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Chapitre 3: Si seulement j'avais pu.


Je peine à rejoindre le petit groupe déjà installé autour de la table basse tellement j'ai du mal à digérer ce que Kaya vient de m'apprendre. Dylan se décale sur le sofa pour me laisser une place à côté de lui et je lui adresse un sourire pour le remercier. Ki Hong et Will sont à ma droite, assis respectivement sur des petits tabourets, tandis que Kaya et Thomas nous font face sur le deuxième sofa. Le pauvre Dex s'est contenté d'une simple chaise à l'angle du meuble télé.

Pendant notre discussion avec Kaya, les garçons ont visiblement pris les choses en main, bien décidés à se biturer toute la nuit si l'on en juge par le nombre de bouteilles d'alcool qui ont été éparpillées sur la table. Des biscuits d'apéritifs sont disposés aléatoirement sur la table basse. Dylan est le premier à se jeter sur les cacahuètes, à croire qu'il n'a pas mangé assez de tapas au restaurant. 

Je jette encore un coup d'œil à Thomas, furtivement. Il a ses longues jambes croisées l'une sur l'autre et un bras allongé sur le dossier du sofa, l'air décontracté. Je lutte pour ne pas soupirer de frustration quand je le vois sourire et discuter avec Kaya.

Je suis un peu jalouse du lien qui les unit, même s'il ne s'agit que de pure amitié. En fait, j'aimerais être celle avec qui il plaisante. J'aimerais être celle avec qui il partage un sourire, un secret, ou rien qu'un moment de complicité. Mais par-dessus tout, j'aimerais être celle avec qui il partage un verre de whisky, et pourquoi pas être celle avec qui il finit ses nuits.

- Bon, je vous propose un petit Truth Or Dare les enfants !

Dylan me sort de ma torpeur. Il vient déjà de finir sa troisième poignée de biscuits d'apéritifs. Il est excité comme une puce et je peux ressentir son impatience à travers les vibrations incessantes de ses jambes contre le canapé.

Stiles le retour.

- T'en as pas marre Dyl de ces conneries ? Râle Ki Hong.

- Jamais bébé.

Je souris. J'adore la façon dont ils sont si complices entre eux.

- T'es partante Chlochlo ? me demande-t-il d'un ton enjoué.

Je lui réponds positivement avant d'ajouter:

- Je ferai tout ce qui te fera plaisir. J'ai beaucoup de chance d'être avec toi, de passer une soirée avec vous tous réunis, alors je me plierai à toutes les règles, lancé-je, sincère.

- Je l'aime bien cette petite.

Il me prend dans ses bras avant de me gratter la tête avec son poing. Je râle, mais il continue à me tenir fermement.

- C'est parce que c'est le début. Tu verras, dans quelques temps, elle ne te calculera plus, elle verra bien qui est le vrai alpha ici ! lance Will sur le ton de la plaisanterie.

Je pense que mes joues ont pris de la couleur lorsque Dylan me relâche enfin et je prie les dieux de la circulation sanguine pour ne pas paraître trop émoustillée par cet élan soudain de gratitude.

Mon regard croise celui de Thomas sans le vouloir et je sens mon cœur rater un battement dans ma poitrine. Je détourne le regard aussitôt, gênée, et décide de porter toute mon attention sur la poignée de chips que je suis sur le point de porter à ma bouche, et qui a pour seul but de camoufler mon embarras. 

Puis j'entends Dylan lancer d'un ton théâtral :

- Tommy, Truth or Dare ?

Dylan se tourne vers son ami et se frotte les mains pour lui faire part de son engouement.

- Tu connais déjà ma réponse, Dyl, lui répond-il aussitôt, presque lascivement.

- Petite nature.

Dylan lève les yeux au ciel et feint de faire la moue, visiblement déçu par son choix. Il marque un temps d'arrêt pour réfléchir à la question qu'il va lui poser puis s'éclaircit la voix :

- Raconte-nous quel a été le date le plus embarrassant que tu n'aies jamais eu.

Will élève la voix et glousse dans sa barbe. Tous les regards se portent sur Thomas, et je profite de ce moment pour poser naturellement mes yeux sur lui sans pour autant me sentir épiée.

- Mmh, je n'ai jamais vraiment eu de date en fait, répond-il en fronçant les sourcils.

Je gémis intérieurement.

Le fait qu'il prenne tout au premier degré me met dans un état pas possible. Il est beaucoup trop mignon. Je remonte mes jambes sur le canapé et me recroqueville sur moi-même.

Je crois que je suis en train de tomber amoureuse.

- Ouais, en fait Thomas c'est le genre de gars qui passe direct aux choses sérieuses. Monsieur ne s'emmerde pas avec des dates, lance Ki Hong le sourire aux lèvres.

Tout le monde se met à rire, même le premier concerné.

Pour ma part, je manque de m'évanouir.

Je l'imagine coucher le premier soir, et mon cœur s'emballe. Je ne saurais dire si c'est une bonne chose ou non. Tout ce que je sais, c'est que je voudrais pouvoir en témoigner par moi-même.

- Laisse-moi trouver une autre question Tommy.

Tommy. 

Ce surnom est tellement adorable.

Ki Hong se lève de son tabouret pour disposer des verres sur la table basse. Je le vois décapsuler des canettes de bières et ouvrir la bouteille de whisky.

- Chloé, tu veux boire quoi ?

Je lui réponds simplement du jus de fruit. Je crois que la margarita m'a suffit pour la soirée. A avoir la chance de passer la soirée avec mes idoles, je préfère avoir la possibilité de me souvenir de ce qui s'est passé le lendemain.

- Kaya ?

- Mais quel gentleman ce Ki Hong, dis-moi, j'ai bien cru que tu allais servir TBS avant moi !

- Ah ben tu sais quoi, maintenant que tu le dis ! L'attisa le coréen. Et un whisky pur malte pour Thomas, un !

Je craque devant le sourire éclatant qu'il lance à son ami. Thomas a les yeux brillants d'excitation comme si on venait de lui offrir une énorme sucette.

Dylan et Will se servent tour à tour une vodka pomme et je déglutis quand je sens l'odeur immonde aseptisée de la vodka qui pénètre mes narines. Je ne comprends pas comment on peut apprécier ça.

