chapitre 9: Mackenzie
Il était dix-huit heures vingt quand je me garai devant chez moi, près de la Hemi Cuda de Aedan. Revenant du boulot, j'avais exceptionnellement fait des photos de deux villas côte à côte pour un particulier, qui louait ses maisons pour les vacances et souhaitait attirer une clientèle de luxe. En franchissant le seuil, j'entendis d'office la télé. Je me dirigeai vers le salon et découvris Gabe à moitié couché sur le torse de Aedan, tandis qu'ils dormaient à points fermés.
Trop mignons.
Je posai mon sac dans la cuisine et montai prendre une douche. Je me lavai rapidement les cheveux et entourée de ma serviette, j'entrai dans ma chambre. Fouillant dans ma penderie, je sortis un croc top dos nu en crochet blanc et un short en satin noir que j'enfilai puis redescendis. Gabe et Aedan dormaient encore.
J'entrepris de faire un gratin de pommes de terre au saumon. Epluchant les pommes de terres, je les passai au tranchoir afin d'avoir de belle tranches régulières. Mon téléphone bipa : j'avais reçu un sms. M'essuyant les mains, je regardai qui cela pouvait bien être :
Ma Talia d'amour, il fallait s'y attendre !
* Cc ma chatte, quoi de neuf ?*, m'avait-elle écrit.
Je lui répondis de suite.
*Cc ma chérie, ça va super*
*Tu t'en es sortis hier avec Bout de Chou ?*
*Oui, Aedan me l'a gardé. Il est super ce mec*
*Aedan ? LE Aedan rouquin/ mécano/ sexy ?? Comment ça se fait ??
*Il s'est proposé et vu comme j'étais limité j'ai accepté. Gabe l'adore. Il est resté avec Aedan cet aprèm aussi, je suis rentré il y a une demi-heure. Et devine ? Il est en train de dormir dans mon salon avec Gabe au moment où je te parle ! Je les ai trouvé comme ça en rentrant*
* Oh my god !!! Il a l'air parfait ce type !*
* Je ne te le fais pas dire*
*Pardon ?? Qu'est ce qui te fait dire ça ? Raconte-moi tout ma délicieuse petite coquine !*
* Eh bien... hier soir, ça a été vraiment chaud. C'était carrément divin. Et contrairement à tes préjugés sur les asiats, il est magnifiquement monté. Sa queue était juste parfaite !*
*Doux Jésus, tu as trouvé une perle alors ma chérie*
*Il me reste encore à réussir à le garder. Je lui ai dit qu'on verrait au jour le jour mais... c'est un homme bon. Je pense qu'on pourrait avoir quelque chose de vraiment sérieux*
*Alors fonce ma belle ! Tu sais que je veux le meilleur pour vous, sister*
*Je sais ma peluche*
*Invite-le à ma fête d'anniv Samedi !*
*Pourquoi pas... c'est une bonne idée. Surtout que Joshua arrive bientôt, j'espère qu'il sera là à temps pour ton anniv*
_ Maman ! S'exclama Gabe, qui entrait dans la cuisine. Regarde, Regarde ! Aedan m'a offert une Jaguar XKE ! On l'a fait ensemble !
_ Bonjour mon ange. Tu l'as remercié pour cette super maquette ?
_ Mais oui maman... au moins vingt-cinq fois !
_ Bien. Tu permets que je dise au revoir à tata Talia ? Après tu me raconteras tout.
Gabriel acquiesça et s'évertua à grimper sur une chaise où il s'installa sur ses genoux.
*Gabe vient de se lever donc Aedan ne va pas tarder, si ce n'est pas déjà fait. Je t'embrasse, ma femme ^^*
* Ok Louloute ! Moi je vais voir si je ne peux pas aller casser les pieds de mon mari d'amour. Après il est toujours d'humeur sauvage et J'ADORE ça ;) bisous à vous*
Je posai mon portable et sortis trois pavé de saumon du frigo. Gabe me raconta comment il s'était amusé durant mon absence et alors que nous riions, Aedan fit son apparition. Il me sourit je vis de l'interrogation dans son regard après avoir jeté un œil sur Gabe. Se demandait-il ce qu'il pouvait faire devant mon fils ? L'incitant à approcher d'un signe de tête, j'embrassais sa joue.
_ Merci pour la maquette de Gabe.
