'Realization'
"- Oh." Dis-je à Sophie. " Tu as entendu." Nous étions assise sur le large canapé dans mon salon, chacune avec son propre bol de crème glacée. Je mis le mien de côté et soupirais. Ce n'était pas comme si j'étais surprise, mais c'était comme un nouveau sentiment d'effroi qui me traversait.
"- Ouais, j'ai entendu..." Dit doucement Sophie. " C'est vrai ?"
Soudain, j'étais sur mes pieds. " Non, ça ne l'est pas !" Sophie ne tressaillit pas quand je criais et attendit patiemment que je cesse de faire les cent pas dans le salon. " Désolé, c'est juste que j'en ai marre, Soph. J'en ai marre ! Je ne suis dépressive et je ne me coupe pas et je ne suis pas cassé, et je suis putain de fatigué que tout le monde pense que je suis toutes ces choses." Je me jetais finalement sur le sofa, les bras et les jambes étendus.
"- Bien sûr que je te crois, Sam. Mais tu ne peux pas écouter toutes les mères que ces gens racontent. Qui est-ce qui a lancé la rumeur, en fait ?"
"- Cami." Murmurais-je dans mon souffle et j'entendis un grognement venant de la bouche de Sophie.
"- Je déteste te dire que je te l'avais dit." Commença-t-elle, et je lui envoyais un regard meurtrier. Elle haussa les épaules impuissante et continua. " Mais je te l'avais bien dit."
"- Désolé, il semblerait que j'ai oublié la fois où tu m'as prévenue qu'elle allait lancer une rumeur à mon sujet."
"- Non." Dit-elle d'un ton plat. " Mais je t'avais mis en garde sur le fait de lui faire confiance, et juste sur elle en général." Sophie s'approcha de moi et posa sa tête sur ses mains, écoutant. Elle est toujours si patiente, comment elle faisait ?
"- Je ne l'ai pas fait. Lui faire confiance, je veux dire. Mais elle a trouvé des pilules dans mon tiroir et elle pensait qu'elles étaient pour les dépressions, et ça lui est soudainement venu à l'esprit qu'elle devait partager cela avec tout le monde."
"- À quoi servent les pilules, alors ?" Une expression confuse traversa son visage, fonçant ses sourcils parfaitement dessinés. J'ai paniqué et un frisson a alors parcouru mon corps. Mais je me suis rappelé que je pouvais lui faire confiance, ou du moins assez pour lui parler de mon anxiété. Ce n'était pas comme si c'était pire que la dépression, non ? Ce que tout le monde semblait penser que je faisais.
"- J'ai ce..." Je déglutis et feignis de regarder mes ongles. " Problème d'anxiété. Parfois." J'ai jeté un coup d'œil à son visage attendant une réaction, pas sûre de ce que j'attendais. " Ce n'est pas grave, les pilules sont là juste au cas où, tu sais ?"
Sophie semblait inébranlable alors qu'elle tendait les bras pour me serrer. J'étais soulagé quand ni pitié ni dégoût ni incrédulité ne passèrent sur son visage. Peut-être que lui dire n'était pas la pire idée après tout.
***
Cette nuit là, mes doigts tapotaient sur le tiroir de ma table de chevet tandis que j'essayais de trouver le courage d'attraper mon téléphone et d'appeler Cami. Cami. Le nom était amer dans ma bouche alors que je laissais tout ce que Sophie m'avait dit à propos d'elle envahir mon esprit, mais ma naïveté m'a amené là où j'étais.
Mon téléphone était dans mes mains et son numéro composé, mais je n'ai pas appelé. Mon anxiété montait dans mon corps comme l'eau dans un puit. Je n'étais pas très doué pour les appels téléphoniques, spécialement quand il s'agissait de confronter des filles comme Cami. Je n'étais pas sûr de pouvoir supporter la tension. Dix minutes après avoir tripoté sans fin mon téléphone, je réalisais que je devais savoir. Je devais savoir si Nick me disait la vérité ou non, peu importe à quel point je redoutais la conversation qui allait suivre.
La ligne à sonné, et ces moments avant qu'elle réponde étaiebt comme l'enfer. Un gloussement est sortit du téléphone, suivit par de réels mots. " Bonjour ?"
"- Cami. Hey." Ma voix tremblait un peu, et j'espérais qu'elle ne le remarquerait pas. " Est-ce qu'on peut parler une seconde ?"