Je ne dis pas non plus que j'aime le whisky, hein, loin de là, mais je trouve la boisson un peu plus raffinée.

- Allez, santé les amis ! déclare Kaya, pressée de porter ses lèvres à son verre.

Je suppose qu'elle doit profiter au maximum de ne plus être enceinte.

Chacun se lève de sa place pour trinquer.

Je suis vraiment reconnaissante d'être parmi eux, je n'arrive pas à y croire. Je suis au paradis, sérieusement. Et au moment où je réalise à quel point je me sens privilégiée, j'entrechoque mon verre avec celui de TBS. Il plante son regard dans le mien, et je suis incapable de bouger. Je suis pétrifiée par tant de charisme et de beauté.

Sa mèche blonde vient se planter devant ses yeux et je trouve le moyen de m'attarder sur sa main qu'il est en train de faire glisser dans ses cheveux pour les remettre en place. 

Ses cheveux ... 

Je suis fascinée par la façon dont ses cheveux sont toujours coiffés à la perfection.

- Hum.

J'entends Dylan se racler la gorge derrière moi.

- On vous dérange peut être ?

Il me tend son verre pour que je trinque avec lui, ce que je fais sans plus attendre malgré mes joues qui irradient de chaleur et qui doivent probablement avoir pris une teinte cramoisie à l'heure qu'il est.

- Désolée, non, pas du tout.

Je lui souris, un peu mal à l'aise.

- Bon, Tommy, je te propose de faire un cul sec et on oublie les questions embarrassantes, lance Dylan.

Dex et Kaya encourage Thomas en le sifflant et en applaudissant, mais visiblement il se prête au jeu sans plus se faire prier.

Il boit une gorgée du fluide ambrée présent dans son verre, puis le vide d'un trait dans la foulée.

Je suis estomaquée. Comment fait-il pour avaler ça à une telle vitesse ?

Je vois Dylan écarter les yeux.

- Mec, tu m'épates de plus en plus.

 Thomas hausse les épaules, et s'empresse de s'adresser à son ami pour enchaîner.

- Mmh. Dex. Truth Or Dare ?

- Dare. Mais, vas-y mollo si tu veux bien, bichon.

Thomas a la bonne idée de lui proposer d'imiter Wes quand il se met en colère, ce qu'il réussit à faire sans le moindre mal. Nous sommes tous hilare par sa prestation. D'après ce que j'ai compris, Wes a du mal à se faire prendre au sérieux par ces jeunes délinquants. En même temps, il n'a pas l'air d'un employeur très dur à vivre, réalisé-je. 

Dex passe ensuite le flambeau à Will, puis vient le tour de Kaya, qui trépigne d'impatience depuis que le jeu a commencé. 

- Dylan, j'aimerais que tu finisses ce que tu as commencé avec Tommy, si tu vois ce que je veux dire.

Elle lui fait un clin d'œil, et siffle d'amusement quand elle voit sa réaction.

- Oh non, Kaya...

Dylan se prend la tête dans les mains et secoue la tête. 

TBS s'étire dans le canapé, la mine contrariée et j'observe sa chemise noire remonter un peu sur ses hanches. Un bout de peau s'échappe de ses flancs. Je détourne les yeux, un peu trop rapidement à mon plus grand regret.

Je me concentre sur la requête de Kaya. Je n'ai aucune idée de quoi elle peut bien parler.

- Je suis sûre que Chloé meurt autant d'envie que moi d'assister à ce spectacle.

Ses yeux pétillent d'excitation, et je commence à me demander ce qui peut bien la rendre aussi euphorique.

Je fronce les sourcils, et devant ma mine interrogatrice, Will se penche vers moi pour me murmurer à l'oreille:

- Dylan et Thomas ont failli s'embrasser à plusieurs reprises lors des tournages, mais ils n'ont jamais vraiment réussi à conclure, tu comprends ...

Merde alors !

Sans réfléchir, je porte la main à ma bouche et cache le sourire niais qui est en train de déformer mon visage.

- Regarde-là cette coquine, me lance Dylan en me pinçant le flanc.

Je n'arrive pas à me retenir de rire, un rire nerveux, qui me donne la larme à l'œil et colore certainement mes joues d'un rose vif.

Je ne sais pas pourquoi, mais je meurs d'envie de les voir s'embrasser.

J'ai vu la vidéo blooper du tournage du premier Labyrinthe, et je dois avouer que les voir tous les deux, aussi proches, sur le point de s'embrasser, ne m'a pas laissée indifférente... J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié le fait que Thomas ait initié le geste. Et je me répète sans cesse que si Dylan ne s'était pas reculé au dernier moment, ils seraient certainement allés jusqu'au bout.

Je déglutis, consciente que cette image fantasmagorique de mes deux acteurs préférés en train de s'embrasser est complètement malsaine, mais je ne sais pour quelle raison, cette vision me plaît beaucoup.

- Dylan, t'es chiche ?

Thomas lui sourit avec une mimique espiègle, sur le ton du défi.

Sa bonne volonté met mes hormones à rudes épreuves.

- Britt va me tuer.

Dylan se mort les joues pour ne pas rire. Puis voyant que tout le petit groupe l'encourage, il ajoute :

- Sérieusement, les gars, vous êtes pas cool.

- Ce qui se passe en Corse, reste en Corse. Pas vrai ? lance Kaya d'un ton léger.

- Ok, partouze les gars.

Tous les regards se braquent vers Ki Hong qui fait semblant de déboutonner le premier bouton de son jean. Un silence de quelques secondes s'installent avant que nous éclatons tous de rire pour de bon.

- Ne vous emballez pas, c'est un petit bisou alors ! nous fait savoir Dylan.

Je vois du coin de l'œil que Thomas affiche son sourire de vainqueur. Je commence à croire qu'il en a vraiment envie. Après tout, j'ai cru entendre que c'était quelqu'un d'assez ouvert.

- Bon bébé, amène-toi.

Dylan l'incite à venir le rejoindre sur le canapé.

J'ai des frissons dans tout le corps.

Je me lève rapidement du sofa pour céder ma place à Thomas et vient m'asseoir auprès de Kaya.

- Ouais, prend du recul pour avoir un meilleur angle surtout !