_ Ce n'est rien du tout. Je savais que ça lui ferait plaisir alors je l'ai pris dans un magasin de jouet en venant ici. Qu'est-ce que tu cuisines ?
_ Un gratin de pomme de terre au saumon. D'ailleurs, tu pourrais me filer un coup de main pendant que je coupe le saumon ?
_ Bien sûr, répliqua-t-il en se penchant au-dessus de l'évier pour se laver les mains. Tu veux que je fasse quoi ?
_ Prend un plat à gratin, mets-y une fine couche d'huile de noix au pinceau et aligne les tranches de pomme de terre en rosace s'il te plaît. Mais pas trop serrées non plus, il faut que je puisse mettre le saumon entre certaines tranches.
_ Ok.
_ Et moi ? Dis maman, je peux faire quoi ?
_ Hum... Je veux bien que tu montres à Aedan ou se trouve le pinceau pour faire la cuisine, mon chou. Et tu vérifies s'il travaille bien, rajoutai-je avec un clin d'œil taquin.
_ Merci pour la confiance, rechigna Aedan, la sècheresse de ses propos contredit par son grand sourire moqueur.
Je pouffai et lui tirai la langue comme une gamine avant d'allumer le four et de commencer à découper le poisson en tranche. Ainsi, il serait plus simple de les placer entre les pommes de terre, la disposition serait plus homogène et visuellement, ça serait plus agréable. Quand le remplissage du plat fut fini, je salai et poivrai une première fois avant d'ajouter de la crème fraiche. Je ré-assaisonnai, ajoutant en plus de l'aneth, du persil haché et une bonne dose de fromage râpé, puis Aedan mit le plat dans le four.
A peine fini, Gabe entraîna Aedan dans sa chambre pour jouer. Aedan me regarda comme s'il était désolé de me laisser seule, ce qui me fit pouffer de rire. J'en profitai alors pour me détendre devant la télé.
Quarante-cinq minutes après, je sortis le gratin fumant et divinement odorant du four. Je le posai sur le plan de travail et sortis des assiettes et des couverts. Criant le nom des hommes à l'étage, je les invitai à venir diner. En moins d'une minute, ils descendirent, Gabe accroché au dos de Aedan comme un petit singe. Ils s'entendaient décidément comme larron en foire... Si bien que j'espérais ne pas m'être trompée sur Aedan. Pour Gabe. Sinon...
Je captai le regard interrogatif d'Aedan : il m'avait surpris dans mes inquiétudes, mais je secouai la tête, lui indiquant discrètement que ce n'était rien de grave.
Nous dinâmes avec enthousiasme ; Gabe était plus bavard que jamais. Qu'est-ce que je l'aimais, bordel ! Et pourtant, Aedan avait réussi là où j'avais échoué. Il avait rendu à mon fils sa bonne humeur, quasiment disparu en même temps que mon père.
Fuyant mentalement mes réflexions, j'entrainai un Gabriel repu à l'étage pour lui faire son bain. Il était si éveillé et intelligent que j'oubliais parfois que mon bébé n'avait que cinq ans...
_ J'aime bien Aedan, déclara-t-il en jouant avec la mousse de son bain, me prenant complètement au dépourvu.
_ Je l'aime bien aussi, mon ange.
_ C'est mal, si... si papi me manque un petit peu moins ?
_ Absolument pas chéri, c'est normal. Ça veut dire que tu comprends mieux pourquoi il n'est plus avec nous.
_ C'est vrai ??
_ Oui, je te jure.
_ Je t'aime maman.
Je luttai contre mes larmes : mon petit homme tenait mon cœur entre ses petites mains.
_ Je t'aime aussi mon bébé.
Je le sortis du bain, emmitouflé dans son peignoir lapin en éponge et enlevai la bonde. Chantonnant Que sera sera avec Gabe, je rejoignis sa chambre en dansant. Nous finîmes la chanson en tournoyant et en rigolant, ravi de ce moment particulier. Je le lançai ensuite sur son lit où il rebondit en éclatant de rire. Gabe abandonna son peignoir pour sauter dessus comme sur un trampoline. Je pris un pyjama et le posai sur le lit avant de rattraper mon petit kangourou pour lui sécher les cheveux. Evidemment, ce dernier se tortilla comme un ver : je terminai tant bien que mal le séchage avant de lancer une attaque de chatouille, faisant hurler de rire Gabriel.
