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Chapitre 17 : Choix Impossibles ( Partie 1)

Le soleil matinal baignait le campus de Georgetown d'une lumière dorée, promesse d'une belle journée de printemps. L'air était frais, chargé du parfum des fleurs nouvellement écloses et de l'excitation des étudiants se préparant pour une nouvelle journée de cours. Pourtant, l'atmosphère était chargée d'une tension palpable lorsqu'Ethan Cole et Lily Harper firent leur entrée, main dans la main.

Leur arrivée créa une onde de choc immédiate. Les conversations s'arrêtèrent net, remplacées par des murmures frénétiques et des regards à peine dissimulés. Lily Harper, la fille modèle du sénateur, avec Ethan Cole, le bad boy notoire ? C'était le sujet de conversation parfait pour alimenter les ragots du campus pendant des semaines.

"Tu as vu ça ?" chuchota une fille à son amie. "Lily Harper et Ethan Cole ? Je n'arrive pas à y croire !"

"Son père va faire une crise cardiaque," répondit l'autre, les yeux écarquillés.

Lily, mal à l'aise sous les regards inquisiteurs, serra instinctivement la main d'Ethan un peu plus fort. Elle pouvait sentir la chaleur de sa paume contre la sienne, un rappel réconfortant de sa présence. Sentant sa tension, Ethan se pencha vers elle, murmurant à son oreille :

"Ne fais pas attention à eux, princesse. Ils sont juste jaloux. Tu es la plus belle fille du campus, et tu es avec moi. Ça les rend dingues."

Lily ne put s'empêcher de sourire, reconnaissante pour son soutien. "Merci, Ethan. C'est juste... je n'ai pas l'habitude d'être le centre de l'attention comme ça."

"Tu ferais mieux de t'y habituer," répondit-il avec un clin d'œil. "Parce que je n'ai pas l'intention de te lâcher de sitôt."

Elle savait que cette relation ne serait pas facile, mais la présence rassurante d'Ethan à ses côtés lui donnait le courage d'affronter les regards désapprobateurs.

Soudain, des voix familières brisèrent le silence pesant. Alex, Ryan, Ryder, Jasper et Sarah arrivaient, cette dernière accrochée au bras de Jasper avec un sourire rayonnant.

"Eh bien," lança Alex avec un sourire narquois, "on dirait que tout le monde a passé une bonne soirée hier !"

Sarah gloussa, échangeant un regard complice avec Jasper. "Oh que oui," confirma-t-elle avec un clin d'œil. "Une très bonne soirée, même."

"Et vous deux ?" demanda Ryan, regardant Ethan et Lily. "La soirée s'est bien passée ?"

Lily rougit légèrement, mais un petit sourire satisfait jouait sur ses lèvres. "Disons que... la table de la salle à manger a eu quelques dégâts."

Il y eut un moment de silence, puis tout le groupe éclata de rire.

"Merde alors," s'exclama Alex entre deux éclats de rire. "Ethan, mon pote, tu ne fais vraiment pas les choses à moitié ! Tu as cassé une table ? Sérieusement ?"

Jasper donna une tape dans le dos d'Ethan. "Je savais que t'étais un animal, mais là, tu m'impressionnes ! Tu vas devoir nous raconter ça en détail."

"Hé," protesta Ethan, feignant l'indignation. "C'est pas moi qui ai commencé. Lily est une vraie tigresse quand elle s'y met. Elle m'a pratiquement sauté dessus dès qu'on est entrés dans l'appartement."

Lily lui donna un coup de coude, mi-amusée, mi-embarrassée. "Ethan ! Ne leur raconte pas ça !"

"Quoi ?" répondit-il avec un sourire innocent. "Je ne fais que dire la vérité. Tu devrais être fière de tes prouesses, chérie. Pas tout le monde peut se vanter d'avoir cassé un meuble en faisant l'amour."

Sarah, ne voulant pas être en reste, ouvrait la bouche pour parler, mais Ryder la devança avec un sourire narquois :

"Oh, vous n'êtes pas les seuls à avoir fait des dégâts hier soir. Ces deux-là," dit-il en désignant Sarah et Jasper, "ont fait un bruit d'enfer. Presque autant que toi et Lily la dernière fois."

Alex éclata de rire, hochant vigoureusement la tête. "C'est vrai ! J'ai cru qu'on allait devoir appeler les pompiers tellement ça criait fort."

