Addicted to you-TOME 1- Chapitre 35
Gabin
Nous sommes environ une vingtaine dans la maison de Maisie. Après l'avoir cherchée pendant plus d'une heure, Marius m'a proposé d'aller l'attendre dehors. Peut-être qu'elle a rencontré quelqu'un qu'elle connaissait et qu'ils sont sortis discuter ailleurs.
Mais aucun signe d'elle.
Avec un dernier espoir, nous sommes allés chez elle. Peut-être a-t-elle pris un taxi. Hélas, sa maison était vide, dans tous les sens du terme.
En l'attendant, nous avons eu le temps d'installer ses nouveaux meubles et d'aménager sa maison avec ses nouveaux achats.
J'ai commencé à perdre patience une heure plus tard.
- Elle a peut-être décidé de rentrer à pied, propose Jonas.
Je lui jette un regard noir.
- Maisie n'est pas vraiment sportive, affirmé-je. Elle a un problème, j'en suis certain.
Mes frères acquiescent.
- Penses-tu que quelqu'un s'en serait pris à elle ? demande Austin.
Mes poils se hérissent à cette pensée.
- Qui pourrait lui en vouloir ? questionne Jonas. Cette fille est un ange.
Nous restons songeurs.
- Mais où est Nathan ? demande Marius. Tout le monde est là, sauf lui.
Personnellement, il ne me manque pas du tout. Le voir rôder autour de Maisie me fait enrager. Plus il restera loin d'elle et mieux je me porterai.
Une sonnerie me sort de mes pensées.
- Tiens, c'est justement lui, annoncé-je aux autres en décrochant. Nathan, qu'est-ce que tu fiches ?
- Salut Gabin, me répond sa voix. Il ne te manquerait pas quelque chose, par hasard ?
Je fronce les sourcils.
- De quoi tu parles ? Amène tes fesses ici. Nous avons un problème.
- Justement, j'ai ton petit problème avec moi en ce moment. Dis salut, ma belle.
J'entends un cri pour toute réponse. Mes membres se tendent tout d'un coup lorsque je reconnais cette voix. Mon cœur s'accélère et je me positionne en mode défensive.
- Qu'est-ce que tu fous ? je hurle, ce qui fait sursauter mes potes.
- Tu n'as toujours pas deviné ?
- Si tu la touches...
- Qu'est-ce que tu vas faire ? ricane-t-il. M'engueuler ?
- Je vais te tuer, grondé-je.
- Pour ça, il faudrait que tu nous trouves. Maisie et moi, on s'amuse comme des fous. Tu veux voir ?
Je fixe mon téléphone et une vidéo d'elle apparaît alors. J'ai envie de tout détruire lorsque j'aperçois la jeune femme dans un sale état. Elle est ligotée sur une chaise et a les yeux fermés. Sa tête retombe sur le côté. Du sang coule le long de son cou et sur ses épaules, qui sont dénudées. Ses vêtements sont en lambeaux et elle est seulement vêtue de ses sous-vêtements. Des bleus recouvrent sa belle peau nacrée. Son visage est indemne, mais une vilaine coupure sur sa lèvre teinte son menton de rouge.
Jamais je n'aurais pensé que Nathan aurait pu commettre de telles atrocités. Il a toujours été bienveillant avec la gente féminine. Il me provoquait ouvertement, mais je pensais que ce n'était qu'un jeu pour lui, et non une rancœur.
- Elle prend une petite pause en attendant la suite, m'informe Nathan. Et celle-ci promet d'être amusante. Veux-tu savoir ce que je vais lui faire ou préfères-tu deviner ?
- Espèce de cinglé ! hurlé-je. Relâche-la. C'est entre toi et moi.
- Non. Tu vas maintenant comprendre ce que ça fait de voir la personne que l'on aime souffrir. Et salue Marius de ma part. Tu lui demanderas des explications. Après tout, c'est de sa faute si nous en sommes arrivés là. Je te rappelle plus tard. Chow !
- Nathan ! je gueule, mais il a déjà raccroché.
Mes frères me fixent avec incompréhension.
- Gabin, qu'est-ce qu'il se passe ? me demande Marius.
- À toi de me le dire, cher oncle, lui réponds-je avec mépris. Nathan est en train de torturer Maisie et il dit que tu sais pourquoi.
Austin et Jonas écarquillent les yeux de terreur tandis que les autres restent bouche bée.
- En es-tu certain ? me demande Jonas. Peut-être as-tu mal compris. Il a pu la ramener au club et...
- Il m'a montré une vidéo d'elle, craché-je. Il l'a blessée et elle est à peine consciente.
Il se tait tandis que je me tourne vers Marius. Ce dernier pousse un long soupir.
