors... c'est dans mes gènes, mais je sais que je ne le suis pas.

- Nick, tu ne dois pas t'inquiéter. Nous ne sommes rien de plus qu'amis.

- Il ne nous croira pas.

- Peu importe ce qu'il pense, nous savons que nous sommes amis et que j'ai un petit ami.

- Je ne sais pas s'il acceptera que j'aille voir mon autre père. Il n'est pas très à l'aise avec sa maladie, tu comprends?

- Oui, Nick.

- Toute mon enfance était basée sur le fait que l'amour est égal mais quand j'ai ramené une fille la première fois, ils ont étés un peu plus froid. Quand je suis rentré avec Adam, ils étaient un peu plus accueillants.

- Tu es un adulte responsable, Nicolas. Tu sais ce que tu veux et tu peux très bien gérer tes choses seul, tu sais? Tu es un grand garçon, maintenant. Ils ne peuvent pas toujours... être là.

- Nous y sommes. Voici ma maison.

- C'est... wow.

- Ce n'est pas très grand, mais c'est confortable.

- C'est plus grand que mon appartement.

- Comparativement à la maison de tes parents et celle de David, ce n'est rien.

- Nick, je n'ai jamais voulu que tu croies que je suis une poule de luxe. Je ne suis pas ton amie pour l'argent où quoi que ce soit. Je suis ton amie parce que tu es quelqu'un de bien.

- Tu es la meilleure, tu le sais?

- Oui, je suis fabuleuse.

- Tais-toi.

- C'est toi qui as commencé!

- Peu importe.

- Nick, peut-être que sortir de la voiture aiderait à rencontrer ton père.

- Je sais.

- Es-tu prêt? Te sens-tu assez fort?

- Oui. C'est seulement que ça fait longtemps que je suis venu. J'ai peur qu'il ait remplacé mon père.

- Il ne l'aura pas fait.

- Allons-y. »

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