'The Leather Jacket'
Je me suis réveillé à l'odeur de cuir, de savon et un léger parfum d'eau de Cologne. Des rayons de lumières pénétraient à travers les rideaux tandis que mes paupières s'ouvraient.
L'odeur était en quelque sorte enivrante dans le bon sens. Tout mon esprit était bloqué quand je me suis réveillé, alors quand j'ai baissé les yeux sur la veste en cuir enroulée autour de moi, j'étais confuse pendant une seconde avant que les souvenirs d'hier soir me reviennent en mémoire. Je m'étais endormi dans la veste en cuir de Nick sur moi.
J'ai souris quand je me suis souvenu.
"Sammi, tu peux arrêter d'essayer de tirer la vie en dehors de mon corps maintenant." Dit-il par-dessus son épaule avec un sourire dès que nous sommes arrivés dans ma rue. Mes bras étaient autour de Nick alors que je m'accrochais à la vie. Le trajet avait été terrifiant et j'ai dû fermer les yeux pour ne pas crier. Mais, c'était aussi étrangement excitant. L'adrénaline aiguë qui me traversait, quand le vent tirait sur ma robe et me cheveux et que je m'aggripais à Nick, était quelque chose que je n'avais jamais ressenti auparavant.
Je pouvais sentir la force de ses abdos alors que mes mains glissaient lentement autour. Pouvait-il sentir que j'étais un peu ébranlé ?
"- Merci." Ai-je dis en étudiant le garçon en face de moi. Il ne répondit pas mais ses yeux vacillèrent sur moi, comme s'il m'étudiait. Il était différent, parfois arrogant peut-être. Mais il y avait quelque chose de plus caché entre ce qu'il montrait. Je commençais à l'entrevoir, peut-être grâce aux petits fragments qui se reflétaient parfois dans ses yeux bruns.
Avant de rentrer chez moi, je me suis tourné, me rappelant de la veste en cuir qui me gardait au chaud. J'étais sur le point de la retirer quand il fit ronfler le moteur, prêt à partir. "Attends ! Ta veste."
Il secoua la tête, souriant d'un air satisfait. "Garde la."
J'ai levé les sourcils dans sa direction. "Vraiment ? Après toutes les reproches que tu m'as donné pour l'avoir porté ces derniers jours ?" J'avais étrangement pris goût à cette veste maintenant et je souris.
Il pencha la tête vers moi et croisa les bras sur sa moto, se penchant dessus. "Allez Sammi, on sait tout les deux que tu trouverais un autre moyen de me la reprendre plus tard."
Il rit. "En plus." Il fit tourner le moteur. "Ça te va bien."
***
"- Juste vas-t'en." Je me suis couvert la tête avec mon oreiller. Il m'avait laissé tranquille tout au long du week-end, mais maintenant c'était lundi et notre petit pari ne lui avait pas échappé.
"- Je partirais, mais je ne perds jamais un pari, Sam." J'ai entendu son ton suffisant et je savais que c'était probablement vrai. "Mais je suppose que tu abandonne, ça ne me surprend pas." J'ai entendu ses pas s'éloigner.
"- Va te faire foutre." Grognais-je dans mon oreiller.
"- Peut-être que si tu dis s'il te plaît."
J'ai rassemblé mes cheveux en une queue de cheval lâche tandis que je fermais la porte derrière moi. Je n'étais pas une lâche. Et je ne pouvais certainement pas perdre ce pari, mais je commençais sérieusement à regretter de l'avoir accepté.
"- Hey, merci de m'avoir embarrasser l'autre jour." Je me souvenais encore de comment il avait balancé Lance sur la table, et quand il m'avait jeté dans la piscine. Ma tante a bien fait comprendre à ma mère que je n'étais plus la bienvenue là-bas. D'une certaine manière , ils pensaient que j'avais quelque chose à voir avec la soirée qui s'était transformée en combats et en personnes qui sautaient dans la piscine.
"- C'est toujours un plaisir, Sam." Il me dépassa, et encore une fois, j'ai dû me forcer pour ne pas être laissé pour compte derrière.
Cette fois, j'étais reconnaissante quand il m'a conduit à la colline. Mes pieds avaient prit l'habitude de fouler cette piste, et le bruit de mes chaussures frappant le trottoir était satisfaisant. J'ai couru plus vite, arrivant finalement juste derrière Nick. Je l'ai dépassé dès que nous avons atteint le sommet et me suis tourné vers lui pour me vanter, mais j'ai sentis ma cheville se tordre et mon pied se replier sur lui-même, rejoint par une larme. Une forte douleur a traversé ma cheville tandis que je frappais le sol en tombant sur les fesses, gémissant.