_ Pouce maman, Pouce !
_ Tu resteras tranquille pour mettre ton pyjama et aller au lit ?
_ Oui, se bidonna-t-il encore, promis juré !
_ Bien.
Je lui enfilai son pyjama et le mis au lit. Je lui racontai une histoire sur trois amis métamorphes qui s'appréciaient malgré leur espèce différente et vivaient des aventures à travers le monde. Quelques minutes après, Gabe s'endormit. J'embrassai ses cheveux presque blancs et quittai la chambre.
Je redescendis avec entrain, l'humeur de mon fils ayant boosté la mienne. J'allais passer au salon quand j'entendis la sonnerie de mon portable alors j'allais le récupérer avant de m'installer près d'Aedan sur le canapé.
_ Allô ?
_ Coucou ma belle.
_ Tu reviens quand alors ?
Aedan m'observa d'un coup, curieux et légèrement tendu.
Tiens tiens... Monsieur serait jaloux ?
_ C'est fixé pour Samedi matin. Arrivé vers dix heures.
_ Ok chéri. Tu restes à la maison hein ?
_ Houla... Mack je sais ce que tu fais et je ne veux pas y être mêlé, petite chipie !
_ De quoi tu parles, mon cœur ?
_ Dis-moi plutôt qui tu essayes de rendre jaloux. Dieu du ciel, j'espère qu'il est bien accroché avec ton foutu caractère !
J'éclatais de rire.
_ Donc Samedi prochain à dix heures ? Je serais là pour... t'accueillir comme il se doit, Josh.
_ Mouais... je te laisse, je ne peux pas réquisitionner le téléphone trop longtemps. Je vous embrasse toi et mon neveu. Bonne nuit Mack.
_ Bonne nuit Joshua.
Je posai mon portable sur la table basse et pris la télécommande.
_ Un film, ça te dis ? Questionnai-je un Aedan silencieux.
_ Euh... non. Je crois que je vais rentrer.
_ Tu es sûr ? Est-ce que ça va ?
_ Ouais. Nickel, répondit-il en se levant du canapé pour se diriger vers la porte. Je vais juste rentrer chez moi.
_ Aedan. Tu n'as pas à partir. En fait, je veux que tu restes.
Faisant volte-face, le regard dur mais pourtant si vert, il ravala un grondement.
_ C'est qui Josh, Joshua ??
_ Mon grand frère. Il vient de quitter les Seal à cause d'une blessure au genou et sur l'un de ses reins lors d'une mission où il a sauvé deux hommes de son équipe. Il va rester ici le temps de trouver un appart et se reconvertir.
Aedan se retourna dos à moi, pris son visage dans ses mains puis les fit passer dans sa chevelure.
_ Dieu du ciel Mack... tu mériterais la fessée du siècle.
_ Roh... je te taquine juste. Mais je ne m'attendais pas à ce que tu sois si jaloux...
_ Je t'en foutrais, moi, de la jalousie, gronda-t-il en me soulevant brusquement par la taille pour me clouer au mur, avant coller son corps dur contre moi.
_ Si tu me prends pas les sentiments... ricanai-je, le titillant encore plus.
_ Bon sang, je serais bientôt sur les rotules avec toi ! Tu es sacrément... frustrante !
_ J'ai pas eu l'impression que t'étais frustré hier, mon impala au miel.
Il m'embrassa durement, profondément, me marquant presque, puis me relâcha délicatement.
_ Allez, viens voir un film avec moi. Je veux vraiment que tu restes.
Il opina et glissa sa main dans la mienne tandis que je l'entraînais au salon. Quand il s'assit, je me blottis contre lui. Aedan entoura ma taille de son bras et me serra contre lui.
_ Du coup... Ton frère, il va mieux ?
_ Il a subi une opération pour se faire poser un nouveau genou et vit maintenant avec un seul rein. Mais il va mieux. A part la rééducation de son genou qui se poursuit, il est en super forme. Il a passé un mois à l'hosto et à hâte de revoir Gabe.
_ Il a quel âge ?
_ Trente-six ans. Il est rentré dans la marine à vingt-et-un ans.
_ Ouah... Quinze ans ! C'est énorme.
_ Oui. Et cette tête brûlée y serait encore s'il n'y avait pas eu ce putain d'accident. Il a ce boulot dans le sang, mais je suis bien contente de ne plus avoir à m'inquiéter pour lui.
