Cinquième partie : Ne vous laissez pas avoir
Faites attention.
Faites attention à votre entourage.
N'hésitez pas à réagir quand votre entourage dit un truc raciste.
Une des choses les plus dures à vivre en tant que noire, c'est l'intégration dans un monde construit sur le sang, la sueur et les larmes de tes ancêtres afin d'améliorer la vie de personne plus claires que toi.
Et malheureusement, malgré toutes les avancées humaines, cette mentalité est encore bien encrée dans la tête de certains gens.
Et ça a conduit à 2 réactions de survie pour les noirs : le phénomène du « bon noir » (appellation que j'ai inventé) et le fameux « racisme anti-blanc » dont je ne parlerai pas pour le moment par pur refus de créer un débat sans queue ni tête.
Le phénomène du « bon noir » c'est quoi ?
C'est accepter les micro agressions pour ne pas passer pour le noir relou qui crie tout le temps.
Et les micro agressions c'est quoi ?
Les blagues racistes, les remarques inutiles sur nous du style « ah mais t'es noir et t'aime pas le poulet » ou, LE PIRE DU PIRE : dire à un noir qu'il n'est pas comme les autres parce qu'il ne crie pas ou qu'il n'a pas d'os dans le nez, comme si ça nous représentait.
Ce phénomène là est ce qui empêche à beaucoup de noirs de parler du racisme (jusqu'à aujourd'hui). Il pose d'énormes problèmes car il pousse le noir à accepter une injustice pour ne pas se faire rejeter. Il pousse le noir à subir un racisme puni par la loi afin de ne pas avoir de problèmes.
Il pousse le noir à accepter le fait que sa couleur de peau est un sujet de blagues, de conversation nulle et de préjugés sans nom.
On voit partout les conséquences d'un noir qui a décidé s'ouvrir sa bouche dans les médias. Je n'ai qu'à citer Assa Traoré ou alors le fait que les médias ne parlaient que des manifestants violents et pas des manifestants paisibles.
Directement, les noirs sont remis dans la catégorie « dangers » parce qu'on a décidé de parler de ce qu'on subit tous les jours. Sauf que nous, on va pas avoir autant de chance que les Gilets Jaunes.
On va pas chercher à recueillir notre avis.
Prenons l'exemple des rues portant le nom de grands personnages qui ont participé à l'esclavage. Ces rues portent des noms de gens qui ont considérés TOUT UN PUTAIN DE PEUPLE comme inférieur à cause d'une couleur de peau. Et quand on demande qu'on apprenne aux enfants ce qu'ils ont fait, qu'on change les noms de rues, on préfère dire des « on n'effacera pas l'histoire ».
Mais est-ce que l'histoire est effacée si la statue de Colbert* finit dans un musée ?
Est-ce que l'histoire est effacée quand une rue portant le nom d'un esclavagiste est renommée ?
Pas que je sache.
Par contre l'histoire est effacée en niant leurs actions.
*Colbert a écrit le Code Noir, qui était un livre de lois pour la traite des noirs (donc oui c'est de la merde, oui c'était clairement un livre pour dire « si ton esclave désobéit, brûle le vif un moment puis laisse le crever dans un champ »).
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