"- Oh, bien sûr. Juste donne moi une seconde." Quelques voix marmonnées plus tard, elle reprit le téléphone. " D'accord, qu'est-ce qu'il y a ?"
Je tenais mon téléphone sur mon cœur battant et pris une profond inspiration. Mon dieu, je déteste les appels. " Je sais que tu l'as dit à tout le monde. Au sujet de mes pilules. Au sujet de ma supposée dépression, Cami. Pourquoi tu ferais ça ? " Ma voix est sortie dure et brusque. Je n'ai pas trébuché sur mes mots ou butté. Je me suis sentis fière de moi pendant une seconde avant que la peur de ce qui allait arriver ensuite revienne.
J'ai penché la tête quand un rire est venu du téléphone. " Ouais, et donc ? Ce n'est pas grave."
"- C'est grave, Cami. Pourquoi même tu commencerais à dire ça ?"
"- Sam, tu ne peux pas sérieusement être en colère contre moi pour ça. Je suis au courant pour ta dépression, et je l'ai juste dit à quelques amis et ils veulent tous t'aider. Tu pourrais dire merci ? "
"- Je ne suis pas une putain de dépressive, Cami ! "
Mes yeux s'écarquillèrent et je me suis rétracté aussitôt que je lui criais ces mots, mais quand il n'y eut aucune réponse, je continuais. " Et même si je l'étais, tu n'avais en aucun droit de le dire à d'autres personnes. Mes pilules sont mes affaires, pas à n'importe qui, et sûrement pas les tiennes non plus."
"- Putain, Sam ? Je pensais que nous étions amies."
"- Ouais, je le pensais aussi. C'était une autre erreur que j'ai fais."
"- Écoute, peut-être que je ne n'aurais pas du le dire à tant de gens, mais c'était seulement parce que j'étais inquiète pour toi. Je te promet que ça ne va pas être une si grosse rumeur."
"- C'est déjà une grosse rumeur." Je levais la main pour me frotter les yeux, fatigué d'avoir pris un coup de stress.
"- Personne ne s'en soucie, Samantha, d'accord ?" Cracha-t-elle. " Beaucoup de personnes ne connaissent même pas ton prénom." Se moqua-t-elle. " Mais tout doit toujours tourner autour de toi, pas vrai ?"
"- Cami ce n'est pas le sujet." Dis-je à travers mes dents serrées, presque écrasées. " Le fait est que tu a commencé la rumeur sur moi. Quand je pensais que tu étais mon amie."
"- Et donc ? Tu ne m'as jamais dit que je ne pouvais rien dire à ce propos. Et c'était un accident, d'accord ? Ce n'est pas comme si j'essayais de trouver tes pilules." Dit-elle et je me rappelais pourquoi je l'avais appelé en premier lieu. Pour découvrir la vérité sur comment elle l'a découvert.
"- Quoi ?"
Un soupire venait de l'autre bout de la ligne. Je pouvais presque l'imaginer rouler des yeux. Les mots qu'elle dit ensuite étaient lents et réguliers, se moquant de moi. " Grandis, les rumeurs vont et viennent. Tu seras hors des bouches des gens dès que Paige passera à son prochain gars de la semaine, je te le promet."
Ça piquait, mais je laissais glisser et lui demandais à nouveau. " Cami, comment tu as trouvé pour mes pilules ? Est-ce que quelqu'un t'en a parlé ? C'était Nick ?"
"- Ça n'a pas d'importance, je ne dirais rien sur ces stupides pilules, d'accord ?"
"- Réponds moi, Cami. S'il te plaît..."
"- Ce n'étais pas de ma faute si tu les a laissé traîner. Tu m'avais dit de chercher dans le tiroir, et je l'ai fais. Je suis juste tombé sur une boîte orange contenant des pilules. Et quand j'ai lu ce que c'était, c'est là que j'ai su." Assume, je voulais l'a corrigé. " Au sujet de ta dépression. Un cousin à moi qui était dépressif en prenait aussi, il m'a dit que ça l'aidait. Et, quand j'ai vu que tu en prenais, aussi, j'ai paniqué."
Elle continuait à parler, mais ses mots se noyaient au milieu de mes pensées qui trottaient au dessus de ma tête, essayant de tout rassembler. Une seule réalisation était claire à ce moment là, et je ne savais pas pourquoi ça me paraissait si fort dans ma tête ou pourquoi ça me faisait me sentir si coupable et soulagée en même temps. Nick n'a rien dit à Cami.
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