Dylan m'attise et c'est tout naturellement que je lui tire la langue.

A vrai dire, j'ai cette impression de le connaître depuis toujours, c'est assez troublant. Je me sens vraiment à l'aise en sa présence. Avec tout le monde d'ailleurs, sauf peut être avec lui. A moins que ce ne soit mon esprit torturé qui m'empêche de me détendre quand je suis a moins d'un ou deux mètres de Tommy. Je suis sûre que c'est son parfum qui me met dans cet état. J'ai l'impression qu'il flotte dans l'air et qu'il s'imprègne dans chaque tissu de la pièce pour venir attiser mes sens à chaque fois que je me déplace. Et puis je repense à son étreinte. Quand il m'a pris dans ses bras sur la terrasse du restaurant. J'ai besoin de recommencer.

Nous sommes tous en train de les observer. Kaya applaudit pour les encourager, tandis que Dex les siffle de plus en plus fort, et que Will se gave de cacahuètes comme s'il engloutissait un pot de pop-corn devant son film préféré.

- Pas la langue comme la dernière fois hein, lance Dylan du ton le plus naturel possible.

Thomas glousse et une fossette se creuse dans sa joue.

J'écarquille les yeux. Mon cœur vient certainement de rater un battement.

De quoi sont-ils en train de parler putain ?

Je cherche désespérément à croiser le regard de Kaya dans l'espoir d'obtenir un semblant de réponse.

- Oh bon sang Chloé, si tu avais vu ta tête !

O'Brien me pointe délibérément du doigt. Je pense ne plus être à une humiliation près. Je le déteste.

Sans répondre, je cache mon visage empourprée dans mes mains.

- Regardez-nous bien les girls, c'est bien parce que c'est vous.

Dylan fixe son copain avec complicité et un sourie amusé se dessine sur ses lèvres. Mais je n'ai d'yeux que pour TBS et sa façon presque indécente d'humidifier ses fines lèvres avant le moment fatidique. Les yeux dans les yeux, ils se rapprochent petit à petit l'un de l'autre, jusqu'à ce que Dylan abaisse son regard sur les lèvres de Thomas, lequel vient sceller leur étreinte dans un souffle rauque.

Je ne peux pas m'empêcher de me délecter de cette scène quasi invraisemblable. Je ne sais pas ce qui me plait tellement dans tout ça, et je suis frustrée de ne pas en savoir la cause. Leur complicité, l'alchimie qu'ils dégagent ensemble, dans la vraie vie, comme à l'écran, en est surement responsable. Et puis ce sont deux très beaux hommes, et les voir s'embrasser déclenche en moi des milliers de papillons dans l'estomac. Je ne remets pas en cause leur orientation sexuelle, mais je fantasme quelque peu sur les dérapages dont ils peuvent être capables.

A moins que je m'imagine simplement être à la place de Dylan ?

Toujours est-il que Dylan est le premier à rompre le baiser. Et ce qu'il fait ensuite ne me laisse pas indifférente. Il suce sa lèvre inférieure avant de s'adresser à son compagnon d'un sourire taquin.

- T'as plutôt bon goût dis-donc.

Le blond lui répond, d'une répartie presque calculée.

- Et encore, t'as pas tout goûté...

Je regarde autour de moi pour être sûre de bien avoir compris ce que Thomas vient de balancer à brûle pour poings à son partenaire. Kaya se prend la tête dans les mains, un rire presque guttural s'échappe de sa gorge.

Je crois que je suis devenue blême.

- Euh les gars, vous allez sérieusement la faire fuir.

Je ne fais pas le rapprochement de suite et ne comprends pas que Will fait mention de ma petite personne. Je suis bien trop occupée à ressasser les mots qui viennent juste de franchir la bouche pas si angélique de TBS.

Mon esprit vagabonde, comme à sa plus grande habitude.

Oh Thomas... Quand mesureras-tu l'ampleur de tes propos et les réactions qu'ils peuvent infliger à mon corps ?

Car oui, je m'imagine parfaitement le gout de sa peau sur ma langue.

- Je crois qu'on l'a perdu...

Je sens la main de Kaya qui attrape la mienne mais mon esprit est déjà très loin. Beaucoup trop loin.

(...)

Plus la soirée passe, plus les bouteilles se vident, et plus les mentalités changent et se libèrent. Et moi, je suis bloquée, paralysée par le souvenir de ces deux bellâtres en train de se bécoter.

La bouteille de Jack est vide au trois quart, tandis que les innombrables packs de bière ont été totalement liquidés. J'ai su rester raisonnable et n'ai bu que du jus de fruit, mais ce n'est pas parce que je ne suis pas éméchée que je ne passe pas une bonne soirée. Bien au contraire. Le baiser entre Dyl et Thomas me tourmente encore et encore. Et je repense à la façon dont Thomas a fermé les yeux, et a lové ses petites lèvres lentement contre la bouche de son ami. Il a l'air tellement doux dans tout ce qu'il entreprend. Si j'avais été un homme, j'aurais été incapable de ne pas ressentir un semblant d'excitation à son contact.

Mais, je ne suis pas un homme, et je suis encore moins autorisée à m'imaginer que cela pourrait m'arriver à moi ! m'apostrophe ma conscience désespérée par mon comportement immature.

Car, oui je me sens comme une adolescente ce soir, et j'ai l'impression que mes hormones ne m'ont jamais autant donné de fil à retordre.

Kaya me sort de ma rêverie pour m'annoncer qu'elle va se fumer une cigarette. Dylan lui fait savoir qu'il la suit. Tout comme Thomas.

Je ne sais pas combien de cigarettes il s'est tapé, je suis presque sûre que c'est la troisième fois que je le vois se lever pour aller rejoindre la terrasse. Sans parler du nombre de verre de whisky qu'il a descendu, non pas que je surveille chacun de ses faits et gestes, enfin si, un peu quand même. Dylan et Kaya ont été plus raisonnable pour leur part. Quant à Will, Ki Hong et Dex, je suis satisfaite de voir qu'ils n'ont pas encore succombé.

Thomas est le premier à finir sa clope et à rejoindre le salon.

En fait, je crois qu'il est complètement démonté.