"Ouais," renchérit Ryan avec un clin d'œil. "Les voisins vont sûrement porter plainte pour tapage nocturne. Je suis surpris que la police n'ait pas débarqué."

Jasper eut l'air faussement offensé. "Hé, ce n'est pas ma faute si Sarah ne sait pas rester silencieuse ! J'ai cru qu'elle allait réveiller tout l'immeuble à un moment."

Sarah, loin d'être gênée, afficha un sourire fier. "Que voulez-vous, quand c'est bon, c'est bon. Je ne vais pas m'excuser d'apprécier les talents de Jasper."

Cette remarque provoqua une nouvelle vague de rires et de sifflements admiratifs de la part du groupe.

"Eh bien," dit Ethan en passant un bras autour des épaules de Lily, "on dirait qu'on a de la concurrence, princesse. Il va falloir qu'on redouble d'efforts la prochaine fois."

Lily rougit furieusement, mais ne put s'empêcher de sourire. "Ne compte pas trop là-dessus, Ethan. Je tiens à garder un minimum de dignité."

"La dignité est surfaite," répliqua Sarah avec un clin d'œil. "Crois-moi, ça vaut le coup de la laisser de côté de temps en temps."

Le groupe continua à plaisanter et à échanger des anecdotes sur leur soirée, l'atmosphère légère et joyeuse contrastant fortement avec la tension qui régnait sur le reste du campus. Pour un moment, ils semblaient exister dans leur propre bulle, isolés des regards désapprobateurs et des murmures qui les entouraient.

Finalement, la sonnerie annonçant le début des cours retentit, les ramenant à la réalité.

"On a cours de psychologie ensemble, non ?" demanda Sarah à Lily et Ethan.

Lily acquiesça. "Oui, avec le professeur Martinez. On ferait mieux d'y aller, il déteste les retardataires."

Ils se dirigèrent vers le bâtiment des sciences sociales, Lily sentant un mélange d'excitation et d'appréhension à l'idée d'assister à un cours aux côtés d'Ethan.

Le professeur Martinez, un homme d'une cinquantaine d'années au regard vif, balaya la salle du regard alors que les étudiants prenaient place.

"Bien, tout le monde est là ?" demanda le professeur Martinez d'une voix forte, attirant l'attention de la classe. "Aujourd'hui, nous allons aborder un sujet fascinant en psychologie sociale : l'influence du groupe sur le comportement individuel."

Lily jeta un coup d'œil à Ethan, curieuse de voir comment il allait réagir au cours. À sa grande surprise, il semblait réellement intéressé, sortant un cahier et un stylo de son sac.

Le professeur Martinez commença son cours, sa voix passionnée remplissant l'amphithéâtre. "L'une des théories les plus intéressantes dans ce domaine est celle de la désindividuation. Quelqu'un peut-il m'expliquer ce concept ?"

Il y eut un moment de silence, puis, à la surprise générale, Ethan leva la main. Le professeur Martinez, sans montrer de réaction particulière, lui donna la parole d'un geste.

"La désindividuation," commença Ethan, sa voix plus assurée que Lily ne l'aurait cru, "c'est quand une personne perd son sens de l'individualité au sein d'un groupe, non ? Ça peut mener à des comportements plus extrêmes ou antisociaux que la personne n'aurait pas normalement."

Le professeur hocha la tête, visiblement satisfait de la réponse. "Excellent, Monsieur Cole. Pouvez-vous nous donner un exemple concret ?"

Ethan réfléchit un moment avant de répondre. "Eh bien, prenez les émeutes par exemple. Des gens ordinaires, qui ne commettraient jamais de crime individuellement, peuvent se retrouver à piller des magasins ou à affronter la police quand ils sont dans une foule en colère. Ils perdent leur identité individuelle et adoptent le comportement du groupe."

Un murmure impressionné parcourut la classe. Lily sentit une vague de fierté l'envahir. Elle savait qu'Ethan était intelligent, mais le voir briller ainsi en classe était excitent.

Le cours se poursuivit, Ethan continuant à participer activement, posant des questions pertinentes et offrant des réflexions qui surprenaient même le professeur Martinez. Lily remarqua que les regards que les autres étudiants jetaient à Ethan avaient changé.

À la fin du cours, alors qu'ils rangeaient leurs affaires, Lily ne put s'empêcher de complimenter Ethan. "Tu m'as vraiment impressionnée aujourd'hui," dit-elle doucement. "Je ne savais pas que tu t'intéressais autant à la psychologie en plus de la littérature."

Ethan haussa les épaules, mais Lily pouvait voir qu'il était content de son compliment. "Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas encore sur moi, princesse. Je ne suis pas qu'un joli minois, tu sais."

"Je commence à m'en rendre compte," répondit Lily avec un sourire. "Et j'aime découvrir toutes ces facettes de toi."

Leur moment fut interrompu par l'arrivée d'Alex, qui semblait agité. Son visage habituellement jovial était tendu, ses yeux scrutant nerveusement les alentours.

"Ethan," dit-il à voix basse, "Drake veut te voir. Maintenant."

Le visage d'Ethan se durcit immédiatement, toute trace de la légèreté précédente disparaissant. Il se tourna vers Lily, ses yeux s'adoucissant légèrement. "Je dois y aller. On se voit plus tard, d'accord ?"

Lily hocha la tête, inquiète. Elle savait que quand Drake convoquait quelqu'un, ce n'était jamais bon signe. "Sois prudent," murmura-t-elle, serrant sa main une dernière fois avant de le laisser partir.

Ethan suivit Alex jusqu'à une voiture noire aux vitres teintées garée à l'écart du campus. Drake les attendait à l'intérieur, son visage impassible ne trahissant aucune émotion. Ses yeux froids scrutèrent Ethan alors qu'il montait dans la voiture.

"Monte," ordonna-t-il simplement.

Le trajet se fit dans un silence tendu. Ethan pouvait sentir la colère contenue de Drake, comme une bête sauvage prête à bondir. Finalement, ils arrivèrent à un entrepôt désaffecté à la périphérie de la ville. C'était l'un des nombreux repaires des North Skulls, un endroit où ils pouvaient parler sans craindre d'être écoutés.

Une fois à l'intérieur, Drake se tourna vers Ethan, son regard dur et froid. "On a un problème, Ethan. Un gros problème."

Ethan sentit son estomac se nouer. "Quel genre de problème ?"

Drake commença à faire les cent pas, sa frustration évidente dans chacun de ses mouvements. "Le genre de problème qui pourrait nous coûter tout ce pour quoi on a travaillé. Ta petite copine, Lily. Elle devient un risque trop grand."

Ethan sentit une vague de colère monter en lui. "Lily n'est pas un risque. Elle nous a aidés, tu te souviens ? Sans elle, on aurait eu de gros ennuis avec les flics la semaine dernière."

"Justement," rétorqua Drake, sa voix tranchante comme une lame. "Elle en sait trop. Et maintenant, tu l'invites à nos parties de poker ? Sérieusement, Ethan ? C'était une idée à la con. On ne peut pas prendre le risque que cet endroit soit compromis."

Ethan serra les poings, luttant pour garder son calme. "Lily ne dirait rien. Je lui fais confiance."

Drake éclata d'un rire sans joie. "Tu lui fais confiance ? Et depuis quand on fait confiance à quelqu'un en dehors du gang, hein ? Elle est la fille d'un sénateur, bon sang ! Tu crois vraiment qu'elle choisirait un gang de criminels plutôt que sa famille si les choses tournaient mal ?"

"Tu ne la connais pas," protesta Ethan, mais sa voix manquait de conviction.

"Non, c'est toi qui ne la connais pas," répliqua Drake. "Tu es aveuglé par tes sentiments, Ethan. Cette fille, elle n'est pas comme nous. Elle a grandi dans un monde de privilèges, de sécurité. Tu crois vraiment qu'elle pourrait supporter notre vie à long terme ?"

Ethan resta silencieux, incapable de répondre. Au fond de lui, il savait que Drake avait raison, mais l'admettre était trop douloureux.

Drake s'approcha d'Ethan, posant une main sur son épaule. Sa voix était plus douce maintenant, presque paternelle. "Écoute, je sais que tu tiens à elle. Je comprends, vraiment. Mais tu dois faire un choix, Ethan. C'est le gang ou Lily. Tu ne peux pas avoir les deux."

Ethan sentit son monde s'écrouler autour de lui. Le gang était sa famille, tout ce qu'il avait connu pendant des années. Mais Lily... Lily était devenue une partie de lui qu'il ne savait pas comment laisser partir.

"Je... j'ai besoin de temps pour réfléchir," murmura-t-il finalement.

Drake hocha la tête. "Je te donne jusqu'à la fin de la semaine. Après ça, tu devras faire ton choix. Et si tu choisis Lily... tu sais ce que ça signifie."

Ethan acquiesça, le cœur lourd. Quitter le gang n'était pas une option qu'on prenait à la légère. C'était dangereux, potentiellement mortel. Mais rester dans le gang signifiait perdre Lily.

"Et si je choisis le gang ?" demanda-t-il, sa voix à peine plus qu'un murmure.

Le visage de Drake s'adoucit légèrement. "Alors tu devras couper tous les liens avec elle. Complètement. Pour sa sécurité autant que pour la nôtre."

Alors qu'il quittait l'entrepôt, Ethan réalisa l'impossibilité de sa situation. Comment pouvait-il choisir entre sa famille et la femme qu'il aimait ? Comment pouvait-il concilier ces deux mondes si différents ?

Le gang avait été sa vie pendant si longtemps. Ils l'avaient accueilli quand il n'avait plus rien, lui avaient donné un but, une identité. Drake, malgré sa dureté, avait été comme un père pour lui. Alex, Ryan, Ryder, Jasper... ils étaient ses frères. Pouvait-il vraiment les abandonner ?

Mais Lily... Lily avait apporté une lumière dans sa vie qu'il n'avait jamais connue auparavant. Elle le voyait comme personne d'autre ne l'avait jamais vu. Avec elle, il pouvait être lui-même, sans façade, sans masque. Elle le poussait à être meilleur, à vouloir plus de la vie.

Ethan s'arrêta au milieu du parking désert, le poids de la décision pesant lourdement sur ses épaules. Le soleil projetait des ombres longues autour de lui, comme un rappel du temps qui s'écoulait inexorablement.

"Putain," murmura-t-il, passant une main tremblante dans ses cheveux.

Il savait que quel que soit son choix, il perdrait une partie de lui-même. Choisir le gang signifierait renoncer à l'amour, à la chance d'une vie normale. Choisir Lily signifierait tourner le dos à sa famille, se mettre en danger, peut-être même risquer sa vie.

Il refusait de laisser Drake ou qui que ce soit d'autre dicter sa vie. Il trouverait un moyen. Il devait y avoir une solution, une façon de garder à la fois le gang et Lily.

Le bureau du Sénateur Harper était un sanctuaire de pouvoir et de tradition. Des étagères en acajou couvraient les murs, remplies de livres de droit et de biographies de grands hommes politiques. L'odeur de cuir et de papier vieilli imprégnait l'air, créant une atmosphère à la fois intimidante et rassurante.

Lily était assise dans un fauteuil en cuir face au bureau massif de son père, sa tasse de thé Earl Grey intacte devant elle. Elle pouvait sentir la chaleur qui s'en dégageait, mais l'idée même de boire lui donnait la nausée. L'atmosphère était tendue, chargée de non-dits et de reproches silencieux.

Elle n'avait pas prévu de revenir si tôt après leur dernière dispute, quand elle avait claqué la porte en jurant de ne plus jamais revenir. Les mots durs qu'ils s'étaient échangés résonnaient encore dans sa tête. Mais l'appel de son père, sa voix inhabituellement vulnérable au téléphone, l'avait convaincue de lui accorder une chance.

Le Sénateur Harper, d'ordinaire si imposant dans son costume impeccable, semblait avoir vieilli de dix ans en quelques semaines. Des cernes sombres soulignaient ses yeux, et ses épaules étaient légèrement voûtées, comme sous le poids d'un fardeau invisible.

"Lily," commença-t-il, sa voix trahissant une fatigue qu'elle ne lui connaissait pas, "je sais que les choses ont été difficiles entre nous ces derniers temps. Mais tu dois comprendre que tout ce que je fais, c'est pour te protéger."

Lily soupira, jouant distraitement avec la cuillère de son thé. Le tintement du métal contre la porcelaine semblait assourdissant dans le silence pesant du bureau. "Me protéger de quoi, papa ? De vivre ma vie ? De faire mes propres choix ?"

Le sénateur se leva, faisant les cent pas derrière son bureau. Ses pas feutrés sur le tapis persan créaient un rythme hypnotique. "Te protéger du danger, Lily. Ce garçon, Ethan... il est dangereux. Tu ne sais pas dans quoi tu t'embarques."

"Tu ne le connais même pas," protesta Lily, sentant la colère monter en elle. Elle se redressa dans son fauteuil, prête à défendre Ethan. "Tu le juges sans même lui avoir parlé !"

"Je n'ai pas besoin de le connaître," répliqua son père, sa voix devenant plus dure. Il s'arrêta devant la fenêtre, regardant la ville en contrebas. "J'ai vu son dossier, Lily. Les gens avec qui il traîne... ce ne sont pas des petits délinquants. C'est du lourd, du très lourd."

Lily sentit un frisson lui parcourir l'échine. Les images de la soirée au club de poker clandestin lui revinrent en mémoire, mêlées à celles d'Ethan affrontant d'autres hommes, ses poings couverts de sang.

"Il n'est pas comme ça avec moi," murmura-t-elle, mais sa voix manquait de conviction. Elle se rappela la douceur d'Ethan quand ils étaient seuls, la façon dont il la regardait comme si elle était la chose la plus précieuse au monde. Mais elle ne pouvait nier le danger qui semblait toujours rôder autour de lui.

Le sénateur s'approcha d'elle, s'agenouillant pour être à son niveau. Ses yeux étaient remplis d'une inquiétude sincère qui fit vaciller les défenses de Lily. Pour la première fois depuis longtemps, elle vit son père, pas le politicien, pas le sénateur, juste un homme inquiet pour sa fille.

"Ma chérie," dit-il doucement, prenant ses mains dans les siennes, "je sais que tu crois l'aimer. Mais l'amour ne devrait pas te mettre en danger. Ta mère... ta mère n'aurait jamais voulu te voir risquer ta vie pour un garçon."

La mention de sa mère fut comme un coup de poignard pour Lily. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux, brouillant sa vision. "Ce n'est pas juste d'utiliser maman comme ça," dit-elle d'une voix tremblante.

"Ce n'est pas juste non plus de me faire craindre pour la vie de ma fille chaque jour," répondit son père, sa voix se brisant légèrement. "Lily, je t'en prie. Coupe les ponts avec lui. Pour ta sécurité, pour ton avenir... pour notre famille."

Lily ferma les yeux, sentant le poids de la décision peser sur ses épaules. Elle aimait Ethan, d'un amour qui la terrifiait par son intensité. Mais pouvait-elle vraiment tourner le dos à sa famille, à tout ce qu'elle avait toujours connu ?

"Papa," dit-elle finalement, ouvrant les yeux pour regarder son père, "je comprends que tu t'inquiètes. Mais tu ne peux pas me demander de choisir comme ça. Ethan... il compte pour moi. Il me fait me sentir vivante, comprise. Il me voit pour qui je suis vraiment, pas juste comme la fille du sénateur."

Le sénateur se releva lentement, retournant derrière son bureau. Il semblait soudain très vieux et très las. "Et si je te disais que j'ai des preuves concrètes de ses activités criminelles ? Que je pourrais le faire arrêter d'un simple coup de fil ?"

Lily se figea, le choc et l'incrédulité se disputant sur son visage. "Tu... tu ne ferais pas ça. Papa, s'il te plaît, dis-moi que tu ne ferais pas ça."

Le sénateur soupira profondément. "Je ne veux pas en arriver là, Lily. Mais je ferai ce qu'il faut pour te protéger, même si ça signifie que tu me détestes pour ça."

Un silence lourd s'installa dans le bureau. Lily sentait son cœur battre à tout rompre, son esprit tournant à mille à l'heure. Elle aimait Ethan, mais pouvait-elle vraiment risquer sa liberté, sa vie même, pour leur relation ?

"J'ai besoin de temps," dit-elle finalement, sa voix à peine plus qu'un murmure. "Je ne peux pas... je ne peux pas prendre une décision comme ça, sur un coup de tête."

Son père hocha lentement la tête. "Je comprends. Prends le temps qu'il te faut, ma chérie. Mais n'oublie pas ce que je t'ai dit. N'oublie pas les risques."

Lily se leva, ses jambes tremblantes. Elle avait l'impression que le monde autour d'elle s'écroulait. Alors qu'elle atteignait la porte du bureau, elle s'arrêta, tournant légèrement la tête vers son père.

"Je t'aime, papa," dit-elle doucement. "Mais je ne suis plus une petite fille. Mes choix, mes erreurs... ils m'appartiennent. S'il te plaît, fais-moi confiance pour prendre la bonne décision."

Ethan ou sa famille ? Son cœur ou sa raison ? L'amour ou la sécurité ?

Elle ne savait pas encore quelle serait sa décision, mais une chose était sûre : rien ne serait plus jamais comme avant.













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