- Nathan a changé lorsque son frère est mort, répond-il. Il a commencé à se droguer. Au début, il ne touchait qu'au cannabis, puis il a commencé la cocaïne.
- Merde ! jure Austin. Je ne m'en suis jamais rendu compte.
- Il en consommait après que tout le monde se soit couché. Je sais qu'il se procurait sa drogue au club auprès d'un dealer qui vient souvent.
- Et tu n'as jamais rien fait pour l'aider ? m'étonné-je. Pourtant, tu l'as fait avec moi.
Je préfère ne pas me remémorer ces douloureuses années.
- Bien sûr, mais il n'a jamais accepté. Je le surveillais afin qu'il ne dérape pas...
- Pas assez, apparemment. Merde ! Marius ! Tu aurais pu nous dire qu'il y avait une bombe à retardement parmi nous ! À cause de toi, la femme que j'aime est en danger.
Voilà ! C'est dit ! Mes frères arrondissent leurs yeux de stupéfaction. Jonas, satisfait de mon aveu, me fait un clin d'œil. Austin, lui, m'applaudit en silence et même Gregory a l'air content. En d'autres circonstances, ils m'auraient agacés, mais la gravité de la situation les en empêche.
Je me tourne vers Marius.
- C'est terminé, annoncé-je. Je sors de ce maudit club. Tes cachotteries m'ont assez coûté cher. Je veux vivre normalement et fonder une VRAIE famille, et, à cause de toi, je ne le pourrai jamais.
- Calme-toi, Gabin, me répond-il d'un ton impérieux. Maisie n'est pas morte. Je sais que j'aurais dû vous en parler, mais j'avais encore espoir que Nathan cesse de consommer. Si j'avais prêté un peu plus attention à lui, je nous aurais épargné cet incident.
- Incident ? éclaté-je. Maisie est en train de se vider de son sang à ce moment. Et il est peut-être en train de la violer.
- Dans ce cas, il faut la retrouver, clame Jonas.
Sauf que nous ignorons où Nathan se cache.
- Sur la vidéo que tu as vue, me dit Austin, y a-t-il un détail que tu aurais retenu ?
- Non, j'étais trop concentrée sur Maisie. Elle est dans un état épouvantable.
Je m'efforce de me calmer car je suis sur le point de paniquer. Le soleil est en train de se coucher et j'ai peur qu'elle ne survive pas bien longtemps si nous ne la trouvons pas.
- Concentre-toi, Gabin, m'intime Marius. Essaie de te rappeler ce qu'il y avait autour d'elle.
J'essaie de me souvenir.
- Elle était assise sur une chaise de bois, les informé-je.
- De quel genre ? me demande Grégory.
- Je ne le sais pas ! tonné-je. Je ne suis pas désigner d'intérieur.
- Fais un effort.
J'ai envie de faire l'effort de lui défoncer la tronche, mais nous perdrions du précieux temps.
- Elle était massive, en bois rouge.
- Tu veux dire en acajou ?
- Euh...
- Les pattes de la chaise étaient comment ?
- Je ne les ai pas vues, mais il y avait des appui-bras.
- On dirait un fauteuil, remarque Jonas.
Je lève les yeux au ciel.
- Et autour ? s'enquiert Marius.
- La pièce était vide.
- Y avait-il beaucoup de lumière ?
- Oui, mais comme si le soleil traversait directement une fenêtre. Mais l'éclairage était teinté de rouge, de bleu et de vert.
À bien y penser, c'était étrange. Se trouvent-ils dans un club ? Pourtant, il est trop tôt pour qu'un de ceux-ci ouvre ses portes.
- Autre chose ? questionne Marius.
Je secoue négativement la tête et nous restons silencieux en songeant à un endroit que Nathan connait où il y aurait des meubles en acajou et de l'éclairage coloré.
- Hey ! crie la voix de Charlotte. Venez voir ça !
- Nous sommes occupés, lui réponds-je un peu brusquement.
Audélie se trouvait au sous-sol avec les enfants, mais Charlotte a dû échapper à son attention.
- Venez ! répète-t-elle. Vite !
J'ai envie de refuser, mais je ne veux pas la décevoir. Jonas et moi allons la rejoindre dans la cuisine. La fillette fixe un point par la fenêtre.
- Regardez, nous dit-elle en pointant quelque chose au loin.
Je remarque aussitôt les rayons du coucher de soleil miroiter dans les vitraux de la vieille chapelle, qui se trouve à environ un mile d'ici. Le spectacle est saisissant et crée un arc-en-ciel de couleur.
Jonas et moi comprenons en même temps.
- L'église ! nous écrions-nous d'une même voix.
Nous nous précipitons dans le salon et annonçons aux autres notre découverte.
- Il faut se dépêcher, les pressé-je.
