Chapitre Vingt-Cinquième
« Merci d'être venu me chercher.
- Est-ce que tu vas bien, Jade?
- Oui.
- N'étais-tu pas supposée revenir demain de chez lui?
- Je sais, mais je préfèrerais partir. C'était bizarre.
- Zain n'arrête pas d'appeler au bureau, Jade.
- Je suis désolée Livia, mais je ne compte pas l'appeler. Arrêtons d'en parler, veux-tu?
- Veux-tu venir à la maison ou rentrer chez toi?
- Est-ce que Francis est là?
- Oui, il était quelque peu surpris que tu nous appelle à cette heure.
- Je suis vraiment désolée. Dépose-moi chez ma mère.
- Tu en es certaine?
- Oui. Je ne veux pas vous déranger et je sais que si je vais chez moi, j'irai emmerder Nicolas. J'ai besoin de ma maman.
- D'accord. N'hésite pas à appeler si tu as besoin de quelque chose.
- Non, je vais vous laisser ensemble. Profitez-en pour nous faire de petits Francis junior.
- Jade, la maison n'est même pas terminée.
- Peu importe. Rien ne t'empêche d'être enceinte pendant qu'ils la construisent. Quand sera-t-elle terminée?
- Dans six mois.
- Tu as le temps.
- Tu es folle. C'est trop de stress et ce ne serait pas bon pour un enfant.
- Comme tu veux. »
Livia soupira et se concentra de nouveau sur la route. Quelques minutes plus tard, le téléphone de Jade sonna. Elle soupira, pensant que c'était David, mais fut surprise de voir que le nom de Nicolas s'affichait sur son téléphone. Elle répondit mollement, ne voulant pas faire quoi que ce soit qui pourrait le mettre en piste qu'elle n'était plus chez David.
« Jade. Où es-tu.
- Chez David.
- Non, il vient de m'appeler pour me dire que tu es partie ce matin, sans même manger ou quoi que ce soit. Où es-tu?
- Dans la voiture de Livia. Elle m'emmène chez ma mère.
- Pourquoi ne m'as-tu pas appelé, moi?
- Parce que je n'avais pas envie de ça. Tu es en colère.
- Je ne suis pas en colère. Je suis inquiet.
- Tu n'as pas à l'être.
- Je reçois un appel à huit heures du matin de David, inquiet, qui me dit que tu as disparu.
- Je lui ai dit que je partais.
- Il ne savait pas avec qui, comment et quand.
- Peu importe. Ce qui est fait est fait.
- Pourquoi est-ce que tu as fait ça?
- Parce que. Je ne sais pas. C'était trop. Sa maison est géante. C'est intimidant qu'il profite à ce point de son argent alors que je travaille comme une folle pour avoir moins que ce qu'il a.
- Tu as les mêmes moyens que lui, Jade. Tu le dépenses seulement différemment.
- Peu importe.
- Est-ce que tu rentres, maintenant?
- Non, je vais passer le reste du weekend chez ma mère.
- Non, tu rentres.
- Nick, j'ai besoin de maman, maintenant.
- Fais-la venir chez toi.
- Qu'est-ce que ça pourrait te faire, Nicolas?
- Jade, ne joues pas à ce jeu avec moi. Tu sais que je fais attention à mes amis.
- Peu importe, Nicolas. J'ai besoin de passer du temps chez ma mère. Oui, je suis une fille à maman. Qu'est-ce que ça peut te foutre?
- Parles-moi autrement.
- Nick, je vais raccrocher. Je suis à fleur de peau et je ne veux pas qu'il arrive quoi que ce soit entre nous, d'accord?
- Dès que tu rentre, je veux que tu viennes chez moi. J'ai de la glace au chocolat et de la pizza. Viens dîner chez moi?
- D'accord. Je dîne avec toi, mais pas de glace au chocolat ou de pizza. Cuisinons.
- Commandons du chinois.
- D'accord, chinois.
- Bien. À plus tard. »
Jade raccrocha et appuya sa tête sur la vitre. Elle ferma ses yeux, espérant pouvoir éviter les questions de son amie. Heureusement, Livia comprit que son amie n'avait pas envie d'en parler. Elle se contenta donc de conduire encore quelques minutes avant d'arriver chez la mère de Jade. Cette dernière remercia son amie avant de sortir du véhicule. Livia s'éloigna de la maison, laissant Jade seule. Jade toqua à la porte et sa mère, toujours en pyjama lui ouvrit. Jade sourit, mais ses yeux étaient emplis de larmes. Elle n'arrivait plus à se contrôler puis se laissa tomber dans les bras de sa mère. La femme la fit entrer et asseoir sur le canapé.
« Qu'est-ce que tu as, chérie...
- Est-ce que tu peux faire comme si j'avais dix ans? J'ai besoin de maman, pas de mère.