Le mélange alcool/tabac n'est définitivement pas le meilleur. Et mon cœur bondit dans ma poitrine quand je le vois s'affaler sur le canapé à côté de moi, le sourire aux lèvres et l'air à moitié endormi.

Il me regarde en pinçant ses petites lèvres.

- Je crois que ... je n'aurais pas dû boire ...ce soir ...

Il articule lentement ses mots et j'entends avec exaltation son putain d'accent anglais ressortir. Son accent est sexy, et sa voix grave et éraillée par l'alcool l'est encore plus.

- Tu vas bien ? Lui demandé-je, amusée par son comportement.

- Carrément. J'ai juste ... sommeil, en fait. Le réveil de demain risque de faire très ... mal.

- Tu devrais aller dormir, lui conseillé-je, même si au fond de moi, je veux qu'il me tienne compagnie toute la soirée.

Il se tourne vers moi, avec un air taquin que je ne lui connais pas encore. Il remonte ses jambes contre lui et pose sa tête contre le dossier du sofa.

Je plonge mon regard dans le sien, mais j'ai définitivement du mal à garder mon sang froid. Même avec presque trois grammes d'alcool par litre dans le sang, il réussit quand même à avoir cet air-là, extrêmement candide et angélique. Ses yeux noisette me toisent, et il fait la grimace avant de me répondre.

- Je ne sais plus vraiment où est ma chambre... tu connais l'étage ?

Je pouffe de rire quand je me rends compte de la gravité de la situation.

Il se fiche de moi, pas vrai ?

- Tout au bout du couloir, la première porte, lui informé-je. Et je te signale, que vous êtes tous au même étage.

Je me mords les lèvres quand je le vois enfouir sa tête dans le matelas une fois de plus. Des mini fossettes se forment sur sa peau laiteuse et dénuée d'imperfection.

Sa vulnérabilité à ce moment-là fait naître en moi un sentiment d'amour très puissant à son égard.

Comment un homme peut-il être aussi mignon et sexy à la fois ?

Un sourire en coin, l'apparition d'une fossette accompagnée de son rire cristallin et je fonds devant tant de mignonnerie, à me demander combien de temps je vais tenir avant de le manger de bisous. L'instant d'après, un simple pincement de lèvre, un simple regard, et mon corps s'enflamme, rien qu'en fantasmant sur ce qui pourrait bien arriver si je m'enfermais avec lui dans la salle de bain.

- Tu passes une bonne soirée sinon ? Il se pince les lèvres à nouveau et me fait un clin d'œil. Dylan, hein ?

Je rougis, sans savoir si c'est parce qu'il vient d'interrompre des pensées pas très catholiques à son égard, ou bien si cela vient de ce qu'il est en train d'insinuer.

Non, toi Thomas. Toi.

- Je m'amuse beaucoup, oui. Vous êtes géniaux de me faire participer. Je vous adore.

- Oh, c'est mignon.

Il me prend dans ses bras sans que je lui demande, et je décolle à nouveau.

Sa tête vient se poser contre mon cou et ses bras entourent ma taille. Je ne sais pas trop où poser mes mains et me contente de les laisser autour de sa nuque. L'envie irrépressible de les glisser dans ses beaux cheveux blonds me hante.

Je ferme les yeux, m'adonnant à cet élan de complicité comme jamais je n'aurais pu l'espérer. Son odeur me transperce le cœur. Notre étreinte s'éternise et je ne m'en plains pas.

J'aperçois Kaya qui nous regarde du coin de l'œil à travers la baie vitrée et qui me fait un « Bien Joué » discrètement.

Mon cœur s'emballe. Non, je ne veux pas qu'elle pense que je profite de lui dans ces conditions. Mais dans tous les cas, son encouragement me fait chaud au cœur, comme si le fait que je craque sur TBS la rendait folle d'excitation.

- J'aime trop tes câlins, t'es confortable.

Il vient vraiment de me lancer ça à la figure ? Comment vous voulez que je fasse moi ?

J'entends Thomas glousser contre moi et ça me rend encore un peu plus folle d'amour pour lui.

J'ai besoin de me coller encore plus contre lui et ne plus jamais le quitter. J'ai besoin de passer la soirée pendue à son cou, ma tête enfouie contre sa nuque.

Malheureusement, il finit par s'éloigner de moi, l'air toujours un peu engourdi par la boisson.

Je me rends compte à cet instant que je suis seule avec lui dans la pièce. Les autres sont partis rejoindre Kaya et Dylan sur la terrasse. Et je suis bien décidée de profiter de cette opportunité pour le taquiner un peu :

- Donc... straight to the point, hein ?

Je fais référence à la remarque de Ki Hong un peu plus tôt dans la soirée qui nous a appris qu'il ne passait jamais par la case « rencart ».

Il cache sa tête entre ses deux genoux et secoue la tête de gauche à droite.

- C'pas vrai, d'abord.

J'ai du mal à croire que l'homme qui se tient devant moi soit véritablement âgé de presque vingt-sept ans. Du moins, sur le plan physique. Quand je vois sa peau parfaite, claire, complètement imberbe, son rire enfantin, et ses yeux espiègles, je peine à croire qu'il ait véritablement cinq ans de plus que moi.

- C'est juste que depuis quelques temps ... je m'amuse un peu plus qu'avant.

Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'il couche avec tout ce qui bouge ?

J'écarquille les yeux, en proie à un malaise.

- Hey, non, Chloé, je ne suis pas comme ça.

Il a l'air paniqué quand il voit la réaction que j'ai.

- J'ai été dans une longue relation ces dernières années. Qui s'est mal terminée. Alors, depuis, j'essaie d'oublier, tu comprends ?

Fait-il référence avec son histoire avec Isabella ? A vrai dire, je ne savais même pas qu'ils avaient rompu. Je me sens soudainement comme une imbécile, et tente de le consoler comme je peux.

Je baisse les yeux, et lui dis que je suis vraiment désolée pour ce qui est arrivé.

Mille et une question me viennent à l'esprit mais je me retiens de les lui poser, par peur de passer pour la fille la plus indiscrète du monde. Et puis, sa vie privée ne me regarde pas.

- Tu n'as pas à être désolée, je veux dire... C'est comme ça. Ce sont des choses qui arrivent.

