Il a accepté mon baiser.

Et comme on dit, « qui ne dit mot, et en l'occurence non, consent ». Encore mieux, il était excité à mort et ce qui s'était dressé dans son pantalon de combi, hum... ça présageait des nuits de folies. Je ne m'attendais pas à être aussi rentre dedans mais seigneur, cet homme, c'était l'incarnation de mon fantasme : grand, roux aux cheveux mi long tout en étant superbement viril, tout en muscle, cette démarche fluide presque féline, cette aura qui se dégageait de lui et cette lueur dans ses magnifiques yeux émeraude... j'en ai carrément mouillé mon shorty.

La seule chose auquel je ne m'attendais pas, c'était qu'il me rejette. Je ne me jetais pas de fleurs ; j'avais un corps plus que désirable avec tout ce qu'il fallait là où il fallait. Je n'avais pas de mal à attirer les hommes, juste que ceux qui venaient vers moi ne m'intéressaient pas. Aedan par contre, m'attirait comme jamais. Plus que je n'avais jamais désiré le père de mon fils, ce connard manipulateur. Je ne m'inquiétais pas cependant : Ce magnifique mécano avait autant envie de moi que moi de lui et ce n'était qu'une question de temps avant de savoir s'il valait vraiment la peine ou si ce n'était qu'un simple bon coup. De plus, je n'en étais pas sûre, mais il avait l'air d'être plus qu'un simple humain...

Je retournais chez moi ou m'attendait mon fils et ma meilleure amie. Cette dernière se fera un plaisir de m'aider avec le beau Aedan. J'étais à quelques minutes de ma maison quand j'entendis Naughty Girl de Beyonce passer sur l'application radio de mon portable et j'augmentais illico le son : elle reflétait parfaitement ce que j'avais ressentis au contact du mécano sexy.

Je me garais devant ma maison et éteignis la radio. Lorsque je passais le pas de ma porte, je vis Gabe se précipiter vers moi et je lui ouvris mes bras.

_ Les voitures de papi Lou vont bien ? me demanda-t-il avec une moue adorable.

_ La Shelby est resté au garage pour que le mécanicien finisse de la réparer.

_ T'as les joues rouge maman.

_ Euh... oui mon ange, il fait chaud dehors.

_ On pourra aller la voir hein maman ? Et si le monsieur fait pas bien comme papi ?

Dieu merci, Gabe était encore jeune et l'explication que je lui donnais lui parût tout à fait logique. Ça ne marchait par contre pas sur Talia qui sortait de la cuisine et écarquilla les yeux. Je l'ignorais tant que je pouvais encore et répondis à mon fils :

_ Ne t'inquiètes pas mon chou, maman à bien choisit. Mais si tu veux on pourra aller la voir quand maman ne sera pas au travail.

_ Sûr ?

_ Sûr !

_ On peut regarder Cars maintenant ?

_ Oui mon ange. Tu vas t'assoir avec Riley ?

Je le fis descendre et Gabe invita Riley à le suivre au salon.

_ On doit causer, m'assura mon amie, conspiratrice.

Je mis le film aux enfants puis nous nous dirigeâmes vers la cuisine ou lançais un Macchiato au caramel, puis du pop-corn au micro-onde.

_ Ma chérie, Dis-moi tout, tu as couché avec le mécano ?

_ Non je n'ai pas couché avec le mécano. Mais c'est pas l'envie qui manquait. Tu te rappelles de notre discussion sur le mec idéal ?

_ Noooonn, à ce point-là ??

Je sortis le pop-corn du four à micro-onde puis le saupoudrais de sucre vanillé avant d'y mettre un peu de beurre. Je mélangeais bien afin que le sucre et le beurre soient répartit de façon homogène avant de remettre quelques secondes au four.

_ Physiquement il dépasse mon fantasme, expliquais-je dans un soupir. Des cheveux roux suffisamment long pour qu'on y enroule les doigts, un corps de dingue et des yeux d'un vert si profond qu'on dirait de la magie. Il a l'air d'être métissé asiatique. C'est très léger, comme une nuance dans la forme de ses yeux et un peu sur son nez.

Je retirais le pop-corn et mélangeais encore pour que ça ne colle pas et refroidisse un peu. Je ne tenais pas à ce que les garçons se brûlent par mégarde.

_ Et ?

_ Je l'ai embrassé. Je lui ai fait un sacré effet, vu comme il bandait...

_ Putain !

Je pris ma tasse et bus un peu de mon Macchiato. Malgré la chaleur, ma boisson me fit frissonner de bien-être.

_ ... Et il m'a rejeté, terminais-je. Il m'a dit ne pas être intéressé, qu'il ne mélangeait pas boulot et perso... bref, il m'a sorti un gros mytho.

_ C'est pas grand-chose pour toi alors, soupira mon amie. Tant qu'il n'est pas gay... Je te connais par cœur, t'es pas du genre à lâcher l'affaire pour si peu.

_ Laisser tomber ? Et puis quoi encore ? M'esclaffais-je. S'il n'est pas assez bien pour une vraie relation, il le sera au moins pour une nuit, vu comme il est monté...