- Oui, chérie, qu'est-ce que tu as?
- Je... J'ai rencontré quelqu'un. C'est un homme bien, il est gentil et respectueux, mais je ne sais pas pourquoi, je n'y arrive pas. Il est génial, mais je n'arrive pas à ressentir quelque chose.
- Qu'est-ce qui te bloque?
- Lui. C'est... je ne sais pas, j'ai l'impression que je le trahis.
- Jade, trésor, ça remonte à quatre ans. Tu l'aimais beaucoup, mais il ne voulait pas de ça. C'était trop pour lui.
- Il me bloque! Je n'arrive pas à me concentrer sur David à cause de lui...
- Tu ne dois pas le laisser gâcher ta vie.
- La brûlure est toujours là, maman... J'ai l'impression que dès qu'un garçon m'intéresse, je brûle et il revient.
- Jade, je crois que c'est le moment. Ce n'est pas normal qu'au bout de quatre ans, il soit toujours aussi présent dans ton cœur et ta tête. John n'était pas une bonne personne. Du moins, pas pour toi. Tu ne dois plus le laisser te hanter comme ça. Il est temps de passer à autre chose.
- Nous avons un enfant! Maman, j'ai eu un enfant avec lui, ce n'est pas aussi facile que tu ne le crois.
- Tu dois lui écrire une lettre. Il ne la verra jamais. Tu l'écris et tu la brûles. Tu sens-tu prête pour ça? Brûler son souvenir?
- Je n'en sais rien...
- Si tu veux, je peux le chercher et tu pourras peut-être le rencontrer? Est-ce que tu te sens assez forte pour ça?
- Je crois que ce serait ce qu'il y a de mieux pour moi. Je dois voir comment il s'en sort pour pouvoir avancer...
- Alors je le ferai. Je ferais tout pour que tu ailles bien, Jade. Si le voir te rendra heureuse, je ferai en sorte que ça se produise.
- Merci, maman.
- Maintenant, parle-moi un peu de David.
- Oh... Est-ce que tu regardes la bourse?
- Non, je suis couchée à une telle heure.
- Je vois. C'est lui qui présente à bourse. Il est grand, blond et il a des tatouages. Il porte des lunettes à l'occasion et il a un accent irlandais.
- Est-ce qu'il est gentil?
- Oui. Je devais passer le weekend chez lui, mais c'était trop.
- Tu le vois depuis quelques mois?
- Non... environ deux semaines.
- C'est rapide.
- Je sais. Il ne veut pas d'enfants, pas de mariage... Je crois qu'il est juste de passage.
- Est-ce que tu restes ici toute la journée?
- Oui, mais je vais rentrer chez moi pour dîner.
- Est-ce que tu veux que j'aille te reconduire?
- Non, je vais appeler mon voisin.
- Qui est-il?
- Nicolas Carter. Il travaille avec moi, en plus d'être mon voisin. Il a gardé Micah quand j'allais travailler la dernière fois.
- Je vois.
- C'est mon ami, maman. Rien de plus.
- Je sais, seulement, il a gardé Micah.
- Micah l'aime beaucoup.
- Je sais. Joe m'a appelé pour savoir qui était Nicolas. Il croyait que c'était un de mes amis. Maintenant, je sais que c'est le tien.
- J'appellerai Joe pour lui dire. Il a du te poser des questions sur Adam et David aussi. Micah a passé beaucoup de temps avec Adam et David s'est joint à nous une fois.
- C'est bien que tu rendes ton fils sociable.
- Ce n'est plus mon fils, maman. Il est à Joe et Mary, maintenant. C'était l'accord.
- Jade, tu sais autant que moi que tu le considère et traite comme ton fils, parce que c'est ce qu'il est.
- Oui. Il est mon fils, génétiquement parlant, mais pas... théoriquement. Son certificat de naissance indique que Joe et Mary sont ses parents et moi, sa tante.
- Il est indiqué dans un document officiel que tu peux reprendre tes droits quand tu veux.
- Comment est-ce que Micah le prendrait, lui. Il croit que Joe et Mary sont ses parents.
- Attendons qu'il soit plus vieux. David pourrait l'adopter...
- Maman, c'est trop récent.
- Penses-y.
- Maman?
- Oui, Jade.
- Je t'aime, tu sais? Je ne suis pas très démonstrative et je ne te le dis pas beaucoup, mais je t'aime vraiment beaucoup. Tu es mon modèle féminin...
- Jade, je suis tellement... ne sois pas comme moi. J'ai fait beaucoup d'erreurs que je ne veux pas que tu répètes. Sois toi-même et ne cherche pas à être n'importe qui d'autre.
- Je t'aime, maman.
- Tu te souviens, quand tu étais petite, nous nous frisions les cheveux avec des bigoudis et je te maquillais. Nous nous habillons pratiquement de la même manière. Nous étions toujours assorties.