Il hausse les épaules, et je vois dans son regard que quelque chose a changé. Ses yeux sont teintés d'une couleur plus sombre, comme si j'avais fait ressortir un chagrin enfoui profondément en lui.

- Thomas, je suis désolée, je ne voulais pas parler de ce qui ne me regarde pas ... et maintenant, je ...

- Tu veux te faire pardonner ?

Il me fait un sourire en coin irrésistible et je suis sur le point de lui dire que je suis prête à faire n'importe quoi pour lui. Et qu'il n'a qu'à le demander. 

Bien sûr, je me mords la langue pour éviter de lâcher de telles conneries, et mime un simple « oui » de la tête, en répondant à son sourire.

- Alors prends un verre avec moi. J'ai vraiment besoin d'un petit remontant.

J'ai la gorge nouée.

- Tu sais, je ne tiens vraiment pas l'alcool ... lui rappelé-je, consciente que je viens de m'engager sur un terrain glissant.

- Juste un verre ?

Il fait sa mine de chien battu et je craque complètement. 

Je suis sur le point de m'avouer vaincue. Alors j'étends mon bras sur le canapé pour m'étirer et sans faire exprès, ma main vient effleurer la sienne.

- Désolée.

- Arrête de dire que tu es désolée.

- Déso ....

Je me mords les lèvres, complètement dépassée par les événements. Je ne suis vraiment pas du genre à m'excuser pour un rien en temps normal. Peut-être que c'est ma manière à moi de traduire le stress et l'adrénaline qui n'ont de cesse de fuser en moi depuis que j'ai réalisé que je suis en tête à tête avec TBS depuis plus d'un quart d'heure. Les autres sont tous sortis pour prendre un peu l'air ; il ne reste plus que lui et moi à l'intérieur.

Car c'est vrai, l'air est devenu bien trop étouffant dans le salon, je ne sais pas si cela est dû aux températures bien trop élevées pour ce mois de mai, ou bien si c'est l'atmosphère qui s'est réchauffée depuis que j'ai touché par inadvertance la main de l'homme de tous mes fantasmes.

Je ne sais pas ce que c'est, mais j'ai définitivement chaud.

- Un seul verre. Le préviens-je. Et toi aussi, c'est ton dernier.

- Oui, Maman.

Il se lève d'un air triomphant pour aller récupérer la bouteille de whisky sur le comptoir du meuble télé. Je jette un coup d'œil en direction de la baie vitrée en espérant croiser le regard de Kaya pour lui demander de l'aide. Mais la demoiselle est bien trop occupée à rire aux éclats avec le reste de la bande.

Thomas revient rapidement avec deux verres à la main, en chancelant. Il me tend mon verre à moitié plein.

J'attrape la bouteille de coca et finis de remplir le verre pour éviter de vomir sur place.

- T'es en train de le noyer. Sacrilège !

- Moi au moins, je serai capable de me traîner jusqu'à ma chambre sans me tromper d'étage, le taquiné-je.

Il ouvre sa bouche pour prétendre l'indignation. Ses talents d'acteurs font surface et j'avoue, que même moi, j'ai du mal à discerner si ma plaisanterie l'a vexé ou non.

- Santé.

Il trinque mon verre avec le sien pour la deuxième fois dans la soirée, mais cette-fois-ci il plante son regard en moi beaucoup plus longtemps sans ciller.

Je l'observe malgré moi avaler la première gorgée de sa boisson et telle n'est pas ma surprise lorsque je le vois vider son verre à moitié.

Je suis complètement choquée. Mais je ne sais dire si le choc vient de la vitesse avec laquelle il a englouti une majeure partie de son verre ou si cela vient plutôt de la façon extrêmement sexy qu'avait sa pomme d'Adam de remonter et de descendre à mesure qu'il avalait le liquide.

Il me regarde et je comprends à son air interrogateur qu'il vient de me prendre en flagrant délit.

- Je commence vraiment à me demander comment tu vas finir la soirée avec tous cet alcool dans .... ton si petit corps.

Je me mors les lèvre en souriant, persuadée de l'avoir vexé gentiment. Ce que je cherche à faire. J'ai envie de le voir réagir, d'apprendre à connaître un peu mieux son tempéremment, ses mannies, et les moindres petits défaut qu'il n'a visiblement pas.

Il ouvre la bouche, et feint d'être choqué par ma remarque.

- J'ai un petit corps, moi ?

Il regarde vers le bas pour mesurer la gravité de la situation.

J'ai très envie de rire, sa réaction est juste incroyable. Ses lèvres se déforment en un large sourire qu'il tente de dissimuler.

- T'es pas très sympa avec moi toi !

J'ai envie de le prendre dans mes bras avec sa moue boudeuse et complètement déchirée. J'ai envie de me jeter dans ses bras. J'ai envie de profiter de lui. Dans tous les sens possibles et imaginables. Mais je me contente de me concentrer sur la curiosité qui me dévore depuis que je sais qu'il vont reprendre le tournage du Labyrinthe dans ma région.

- Il y a des scènes lors du dernier film que tu as eu du mal a tourner ?

- Tu essayes de m'avoir hein ?

Il me fait un large sourire et secoue la tête de droite à gauche avant de croiser ses jambes en tailleur face à moi.

- Ce n'est pas parce que je ne peux plus faire un pas devant l'autre que je vais tout te spoiler, jeune fille.

Son petit surnom a un drôle d'effet sur moi, et je me mords les lèvres pour tenter d'étouffer un gémissement de surprise. J'ai l'impression d'être une petite fille dominée par l'homme hyper sexy qui se tient devant moi, et j'aime beaucoup ça.

Je sais, je suis complètement en train de partir en sucette, et pourtant, je n'ai toujours pas commencé à tremper mes lèvres dans ce foutu whisky-coca qui me nargue.

- Je ne vais pas spoiler quoi que ce soit sous peine de me faire défoncer par Wes, mais je peux te dire que la scène finale a été assez rude, autant sur le plan physique, qu'émotionnel.

- Newt se sacrifie pour Thomas ?