Nick s'approcha de moi, et je me suis assise par terre, me dépoussiérant. Il semblait sur le point de rire. " Sammi, Sammi. Tu vois ce qui se passe quand tu essaie de te vanter ?" Dit-il avec un sourire narquois tandis qu'il secouait la tête.
"- Ah, ne ris pas abruti."
Il a tendu une main pour m'aider à me tenir debout et je l'ai prise. J'ai tressailli dès que mon pied droit a touché l'herbe. La main de Nick se tendit pour me stabiliser avant que je ne tombe à nouveau au sol. J'ai déplacé mon poids dans mon autre pied, laissant l'autre pendre à quelques centimètre au-dessus du sol.
"- Tu peux marcher ?" Demanda Nick alors qu'il me retenait toujours. J'ai levé les yeux vers lui et j'ai libéré ma main de la sienne.
"- Ouais, je vais bien." J'ai enlevé tout la saleté qui s'était retrouvée sur mon short et j'ai essayé de faire un pas. Cette fois-ci, j'ai placé lentement mon pied sur l'herbe, mais dès que je le bougeais un peu, la douleur le traversait. Je me tenais sur une jambe. Nick attendait impatiemment que je fasse un pas en avant, et quand je réalisais que je ne serais pas capable de courir, ou même de marcher, je suis juste resté immobile.
Nick soupira et leva les yeux au ciel. Il se dirigea vers moi et passa une main ferme autour de ma taille, me prenant par surprise et envoyant des picotements dans mon corps. Il me soutenait tandis que je levais les yeux vers lui. Il était si proche. Le vent fit voler des mèches de cheveux bruns dorés sur son visage, et des notes de lumière su soleil levant dansaient dans ses yeux, créant des reflets couleurs miel dans ceux-ci.
Je ne savais pas quoi dire pour combler le silence, mais ce qui sortit était: "Je crois que je me suis foulé la cheville."
"- Ouais." Il me sourit sournoisement. "Je suis sûr que c'est ce que tu as fais."
Après avoir fait la moitié, en boitant et en mordant de temps à temps ma lèvre à cause de la douleur, nous avons réalisé que nous n'allions pas rentrer chez moi à temps pour aller en cours. Sa maison était plus proche de la colline que la mienne, et les élancements dans ma chevilles rendait presque impossible pour moi de faire un pas sans grimacer, alors avec une main ferme et chaude autour de moi, il me guida vers chez lui.
"- Mais.." Je me suis arrêté sur mon chemin quand nous avons finalement atteint l'entrée de sa grande maison, une soudaine prise de conscience ayant prit le dessus.
"- Quoi ?"
"- Et tes parents ?"
"- Tu as peur qu'ils pensent que je te fais rentrer discrètement sans leur autorisation ?" Il rigola sarcastiquement.
"- Non je pense juste que tes parents ne seront pas très content de voir une fille boitant dans leur maison à six heures du matin." Nick a à peine payé attention, libérant à la place sa prise sur moi pour ouvrir la porte. " Nick !" Sifflais-je alors qu'il ouvrait.
"- Relax, ils ne sont pas là. Ils sont partis pour un voyage d'affaires hier soir." Il sourit à moitié quand il passa l'entrée et tendit les mains pour que je les prenne.
À contrecœur, je place mes mains dans les siennes et le laisse me guider à travers la maison.
"- À quel point elle semble mal en point ?" Je me suis mordu la lèvre inférieure en m'asseyant sur le lavabo de la salle de bain.
Nick siffla entre ses dents alors qu'il regardait ma cheville. " Et bien, à part le fait que ta cheville est enflée de deux tailles plus grosse que moyenne, elle a l'air bien."
"- Merde." Maudis-je dans mon souffle. Nick tendit la main vers l'armoire à pharmacie qui se trouve derrière le miroir. Il écarta quelques flacons et mit la main sur des bandages.
J'ai entendu des pas se diriger vers nous. Je m'attendais à voir Alex, mais à la place se trouvait sa petite sœur qui s'approchait de la porte, son ours en peluche à la main alors qu'elle frottait ses yeux avec fatigue.
"- Nick." Bâilla-t-elle, à peine capable de garder ses yeux ouverts. " Tu as encore oublié de me réveiller."
Nick se tourna et s'accroupit à côté d'elle. " Désolé, ma puce. Je pensais qu'Alex allait t'aider à te préparer pour l'école."
Cassie secoua la tête et serra plus fort son ours en peluche. " Il m'a dit qu'il avait entraînement de football très tôt." Elle plissa les yeux et me regarda. " Salut Samantha. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" Demanda-t-elle en se rapprochant. " Est-ce que tu t'es blessé au pied ?" Ses yeux s'illuminèrent et s'élargirent quand il vit ma cheville gonflée.