- Oui, c'était le bon vieux temps.
- Que dirais-tu d'un après midi comme avant?
- Je dirais que j'en ai très envie.
- Appelle Nicolas et dis-lui de passer te prendre pour seize heures.
- J'y vais.
- Je vais préparer ma chambre, pendant ce temps. Comme au bon vieux temps. Le temps où je n'avais pas de rides ou de cheveux blancs.
- Arrêtes, tu as l'air plus jeune que ton âge. Je t'en donne quarante cinq.
- Va! »
Jade sourit et quitta le salon pour se rendre à son ancienne chambre. Elle était au premier étage. Les murs étaient blancs à l'exception de celui où la tête de lit était appuyée, qui était mauve Lila. Son lit étant grand et les draps étaient blancs. Les murs étaient vierges de toute affiche. Jade avait décidé, en tant qu'adulte, de tout retirer dès ses seize ans. Elle se disait au dessus de tout. Cela n'empêchait pas qu'elle avait tout gardé. Elle composa le numéro de Nicolas et attendit qu'il décroche.
« Oui, Pika?
- Salut.
- Est-ce que tu vas bien?
- Oui. Tout va bien.
- Tu veux que je passe te prendre?
- à seize heures, est-ce que ça te va?
- Oui. Pourrais-tu me dire ce qui t'a pris?
- Le père de Micah m'empêche d'avancer avec David et c'est toujours douloureux. Je n'ai pas su gérer la douleur et je me suis enfuie.
- Jade...
- Je ne veux pas de pitié. Je suis chez ma mère. Je lui ai parlé et elle va arranger une rencontre en moi et John.
- Bien. Je suis heureux de le savoir.
- Ça me permettra d'avancer.
- C'est excellent.
- Donc...
- Je serai là à seize heures.
- Merci. »
Jade donna l'adresse à Nicolas et ils parlèrent un peu. Nicolas lui raconta sa soirée avec Josh et lui expliqua qu'il avait beaucoup de ménage à faire avant son arrivée. Jade le laissa donc ranger son appartement et alla rejoindre sa mère, dans sa chambre. Tout était placé sur le lit. Les différentes brosses à cheveux, pinces à sourcils, maquillage, tout y était. Jade sourit et sauta sur le lit, rejoindre sa mère. Elle était heureuse de pouvoir retomber en enfance. Sa mère avait toujours été son modèle et elle espérait avoir une fille pour pouvoir reproduire leur relation. Jade avait toujours aimé le côté mode, chic et sophistiqué de sa mère. Elle s'habillait, se coiffait et se maquillait à la perfection tous les jours, au grand plaisir de son père. Malgré leur âge, Jade savait qu'ils avaient une vie privée épanouie. Elle ne voulait pas se faire d'images mentales, alors elle cessa de penser à ça.
« Une journée de fille. Quand avons-nous fait ça pour la dernière fois?
- Quand j'avais quinze ans?
- C'est... il y a longtemps.
- J'ai vingt deux ans. Il y a sept ans, nous étions sur ton lit en train de nous pomponner.
- Sept ans...
- Nous avons ensuite commencé à aller dîner ensemble une fois par semaine. Tu voulais que je sache me tenir en publique. Heureusement que tu l'as fait, j'ai appris que je pouvais avoir du plaisir dans les bars sans me soûler. Merci, maman.
- C'est un plaisir. L'alcool n'est pas source de plaisir et je suis heureuse que tu l'aies compris. Où dînes-tu avec Nicolas, ce soir?
- Chez lui. Il va commander chinois et nous allons regarder de mauvais films américains en buvant du vin sophistiqué, parce qu'il n'aime que celui qui coûte cher.
- C'est une habitude?
- Depuis environ... un mois. Oui. Wow. C'est beaucoup de temps.
- Quatre samedis.
- Oui. Quatre samedis.
- Vous avez l'air de passer beaucoup de temps ensemble, n'est-ce pas?
- Je sais.
- Vous devriez vous calmer un peu. Les gens croiront que vous êtes en couple et David risquerait de ne pas aimer ça. Sois fidèle à ton homme, ma chérie.
- Je lui suis fidèle.
- Bien. Dis-lui que tu l'es. Officialise les choses. Je crois qu'il en a besoin, après ta fuite de ce matin.
- Je le ferai. Il m'appellera éventuellement.
- Non, face à face, bébé.
- Lundi midi?
- Demain midi.
- D'accord. Demain. Je lui envoie un message ce soir.
- Bien. Passes plus de temps avec lui qu'avec Nicolas. Tu ne veux pas qu'il te fasse une crise de jalousie. Je te l'ai toujours dit : Aime ton homme et ne le laisse pas douter.
- Merci, maman. »
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