Je n'ai pas lu le livre, mais je me doute bien que le personnage le plus attachant de la franchise doit mourir pour susciter le plus d'émotions par les spectateurs. Même si Thomas n'a toujours pas valider ce que j'avance, je sens la tristesse monter en moi, comme si la mort du personnage m'affectait réellement alors que je n'ai aucune certitude. Et que l'acteur qui l'incarne est bel et bien en vie, en chair et en os devant moi.

- Je ne peux rien te dire, désolé. Tu vas devoir prendre ton mal en patience

Un rictus se forme sur ses lèvres et il ancre encore un peu plus ses yeux dans les miens.

- Mais sache que l'attente en vaut la peine, crois moi, reprend-t-il, sérieux.

Je finis par porter mon verre à mes lèvres et avale une gorgée difficilement. Puis une deuxième. Si je veux parvenir à soutenir son regard jusqu'à la fin de la soirée, je n'ai pas d'autres choix que de compter sur l'alcool pour m'aider un peu.

- Y a-t-il une seule chose que tu ne sais pas faire dans ton métier ?

- Jouer aux méchants ?

Je pouffe de rire quand je me l'imagine en train d'endosser le rôle d'un vilain. Il est beaucoup trop mignon pour ça. Mais je comprends tout à fait que cela puisse représenter un challenge pour lui, lui qui n'a toujours joué que des rôles de « gentils » dans sa carrière.

- J'espère que tu pourras avoir la possibilité de t'y atteler, dans ce cas.

- Les baisers de cinéma, c'est pas vraiment mon truc non plus.

Je manque de m'étouffer avec ma boisson.

Mon esprit se met à vagabonder et me pousse dans mes derniers retranchements.

Je ne sais pas quoi répondre. Alors je lui souris, prétendant de comprendre de quoi il parle.

- J'ai pris des cours pourtant. Je me suis amélioré, mais je t'avoue que ce n'est pas toujours au point.

Il hausse les épaules et émet un petit gloussement avant de reposer sa tête contre le canapé.

Bon dieu. J'ai envie qu'il m'apprenne.

- Tu as déjà tourné des scènes de ... de ce genre ? balbutié-je.

Ma nervosité se ressent dans chaque mot que je prononce et je suis incapable de me contenir. Je sens mes joues rosir. J'espère qu'il mettra ça sur le compte de la boisson.

- Juste une fois. Pour la série Godless que j'ai tournée l'an dernier. Mais c'était juste un baiser, rien de très érotique.

Je m'empourpre encore un peu plus rien qu'en l'entendant prononcer le mot « érotique », avec son accent torride. Torride, c'est le mot. Je ne sais pas s'il se rend compte du sex appeal qu'il dégage rien qu'en prononçant les mots de cette façon. Et je ne peux pas y être plus réceptive.

Mes pensées s'entrechoquent et vagabondent dans un méli-mélo de fantasme. Je l'imagine parfaitement embrasser quelqu'un à l'écran. Mais ce que j'imagine le plus, c'est la façon avec laquelle ses petites lèvres doivent se mouvoir lentement contre celle de l'actrice, et je deviens complètement folle. Je tente d'éloigner cette pensée de moi et finis par me demander comment une actrice peut-elle réussir à garder son sang froid alors qu'elle est supposée prétendre d'embrasser TBS ?

Pour ma part, je serais incapable de faire semblant, et c'est bien pour cette raison que je ne suis pas actrice.

- Je trouve cela un peu bizarre. Ce n'est pas vraiment jouer la comédie lorsque l'on embrasse son partenaire à l'écran. Enfin, je veux dire par-là que physiquement, il y a bien contact non ?

Je peine à soutenir son regard. Car ses lèvres se posent encore une fois contre le verre de whisky pour en avaler une autre gorgée. Je vois sa pomme d'Adam qui remonte et descend sur son joli petit cou et je ne peux pas m'empêcher de trouver ça hyper sexy.

J'ai envie de l'embrasser.

- Oui bien sûr. La seule différence est que lorsque le baiser est censé devenir langoureux, nous ne mettons pas la langue. Et puis, nous ne sommes pas censé ressentir quoi que ce soit. Apres je t'avoue que certains acteurs de nos jours ont le cran de ne rien simuler du tout et roule des pelles à leur partenaire sans retenue.

Rouler des pelles. Je ne savais même pas que l'expression existait en anglais.

Je bois ses paroles, je suis comme pendue à ses lèvres, et je me fiche de savoir s'il le remarque ou non.

- Je te montrerai un jour si tu veux.

Il hausse les épaules.

Mon cœur rate un battement. Je déglutis.

De quoi me parle-t-il ?

Je le dévisage, complètement en transe, en train de me demander si je dois lui demander d'être plus précis, ou bien me contenter de m'imaginer que c'est bien à quoi je pense.

- J'ai un truc sur le visage ?

Je suis gênée de m'apercevoir qu'il vient de remarquer que mes lèvres sont entrouvertes, et que mes yeux sont pendus à ses lèvres.

- Je ....

Je manque encore une fois de m'excuser mais je me ressaisis et prends mon courage à deux mains pour la première fois de la soirée. A moins que ce soit le whisky infecte qui m'ait donné le courage de prononcer ces mots.

- Je n'ai pas le droit de t'admirer ?

Je suis prise d'un fou rire nerveux, et lui me rejoint par la même occasion.

- C'est Dylan le beau gosse, pas moi pourtant.

Il se fiche de moi, pas vrai ?

Je déglutis un bon coup avant de lui rentrer dedans :

- Dylan est beau, mais tu l'es tout autant. Regarde-toi, tu les fais toute craquer Thomas.

- Mais non....

Ses joues prennent un peu de couleur, peut-être est-ce dû à ma remarque, mais je pense que l'alcool y est aussi pour quelque chose.

- Tu sais ... Ce matin, en rentrant d'une interview, j'ai vu une fille qui pleurait pour moi. J'ai trouvé ça tellement... étrange.

- Elle t'aime, c'est tout.

- Mais je ne veux pas faire pleurer les gens.

Il secoue la tête comme un petit garçon. J'ai envie de le prendre dans mes bras. J'ai envie de lui dire à quel point il est important pour moi. Et que peu importe ce qu'il dira ou fera, ses fans, ses admiratrices ou admirateurs n'auront de cesse que de le soutenir et de vivre à travers lui.