Je lui ai souri. "Ouais, je me suis blessé Cassie."
"- Oh, Nick, est-ce que je peux t'aider ? S'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît ?"
"- Non, tu vas être en retard pour aller à l'école. Vas t'habiller, Cassie." Dit-il gentiment, avec une tendre chaleur dans le regard quand il lui parlait. Il ébouriffa ses cheveux et la renvoya dans sa chambre alors qu'elle boudait.
C'est quand il s'est retourné et a froncé les sourcils que j'ai réalisé la façon dont je le regardais. Je détournais rapidement les yeux. Il déchira le rouleau de bandages et retint doucement ma jambe. " Elle veut être médecin, apparemment." Il commença à enrouler le bandage, en commençant par le centre de mon pied pour se diriger ensuite vers ma cheville.
"- Je pensais qu'elle voulait être boxeuse." Je rigolais, me rappelant quand elle m'avait frapper dans le dos avec ses gants trop grands pour elle. Nick leva les yeux vers moi.
"- Ouais, ça aussi. Elle change d'avis tous les deux jours." Il enroula plus de bandage, mais je faisais à peine attention à la douleur sourde dans ma cheville. " La semaine dernière, elle voulait être ingénieure en biochimie."
J'ai souris. " Cassie est insensée."
"- Ouais, elle l'est." Il rit, finissant d'entourer le dernier bandage et se leva. Il m'a dominé une fois de plus.
"- Tu es un bon frère, tu sais ? Elle te regarde avec admiration." Lui fis-je remarquer.
Ses yeux me scrutèrent, ses bras se posèrent sur ma taille. Je pris une profonde inspiration et me raidis tandis qu'il me faisait descendre de l'évier. Je glissais avec ses mains jusqu'à que mon pied en bon état touche le sol. " Tss. Il y a quelques jours j'étais un 'connard' et un 'abruti' et maintenant je suis le meilleur frère au monde ? Décide-toi, Sammi."
"- Tu peux être un abruti et un bon frère." J'ai ri.
"- Le meilleur des deux mondes alors ( 'Best of both worlds' en anglais)." Il sourit et se pencha un peu.
"- Tu viens de citer Hannah Montana ?" Le sourire s'effaça de son visage.
"- Qui est Hannah Montana ?" Grommela-t-il.
"- Ha ! Menteur, tu sais totalement qui elle est." Il roula des yeux et je le poussais, espiègle. Ces yeux noisettes et taquins n'allaient pas m'envoûter comme ils semblaient le faire avec tant de filles. J'espérais.
Je n'arrêtais pas de rire comme une idiote quand il fit un geste de la tête en direction de la porte et sortit ses clés de sa poche. " Aller, je te ramène."
***
Vous savez ce sentiment que vous ressentez parfois à trois heures du matin quand vous restez juste allongé et que vous regrettez chaque mauvaises et embarrassantes décisions que vous avez prise, même si c'était il y a longtemps ?
Ouais, c'est un sentiment assez merdique.
La sueur s'était infiltrée dans les draps blancs quand je me suis réveillé au milieu de la nuit. Ce même cauchemar qui tourmentait mon sommeil était partit depuis quelques jours. Je ne pensais que si je n'y pensais plus, ça disparaîtrait, mais ça ne marchait pas. C'était toujours la même chose. Le garçon m'embrasse dans le noir, la fille ouvre la porte, hurle et m'insulte, des rumeurs et une humiliations sans fin.
Je me suis recroquevillé en boule. J'ai stabilisé ma respiration, mais cette nuit dans l'obscurité était quelque chose dont j'aurais toujours honte. Quelque chose qui m'a suivi, peu importe à quel point j'ai essayé de m'enfuir.
J'ai essayé de me rendormir et de rester allongé dans le noir pendant des heures, mais c'était inutile. J'ai abandonné et retiré les couvertures de sur moi, me levant de mon lit. L'ai était froid maintenant que je n'étais plus sous les couvertures et que la chair de poule commençait à monter le long de mes bras. Je trébuchais sur ma chaise et j'ai sentis une texture familière drapée dessus.
Sans trop réfléchir, je l'ai pris et l'ai enfilée. J'ai respiré le parfum et suis retourné me coucher. J'ai soupiré. La chaleur et le confort commençaient à s'installer, et la sensation amère dans mon estomac commençait à se dissiper.
En quelque sorte, porter cette veste en cuir me faisait me sentir...en sécurité. Le sommeil est arrivé assez vite, et je me suis assoupi sans penser à nouveau au passé.
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