chapitre 6: Aedan
Je m'étais levé tendus aujourd'hui. Encore plus étrange, Kujo paraissait... ronronner. Comme un putain de chat ! Bordel de dieu... j'avais l'étrange sensation que j'allais passer une journée de merde.
Ma matinée se déroula plus ou moins sans encombre ; un connard de métamorphe reptile avait cherché à contester la facture plus que salée pour ne pas avoir foutue d'huile dans son moteur. Résultat ? Bielle complètement barrée et moteur percé. J'avais dû l'étrangler avec l'une de mes queues pour qu'il paye, avant de le foutre dehors. Cependant deux nouveaux clients avec des bagnoles intéressantes calmèrent mon humeur : Ces deux potes voulaient repeindre leurs caisses et en voyant le travail sur ma Cuda, ils laissaient champ libre à ma créativité.
J'avais aussi reçus les pièces à monter sur la Shelby.
Elle arrive quand Mack ? Me demanda alors Kujo en trépignant.
Elle arrivera quand elle arrivera.
Rabat-joie.
Tu t'es déjà fait embobiner par elle, hein, Kujo ? Lui demandais-je en ricanant ouvertement devant son impatience, titillant sa susceptibilité.
N'oublie pas que je ressens ce que tu ressens chibi. Car question représailles... Tu te souviens quand tu n'avais pas voulus me laisser sortir faire quelques farces à la fête qui s'appelle Halloween ?
Bordel de merde, laisse-moi enfin oublier cette histoire.
Au fond, je savais qu'il avait raison. Je n'avais juste pas envie de le reconnaître. Le faire reviendrait à admettre que Mack avait déjà une certaine emprise sur moi et je m'y refusais. Je ne voulais plus donner la possibilité à quiconque de me trahir.
Vers treize heures, je montais me faire à manger et appelais Léona pour prendre de ses nouvelles.
_ Aedan ! Comment vas-tu ?
_ Ça va frangine. Et toi, comment ça va avec les futurs garnements ?
_ Eh bien... je dirais aussi bien que quelqu'un ayant un Goa'uld et un Alien sous speed qui dansent la Macarena tout en frappant dans une piñata dans son ventre. J'ai hâte d'accoucher, j'en peux plus !
_ Ma pauvre... et comment avance les recherches d'appart ?
_ Oh, c'est réglé ! Callum à enfin accepté d'acheter mon ancien appartement à condition de revoir toute la sécurité avec un pro. On commence les travaux de réaménagement après-demain. Bref, tout va pour le mieux ! Quoi que... nous n'avons toujours pas trouvé un prénom pour notre fils. On s'est arrêté à Lorely pour notre fille mais impossible de trouver un prénom de garçon qui nous convienne et ça commence à me stresser.
_ Faut pas Léona, tu te fais du mal pour rien. Vous allez trouver et il sera si génial que vous vous demanderez comment vous n'y aviez pas pensé plus tôt.
_ Mouais... Dis-moi, quand passes-tu à la maison ?
_ Hum... j'ai encore un peu de boulot mais je pourrais passer demain soir si tu veux.
_ Super ! Je te ferais un cheesecake avec du coulis de myrtilles et de la chantilly.
_ Seigneur ! Comment connais-tu mes goûts ?
_ J'ai menacé Callum qu'est-ce que tu crois ? S'il ne m'aide pas à te faire rappliquer à la maison plus souvent, il est privé de gâteau au chocolat.
J'éclatais d'un grand rire. Cette femme ne reculait devant rien. Entre son caractère et les hormones elle nous menait à la baguette tel une virtuose.
_ Vu que tu me prends par les sentiments, fis-je semblant de céder, c'est clair que je viendrais diner demain après le boulot. Je fermerais un peu plus tôt pour être à l'heure.
_ Comme si tu avais le choix ! Avec le ventre sur patte que j'ai pour mari, arriver en retard est la meilleure façon de jeuner ! Je te laisse, je dois aller faire pipi pour la... je ne sais plus combientième fois ! A demain mon chou.
Je raccrochais en souriant. Après avoir déjeuné, je descendis rouvrir le garage et vis que la voiture de Mack était garé sur le trottoir. En voyant le rideau métallique se lever, je l'entendis démarrer pour entrer.
Mack est là ! Mack est là ! Mack..
Je sais Kujo, fais pas ton pénible.
Et toi, ne fais pas le désintéressé, gronda-il un brin féroce. Je te rappelle à nouveau que je sais tout ce que tu penses et tu es aussi impatient de la voir que moi !
Ok. Il m'avait rabattu mon caquet, le petit salaud. Je grognais, faisant mine de n'avoir rien entendu et avec un froncement de sourcil, j'allais rapidement dans mon bureau afin de récupérer la facture des pièces et le devis des réparations. En ressortant, je remarquais d'office Mack, délicieusement penché vers son siège arrière.