Je le vois bailler, et instinctivement je prends son poignet pour lire l'heure à sa montre.

Déjà 1 heure du matin.

- Je crois que tu ferais mieux d'aller te coucher. On n'a pas envie de voir un Newt complètement démonté à l'écran, le taquiné-je.

- Tu sais ce qu'il te dit Newt ? me lance-t-il d'un ton qu'il espère menaçant.

Je le défie du regard et croise mes bras sur ma poitrine.

- Au lit les enfants, la fête est finie !

Kaya rentre dans la pièce et tape dans ses mains. Je suis satisfaite de savoir qu'il existe encore au moins un esprit censé dans cette chambre d'hôtel.

Thomas rechigne un peu à coopérer mais finit par se mettre debout. Du moins, avant de se rattraper au dossier du sofa pour ne pas broncher. Je me précipite à sa rescousse pour tenter de l'équilibrer.

- Je crois que je vais avoir besoin d'aide.

- Je vois ça.

- Thomas, je te ramène, lance Ki Hong à l'assemblée en lui passant un bras sous l'épaule. Je ne voudrais pas que ton joli minois ne s'abîme quand tu te mangeras la porte d'entrée de ta chambre.

Je suis soulagée que le coréen se propose pour le ramener. Je pense que je me serais vraiment inquiéter pour lui sinon, vu son état.

- Euh non, Ki Hong, proteste Kaya. J'ai besoin de toi pour.... M'aider à ranger l'appartement... Mais Chloé va se faire un plaisir de le ramener à bon port, n'est-ce pas Chloé ?

Tous les regards se tournent vers moi, interloqués.

Elle n'a pas fait ça, hein, rassurez-moi ?

Je la déteste. Mais en même temps, je jubile intérieurement malgré moi, car je viens de réaliser que je vais être celle qui va ramener TBS dans sa putain de chambre.

Règle numéro 1 : ne pas paniquer.

Règle numéro 2 : ne surtout pas profiter de la situation.

Règle numéro 3 : se tenir à la règle numéro 2.

Je réponds un oui entendu à Kaya et évite de croiser les regards des autres convives par peur de craquer et d'avouer à tout le monde que je suis folle de leur ami et que je commence sérieusement à péter les plombs !

Ok Calme-toi Chloé.

- Allez, c'est parti ... murmuré-je au cadavre ambulant qui se tient à côté de moi, complètement endormi. Je crois que son dernier verre était définitivement de trop.

Ki Hong m'aide à positionner le bras de Thomas autour de mon cou et je le soutiens par la taille pour ne pas qu'il s'effondre. Mince alors, il n'est pas aussi léger que ce qu'il ne le laisse paraître.

Thomas glousse au creux de mes oreilles et je jure que mon self contrôle n'a jamais été aussi mis à rude épreuve à cet instant-là.

Je fais un signe d'au revoir au reste de la bande et les remercie du fond du cœur pour cette soirée inoubliable. Mais, désormais, je dois me concentrer sur la tâche qui m'a été confiée. Ramener Thomas à bon port. 

La traversée du couloir est plus facile que je ne me l'imaginais. Thomas y met beaucoup du sien pour éviter que nous nous écroulions tous les deux sur le sol et je l'en remercie vivement. Mais, arrivés devant sa porte, les choses commencent à se compliquer. De ma main libre, je tente d'attraper le badge magnétique dans la poche arrière de mon jean et peine à la passer dans le lecteur.

J'entends Thomas murmurer un « merci » au creux de mon oreille avant de me faire un bisou sur la joue.

Oh Putain. Thomas.

Mon cœur se serre. Tout comme mes cuisses. Et je manque de le lâcher une bonne fois pour toute. Je le rattrape de justesse avec mes deux bras et le plaque contre moi fermement.

Oh non, Chloé, n'y pense même pas.

Son torse est compressé contre ma poitrine. Je bloque ma respiration pour ne pas trahir mes émotions.

Je réussis à le traîner jusqu'à son lit avant de l'allonger. Je manque de m'étaler à mon tour contre lui, ce qui aurait pu être très gênant.

Je reprends mon souffle petit à petit. Et là toute sorte d'idées malsaines et complètement déplacées viennent à mon esprit quand mon regard se porte sur lui, complètement amorphe et étendu de tout son long sur le lit.

Il passe un bras sous sa tête et tente de se relever un peu :

- Tu penses que ... tu peux m'aider ... à me déshabiller ... ?

Je hoquète avant de faire acheminer une grande bouffé d'air à travers mes poumons.

Tout. Je dis bien tout, sauf ça. Par pitié.

Avec regret, je m'approche de lui, et mon sens moral en prend un bon coup. Je ne vais que l'aider à se mettre plus à l'aise pour dormir. Je ne vais pas profiter de la situation pour le mater en sous-vêtement. C'est TBS, bordel !

Mais justement ! M'apostrophe une petite voix plaintive au fond de ma conscience.

Je défais ses chaussures avec précautions et les dépose une à une sur le sol, avant de faire pareil avec chacune de ses chaussettes. Je m'assieds ensuite à côté de lui pour tenter de lui enlever sa veste en cuir noire hyper sexy.

Si ce matin en me levant, on m'avait dit que j'ôterai les habits de TBS, je me serais tordue de rire.

Et pourtant c'est bel et bien ce que je suis en train de faire.

Je le vois froncer les sourcils à mesure qu'il se débat avec un des boutons de sa chemise. Je veux bien croire qu'une chemise boutonnée jusqu'au cou ne doit pas être très agréable pour dormir alors je décide de venir à son secours. Je ne sais pas ce qu'ont les anglais avec cette de manie de toujours tout boutonner jusqu'en haut. Je l'aide en exerçant une pression sur le premier bouton, puis il me fait signe de lui enlever le deuxième.

J'aperçois sa chaîne en or qui orne le joli tour de son cou. Je gémis quand je remarque avec perfection ses petites clavicules surplomber sa peau laiteuse et les quelques grains de beautés qui parsèment sa nuque avec perfection.

Troisième bouton.

Mon regard se pose automatiquement sur le haut de son torse complètement imberbe.

