chapitre 10: Aedan
Pour la première fois depuis longtemps, j'avais passé un week-end génial. Je l'avais passé chez Mack, avec son fils, Gabe. Nous avions fait des pâtisseries l'après-midi et commandé des pizzas pour le diner. J'avais aussi appris à apprécier le côté tactile de Mack : Elle m'effleurait, me touchait ou m'embrassait dès qu'elle en avait l'occasion et si au début, cela me gênait, aujourd'hui, en arrivant au garage, cela me manquait. J'avais peu à peu l'impression de redevenir l'homme que j'étais avant la trahison de Sasha. Mack m'incluait doucement dans sa petite vie de famille et Gabe, avec son innocence d'enfant, m'acceptait inconditionnellement. Ressentir cette confiance, me sentir intégré... ça me touchait en plein cœur.
Je sentis au fond de moi qu'il fallait que je me remette sérieusement en question : Étais-je la personne qu'il fallait dans leur vie ? Était-ce ce que Mack voulait ?
Je me mis rapidement au travail, me focalisant entièrement sur mes réparations : Je devais changer l'alternateur, les freins et faire la vidange d'une Dodge Charger de 2016 pour demain matin. I Don't Care de Fall Out Boy passa dans ma playlist et j'augmentai le son.
La journée passa rapidement, plongé dans le boulot. Je terminai de passer un coup de chiffon sur la Dodge vers seize heures quinze et fis un peu de compta. Lorsque mon portable sonna, cela faisait une bonne heure que j'étais dans mon bureau. Je décrochai :
_ Bonjo...
_ Salut vieux, t'es demandé dans une heure chez moi.
_ Heu... Call, t'imagines si j'avais un truc de prévu ?
_ Ben je peux te passer Léona pour que tu lui expliques...
_ Non. Ça ira, sale petit lèche botte.
_ Pour Léona ? Toujours enfoiré ! Alors tu te ramènes ? Je préfèrerais éviter de subir les sautes d'humeurs hormonales inutiles.
J'aime bien Léona ! Elle va avoir un louveteau ! Piailla Kujo frénetiquement.
_ Ok, Ok, je ferme, je prends une douche et je rapplique.
_ A plus.
Je rangeai ma compta et fermai le garage avant de monter dans mon appart pour me débarrasser de l'huile de moteur et l'odeur de graisse. Quand je fus propre, je démêlai rapidement mes cheveux que j'attachai vulgairement en chignon bas, enfilai un jean brut, un débardeur fluide blanc et mes bottes motarde noires. J'attrapai ma veste en cuir, y glissai mon portable, mon portefeuille et mes clés de voiture. Je verrouillai mon appart et montai dans ma Cuda.
Je mis peu de temps pour arriver chez Callum et Léona. Connaissant le code du garage arrière, j'y garai ma voiture et entrai chez eux sans frapper.
_ Aedan ! S'exclama Léona en sautant dans mes bras, autant que le lui permettait son gros ventre.
_ Bonsoir jolie fille, dis-je en embrassant sa joue. Comment vas-tu ?
_ Ça va ! A part les drôles d'envies et les vingt-cinq passages minimum aux toilettes pour vider ma vessie... je gère ! D'ailleurs, chéri... ajouta-t-elle à Callum, tu ne voudrais pas aller chercher des pêches chez le primeur ? Et de la Chantilly ! J'ai envie de ça pour le dessert finalement.
_ Ok, je reviens vite, acquiesça-t-il avant de sortir.
_ Alors, quoi de neuf ? Me questionna Léona.Tu as l'air plus... en forme que d'habitude.
_ Rien de particulier, ma belle. Le boulot, Mack...
_ Qui est Mack ?
_ Hein ?
_ Tu viens de dire Mack. Qui est-ce ?
_ Merde... pestai-je contre moi-même. Hum... J'ai... rencontré quelqu'un via le boulot.
_ Oh mon dieu ! C'est formidable, Aedan ! Racontes, racontes !
_ Petite curieuse...
_ Roh allez... s'il te plaît !
_ Bon... Mackenzie est venue pour faire réparer la voiture de son père qui est décédé il y a peu. Elle est... comment dire, elle a un sacré caractère ! Elle ne m'a pas laissé l'occasion de réfléchir qu'elle m'avait déjà pris dans ses filets ! Elle a un petit garçon sublime qui s'appelle Gabriel. Il a cinq ans et c'est un fana de bagnoles !
_ Vous étiez fait pour vous entendre alors ! S'esclaffa Léona.
_ C'est clair. C'est un gosse génial.
_ Si la mère et le fils sont super, tu attends quoi pour sauter le pas ? Il ne faudrait pas qu'ils filent.
_ Je sais bien. Je n'ai pas la moindre envie d'arrêter de les voir. Mais...
_ Mais quoi ? Il ne faut pas trop réfléchir pour ce genre de chose... Si la première personne à laquelle tu penses en te couchant ou en te levant c'est Mackenzie, si ton cœur cavale dès que tu les vois te sourire, si tu imagines bien voir ce petit garçon grandir... c'est que ton cœur est prêt. Qu'en dit Kujo ?