_ Je te comprends.
_ Et ta famille ?
_ Ma famille ? Elle est plutôt cool. Mon père est paléozoologiste. Il étudie les fossiles d'animaux et est la plupart de son temps en voyage aux quatre coins du monde. Il vient d'une famille de sorcière, mais vu que les pouvoirs ne se transmettent qu'aux femmes, il est juste porteur du gène.
_ C'est dingue ! Et ta mère ? C'est de là que vient ton renard ?
_ Exactement. Ma mère est japonaise, c'est une Kitsune. De la mythologie typique du pays.
_ Tu as un certain accent, en parlant d'elle, fis-je remarquer.
_ Je parle un peu japonais. Ça ne peut venir que de là, vu que je ne parle pas la langue d'origine de mon père. Je ne sais même pas s'il sait parler l'islandais ! S'esclaffa Aedan, un brin moqueur.
_ Alors du coup les gènes de la famille de ton père son perdu ? Vu que tu as pris les origines de Kitsune de ta mère...
_ Oh non, détrompes-toi ! Mes deux sœurs s'en chargent. Hilda à trente-cinq ans et est consultante au FBI car ses capacités de sorcière de l'esprit aident à percevoir pas mal de choses sur les scènes de crimes. Quant à Winnona, qui a dix-neuf ans, elle à des pouvoirs sur la nature, les plantes. Parfois elle peut aussi capter l'humeur d'un animal. Elle fait des études de biologie moléculaire à l'université.
_ Eh bien... Ta famille est impressionnante !
_ Pas vraiment... à part mon père qui fait son travail par passion, mes sœurs ont juste suivi une branche en relation avec leur affinité. D'une, certes, parce que ça leur plaisait et de deux car c'était plus facile pour elles. Je n'arrête pas de les traiter de fainéantes pour les taquiner, mais en vrai elles sont géniales. Et elles ont aussi chacune un sacré caractère, bien qu'elles ne soient pas aussi délurée que toi !
_ Personne n'est plus déluré que moi, contrais-je fièrement, amusée.
_ Je peux te poser une question personnelle ? Me demanda-t-il tout à coup.
Je l'observai en faisant les gros yeux, étonnée par l'évidence de sa question.
_ Bien sûr, au point où on en est, je crois qu'on a dépassé le stade de ce genre de gêne.
_ Ok... Pourquoi tu n'es plus avec le père de Gabe ?
_ Eh bien... parce que c'était un connard.
_ Hein ??
_ Oui, un connard de première. J'ai rencontré Ferdiad par hasard, lors d'une exposition sur l'art elfique, quand j'avais vingt-trois ans. Au début, Je n'étais pas du tout intéressée par ce bellâtre à la longue chevelure blanche et aux yeux d'un bleu tel qu'il paraissait violet. Et puis, les Elfes nobles étaient connus pour un certain égocentrisme... donc je l'ai envoyé balader. Mais à force de m'inviter à sortir, j'ai finis par accepter et contrairement à ce que je pensais, il était gentil, poli, serviable et très attentionné envers moi. On s'est revu et à force on a commencé une relation. Parfois il disparaissait pendant trois ou quatre jours, pour son boulot administratif dans la dimension elfique. Quatre mois après, alors que je prenais scrupuleusement ma pilule et que l'on se protégeait à chaque rapport, je suis tombée enceinte. Etrangement, Ferdiad était fou de joie et voulait garder l'enfant. Alors qu'on se connaissait de puis si peu de temps ! Dès le début de ma grossesse, il était véritablement aux petits soins. Ou plutôt, quand il était présent, à cause de son boulot. Et puis, quand le jour de l'accouchement est arrivé, il n'était pas là. J'ai essayé plusieurs fois de le contacter... mais aucune nouvelle. Les contractions se faisaient de plus en plus proches, alors j'ai appelé mon père. Cependant, le temps qu'il arrive, j'avais accouchée seule. Après l'infirmière et moi, mon père a été le premier à prendre Gabriel dans ses bras.
Aedan me serra un peu plus fort contre lui. Si bien que je sentais son cœur s'affoler de plus en plus.
_ Il n'est revenu que deux jours après en me disant que finalement, ça n'allait pas marcher entre nous, poursuivis-je d'une voix monocorde et lassée. Qu'il n'était pas prêt à se fixer dans une relation, qu'il aimait son fils, mais qu'il serait bien mieux sans son père...