Cinq d'entre nous restent à la maison afin de protéger celle-ci au cas où on nous tendrait un piège et, les autres et moi, courons vers les ruines. Nous ne voulons pas avertir Nathan de notre présence en utilisant nos motos. Nous nous cachons dans la forêt derrière la chapelle.
- Quel est le plan ? demande Jonas. On lui dire dessus dès que l'on entre ?
- Je propose de le surprendre, dit Austin. Il doit être occupé en ce moment...
Je n'ose pas imaginer ce qu'il est en train de faire.
- Allons-y, annoncé-je en me dirigeant vers les portes d'entrée.
- Attends, Gabin, m'intime Marius, mais je fais la sourde oreille.
Il est hors de question que je laisse Maisie en compagnie de ce détraqué une minute de plus.
J'ouvre la grande porte. Une détonation assourdissante me fait tressaillir et un bras me pousse par terre au même moment. Lorsque je lève la tête, mes frères sont à mes côtés et Jonas élève son flingue. Il tire et j'entends un vitrail exploser.
Nathan a seulement le temps de se coucher par terre qu'une pluie de verre s'abat sur lui. Puis, ce sont mes frères qui se jettent sur lui afin de le mobiliser.
Je réalise que je viens de faire une belle connerie. Je me suis mis en danger sans réfléchir. J'ai failli me prendre une balle directement dans l'abdomen et je suis reconnaissant envers la personne qui vient de me sauver la vie.
Je me tourne pour le remercier comme il se doit et remarque du sang par terre. Pourtant, je ne ressens aucune douleur. Je réalise enfin que ce n'est pas moi qui ai été touché.
Je remarque ensuite Marius, couché à côté de moi. Il se tient la poitrine et tousse du sang.
- Marius ! m'écrié-je, alarmé.
Je l'aide à se redresser. Du sang s'écoule de sa poitrine. J'appuie sur sa plaie et ses gémissements me laissent deviner qu'il souffre le martyre.
- J'appelle une ambulance, lance un biker.
- Tu dois rester conscient, ordonné-je à mon père adoptif.
Ce dernier me fixe en souriant malgré sa douleur flagrante.
- Vas la retrouver, me dit-il en pointant du menton le fond de l'église. Elle a plus besoin de toi que moi.
Je lève les yeux et mon cœur manque un battement. La femme que j'aime est inconsciente et semble en piteux état. Jonas est en train de la détacher.
Marius tousse et sa respiration devient erratique.
- De toute façon, tu ne peux plus rien pour moi, ajoute-t-il en peinant à respirer.
- Tu m'as sauvé la vie, lui fais-je remarquer, une boule au ventre.
- Oui, et je le referais sans hésiter.
Il plonge ses yeux gris dans les miens.
- Je veux...que...tu...me remplaces, ajoute-t-il difficilement. Je t'ai toujours considéré comme mon fils, Gabin.
- D'accord, accepté-je.
Mes yeux se remplissent d'eau et j'étouffe un sanglot au moment où il pousse son dernier souffle en fixant le plafond voûté. Un léger sourire se fige sur ses lèvres pour l'éternité, signe qu'il est satisfait de ma réponse.
Grégory s'agenouille à mes côtés et passe sa main au-dessus des paupières du défunt président des Demons of Hell.
- Repose en paix, Marius, dit-il.
Je me relève et réalise qu'Austin a pris Maisie dans ses bras. Elle est encore vêtue de ses sous-vêtements, à mon grand soulagement.
- Elle est toujours vivante, m'annonce-t-il. Ses blessures sont superficielles. L'ambulance arrive.
Je me tourne vers le traître qui a tué Marius. Il est maintenu par quatre bikers. Je me dirige droit sur lui et lui envoie un coup de poing phénoménal qu'il reçoit directement sur le nez. Ce dernier éclate et le sang éclabousse son cou et son t-shirt.
- Espère d'enflure ! hurlé-je, fou de rage. Je vais te tuer pour avoir osé t'en prendre à une femme sans défense et pour avoir tué Marius.
- Il a eu ce qu'il méritait, me crache Nathan. Et pour ce qui est de ta pute...
Je lui envoie un autre coup de poing qui lui brise la mâchoire.
- Emmenez-le au hangar, ordonné-je à mes frères. Il va apprendre qu'on ne trahit jamais les siens sans conséquences. Attache-le et ne le laissez pas s'échapper.
Ils hochent la tête et je m'empresse de prendre Maisie contre moi. Sa lèvre saigne et je vois une légère entaille sur son épaule. Ce connard l'a probablement roué de coup car elle a plusieurs bleus sur le corps.
- Je vais prendre soin de toi, bébé, je lui assure.
Elle s'est évanouie, mais je continue à lui parler, à la rassurer, afin qu'elle sache que je suis là pour elle.
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