Tiens... mais qu'est-ce que... Oh bordel de merde ! Mais qui c'est ce gosse !?
Un petit ! Un petit ! Je veux jouer avec lui ! S'extasia Kujo, qui adorait les gamins.
Mack sortit l'enfant et l'appuya contre sa hanche, avant de refermer la portière.
_ Salut joli garçon, voici Gabriel, mon fils. Il voulait absolument voir la Shelby de son grand père.
_ Heu... Salut, dis-je en cachant rapidement ma surprise.
J'observais le petit garçon et le saluait lui aussi. Ce gosse était... magnifique : Ses cheveux blonds tiraient énormément sur le gris et ses yeux bleus saphir intense -d'ailleurs fixés sur moi- brillaient d'une vive intelligence. Sa peau était légèrement halée. Il ne devait pas avoir plus de cinq ans. Il se tortilla pour que sa... mère le dépose au sol. Bordel, Mack a un fils...
_ C'est toi qui répare la voiture de papi ? Me demanda-t-il avec sérieux.
_ Oui bonhomme, c'est bien moi.
_ Et tu fais du bon travail ?
_ Je suis le meilleur, tu veux dire ! Ta maman a bien réfléchis pour que la voiture soit réparer aussi bien qu'une neuve.
_ Ouah ! S'exclama-t-il en reportant son attention dans le garage, Une Cadillac Eldo de 1960 et une Impala de 1967 ! J'ai... avec papi... Elles sont malades comme la Shelby ?
_ Non, les propriétaires veulent juste refaire la peinture. La Shelby est dans l'atelier si tu veux regarder. Mais ne touche à rien d'accord ?
_ Promis, acquiesça Gabriel en filant dans le fond du garage.
_ Fait attention mon ange ! Héla Mack.
_ Oui maman !
Mack reporta son attention sur moi, me scrutant d'un air curieux.
_ Hum... Je ne savais pas que tu avais un enfant, marmonnais-je.
_ Parce que je ne te l'ai pas dit, mon joli. Cela fait-il une différence ? Parce que pour moi, il n'y en a pas, je te trouve toujours aussi... suave. On en mangerait sans aucun complexe, parole d'honneur !
_ Ou est son père ? Demandais-je en soupirant d'exaspération.
_ Loin. Et c'est très bien comme ça car, moins je le vois, mieux je me porte.
Donc elle élevait son gosse seule et n'avait plus aucun lien avec le père...
_ Ecoute Aedan, je ne cherche pas à coincer un mec comme figure paternelle pour mon fils. Mais simplement, être mère ne m'empêche pas d'être une femme comme une autre, avec des envies et des désirs. Ce que je t'ai dit au début est toujours valable : Tu me plais beaucoup et je souhaite te connaître davantage. Tu es réticent pour une relation, je le vois bien, je ne suis pas idiote. Juste, je compte passer outre, même si c'est à ton rythme, en commençant par simplement discuter. Par contre, termina Mack en croisant les bras, faisant remonter sa divine poitrine, si mon fils est un problème pour toi, là, dis le mois direct parce que rassure toi, je ne traine jamais avec des personnes qui ne peuvent pas l'accepter.
_ Je...
N'oublie pas les représailles Nibi ! Si tu déballes ton mensonge et laisses partir cette femelle sans être sûr qu'elle ne vaut pas la peine, je te pourrirais l'existence tout le reste de ta vie.
Kuso !
_ Je n'ai aucun problème avec les...
_ Tu es quoi ? demanda tout à coup une voix enfantine.
Gabriel était revenu de son inspection. Kujo était si content de la présence du petit -entre autre- que je luttais pour ne pas lui laisser la place.
_ Comment ça ? Le questionnais-je.
_ Il sent que tu n'es pas humain, répliqua Mack avec un sourire. Il veut juste faire son curieux. D'ailleurs, moi aussi, tiens.
_ Oh. Je vois. Toi non plus, ripostais-je en m'accroupissant pour me mettre à la hauteur du petit garçon.
_ Mon papa est un Elfe c'est pour ça ! Et toi, ton papa est un Elfe aussi ?
_ Non, mes parents sont des kitsune. J'en suis un aussi.
_ C'est quoi ?
_ C'est un renard un peu magique qui peut avoir plusieurs queues au fur et à mesure qu'il vieillit.
_ C'est vrai ?
_ Bien sûr ! Pourquoi je te mentirais ?
_ Et c'est bien d'être un renard ?
_ C'est plutôt sympa.
_ Je peux aller voir la Cuda devant ?
_ Oui, si ta maman est d'accord. Mais tu ne dois pas t'éloigner.
Quand le petit regarda sa mère, cette dernière donna son accord d'un hochement de tête et l'enfant se dirigea vers la voiture jaune. Au dernier moment, j'avais ajouté des motifs de flammes sur les ailes arrière.
_ Plusieurs queues, donc ?