_ Au moins tu sais qu'il n'a pas pris le coté asiat sur ce point...

_ Bordel Talia ! Tu stéréotype beaucoup trop, la réprimandais-je.

Elle haussa simplement des épaules et continua :

_ Et s'il avait une bonne raison pour refuser ? S'il était déjà pris ?

_ Oh non, ce mec n'est pas pris. Sinon ça serait la première chose qu'il m'aurait dite.

_ S'il était veuf ? Genre il respecte un minimum de temps avant de s'envoyer en l'air ? Ou qu'il avait un problème ? T'imagine le mec qui appelle sa mère quand il jouit...

Je faillis recracher ma gorgée de café et explosais littéralement de rire. J'en profitais pour faire un saut au salon afin d'apporter les pop-corn eux enfants. Je ne m'inquiétais pas de les laisser dans le salon car on les voyait en accès direct de l'ilot central de la cuisine ou je me trouvais avec Talia.

_ A sa place, poursuivit mon amie à mon retour, j'aurais trop la honte et j'éviterais les femmes aussi... Ou alors...

_ Il est puceau ? Proposais-je, jouant son jeu.

Nous rîmes de plus belle.

_ Quand t'auras trouvé son problème t'as intérêt à tout me raconter ! Je suis curieuse de savoir si on est plus ou moins proche de la vérité avec nos conneries.

_ Ben voyons, pouffais-je. Je suis sûre que ce n'est pas aussi énorme qu'on le pense.

Le téléphone de Talia en profita pour retentir. Je reconnus la sonnerie qu'elle avait dédiée à son mari, Once Loved.

_ Ma bite en sucre, que puis-je pour ton plaisir ? Je suis encore chez ma maîtresse.

Je ne m'étonnais plus des surnoms que Talia donnait à son mari. C'était un jeu pour eux depuis le début de leur relation et ce dernier ne s'en formalisait pas le moins du monde, au contraire, il trouvait tordante l'imagination de sa femme. Elle ne le faisait cependant pas en présence d'inconnus.

_ Dis-lui de venir diner à la maison, proposais-je avec un sourire.

Elle leva le pouce pour valider mon idée.

_ Ramenez vos prises ici au lieu de rentrer, Mack nous invite à diner ce soir.

_ ...

_ Evidemment qu'il vient avec toi, chéri.

_...

_ Je t'aime aussi ma licorne au miel ! Bisous, à tout à l'heure.

_ J'ai de quoi faire une bonne salade composée et des épis de maïs qu'on pourrait griller avec les poissons.

_ Super idée ! Mais attendons les hommes avant de commencer à préparer quoi que ce soit je veux éviter la corvée de vidage de poisson. Ils pêchent alors ils vident !

_ C'est pas con... ça te dis de faire un pichet de mojito à la place ? J'ai aussi ton alcool de bambou spécial Métamorphe.

_ Si tu me prends par les sentiments...

Une heure plus tard, vers dix-sept heures, alors que nous finissions chacune notre verre, Nicola arriva avec son frère jumeau, Mickael. Les deux hommes étaient aussi grands et carrés l'un que l'autre. A vu d'œil, ils avaient à peine quelques centimètres de plus qu'Aedan... Ils avaient tous deux la peau d'une délicieuse couleur caramel, les yeux ambre et un doux sourire communicatif.

Riley sauta au cou de son père puis de son oncle. Puis ce fut au tour de Gabe qui s'étonna, sans plus, de la ressemblance entre les deux frères. Talia et moi dirigeâmes tout ce petit monde derrière la maison afin qu'ils s'occupent rapidement des poissons. Les enfants étaient émerveillés par la prise et avait hâte de voir comment on les préparait. Nous préparâmes la salade comme convenue, ainsi qu'une persillade qui servirait à assaisonner les grillades. Nick s'occupait du nettoyage des poissons tandis que Mick allumait le barbecue, si bien qu'en une heure, tout fut prêt afin que nous nous mettions à table dans le jardin.

La soirée fut extrêmement conviviale, bourrée de fou rire, comme à l'habitude. Vers dix-neuf heures Talia rentra avec sa petite famille. Je donnais le bain à Gabriel, le mettais en pyjama et le glissais dans son lit. Habituellement, il me racontait à sa façon sa journée mais depuis la mort de son grand père, il ne le faisait plus. Cela m'attristait et commençais à m'inquiéter, au point que je songe à lui faire voir une psychologue pour enfant. En même temps, j'avais peur que ça le concerte dans son mutisme et je ne voulais pas le brusquer dans sa manière d'accepter les choses...

Après un long câlin plein de bisous et de mots doux, je descendis ranger la vaisselle sales dans le lave-vaisselle et remontait prendre une douche rapide. Je commençais tout juste à ressentir la fatigue de la journée.

Confortablement installée dans mon lit, je sentais le sommeil arriver quand un bruit furtif me fit ouvrir les yeux. Je vis ma porte s'ouvrir doucement.

_ Maman... je peux rester avec toi ?

Son hésitation me fit fondre et j'écartais ma couverture.

_ Viens mon petit homme !

Gabe grimpa et se pelotonna près de moi. Je m'endormis presqu'aussitôt.