_ Bordel... J'ai pas de mot pour qualifier cette ordure, gronda Aedan, qui contenait sa fureur.
_ Mon père s'est occupé de Gabe les deux jours où je m'étais effondrée. Pas parce que Ferdiad m'avait quitté mais parce qu'il n'y avait aucune raison. Je ne comprenais absolument rien : du jour au lendemain, je suis passée de femme heureuse en ménage qui faisait des projets sur le long terme à mère célibataire.
_ Ça a dû être tellement horrible, ma belle... si je pouvais effacer la douleur que tu as ressentis à ce moment, je n'hésiterais pas.
_ Je sais. Tu es gentil. Mais au bout de deux jours, mon père m'a sorti de ma chambre à coup de pied au cul en me disant que mon fils avait besoin de moi, vu qu'il ne pourrait pas compter sur son père et ça m'a fait l'effet d'un électrochoc : j'ai envoyé bouler le reste de sentiments que j'avais pour Ferdiad et je me suis concentrée sur mon fils.
_ Et comme j'ai pu le constater, tu n'as jamais arrêté. Une vraie maman ours, prête à tout pour son enfant. Ton père devait être si fier de toi... Même moi, je le suis, d'une certaine manière.
_ Merci. C'est important pour moi de faire le mieux pour Gabe. Que tu le remarques me touche énormément.
_ Le mérite te revient : Tu es une mère et une femme formidable. Si toutes les femmes étaient comme toi... En fait, je crois bien que tu m'as redonné un peu de la confiance que j'avais perdue envers les femmes. Tu es si honnêtes par rapport à ce que tu ressens que j'ai, sans m'en rendre compte, baissé ma garde.
_ Tu regrettes ?
_ Non, affirma Aedan, catégorique, après m'avoir embrassé dans le cou, me faisant frissonner.
_ Mais tu l'as regretté par le passé.
Aedan soupira, puis se résigna.
_ Oui. Amèrement.
_ Dis-moi.
Aedan me raconta son histoire avec Sasha. Les sentiments qu'il éprouvait, l'horreur des mensonges et des tromperies, le choc et la douleur de s'être fait avoir, sa méfiance envers les femmes.
_ Quand tu as débarquée dans mon garage, j'ai cru voir une énième donzelle sans cervelle, en quête d'une nouvelle distraction. Mais tu as si bien lus en moi que j'ai su que tu n'étais pas nombriliste comme les autres. Et j'avoue, ça m'a fait rudement chier !
J'éclatais de rire.
_ Comment voulais-tu que ta mine de grincheux fonctionne à m'éloigner alors que tu bandais comme un âne ? Contradiction totale, mon petit !
_ Ouais ben ça aussi, ça m'a fait chier, maugréa Aedan. Vous étiez trop sexy pour votre propre bien, mademoiselle !
_ Tu parles, Pour TON propre bien tu veux dire !
_ Espèce de petite insolente !
_ Tu ne m'apprends rien... le taquinais-je avant de bâyer.
_ Il est temps de te mettre au lit, jeune fille.
_ Seulement si tu m'accompagnes.
_ Comme s'il pouvait en être autrement, ma belle.
Je me dégageai paresseusement de ses bras pour le laisser se lever et m'accompagner à ma chambre. D'ailleurs, c'était la première fois qu'il y entrait. Ça paraissait... intime. Beaucoup plus que notre partie de jambes en l'air dans le salon.
_ Je peux prendre une douche d'abord ?
_ Bien sûr. Il y a des serviettes dans le placard, sers-toi.
Aedan fila dans la salle de bain. Je me débarrassai lestement de mon short et mon croc-top pour me mettre nue sous ma couverture. Aedan passa la porte dix minutes après, seulement vêtu d'une serviette lui ceignant la taille. Sans la moindre gêne, il la détacha avant de se coucher près de moi, m'attirant dans ses bras. Sensuel, je sentis son sexe semi dressé se glisser entre mes cuisses, juste sous mes fesses.
_ Je serais toujours dans ce genre d'état avec toi à proximité, ma belle. Mais l'heure n'est pas aux galipettes, il faut te reposer.
_ Bonne nuit, mon canard, chuchotais-je avec bien-être.
_ Dors bien Mack.
Je m'endormis aussitôt.
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