_ On ne t'a jamais fait remarquer que ta mémoire sélective avait tendance à ne se focaliser que sur des propos potentiellement licencieux, voir totalement lubrique ?
_ Je ne vois absolument pas de quoi tu parles.
_ Mais bien sûr, marmonnais-je dans ma barbe.
_ En tout cas, merci.
_ Pourquoi ? Demandais-je, médusé. Je n'avais encore rien fait sur sa voiture...
_ C'est la première fois depuis la mort de mon père que Gabe est aussi enjoué. Il s'était un peu renfermé et là, j'ai presque l'impression que mon fils est redevenu comme avant.
_ Ben mince. Pourquoi ne pas essayer de lui parler ?
_ Pour qui tu me prend, gros malin ? Evidemment que j'ai essayée. Mais il refuse de s'ouvrir à moi. C'est son grand-père qui lui a donné cette passion des voitures. Ils ont réparé la Firebird ensemble. Ils construisaient des maquettes de voitures ensemble ! Aujourd'hui il a perdu tout intérêt pour ces constructions. cette lueur pétillante que j'avais toujours vu dans ses yeux... aujourd'hui, il n'en reste qu'une pâle copie. Mais ici, j'ai comme l'impression qu'elle s'anime de nouveau, alors merci, peu importe ce que tu n'as pas fait.
J'acquiesçais silencieusement. Ce gamin me rappelait moi, quand j'avais quatorze ans, âge ou j'avais perdu mon propre grand père. C'était lui qui m'avait appris la mécanique. Kujo tournais littéralement en rond, affligé par la tristesse de Gabriel. Il avait envie de se coucher en boule autour de lui pour lui tenir chaud et le protéger. J'avais moi-même carrément envie de le serrer dans mes bras.
Mack soupira en observant son fils tourner lentement autour de la Hemi Cuda, la détaillant tel un connaisseur. Elle semblait tellement triste que Gabriel ne puisse pas lui confier son chagrin. Pourtant, même avec ce regard chagriné, elle exhalait une force tantôt protectrice, tantôt fière et lascive qui me chamboulait de l'intérieur.
Gabriel revint vers nous en trottinant.
_ J'aime bien les dessins sur ta voiture.
_ Content que ça te plaise, répondis-je en riant. Au fait, ajoutais-je en levant les yeux vers Mack tout en prenant les feuilles pliées dans ma poche arrière pour les lui tendre, j'ai reçus les pièces de la Shelby, facture à l'appui et je t'ai fait un devis.
_ Oh, merci ! Tu penses la finir quand ?
_ Avant la fin de la semaine en tout cas, estimais-je.
_ Super ! Beau et compétent... me dévisagea Mack avec un regard franchement concupiscent. D'ailleurs, je suis persuadée que l'étendue de ton... savoir va bien au-delà que la simple mécanique. Dis, on peut s'arranger pour quelques cours sur la mécanique des corps ? J'ai absolument besoin d'une... exploration plus... profonde du sujet.
Une femelle selon mon cœur ! Tellement de défi dans un corps si délectable... c'est sûr, j'adore Mack ! Ne fais pas tout foirer, Akagami.
Je mettais toute ma volonté à ignorer les propos de la sirène devant moi ainsi que de mon traitre de compagnon : je me sentais comme bouillir à l'intérieur, Kujo se trémoussait, exalté et je percevais presque ma fourrure percer les pores de ma peau tel une gigantesque vague... Seigneur Dieu, lutter contre cette femme ne sera pas une partie de plaisir !
Mais y céder, oui ! Insista Kujo d'un ton persuasif et enjoué.
Urusai Kujo Yaro !
Kujo gronda sous l'insulte mais se tût. Je le sentirais passer plus tard...
_ Maman, j'ai faim, apostropha Gabriel en tirant sur les doigts de sa mère.
Cette dernière prit une expression plus maternelle et douce.
_ On va y aller mon ange. Tu dis au revoir à Aedan ?
Gabriel me salua, puis Mack le prit dans ses bras avant de poser un baiser sur sa joue rebondie.
_ Merci pour les papiers. J'attendrais ta réponse pour les cours perso et ta récompense que je suis loin d'avoir oublié, ajouta-t-elle avec un clin d'œil malicieux, avant de se diriger vers sa voiture pour y installer son fils.
_ Bon, je dois aller nourrir mon petit monstre, déclara Mack en ouvrant sa portière, et Aedan ?
_ Ouais, marmonnais-je, curieux.
Elle mit une main près de sa bouche comme si elle voulait me chuchoter un secret :
_ Bisous sur ta baguette de sureau d'amour.
Dieu du ciel !
Kujo poussa une sorte ricanement, signe qu'il était mort de rire, couché sur le dos et se tortillant, tandis que je restais sur le cul devant le culot de la petite démone qui venait de partir dans un grondement de moteur.
Putain de merde.
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