Il est sexy. Il est terriblement sexy. Je ne peux pas ôter mes yeux de ce ravissant spectacle. De son torse. De sa peau. J'ai envie de crier sur les toits que je l'aime. J'ai envie d'embrasser son cou. De sentir sa peau sous mes lèvres. De m'imprégner de son odeur enivrante une dernière fois.

- Pas trop déçue ?

Je manque de m'évanouir quand je croise son regard. J'étais définitivement en train de le mater sous toute les coutures et d'en profiter. Je crois que son commentaire est sincère et j'ai terriblement envie de lui faire savoir qu'il a un corps parfait.

- J'ai aucun .... poil...

Il dit ça sur le ton du désespoir et je lui prends la main, machinalement.

- T'es magnifique, Thomas...

J'ai le cœur qui s'emballe quand je parviens à prononcer cette phrase, chose que je n'aurais délibérément pas faite si je n'étais pas sûre qu'il n'allait pas se rappeler de grand-chose le lendemain. J'ai envie de lui crier que son torse imberbe est la plus belle chose qui soit. Il me regarde, et me sourit, timidement.

Il est trop mignon, achevez-moi...

- Mon pantalon ... ?

Sa voix est grave.

Il me sourit d'un air coquin, et je sens que l'air ne parvient plus à remplir mes poumons. Des frissons me parcourent la colonne vertébrale jusqu'à aller se nicher dans le creux de mes reins.

Je ne peux pas me résoudre à ça. Je ne peux pas lui enlever son putain de pantalon. Je vais m'évanouir. Et c'est moi que l'on devra venir récupérer à la petite cuillère.

- S'il te plaît Chloé...

Sa voix implorante est un supplice aux oreilles et au cœur.

J'inspire un grand coup avant de me remettre debout et de positionner ma main tremblante sur la sangle de sa ceinture. Je la défais, lentement, avant de tirer sur la lanière pour la faire glisser d'un côté. Je la jette sur le sol et sans plus attendre, m'attaque à la braguette de son pantalon.

Putain, qu'est-ce que tu fous Chloé ? Sa braguette, merde !

A mesure que la fermeture éclair cède sous mes doigts, je tâche de rester concentrée sur ce que j'entreprends car je suis bien trop paniquée pour affronter son regard.

Je remarque au passage le tissu noir de son sous-vêtement qui contraste parfaitement avec la blancheur maculée de sa peau.

- Ok, maintenant, Thomas, va falloir que tu y mettes un peu du tien.

J'agrippe les coutures de son jean et tire de part et d'autre de son flanc en prenant soin de ne pas embarquer son caleçon au passage. Je ne tiens pas vraiment à être témoin de ça de mon vivant.

Je le vois hisser légèrement le bassin et j'en profite pour faire glisser son pantalon vers le bas.

Oh mon dieu, Thomas...

- Tu fais ça bien ... merci...

Il glousse encore une fois avec un rire presque enfantin.

Sa réflexion, bien que très anodine et sans arrière-pensée, me met en transe, littéralement.

Sa voix éraillée et son accent anglais me perfore le cœur à coup de petits couteaux et la frustration monte en moi.

Je dévie le regard de ce magnifique spectacle et tâche de me concentrer sur la couette à côté de lui. Je décide de le recouvrir et ne pas m'attarder par la même occasion sur la longueur interminable de ses jambes, et la finition parfaite de son caleçon qui entourent ses cuisses imberbes.

Je me surprends à m'imaginer si tout est véritablement imberbe chez lui mais je chasse cette image de mes pensées le plus rapidement possible quand je vois Thomas me prendre la main pour y déposer un baiser.

- Merci, Chloé.

Je me lève de son chevet et éteins la veilleuse de sa chambre avant de me diriger vers la porte de sortie, à contrecœur. Si j'avais pu, je serais restée toute la nuit à ses côtés.

- Bonne nuit, Thomas.

Il dort déjà à point fermé.

Je n'ai plus qu'à fermer l'établissement derrière moi, rejoindre ma voiture, et rentrer chez moi, le cœur débordant d'amour, et les yeux déjà remplis de nostalgie.

(...)

Marcher jusqu'à ma chambre, m'étaler sur le lit, ne plus bouger pendant une demi-heure. Fermer les yeux, et profiter de cette exquise sensation de bien-être.

Le cerveau engourdie par le verre de whisky qu'il m'a fait boire, je me sens partir. Ou peut-être est-ce seulement dû à l'adrénaline qui fuse dans mes veines. Je ne réalise toujours pas.

Thomas ...

Je repense à la discussion que nous avons eu sur le canapé en tête à tête ...

Je repense à lui, étalé de tout son long et complètement amorphe sur le lit...

Je repense à son torse ... Ses cuisses, son caleçon noir.... Sa peau ...

Bordel de merde !

Je saisis d'une main mon coussin et me cache le visage dedans. J'ai honte de ressentir une telle attirance pour lui. C'est tellement malsain de ressentir ça pour un gars qu'on ne connaît qu'à travers la presse et les personnages qu'il a incarné dans ses films. Et pourtant, je suis là, complètement folle de lui, à me demander s'il se souviendra de la fin de sa soirée.

Je ne parviendrai pas à fermer l'œil de la nuit, c'est certain. Peut-être qu'une douche bien fraîche pourrait éventuellement calmer mes ardeurs et ralentir l'activité de mon cerveau endommagée par l'effet TBS. Seulement, je n'ai pas le courage de me lever. Je veux rester ici, à penser à lui, et seulement, lui.

Au diable les cours de demain, je ne ferai qu'acte de présence. Qu'un seul jour à tenir avant le weekend, et je pourrai rattraper le sommeil dont je vais certainement manquer cette nuit.

Pendant une dizaine de secondes, je m'autorise à l'imaginer en train de dormir paisiblement, dans sa chambre, et mon cœur se met à bondir dans ma poitrine.

Si seulement j'avais pu rester auprès de lui un peu plus longtemps. Si seulement j'avais eu le cran de lui dire ce que je ressens.

Car cette occasion ne se représenterait certainement pas de sitôt.



(...)  

Ça va, pas trop frustrés ? 

Mouhahah, en tout cas, je crois que Chloé ne l'a jamais autant été .

J'espère que vous avez apprécié ce nouveau chapitre !

Bises, M. ♥

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