_ Lui? Ce petit traitre... il en est fou ! Déjà qu'il est dingue des gosses par nature, là il n'est pas fichu de résister ni à l'un, ni à l'autre. C'est moi... Je ne sais pas... Je ne sais pas si je suis assez bien pour eux ! Ils me sont tombés dessus comme ça, sans que ne n'y comprenne rien ! Ils sont entrés dans ma vie comme un bulldozer et m'ont englouti dans la leur sans condition... Et si je n'étais pas assez fort pour eux ?
_ Mon cher, si tu te poses ses questions c'est que tu es parfait pour eux. Tu ne prendrais pas ça avec autant de sérieux sinon. C'est justement parce que tu les aime déjà que tu réagis comme ça, réfléchis-y. Zut! Il faut encore que j'aille faire pipi.
Léona se leva doucement et fila aux toilettes. Repensant à ses mots, je commençai à me dire qu'elle avait peut-être raison. Je voulais y repenser à tête reposée, donc quand Léona se réinstalla sur le canapé, je lui demandai :
_ Comment se passe ta grossesse ?
_ Les bébés vont super bien et leur père... mon dieu cet homme est une perle ! Avant-hier, il a fait changer la baignoire pour un jacuzzi et c'est juste le pied total ! Il cède pour toutes mes envies bizarres, même quand j'ai un petit creux à trois heures du mat ! Il cuisine, va chercher mes vitamines à la pharmacie, prépare mon bain, me fait de petits massages des pieds et des lombaires... je retombe encore plus amoureuse de lui tous les jours.
Son bonheur faisait plaisir à voir. Kujo ronronnait presque face à ce sentiment, comme à chaque fois qu'il y avait des gosses à choyer en jeu.
_ Au fait, que sais-tu du père de Gabriel ? Il n'y a aucun risque qu'il revienne, hein ?
_ Je ne pense pas. Mack m'a dit qu'il s'était barré avant la naissance de Gabe et depuis, plus de nouvelle.
_ Quel connard ! J'espère qu'il ne réapparaîtra pas.
_ Moi aussi.
_ Chérie, me revoilà ! S'exclama Callum en claquant doucement la porte.
_ Tu as trouvé les pêches et la chantilly ?? S'extasia Léona, se précipitant vers la cuisine ouverte aussi vite que son gros ventre le lui permettait.
_ Et comment ! Et je t'ai pris aussi des mangues, des pommes granny, des fraises et des grenades. Tu pourras les manger frais, faire une salade composée ou je pourrais te faire de la compote, pour les conserver plus longtemps.
_ Je ne sais pas ce que j'ai fait pour te mériter mais, merci à l'univers ! déclara-elle en embrassant Callum.
_ Tu parles, ronchona t-il le regard plein d'amour et de malice, c'est moi qui suis chanceux entre ma famille, toi et les jumeaux. Aedan, tu peux mettre la table ? J'apporte le diner.
}-----------------------{
Je rentrai chez moi vers vingt-trois heures. A peine avais-je posé ma veste que mon portable bipa : Ma mère. Je l'appelai.
_ Watashi no musuko ! Genki?
_ Konbanwa mama. Un, ça va. Et toi ?
_ Un, ça va mon chéri. Tes sœurs sont passées ce week-end. Quand passes-tu ? Tu te nourris bien ? Tu es toujours célibataire ?
_ Doucement, mama. Je mange comme il faut, je vois quelqu'un et je pourrais passer après demain si tu veux.
_ Nani ?? Mon fils ! Tu vois quelqu'un ? Je suis si contente pour toi ! Comment est-elle ?
_ Elle s'appelle Mack, elle est très jolie et elle a un adorable petit garçon de cinq ans.
_ Kodomo desu ka ? Subarashii desu ! Quand pourrais-je la voir ?
_ Laisse-nous le temps de bien nous connaître. On a pas encore pensé à l'avenir.
_ Que ressent ton renard, mon fils ? Si tout va bien avec lui tu sais d'ors et déjà que tout se passera bien pour l'avenir. Fais confiance en son instinct.
_ Kujo est dingue de Mack et Gabe. Je ne sais juste pas encore ce que veut vraiment Mack.
_ Alors tu sais ce qu'il te reste à faire, musuko.
_ Hai... Tu as des nouvelles de papa ?
_ Papa va bien, il est à la formation de Lufeng, en Chine. Il rentre demain soir donc tu le verras quand tu passeras mercredi.
_ Super. Bon, il faut que j'aille au lit maintenant. Je t'embrasse, mama.
_ Bien mon fils. Aishiteru. Oyasuminasai, Ae-chan.
_ Oyasumi.
Je mis mon portable à charger et le posai sur ma table de chevet. Je me déshabillai prestement avant de m'étaler sur mon lit frais. Bâillant un bon coup, je m'endormis comme une masse.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro