- Quoi! S'écria Logan plus fort que prévu, suscitant des regards en notre direction.

- Chhut!! Moins fort...

- Tu as vu un fantôme et tu me dis que c'est la voix qu'on entend le soir ? Me demanda Logan, en fronçant les sourcils, sceptique.

J'acquiésa, bien sûre de moi mais je voyais que Logan lui doutait. Ce que je pouvais comprendre en un sens, c'était assez dur à avaler.

- Et tu me dis qu'il s'appelle comment?

- Alfred Vardar! Répétais-je pour la énième fois.

- Tu devrais demander à Nathaniël dans ce cas.

Nathaniël? Pourquoi est-ce-qu'il me parlait de Nate maintenant?

- Pourquoi?

- Ben Nathaniël Vardar...

Mes yeux s'ouvrir en grand sous la surprise. C'est vrai que j'ignorais le nom de famille de ce prétentieux jusqu'à maintenant, mais jamais je n'aurais cru qu'il me serait utile dans cette affaire. Je grimaça, rien que le fait de devoir, de moi-même, aller lui parler ne me disait rien. Logan le vit et me souria. Soudain, je pensa à une chose, et si le fantôme...enfin je veux dire, Alfred...et si il revenait cette nuit encore? Peut être que je n'aurais même pas à questionner Nate sur sa famille! Cette éventuelle solution me soulagea.

J'avais de long moment d'absence et cela se vit à la tête que Logan faisait. Je lui expliqua mon plan lorsque Jack nous surprit.

- Vous avez vu un fantôme? S'écria-t-il à son tour.

- Dans un livre à la bibliothèque, mentis-je.

- Ouais, ça parle de faits surnaturels en... Nouvelle Zélande, ajouta mon complice.

- Oh...souffla Jack déçu, bon vous venez?!

Logan et moi le regardâmes d'un air interogateur.

- Le cours de science, avec madame Trougnou, qu'on a dans 5 minutes...dans la serre, développa-t-il dans l'espoir de nous faire nous souvenir, oh vous êtes désesperants, venez!

Logan ria et décoiffa son copain qui souria à son tour. Le cours de science ne me tentait pas plus que ça. La chimie, la physique, je n'y comprenais rien, il n'y avait que la bilogie que je comprenais. Mais bon, je m'y résigna et suivis mes nouveaux amis jusque dans la serre qui était en bord de mer.

Et comme si c'était pas déjà assez pourri comme ça, le légendaire temps anglais se manifesta. On venait à peine de poser un pied par terre, la pluie apparut soudainement et s'abbatit sur nous. Je vis Mysie et Seona hurler et se mettre à courir. Ce qui était assez drôle puisque toutes les deux portaient des talons et courir dans l'herbe mouillé en talons n'est pas chose facile. Moi, la pluie ne me dérangeait pas plus que ça. Je redressa ma grande capuche noir sur ma tête et marcha tranquillement vers le refuge des froussards. Alors que j'approchais de la serre, un faible rayon de soleil vint faire briller un objet méttalique à plusieurs mètres d'où j'étais. Je plissa les yeux afin de mieux voir mais je n'arriva pas à en distinguer la forme.

- Mademoiselle Shiring, vous voulez être malade? Entrez donc! Me cria une dame un peu envelopée et aux cheveux gris frisés.

Elle me faisait de grands signes et, d'un visage joyeux, m'invita à entrer avant de fermer la porte.

- Cela faisait un peu trop conventionnel tout ça, non? Comment t'appelles-tu?

- Ailean, lui répondis-je.

- Ah c'est mieux! Me souria-t-elle d'un grand sourire.

Je souria à mon tour, cette fois-ci d'un honnête sourire. Elle avait l'air très sympa et ses grands yeux noisettes, digne d'une chouette, me procuraient un sentiment de sécurité. Cela changeait des autres professeurs et de la directrice que j'avais pu rencontrer.

C'est sur un ton fort qu'elle commença son cours. L'orage étant, madame Trougnou était obligé de presque crier pour se faire entendre. Elle nous parla de botanique et des différentes vertues curatives que les plantes pouvaient avoir. A ma grande surprise, je trouva ça intérressant. Jusqu'à ce que mon regard se posa sur Nathaniël qui était appuyé contre un des rares arbres de la serre. D'habitude enjoyé et moqueur, son regard errait dans le vide et il avait de petits yeux comme si il n'avait pas beaucoup dormit. Il faisait toujours son tic que je lui avait remarqué maintenant, à savoir, toujours se frotter le bas des lèvres avec son pouce quand il réfléchissait. Je me surpris à l'analyser, voir même à le comparer à Alfred. Ce n'est que lorsque son regard croisa le mien que j'arrêta, me reconcentrant sur le cours.

- Bon, et bien, en attendant que la pluie se calme pour les plus peureux, je vous invite à regarder de plus près certaines plantes. Sans toucher!

Sur ce, madame Trougnon s'en alla, suivi de courageux élèves. Erwan, qui n'était pas un lâche, mais un passionné, resta et discutta vivement avec Mysie et Jack.

- Aller les gars, moi je vous laisse, j'ai une coiffure à retoucher, annonça Seona en sortant avant de se mettre à courir.

Nous restâmes un petit moment à discutter jusqu'à ce que les garçons et Mysie se lassèrent des plantes.

- Tu viens A, me demanda Mysie sur le bas de la porte.

- Allez-y, je vous rejoins.

- Tu as peur de l'orage? Me taquina-t-elle.

- N'importe quoi, pouffais-je en levant les yeux au ciel.

La jeune blonde partit après m'avoir adressé un sourir dont elle seule avait le secret. J'avais remarqué que Nate n'était pas partit. Au contraire, il s'était assis et regardait la mer que l'on pouvait voir à travers les fins murs transparents. Mais alors que je m'approchais de lui, j'entendis comme un murmur dans un coin de ma tête. Je m'arrêta brusquement en réalisant que ce n'était pas la voix d'Alfred ni même de personne. Je tourna la tête vers le château d'où semblait provenir la voix. Le livre, réalisais-je sans trop de peine, il m'appelait. Comment étais-ce possible?

- Tu comptes rester planter là ou t'assoir? Me posa Nate d'un ton froid.

- Ca va? lui demandais-je en m'installant sur un tronc d'arbre à ses côtés.

- Pourquoi?

- Je sais pas, t'as l'air fatigué.

- Je le suis. Tu l'as jamais été toi? Pourtant tu devrais avec les courtes nuits que tu passes, me répondit-il la voix remplie de sous-entendus.

- Comment ça?

Nate tourna son regard vers moi et me regarda droit dans les yeux d'un air grave et sérieux.

- Ne sors plus la nuit. C'est tout ce que je veux dire, termina-t-il en détournant son regard vers la mer agitée.

Et la discussion fut close. Je n'avais plus rien à faire ici. Je me leva donc et rentra dans le château trempée.

- Oh oh oh, on a retrouvé l'abomiable femme eau, plaisant Erwan lorsque j'entra dans la chambre.

Je remarqua honteusement qu'ils étaient en pleine réunion de mecs. Mes vêtements trempés collaient à ma peau et je vis même que mon pull s'était rendu transparent. Je croisa le regard rougissant de Logan qui me regardait et senti la gêne grandir en moi. Je fonça aussitôt dans la salle de bain et me changea avant de ressortir toute neuve. Je pris place près d'eux et nous nous mîmes à parler de la soirée de Noël avant de repartir en cours de math.

La nuit venue, je sortis à nouveau et marchas jusqu'à la fontaine cassé où j'espèrais tomber à nouveau sur Alfred. Or je tombis sur une toute autre personne.

- Je t'avais dis de plus sortir! Me gronda Nate.

- Et toi alors, qu'est-ce-que tu fais là? Lui demandais-je posant mes deux mains sur mes hanches.

Non mais, pour qui il se prenait celui-là !? Mon père, mon grand frère protecteur, non je ne crois pas!

- Ailean, rentres tout de suite, m'ordonna-t-il en me prenant par le bras.

- Aille, gémis-je, mais lâches moi Nathaniël!

Je me débattis et parvins à me liberer de son emprise. Je regardais Nate d'un air choqué, il était devenu violent tout d'un coup. Je savais qu'il pouvait être arrogant, prétentieux et insolent mais pas violent. J'allais lui demander des explications lorsqu'une vive lumière nous aveugla. Elle provenait du lieu que j'avais déjà remarqué en allant à la serre.

- Qu'est-ce-que...? Commença Nate.

- Ailean, Nate? Qu'est-ce-que vous faites?

Nous nous rentournâmes soudainement, tombant sur Jack en pyjama. Logan ne tarda pas à arriver et, comparé à Jack, lui aussi était aveuglé par la fine lumière.

- Retournes dormir gamin, lança Nate pour s'en débarrasser.

- T'es pas le chef ici!

- Non mais je suis le plus âgé alors dégages!

Je vis que cela blessa Jack, mais sur le coup, je n'y prêta pas beaucoup d'attention. En détournant mon regard de mon ami parti, je remarqua que la lumière avait disparu. Nate, Logan et moi, nous nous regardâmes interloqué avant de nous décider à aller voir ça de plus près.